Heya ! C'est le chapitre du mois !

Nous sommes au dernier chapitre du volume deux ! Hourra !

Heureusement que les volumes trois et quatre ont été écrits entièrement .

Merci à tout le monde pour les reviews et le petit succès de cette histoire, ça me fait vraiment très plaisir, et ça vaut aussi pour tous les lecteurs silencieux :)

Néanmoins comme j'ai des noms, je peux remercier plus particulièrement Andromeda pour son travail de bêta-lectrice, et Nitroshield pour ses avis constructifs lors de l'écriture !

Un grand merci également à marmousa20102010 pour le follow-fav ! Bienvenue dans la bande !

Sur ce, je vous donne mes meilleurs vœux à tous et je vous souhaite une bonne lecture~!


Il y eut un long moment de silence, tandis que Harry, Ron, Ginny, Lockhart et Emerald se tenaient immobiles à l'entrée du bureau, couverts de boue, de saleté et—dans le cas de Harry—de sang. Sans compter qu'il y avait également deux des victimes pétrifiées avec eux. Puis il y eut un grand cri.

- Ginny ! Ron !

C'était madame Weasley qui, jusqu'à présent, était restée assise devant la cheminée à pleurer toutes les larmes de son corps. Elle se leva d'un bond, suivie de près par monsieur Weasley, et tous deux se précipitèrent sur leurs enfants.

Emerald regarda un instant les retrouvailles, avant de tourner son regard ailleurs. Le professeur Dumbledore se tenait près de la cheminée, le visage rayonnant, à côté du professeur McGonagall qui respirait profondément, les mains croisées sur sa poitrine. Fumseck fondit sur le professeur Dumbledore et vint se poser sur son épaule pendant que Mrs Weasley se jetait sur Harry et Emerald pour les serrer dans ses bras.

- Vous lui avez sauvé la vie ! Vous lui avez sauvé la vie ! Comment avez-vous fait ?

- C'est ce que nous aimerions tous savoir, dit le professeur McGonagall d'une voix faible.

Madame Weasley libéra les enfants de son étreinte et Emerald ne put retenir un gémissement quand elle retomba sur sa jambe cassée.

- Par Merlin ! Ma chérie, tu es blessée ! réalisa la matriarche.

- Ça va… fit la demoiselle. Ce n'est pas grave…

- Il me semble au contraire que ce soit assez sérieux. Je vais vous emmener à l'infirmerie immédiatement, miss Coldstone, protesta le professeur McGonagall.

- Permettez-moi de rester, s'il vous plaît. J'irai à l'infirmerie dès qu'on en aura fini.

- Laissez, Minerva, fit Dumbledore.

- Mais Albus…

- Je pense que miss Coldstone a autant de questions que nous sur ce qu'il vient de se passer.

McGonagall et madame Weasley semblaient toutes les deux mécontentes avec l'intervention du directeur, mais ne firent pas plus de commentaire. Dumbledore fit apparaître des chaises et la Serpentard s'installa avec un certain soulagement.

Harry s'approcha du bureau et y posa le Choixpeau magique, l'épée incrustée de rubis et ce qui restait du livre noir. Il raconta alors toute l'histoire. Suspendu à ses lèvres, tout le monde l'écouta parler pendant près d'un quart d'heure. Comment la disparition de Ginny leur avait mis la puce à l'oreille, comment ils avaient réalisé que personne ne songerait à vérifier la Chambre des Secrets et savaient qu'ils ne pouvaient se permettre de perdre la moindre seconde en cherchant les professeurs pour les prévenir.

- Très bien, dit le professeur McGonagall, l'interrompant. Vous avez donc décidé de voler au secours de miss Weasley par vous-même, en violant au passage à peu près tous les articles du règlement de l'école, mais comment diable avez-vous fait pour sortir de là vivants ?

Harry, la voix rauque d'avoir tant parlé, leur raconta alors ce qu'il s'était passé dans la Chambre, comment une apparition s'était présenté comme Tom Elvis Jedusor, lui avait dit qu'il était l'héritier de Serpentard et comptait voler la force vitale de Ginny pour revenir à la vie. L'arrivée de Fumseck, puis la façon dont le Choixpeau magique lui avait donné l'épée. Mais il sembla hésiter soudain dans la poursuite de son récit.

Il jeta un œil à Ginny Weasley qui se tenait debout à côté de sa mère, la tête sur son épaule, et des larmes continuaient de couler sur ses joues. Il regarda ensuite Dumbledore. Celui-ci esquissa un sourire. Les flammes qui dansaient dans la cheminée se reflétaient dans ses lunettes en demi-lune.

- Ce qui est le plus intéressant à mes yeux, dit-il d'une voix douce, c'est de savoir comment Lord Voldemort a réussi à envoûter Ginny alors que, d'après les informations qu'on m'a données, il se cache à l'heure actuelle dans les forêts d'Albanie.

Emerald comprit tout de suite pourquoi Harry s'était inquiété. Si Ginevra avait été envoûtée par le journal, cela voulait donc dire qu'elle avait agi sous la volonté de l'héritier de Serpentard contre son gré. Il devait avoir eu peur qu'elle ne soit renvoyée.

- Q... quoi ? bredouilla monsieur Weasley d'une voix blanche. Qui-Vous-Savez ? Envoûter... Ginny ? Mais Ginny n'est pas... Ginny n'a pas...

- Tout est arrivé à cause de ce journal intime, dit précipitamment Harry en montrant à Dumbledore le petit livre noir. Il appartenait à Jedusor quand il avait seize ans.

Dumbledore prit le journal des mains de Harry et contempla longuement ses pages humides et brûlées.

- Remarquable, murmura-t-il. C'était sans doute l'élève le plus brillant qu'on ait jamais vu à Poudlard.

Il se tourna vers les Weasley qui semblaient abasourdis.

- Rares sont ceux qui savent que Lord Voldemort s'est autrefois appelé Tom Jedusor. J'ai été moi-même son professeur à Poudlard, il y a cinquante ans. Il a disparu après avoir quitté le collège... Il a voyagé loin, traversé de nombreux pays... Puis il s'est plongé si profondément dans la magie noire, il a tant fréquenté les pires sorciers, et s'est livré à des expériences si maléfiques que lorsqu'il est réapparu sous les traits de Lord Voldemort, il était devenu impossible de le reconnaître. Qui donc aurait songé à établir un lien entre Voldemort et ce garçon si intelligent, si séduisant qui avait été préfet-en-chef de Poudlard ?

- Mais Ginny, dit madame Weasley, qu'est-ce que notre Ginny pouvait bien avoir à faire avec... lui ?

- C'est son journal, sanglota Ginny. Je... J'écrivais dedans et il me répondait...

- Ginny ! s'exclama monsieur Weasley stupéfait. Je ne t'ai donc jamais rien appris ? Qu'est-ce que je t'ai toujours dit ? De ne jamais te fier à quelque chose capable d'agir et de penser tout seul si tu ne vois pas où se trouve son cerveau. Pourquoi ne nous as-tu pas montré ce journal, à moi ou à ta mère ? Un objet aussi bizarre ne pouvait être qu'inspiré par la magie noire !

- Je... je ne savais pas... sanglota Ginny. Je l'ai trouvé dans un des livres que m'a donnés Maman. Je croyais que quelqu'un l'avait oublié là...

- Miss Weasley devrait aller immédiatement à l'infirmerie, l'interrompit Dumbledore d'une voix ferme. Cette épreuve a été terrible pour elle. Il n'y aura aucune sanction. Des sorciers plus âgés et plus avisés qu'elle ont été aveuglés par Lord Voldemort.

Il s'avança vers la porte et l'ouvrit.

- Du repos, voilà ce qu'il lui faut, et peut-être une grande tasse de chocolat. Je trouve qu'il n'y a rien de tel pour remonter le moral, dit-il en adressant un clin d'œil à Ginny. Madame Pomfresh n'est pas encore couchée. Elle est en train d'administrer le philtre de mandragore. Je crois que les victimes du Basilic vont bientôt se réveiller.

- Dans ce cas, il faudrait y envoyer Granger et Miss Teigne, intervint Emerald en montrant de la main les victimes pétrifiées qui attendaient près des chaises. Et aussi les trois Aurors pétrifiés qui montaient la garde.

- En effet, merci miss Coldstone. Molly, voulez-vous bien ?

- Oui, bien sûr, acquiesça madame Weasley.

Elle sortit sa baguette pour faire léviter les pétrifiées et les fit sortir du bureau, les suivant de près en serrant sa fille contre elle. Monsieur Weasley les suivit, sortant du bureau à son tour, ne laissant que les trois élèves et Lockhart face aux dirigeants de Poudlard.

- Ma chère Minerva, dit Dumbledore d'un air songeur en s'adressant au professeur McGonagall. Je crois que tout cela mérite un bon festin. Puis-je vous demander d'aller prévenir les cuisines ?

- D'accord, répondit vivement le professeur McGonagall en allant vers la porte. Je vous laisse vous occuper de ces trois-là, n'est-ce pas ?

- Oui, oui, dit Dumbledore.

Lorsqu'elle fut sortie du bureau, Harry, Ronald et Emerald regardèrent Dumbledore d'un air incertain. Que voulait dire exactement le professeur McGonagall en parlant de « s'occuper » d'eux, la demoiselle l'ignorait, mais avec le nombre de règles qu'ils avaient brisés, elle s'attendait à une sanction quelle qu'elle soit.

- Miss Coldstone n'est pas concernée parce que je vais dire. Mais pour vous deux, il me semble vous avoir avertis que je serais obligé de vous renvoyer si je vous surprenais à enfreindre le règlement de l'école une nouvelle fois ? dit Dumbledore.

Ronald ouvrit la bouche, horrifié et Harry se tendit à ces mots. Emerald fut sur le point de protester, mais il ne lui laissa pas le temps.

- Ce qui prouve que les meilleurs d'entre nous peuvent être amenés à se contredire, poursuivit Dumbledore en souriant. Vous allez recevoir tous les trois une Récompense spéciale pour Services rendus à l'École et je crois bien que... voyons... oui, je vais donner deux cents points pour chacun.

Le visage de Ronald prit une teinte rosé vif et il referma la bouche.

- Mais j'ai l'impression que l'un d'entre nous reste bien silencieux sur le rôle qu'il a joué dans cette dangereuse aventure, ajouta Dumbledore. Pourquoi êtes-vous si modeste, Gilderoy ?

Emerald tourna la tête vers l'homme amnésique, lequel était debout dans un coin de la pièce, un vague sourire aux lèvres. Lorsque Dumbledore s'adressa à lui, il regarda par-dessus son épaule en croyant qu'il parlait à quelqu'un d'autre.

- Professeur Dumbledore, dit Ronald, il y a eu un petit accident dans la Chambre des Secrets. Le professeur Lockhart...

- Je suis professeur ? s'étonna Lockhart. J'imagine que je devais être très mauvais, non ?

- Il a essayé de jeter un Sortilège d'Amnésie et la baguette s'est retournée contre lui, expliqua le rouquin.

- Pas de chance, dit Dumbledore en hochant la tête, vous vous êtes assis sur votre propre épée, Gilderoy !

- Une épée ? dit Lockhart d'une voix éteinte. Je n'ai pas d'épée. Mais ce garçon en a une, ajouta-t-il en montrant Harry. Il vous la prêtera sûrement.

Emerald plissa légèrement les yeux. Dumbledore n'avait pas l'air d'être curieux sur la raison pour laquelle un professeur de son école a voulu effacer la mémoire de ses élèves…

- Pourriez-vous emmener le professeur Lockhart et miss Coldstone à l'infirmerie ? demanda Dumbledore à Ronald. J'ai encore quelques mots à dire à Harry...

Lockhart sortit du bureau d'un pas lent. Ronald aida Emerald à se lever et à marcher pour rejoindre le couloir, refermant la porte en jetant un regard intrigué à Dumbledore et à Harry. Emerald se dégagea doucement de l'étreinte du Gryffondor et s'appuya contre le mur.

- Est-ce que ça va ? s'inquiéta le rouquin.

- Je veux rester un peu, j'ai l'impression que Dumbledore cache quelque chose. Va accompagner Lockhart, je viendrai moi-même à l'infirmerie tout à l'heure.

- Tu es sûre ? Tu es vraiment pâle…

- Vas-y.

Elle lui lança un regard ferme et il finit par capituler, s'éloignant avec l'homme amnésique. La demoiselle s'approcha de la porte du bureau, toujours appuyée contre le mur, mais aucun son n'en sortait. Son instinct lui soufflait que quelque chose n'allait pas.

Et visiblement son instinct ne s'était pas trompé. Elle entendit rapidement des pas dans le couloir et vit Lucius Malefoy approcher, accompagné d'une étrange créature qu'elle n'avait jamais vue auparavant. L'homme vit la jeune fille blessée et sale qui portait les couleurs de la maison Serpentard et haussa un sourcil.

- Que faites-vous ici ? demanda-t-il.

- J'ai une affection particulière pour ce mur, répondit-elle avec un air aussi neutre que possible.

Malefoy senior plissa les yeux à la moquerie et poussa brutalement la porte du bureau du professeur McGonagall. Comme il se tenait dans l'entrebâillement, Emerald put observer à loisir la créature qui l'accompagnait. Elle avait de grandes oreilles semblables à celles d'une chauve-souris, et des yeux verts globuleux de la taille d'une balle de tennis. Ses mains étaient couvertes de bandages sales et elle était vêtue d'une espèce de taie d'oreiller crasseuse dans laquelle on avait découpé des trous pour laisser passer les bras et les jambes.

- Bonjour, souffla-t-elle.

La créature tourna vivement la tête dans sa direction, les yeux écarquillés, qui se mirent à larmoyer, mais il se retint. Malefoy dû l'entendre aussi, car il frappa la créature de sa canne et entra dans le bureau. Emerald serra les dents et les suivit, main dans la poche pour saisir sa baguette, l'autre lui servant à s'appuyer sur le linteau de la porte. Dumbledore lui lança un regard appuyé qu'elle ignora, continuant de creuser un trou dans l'arrière du crâne de Lucius Malefoy.

- Alors ! lança celui-ci en fixant sur Dumbledore un regard glacial. Quatre élèves ont disparu, et vous restez là ! J'ai demandé au conseil d'administration de vous suspendre pour votre inaction !

- Voyez-vous, Lucius, répondit Dumbledore avec un sourire serein, les onze autres membres du conseil d'administration m'ont écrit aujourd'hui. J'ai eu l'impression d'être pris dans une véritable tempête de hiboux. Ils savaient que je prenais des précautions, comme j'ai fait appel aux Aurors, et m'ont dit de me méfier. Ils m'ont également raconté des histoires très étranges. Plusieurs d'entre eux affirment que vous avez menacé de jeter la malédiction sur leur famille s'ils refusaient d'approuver ma suspension.

Malefoy senior devint plus pâle encore que d'habitude mais son regard continuait de lancer des éclairs de fureur.

- Et alors ? Vous avez réussi à mettre un terme à ces agressions ? ricana-t-il. Retrouvé les élèves disparus ? Vous avez capturé le coupable ?

- En effet, dit Dumbledore avec un sourire.

- Eh bien ? Qui est-ce ?

- Le même que la dernière fois, Lucius. Mais cette fois, Lord Voldemort a agi par l'intermédiaire de quelqu'un d'autre. Au moyen de ce journal intime.

Il montra le petit livre noir percé d'un grand trou en observant attentivement la réaction de monsieur Malefoy. Harry, lui, regardait la créature qui accompagnait le sorcier. Emerald l'imita.

Elle avait un étrange comportement. Ses grands yeux fixés sur Harry, il ne cessait de pointer le doigt sur le journal, puis sur monsieur Malefoy et se donnait ensuite de grands coups de poing sur la tête.

- Je vois... dit lentement Lucius Malefoy à Dumbledore.

- C'était un plan judicieux, dit Dumbledore d'une voix égale sans quitter monsieur Malefoy des yeux. Car si Harry, ici présent—Mr Malefoy lança à Harry un bref regard perçant—n'avait pas découvert et détruit ce journal intime, Ginny Weasley serait sans doute apparue comme la seule coupable. Personne n'aurait jamais pu prouver qu'elle avait agi contre sa propre volonté...

Mr Malefoy resta silencieux, le visage soudain figé comme un masque. Emerald se permit d'afficher un sourire moqueur envers le sorcier qui serra la mâchoire en la voyant faire.

- Et imaginez, poursuivit Dumbledore, ce qui se serait produit dans ce cas... Les Weasley sont une de nos plus éminentes familles de sorciers. Imaginez les conséquences que cette affaire aurait pu avoir sur Arthur Weasley et son Acte de Protection des Moldus si on avait découvert que sa propre fille agressait et tuait des enfants de Moldus. Heureusement que ce journal a été trouvé à temps et que les souvenirs qu'il contenait ont été effacés. Qui sait ce qu'il serait advenu dans le cas contraire ?

Mr Malefoy se força à parler.

- Heureusement, en effet, dit-il avec raideur.

Derrière son dos, la créature continuait de pointer le doigt sur le journal, puis sur Lucius Malefoy avant de se donner à nouveau des coups de poing sur la tête. Emerald s'en approcha et attrapa doucement son poignet pour attirer son attention. Quand elle la regarda, elle hocha la tête et pointa le journal, puis Lucius, avant de hocher la tête à nouveau.

Elle leva les yeux vers Harry et sut qu'il avait compris lui aussi. Il fit un signe de tête à la créature et celle-ci recula dans un coin en se tordant les oreilles pour se punir de ce qu'elle venait de faire. Emerald le suivit à nouveau et prit ses mains dans les siennes pour l'empêcher de se faire du mal.

- Vous ne savez pas comment Ginny est entrée en possession de ce journal intime, Mr Malefoy ? demanda Harry.

Lucius Malefoy se tourna vers lui.

- Pourquoi devrais-je savoir comment cette petite idiote s'y est prise pour dénicher ce journal ? dit-il.

- Parce que c'est vous qui le lui avez donné, répliqua Harry. Ça s'est passé chez Fleury et Bott. Vous avez pris son vieux livre sur les métamorphoses et vous y avez glissé le journal, c'est bien cela ?

Il vit Mr Malefoy serrer les poings et Emerald sourit à nouveau en sachant que Harry avait touché juste. Dommage qu'ils n'aient pas de moyens de le prouver. Et ce détail n'échappa pas au sang-pur.

- Il faudrait le prouver, siffla-t-il.

- Oh, personne n'y arrivera, dit Dumbledore en adressant un sourire à Harry. C'est impossible, maintenant que Jedusor a été effacé du journal. Mais d'un autre côté, Lucius, je vous conseille de ne plus distribuer les vieilles fournitures scolaires de Lord Voldemort. Car si certaines d'entre elles tombaient à nouveau entre des mains innocentes, je pense qu'Arthur Weasley ferait tout pour prouver qu'elles vous appartenaient...

Lucius Malefoy resta un instant immobile. Mais finalement, il se tourna vers son elfe de maison.

- Toi, lança-t-il à Emerald d'un ton glacial. Ne touche pas à mon elfe ! On s'en va, Dobby !

Il ouvrit brutalement la porte du bureau et fit sortir son elfe à coups de pied. Ils entendirent les cris de douleur de Dobby tandis que Lucius Malefoy s'éloignait dans le couloir. Emerald voulut les suivre, mais sa jambe la lâcha. Harry réfléchit un moment, puis il eut soudain l'idée qu'il cherchait.

- Professeur Dumbledore, dit-il précipitamment, est-ce que je peux aller rendre le journal intime à Mr Malefoy, s'il vous plaît ?

- Bien sûr, Harry. Mais dépêche-toi, n'oublie pas qu'il y a un festin qui t'attend.

- Et laissez-moi venir avec, lança Emerald.

- Vous devriez déjà être à l'infirmerie, miss Coldstone, fit Dumbledore.

- Et pourtant…

Harry prit le petit livre noir et vint soutenir Emerald pour sortir du bureau. Ils entendaient les cris de Dobby qui s'éloignaient derrière l'angle du couloir. Le Survivant laissa la demoiselle s'appuyer sur le mur pour enlever alors une de ses chaussures, ôter sa chaussette sale et boueuse et y fourrer le journal intime.

- Un elfe de maison est libéré quand son maître lui donne un vêtement, souffla-t-il à la Serpentard.

Celle-ci afficha un sourire fourbe. Ça ressemblait à un plan. Il reprit Emerald et ils parcoururent le couloir pour rattraper Malefoy et l'elfe alors qu'ils s'apprêtaient à descendre l'escalier.

- Mr Malefoy, dit-il, la voix haletante. J'ai quelque chose pour vous.

Et il mit dans la main de Lucius Malefoy la chaussette crasseuse qui contenait le journal.

- Qu'est-ce que...

Mr Malefoy arracha le journal de la chaussette qu'il jeta par terre. Puis il lança à Harry un regard furieux.

- Un de ces jours, Harry Potter, tu connaîtras le même sort lamentable que tes parents, dit-il à voix basse, ces imbéciles se mêlaient de tout ce qui ne les regardait pas, eux aussi.

- Vous savez, je ne suis pas certaine que menacer de mort un enfant devant témoin soit votre idée la plus brillante, lança Emerald avec son sourire moqueur.

Il afficha un rictus de colère, mais se retint d'ajouter quoi que ce soit. Il tourna les talons pour s'en aller.

- Viens, Dobby. J'ai dit viens !

Mais Dobby ne bougea pas. Il tenait à la main la chaussette répugnante de Harry et la contemplait comme s'il s'agissait d'un trésor inestimable.

- Le maître a donné à Dobby une chaussette, dit l'elfe, émerveillé. Le maître l'a donnée à Dobby.

- Quoi ? Qu'est-ce que tu racontes ? lança Malefoy.

- Dobby a reçu une chaussette, dit l'elfe avec une expression d'incrédulité. Le maître l'a jetée et Dobby l'a attrapée. Alors, Dobby est libre.

Lucius Malefoy se figea sur place, les yeux fixés sur l'elfe. Puis il se rua sur Harry.

- Tu m'as fait perdre mon serviteur ! rugit-il.

Emerald poussa Harry hors du passage et s'effondra quand sa jambe cessa de la soutenir.

- Vous ne ferez pas de mal à Harry Potter ! s'écria Dobby.

Il y eut une détonation assourdissante. Mr Malefoy fut projeté en arrière, tomba dans l'escalier et se retrouva étalé par terre au bas des marches. Le visage livide, il se releva en sortant sa baguette magique, mais Dobby tendit un long doigt menaçant.

- Allez-vous-en, maintenant, dit-il d'un ton féroce, le doigt pointé sur Mr Malefoy. Vous ne toucherez pas à Harry Potter. Partez !

Lucius Malefoy n'avait pas le choix. Il leur lança un dernier regard assassin, puis s'enveloppa dans sa cape et s'éloigna à grands pas.

- Harry Potter a libéré Dobby ! s'écria l'elfe d'une petite voix aiguë.

Un rayon de lune se reflétait dans ses yeux globuleux.

- Harry Potter a libéré Dobby ! répéta-t-il.

- C'était le moins que je puisse faire, répondit Harry avec un sourire. Promets-moi simplement de ne plus jamais essayer de me sauver la vie.

Le visage repoussant de l'elfe se fendit soudain en un large sourire qui découvrit une bouche édentée alors que le Survivant rejoignait la Serpentard.

- Rien de cassé ? demanda-t-il.

- Ha-ha.

- Allez, t'as assez traîné comme ça, je t'emmène à l'infirmerie.

Il la hissa sur son épaule et ils commencèrent à avancer.

- Merci Potter.

- Harry.

Emerald leva les yeux au ciel.

- Harry, se corrigea-t-elle.

- J'ai encore une question à te poser, Dobby, dit-il à l'elfe alors que celui-ci enfilait la chaussette avec des gestes fébriles. Tu m'as dit que toute cette histoire n'avait rien à voir avec Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom, tu te souviens ? Alors...

- C'était un indice, Monsieur, répondit Dobby, comme s'il s'agissait d'une évidence. Dobby vous a donné un indice. On pouvait librement prononcer le nom du Seigneur des Ténèbres avant que ce nom change. Vous comprenez ?

Emerald retint un rire, ne voulant pas vexer l'elfe.

- C'est vrai, dit Harry d'une voix faible. Bon, il faut que je m'en aille, maintenant. Il y a un festin en bas et mon amie Emerald doit aller à l'infirmerie. J'imagine aussi que Hermione doit être réveillée à l'heure qu'il est...

Dobby entoura la taille de Harry de ses bras et le serra contre lui.

- Harry Potter est encore plus grand que ne le croyait Dobby ! sanglota-t-il.

- Dobby ? demanda Emerald.

- Oui gentille miss ? fit l'elfe.

- Je sais que vous ne me connaissez pas, mais voulez-vous bien m'accompagner à l'infirmerie ? Quand on se sera occupé de ma jambe, je pourrai jeter un œil à vos blessures, dit la demoiselle.

L'elfe s'arrêta net de marcher, se mettant à pleurer à chaudes larmes.

- Gentille miss veut soigner Dobby ! sanglota-t-il. Gentille miss est très gentille !

- Oh, euh…

- Oui, il fait souvent ça, murmura Harry. Il n'a pas l'habitude de la gentillesse.

- Oh.


Il fallut trois jours à la jambe d'Emerald pour guérir totalement. Le premier soir, après avoir été traitée par madame Pomfresh, elle avait pu discuter avec Dobby tout en examinant ses blessures elle-même. Elle apprit ce qu'était un elfe de maison, et ce que Dobby avait fait cette année pour protéger Harry Potter. Elle lui donna quelques conseils pour qu'il évite de le mettre en danger la prochaine fois et après avoir changé les pansements sur ses mains, lui dit au revoir.

Harry, Ronald et Hermione vinrent lui rendre visite quotidiennement. La brunette semblait en forme et cela faisait plaisir à voir. On avait de nouveau caché son implication dans les évènements de la Chambre des Secrets et elle était extrêmement reconnaissante pour ça. On lui apporta les dernières nouvelles également, l'annulation des examens, par exemple. Elle était un peu déçue, ayant beaucoup travaillé, mais vu son état elle n'allait pas vraiment s'en plaindre.

Quand elle put sortir de l'infirmerie, elle savoura le fait de marcher sans ressentir ses os en miettes dans sa jambe et profita des repas de la Grande Salle avec grand plaisir.

La fin du trimestre se déroula sous un soleil resplendissant. Poudlard avait retrouvé sa vie normale, avec toutefois quelques petits changements : le cours de Défense contre les Forces du Mal avaient été supprimé, faute de professeur (« on a suffisamment fait de travaux pratiques », avait dit Ron à Hermione qui faisait grise mine) et Lucius Malefoy avait été renvoyé du conseil d'administration.

Drago ne se pavanait plus dans le château avec des allures de propriétaire. Il semblait au contraire sombre et amer. Ginny, en revanche, avait retrouvé toute sa joie de vivre.

Bientôt, il fut temps de reprendre le Poudlard Express qui devait ramener les élèves chez eux pour les vacances d'été. Harry, Ron, Hermione, Fred, George et Ginny occupaient un compartiment à eux tout seuls. En les voyant tous ensemble, Emerald avait préféré prendre un autre compartiment pour faire le voyage seule, mais Harry la remarqua et l'attrapa par le bras pour la tirer à l'intérieur avec eux.

Les distractions ne leur manquèrent pas pendant le voyage. Ils firent exploser des pétards du Dr Flibuste et s'entraînèrent à se désarmer à coups de baguette magique, un exercice pour lequel Harry et Emerald se montraient particulièrement doués.

Ils avaient presque atteint la gare de King's Cross lorsque Harry sembla se rappeler quelque chose.

- Ginny, dit-il, c'était quoi cette histoire de Percy que tu as surpris en train de faire quelque chose ? Il ne voulait surtout pas que tu en parles à qui que ce soit...

- Ah, oui, c'est vrai, répondit Ginny en riant. Eh bien... Percy a une petite amie.

- Quoi ? s'exclama Fred en laissant tomber une pile de livres sur la tête de George.

- C'est cette fille qui est préfète de Serdaigle, Pénélope Deauclaire, dit Ginny. C'est à elle qu'il passait son temps à écrire l'été dernier. Ils se donnaient des rendez-vous secrets dans l'école. Un jour, je les ai surpris en train de s'embrasser dans une classe vide. Il a été tellement bouleversé quand elle a été... agressée. Vous n'allez pas vous moquer de lui, hein ? ajouta-t-elle d'un ton inquiet.

- Jamais de la vie, assura Fred qui semblait aussi heureux que si on venait de lui annoncer que la date de son anniversaire avait été avancée.

- Certainement pas, dit George en ricanant.

Le Poudlard Express ralentit, puis s'arrêta. Harry prit un parchemin et une plume et se tourna vers Ron, Hermione et Emerald.

- Ça s'appelle un numéro de téléphone, dit-il à Ronald en écrivant des chiffres sur trois morceaux de parchemin, en donnant un à chacun. L'été dernier, j'ai expliqué à ton père comment marche un téléphone, il saura s'en servir. Appelez-moi chez les Dursley, d'accord ? Je ne supporterai pas de passer encore deux mois avec Dudley pour seule compagnie…

- Je ne sais pas si j'aurai le droit de beaucoup utiliser le téléphone à l'orphelinat, signala Emerald, avant d'afficher un sourire. Mais Hel pourra assurer la liaison. Elle saura se faire discrète, elle est très intelligente.

Harry afficha un sourire en regardant la cage vide de la chouette effraie.

- Ta tante et ton oncle vont être fiers de toi quand ils sauront ce que tu as fait, non ? dit Hermione tandis qu'ils descendaient du train et suivaient la foule des élèves en direction de la barrière magique.

- Fiers ? s'exclama Harry. Tu es folle ? Ils vont être furieux, au contraire : j'ai eu plein d'occasions de mourir et au lieu d'en profiter, je me suis débrouillé pour survivre...

Tous ensemble, ils franchirent alors la barrière magique qui s'ouvrait sur le monde des Moldus.


Petite review ? :)