Heya ! Nous sommes le 15 du mois, vous avez donc droit à un nouveau chapitre !
J'ai cru comprendre que la rencontre avec le papa avait fait réagir certains d'entre vous, et j'en suis ravie :3
Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture~~
- Emerald !
La demoiselle se retourna en sortant de chez l'apothicaire. Elle venait de refaire le plein d'ingrédients pour les cours de potions, et ne s'attendait pas vraiment à ce qu'elle croise la route de monsieur "j'attire les problèmes" aujourd'hui.
Harry Potter s'approcha avec un sourire.
- Bonjour, lui dit-il.
"Sympathise avec le garçon." lui souffla la voix de son père dans son esprit.
- Bonjour Potter, comment allez-vous ?
- Je suis chez Ron pour le reste des vacances alors je dirais que ça va très bien, fit-il. Et toi, comment ça va ?
- … je fais aller, répondit-elle.
- Harry, reste près de nous s'il te plaît !
Emerald suivit le regard du garçon qui s'était retourné pour voir une famille bien reconnaissable: les Weasley. La matriarche s'approcha du Survivant.
- On t'a déjà perdu une fois aujourd'hui, essaie de ne pas nous faire peur à nouveau mon chéri, lui dit-elle avec bienveillance.
- Désolé madame Weasley, je voulais juste dire bonjour, répondit-il.
Remarquant la présence de la demoiselle, la matriarche afficha de nouveau un sourire.
- Bonjour.
- Bonjour madame Weasley, salua donc Emerald. Merci encore pour votre aide à la gare.
- Oh pas de problème ma chérie, gloussa la femme. Je suis contente de te revoir, tu fais tes achats ?
- Oui.
- Nous pouvons les faire ensemble si tu veux, proposa l'adulte alors que sa famille la rejoignait. Où sont tes parents ?
Emerald se mordilla la lèvre inférieure, avant de finalement répondre.
- Je suis venue seule.
Elle n'allait quand même pas lui dire directement, elle n'était pas certaine que la pauvre femme pourrait le supporter. Ce n'était pas comme si elle avait fait quoi que ce soit pour mériter une réponse aussi sèche.
- Ah, t'es là toi, fit une voix bougonne.
- Apparemment, fit Emerald avec un air neutre.
- Ronald Weasley, qu'est-ce que c'est que ces manières, gronda la matriarche vers son plus jeune fils.
Le jeune homme se retourna vers sa mère, pâlissant à vue d'œil.
- Ce n'est rien, madame Weasley. Ce n'était pas méchant, assura la demoiselle.
Elle adressa un sourire à "Ronald", lequel plissa les yeux avec mauvaise humeur.
Emerald ayant déjà acheté pratiquement tout ce dont elle avait besoin, elle suivit le trio de Gryffondor alors qu'ils faisaient leurs propres achats. Le magicobus faisant le voyage jusqu'à York en seulement quelques minutes, elle avait le temps.
Potter semblait être aisé financièrement, ayant hérité la fortune de ses parents, et gardant en tête l'ordre de son père, elle essaya de participer à leur conversation, et accepta de se faire offrir une glace. Il faisait assez chaud à Londres ce jour-là et le gros cornet au citron lui fit beaucoup de bien.
Il leur restait un petit quart d'heure avant de devoir rejoindre le reste des Weasley devant Fleury et Bott, quand Emerald aperçut du coin de l'œil un masque blanc avec de grands yeux noirs. Ils se trouvaient devant l'animalerie magique, et une petite chouette effraie regardait fixement la demoiselle qui fut incapable de détourner les yeux. Elle s'approcha doucement de la cage dans laquelle se trouvait l'oiseau.
- Emerald ?
La Serpentard sursauta à l'entente de son nom et put enfin détacher son regard de l'animal pour croiser celui du trio.
- Je… Je me faisais la réflexion qu'avoir un hibou m'éviterait d'avoir des problèmes à l'avenir, se justifia-t-elle. J'ai dû faire le mur pour venir ici aujourd'hui parce que je ne pouvais prévenir personne que l'orphelinat ne me laisserait pas sortir sans un adulte moldu.
- Oh, fit Granger à l'entente du mot "orphelinat".
Une lueur de compréhension et de compassion s'alluma dans les yeux de Potter avant qu'il n'affiche un sourire.
- Vas-y, on t'attend là, lui dit-il.
Emerald hocha la tête et pénétra à l'intérieur. La tenancière de l'animalerie accepta de répondre à toutes ses questions, et accepta son paiement (la demoiselle espérait qu'il lui resterait assez pour payer tous ses livres). Lorsqu'elles sortirent, elle décrocha la cage de la chouette effraie, dont la Serpentard était tombée sous le charme, et la lui tendit.
- Et voilà, sourit la sorcière.
- Merci, sourit la jeune fille en prenant en main la poignée de la cage.
Elle la leva à hauteur de ses yeux, croisant le regard de la chouette qu'elle venait d'adopter, et lui sourit.
- Alors ? Comment tu vas l'appeler ? demanda Potter.
- Hel, répondit la demoiselle sans hésiter.
- Hell ? C'est pas un peu… sinistre ? demanda Weasley avec une grimace.
Elle haussa un sourcil dans sa direction.
- Hel, H-E-L, est le nom de la déesse de la vie et de la mort dans la culture viking. Je trouve que c'est un nom qui sied à une espèce de chouette surnommée "dame blanche".
Granger hocha la tête en signe d'approbation, et le groupe se remit en route pour la librairie. Emerald ne pouvait s'empêcher de regarder régulièrement la nouvellement dénommée Hel au travers de sa cage, laquelle était étonnamment calme.
Lorsqu'ils arrivèrent à proximité de Fleury et Bott, il virent à leur grande surprise une foule immense qui se pressait à la porte du magasin. La cause de cette affluence s'étalait en grosses lettres sur une banderole accrochée à la façade :
"Aujourd'hui, de 12h30 à 16h30 GILDEROY LOCKHART dédicacera son autobiographie MOI LE MAGICIEN"
Emerald haussa un sourcil. C'était l'auteur de la série de roman qu'ils devaient acheter pour les cours, semblait-il.
- On va pouvoir le rencontrer ! s'écria Granger. C'est lui qui a écrit à peu près tous les livres de la liste !
- Vous êtes si excitée de découvrir un auteur dont vous ne connaissez pas encore les livres ? demanda Emerald, un peu surprise de la réaction de la brunette qui avait pourtant la tête sur les épaules.
La foule était essentiellement composée de sorcières de l'âge de Mrs Weasley. Le sorcier-libraire visiblement épuisé qui se tenait à l'entrée essayait de modérer l'ardeur des admiratrices.
- Du calme, Mesdames s'il vous plaît... Ne poussez pas... Attention aux livres...
La Serpentard ressentit un peu de pitié pour l'homme qui n'avait visiblement pas un travail facile, contrairement à ce que l'on pourrait croire. Le quatuor parvint à se glisser à l'intérieur de la librairie. Une longue queue s'étirait sur toute la longueur du magasin au fond duquel Gilderoy Lockhart signait ses livres. Tous trois prirent un exemplaire de Flâneries avec le Spectre de la mort et se faufilèrent le long de la queue jusqu'à l'endroit où attendaient les Weasley, en compagnie de Mr et Mrs Granger.
- Ah, vous êtes là. Très bien, dit Mrs Weasley. Elle avait le souffle court et ne cessait de se tapoter les cheveux pour les maintenir en place. On va bientôt le voir...
Lorsque la file avança, ils aperçurent Gilderoy Lockhart, assis à sa table, entouré par de grandes photos de lui qui lançaient des clins d'œil à la foule avec un sourire aux dents étincelantes. Le vrai Lockhart était vêtu d'une longue robe de sorcier d'un bleu myosotis parfaitement assorti à la couleur de ses yeux, et son chapeau pointu était posé un peu de travers sur ses cheveux ondulés pour lui donner l'air plus cordial.
Un petit homme de mauvaise humeur lui tournait autour en prenant des photos avec un gros appareil qui laissait échapper un nuage de fumée violette chaque fois qu'il déclenchait son flash aveuglant.
- Dégagez ! aboya le photographe à l'adresse de Ronald en reculant pour avoir un meilleur angle. C'est pour La Gazette du sorcier.
- Ce n'est pas une raison pour marcher sur les gens ! répliqua-t-il alors qu'il frottait son pied écrasé par le petit homme.
Gilderoy Lockhart avait entendu la scène. Il leva les yeux, vit le plus jeune Weasley, puis Potter. Pendant un instant, il ouvrit des yeux ronds, puis il bondit de sa chaise en hurlant :
- Ma parole, ce n'est quand même pas Harry Potter ?
Un chuchotement fébrile s'éleva de la foule, avant qu'Emerald ne se décide à sauver le jeune homme qu'elle sentait mal à l'aise.
- Bien sûr que non, ce n'est pas Harry Potter. C'est mon frère, mentit-elle du tac-au-tac.
- Votre… Votre frère ? demanda Lockhart avec un sourire de façade, incrédule. J'aurais pourtant juré…
La Serpentard se tourna vers le Survivant.
- Benjamin, est-ce que tu es Harry Potter ? lui demanda-t-elle.
- N-Non, bien sûr que non, répondit-il, reconnaissant de son aide.
- Ah, ce n'est pas très grave, tout le monde peut se tromper, sourit l'auteur avec un clin d'œil coquin vers la foule.
Les ménagères poussèrent des cris et des soupirs et Emerald grimaça légèrement à cause du bruit. Elle aurait pensé que des femmes adultes, surtout de leurs âges, auraient un peu plus de retenue. La demoiselle serra la cage de Hel contre elle, craignant que la folie ambiante ne la dérange trop.
- Potter se pencha vers elle.
- Merci Emerald, lui souffla-t-il.
- Quand tu veux, Benjamin, répondit-elle avec un sourire amusé.
- Pourquoi tu as menti ? Harry est célèbre pourtant ! chuchota Ronald.
- Parce que je pense qu'il aimerait pouvoir acheter ses livres tranquillement, sans se retrouver dans le journal, à côté d'un homme au comportement louche qu'il ne connaît même pas, répondit la jeune fille.
Les jumeaux Fred et George Weasley se mirent à ricaner, et elle réalisa qu'ils l'avaient peut-être entendue.
- Elle t'a eu, petit frère, gloussa l'un d'eux.
- Venez, on va chercher le reste des livres, moi j'ai pas besoin d'une dédicace, se contenta-t-elle de déclarer.
- Je te suis, assura Potter.
Ils cheminèrent jusqu'aux étagères les plus proches, bientôt rejoints par les jumeaux. Granger, Ronald et Percy Weasley, ainsi que leurs parents restèrent à faire la queue pour les dédicaces.
Les jeunes sorciers ne mirent pas bien longtemps à trouver les livres dont ils avaient besoin, et Emerald se permit de feuilleter l'un des ouvrages de Lockhart.
- L'histoire a l'air intéressante, mais ça ne reste qu'un roman… indiqua-t-elle. Je me demande vraiment pourquoi on en aurait besoin pour les cours.
- Va savoir, commenta l'un des jumeaux. Mon cher Forge ?
- Mon cher Gred ? répondit l'autre jumeau.
- Pour soulager un peu le portefeuille de maman, je propose qu'on se partage la pile en deux.
- Je suis d'accord, acquiesça George.
… Ou peut-être était-il Fred ?
Les jeunes gens se dirigèrent en direction du comptoir pour payer leurs livres, avant de retrouver Ginny, l'unique fille et la plus jeune des enfants Weasley, à l'entrée de la librairie. Laquelle ne prononça pas un mot quand elle les vit, les joues rouges et baissant le regard. Apparemment elle était très timide.
- Alors Potter, ça a dû te faire plaisir ? lança soudain une voix bien hautaine et reconnaissable.
Les jeunes sorciers firent volte-face pour voir Drago Malefoy, lequel dévisageait le Survivant d'un air méprisant.
- Le célèbre Harry Potter ne peut même pas entrer dans une librairie sans se faire remarquer, cracha-t-il encore.
- Laisse-le tranquille, ce n'était pas sa faute, répliqua Ginny en lançant à Malefoy un regard assassin.
- Alors, Potter, tu t'es trouvé une petite amie ? ironisa Malefoy.
La jeune rouquine vira à l'écarlate tandis que Ronald et Granger les rejoignaient en se frayant un chemin parmi la foule, les bras chargés de livres de Lockhart.
- Ah, c'est toi, dit le jeune rouquin qui regarda Malefoy comme s'il s'était agi d'une saleté sur la semelle de sa chaussure. Tu dois être surpris de voir Harry ici, non ?
- Ce qui me surprend le plus, c'est de te voir dans une boutique, Weasley, répliqua Malefoy. J'imagine que tes parents n'auront plus rien à manger pendant un mois après t'avoir acheté tous ces bouquins.
Ron devint aussi écarlate que Ginny.
- Au moins ses parents sont capables de se débrouiller et ont même sûrement développé de nombreux talents. Vos parents seraient-ils même capables de passer un coup de balai, si leur vie en dépendait ? répliqua calmement Emerald.
Alors que Ronald semblait à la fois surpris et reconnaissant de l'intervention de la demoiselle, Malefoy la regarda de bas en haut avec un air dégoûté.
- Toi ne me parles pas, sale Sang-de-Bourbe. J'ai découvert que tu m'as menti toute l'année dernière.
- Je n'ai pas menti, j'ai juste omis de préciser que je viens d'une famille moldue, répondit-elle avec un sourire goguenard. Apparemment vous faites partie des imbéciles qui pensent que la consanguinité vous rend spécial.
Les jumeaux Weasley éclatèrent de rire alors que le jeune Malefoy virait au rouge, furieux. Il sortit sa baguette d'une poche de sa robe de sorcier, mais avant d'avoir pu lancer le moindre sort, une voix se fit entendre, l'interrompant.
- Ron, Fred, George ! s'écria Mr Weasley noyé dans la foule. Qu'est-ce que vous fabriquez ? Venez, on sort, c'est la folie, ici.
Il déposa un set de livres de Lockhart dans le chaudron que sa fille avait dans les mains.
- Tiens, tiens, tiens, Arthur Weasley.
C'était Mr Malefoy. Il avait rejoint Drago et lui avait posé une main sur l'épaule en arborant un sourire méprisant.
- Lucius, dit Mr Weasley en le saluant froidement d'un signe de tête.
- Beaucoup de travail au ministère, à ce qu'on dit... lança Malefoy. Toutes ces perquisitions... J'espère qu'ils vous paient des heures supplémentaires, au moins ?
Il plongea la main dans le chaudron de Ginny, parmi les livres neufs sur papier glacé de Gilderoy Lockhart, et en sortit un vieil exemplaire usé du Guide des débutants en métamorphose.
- Apparemment pas, dit-il. À quoi bon déshonorer la fonction de sorcier si on ne vous paie même pas bien pour ça ?
Mr Weasley devint encore plus cramoisi que Ronald et Ginny.
- Nous n'avons pas la même conception de ce que doit être l'honneur d'un sorcier, Malefoy, dit-il.
- Ça ne fait aucun doute, répliqua Mr Malefoy en tournant ses yeux pâles vers Mr et Mrs Granger qui observaient la scène avec appréhension. Vous fréquentez de drôles de gens, Weasley... Je ne pensais pas que votre famille puisse tomber encore plus bas...
Il y eut un bruit métallique lorsque le chaudron de Ginny se renversa. Mr Weasley venait de se jeter sur Mr Malefoy en le projetant contre une étagère remplie de livres. Des dizaines d'épais grimoires leur tombèrent sur la tête dans un grondement de tonnerre.
- Vas-y, Papa ! s'écrièrent Fred et George.
Mrs Weasley se mit à hurler.
- Non, Arthur, non ! s'écria-t-elle.
La foule recula en désordre, renversant d'autres étagères au passage.
- Messieurs, s'il vous plaît... s'il vous plaît ! s'exclama un vendeur.
- Allons, allons, Messieurs, ça suffit ! dit alors une voix plus puissante que les autres.
Hagrid s'avança vers eux, dans l'océan des livres étalés par terre. Un instant plus tard, il avait séparé Mr Weasley et Mr Malefoy. Mr Weasley avait la lèvre fendue et Mr Malefoy avait reçu dans l'œil une Encyclopédie des champignons vénéneux. Il tenait toujours à la main le vieux livre de Ginny sur la métamorphose. Les yeux flamboyant de hargne, il lui jeta le volume.
- Tiens, jeune fille, prends ton livre, dit-il à Ginny. Ton père ne pourra jamais rien t'offrir de mieux.
Il repoussa Hagrid qui le maintenait à distance, fit signe à Drago de le suivre et s'empressa de sortir du magasin.
- Vous n'auriez pas dû faire attention à lui, Arthur, dit Hagrid qui souleva presque Mr Weasley du sol en voulant lui défroisser sa robe. Toute cette famille est pourrie jusqu'à la moelle, chacun sait ça. Il ne faut jamais écouter ce que dit un Malefoy. Sale engeance ! Allez, venez, sortons d'ici.
Le vendeur fit mine de vouloir les empêcher de sortir, mais lorsqu'il s'aperçut qu'il arrivait à peine à la taille de Hagrid, il se ravisa. Ils se dépêchèrent de regagner la rue, les Granger tremblant de peur, Mrs Weasley folle de rage.
- Un bel exemple à donner aux enfants ! Se battre en public ! Je me demande ce qu'a dû penser Gilderoy Lockhart.
- Il était très content, dit Fred. Tu ne l'as pas entendu quand on est partis ? Il demandait au type de La Gazette du sorcier s'il pourrait parler de la bagarre dans son reportage. Il a dit que ça ferait une très bonne publicité.
Mais l'humeur n'était guère à l'allégresse sur le chemin du Chaudron Baveur d'où Potter, les Weasley et tous leurs achats devaient rentrer au « Terrier » par la poudre de cheminette. Dans le pub, les Granger prirent congé et regagnèrent la rue, côté moldu. Mr Weasley avait commencé à leur demander comment fonctionnaient les arrêts de bus, mais en voyant le regard noir de son épouse, il estima préférable de ne pas insister. Emerald ne prit pas le risque de s'attirer les foudres de la matriarche. Elle sortit de sa poche le ticket à moitié poinçonné du magicobus et poussa un soupir.
- Il y a un problème, ma chérie ? demanda madame Weasley dont le ton avait complètement changé.
- Eh bien… hésita-t-elle.
- Elle a été obligée de faire le mur pour venir, répondit Ronald à sa place. Les moldus de son orphelinat ne voulaient pas la laisser faire.
Emerald lança un regard confus vers le rouquin alors que la matriarche portait une main à sa bouche. Le jeune homme fit un discret signe de tête vers sa mère.
- Mais c'est incroyablement dangereux de faire ça !
- Je… Je n'ai pas vraiment eu le choix, madame Weasley. La directrice ne veut pas me laisser sortir sans un adulte, mais il n'y a que des moldus et je ne pouvais prévenir personne pour avoir de l'aide. C'est pour ça que j'ai adopté Hel, répondit la demoiselle en levant la cage de la chouette.
- Il est hors de question que je te laisse rentrer seule ! Où se trouve ton orphelinat ?
Emerald cligna des yeux, avant de répondre.
- Il est à York…
- Donne-moi l'adresse, je vais nous y transplaner.
- Vous êtes sûre ? Je voudrais pas déranger… fit la jeune fille, toujours confuse.
- Mais ça ne me dérange pas, je préfère te savoir là-bas en sécurité, plutôt qu'à voyager seule !
- … dans ce cas… Il se trouve au 7 Chime's Avenue.
- 7 Chime's Avenue à York, répéta madame Weasley. Laisse sortir ta chouette, elle n'aimera pas le transplanage, elle te rejoindra.
Emerald baissa les yeux vers Hel, avant de sortir dans l'arrière-cour le temps d'ouvrir sa cage.
- Je laisserai ma fenêtre ouverte, si tu veux bien me rejoindre là-bas, lui souffla-t-elle.
La chouette claqua deux fois du bec, avant d'ouvrir ses ailes pour décoller. La demoiselle ne put s'empêcher de sourire.
- Est-ce que ça ira ? s'inquiéta madame Weasley.
- Oui… Il faut juste que ça passe… souffla Emerald. J'ai un peu de mal avec les transports sorciers…
La matriarche se montra patiente le temps que les nausées de la demoiselle se calment. Une fois qu'elle eut insisté pour que la jeune fille prenne un bonbon à la menthe, elles purent sortir de la ruelle et se mettre en route pour l'orphelinat.
La demoiselle ouvrit la grille pour entrer quand une fenêtre s'ouvrit.
- Emerald ! s'écria la voix de madame Cooper.
Il ne fallut que quelques secondes pour que la directrice de l'établissement ne sorte par la porte d'entrée à pas rapides, l'air à la fois soulagée et furieuse.
- Moi qui croyais que tu étais devenue plus sage, et voilà que tu t'enfuies à nouveau !
- Non madame Cooper, réfuta Emerald. J'étais sortie acheter mes affaires pour l'école !
- Toute seule ! Alors que je te l'avais interdit !
- Hum, en fait, elle ne l'était pas, intervint madame Weasley.
La directrice s'arrêta net dans sa tirade, n'ayant apparemment pas remarqué que la jeune fille n'était effectivement pas seule.
- E-Excusez-moi, je ne vous avais pas vu. Qui êtes-vous ?
- Je suis une surveillante de l'école, Emerald a demandé que quelqu'un vienne pour l'accompagner, répondit-elle.
Emerald cligna des yeux, imaginant la tête que ferait Ronald s'il apprenait que sa mère avait menti aussi facilement pour la couvrir.
- Je n'ai pas été prévenue… balbutia madame Cooper.
- Je ne l'ai pas fait ? fit mine de s'étonner Emerald. Mince… Je comprends que vous soyez fâchée madame Cooper… Je suis désolée…
Le regard de la directrice se fit soudain rêveur.
- Ce… Ce n'est rien Emerald, l'important c'est que tu sois de retour. Allez, va vite dans ta chambre !
Réalisant qu'un sortilège était à l'œuvre, Emerald ne se fit pas prier, elle dit au revoir à madame Weasley et monta rapidement pour rejoindre sa petite chambre. À peine eut-elle refermé la porte qu'elle se dirigea vers sa fenêtre pour l'ouvrir, puis sortit la cage de Hel de sa malle pour la cacher dans sa petite armoire. Une fois fait, elle organisa le reste de ses affaires et rangea son bagage sous son lit.
La jeune fille poussa un soupir de soulagement. Finalement elle s'en était sortie. Quand sa chouette serait arrivée, il faudrait qu'elle envoie un mot de remerciement à madame Weasley.
