Heya ! Nouveau chapitre !
J'avais dit que vous auriez quelque chose pour Halloween :3
Je tiens à remercier Andromeda, mon incroyable bêta-lectrice (et lui souhaite publiquement un joyeux anniversaire en retard, rappelez-vous, je suis une mauvaise amie .), mais aussi Nitroshield pour les sessions d'écritures à raconter des conneries !
Merci également à clubamerica-1009 pour le fav !
Mais ce n'est pas tout ! Si vous aimez "l'Héritier de l'Underground" de Zialema et les aventures d'Emerald, alors cliquez sur mon profil, une nouvelle histoire intitulée "Pendant ce temps, dans le Multivers" vient de sortir avec un One Shot crossover sympathique ;)
Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture !
La nouvelle fit le tour du château le jour même. Justin Finch-Fletchey, le Poufsouffle qui avait échappé au terrifiant serpent que Potter avait envoyé sur lui au club de duel, était la dernière victime. Plus choquant encore, Sir Nicholas, le fantôme de Gryffondor qui avait fêté son anniversaire de mort à Halloween, avait lui aussi été pétrifié en même temps que l'élève. Un Poufsouffle ami de Finch-Fletchey racontait à qui voulait l'entendre que le Survivant avait été pris sur le fait. Emerald en doutait, mais à côté de ça, elle avait une nouvelle certitude : Malefoy n'avait rien à voir avec les attaques.
Elle l'avait gardé à l'œil toute la journée et ne l'avait pas quitté une seule fois, il n'aurait jamais pu initier une attaque sans qu'elle ne le sache. Et surtout, un enfant de douze ans aurait été incapable d'infliger une pétrification sur un fantôme, tout mage noir qu'il puisse être.
Au milieu de la panique qui commençait à s'installer parmi les né-moldus et sang-mêlés, la demoiselle garda son calme. Cependant, elle ne pouvait pas nier qu'elle se posait les mêmes questions que tous les autres. Qui donc pouvait faire subir un tel traitement à un fantôme ? Qui avait le pouvoir de faire du mal à quelqu'un qui était déjà mort ?
Il y eut une véritable ruée sur les réservations du Poudlard Express qui devait ramener les élèves chez eux pour les vacances de Noël, même parmi ceux qui avaient choisi de rester à la base.
La veille du départ des élèves, Emerald tomba sur Fred et George Weasley, en train d'escorter Potter en plaisantant à forte voix sur son soi-disant statut d'héritier de Serpentard.
- Faites place à l'héritier de Serpentard ! Attention, sorcier très dangereux !
Elle devait bien l'admettre, c'était assez drôle, mais surtout agréable de voir que le Survivant avait du soutien ailleurs que chez ses deux amis. Cependant, le préfet de Gryffondor, Percy Weasley, eut l'air de désapprouver fermement leur conduite.
- Ce n'est pas un sujet de plaisanterie, dit-il aux jumeaux avec froideur.
- Dégage, Percy, répliqua Fred. Harry est pressé.
- Il doit se rendre dans la Chambre des Secrets pour y prendre le thé avec son serpent préféré, ajouta George.
Peu importe quel était leur nom, même avec ses connaissances poussées en anatomie, Emerald était incapable de les différencier. Elle avait des choses à faire, par contre, ce pourquoi elle s'avança vers le Survivant alors que Fred (ou George) faisait semblant de vouloir écarter Potter en brandissant une grosse tête d'ail.
- Sa Majesté l'Héritier accepte-t-elle de m'accorder une audience ? demanda-t-elle.
Le Survivant sembla d'abord mortifié, puis finit par hocher la tête avec un air dépité. La demoiselle l'entraîna, lui, Weasley et Granger, et ils entrèrent dans la salle de classe inutilisée où ils avaient plus ou moins pris l'habitude de se retrouver.
- J'ai une bonne et une mauvaise nouvelle, annonça-t-elle d'emblée. La bonne, c'est que Malefoy n'est effectivement pas l'héritier de Serpentard.
- Mais… commença à protester le rouquin.
- Je ne l'ai pas quitté des yeux de toute la journée où Justin Finch-Fletchey a été attaqué, pas une seule fois je n'ai vu ou entendu de comportement suspect qui pourrait laisser penser qu'il en est à l'origine. Et je le vois très mal pétrifier un fantôme.
- Mais… Peut-être qu'il peut commander les attaques à distance ! objecta encore Weasley, qui semblait ravi d'avoir trouvé une faille.
- Certes, mais dans ce cas, qui me dit que ce n'est pas vous qui les commanditez, ces agressions ? rétorqua Emerald.
Le Gryffondor ouvrit la bouche pour répondre, mais finit par la refermer sans rien dire.
- Je disais donc que la bonne nouvelle est que Malefoy est innocent. Du moins sur ce cas. La mauvaise, c'est que nous n'avons pas la moindre piste pour savoir qui pourrait être l'héritier de Serpentard.
- Donc… Qu'est-ce qu'on devrait faire ? demanda Granger.
Emerald leva une main comme pour mettre quelque chose en évidence.
- Nous avons deux éléments importants dans la légende de la Chambre. L'un est l'héritier de Serpentard, mais nous n'avons pas d'autre choix que de faire l'impasse. L'autre, c'est le monstre que l'héritier doit pouvoir contrôler.
- Tu veux qu'on enquête sur le monstre, comprit Potter.
- Bingo, acquiesça la demoiselle. Nous n'avons aucun moyen de savoir qui le contrôle, mais nous pouvons tenter de découvrir ce qu'il est. Au minimum, ça nous permettra de sonner l'alerte et d'éviter que la créature n'attaque quelqu'un d'autre, si c'est bien elle qui a pétrifié les victimes.
Les Gryffondor hochèrent lentement la tête à l'unisson.
- Il faut qu'on rassemble tous les éléments possibles sur les attaques et qu'on les compare aux créatures fantastiques connues à ce jour, déclara Granger. On trouvera forcément quelque chose à la bibliothèque, au moins un indice.
La Serpentard hocha la tête, avant de se laisser aller à la tentation de taquiner la brunette.
- Qu'on soit d'accord, les livres de Lockhart ne comptent pas.
- Hey !
Le trimestre se termina enfin et un silence aussi épais que la neige qui recouvrait le sol s'abattit sur le château. Emerald était la seule fille de Serpentard qui restait pendant les vacances et tout comme l'année précédente, elle n'allait absolument pas s'en plaindre.
Au matin de Noël, elle eut la surprise de trouver quatre paquets au pied de son lit. Curieuse, elle commença à ouvrir le premier. C'était encore une histoire horrifique que lui envoyait madame Duke, mais cette fois-ci, elle ne vit nulle part que c'était écrit pour les enfants. Un léger sourire se dessina sur les lèvres de la demoiselle et elle posa l'ouvrage sur sa table de chevet. Elle lui enverrait un mot de remerciement.
Le deuxième paquet était plus grand que les autres, et lorsqu'elle retira l'emballage, elle se retrouva avec une belle boîte en bois clair. À l'intérieur, il y avait des tubes de peinture et quelques pinceaux, ainsi qu'une carte dont elle reconnut immédiatement l'écriture.
"Joyeux Noël Canari."
Si cela venait de son père, alors il y avait forcément quelque chose d'autre. Il ne pouvait pas lui offrir quelque chose d'aussi joli sans que ce ne soit une couverture. La demoiselle souleva la plaque de carton où tout était soigneusement disposé dans des cases, et trouva tout un assortiment de matériel chirurgical. Des aiguilles courbées, du fil de suture, des flacons de désinfectant et des rouleaux de bandages. De quoi recoudre quelqu'un.
Emerald sortit une petite boîte en plastique de sa valise, laquelle contenait le scalpel encore neuf qu'elle avait reçu l'année précédente, et y rangea le reste du matériel que son père lui avait envoyé. S'il continuait ainsi, elle pourrait bientôt se retrouver avec tout le nécessaire d'une salle d'opération. La demoiselle referma la malle et rangea sa boîte de peinture dans sa table de chevet. Elle prendrait le temps de l'inaugurer plus tard.
Le troisième paquet n'était qu'un petit écrin qui contenait une très belle plume d'aigle destinée à écrire sur les parchemins, de la part de Granger. Emerald haussa les sourcils bien hauts, un peu étonnée que la brunette ne lui offre quoi que ce soit. Néanmoins, elle appréciait l'intention et irait la remercier au petit-déjeuner.
Et enfin, le quatrième et dernier paquet était rectangulaire, probablement un autre livre, mais de qui, telle était la question. Elle défit l'emballage et se retrouva à la fois perplexe et intéressée en voyant la première de couverture.
"Créatures Fantastiques Rares ou Disparues"
L'ouvrage était signé de la main de Xenophilius Lovegood. Curieuse, la demoiselle le feuilleta un instant, et fit au passage tomber une carte sur le lit.
"Emerald,
Je sais que tu aimes lire et découvrir de nouvelles choses sur le monde magique, alors j'espère que le cadeau te plaira.
Je sais aussi que tu n'aimes pas vraiment la compagnie des autres, mais je tiens à te dire que je suis content que nous soyons amis.
Joyeux Noël
Harry"
La Serpentard resta pensive quelques instants, avant de réaliser qu'elle pouvait sentir ses joues chauffer. Elle secoua la tête et remit la carte dans le livre, ne pouvant s'empêcher d'afficher un léger sourire. Aussi inconcevable que cela puisse être, il semblait qu'elle avait accompli la mission confiée par son père. Mais tout aussi important, sinon plus, elle avait un ami.
Une fois qu'elle fut passée par la salle de bain, Emerald sortit rapidement des cachots pour rejoindre la Grande Salle. Laquelle était magnifiquement décorée : en plus des sapins aux branches couvertes de givre et des guirlandes de gui et de houx qui se croisaient au-dessus des têtes, une neige magique, tiède et sèche, tombait du plafond. Pour la énième fois, la demoiselle se fit la réflexion qu'elle adorait la magie.
Tout comme l'année précédente, il y avait si peu d'élèves restés pour les vacances, qu'il n'y avait qu'une seule table occupée, mélangeant les professeurs et les étudiants. La Serpentard repéra immédiatement le troupeau de Weasley qui occupait un bel espace, et avec eux, la brunette et le Survivant. Par miracle, le siège à côté de Potter était encore libre, alors elle prit la liberté de s'y installer.
- Bonjour, salua-t-elle.
- Bonjour Emerald, sourit Potter.
- Merci pour les cadeaux, à tous les deux, fit la demoiselle.
- Je t'en prie, répondit Granger.
- Je suis désolée, je n'en ai pas pour vous en retour.
- Pas besoin, répondit le Survivant. Alors, ça te plaît ?
Emerald afficha un très léger sourire qui provoqua une crise d'hystérie chez les jumeaux Weasley.
- E-Elle sait sourire !
- Et on est encore en vie !
- Fred ! George ! Laissez-la tranquille ! gronda le préfet.
Alors que les jumeaux s'acharnèrent sur la nouvelle cible qu'était devenu leur grand frère, la Serpentard décida de les ignorer. Elle regarda plutôt les gens assis autour de la table. Dumbledore était en grande conversation avec le professeur McGonagall, le professeur Chourave semblait sur le point de casser sa cuillière tant elle la serrait fort, alors que Lockhart faisait un monologue sur la botanique. Le professeur Flitwick mangeait tranquillement, arrivant miraculeusement à faire abstraction du charlatan à côté de lui. Le professeur Rogue lisait la Gazette du Sorcier, dans son petit monde où tout devait être paisible et bien ordonné.
En dehors des professeurs, il y avait le trio infernal des Serpentard, à savoir Crabbe, Goyle et Malefoy, qui semblait lui aussi parti dans un monologue qui semblait tout de même plus intéressant que celui de Lockhart. Il y avait également et deux ou trois autres élèves de Serdaigle et Poufsouffle qui discutaient calmement dans leur coin
Malefoy croisa son regard et baissa subitement la voix, l'air un peu inquiet, mais essayant de faire comme si de rien n'était, et cela la fit doucement rire.
Après le repas, la bande de Gryffondor sortit dans le parc pour commencer une bataille de boules de neige. Emerald, elle, se dirigea en direction de la volière, le livre offert par Potter sous le bras.
Par chance, le ciel était dégagé et malgré le froid, le vent n'était pas trop fort. C'était sans doute la raison pour laquelle la demoiselle n'eut pas besoin d'entrer dans la tour pour trouver sa chouette. Hel était en train de voleter autour d'un arbre non loin, en compagnie de hiboux appartenant à l'école. Quand Emerald l'appela, elle fit un plongé pour la rejoindre et se percha sur son avant-bras gauche, sur lequel la Serpentard avait enfilé un brassard de cuir. La sorcière de l'animalerie magique lui avait conseillé pour donner à sa chouette le moyen de s'accrocher assez fermement pour ne pas tomber, sans pour autant lui lacérer le bras avec ses serres.
La demoiselle posa son livre sur une marche de la tour, à l'abri de la neige et de la boue, et caressa le bec de l'oiseau.
- Bonjour, lui sourit-elle.
Hel se mit à hululer doucement et laissa son plumage gonfler avec plaisir. Elle caressa brièvement la tête d'Emerald avec son aile et accepta les friandises qu'elle lui avait ramené, avant de s'envoler pour retourner à sa voltige.
La Serpentard resta là à l'observer quelques minutes, avant d'aller s'asseoir sur les marches de la tour de la volière où elle avait posé son livre. Elle prit l'ouvrage sur ses genoux et commença à le parcourir. Qui sait, il y aurait peut-être un indice sur la créature censée rôder dans le château.
Entre les Aquavirius, les Énormus à Babille, les Nargoles, elle commença à douter, cependant. Toutes les créatures avaient des informations disparates, rien n'était expliqué sur leur fonctionnement biologique pour toutes les capacités qu'on leur attribuait, et la plupart n'avaient même aucun témoin pour attester de leur simple existence. Qu'il s'agisse de créatures rares ou disparues, elle voulait bien, mais tout ça ressemblait plus à de la fiction, un grimoire sorti de l'imagination d'un auteur passionné, plutôt que d'une encyclopédie.
Malheureusement il semblait que l'ouvrage ne leur permettrait pas d'en savoir plus sur le monstre. Néanmoins elle n'était pas déçue pour autant, il était suffisamment intéressant et distrayant pour lui donner envie de continuer à lire. Le passage sur les Nargoles lui plaisait tout particulièrement. Xenophilius Lovegood attribuait à ces créatures toutes les réactions étranges des humains, généralement liées à la confusion. Une métaphore de l'esprit qui lui donnait envie de rire.
Au final, si l'ouvrage était beaucoup moins "utile" qu'il paraissait l'être au premier abord, il restait un bon livre.
Quand il recommença à neiger en milieu de matinée, Emerald finit par se résoudre à rentrer au château. Malgré son feu en bocal, elle commençait à avoir très froid et voulait éviter d'être coincée dans la volière à cause de la neige. Hel et les autres oiseaux de proie avaient cessé de voltiger et commençaient à rentrer eux aussi.
La demoiselle passa la grande porte et poussa un soupir une fois dans le hall. Il ne faisait pas beaucoup plus chaud qu'à l'extérieur, mais ça restait toujours quelques degrés de plus. Elle se dirigea vers les cachots et passa le reste de sa journée à lire tranquillement, emmitouflée dans l'une de ses capes d'hiver et recroquevillée sur un fauteuil près de la cheminée de la salle commune des Serpentard.
Le soir venu, peu de temps après le dîner, Emerald qui s'était installée sur un sofa entendit la porte de la salle commune s'ouvrir.
- Attendez-moi ici, dit la voix de Malefoy. Je vais vous chercher ça. Mon père vient de me l'envoyer.
Emerald était cachée par le dossier du canapé sur lequel elle s'était allongée pour lire. C'était sans doute la raison pour laquelle le blondinet se permettait de parler à voix haute. Le trio devait penser être les seuls dans la pièce. Elle entendit le léger crissement de fauteuils quand les gorilles s'y installèrent.
Malefoy revint quelques instants plus tard. Du coin de l'œil, elle vit qu'il tenait un morceau de papier à la main, une coupure de journal, à priori.
- Ça va vous faire rire, dit-il.
Il y eut une petite minute de silence, puis les larbins commencèrent à ricaner.
- Alors ? dit Malefoy d'un air réjoui. C'est drôle, non ?
Goyle continuait de se marrer jusqu'à ce que le blondinet ne recommence à parler.
- Arthur Weasley aime tellement les Moldus qu'il ferait mieux de casser en deux sa baguette magique et d'aller vivre avec eux, dit-il d'un air méprisant. On ne dirait vraiment pas que les Weasley ont le sang pur, quand on voit ce qu'ils font.
Il y eut une légère pause, puis Malefoy eut un ricanement mauvais.
- Ils mériteraient tous d'être pétrifiés comme ces Sang-de-Bourbe. Ça m'étonne que La Gazette du Sorcier n'ait pas encore parlé de ces attaques, poursuivit-il d'un air songeur. Dumbledore doit faire tout ce qu'il peut pour étouffer l'affaire. Il va se faire renvoyer si ça continue. Mon père a toujours dit que la nomination de Dumbledore comme directeur est la pire chose qui soit jamais arrivée à cette école. Il adore les enfants de Moldus. Un directeur digne de ce nom n'aurait jamais admis ce rogaton de Crivey.
Le blondinet prit une voix un peu plus aiguë.
- Potter, je peux prendre ta photo, Potter ? dit-il en imitant Colin Crivey avec un certain talent. Je peux avoir un autographe ? Je peux te lécher les chaussures, s'il te plaît, Potter ?
Alors que ses gorilles recommençaient à rire avec un air nigaud, Emerald se fit la réflexion qu'à défaut d'avoir du sens commun et du savoir-vivre, le jeune homme aurait une belle carrière d'acteur devant lui. Son comportement en temps normal était déjà digne d'une caricature humoristique.
Malefoy reprit son sérieux.
- Saint Potter, l'ami des Sang-de-Bourbe, dit-il lentement. Encore un qui ne se conduit pas comme un vrai sorcier, sinon, il ne se traînerait pas tout le temps avec cette parvenue d'Hermione Granger. Une vraie Sang-de-Bourbe, celle-là. Quand on pense qu'il y a des gens qui considèrent Potter comme l'héritier de Serpentard !
Il eut un reniflement sarcastique.
- Je suis plus prêt à croire que c'est cette Sang-de-Bourbe de Coldstone que Potter. Si seulement je savais qui c'est ! s'exclama alors Malefoy avec mauvaise humeur. Je pourrais l'aider.
- Tu dois bien avoir une petite idée de qui est derrière tout ça ? demanda Goyle.
- Tu sais bien que non, Goyle, combien de fois faudra-t-il que je te le répète ? répliqua sèchement Malefoy. Et mon père ne veut rien me dire sur ce qui s'est passé la dernière fois que la Chambre des Secrets a été ouverte. Bien sûr, c'était il y a cinquante ans, donc avant qu'il soit élève ici, mais il connaît toute l'histoire. Seulement, il a peur que j'attire les soupçons si je sais trop de choses là-dessus. En tout cas, ce qui est sûr. c'est que la dernière fois que la Chambre a été ouverte, un Sang-de-Bourbe est mort. Alors il y aura sûrement un autre mort bientôt, simple question de temps... Et j'espère que ce sera Granger, ajouta-t-il d'un air réjoui.
Emerald ne réagit pas plus que ça, elle était bien plus intéressée par les informations que lui fournissait involontairement le blondinet que par les insultes envers les Gryffondor et elle-même.
- Est-ce que tu sais si la personne qui a ouvert la Chambre la dernière fois s'est fait prendre ? demanda Crabbe.
- Oh oui, je ne connais pas son nom, mais on l'a renvoyé de l'école, assura Malefoy. Il doit encore être à Azkaban.
Il y eut une légère pause et elle entendit le cuir des fauteuils grincer légèrement.
- Mon père m'a dit de ne pas me faire remarquer et de laisser agir l'héritier de Serpentard. Il dit qu'il faut débarrasser l'école de la racaille des Sang-de-Bourbe, mais que je ne dois pas m'en mêler. Il a suffisamment de soucis comme ça, en ce moment. Vous êtes au courant que le ministère de la Magie a fait une perquisition au manoir, la semaine dernière ? Heureusement, ils n'ont quasiment rien trouvé. Mon père possède des choses très précieuses en matière de magie noire. Mais nous aussi, on a une chambre secrète, sous le parquet du grand salon...
Emerald aurait pris grand plaisir à manifester sa présence pour faire peur au blondinet et lui faire comprendre son erreur de parler sans vérifier que la pièce où il se trouve est bien vide. Néanmoins, étant donné l'importance de ce qu'il venait de révéler, elle préféra attendre jusqu'à ce que le trio ne parte enfin se coucher.
Au matin suivant, après le petit-déjeuner, le trio de Gryffondor et la Serpentard se retrouvèrent à la bibliothèque, avec pour projet de commencer leur recherches sur le Monstre.
- J'ai des nouvelles très intéressantes, murmura Emerald alors qu'il déposaient leurs affaires à la table la moins exposée.
- On t'écoute, assura Potter.
La demoiselle sortit de sa poche son carnet de notes.
- Hier soir, Malefoy pensait qu'il était seul avec Crabbe et Goyle dans la salle commune. Il leur a révélé des tas de choses. Pour commencer, j'avais raison, il n'est pas l'héritier de Serpentard. Il s'est plaint de vouloir connaître son identité pour l'aider.
Les Gryffondor échangèrent un regard, et cette fois-ci, Weasley ne fit aucun commentaire pour continuer à accuser le blondinet.
- La Chambre des Secrets a déjà été ouverte il y a cinquante ans, annonça-t-elle de but en blanc.
- Quoi ?!
La Serpentard leur fit signe de se taire. S'ils se mettaient à faire du bruit, madame Pince les jetterait hors de la bibliothèque par la peau du cou.
- La Chambre a déjà été ouverte, et des attaques se sont déjà produites il y a cinquante ans. Il y a eu un mort, et après ça, un élève a été déclaré coupable et renvoyé de Poudlard.
- Mais… qui ? demanda Granger.
- Malefoy ne le sait pas, mais il dit que cette personne doit encore se trouver à Azkaban.
- Azkaban ? demanda Potter.
- Je ne sais pas ce que c'est non plus, répondit-elle.
- C'est une prison pour sorciers, les informa Weasley. Personne ne s'en est jamais évadé.
Les né-moldus hochèrent la tête.
- Et j'ai une dernière information spécialement pour vous, Weasley, de quoi vous réconcilier avec vos parents.
Le rouquin sembla surpris, mais se pencha en avant pour écouter. Emerald afficha un léger sourire inquiétant.
- Les Malefoy ont une cache secrète sous le plancher de leur salon, c'est là qu'ils gardent l'attirail de magie noire dont il n'ont pas pu se débarrasser.
Les yeux de Weasley s'illuminèrent et il se leva en trombe.
- Je vais écrire une lettre à papa, annonça-t-il avant de partir en courant.
Les deux Gryffondor restant échangèrent un regard, avant de revenir à Emerald.
- Plan d'action ? demanda-t-elle.
Il y eut quelques secondes de silence avant que Granger ne se manifeste.
- Il faut qu'on essaie d'en savoir plus sur ce qu'il s'est passé il y a cinquante ans. Qui sait, en croisant les informations avec ce qu'on sait sur les attaques, on pourra peut-être trouver quelque chose.
- Oui, ça me semble bien, approuva Potter. Emerald ?
- Je vais essayer de poser des questions au Baron Sanglant, si j'arrive à le trouver, répondit-elle. En attendant, il faut établir ce qu'on sait sur les attaques et tenter de dresser un portrait du monstre.
S'étant mis d'accord, tous les trois se mirent au travail.
Les vacances de Noël prirent fin, les élèves revinrent au château, ils retournèrent en classe et recommencèrent à faire leurs devoirs. Et au début du mois de février, malgré leur persévérance à continuer leurs recherches dès qu'ils avaient fini leur travail, ils n'avaient toujours pas avancé. Emerald pensait qu'il leur manquait des éléments, mais le Baron Sanglant semblait avoir totalement disparu depuis la pétrification de Sir Nicholas.
Apparemment le fantôme solitaire de Serpentard semblait tout aussi affecté que les autres entités de l'école.
Ce fut la raison pour laquelle elle fut prise d'un soulagement sans nom, quand elle finit par l'apercevoir au bout d'un couloir du troisième étage, alors qu'elle était censée se rendre à son cours d'Histoire de la Magie.
- Bonjour monsieur, le salua-t-elle en approchant doucement.
Le spectre semblait perdu dans ses pensées, car il mit quelques instants à réagir.
- Ah, bonjour jeune fille, répondit-il distraitement. Vous venez à nouveau me voir pour assouvir votre soif de connaissance ?
- En quelque sorte, admit la demoiselle. J'ai appris que la Chambre des Secrets avait déjà été ouverte il y a cinquante ans, et je voulais savoir si vous pouviez m'en dire plus.
Le Baron ne répondit pas, le silence s'étira sur des minutes entières. Emerald se dit qu'il ne voudrait sans doute pas se montrer coopératif, cette fois, et se préparait à faire demi-tour, quand il parla de nouveau.
- Je suis resté assez éloigné de toute cette histoire, déclara-t-il. Mais même moi, je n'ai pas pu ignorer la tragédie qui a eu lieu. La mort d'un élève à Poudlard a de quoi secouer tout le château.
La demoiselle resta donc en place, écoutant silencieusement le fantôme perdu dans ses souvenirs.
- Une jeune fille a été tuée, et peu de temps après, un élève a été renvoyé, accusé d'être responsable de sa mort. Il avait l'habitude d'amener des créatures dangereuses au château pour s'en occuper, et il a été considéré que l'une d'elles avait initié les attaques et tué la fille.
- Est-ce que… vous savez ce qu'il est devenu ? demanda prudemment Emerald.
- Il a eu beaucoup de chance, répondit le Baron. Le professeur Dumbledore n'a jamais cru en sa culpabilité et a décidé de lui tendre la main. Aujourd'hui encore, il est toujours à Poudlard, à prendre soin du parc et des créatures de la forêt.
Emerald ouvrit de grands yeux. Personne ne s'aventurait jamais dans la Forêt Interdite mis à part le garde-chasse. Hagrid était l'élève qui avait été renvoyé cinquante ans plus tôt.
La jeune fille remercia le spectre, puis partit en courant pour rejoindre son prochain court, les engrenages de son cerveau tournant à plein régime. Hagrid était un amoureux des animaux, plus particulièrement des créatures du monde magique. Il était celui qui avait placé Touffu le Cerbère dans le couloir interdit pour protéger la Pierre Philosophale, après tout.
Dès qu'elle en aurait terminé avec les cours de la journée, il fallait qu'elle voit les Gryffondor.
- Emerald, on est là.
La demoiselle tourna la tête pour voir le trio qu'elle attendait et rangea rapidement ses affaires pour venir à leur rencontre, à leur grand étonnement.
- Il faut qu'on aille voir Hagrid, leur dit-elle de but en blanc. Immédiatement.
Sans attendre de réponse de leur part, elle sortit de la bibliothèque et se mit en route à pas rapides. Les Gryffondor finirent par la rejoindre.
- Tu veux bien nous expliquer ? demanda Weasley.
- J'ai pu parler au Baron Sanglant, il m'a dit ce qu'il savait sur ce qu'il s'est passé il y a cinquante ans. Plus particulièrement, il m'a parlé de l'élève qui a été renvoyé.
- Ah oui ? Qui c'est ? s'étonna Granger.
- Nous sommes en route pour aller le voir, répondit la Serpentard.
Le silence qui s'ensuivit dans le groupe en disait suffisamment sur le choc que devait ressentir les trois autres. Elle pouvait les comprendre. Marchant à grands pas, le petit groupe ne mit pas très longtemps à rejoindre la cabane du garde-chasse au fond du parc, près de la Forêt Interdite. Emerald frappa à la porte.
- J'arrive !
Quelques lourds pas sur le plancher de bois, et le battant s'ouvrit sur la tête hirsute et le sourire agréablement surpris de Rubeus Hagrid.
- En voilà une surprise ! Qu'est-ce que vous faites là, tous les quatre ?
- Navrée de débarquer à l'improviste, mais on voulait vous poser quelques questions sur les créatures magiques, répondit Emerald.
- Ma foi, j'ai rien à faire alors ça me dérange pas ! Ça fait toujours plaisir de recevoir de la visite ! Entrez, entrez !
Les enfants obtempérèrent et poussèrent un soulagement quand ils quittèrent le temps frais du mois de février pour la chaleur du feu qui ronflait dans la cheminée. Hagrid commença à disposer ses énormes tasses de la taille d'un bol sur la table et les invita à s'asseoir pendant qu'il leur préparait le thé.
- Alors, je vous écoute, lança-t-il en mettant la bouilloire sur le feu.
Emerald fit signe aux Gryffondor de la laisser faire.
- En fait, je m'intéresse beaucoup aux animaux du monde magique ces derniers temps, commença à expliquer la Serpentard. J'ai parlé au Baron Sanglant et il m'a dit que vous vous y connaissez, alors me voilà. D'ailleurs, il m'a mis au défi de donner l'espèce d'une créature juste avec quelques éléments qu'il nous a donné.
- Le Baron Sanglant parle avec quelqu'un ? s'étonna le garde-chasse.
- Disons qu'Emerald lui a fait une forte impression à Halloween, fit Potter.
- Ah bon.
Le géant retira la bouilloire du feu pour leur servir le thé.
- Et alors, ces éléments qu'il vous a donné ?
Emerald sortit son carnet de notes.
- Laisse des traces de brûlé, pétrifie ses proies…
- Fait fuir les araignées, intervint Granger.
Emerald haussa un sourcil dans sa direction. Pourquoi n'avait-elle pas été mise au courant de ce détail ?
- Alors ça… c'est très spécifique, je pense pas déjà avoir vu ce genre de créatures dans les parages… réfléchit le garde-chasse, songeur.
- Hagrid, vous vous en sortez avec vos coqs ? demanda soudain Potter.
Le géant se tourna vers le jeune homme, avant de suivre son regard jusqu'à une table où avaient été entassés une demi-douzaine de coqs morts.
- Non, je n'arrive toujours pas à attraper la bestiole qui les attaque. Fichu renard.
Emerald pâlit légèrement à la vue des volailles mortes.
- Tout va bien, Emerald ? s'inquiéta le garde-chasse qui semblait avoir remarqué.
- Je… vais bien, éluda la demoiselle. Vous me laissez jeter un œil ? Je peux peut-être vous aider à savoir ce qui les a tué.
- Tu penses ? s'étonna à nouveau Hagrid.
- J'ai l'habitude de ce genre de choses, assura-t-elle.
- Ben… J'imagine que ça fait pas de mal d'essayer.
La Serpentard ignora les regards des Gryffondor et se leva pour rejoindre les cadavres, pâle et les mains tremblant légèrement. Elle respira un grand coup et saisit l'un des coqs, dont la tête partit en arrière sans aucun maintien. Par pur réflexe, elle lâcha l'animal comme s'il l'avait brûlée et il tomba sur le sol.
Elle entendit Weasley étouffer un rire et lui lança un regard meurtrier qui le fit s'arrêter immédiatement. Après quoi, un peu mieux préparée, elle ramassa le coq mort et l'examina de plus près. Les tremblements dans ses mains revinrent et elle reposa l'animal mort avec les autres.
- Hagrid… commença-t-elle d'une voix blanche. Pas une plume n'a été dérangée, pas la moindre marque de griffe ou de morsure de quelque sorte que ce soit, pas même une piqûre de dard… Leur cou a juste été brisé…
- Euh… Oui, c'est à peu près ça, répondit le géant. Est-ce que tu sais ce qui a pu faire ça ?
- Ce sont des mains humaines qui leur ont tordu le cou.
Emerald se retourna vers le garde-chasse et les Gryffondor qui comprirent immédiatement que quelque chose n'allait pas.
- Viens t'asseoir Emerald, je vais nous débarrasser d'eux, s'empressa de dire Hagrid en envoyant précipitamment les cadavres par la fenêtre.
La demoiselle se remit devant sa tasse de thé sous le regard inquiet des Gryffondor. Elle secoua la tête.
- Au lieu de vous occuper de moi, réfléchissez à pourquoi quelqu'un s'amuse à tuer les coqs de Hagrid et les laisse ensuite, leur murmura-t-elle.
Granger sembla être la première à avoir une piste.
- Le monstre de Serpentard craint les coqs. J'ai lu quelque chose sur une créature qui… Pour qui le chant du coq est mortel…
La brunette se leva d'un bond en s'excusant auprès de Hagrid, avant de sortir précipitamment de la cabane. Les garçons la suivirent immédiatement.
- Ah, euh… Au revoir… balbutia Hagrid. Où est-ce qu'ils vont comme ça ?
- Granger s'est rappelée qu'elle avait oublié un devoir à la bibliothèque, mentit Emerald. Vous permettez que je reste un peu ?
- Bien sûr !
La demoiselle, encore un peu pâle, lui adressa un sourire reconnaissant.
