Heya ! Nouveau chapitre !

C'est le bonus de Noël qui vous fait avancer un peu plus vite dans l'histoire ! Ouiiiiiiiiiiiiii \o/

Merci beaucoup à Andromeda et Nitroshield pour leur aide à l'écriture et la relecture de ce chapitre, vous êtes formidables les filles !

Grand merci également à Alcis pour le follow et Darkcoy pour le follow-fav !

Sur ce, je vous souhaite de merveilleuses fêtes de fin d'année, que vous soyez en famille ou peinards avec vos chats !

Bonne lecture~!


- Emerald ! Ron !

Potter se trouvait juste à une quinzaine de mètres et s'approcha à pas rapides, pâle et visiblement fou d'inquiétude.

- Est-ce que ça va ?! s'exclama-t-il encore.

- Je suis là ! répondit la voix étouffée de Weasley, derrière l'amas de rocs. Moi, ça va, mais l'autre idiot en a pris un coup.

Il y eut un bruit sourd suivi d'une exclamation de douleur, comme si Ron venait de donner un coup de pied dans les tibias de Lockhart.

- Ça va, il est toujours vivant, dit encore le rouquin. Et maintenant, qu'est-ce qu'on fait ? ajouta-t-il d'un ton désespéré. Je n'arriverai jamais à passer de l'autre côté. Ça nous prendrait un temps fou de creuser un trou dans ces rochers...

Potter sembla rassuré de savoir que son ami allait bien, mais quand il reposa les yeux sur Emerald, il sembla mortellement inquiet et commença à essayer de retirer les pierres autour d'elle. Une douleur sourde dans sa jambe gauche commença à se faire sentir.

- Je crois que j'ai la jambe cassée, dit-elle.

- Je vais te sortir de là, lui assura le Survivant, paniqué.

- On a pas le temps pour ça, réfuta la demoiselle.

- Mais-

- La vie de Ginny Weasley est en jeu, Potter, trancha-t-elle. Une simple jambe cassée ne me tuera pas, je m'en sortirai très bien sans votre aide. Avancez.

Le jeune homme eut les yeux brillants, visiblement déchiré sur la marche à suivre, mais il finit par fermer les yeux et respirer un grand coup.

- Attends-moi là avec Lockhart, dit-il à Weasley. Je continue. Si je ne suis pas revenu dans une heure...

Il y eut un instant de silence poignant.

- Je vais essayer de déplacer un peu ces rochers pour que tu puisses passer tout à l'heure, répondit le rouquin d'une voix qu'il s'efforçait de rendre la plus ferme possible.

- Fais attention, Emerald est coincée dessous ! l'avertit le Survivant.

- D'accord ! Et. heu... Harry...

- À tout à l'heure, coupa Potter qui faisait de son mieux pour cacher le tremblement de sa propre voix.

Il repartit tout seul, contournant la peau du serpent géant. Le bruit que faisait Weasley en tentant de creuser un trou dans les rochers éboulés parvint aux oreilles d'Emerald, qui tendit le bras au maximum pour attraper sa baguette qui était toujours à terre. Si elle ne voulait pas rester là pendant des heures, il fallait qu'elle se mette au travail, elle aussi. Après quelques tentatives, elle parvint enfin à étirer son bras suffisamment pour attraper sa baguette, serrant les dents quand le geste déclencha une vague de douleur dans sa jambe gauche.
Elle souffla un instant et leva sa baguette en direction des rochers les plus hauts, tordant la partie supérieure de son corps pour voir ce qu'elle faisait.

- Wingardium leviosa. souffla-t-elle.


La Serpentard ne savait pas combien de temps elle avait passé à retirer un à un les rochers qui la clouaient au sol quand elle put enfin glisser hors du tas de gravats. Elle prit quelques minutes pour souffler, essayant de respirer et de faire abstraction de la douleur qui irradiait dans sa jambe.

- Je suis sortie, Weasley ! lança-t-elle pour le rouquin qu'elle entendait toujours travailler. Je vais aller aider Potter !

- D'accord ! Je vais continuer à dégager le passage ! répondit-il.

La demoiselle laissa sa tête retomber en avant en réprimant une nouvelle quinte de toux, et son regard tomba sur la mue du Basilic, et la multitude de petits os qui jonchaient le sol. Elle eut une idée.

Avec le même sortilège qui lui avait permis de combiner les feuilles de son carnet en plaque de carton, elle changea les os de rongeurs en de longues tiges d'os, et avec un Diffindo, elle entailla la peau morte du serpent géant pour en faire de longues bandes solides. Elle s'improvisa une attelle qu'elle serra bien fort autour de sa jambe gauche, puis se releva.

- Aaargh !

Malgré l'aide qui lui permettrait de ne pas trop aggraver son cas, mettre le moindre poids sur sa jambe lui causait une douleur atroce.

- Emerald ! Est-ce que ça va ?! s'écria un Weasley à la voix paniquée.

La demoiselle prit le temps de respirer, essuyant son front où perlaient des gouttes de sueur.

- Je vais bien ! finit-elle par répondre. J'ai fais une attelle pour ma jambe. Je vais aller aider Potter maintenant.

Elle s'appuya sur la paroi du tunnel et commença à avancer en boitillant, serrant les dents et respirant fortement pour juguler la douleur que chaque pas lui causait. Une sueur froide coulait sur son front et dans son dos alors qu'elle se forçait à avancer. Quelqu'un avait besoin de son aide, hors de question de rester là à rien faire.
Surtout pas quand il s'agissait de son premier ami.
Le tunnel ne cessait de tourner, Emerald sentait ses nerfs à vif. Elle devait impérativement rejoindre Potter et ne cessait de faire la même et unique prière à toute entitée qui poserait les yeux sur elle :

"Faites que j'arrive à temps."

Comme une mauvaise plaisanterie cosmique, quelque chose passa en coup de vent au-dessus d'elle, mais bien trop vite pour qu'elle puisse l'identifier. Et la surprise seule suffit à la faire sursauter, et trébucher, tombant en avant avec un grognement de douleur. Elle se releva difficilement, essayant de ne pas hurler, et se remit à avancer, essuyant rageusement les larmes de douleurs qui coulaient sur ses joues.

Enfin, après une éternité et une dernière courbe, elle commença à entendre des bruits qui n'auguraient rien de bon. La demoiselle se retrouva devant un mur, avec une immense porte circulaire en métal, sur laquelle étaient gravés deux serpents entrelacés. De grosses émeraudes étincelantes étaient serties à la place des yeux.

Juste à côté de la porte entrouverte, il y avait deux Aurors à terre, pétrifiés, eux aussi. Emerald s'approcha, la gorge sèche, boitillant jusqu'à la porte en se mordant l'intérieur de la joue pour faire le moins de bruit possible.

Au moment où elle atteignit la porte, elle releva la tête pour assister à un spectacle qui lui coupa le souffle. Au centre de la Chambre, Granger et Miss Teigne se trouvaient à terre, toujours pétrifiées, juste à côté d'une Ginny à l'air inconsciente. Contre le mur du fond où trônait une gigantesque statue, un immense serpent était immobile, la tête transpercée par la lame d'une épée tenue par Harry Potter. Le Basilic mourant vacilla et tomba sur le côté, le corps agité de convulsions.

Potter glissa le long du mur contre lequel il se trouvait. Il empoigna ce qui était visiblement l'un des crochets du monstre et l'arracha de son bras. Mais en connaissant la puissance du venin de la créature, lui comme Emerald savaient qu'il était trop tard. Les couleurs quittèrent le visage de la demoiselle qui se hissa sur le rebord de la porte circulaire, et se mordit le poing quand elle retomba de l'autre côté, causant un autre pic de douleur dans sa jambe.

Elle releva la tête quand elle entendit un bruissement d'aile et vit l'un des oiseaux les plus magnifiques qu'elle n'ait jamais vu. Avec l'écho de l'immense Chambre des Secrets, elle put entendre Potter lui parler.

- Fumseck, dit-il d'une voix pâteuse. Tu as été magnifique.

Emerald se releva alors que l'oiseau posait sa tête sur le bras blessé du Survivant. Elle aussi voulait aider. Tant que Potter n'était pas encore mort, il y avait encore de l'espoir.

- Tu es mort, Harry Potter, dit soudain une voix qu'elle ne connaissait pas.

Un élève s'approcha du Survivant, mais il y avait quelque chose d'étrange. Il semblait… décoloré. Comme s'il sortait d'une vieille photographie effacée par l'exposition au soleil. Il s'amusait à tourner la baguette de Potter entre ses doigts.

- Mort. Même l'oiseau de Dumbledore l'a compris. Tu vois ce qu'il fait, Potter ? Il pleure.

Emerald décida de se faire discrète. C'était le moment où elle s'assurait de mettre autant de bâtons dans les roues de l'ennemi que possible, et ce, sans qu'il ne sache d'où ça vient. Si elle pouvait juste faire gagner du temps au Survivant, alors ça en valait la peine. Elle commença à avancer le plus discrètement possible, l'adrénaline aidant à ignorer la douleur, alors que l'inconnu continuait de parler.

- Je vais m'asseoir et te regarder mourir, Harry Potter. Prends ton temps, je ne suis pas pressé.

La Serpentard fit lentement le tour de la Chambre, se cachant derrière les piliers pour avancer, bien que l'ennemi semblait trop absorbé dans son observation du Gryffondor pour la remarquer.

- Ainsi finit le célèbre Harry Potter, dit-il d'une voix traînante. Seul dans la Chambre des Secrets, oublié par ses amis, et enfin terrassé par le Seigneur des Ténèbres qu'il avait si sottement défié. Bientôt, tu auras rejoint ta chère mère au Sang-de-Bourbe, Harry... Elle t'aura permis de vivre douze ans... Mais Lord Voldemort a fini par te vaincre, comme il se devait.

La demoiselle cligna des yeux. Ce type était Voldemort ? Mais il semblait tellement… Différent. Corporel.

- Va-t'en, l'oiseau ! s'écria soudain la voix de pseudo-Voldemort. Va-t'en, laisse-le. J'ai dit va-t'en !

Emerald se pencha de derrière le pilier où elle se trouvait pour voir l'homme pointer sa baguette vers l'oiseau. Il y eut une détonation semblable à un coup de feu et l'oiseau reprit son vol dans un tourbillon rouge et or.

- Les larmes de phénix, murmura l'homme en regardant le bras de Harry. Un puissant remède contre les blessures... Je l'avais complètement oublié...

La demoiselle sentit son coeur faire un bon. Cet oiseau venait de sauver Potter du venin du Basilic… Elle allait donc s'assurer qu'il ressorte vivant quoi qu'il arrive.

- Mais ça ne fait rien, reprit pseudo-Voldemort. En fait, je préfère qu'il en soit ainsi. Rien que toi et moi, Potter... Toi et moi...

Il brandit la baguette du Survivant sur son propriétaire. C'était le moment d'agir.

- Expelliarmus !

La baguette sauta des mains de l'homme qui se retourna vivement pour lui faire face, son visage mélangeant surprise et colère.

- Une Serpentard qui trahit sa maison… gronda-t-il.

- Que voulez-vous, c'est le genre de chose dont il faut s'attendre de la part d'une Sang-de-Bourbe, répondit-elle. Potter, est-ce que ça va ?

Le Gryffondor se redressa après avoir ramassé sa baguette et hocha la tête avec un soulagement plus qu'évident. Dans un bruissement d'ailes, le phénix tournoya alors au-dessus du Survivant et laissa tomber un petit journal noir sur sa tête.

Pendant une fraction de seconde, tous les trois regardèrent le petit livre, avant que Potter ne ramasse le crochet du Basilic sous une impulsion, et ne perce le cœur du livre avec. Il y eut un long hurlement perçant, un hurlement terrifiant. Un flot d'encre jaillit du livre à gros bouillons et ruissela sur les mains du Gryffondor.

L'homme tomba à terre, se tordant de douleur sur le sol, agitant vainement les bras, criant de toutes ses dernières forces. Et soudain...

Il avait disparu. Le silence s'installa. On n'entendait plus que le bruit faible et régulier de l'encre qui continuait de couler goutte à goutte du livre noir. Le venin du Basilic avait fait un trou dans le cœur de l'objet, brûlant les pages de part en part.

Tremblant de tout son corps, le Survivant se releva. Avec des gestes lents, il ramassa le Choixpeau magique qui se trouvait sur le sol et qu'Emerald n'avait pas remarqué. Puis il s'approcha du Basilic et tira de toutes ses forces sur la poignée de l'épée pour arracher la lame de la gueule du serpent.

- Vous avez tué un Basilic à vous seul, dit-elle avec un mélange d'admiration et de culpabilité.

- J'ai eu de l'aide… Fumseck lui a crevé les yeux et m'a apporté le Choixpeau, l'épée se trouvait dedans, sourit le Survivant avec un air fatigué.

La demoiselle laissa échapper un rire nerveux.

- Je propose une potion sans rêve pour dormir ce soir.

- Avec grand plaisir soupira Potter avant de lui-même laisser échapper un rire similaire. Pourquoi est-ce qu'on rit ?

- L'adrénaline, répondit Emerald. Il faut le temps que ça redescende.

Un faible gémissement se fit entendre au centre de la Chambre. Ginny Weasley commençait à remuer. le Survivant se précipita, tandis que la Serpentard s'approchait avec beaucoup plus de précautions à cause de sa pauvre jambe. La petite Gryffondor s'était redressée, assise par terre, et regardait d'un air stupéfait l'énorme masse du Basilic mort. Ses yeux se tournèrent ensuite vers Potter et sa robe trempée de sang, puis se fixèrent sur le livre qu'il tenait à la main. Elle fut secouée d'un sanglot et des larmes ruisselèrent sur ses joues.

Emerald grimaça et décida de rester en retrait. Consoler les gens n'avaient jamais été son truc, elle avait tendance à empirer les choses.

- Harry... Oh, Harry, j'ai essayé de te dire, l'au... l'autre jour... mais je... je ne pouvais pas parler devant Percy. C'était moi, Harry... mais je jure... que je ne voulais pas faire ça... C'est Jedusor qui m'a obligée à... Il m'a imposé son pouvoir et... Comment as-tu fait pour tuer cette... cette chose ? Où est Jedusor ? La dernière chose dont je me souvienne, c'est quand il est sorti de... de son journal...

- Tout est fini, maintenant, dit Potter en lui montrant le gros trou que le crochet du serpent avait percé au milieu du petit livre noir. Jedusor n'existe plus... Ils sont morts tous les deux, lui et le Basilic. Viens, Ginny, sortons d'ici.

- Je vais être renvoyée, se lamenta Ginny tandis que le jeune homme l'aidait à se relever. J'avais tellement attendu le jour où je pourrais enfin entrer à Poudlard... Et maintenant, je vais être obligée de partir... Mes parents vont être furieux...

Le Survivant s'assura que la jeune Weasley pouvait tenir debout, et s'approcha de Granger et Miss Teigne.

- Emerald, tu m'aides à prendre Hermione ?

- Tu peux t'asseoir là-dessus, Potter, répondit la Serpentard du tac-au-tac. J'ai une jambe cassée, je prends le chat.

Le jeune homme poussa un soupir fatigué, mais ne protesta pas.

- Ginny, tu m'aides ?

- O-oui…

Ils soulevèrent le corps pétrifié de Granger alors qu'Emerald se penchait sur sa bonne jambe pour ramasser le chat, puis il se mirent en route pour sortir de cet endroit. Le phénix les attendait en tournoyant à l'entrée de la Chambre des Secrets. Potter les entraîna dans l'obscurité sinistre, ils enjambèrent le cadavre du Basilic et retournèrent dans le tunnel, leurs pas résonnant en écho contre les parois de pierre. Emerald se retourna en entendant la porte de la Chambre se refermer derrière eux dans un long sifflement.

- Charmant, commenta-t-elle.

Ils avancèrent lentement dans le tunnel pour éviter de perdre la Serpentard qui avait beaucoup de mal à marcher et bien que ça prenne du temps, ils finirent par entendre enfin une sorte de raclement lointain.

- Ron ! cria Potter en accélérant le pas. Ginny va bien ! Elle est avec moi !

Laissée en arrière, Emerald soupira alors qu'elle entendait le rouquin pousser une exclamation de joie. Quand elle arriva enfin devant le lieu de l'éboulement, elle put le voir en train d'aider sa petite sœur à passer dans le trou qu'il avait creusé.

- Vivante ! Je n'osais plus y croire ! s'exclama-t-il. Qu'est-ce qui s'est passé ?

Il voulut la serrer dans ses bras, mais Ginny le repoussa, secouée de sanglots.

- Tout va bien, Ginny, la rassura son grand frère avec un grand sourire. C'est fini maintenant. D'où il vient, cet oiseau ?

Le phénix (Fumseck se rappela-t-elle) était passé par le trou à la suite de la jeune Gryffondor.

- C'est celui de Dumbledore, expliqua Potter. Je vais avoir besoin de ton aide pour faire passer Hermione.

- Hermione ?!

- Elle et Miss Teigne étaient dans la Chambre, dit Emerald. C'est sans doute leur disparition qui a fait paniquer les professeurs.

Le Survivant fit donc passer la jeune fille pétrifiée à travers le trou avec l'aide de son ami, puis il lui passa Miss Teigne, avant de se tourner vers Emerald.

- Je vais t'aider.

La demoiselle était prête à refuser, mais elle y réfléchit à deux fois en regardant la hauteur du trou.

- Je ne peux pas vraiment refuser. Merci Potter.

- Harry.

- Hm ?

Elle haussa un sourcil en regardant le Gryffondor qui sembla amusé.

- C'est la combientième fois que tu me sauves la vie ? Je pense qu'avec tout ça tu peux m'appeler par mon prénom.

Emerald resta figée quelques secondes, confuse, avant de finalement sentir le rouge lui monter aux joues.

- Sapristi… murmura-t-elle. Je-... J'ai toujours appelé tout le monde par leur noms à part mon père, je… Vous ne savez pas ce que vous me demandez Potter…

- Harry.

La demoiselle le regarda alors qu'il lui adressait un sourire bienveillant, et finit par pousser un soupir, vaincue.

- Ha… Harry.

Le Survivant laissa un léger rire lui échapper, qu'il étouffa quand elle lui lança un regard noir, et s'approcha pour la soutenir et l'aider à passer par l'ouverture. Une fois de l'autre côté, Emerald poussa un nouveau soupir. Elle se sentait épuisée.

Potter (Harry !) passa par le trou à son tour.

- Comment ça se fait que tu aies une épée ? demanda Weasley en voyant l'arme qu'il avait encore à la main.

- Je t'expliquerai quand nous serons sortis d'ici.

- Mais...

- Plus tard, coupa Harry. Où est Lockhart ?

- Là-bas, dit Ronald avec un sourire. Il ne va pas fort. Viens voir.

Guidés par Fumseck, dont les grandes ailes écarlates diffusaient une lueur dorée dans l'obscurité, ils retournèrent à l'entrée du tuyau. Gilderoy Lockhart était assis par terre et fredonnait une chanson d'un air absent.

- Il a perdu la mémoire, dit Ronald. Le Sortilège d'Amnésie a marché à l'envers. C'est à lui que ma baguette magique a jeté le sort. Il ne sait plus du tout qui il est, ni où il est, ni qui nous sommes. Je lui ai dit de nous attendre ici. Il n'est plus capable de se débrouiller tout seul.

Lockhart les regarda avec bonne humeur.

- Bonjour, dit-il. Drôle d'endroit, n'est-ce pas ? C'est ici que vous habitez ?

- Non, répondit le rouquin en jetant à Harry un regard interrogateur.

Le Survivant l'ignora et se pencha pour examiner le tuyau.

- Tu as réfléchi au moyen de remonter là-dedans ? demanda-t-il à son ami.

Celui-ci fit « non » de la tête, mais Fumseck le phénix passa devant eux et voleta devant lui. Ses petits yeux brillaient dans l'obscurité du tuyau. Il agitait ses longues ailes aux plumes d'or, comme pour l'inviter à le suivre. Harry le regarda d'un air hésitant.

- On dirait qu'il veut que tu t'accroches à lui, dit Ronald, l'air perplexe. Mais tu es beaucoup trop lourd pour un oiseau.

- Fumseck n'est pas un oiseau ordinaire, dit Harry. Nous allons nous tenir les uns aux autres. Ginny, prends la main de Ron. Professeur Lockhart...

- Il parle de vous, dit sèchement Ron à Lockhart.

- Vous prendrez l'autre main de Ginny.

Harry glissa l'épée et le Choixpeau magique dans sa ceinture, puis se tourna vers Emerald.

- Je vais tenir Hermione, mais je vais avoir besoin d'aide pour Miss Teigne. Tu penses y arriver ?

La Serpentard sortit sa baguette pour couper dans sa robe de sorcière et utilisa la bande pour attacher solidement le chat pétrifié contre sa poitrine. Ronald saisit la queue de Fumseck, sa sœur lui prit la main, donnant l'autre à Lockhart. Emerald attrapa les pans de sa robe de sorcier et donna son autre main à Harry qui passa son bras libre autour de la taille de Granger.

La demoiselle eut alors l'impression que son corps devenait extraordinairement léger et un instant plus tard, ils s'envolaient tous dans le tuyau avec un sifflement semblable à celui du vent. On entendait Lockhart qui s'exclamait : « Étonnant ! Vraiment étonnant ! On dirait de la magie ! ». Peut-être était-ce la redescente de l'adrénaline ou la fatigue et la douleur, mais Emerald ne put s'empêcher de sourire au commentaire.

L'air qui glissait sur son visage couvert de sueur lui fit du bien, mais cette envolée fut de courte durée. Bientôt, ils se retrouvèrent sur le carrelage humide des toilettes de Mimi Geignarde et le lavabo qui dissimulait le passage secret se remit en place. Mimi les regarda avec des yeux ronds.

- Vous êtes vivants ? dit-elle d'un ton stupéfait.

- On dirait que tu es déçue, répondit sombrement Harry en essuyant ses lunettes maculées de sang et de boue.

- Bah... je me disais que si tu étais mort, j'aurais été contente de partager mes toilettes avec toi, avoua Mimi, le teint soudain argenté, ce qui était sa manière à elle de rougir.

- Beûrk, dit Ronald lorsqu'ils eurent regagné le couloir désert. Harry, je crois bien que Mimi a un faible pour toi ! Tu as une rivale, Ginny !

Mais Ginny n'était pas d'humeur à plaisanter : des larmes continuaient de couler sur ses joues.

- Où on va, maintenant ? demanda Ron en jetant un regard inquiet à sa sœur.

Harry montra du doigt le phénix, entouré d'un halo de lumière doré, qui volait le long du couloir. Ils le suivirent à grands pas, le Survivant aidant Emerald à marcher, ayant laissé les Weasley s'occuper d'Hermione, et quelques minutes plus tard, ils se retrouvèrent devant le bureau du professeur McGonagall.

Harry frappa et poussa la porte.