Heya ! Nouveau chapitre !
Tout comme la rentrée des classes de septembre n'est plus très loin pour certains, c'est l'heure pour Emerald de revenir à Poudlard ! Quels traumatismes subiront les autres élèves et professeurs..?
Je ne sais pas non plus :)
Grand merci à Andromeda pour la bêta-lecture de mon travail, la qualité de mes textes est bien meilleure grâce à tes interventions ! Coeur sur toi !
Je remercie également aldagon72 et Liliiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii pour le follow ! Le culte Coldstone ne fait que croître :3
Sur ce, je vous souhaite à tous une bonne lectuuuuure~~
Les deux semaines avant le premier septembre passèrent lentement, mais Emerald s'en accommodait très bien. Elle passait le temps en s'occupant de sa chouette et en lisant la plus grande partie des livres de Lockhart. Même si elle continuait de se poser de sérieuses questions sur la nécessité d'acheter toute une collection de romans, elle ne pouvait pas nier que c'était assez bien écrit, pour une histoire d'aventure.
Hel avait pris l'habitude de dormir dans les sapins qui bordaient le terrain du côté de la fenêtre d'Emerald le jour, et la nuit, quand personne ne pouvait la voir, elle revenait dans la chambre pour avoir des friandises et des caresses qui lui faisaient gonfler le plumage avec plaisir. La demoiselle adorait l'entendre hululer doucement dans ces moments là.
Malgré ce que lui avait appris son père, elle n'avait pas pu s'empêcher de s'attacher à la chouette extrêmement vite. Cela lui faisait tellement de bien d'avoir de la compagnie. Parfois elle se réveillait en sursaut au beau milieu de la nuit, les souvenirs d'un petit poussin au cou brisé bien ancrés dans son esprit, avant que Hel ne vienne se percher sur son lit pour lui caresser la tête d'une aile rassurante.
Oui, l'arrivée de la chouette dans sa vie était une véritable bénédiction.
La veille de son départ pour Londres, Emerald était en train de caresser l'oiseau tranquillement.
- Il faut que tu partes pour Poudlard, je ne peux pas te prendre avec moi, madame Duke va te voir, murmura-t-elle.
Hel claqua deux fois du bec, ce qu'elle avait fini par comprendre être une affirmation. Les animaux du monde magique étaient incroyablement intelligents et pouvaient comprendre ce qu'on leur disait jusqu'à un degré élevé.
- Je viendrai te voir dans la volière, et tu pourras me rendre visite dans la Grande Salle tous les matins, si tu veux, sourit la demoiselle.
Elle ferma les yeux, s'endormant doucement au rythme des hululements de sa chouette.
Le premier septembre, dès qu'Emerald arriva à la gare, elle salua madame Duke et monta dans un train en voie 10, attendant que l'éducatrice ne soit partie. Fort heureusement, elle l'avait fait la conduire une heure à l'avance, et avait vérifié les heures de départ des différents trains pour être sûre de ne pas se faire embarquer ailleurs par accident.
Dès que la voie fut libre, elle descendit du train sous le regard curieux d'un contrôleur, qui retourna bien vite à ses affaires. Marchant tranquillement au milieu des voyageurs pressés, elle fit mine de s'appuyer au mur qui menait à la voie 9¾ et esquissa l'ombre d'un sourire lorsqu'elle se retrouva face à la locomotive écarlate du Poudlard Express.
D'ici quelques heures, elle serait enfin de retour au château.
La demoiselle marcha tranquillement le long du quai où peu de monde se trouvait par rapport à l'année précédente. Le rush se ferait sans doute vers l'heure du départ. Pour le moment il semblait n'y avoir que des gens à cheval sur la ponctualité, paranoïaques au sujet d'un possible retard, ou encore, comme elle, prudents.
Elle monta à bord du wagon en bout de file, du moins, parmi ceux qui étaient accessibles, et se trouva rapidement un compartiment au fond du train. Tout comme l'année précédente, Emerald ne s'embarrassa pas à tenter de hisser sa lourde malle sur le porte-bagage, tout comme elle ne voulut pas prendre le risque d'utiliser le sortilège de lévitation.
Elle ouvrit plutôt le bagage pour sortir la cage soigneusement nettoyée de Hel qu'elle avait cachée dedans, puis l'un des derniers livres de Lockhart qu'elle n'avait pas encore lu. Le voyage serait long.
En plein dans la lecture de "Promenades avec les Loup-garous", elle entendit progressivement les sorciers affluer, l'excitation générale monter, puis finalement, il y eut le sifflet à vapeur du train, signifiant leur départ, et le Poudlard Express se mit à avancer lentement, puis à prendre peu à peu de la vitesse.
Pendant quelques secondes, la demoiselle ferma les yeux, appréciant la sensation familière des légères secousses.
Peut-être une heure après le départ, Emerald entendit frapper à la porte de son compartiment. Intriguée, elle releva la tête de son livre pour voir Granger ouvrir le panneau coulissant et se glisser à l'intérieur.
- Bonjour Emerald… salua-t-elle.
- Bonjour Granger. Que me vaut cette visite ? répondit-elle.
- Je… Je crois qu'on a un problème.
La Serpentard haussa un sourcil.
- Quel genre de problème ?
- J'ai cherché Harry et Ron partout depuis le départ… Ils ne sont pas là.
- Comment ça, "pas là" ? Ils auraient raté le train ?
- Je… je crois bien…balbutia la brunette en se mordillant nerveusement la lèvre inférieure.
Emerald poussa un soupir.
- J'espère que les sorciers ont prévu des solutions pour ce genre de problèmes.
Quand le train fut arrivé à la gare de Pré-au-Lard, toute la famille Weasley était passée voir la Serpentard au moins une fois pour savoir où était leur plus jeune frère et son célèbre ami. Sa réponse restait inchangée : ils avaient visiblement raté le train.
La décision fut donc prise de prévenir un professeur dès leur arrivée dans le château. Laissant ses bagages à la zone de dépôt, Emerald se demanda un instant comment elle ferait pour s'y rendre, cette année. La fois précédente il y avait eu le voyage en barque sur le lac noir, mais c'était la tradition de première année. Elle se mit à suivre les élèves des années supérieures alors que la voix forte de Hagrid rassemblant les nouveaux petits sorciers se faisait entendre. Est-ce trop tôt pour se sentir nostalgique du moment où elle-même l'avait vécu ?
La demoiselle s'arrêta net lorsqu'elle vit les diligences dans lesquels les élèves montaient par groupe de quatre. Tirant les carrioles, il y avait de très impressionnant chevaux squelettiques dotés d'ailes de chauve-souris. À la fois d'apparence sinistre et majestueux.
Emerald décida à cet instant qu'elle aimait définitivement le monde magique.
Lorsqu'elle arriva dans la Grande Salle en compagnie des autres élèves, elle fusilla Granger du regard quand celle-ci lui saisit le bras avec force en sautillant.
- Il est là ! C'est lui ! s'écria-t-elle avec une excitation inhabituelle.
Emerald suivit le regard de la brunette tout en repoussant la Gryffondor qui laissa enfin son bras tranquille. L'objet de son agitation soudaine ? Gilderoy Lockhart en personne était assis à la table des professeurs de Poudlard, dans une robe de sorcier neuve d'un bleu ciel qui complémentait ses boucles blondes et soyeuses et ses dents étincelantes qu'il exhibait constamment.
La demoiselle haussa un sourcil alors qu'elle se dirigeait vers la table des Serpentard pour s'installer. L'auteur de roman était donc leur nouveau professeur ? Vu les récits dans ses livres, sans doute était-il le remplaçant du défunt Quirrell. Cela devait sans doute signifier que les histoires fort romancées dans ses écrits pouvaient être vraies, mais pour une certaine raison, Emerald avait du mal à y croire.
Enfin, elle aurait sa confirmation lors de son premier cours avec lui.
Au beau milieu du festin de début d'année, la jeune Serpentard fut un peu étonnée de voir les professeurs Rogue, puis McGonagall s'en aller précipitamment de la Grande Salle. Apparemment il se passait quelque chose… Allez savoir pourquoi, elle était prête à parier sur Potter et Weasley. Peut-être qu'ils allaient les chercher après avoir constaté leur absence ?
Elle en était à là de ses réflexions, quand un gobelet d'or vola à travers la table pour l'éclabousser.
- Oh, pardon, c'était un accident ! s'exclama une Serpentard de troisième année, cachant à peine son sourire derrière sa main.
- Ce n'est rien, ce sont des choses qui arrivent, répondit Emerald d'un ton neutre.
Elle sortit sa baguette de sa robe de sorcier trempée.
- Récurvite.
Et tout le jus de citrouille qui lui était tombé dessus disparut.
- Vous voyez, il n'y a pas de mal, assura-t-elle avec une fausse amabilité.
Hormis ce petit "accident", le reste du festin se déroula tranquillement, et elle se permit la folie de prendre une deuxième part de fraisier en guise de dessert. Visiblement son statut de Née-moldue avait fait le tour de la maison Serpentard, elle allait devoir la jouer fine pour éviter les ennuis, cette année. Avoir de l'énergie à revendre ne serait pas un luxe, raison pour laquelle elle se permettait ce léger excès de gourmandise.
Ou peut-être n'était-ce qu'une excuse pour se convaincre elle-même que ce n'était pas parce que la nourriture de Poudlard était la meilleure qu'elle ait mangé, ou que cela lui avait manqué après huit vendredi à manger des fish n' ships fades et mous.
La fin du repas fut sonnée, puis les élèves se levèrent à l'unisson dans un fracas assourdissant pour commencer à se diriger vers leur dortoir respectif. Emerald resta à proximité du préfet de sa maison sans se faire voir, pour obtenir le mot de passe lorsqu'il le donnerait aux première années. Durant le premier trimestre, ce serait le mot "reptile" qui serait mis à l'honneur.
La demoiselle se changea rapidement derrière les rideaux de son lit à baldaquin, puis elle se glissa sous les couvertures et ferma les yeux, tellement fatiguée qu'elle ne mit que quelques secondes à s'endormir.
Au matin du premier jour de cours, la Grande Salle était bruyante pendant le petit déjeuner. Tout le monde ne parlait plus que de ce qu'il s'était passé la veille, à savoir Harry Potter et Ronald Weasley qui étaient arrivés à Poudlard en voiture volante et s'étaient écrasés sur le Saule Cogneur. L'arbre avait rendu les coups, apparemment, mais de ce qu'elle pouvait voir les garçons semblaient aller bien. Restait à démêler le vrai du faux dans cette rumeur.
Entendant le vacarme des centaines d'oiseaux de proie qui s'engouffraient dans la Grande Salle pour livrer le courrier, Emerald reconnut très vite le masque blanc de Hel qui descendit la rejoindre dans les secondes qui suivirent. La chouette se posa près de son assiette et la demoiselle lui coupa un morceau de bacon en guise de friandises.
- VOLER LA VOITURE !
La Serpentard sursauta violemment quand la voix furieuse et assourdissante de madame Weasley se fit entendre. Les couverts et assiettes tremblaient tant les vibrations qui émanaient de la table des Gryffondor étaient puissantes.
- ÇA NE M'AURAIT PAS ÉTONNÉE QU'ILS TE RENVOIENT ! ATTENDS UN PEU QUE JE T'AI SOUS LA MAIN ! J'IMAGINE QUE TU NE T'ES PAS DEMANDÉ DANS QUEL ÉTAT D'INQUIÉTUDE ON ÉTAIT, TON PÈRE ET MOI, QUAND ON A VU QUE LA VOITURE AVAIT DISPARU !
Grimaçant légèrement, Emerald posa les paumes de ses mains sur les oreilles de sa chouette qui ne semblait pas apprécier le tintamarre.
- ...REÇU UNE LETTRE DE DUMBLEDORE HIER SOIR ! J'AI CRU QUE TON PÈRE ALLAIT MOURIR DE HONTE ! ON NE T'A PAS ÉLEVÉ PENDANT TOUTES CES ANNÉES POUR QUE TU TE CONDUISES COMME ÇA ! HARRY ET TOI, VOUS AURIEZ PU VOUS TUER !
En temps normal, la Serpentard n'était pas contre la discipline, c'était une part importante de l'éducation. Cependant, elle doutait que ce genre d'humiliation publique ne soit vraiment formatrice pour Ronald et Potter…
- … ABSOLUMENT INDIGNÉE ! TON PÈRE RISQUE UNE ENQUÊTE DU MINISTÈRE ! C'EST ENTIÈREMENT TA FAUTE ET SI JAMAIS TU REFAIS LA MOINDRE BÊTISE, TU REVIENS IMMÉDIATEMENT À LA MAISON !
Le silence retomba, encore imprégné de la fureur de la matriarche. Les oreilles d'Emerald sifflaient. Mais au moins, Hel semblait aller bien, donnant un coup de bec affectueux sur ses doigts quand elle cessa de protéger les tympans de l'oiseau.
Le premier cours des Serpentard était la Métamorphose. Le cours leur demandait de changer des scarabées en bouton de manteau. N'ayant pas pu pratiquer depuis la fin de l'année scolaire précédente, Emerald était un peu rouillée, mais à la fin du cours, elle eut la satisfaction d'avoir réussi à faire toute une collection de boutons finement décorés, que le professeur McGonagall lui autorisa à garder avec l'un de ses rares sourires.
Pendant toute la matinée, cependant, la demoiselle put constater qu'elle était effectivement la cible à abattre pour ses camarades de Maison. Les chuchotements, les rires et regards moqueurs qu'elle surprenaient à chaque fois qu'elle regardait par-dessus son épaule lui étaient malheureusement plutôt familiers. Raison pour laquelle elle se félicita d'avoir su faire profil bas lors de sa première année.
Emerald aimait peut-être la magie, mais ceux qui la pratiquaient étaient parmi les gens les plus étroits d'esprit qu'elle n'ait jamais vu, et pourtant elle avait passé les premiers mois à l'orphelinat à se faire appeler "sorcière" par les autres enfants.
Après le repas de midi, comme il restait du temps avant la reprise des cours, la Serpentard se dit qu'elle pouvait aller voir le trio de Gryffondor. S'il fallait qu'elle sympathise avec Potter, autant s'y prendre au plus tôt. Et peut-être en profiter pour savoir ce qui avait bien pu se passer dans sa tête pour penser que venir à l'école en voiture volante était une bonne idée.
Finissant son verre d'eau, elle quitta la Grande Salle pour sortir dans le parc, à l'instar des autres. Le temps n'était pas des plus clément, mais il faisait encore bon. Elle repéra bien vite sa "cible" et ses amis, mais le temps de pouvoir les rejoindre, Malefoy l'avait devancée.
- Tout le monde en rang ! Harry Potter distribue des photos dédicacées ! lança le blondinet.
- Ce n'est pas vrai ! entendit-elle protester le Survivant.
- Tu es jaloux, voilà tout, répliqua la voix d'un enfant qu'elle ne sut pas identifier alors qu'elle se frayait un chemin à travers le groupe d'élèves qui s'était rassemblé.
Elle arriva juste à temps pour voir l'héritier Malefoy se vexer.
- Jaloux ? répéta-t-il avec incrédulité. Jaloux de quoi ? Je n'ai pas envie d'être défiguré par une cicatrice, moi ! Je ne crois pas qu'il suffise d'un trou dans la tête pour être plus fort que les autres.
- Non, c'est vrai, intervint Emerald. Pour vous, ce qui vous rend plus fort que les autres, c'est l'appauvrissement génétique.
Le Sang-pur devint rouge de colère et leva sa baguette dans sa direction.
- Qu'est-ce qui se passe, qu'est-ce que j'entends ?
Gilderoy Lockhart s'approcha d'eux à grands pas, les pans de sa robe turquoise flottant derrière lui.
- Qui dédicace des photos ? demanda-t-il.
Eh bien la totalité de son attention étant portée sur les dédicaces du Survivant, Emerald commença déjà à se dire qu'elle avait raison sur le compte de son nouveau professeur. Potter sembla vouloir dire quelque chose mais il fut interrompu par Lockhart qui le prit par les épaules et lança d'un ton joyeux :
- Je savais bien que je ne m'étais pas trompé ! Tu es Harry Potter ! Tu m'as bien eu avec ta plaisanterie à Fleury et Bott ! Et je suis flatté de voir que tu suis mon exemple, Harry !
Immobilisé au côté de Lockhart, les joues rouges de honte, le jeune Gryffondor semblait vouloir disparaître. Malefoy en fut apparemment assez satisfait pour s'en aller avec un sourire goguenard, ne manquant pas de lancer à Emerald un regard meurtrier, cependant.
- Allons-y, Crivey, dit Lockhart avec un grand sourire. Un double portrait, on ne peut pas rêver mieux, et nous le signerons tous les deux.
L'enfant qui avait tenté de défendre le Survivant face à Malefoy brandit maladroitement un appareil. Emerald posa une main sur son objectif pour l'arrêter.
- Est-ce que vous avez eu l'autorisation de Potter pour cette photo ? lui demanda-t-elle, sourde à ses protestations.
- Euh… non, admit l'enfant.
- Alors ne le prenez pas en photo. Si ça venait à lui porter préjudice, cela vous attirerait aussi des ennuis.
Le première année sembla un peu déçu, mais finit par hocher la tête en signe de compréhension. Potter la regarda comme s'il venait de rencontrer le Père Noël en personne, alors que la cloche retentissait derrière eux pour signaler la reprise des cours.
- Euh… bon. fit Lockhart qui semblait encore plus déçu que le photographe en herbe. Allez, c'est l'heure.
- Monsieur, Potter peut marcher tout seul, lui dit-elle.
Le professeur qui avait commencé à entraîner le Survivant avec lui le relâcha avec une certaine gêne, et se dirigea vers le château. Le Gryffondor s'approcha d'Emerald alors qu'elle-même se mettait en route pour rejoindre son prochain cours.
- Merci infiniment ! souffla-t-il avec un soulagement évident.
- Quand vous voulez, Potter, répondit la Serpentard. Je n'ai jamais aimé la presse à scandale.
- C'était génial ! s'exclama Weasley en arrivant à son tour en compagnie de Granger. Vous avez vu la tête de Malefoy ?
- Oui, enfin… Parler comme ça à un professeur… balbutia la brunette.
Emerald haussa un sourcil à son intention.
- Quand je vois un adulte toucher un enfant visiblement mal à l'aise, j'ai envie d'appeler la police plutôt que de l'admirer de loin, Granger. Demandez donc à Potter ce qu'il en pense.
La grimace qu'afficha le Survivant fut assez parlante pour que la Gryffondor sache que poser la question était inutile. Elle rougit et baissa la tête, embarrassée.
Ils arrivèrent dans la salle où leur cours commun de Défense contre les Forces du Mal devait avoir lieu. Potter prit une place dans le fond de la classe, sans grande surprise, et ses amis s'installèrent à ses côtés. Emerald opta pour prendre la table devant la leur, se mettant à l'extrémité, du côté de l'une des fenêtres. Les autres élèves arrivèrent bientôt.
Lorsque tout le monde se fut assis, Lockhart s'éclaircit bruyamment la gorge et le silence se fit. Il tendit la main, prit sur la table de Londubat son exemplaire de Randonnées avec les trolls et montra à tout le monde sa propre photo qui clignait de l'œil sur la couverture du livre.
- Ça, c'est moi, dit-il, le doigt pointé sur la photo et en clignant de l'œil à son tour. Gilderoy Lockhart, Ordre de Merlin, troisième classe, membre honoraire de la Ligue de Défense contre les Forces du Mal et cinq fois lauréat du prix du sourire le plus charmeur, décerné par les lectrices de Sorcière-Hebdo, mais ne parlons pas de ça. Croyez-moi, lorsque j'ai réussi à me débarrasser du Spectre de la mort, ce n'était pas par un simple sourire.
Il attendit les rires, mais il n'y eut que quelques faibles sourires. Emerald se retint très fort de se pincer l'arête du nez. Lockhart n'avait définitivement pas le profil auquel on pouvait s'attendre pour un professeur de Défense contre les Forces du Mal.
- Je vois que vous avez tous acheté la collection complète de mes livres. C'est très bien. J'ai pensé que nous pourrions commencer le premier cours avec un petit questionnaire. Rien de bien méchant. Simplement pour vérifier si vous avez bien lu ce que j'ai écrit et voir ce que vous en avez retenu.
Et qui en plus s'attendait à ce que tout le monde ait lu son travail avant même le début de la rentrée scolaire. Définitivement narcissique. Il distribua les questionnaires, puis retourna s'asseoir derrière son bureau.
- Allez-y, vous avez une demi-heure pour répondre à toutes les questions .
Plus que sceptique, Emerald jeta un coup d'oeil à sa feuille et lut :
"1) Quelle est la couleur préférée de Gilderoy Lockhart ?
2) Quelle est l'ambition secrète de Gilderoy Lockhart ?
3) A votre avis, quel est le plus grand exploit réalisé par Gilderoy Lockhart à ce jour ?"
Il y avait ainsi trois pages de questions jusqu'à la dernière :
"54) Quelle est la date de l'anniversaire de Gilderoy Lockhart et quel serait à ses yeux le cadeau idéal ?"
La demoiselle tiqua. C'était tout bonnement ridicule, tout ne concernait directement que leur professeur, pas une ligne n'avait de rapport avec la matière qu'il était censé enseigner ! Elle espérait sincèrement qu'il ferait une démonstration de ses compétences avant la fin du l'heure, parce qu'elle risquait de ne pas apprécier de passer l'année avec un incompétent obsédé par sa propre image.
Une demi-heure plus tard, Lockhart ramassa les copies et y jeta un coup d'œil devant la classe. Emerald avait rendu feuille blanche.
- Allons, allons, je vois que personne ne se rappelle que ma couleur préférée, c'est le lilas. Je l'ai pourtant indiqué clairement dans Une année avec le Yéti. Et certains d'entre vous feraient bien de relire attentivement Promenades avec les loups-garous - j'y explique dans le chapitre douze que mon cadeau d'anniversaire idéal serait l'harmonie entre tous les hommes, qu'ils aient ou non des pouvoirs magiques. Mais il est vrai que je ne dirais pas non si on m'offrait un magnum d'Ogden's Old Firewhisky !
Il leur lança un nouveau clin d'œil un peu canaille. Consternée, la demoiselle voulut s'assurer qu'elle n'était pas en train d'halluciner et observa les réactions de la classe. Weasley regardait Lockhart avec une expression d'incrédulité; Seamus Finnigan et Dean Thomas, deux Gryffondor, étaient secoués d'un fou rire silencieux. Malefoy semblait tout autant s'amuser, de l'autre côté de la classe. Granger, en revanche, buvait les paroles de Lockhart et sursauta lorsqu'il prononça son nom.
- ... Mais Miss Hermione Granger sait que mon ambition secrète serait de débarrasser le monde des Forces du Mal et de lancer ma propre marque de produits pour les cheveux. Bravo ! Excellente élève. En fait…
Il lut intégralement sa copie.
- Elle a tout bon ! Qui est Miss Hermione Granger ?
La concernée leva une main tremblante. Emerald fut prise de pitié pour la brunette qui semblait, contre toute attente, être tombée sous le charme du professeur.
- Excellent ! s'exclama Lockhart avec un sourire radieux. Vraiment excellent. Dix points pour Gryffondor ! Et maintenant, au travail...
Il se pencha et posa sur son bureau une grande cage recouverte d'un morceau de tissu.
- Il est de mon devoir de vous armer contre les créatures les plus répugnantes qui soient connues dans le monde des sorciers ! Vous aurez peut-être dans cette classe les plus belles peurs de votre vie. Mais sachez que rien de fâcheux ne peut vous arriver tant que vous êtes en ma présence. Tout ce que je vous demande, c'est de garder votre calme.
Emerald haussa un sourcil, un peu perplexe. Pas qu'elle ne s'en plaigne, mais étant donné le doute qu'elle avait encore concernant les talents du professeur, elle n'était pas certaine que leur montrer une créature dangereuse dès le premier jour soit judicieux. Lockhart posa la main sur le morceau de tissu qui recouvrait la cage. Malefoy et ses gorilles, ainsi que les deux Gryffondors du deuxième rang avaient cessé de rire et Londubat se recroquevillait sur sa chaise du premier rang.
- Je vous demande de ne pas crier, dit Lockhart d'une voix grave. Ça pourrait les énerver.
Sous le regard des élèves qui retenaient leur souffle, il découvrit alors la cage.
- Eh oui, en effet, dit-il d'un ton solennel, ce sont bel et bien des lutins de Cornouaille fraîchement capturés.
Seamus Finnigan ne put se retenir. Il laissa échapper un éclat de rire que même Lockhart ne pouvait confondre avec un hurlement de terreur.
- Oui ? Vous avez quelque chose à dire ? demanda-t-il avec un sourire.
- Ils ne sont... ils ne sont pas très dangereux, répondit le Gryffondor en s'étranglant de rire.
- N'en soyez pas si sûr ! dit Lockhart en agitant l'index d'un air agacé. Ce sont parfois de petites pestes parfaitement diaboliques !
Hauts d'une vingtaine de centimètres, les lutins avaient une couleur bleu électrique, avec des têtes pointues et des voix si aiguës qu'on avait l'impression d'entendre des perruches se disputer. Dès que la cage fut découverte, il se mirent à piailler et à s'agiter en tous sens, tapant sur les barreaux et faisant toutes sortes de grimaces bizarres aux élèves assis devant eux.
Malgré leur taille, Emerald devait bien avouer que de telles créatures, aussi nombreuses qu'elles l'étaient, étaient capables de causer des dégâts, surtout en considérant leur agitation.
- Maintenant, on va voir comment vous allez vous débrouiller avec eux, dit Lockhart d'une voix forte.
Et il ouvrit la cage.
