Heya ! Nouveau chapitre !

Et cette fois, je suis pile à l'heure ! Hourra ! \o/

Je tiens à remercier notre chère Zialema, ainsi que Nitroshield pour l'aide qu'elles m'apportent dans mon écriture !

Je remercie également Estela prime et lia22120 pour le follow, c'est fort appréciable !

Et maintenant, comme je ne pouvais pas te répondre en tant que guest :

Anonymiaouss : Kudos à toi aussi x) Et ton pseudo est exceptionnel, sache-le !

Sur ce, je vous souhaite à tous une très bonne lecture~~


Emerald n'avait pas reparlé à Potter depuis l'incident du miroir. Les cours avaient repris, l'épaisse couche de neige qui avait couvert le parc et le château se mit à fondre avec la fin de l'hiver. La température montait lentement, mais sûrement, pour le plus grand soulagement de la demoiselle qui, elle devait bien l'admettre, était plutôt frileuse.

Elle put reprendre son train-train quotidien, cours, repas, devoirs et sommeil. Cela lui allait très bien. La Serpentard remarqua que l'agitation des élèves indiquait qu'un match de Quidditch aurait bientôt lieu. Ce devait expliquer le comportement du professeur Rogue.

- Monsieur ? demanda la demoiselle en plein cours de potion.

- Qu'y a-t-il, miss Coldstone ? répondit-il en se détournant de sa victime préférée.

- Sauf votre respect, à vous acharner sur Potter, ça devient difficile de se concentrer.

Rogue ignora les yeux ronds des élèves, se contentant d'afficher un rictus.

- Cela vous fera une nouvelle semaine de retenue, miss Coldstone.

Quand vint la fin du cours, Potter s'approcha.

- Merci pour tout à l'heure, lui dit-il.

Elle ne répondit pas, finissant de ranger ses affaires pour se rendre à son prochain cours, à l'autre bout du château.


La semaine de retenue passa vite, cette fois-ci le Maître des Potions semblait avoir retenu la leçon et ne la faisait plus travailler jusqu'à des heures tardives, lui évitant de se retrouver à nouveau à l'infirmerie. Emerald n'était pas certaine que la médicomage la laisserait sortir jusqu'à la fin de l'année scolaire, si cela devait se reproduire…

Bientôt, ce fut le jour du match. Encore une fois tout Poudlard semblait vibrer, les conversations ne portaient plus que sur l'affrontement entre Poufsouffle et Gryffondor. La demoiselle ne s'y intéressait pas vraiment, elle avait plutôt l'intention de se mettre dans un endroit tranquille pour lire le dernier livre qu'elle avait emprunté à la bibliothèque.

Ce fut la raison pour laquelle, alors qu'elle accompagnait la foule pour aller à l'extérieur, elle se dirigea vers la Forêt Interdite au lieu de suivre le flot d'élèves qui allaient au terrain de Quidditch.

Hagrid étant un fan de ce sport, et plus précisément de Potter, il s'y trouvait aussi, donc il n'y aurait vraiment personne pour la déranger. Emerald s'installa à l'arbre qu'elle affectionnait tant. Il faisait encore assez froid, mais elle avait trouvé une incantation pour créer des flammes magiques qu'elle avait mis dans un bocal, donc elle pouvait profiter de l'air frais sans craindre de voir ses mains virer au bleu.

Installée avec son livre et son feu magique, en bordure du lac et de la forêt, avec uniquement les échos qui lui parvenaient depuis le terrain de Quidditch, elle sentit ses épaules se détendre et respira profondément.

Elle se sentait bien, isolée de tout.


Le temps se rafraîchissait. Le match avait pris fin d'après les derniers cris entendus et la masse noire des élèves qui retournaient vers le château au loin. La demoiselle éteignit son feu magique, rangeant le bocal dans son sac avec le livre qu'elle lisait.

Des pas se firent entendre non loin, comme lorsque Quirrell s'était aventuré dans la forêt. Effectivement, le professeur de Défense s'enfonçait dans les bois quand elle sortit la tête de derrière son arbre pour regarder. Par contre, elle ne s'attendait pas vraiment à ce que le professeur Rogue le suive. Elle pouvait le voir à une vingtaine de mètres. Et encore un peu plus loin derrière lui, un joueur de Quidditch en tenue rouge qui le suivait discrètement sur son balai. Encore et toujours Harry Potter. Ce gamin cherchait les ennuis.

Considérant sa relation plutôt houleuse avec son Directeur de Maison, elle préféra attendre qu'il soit dans les bois pour sortir de sa cachette. Une fois que le garçon fut à son tour hors de son champ de vision, elle se mit en route pour le château, mais plutôt que de rentrer, elle attendit à la porte.

La nuit était en train de tomber quand le Gryffondor arriva, il sembla un peu surpris de la voir.

- Euh, bonjour Emerald…

- Bonsoir Potter.

- Il y a un problème ?

- Non, je suis juste curieuse de connaître la raison pour laquelle vous avez suivi le professeur Rogue.

Le jeune homme rougit, gêné.

- Tu m'as vu…

- Je suis même surprise qu'aucun des professeurs ne vous ait remarqué, répondit-elle. Mais je suis moi-même intriguée par leur réunion secrète dans la Forêt Interdite. Alors disons que si vous me racontez ce que vous avez vu, je garderai votre espionnage pour moi.

Le jeune homme sembla hésiter, se sachant au pied du mur.

- D'accord, finit-il par accepter.


- Donc la Pierre Philosophale existe. Moi qui pensais que ce n'était qu'une vieille histoire, marmonna la Serpentard. Je ne sais pas grand-chose du procédé pour changer le plomb en or, mais ce qui me dérange, c'est l'idée qu'on s'en serve pour tromper la mort. Et avec le comportement plus que suspect de Rogue et Quirrell, c'est pas étonnant que vous les soupçonniez.

- Oh, juste Rogue.

La demoiselle haussa un sourcil.

- Rogue n'est pas le seul à avoir un comportement étrange. Quirrell est censé être un maître de la Défense contre les Forces du Mal, et pourtant il s'est évanoui en sonnant l'alerte à propos du troll que vous avez combattu. Je l'ai déjà vu entrer dans la Forêt Interdite et il avait l'air bien plus stable à ce moment-là. Vous avez vu vous-même qu'il était menacé, donc il sera probablement complice au minimum, s'il arrive quoi que ce soit.

Potter hocha lentement la tête en signe de compréhension.

- Donc on devrait aussi se méfier de lui ?

- Je suis d'avis qu'il vaut mieux se méfier de tout le monde, répondit Emerald. Merci pour les informations, et prévenez-moi s'il y a du nouveau.

- Tu veux dire que..? s'étonna le Gryffondor.

- On ne peut décemment pas laisser quelqu'un faire n'importe quoi avec l'ordre naturel des choses. Je vais vous aider. Sous quelques conditions, bien sûr.


L'hiver laissa la place au printemps, bien qu'il fasse encore frais, il y eut enfin le retour du soleil et du ciel bleu. Il ne restait plus que trois mois avant leurs examens de fin d'année. Emerald n'était pas inquiète. Elle travaillait beaucoup et pouvait se vanter d'avoir une excellente mémoire, il n'y avait aucun doute qu'elle aurait largement le niveau pour passer en Deuxième Année. Elle commença cependant à garder une heure supplémentaire pour commencer à réviser. Autant atteindre la perfection si l'on peut, n'est-ce pas ?

- Emerald ?

La demoiselle releva la tête de ses révisions pour regarder Potter, lequel était en train de s'installer à la même table qu'elle dans la bibliothèque.

- Bonjour Potter, murmura-t-elle en tournant la page de son manuel. J'imagine qu'il y a du nouveau ?

- On sait quels professeurs ont aidé à protéger la Pierre, chuchota le jeune homme.

Emerald posa son livre et se pencha vers le Gryffondor.

- Je vous écoute.

- En dehors du cerbère de Hagrid, Chourave, Flitwick, McGonagall, Dumbledore, Quirrell et Rogue ont tous mis un sortilège.

- Hm. Je vois. Il ne serait pas déraisonnable de penser que Rogue et Quirrel pourraient savoir comment passer chacune des protections.

- C'est aussi ce qu'on pense. Ils ne savent pas comment passer Touffu, mais-

- Touffu ? s'étonna la demoiselle.

- Le cerbère. Donc, on pense que Rogue menace Quirrell pour qu'il lui dise comment passer sa protection. C'est peut-être pour ça que la Pierre n'a pas encore été volée.

Emerald se laissa le temps de la réflexion.

- Si votre théorie est correcte, alors c'est fâcheux…


À peine trois jours après son entrevue avec le Survivant, celui-ci se retrouva la risée de toute l'école. Pourquoi donc ?
D'après les rumeurs, lui, Granger et Londubat ont été surpris à se promener dans le château au beau milieu de la nuit et Gryffondor y avait perdu cent cinquante points. Emerald se souvenait très bien de ce fameux soir où Potter et elle étaient tombés sur le miroir, elle n'était pas vraiment surprise qu'ils se soient fait prendre.

Pour autant elle n'appréciait pas le harcèlement que ces gamins se prenaient. Pour les Première année, pourquoi pas, mais elle s'était attendue à ce que les élèves des années supérieures soient dotés d'un cerveau au lieu de s'acharner sur plus faible qu'eux. Elle ne manquait jamais de le faire remarquer d'ailleurs.

- Je ne savais pas que le rôle d'un préfet était de participer activement au harcèlement des élèves, lança-t-elle en passant devant un Serdaigle qui calomniait Potter et ses camarades alors qu'ils allaient vers leur cours commun de potion.

Le jeune homme croisa le regard de la demoiselle, avant de baisser les yeux en rougissant honteusement.

- C'est bien ce que je pensais, fit la Serpentard.

Puis elle se remit en route sous le regard des trois accusés qui semblaient reconnaissants de son intervention.


Les examens étaient à moins d'une semaine de débuter lorsque Potter la prit à parti de nouveau.

- J'étais en retenue dans la Forêt Interdite hier soir, et j'y ai vu quelque chose. Je pense que c'est Voldemort.

- Le mage noir qui a tué vos parents ? s'étonna Emerald, un peu sceptique. Je croyais qu'il avait été détruit.

- Non, il est dans la forêt. Il a tué une licorne, et je l'ai vu boire son sang. Un centaure m'a dit que ça lui servait à rester en vie le temps de pouvoir mettre la main sur autre chose.

- La Pierre et ses propriétés d'immortalité, comprit Emerald.

- On s'était trompé sur Rogue, il ne veut pas la Pierre pour lui, mais pour la donner à Voldemort et lui permettre de revenir à la vie.

Emerald se mordilla la lèvre inférieure, réfléchissant.

- Il se pourrait qu'ils n'attendent pas les vacances d'été pour agir.

- Tu penses ?

- Si le sorcier qui a été détruit quand il a essayé de vous tuer revient à la vie, quelle est la première chose qu'il cherchera à faire, d'après vous ?

- … me tuer, souffla le jeune homme.

- Restez vigilant, Potter.


Emerald était satisfaite de ses performances aux examens. Elle posait toujours sa plume quelques minutes avant la fin des épreuves théoriques, se permettant le luxe de relire ses réponses, et elle avait réussi toutes ses épreuves pratiques. Son travail de toute l'année avait payé.

En sortant de la dernière épreuve, celle d'Histoire de la Magie, elle roula des épaules, sentant ses muscles se détendre. Même en étant sûre de ses capacités, elle angoissait toujours avant un examen quel qu'il soit. Mais pendant une semaine, elle pourrait se plonger dans tous les livres qui pouvaient l'intéresser sans se soucier d'avoir des devoirs à rendre et elle n'allait pas s'en plaindre.

Après avoir fait un détour aux dortoirs pour soulager sa vessie et prendre un livre, elle s'apprêtait à sortir dans le parc pour profiter du beau temps quand elle croisa Harry Potter et ses deux amis qui suivaient le même chemin. Le Survivant avait l'air inquiet, il se passait quelque chose.

"Ce soir", lut-elle sur ses lèvres.


Quand tous les Serpentards eurent déserté la salle commune, Emerald referma son livre et se leva pour sortir dans le couloir. Elle esquiva un préfet qui finissait sa ronde et rejoignit le hall, montant le grand escalier de marbre pour rejoindre le deuxième étage. Une fois devant la porte qui menait au couloir interdit, elle se cacha dans l'ombre d'une alcôve qui décorait le mur non loin.

Il ne se passa que quelques minutes avant que les Gryffondors n'arrivent. Ils étaient dissimulés sous la cape de Potter, mais ils étaient loin d'être discrets. Elle sortit de l'ombre quand le Survivant cessa de les cacher.

- Qu'est-ce que tu fais ici, toi ?! s'exclama la voix de Weasley.

- Potter m'a dit de venir, et j'ai eu la bonté d'accepter. Dépêchons-nous.

Elle désigna la porte qui les séparait du couloir de Touffu, entrebâillée, signe que quelqu'un était déjà entré. Le rouquin eut le bon sens de fermer son clapet et Potter sortit une sorte de flûte en forme de "Y" de sa poche.

- Quand on joue de la musique, le cerbère s'endort, indiqua-t-il à Emerald.

- Et vous savez en jouer ?

- Pas vraiment.

Elle poussa un soupir.

- Ne nous faites pas tuer.

Granger les recouvrit avec la cape invisible et les quatres enfants passèrent la porte pour se retrouver nez à nez avec le cerbère, grognant et bavant abondamment, prêt à se jeter sur les intrus qu'il ne pouvait pas voir. Potter se mit immédiatement à souffler dans son instrument et le son suffit visiblement à rendre la bête somnolente. L'animal s'écrasa sur son flanc et commença à ronfler bruyamment.

Sortant de sous la cape, Weasley s'approcha de la trappe dont l'accès était désormais libre.

- On devrait arriver à soulever la trappe, dit-il. Tu veux passer la première, la Serpentard?

- Si vous avez besoin de ça pour vous rassurer, Weasley, répliqua la demoiselle.

Elle tira sur l'anneau pour ouvrir le panneau étrangement léger, et regarda à l'intérieur.

- C'est tout noir, on y voit rien…

- Pas d'échelle, pas de corde, il faut sauter. C'est dangereux mais la logique voudrait qu'on capture un éventuel voleur, pas qu'on le tue, déclara Emerald.

Elle sortit sa baguette.

- Lumos.

Malgré la meilleure luminosité, elle n'arrivait pas à distinguer ce qu'il y avait en bas. Elle pouvait à peine discerner des reflets minuscules et déformé de son sortilège.

- On dirait qu'il y a un animal au fond. Du moins, ça a l'air visqueux. Ce qui veut dire que la chute ne nous tuera probablement pas.

- Probablement ? s'étrangla Weasley. Et c'est censé nous rassurer ?!

- Oui. Nox.

Et elle sauta dans le trou. La chute dura bien quelques secondes, avant qu'elle atterrisse effectivement sur quelque chose de mou. La texture lui permit d'identifier une plante, mais pas exactement laquelle.

- Vous pouvez sauter, la chute est sans danger ! lança-t-elle aux Gryffondors.

Il ne fallut que quelques secondes et quelques aboiements avant que tous les trois ne se retrouvent en bas. Emerald, elle, fronça les sourcils en sentant quelque chose lui enserrer les chevilles. Granger se leva d'un bond pour se réfugier dans un coin de la pièce.

- Regardez vos jambes ! s'écria-t-elle.

Et avec raison. Les vrilles de la plante avaient commencé à s'enrouler autour de leurs jambes en profitant de leur inattention. Les deux garçons se mirent à s'agiter pour tenter de s'en dégager.

- Ne bougez plus ! C'est un Filet du Diable !

- Si ce n'est que ça, fit Emerald, désinvolte.

Sa baguette déjà en main, elle lança le sort qui lui avait permis d'avoir son petit feu en bocal pendant l'hiver, illuminant la pièce et faisant reculer les vrilles tentaculaires comme s'ils paniquaient. Tous les quatre tombèrent sur le sol de pierre quelques centimètres plus bas. La Serpentard se releva rapidement, époussetant sa robe.

- Je croyais que t'avais dit que c'était sans danger ! lui reprocha le rouquin.

- J'ai dit que la chute était sans danger, nuance, répondit-elle. Maintenant parlez moins fort, à moins que vous ne vouliez qu'on soit repéré par le voleur ?

Weasley ouvrit la bouche pour répliquer, avant de la refermer sans un mot de plus, se mettant à avancer en boudant. Les trois autres le suivirent et ils s'engagèrent dans un passage qui s'ouvrait devant eux et s'enfonçait sous la terre.

- On doit déjà être à des kilomètres sous le château, souffla Granger.

- Nous sommes probablement dans la montagne, acquiesça Emerald.

Ils empruntèrent le passage, s'enfonçant davantage dans la terre. C'était plus long que ce que la Serpentard aurait cru, mais après quelques dizaines de mètres, ils commencèrent à entendre un genre de vrombissement.

- Vous entendez ça ? demanda Weasley.

- On dirait des bruits d'ailes, renchérit Potter.

- Il y a de la lumière là-bas, ajouta le rouquin, pointant du doigt le bout du tunnel. Je crois que je vois quelque chose bouger.

Empoignant leur baguette, le quatuor improbable continua d'avancer jusqu'à atteindre l'extrémité du passage. De l'autre côté, il y avait une grande salle bien éclairée, avec un plafond haut et en forme d'arche. L'endroit était envahi de petits morceaux de métal, des clés, qui voletaient tout autour de la pièce. Dans le mur d'en face, il y avait une grande porte de bois avec une serrure à l'ancienne.

- Je vois… murmura-t-elle.

- Vous pensez qu'ils vont nous attaquer si on passe ? fit Weasley.

- Probablement, regardez bien, répondit la Serpentard.

Les trois Gryffondors levèrent la tête pour regarder un peu mieux les oiseaux métalliques.

- Ce sont des clés ! s'exclama Potter. Et ça veut dire…

Il s'élança dans la salle, observant tout autour de lui jusqu'à trouver des balais alignés sur un mur.

- Il faut attraper la clé qui ouvre la porte !

Emerald s'appuya sur le mur, regardant le trio s'organiser pour attraper la clé, puis s'élever sur les balais. Après tout, elle n'allait pas leur mâcher tout le boulot. Et ça n'avait rien à voir avec le fait qu'elle n'était pas très confiante à monter sur un balai. Après un joli ballet aérien, Potter parvint à attraper la clé et ils se dépêchèrent de passer à la salle suivante.

La deuxième salle était plongée dans une telle obscurité qu'ils ne voyaient plus rien. Mais lorsqu'ils eurent franchi le seuil de la porte, des braseros s'allumèrent un à un, leur révélant un spectacle étonnant.

Ils se trouvaient au bord d'un échiquier géant, derrière des pièces noires qui étaient plus grandes qu'eux et semblaient avoir été sculptées dans de la pierre. En face d'eux, de l'autre côté de la salle, se tenaient les pièces blanches. Les enfants furent parcourus d'un frisson. Les pièces blanches n'avaient pas de visage.

- Qu'est-ce qu'on fait, maintenant ? murmura le Survivant.

- C'est évident, non ? dit Weasley. Il va falloir jouer une partie d'échecs pour arriver de l'autre côté.

- Je vous serai d'aucune aide là-dessus, j'ai jamais appris à jouer, déclara Emerald.

Derrière les pièces blanches, ils apercevaient une autre porte.

- Comment on va faire ? demanda Granger d'une petite voix.

- Nous serons sans doute obligés de nous transformer nous-mêmes en pièces d'échecs, répondit le rouquin.

Il s'avança vers un cavalier noir et posa la main sur le cheval. Aussitôt, la pierre s'anima, faisant sursauter l'enfant. Le cheval frappa l'échiquier de ses sabots et le cavalier tourna vers Weasley sa tête coiffée d'un casque.

- Il faut... euh... qu'on se joigne à vous pour passer de l'autre côté ?

Le cavalier noir approuva d'un signe de tête. Le Gryffondor se tourna vers le reste du groupe.

- Il faut bien réfléchir, dit-il. On va devoir prendre la place de quatre des pièces noires.

- Dis-nous ce qu'on doit faire, acquiesça Potter.

- Toi, Harry, tu prends la place de ce fou et toi, Hermione tu te mets du même côté sur la case de la tour. Je prends la case du cavalier.

Il se tourna vers Emerald.

- Pour toi… Tu prendras la place d'un pion.

- Vous parlez des pièces les plus sacrifiées du jeu ? C'est encourageant, commenta-t-elle, sarcastique. Si je me fais tuer, je n'hésiterai pas à venir vous hanter sous forme de fantôme.

Néanmoins, lorsque les pièces noires leur laissèrent la place, elle se mit en position avec les trois autres.

- Les blancs jouent toujours les premiers, dit Weasley en scrutant l'autre extrémité de l'échiquier, Regardez...

Un pion blanc venait d'avancer de deux cases.

Le rouquin commença alors à donner ses ordres aux pièces noires et elles se déplacèrent sans bruit là où il les envoyait. Emerald était certaine que la question qu'elle se posait était aussi dans toutes leurs têtes. Que se passerait-il s'ils venaient à perdre ?

Plusieurs fois, Emerald crut en suivant les instructions qu'elle allait se faire avoir par les pièces blanches, mais étonnamment, la rancœur du jeune homme envers sa maison ne semblait pas l'aveugler au point d'essayer de la tuer.

Leur premier choc fut de voir le camp adverse prendre leur autre cavalier. La reine blanche l'assomma en le jetant à bas de sa monture et le traîna au bord de l'échiquier où il resta immobile, face contre terre.

- C'était nécessaire, dit Weasley qui paraissait secoué. Maintenant, tu vas pouvoir prendre ce fou, Hermione. Vas-y.

Chaque fois qu'elles perdaient un de leurs hommes, les pièces blanches se montraient sans pitié et bientôt, il y eut une rangée de pièces noires hors de combat alignées le long du mur. Mais le Gryffondor s'arrangeait pour prendre autant de pièces blanches qu'ils en avaient perdu de noires.

- On y est presque, murmura-t-il.

La reine blanche tourna vers lui sa tête sans visage.

- Oui, dit-il à voix basse, c'est le seul moyen... Je dois me faire prendre...

- NON ! s'écrièrent les deux autres Gryffondor.

- Vous êtes sûr de vouloir le faire, Weasley ? demanda simplement Emerald.

- C'est le jeu, répliqua-t-il. Il faut savoir faire des sacrifices ! Je vais avancer et elle me prendra, ce qui te permettra de faire échec et mat, Harry.

- Mais...

- Tu veux arrêter Rogue, ou pas ?

- Ron...

- Si tu ne te dépêches pas, il va s'emparer de la Pierre !

La Serpentard se surprit à applaudir mentalement le courage du rouquin.

- Prêt ? demanda Weasley, le teint pâle, mais l'air décidé. J'y vais... et ne traînez pas ici quand vous aurez gagné.

Il s'avança. La reine blanche abattit alors son bras de pierre sur sa tête. Le jeune homme s'effondra et la reine le traîna jusqu'au bord de l'échiquier. En le voyant assommé, Granger avait poussé un cri, mais elle n'avait pas bougé de sa case.

En tremblant, Potter se déplaça de trois cases vers la gauche.

Aussitôt, le roi blanc ôta sa couronne et la jeta aux pieds du Survivant. Ils avaient gagné. Les pièces blanches s'écartèrent en s'inclinant, dégageant l'accès à la porte du fond.

- Vous me laissez le temps de l'examiner avant de passer ? demanda Emerald.

Les pièces d'échec ne bougèrent pas, alors la demoiselle s'approcha du garçon inconscient et tâta son crâne, prenant son pouls. Elle rejoignit les deux autres Gryffondor qui étaient déjà à la porte.

- Il va bien, juste assommé.

Après avoir poussé un soupir de soulagement et jeté à leur ami un dernier regard navré, ils franchirent la porte et s'engouffrèrent dans un autre passage, la Serpentard sur leurs talons.

- Qu'est-ce qui nous attend maintenant, à votre avis ? demanda Potter.

- Le Filet du Diable, c'était le maléfice de Chourave. C'est sans doute Flitwick qui a ensorcelé les clés. McGonagall a donné vie aux pièces d'échecs. Il nous reste donc à affronter les sortilèges de Quirrell et de Rogue. répondit Granger.

Ils étaient à présent devant une nouvelle porte.

- On y va ? murmura Potter.

Les deux jeunes filles hochèrent la tête. Le Survivant poussa la porte. Aussitôt, une répugnante odeur leur frappa les narines et les Gryffondors durent relever les pans de leur robe pour se couvrir le nez. Ils virent alors, allongé sur le sol, un immense troll. Il était évanoui, avec une grosse bosse sanglante sur le front.

- Heureusement qu'on n'a pas eu à se battre avec celui-ci, murmura Potter.

- On dirait que votre mésaventure d'Halloween a appris quelque chose au voleur, commenta Emerald.

- Comment tu fais pour supporter cette odeur ? demanda plutôt le Survivant.

- J'ai l'habitude de travailler avec des corps en décomposition, répondit-elle. Allez, on avance.

Après un échange de regard entre les Gryffondors restant, ils enjambèrent avec précaution l'une des chevilles du monstre qui leur barrait le chemin et se hâtèrent de gagner la porte suivante. Lorsque Potter l'ouvrit, ils s'attendaient au pire, mais ils ne virent rien d'effrayant, Il y avait simplement une table sur laquelle étaient alignées sept bouteilles de différentes formes.

- Ça, c'est le maléfice de Rogue, dit le jeune homme. Qu'est-ce qu'on doit faire ?

Dès qu'ils eurent franchi le seuil de la porte, de grandes flammes jaillirent derrière eux. Mais ce n'était pas un feu ordinaire: celui-ci était violet. Au même moment, d'autres flammes, noires cette fois, s'élevèrent dans l'encadrement de la porte du fond. Ils étaient pris au piège. Emerald s'avança vers la table pour saisir un morceau de parchemin posé à côté des bouteilles.

"Devant est le danger, le salut est derrière.

Deux sauront parmi nous conduire à la lumière,

L'une d'entre les sept en avant te protège

Et une autre en arrière abolira le piège,

Deux ne pourront t'offrir que simple vin d'ortie

Trois sont mortels poisons, promesse d'agonie,

Choisis, si tu veux fuir un éternel supplice,

Pour t'aider dans ce choix, tu auras quatre indices.

Le premier: si rusée que soit leur perfidie,

Les poisons sont à gauche des deux vins d'ortie.

Le second: différente à chaque extrémité,

Si tu vas de l'avant, nulle n'est ton alliée.

Le troisième: elles sont de tailles inégales,

Ni naine ni géante en son sein n'est fatale.

Quatre enfin: les deuxièmes, à gauche comme à droite,

Sont jumelles de goût, mais d'aspect disparates."

- Granger, venez voir, lança-t-elle à la brunette.

Les deux autres approchèrent pour lire par-dessus son épaule, puis Granger poussa un profond soupir en souriant.

- Remarquable ! dit-elle. Ce n'est pas de la magie, c'est de la logique. Une énigme. Il y a beaucoup de grands sorciers qui n'ont pas la moindre logique, ils n'arriveraient jamais à trouver la solution.

- Et nous non plus… soupira le Survivant.

- Bien sûr que si, nia Emerald. Je suis plutôt adepte des énigmes médicales, mais je ne manque pas de logique. Si nous nous y mettons à deux avec Granger, nous l'aurons résolue en un rien de temps.

- Tout ce dont nous avons besoin est écrit sur ce papier. approuva la Gryffondor. Il y a sept bouteilles, trois contiennent du poison, deux du vin, l'une d'elles permet de franchir sans mal les flammes noires et une autre permet de retourner sur nos pas en traversant les flammes violettes.

- Il nous faut juste écarter une à une les bouteilles jusqu'à trouver la bonne. compléta la Serpentard.

Le jeune homme se mit en retrait alors que les demoiselles commençaient à réfléchir, s'échangeant des avis et allongeant certaines bouteilles pour les éliminer. Après seulement quelques minutes, Emerald saisit la plus petite d'entre elles.

- C'est celle-ci pour aller plus loin.

- Et celle-là pour aller en arrière, déclara Granger en prenant une autre bouteille à droite de la rangée.

La Serpentard examina la fiole dans sa main.

- Potter, vous voulez bien me prêter votre cape d'invisibilité ? demanda-t-elle.

Le jeune homme sortit sa cape de sa poche, sans vraiment comprendre et elle la prit dans ses mains.

- Dans ce flacon il y a l'équivalent d'une gorgée. Mais il ne serait pas idiot de penser qu'elle est prévue pour un adulte, ce qui veut dire que nous pouvons la partager en deux.

- Dans ce cas, je viens avec Harry ! s'exclama Granger.

- Non. Vous allez prendre la potion pour rejoindre Weasley et aller chercher de l'aide. Nous avons des preuves qu'il se passe quelque chose, les professeurs seront obligés d'y croire.

- Mais-

Elle ne lui laissa pas le temps d'en dire plus qu'elle ouvrit le flacon et en prit une petite gorgée, avant de mettre la fiole dans les mains de Potter et de s'avancer vers la porte, se recouvrant de la cape d'invisibilité. Ignorant la sensation de gel qui prenait possession de son corps, elle avança et pendant un moment elle ne vit que la couleur noire des flammes qui la léchait sans la brûler, puis elle arriva dans une nouvelle salle.

Et ses soupçons se virent confirmés lorsqu'elle leva les yeux vers le centre de la pièce et vit la silhouette bien reconnaissable du professeur Quirrell.