Heya ! Nouveau chapitre !
Je ne vais pas vous mentir, j'ai failli oublier de poster .
Mais au final ce n'est pas arrivé, donc on va juste laisser de côté ce petit détail et faire comme si de rien n'était .
Grand merci à Nitroshield qui m'aide beaucoup lorsque j'écris cette histoire, mais aussi à Andromeda qui est une bêta-lectrice extrêmement efficace... et avide ._.
*Hum-hum*, bref ! Grand merci également à Skhyran pour ton follow-fav ! Bienvenue dans la bande !
Sur ce, je vous dis à bientôt et bonne lecture~!
PS : Une petite review ? ;)
Le professeur McGonagall se leva d'un bond en voyant quatre élèves entrer précipitamment dans son bureau sans même frapper à la porte.
- Par Merlin, que faites-vous ? s'exclama-t-elle. S'est-il passé quelque chose ?
- Professeur, on sait où se trouve la Chambre des Secrets et on sait ce qui attaque les élèves, déclara immédiatement Potter.
La vice-directrice laissa l'information faire son cheminement l'espace d'une seconde, avant de lentement retomber sur son siège, hébétée.
- Vous… Vous savez ? leur demanda-t-elle. Mais comment pourriez-vous…
- Nous avons des preuves, professeur, déclara Emerald. Nous allons tout vous expliquer, mais il faut que l'on prévienne le professeur Dumbledore.
McGonagall sembla reprendre contenance et s'éclaircit la gorge.
- Hm. Bien, mais sachez que si tout cela n'est qu'une mauvaise plaisanterie, vous aurez de gros ennuis, tous les quatre.
- Nous le savons, assura Granger.
Le professeur de Métamorphose hocha la tête de nouveau, avant de se lever pour se diriger vers la porte.
- Suivez-moi.
Elle les conduisit à travers les étages du château jusqu'à une gargouille de pierre qui n'était pas parmi les plus belles que Emerald ait vue.
- Sorbet citron, dit le professeur.
La gargouille s'anima soudain quand elle eut prononcé ce qui était clairement un mot de passe, et fit un pas de côté. Derrière elle, le mur s'ouvrit pour les laisser passer, et derrière le mur s'élevait un escalier en colimaçon qui tournait lentement sur lui-même comme un escalator. Lorsque le professeur McGonagall et les jeunes sorciers s'avancèrent sur les marches, le mur derrière eux se referma avec un bruit sourd. Ils s'élevèrent sans effort en cercles successifs qui les emmenèrent de plus en plus haut. Enfin, ils purent voir apparaître une porte en chêne aux reflets chatoyants, avec un heurtoir de cuivre en forme de griffon : la porte du bureau de Albus Dumbledore.
Le professeur McGonagall frappa à la porte qui s'ouvrit silencieusement. Lorsqu'ils l'eurent franchie, elle leur ordonna de ne toucher à rien.
La Serpentard se mit à examiner la pièce de loin, extrêmement intriguée par tout ce qui s'y trouvait. De tous les bureaux de professeurs qu'elle avait eu l'occasion de visiter, c'était sans aucun doute le plus intéressant.
C'était une belle et grande pièce circulaire pleine de petits bruits bizarres. Posés sur des tables, d'étranges instruments en argent bourdonnaient en émettant de petits nuages de fumée. Les murs étaient recouverts de portraits d'anciens directeurs et directrices qui somnolaient tranquillement dans leurs cadres. Il y avait également un énorme bureau aux pieds en forme de serres et derrière, sur une étagère, un chapeau pointu, usé et rapiécé : le Choixpeau magique.
La demoiselle laissa un instant les souvenirs de sa répartition remonter quand elle entendit quelqu'un s'éclaircir la gorge.
- J'ai cru comprendre qu'on voulait me voir ? demanda le directeur avec son habituel sourire chaleureux.
- Albus, ces élèves prétendent savoir où se trouve l'entrée de la Chambre et ce qu'est la créature de Serpentard.
À cette annonce, Dumbledore perdit son sourire et se mit à scanner les jeunes sorciers de son regard perçant. Emerald retint une grimace en se remémorant qu'il pouvait lire les pensées, mais au moins ainsi il serait certain qu'ils disaient la vérité. Le directeur s'approcha d'eux.
- Montrez-moi, demanda-t-il.
Potter hocha la tête et prit les devants, sortant du bureau pour guider les adultes jusqu'aux toilettes de Mimi Geignarde. Tous les six restaient silencieux le long du trajet, mais lorsqu'ils entrèrent dans la pièce, le lavabo était revenu à sa place et tout avait l'air parfaitement normal.
- L'entrée de la Chambre est juste là, personne ne l'a jamais trouvée parce qu'il faut parler le Fourchelang pour l'ouvrir, indiqua encore Potter.
- Le Fourchelang ? répéta McGonagall.
Le Survivant hocha la tête, avant de se remettre à fixer le robinet, émettant à nouveau ce sifflement étrange. De nouveau la porte de la Chambre s'ouvrit devant les deux professeurs. L'une semblait sur le point de faire une syncope, l'autre, bien que choqué, semblait extrêmement intéressé, et s'approcha du bord du tunnel.
- Vous avez dit savoir ce qu'est le monstre ? demanda-t-il.
- C'est un Basilic, professeur Dumbledore, répondit Granger.
- Comment le savez-vous ?
- Tout concorde, commença à expliquer la brunette. Sur les lieux des attaques, on a vu des araignées se comporter bizarrement, comme si elles fuyaient, il y a aussi les pétrifications, et quelqu'un a tué tous les coqs de Hagrid. Nous avons réalisé que tous ceux qui avaient été pétrifié regardaient soit au travers de quelque chose, soit une réflexion. C'est pour ça qu'aucun n'est mort.
Le directeur se tourna vers les Gryffondor avec un sourire.
- Brillant. Vous avez été brillants. Minerva ?
- Albus ? sembla enfin réagir McGonagall.
- Je crois qu'une réunion entre tous les professeurs s'impose. Quant à vous quatre…
Il se tourna vers le groupe de jeunes sorciers.
- Je vais commencer par vous accorder à chacun cinquante points de maison pour votre formidable enquête. Ensuite, je vous demanderai de retourner dans vos salles communes et d'y rester jusqu'à nouvel ordre.
- Oui, professeur Dumbledore, acquiesça Granger.
Les quatre jeunes quittèrent les toilettes sans plus attendre, avant d'échanger des regards qui trahissaient leur joie et leur soulagement. Ils avaient réussi, les professeurs savaient tout ce qu'ils avaient besoin de savoir pour arrêter les attaques une bonne fois pour toutes.
- Je vais tout raconter à Ginny, ça va lui faire du bien de savoir que c'est bientôt fini ! s'exclama joyeusement Weasley avant de partir en courant.
- Merci encore pour ton aide Emerald, fit Potter avant que lui et Granger n'aillent rejoindre leur ami.
La demoiselle sourit et se mit tranquillement en route vers sa propre salle commune, ressentant avec un plaisir indécent la satisfaction d'un travail bien fait.
Juste avant le déjeuner, une annonce générale résonna dans tout le château, demandant à tous les élèves de rester dans leur salle commune jusqu'à nouvel ordre. Le repas leur fut servi directement sur place, et le reste de la journée se passa de la même façon. Emerald se retrancha dans son dortoir en milieu d'après-midi, n'arrivant plus à supporter la foule, et pour s'occuper, continua la peinture qu'elle avait commencé la veille, ses devoirs déjà finis.
À l'heure du dîner, il fut annoncé que les élèves pouvaient se rendre à la Grande Salle pour le repas, résultant en une véritable vague de jeunes sorciers confus et inquiets d'avoir été enfermés toute la journée sans en connaître la raison. Les rumeurs allaient plus vite que jamais, parlant d'une nouvelle attaque, ou même d'une mort.
La demoiselle se demanda un instant si les professeurs allaient s'assurer d'éteindre la rumeur pour rassurer les élèves, mais comprit très vite que ce ne serait pas le cas en voyant que Dumbledore restait tranquillement assis dans sa chaise. Pas de discours, donc. D'un côté elle trouvait que ce n'était pas la meilleure décision de laisser les élèves sans réponse, mais de l'autre, elle comprenait qu'il valait mieux ne pas révéler tout de suite ce qu'il se passait et provoquer une vague de panique.
Il y avait maintenant près de quatre mois que Finch-Fletchey et Nick Quasi-Sans-Tête avaient été pétrifiés et tout le monde ou presque semblait convaincu que l'agresseur, quel qu'il fût, avait définitivement renoncé à agir. Peeves s'était lassé de ses « Potter la vipère » et Ernie Macmillan lui-même avait cessé de raconter partout que Potter les tuerait tous.
Les professeurs savaient où se trouvait l'entrée de la Chambre depuis environ deux semaines, et les toilettes des filles du deuxième étage avaient été condamnées, pour le plus grand plaisir de Mimi Geignarde.
Au mois de mars, les racines de mandragore organisèrent une fête bruyante et endiablée dans la serre n°3. Le professeur Chourave en fut enchantée.
- Dès qu'elles commenceront à sortir de leurs pots pour se rendre visite les unes aux autres, ce sera le signe qu'elles ont atteint la maturité, dit-elle à la classe. Nous pourrons alors ramener à la vie les malheureux qui ont été pétrifiés.
Lorsque Pâques arriva, les élèves de deuxième année eurent de quoi réfléchir pendant leurs vacances, car le moment était venu pour eux de choisir les matières qu'ils souhaitaient étudier en troisième année. Emerald lisait pensivement les différentes options qui lui étaient proposées.
L'étude des Moldus lui serait parfaitement inutile, elle venait d'un milieu moldu. La Divination était quelque chose de nébuleux, et elle n'avait jamais été quelqu'un de très intéressée à l'idée de savoir ce qui l'attendait dans son futur. De son point de vue, la vie était bien plus intéressante quand on ignorait ce qu'il allait se passer.
Pour l'arithmancie, elle n'avait jamais vraiment été très fan des mathématiques. Elle se débrouillait, sans plus, et ne pensait pas vraiment avoir besoin d'approfondir sur le sujet pour le peu que cela lui servait au quotidien. Mais aussi et surtout, l'arithmancie avait l'air d'être une autre forme de divination, à base d'équations. Rien qui ne l'intéresse, en somme.
Les cours de Soins aux Créatures Magiques l'attiraient énormément, cependant. De même que l'étude des Runes qui avait l'air tout à fait fascinante. Au final son choix fut facile à faire. Elle cocha les deux options qu'elle voulait, et se dirigea directement vers le bureau du professeur Rogue pour lui rendre le parchemin. Une bonne chose de faite.
Ce jour-là, il y avait le match de Quidditch entre Gryffondor et Poufsouffle. Emerald se rendit à la volière pour profiter du beau temps et rester un peu avec Hel qui semblait toujours contente de la voir. Ou peut-être était-elle contente de savoir qu'un miamhibou lui était donné à chaque visite, qui pouvait vraiment le dire ?
Elle s'installa au bas des marches tranquillement et réceptionna la chouette sur son brassard de cuir quand elle entendit la voix du professeur McGonagall depuis le stade.
"Le match est annulé. Tous les élèves doivent immédiatement retourner dans leur salle commune où il leur sera donné de plus amples informations. Dépêchez-vous, s'il vous plaît !"
Pour qu'on leur fasse cette demande, il devait s'être passé quelque chose impliquant le Basilic. Emerald donna sa friandise à Hel qui s'envola immédiatement, comprenant que la demoiselle n'avait pas le temps de rester, cette fois.
Elle rejoignit rapidement la salle commune, à peine quelques minutes avant que le flot d'élèves de Serpentard partis assister au match n'arrivent à leur tour. Le professeur Rogue leur rendit une petite visite environ un quart d'heure plus tard pour faire l'appel.
- À compter d'aujourd'hui, tous les élèves devront regagner leurs salles communes à six heures du soir. Passé cette heure, aucun élève ne devra plus quitter son dortoir. À la fin de chaque cours, un professeur vous accompagnera dans la classe suivante. Tous les entraînements et les matchs de Quidditch sont reportés à une date ultérieure et il n'y aura plus aucune activité le soir.
Les Serpentards écoutèrent la déclaration en silence. Rogue rangea le parchemin qu'il venait de lire avant de faire une autre déclaration.
- Sachez que nous ne sommes pas totalement impuissants face à la menace, néanmoins il est préférable de ne prendre aucun risque, raison pour laquelle nous imposons ces nouvelles mesures. Je compte sur vous pour les respecter, et je ne plaisante pas.
Après un dernier regard perçant en direction d'Emerald, il sortit de la salle commune et tous les élèves commencèrent à parler dans tous les sens, certains s'amusant de la situation, d'autres se plaignant qu'ils étaient punis "tout ça parce que quelques Sang-de-Bourbe ont eu ce qu'ils méritaient". Certains semblaient dotés de bon sens et ne faisaient aucun commentaire.
Le bruit, et surtout la foule agitée, devinrent très vite insupportables pour Emerald qui partit rapidement se réfugier dans le dortoir.
Le lendemain, à l'heure du petit déjeuner, la nouvelle fit le tour de la Grande Salle. Une préfète de Serdaigle, Pénélope Deauclair, et Hermione Granger avaient été pétrifiées. La demoiselle comprenait mieux pourquoi Malefoy semblait ravi. Elle se leva pour aller voir les Gryffondor, n'oubliant pas au passage de laisser tomber une goutte dans le verre du blondinet.
- Je viens d'apprendre pour Granger, dit-elle directement en venant s'asseoir à la table des Gryffondor. Je suis désolée.
- Elle a fait ce que tu as dit, répondit sombrement Ronald, les jumeaux tentant de lui remonter le moral à côté de lui. Elle avait un miroir avec elle.
- Et c'est une bonne chose.
Le rouquin se leva d'un bond et posa brutalement les mains sur la table, se penchant vers la Serpentard avec un air furieux.
- En quoi c'est une bonne chose ?! s'exclama-t-il.
- Parce que si elle n'avait pas été pétrifiée, elle serait morte, répondit calmement Emerald.
Ronald resta dans la même position encore quelques secondes, avant de retomber sur son siège, enfonçant sa tête dans ses mains.
- Si ça peut vous remonter le moral, regardez donc du côté de Malefoy, dit-elle tranquillement avec un léger sourire inquiétant.
Les Gryffondor l'ayant entendue jetèrent un œil vers le blondinet qui, en plein milieu d'une conversation, se leva d'un bond en se tenant le ventre, avant de partir en courant.
- Qu'est-ce que tu as fait ? demanda Potter.
- Je pourrais avoir ou ne pas avoir glissé quelques gouttes de potion laxative dans son verre avant de venir vous voir.
Quelques rires discrets se firent entendre parmi les lions, et la Serpentard commença à se servir tranquillement, satisfaite de son effet.
Pendant le cours de métamorphose, le professeur McGonagall leur annonça une nouvelle qui, pour la première fois depuis des semaines, chassa de leur esprit la Chambre des Secrets : les examens de fin d'année allaient commencer à la date du premier juin.
Les Serpentard n'avaient pas été touchés tant que ça par les évènements, mais cela ne les empêcha pas de protester. On aurait dit ces mères de familles qui hurlaient sur les employés des magasins parce qu'elles ne pouvaient pas obtenir ce qu'elles voulaient.
- Nous avons contacté les Aurors qui s'occuperont de neutraliser le coupable des attaques. Le professeur Dumbledore nous a donné pour consigne de faire fonctionner l'école le plus normalement possible en attendant, dit-elle. Ce qui signifie, est-il besoin de le préciser, que nous devons mesurer en fin d'année ce que vous avez retenu de vos cours.
Oui, ça semblait logique. Emerald restait sceptique sur le pourquoi il fallait encore attendre avant que les Aurors ne viennent, mais à peine une semaine plus tard, lesdits Aurors étaient déjà là.
Après seulement quelques heures, Potter vint la voir, l'air essoufflé, et surtout inquiet.
- J'ai été avec les Aurors dans la Chambre, ils avaient besoin de moi pour leur ouvrir le passage, et une autre porte qui se trouvait dans le tunnel, lui dit-il. Il n'y avait rien à part une mue de Basilic, il n'était pas là !
La demoiselle comprit immédiatement son inquiétude. Si les Aurors n'avaient pas de moyens de trouver la bête pour l'affronter, ils ne pourraient pas les en débarrasser. Les Weasley semblaient tout aussi inquiets après que leur frère leur ait expliqué ce qu'il se passait. Ginevra, la plus jeune de la famille, semblait particulièrement tendue, mais vu son âge et la gravité de la situation, c'était assez normal.
Au final, les Aurors restaient au château et faisaient des patrouilles dans les couloirs, montant la garde devant la Chambre à tour de rôle en attendant le jour où ils pourraient tomber sur le Monstre.
Trois jours avant leur premier examen, le professeur McGonagall s'adressa à nouveau aux élèves à l'heure du petit déjeuner.
- J'ai de bonnes nouvelles à vous annoncer, dit-elle.
Des exclamations retentirent aussitôt dans la Grande Salle.
- Vous avez attrapé l'héritier de Serpentard ! s'écria une élève de Serdaigle.
- Les matchs de Quidditch reprennent ! rugit un Gryffondor, surexcité.
Lorsque le tumulte se fut apaisé, le professeur McGonagall reprit la parole :
- Le professeur Chourave vient de m'informer que les mandragores sont enfin prêtes à être coupées. Ce soir, nous serons en mesure de réanimer les élèves qui ont été pétrifiés. L'un ou l'une d'entre eux pourra peut-être nous révéler qui les a attaqués et j'ai bon espoir que cette terrible année se termine avec la capture du coupable.
Il y eut alors une véritable explosion de joie. Emerald se délecta de l'air presque déçu de Malefoy. Elle jeta un coup d'œil à la table des Gryffondor, et Weasley semblait plus heureux qu'il ne l'avait jamais été.
La bonne humeur de la Serpentard se prolongea durant toute la matinée, quand au beau milieu d'un cours de Sortilèges, la voix du professeur Dumbledore résonna dans tout le château.
"Tous les élèves sont priés de regagner immédiatement leur dortoir. Les professeurs et Aurors sont attendus à l'infirmerie."
Flitwick affichait une certaine inquiétude quand il demanda à ses élèves de ranger leurs affaires. Il les raccompagna jusqu'aux cachots (ce qui le rangea définitivement dans la catégorie des gens responsables aux yeux d'Emerald) avant de repartir.
Il se passa peut-être une demi-heure avant qu'une autre annonce ne leur parvienne.
"Tous les élèves sont priés de se rassembler dans la Grande Salle."
Les Serpentard se mirent donc en route, et à leur arrivée, ils purent voir la totalité des professeurs, ainsi que madame Pomfresh, qui semblaient terriblement inquiets. Quand tous les élèves furent arrivés, le professeur Dumbledore demanda le silence.
- La Chambre des Secrets a été découverte.
Le bruit assourdissant qui émana de la foule l'obligea à attendre que les choses se calment avant qu'il ne puisse continuer.
- Les Aurors et moi-même avons décidé de lancer l'assaut afin d'arrêter une bonne fois pour toutes l'auteur des attaques. Vous allez être envoyé à Pré-au-Lard sous la surveillance de vos professeurs et y passerez le reste de la journée, et probablement la nuit. Vos affaires vont être transférées aux Trois Balais avec l'accord de la très aimable madame Rosmerta. Bonne fin de journée à tous !
Une vague de murmures recommença à s'élever parmi les élèves alors que les professeurs les rassemblaient par année, leur demandaient de se mettre en rang, et commencèrent à faire l'appel.
Emerald fronça légèrement les sourcils en se mettant à côté de Potter et Weasley, et voyant le rouquin s'agiter.
- Qu'est-ce que vous avez ? lui demanda-t-elle à voix basse.
- Je vois pas Ginny, répondit-il avec un air inquiet.
La demoiselle se mit à scanner la foule d'élèves, et effectivement, pas la moindre tête rousse à l'horizon. Le professeur McGonagall tomba à la lettre W.
- Weasley, Ginevra ! appela-t-elle.
Pas de réponse. La sœur de Ronald avait bel et bien disparu. Potter regarda autour d'eux et leur fit signe de reculer, ce qu'ils firent sans se faire remarquer. Alors que les élèves recommençaient à s'agiter en apprenant la disparition d'une Première année, ils purent se mettre derrière le rang et le Survivant les recouvrit de la cape d'invisibilité qu'il semblait avoir emmenée avec lui. Ils marchèrent rapidement en direction de la salle de classe vide du premier étage.
- Je crois que je suis en train de comprendre quelque chose, leur annonça Emerald. Vous m'aviez dit que Ginny semblait dévastée depuis l'attaque sur Miss Teigne ?
- Oui… fit Ronald d'une voix blanche. Elle avait toujours l'air fatiguée et inquiète…
- À quoi tu penses ? demanda Potter, tout aussi inquiet que son ami.
- Peut-être qu'elle savait quelque chose, répondit Emerald. Peut-être que si elle avait aussi peur, c'était parce qu'elle savait qu'elle finirait par être une victime, elle aussi.
- Ginny… gémit Ronald avec un air désespéré.
Emerald s'approcha du rouquin et le saisit par les épaules.
- Nous allons sauver votre sœur, Weasley. Reprenez-vous.
- Qu'est-ce qui est arrivé au "racontons tout aux professeurs" ? demanda Potter.
- Leur priorité est de nous faire évacuer, nous manquons de temps. Si Ginny a disparu, c'est très probablement qu'elle est la nouvelle cible.
- Mais comment on peut la retrouver ? Harry a dit que le Basilic n'était plus dans la Chambre !
La demoiselle commença à mordiller l'ongle de son pouce et à faire les cent pas dans la classe vide. Après environ une minute, elle s'arrêta.
- Dites-moi, vous avez déjà entendu l'histoire de la lettre volée ?
- Euh… Non.
- Une lettre très importante a été volée, et cachée bien en évidence, à tel point que personne n'a jamais pensé à la regarder de près. Vous voyez où je veux en venir ?
- Euh… Pas vraiment, admit le Survivant.
- La Chambre, Potter. Vous y êtes allés et le Basilic ne s'y trouvait déjà plus, alors qui va se dire que c'est là que Ginny se trouve ?
Une lueur de compréhension s'alluma dans les yeux du Gryffondor.
- Alors on fonce, déclara Ronald.
Le groupe sortit de la classe pour se ruer en direction des toilettes condamnées, quand le rouquin fonça dans quelque chose et tomba à terre. Le fameux quelque chose s'avéra être le professeur Lockhart, en nage, et accompagné de deux grosses valises.
- Ah, bonjour Harry ! fit-il comme si de rien n'était malgré sa panique évidente. Tu n'es pas censé te faire évacuer ?
- Et vous, vous n'êtes pas censé aider à évacuer les élèves ou à combattre avec les Aurors ? répliqua Emerald en mettant sa main dans sa poche.
Elle resserra les doigts autour de sa baguette, prête à dégainer si nécessaire.
- Professeur, ma petite sœur est dans la Chambre, elle est en danger ! fit Weasley en se relevant.
Pour qu'il demande de l'aide à Lockhart, il devait vraiment être désespéré.
- Heu... ah... répondit Lockhart. Je suis désolé monsieur Weasley, j'ai reçu un appel urgent... Impossible de faire autrement... Il faut que je m'en aille...
- Et qu'est-ce qui va se passer pour ma sœur ? dit vivement Ronald.
- Une bien triste histoire, répondit Lockhart, le regard fuyant. Vous ne pouvez pas savoir à quel point je suis bouleversé par...
- Vous êtes le professeur de Défense contre les Forces du Mal ! coupa Potter. Vous ne pouvez pas partir maintenant ! Pas avec les horreurs qui se produisent en ce moment !
- Je... je dois dire que... quand j'ai accepté ce poste... marmonna Lockhart. Rien ne laissait entendre que...
- Vous voulez dire que vous prenez la fuite ! s'écria le Survivant d'un ton incrédule. Après tout ce que vous avez écrit dans vos livres ?
- Potter, vous saviez dès le début, tout comme moi, que ce n'est qu'un imposteur, trancha Emerald. Nous perdons du temps.
- Voyons, les enfants, dit Lockhart en fronçant les sourcils, faites donc preuve d'un peu de bon sens. Mes livres ne se seraient pas vendus moitié aussi bien si les gens n'avaient pas cru que c'était moi qui avais fait tout cela. Personne n'aurait envie de lire l'histoire d'un vieux sorcier arménien laid comme un pou, même s'il a sauvé tout un village d'une attaque de loups-garous. Il ferait peur si on montrait sa photo sur la couverture d'un livre. En plus, il ne savait pas s'habiller. Et la sorcière qui a fait fuir le Spectre de la mort avait un bec-de-lièvre. Il faut être réaliste, voyons...
- Alors, vous vous êtes attribué les exploits des autres ? dit Potter, stupéfait.
- Harry, Harry, dit Lockhart en hochant la tête d'un air agacé, ce n'est pas du tout aussi simple que ça. J'ai fait un très gros travail. Il a fallu que je retrouve tous ces gens, que je leur demande de raconter très précisément ce qu'ils avaient fait. Ensuite, je leur jetais un Sortilège d'Amnésie pour qu'ils oublient qu'ils l'avaient fait. S'il y a une chose dont je puisse être fier, c'est bien de mes Sortilèges d'Amnésie, je les réussis à merveille. Non, vois-tu, Harry, tout cela représente beaucoup de travail. Il ne suffit pas de dédicacer des livres et des photos. Quand on veut devenir célèbre, il faut se préparer à accomplir un long et difficile travail.
Il ramassa ses bagages tombés au sol.
- Et maintenant, avant de partir, il ne me reste plus qu'une chose à faire.
Il sortit sa baguette magique et se tourna vers eux.
- Désolé, jeunes gens, mais il va falloir que je vous jette à vous aussi un Sortilège d'Amnésie. Je ne peux pas me permettre de vous laisser colporter mes petits secrets dans toute l'école. Sinon, je ne vendrais plus un seul livre...
Emerald était sur le point de lui lancer un sort, quand Potter sortit sa propre baguette magique juste à temps et s'écria :
- Expelliarmus !
La demoiselle cligna des yeux alors que Lockhart se retrouvait projeté en arrière, il tomba par-dessus une de ses malles et sa baguette magique lui échappa des mains. Weasley la rattrapa et la jeta dans la classe vide avant de fermer la porte.
- Vous n'auriez pas dû laisser le professeur Rogue nous apprendre cette formule, dit le Survivant avec colère.
Lockhart leva les yeux vers lui. Il avait l'air de plus en plus étriqué. Emerald leva sa baguette à son tour pour renforcer la menace qui pesait sur lui.
- Qu'est-ce que vous voulez que je fasse ? dit Lockhart d'une voix faible.
- Puisque vous avez tenté de nous attaquer, vous allez gentiment venir avec nous, dit Emerald en le forçant à se relever.
Ils firent signe au professeur d'avancer, le menaçant tous les trois de leur baguette, et l'emmenèrent jusqu'aux toilettes des filles. Ils firent entrer Lockhart le premier et c'était très satisfaisant de voir qu'il tremblait de peur.
Les élèves ne gardèrent pas leur sourire très longtemps, cependant, en voyant un Auror qui montait la garde juste à côté du lavabo fermé. Il ne bougeait pas d'un poil, ne semblait pas respirer. Emerald s'en approcha avec prudence.
- Pétrifié, déclara-t-elle. On avait raison, le Basilic est passé par là.
Lockhart poussa un couinement terrifié alors que Potter s'avançait pour ouvrir l'entrée de la Chambre. Le lavabo s'illumina, pivota, et laissa enfin l'accès au tunnel.
- Vous d'abord, lança le Survivant au professeur.
Alors que l'homme tentait de négocier, Weasley le poussa en avant avec hargne. L'homme trébucha et tomba tête la première dans le trou. Emerald haussa un sourcil vers les garçons.
- Depuis quand faites-vous dans le meurtre ? demanda-t-elle avec le plus grand des calmes.
- C'est un genre de toboggan, c'est pas ça qui va le tuer, répondit Potter. Je passe en premier.
Il sauta à son tour dans le tunnel, imité par Emerald, puis par Weasley. La chute, ou plutôt glissade, faisait effectivement penser qu'ils étaient en train de dévaler un toboggan sans fin, obscur et visqueux. Au passage, ils aperçurent d'autres tuyaux qui partaient dans toutes les directions mais aucun n'était aussi large. La demoiselle était secouée en tous sens par les sinuosités du tuyau qui la précipitait dans les profondeurs, bien loin au-dessous des cachots.
Puis soudain, le tuyau redevint horizontal et elle fut projetée sur le sol humide d'un tunnel aux parois de pierre, juste assez haut pour s'y tenir debout. Un peu plus loin, Lockhart s'était redressé, aussi pâle qu'un fantôme et couvert de boue. Potter le menaçait à nouveau de sa baguette et s'était écarté pour les laisser passer. Emerald les rejoignit et Weasley finit par jaillir du tuyau à son tour, retombant à quatre pattes.
- On doit être à des kilomètres au-dessous du château, remarqua le rouquin d'une voix qui se répercutait en écho dans le tunnel obscur.
- Nous sommes probablement sous le lac, répondit Emerald en voyant les parois couvertes de vase.
- Lumos ! murmura Potter et sa baguette magique s'alluma. Venez.
Ils s'enfoncèrent alors dans le tunnel, pataugeant bruyamment dans les flaques d'eau qui recouvraient le sol. Il faisait si noir qu'ils ne pouvaient pas voir très loin malgré les lueurs au bout des baguette de la Serpentard et du Survivant, et l'ombre de leurs silhouettes paraissait monstrueuse.
- N'oubliez pas, dit Potter, si jamais vous entendez quelque chose bouger, fermez immédiatement les yeux.
Mais le tunnel paraissait aussi calme qu'un tombeau. Le premier bruit bizarre qu'ils entendirent fut un craquement sonore lorsque Weasley marcha sur quelque chose qui se révéla être un crâne de rat. Emerald éclaira le sol de sa baguette et ils virent qu'il était jonché d'os de petits animaux.
- C'est un serpent, après tout, commenta la demoiselle.
En essayant de ne pas penser à l'état dans lequel ils risquaient de retrouver Ginny, ils reprirent leur chemin, laissant le Survivant les guider.
- Il y a quelque chose, là-bas, dit Weasley d'une voix rauque en saisissant l'épaule de Potter.
Tous les quatre s'immobilisèrent. Emerald distingua les contours d'une chose énorme et courbe qui s'étendait de l'autre côté du tunnel. La chose ne bougeait pas. Lockhart avait plaqué les mains sur ses yeux. Potter regarda la chose l'espace d'une seconde.
- C'est une mue, annonça-t-il. Elle était déjà là la dernière fois.
La lueur qui brillait à l'extrémité de sa baguette éclaira la gigantesque peau vert vif d'un serpent qui avait mué. La peau vide était enroulée sur elle-même en travers du tunnel. La créature à laquelle elle avait appartenu devait mesurer au moins six mètres.
- Incroyable, dit le rouquin d'une voix faible.
- Fascinant, souffla Emerald en s'approchant pour l'examiner de plus près.
Il y eut soudain un bruit de chute derrière eux : les jambes de Gilderoy Lockhart s'étaient dérobées sous lui.
- Levez-vous, dit sèchement Weasley en pointant sa baguette d'un air menaçant.
Lockhart se releva, puis il se jeta sur le jeune homme en le projetant à terre. Potter et Emerald voulurent intervenir, mais ils étaient trop loin. La demoiselle avait à peine fait quelques pas que Lockhart, haletant, s'était redressé, brandissant la baguette de Weasley. Il avait retrouvé son sourire satisfait.
- L'aventure se termine ici, les amis, s'exclama-t-il. Je vais prendre un morceau de cette peau et le rapporter à l'école. Je leur dirai qu'il était trop tard pour sauver la fille et que vous avez tragiquement perdu l'esprit à la vue de son corps mutilé. Vous pouvez dire adieu à vos souvenirs !
Il leva au-dessus de sa tête la baguette rafistolée du rouquin et hurla :
- Oubliettes !
La baguette explosa alors avec la force d'une petite bombe. Emerald se protégea le visage de ses bras et s'enfuit à toutes jambes, avant qu'elle ne reçoive un choc et se retrouve soudainement clouée à terre. S'étant cognée sur le sol, ses sens se troublaient et son cerveau n'arrivait plus à traiter les informations qu'il recevait. Quand la terre cessa de trembler et que le bruit assourdissant du tunnel qui s'effondre s'arrêta, elle fut prise d'une quinte de toux et ouvrit les yeux. Sa baguette, toujours allumée, était juste devant elle. La demoiselle voulut se relever pour la ramasser, mais s'en trouva incapable.
La Serpentard se redressa comme elle put et se retourna autant que possible pour voir que seule la partie supérieure de son corps ressortait du tas de gravats. Elle était piégée par les roches.
