Heya ! Nous sommes le 15 du mois !

Sachez que j'ai passé une nuit infernale et donc si je vous semble plus échevelée qu'à l'ordinaire, c'est normal !

*Sniffe du marc de café*

Wouh ! J'suis prête !

Tout d'abord un grand merci à tous ceux qui lisent, c'est important de souligner que c'est encourageant de savoir que mon histoire plaît un minimum, gros bisous à ceux qui postent des reviews ! Petit coucou pour ma grande sœur le jour où elle passera par là, d'ailleurs ;)

Grand merci à Zialema pour l'évaluation de mes idées, à Nitroshield pour son aide à l'écriture, et à Andromeda pour son travail de bêta-lectrice de qualitay !

Grand merci également à Soresar, Griffondesque et Scorpiaquila pour le fav, ainsi qu'à LeMochi49 (pseudo incroyable) pour le follow-fav ! Bienvenue dans la bande !

Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture~!


L'ambiance était un peu étrange, Emerald, Ronald et Hermione étaient tous les trois assis à la terrasse de Florian Fortarôme, le glacier du Chemin de Traverse. La demoiselle avait beau avoir une relation amicale avec Harry, ce n'était pas vraiment le cas avec ces deux-là. Néanmoins, ils se côtoyaient presque quotidiennement à Poudlard, donc elle voulait faire un effort.

- Quelles sont vos dates d'anniversaire ? demanda-t-elle directement en jouant avec sa cuillère dans son sorbet au citron.

- Euh… fit Hermione avant de se reprendre. Pour Ron, c'est le premier mars, et pour moi c'est le 19 septembre… Et toi ?

- La mienne n'a pas d'importance, je ne le fête pas.

Le silence retomba sur les adolescents, avant que Ronald ne s'agite avec un grand sourire.

- Harry ! HARRY ! s'écria-t-il.

Emerald se retourna sur sa chaise pour voir qu'effectivement, le Survivant se trouvait non loin d'eux. Il les rejoignit rapidement avec un énorme sourire.

- Enfin ! dit Ron avec un large sourire tandis que Harry s'asseyait à leur table. On est allés te chercher au Chaudron baveur, mais ils nous ont dit que tu étais parti.

- J'ai déjà acheté toutes mes fournitures, expliqua Harry. Mais comment avez-vous su que j'étais au Chaudron baveur ?

- Par mon père, répondit simplement Ron.

Mr Weasley, qui travaillait au ministère de la Magie, devait être au courant de toute l'histoire y compris de ce qui était arrivé à la tante Marge. Emerald avait réussi à obtenir plus de détails en continuant sa correspondance avec le Survivant et était tout aussi d'accord que lui sur le fait que la mégère avait mérité ce qui lui était arrivé.

- C'est vrai que tu as gonflé ta tante comme un ballon ? demanda Hermione d'un ton grave.

- Je ne l'ai pas fait exprès, assura Harry pendant que Ron éclatait de rire. J'ai simplement... perdu mon sang-froid.

- Ce n'est pas drôle, Ron, dit sèchement Hermione. Honnêtement, je suis stupéfaite que Harry n'ait pas été renvoyé de Poudlard.

- Moi aussi, admit Harry. Je m'attendais même à me faire arrêter. Ton père ne sait pas pourquoi Fudge a fermé les yeux ? ajouta-t-il en se tournant vers Ron.

- Sans doute parce que c'est toi, répondit Ron qui riait toujours. Le célèbre Harry Potter. Je préfère ne pas savoir ce que le ministère me ferait à moi si je m'amusais à gonfler une de mes tantes. Remarque, il faudrait d'abord qu'ils me déterrent, parce que ma mère m'aurait tué sur-le-champ. Tu n'as qu'à demander à mon père, ce soir. Nous aussi, on va passer la nuit au Chaudron baveur. Comme ça tu pourras venir avec nous à la gare demain. Hermione reste aussi.

Hermione, le visage rayonnant, approuva d'un signe de tête.

- Mes parents m'ont laissée ici avec toutes mes affaires.

- Et madame Weasley s'est arrangée avec l'orphelinat pour que je reste ici cette nuit, moi aussi, annonça Emerald.

- Formidable ! s'exclama Harry d'un ton joyeux. Alors, vous avez tout acheté, il ne vous manque plus rien ?

- Je viens d'arriver, j'ai encore tout à acheter, répondit Emerald.

- Regarde ça, dit Ron en sortant une longue boîte qu'il ouvrit délicatement. Une baguette magique toute neuve. Trente-cinq centimètres de long en bois de saule avec un crin de queue de licorne à l'intérieur.

Il rangea sa baguette dans sa boîte et la remit soigneusement dans son sac. Harry lui, jeta un œil curieux à la robe rose si peu caractéristique qu'Emerald portait, et devant son regard d'avertissement, se contenta de hausser les épaules.

- Et on a acheté tous nos livres, ajouta Ronald en montrant un grand sac sous sa chaise. Tu as vu un peu, ce Livre des Monstres ? Le libraire a failli fondre en larmes quand on lui a dit qu'il nous en fallait deux.

- Hagrid m'en a envoyé un, j'ai failli réveiller tout l'orphelinat en voulant l'attraper, soupira la Serpentard. Si vous tentez de les ouvrir, caressez-leur le dos d'abord, c'est la seule chose qui les calme.

- Comment tu sais ça ? s'étonna Ron.

- Je l'ai découvert par hasard quand il m'a mordu la jambe.

Harry sembla masquer un léger rire par une quinte de toux.

- Et tout ça, qu'est-ce que c'est ? demanda-t-il en montrant trois énormes sacs posés tout autour d'Hermione.

- Cette année, j'ai pris davantage d'options que vous, expliqua-t-elle. Ce sont mes livres d'Arithmancie, de Soins aux créatures magiques, de Divination, d'étude des Runes, d'étude des Moldus…

- Pourquoi étudier les Moldus ? s'étonna Ron en lançant un regard effaré à Harry. Tu es née dans une famille de Moldus ! Tes parents sont des Moldus ! Tu sais déjà tout sur les Moldus !

- Ce qui me passionne, c'est de les étudier du point de vue des sorciers, répondit Hermione avec le plus grand sérieux.

- Est-ce que tu as quand même l'intention de dormir ou de manger un peu, cette année ? demanda Harry tandis que Ron éclatait d'un rire goguenard.

- Je ne suis même pas certaine que ce soit légal de vous laisser prendre autant d'options, pointa Emerald.

Mais Hermione fit semblant de ne pas avoir entendu.

- Il me reste dix Gallions d'or, dit-elle. En septembre, c'est mon anniversaire et mes parents m'ont donné un peu d'argent pour m'acheter un cadeau d'avance.

- Tu pourrais t'offrir un livre, par exemple ? lança Ron d'un air faussement naïf.

- Non, je ne crois pas, répondit Hermione d'un ton posé. J'ai très envie d'un hibou. Harry a Hedwige, Emerald a Hel, toi, tu as Errol...

- Je n'ai rien du tout, coupa Ron. Errol, c'est le hibou de la famille. Moi, tout ce que j'ai, c'est Croûtard.

Il sortit son rat de sa poche.

- Et il faudrait que je le fasse examiner, ajouta-t-il en posant l'animal sur la table. Je crois que l'Égypte ne lui a pas fait de bien.

Croûtard avait l'air plus maigre qu'à l'ordinaire et ses moustaches tombaient tristement.

- Il y a une boutique de créatures magiques, là-bas, dit Harry en pointant une direction. Tu n'as qu'à aller voir s'ils ont un remède pour Croûtard, et Hermione pourra acheter son hibou.

- Pendant que vous faites ça, je vais passer à Gringotts, déclara Emerald.

Ils payèrent leurs glaces et la demoiselle se sépara du groupe pour se diriger dans le sens opposé. Juste en face de la banque des sorciers, il y avait une rue que tout le monde semblait éviter. Elle s'enfonça dans l'Allée des Embrumes après s'être assurée que personne ne la voyait faire.

La fameuse allée semblait entièrement constituée de magasins consacrés à la magie noire. Celui dans lequel elle devait se rendre, Barjow & Beurk, était le plus grand de tous. En face, une horrible vitrine exposait des têtes réduites et un peu plus loin, une grande cage de verre était remplie d'araignées vivantes.

Deux sorciers à l'allure miteuse, dissimulés dans l'ombre d'une porte, observaient la jeune fille en se parlant à voix basse. De plus en plus mal à l'aise, Emerald glissa la main dans la poche qu'elle avait cousue dans sa robe, prête à dégainer sa baguette s'il leur venait l'idée de s'en prendre à la cible facile qu'elle était.

Elle finit par passer la porte de Barjow & Beurk et poussa un discret soupir de soulagement. Heureusement la boutique se trouvait au milieu de l'Allée des Embrumes, et non pas au fond.

Observant ce qui se trouvait tout autour d'elle, une chose était certaine : rien de ce qui était exposé là n'avait la moindre chance de figurer sur une liste de fournitures du collège Poudlard.

Dans une vitrine proche, il y avait une main desséchée posée sur un coussin, un jeu de cartes tachées de sang et un gros œil de verre. Des masques sinistres accrochés aux murs semblaient jeter des regards sournois, un assortiment d'ossements humains était disposé sur le comptoir et toutes sortes d'instruments pointus et rouillés pendaient du plafond. L'Allée des Embrumes n'avait strictement rien à voir avec le Chemin de Traverse. Emerald passa à côté d'une grande armoire noire sur sa droite, et jeta brièvement un œil à une corde de pendu, et un magnifique collier d'opale. Juste devant, une petite pancarte indiquait "Objet ensorcelé. Ce collier a provoqué la mort des 19 Moldus auxquels il a appartenu.".

- Je peux vous aider, mademoiselle ?

Un homme aux épaules voûtées venait d'apparaître derrière le comptoir. D'un geste de la main, il ramena en arrière les longs cheveux gras qui lui tombaient sur le front.

- Je viens déposer un message… répondit la jeune fille en sortant la lettre scellée de sa poche. Rien de plus.

Elle s'approcha pour poser la lettre sur le comptoir, et l'homme l'examina un instant.

- Je vois. Tu es sûre de ne pas vouloir acheter quelque chose ? tenta-t-il tout de même.

- Sans façon…

Il haussa les épaules alors qu'elle sortait rapidement de la boutique après un hochement de tête poli en guise de salut. Elle rejoignit le côté lumineux du Chemin de Traverse aussi vite que possible et poussa un soupir. Sa mission était accomplie, elle n'avait plus à s'inquiéter.

La demoiselle se dirigea donc vers la banque Gringotts, elle avait de l'argent à retirer et des achats à faire. Pourtant, quand elle arriva à son coffre, ses yeux s'arrondirent. Une véritable montagne d'or l'y attendait, très loin de ce qu'il y avait d'ordinaire pour chaque année.

- Qu'est-ce que… souffla-t-elle, profondément perplexe. Nous sommes au bon coffre, n'est-ce pas ?

Elle se tourna vers le gobelin Gripsec qui l'accompagnait.

- Oui miss Coldstone, le 728 est bien votre coffre.

- Mais alors… d'où provient tout cet argent ?

- Il me semble qu'il y a eu un versement sur votre compte de la part des professeurs Minerva McGonagall et Severus Rogue, suite à la vente d'une très grande quantité de peau de Basilic, sourit sinistrement le gobelin, montrant à qui le voulait ses dents pointues.

Emerald cligna plusieurs fois des yeux avant de les reposer sur l'énorme tas de pièces d'or qui reposaient dans son coffre.

- Bon…

Elle pénétra à l'intérieur en saisissant sa bourse enchantée, et y glissa une cinquantaine de pièces d'or, d'argent et de bronze. Étant donné que c'était dix fois plus que ce qu'elle avait eu besoin la première année, ce serait largement suffisant. Et puis, il y aurait les sorties à Pré-au-Lard, elle voulait pouvoir en profiter. Sans compter les cadeaux d'anniversaire et de Noël. Non vraiment, elle ne considérait pas tout cet argent comme excessif.

Quand elle ressortit de Gringotts, elle se dirigea vers la boutique la plus proche, celle de Madame Guipure. Mrs Weasley avait déposé sa malle au Chaudron Baveur à son arrivée, donc elle n'avait pas à traîner le lourd bagage derrière elle, se contentant d'un sac à dos fourni par l'orphelinat dans lequel elle avait rangé ses uniformes devenus trop petits. Dès qu'elle pénétra dans la boutique, elle fut accueillie par la couturière qui semblait beaucoup moins débordée que d'ordinaire. D'une certaine façon, lorsqu'elle était passée les années précédentes, c'était toujours en plein dans la période où tout le monde faisait ses achats, pas la veille de la rentrée. En montant sur le tabouret pour que ses robes de sorcières puissent être remplacées, elle aperçut une jeune fille blonde d'à peu près son âge qu'elle reconnut comme étant sa partenaire silencieuse des cours de botanique de Deuxième année. Elle la salua simplement d'un hochement de tête auquel la Serdaigle répondit.

Une fois ses uniformes, robes de sorcière, capes et chapeaux pointus remplacés (la couturière s'était lamentée sur l'une des robes dont le bas avait été sectionné), la demoiselle partit à l'assaut de Fleury et Bott pour se procurer les nouveaux livres dont elle aurait besoin pour l'année scolaire. Elle soupira légèrement en songeant que sa valise devenait bien lourde et manquait un peu de place, comme elle ne pouvait pas se permettre de laisser quoi que ce soit à l'orphelinat en son absence.

En arrivant devant la librairie, cependant, la jeune fille ne put s'empêcher une grimace. Au lieu de l'habituelle exhibition de grimoires de la taille d'un pavé, à la couverture incrustée de lettres d'or, il y avait une grande cage de fer dans laquelle étaient enfermés une centaine d'exemplaires du Monstrueux Livre des Monstres. Des pages déchirées volaient en tous sens tandis que les livres se livraient à des matchs de lutte, s'agrippant dans des prises furieuses ponctuées de féroces claquements de couvertures.

Suite à sa mésaventure avec son propre exemplaire, elle avait très vite remarqué qu'il était dans la liste des livres de cours, apparemment pour les Soins aux Créatures magiques.

- Poudlard ? demanda directement le libraire quand elle passa la porte, l'air épuisé.

- Oui, répondit-elle.

- Reculez.

Il la poussa un peu brusquement vers l'arrière alors qu'il saisissait de quoi extraire l'un des livres monstrueux de la cage.

- Oh, j'ai déjà celui-ci, l'arrêta Emerald.

Elle avait pitié du pauvre homme. L'année précédente, il avait dû gérer l'armée de fans de Lockhart, et maintenant il y avait ça. Le libraire sembla profondément soulagé.

- Il me faut encore le Dictionnaire des Runes, le Livre des Sorts et Enchantements niveau 3 et le Manuel du cours moyen de métamorphose, lui dit-elle ensuite.

- Suivez-moi.

Il la guida à travers les rayonnages, et très vite elle put glisser les trois livres dans son sac à dos et s'en aller en direction de la papeterie pour acheter des parchemins, de l'encre et une ou deux plumes. Elle passa rapidement là où elle avait adopté Hel pour se refaire une réserve de friandises pour la chouette, et elle en avait terminé.

Elle rentra au Chaudron Baveur, déposa ses affaires dans la chambre qu'elle allait partager avec Hermione et Ginny, et redescendit. Du coin de l'œil, elle aperçut Mr Weasley et décida d'aller lui dire bonjour par politesse. Celui-ci lisait La Gazette du Sorcier, assis au bar.

La demoiselle posa les yeux sur la photo qui faisait la une, où se trouvait un homme émacié aux cheveux longs, sales et emmêlés. Elle remarqua sur un mur un avis de recherche avec le même homme qui continuait de simplement sourire, comme un enfant qui était fier de la bêtise qu'il venait de faire.

- Harry ! s'exclama soudainement monsieur Weasley avec un air joyeux.

En effet, l'adolescent et ses deux amis venaient d'entrer dans le pub et le Survivant s'approcha.

- Comment vas-tu ? lui demanda monsieur Weasley.

- Très bien, merci, répondit le jeune homme.

- Oh, pardon Emerald, je ne t'avais pas vue, s'excusa ensuite le patriarche en remarquant enfin la jeune fille.

- Ce n'est rien, éluda-t-elle en cachant son amusement.

D'ordinaire on ne la voyait pas parce que ses vêtements se mêlaient aux décors, mais pour qu'il ne la remarque pas alors qu'elle portait une robe rose, c'était très drôle à ses yeux.

- Dites, fit ensuite la demoiselle. Qui est cet homme ?

Elle esquissa un geste pour désigner la Une du journal que lisait Arthur Weasley.

- Tu ne sais vraiment pas ? Pourtant le Ministère s'est assuré que les moldus soient au courant…

- On ne nous laisse pas vraiment lire le journal, à l'orphelinat, répondit Emerald. Pareil pour la télévision, pas de bulletins d'informations.

- Oh… eh bien j'imagine que… balbutia l'adulte. Je peux te prêter cette page, pour que tu puisses te renseigner…

Il sépara la Une du reste et la lui tendit. La jeune fille le remercia et parcourut rapidement l'article qui l'intéressait.

BLACK TOUJOURS INTROUVABLE

"Sirius Black, qui peut prétendre au titre de plus infâme criminel jamais détenu à la forteresse d'Azkaban, échappe toujours aux recherches, nous confirme aujourd'hui le ministère de la Magie.

« Nous faisons notre possible pour capturer Black, nous a déclaré ce matin Cornélius Fudge, le ministre de la Magie, et nous demandons instamment à la communauté des sorcières et sorciers de rester calme. »

Fudge a été critiqué par certains membres de la Fédération internationale des Mages et Sorciers pour avoir informé de la situation le Premier ministre Moldu.

« Il est clair que c'était mon devoir, a déclaré Cornélius Fudge non sans une certaine irritation. Black est un fou, il représente un danger pour quiconque se trouve en sa présence, sorcier ou Moldu. J'ai obtenu du Premier ministre l'assurance qu'il ne dirait pas un mot à qui que ce soit de la véritable identité de Black. D'ailleurs, ne nous y trompons pas: qui le croirait si jamais il le faisait ? »

Les Moldus ont été avertis que Black était armé d'un pistolet (sorte de baguette magique dont les Moldus se servent pour s'entre-tuer), mais ce que craint la communauté des sorcières et sorciers, c'est un massacre tel que celui qui s'est produit il y a douze ans, lorsque Black a tué treize personnes d'un coup en lançant un seul sort."

Après avoir fini de lire, elle regarda de nouveau le visage de Sirius Black, pensive.

- Ils ne l'ont toujours pas attrapé ? demanda soudain Harry.

- Non, répondit Mr Weasley avec une soudaine gravité. Nous avons tous été mobilisés pour essayer de le retrouver mais jusqu'à présent, nous avons échoué.

- Est-ce qu'on toucherait une récompense si on l'attrapait ? demanda Ron. Ce serait une bonne chose de ramasser un peu d'argent...

- Ne sois pas ridicule, Ron, répliqua Mr Weasley, qui paraissait très tendu. Black ne va pas se laisser prendre par un sorcier de treize ans. Il n'y a que les gardiens d'Azkaban qui puissent le capturer, tu peux me croire.

À cet instant, Mrs Weasley fit son entrée dans le bar, chargée de ses achats et suivie par ses fils jumeaux, Fred et George, qui allaient commencer leur cinquième année à Poudlard, Percy, le nouveau préfet-en-chef et Ginny, la benjamine de la famille.

Ginny, qui semblait avoir un faible pour Harry, sembla encore plus gênée qu'à l'ordinaire lorsqu'elle l'aperçut, sans doute parce qu'il lui avait sauvé la vie l'année précédente, à Poudlard. Elle rougit jusqu'aux oreilles et marmonna un vague « Salut » sans le regarder. Percy, en revanche, tendit la main au Survivant d'un air solennel comme s'ils se rencontraient pour la première fois.

- Harry, très heureux de te voir, dit-il.

- Salut, Percy, répondit Harry en s'efforçant de ne pas éclater de rire.

- J'espère que tu vas bien, ajouta pompeusement Percy en lui serrant la main.

Emerald étouffa un rire. Elle avait l'impression d'assister à une cérémonie officielle.

- Très bien, merci, assura Harry.

- Harry ! lança Fred en écartant Percy d'un coup de coude et en s'inclinant profondément. C'est fabuleux de te voir, mon vieux...

- C'est même magnifique, ajouta George en poussant Fred et en serrant à son tour la main de Harry. Absolument épatant.

Percy fronça les sourcils.

- Ça suffit, maintenant, dit Mrs Weasley.

- Maman ! s'exclama Fred, comme s'il venait juste de s'apercevoir de sa présence. C'est vraiment renversant de te voir...

- J'ai dit: ça suffit ! répéta Mrs Weasley en posant ses sacs sur une chaise vide. Bonjour, Harry, mon chéri, j'imagine que tu connais déjà la nouvelle ?

Elle montra l'insigne en argent flambant neuf sur la poitrine de Percy.

- Oh, vous êtes Préfet-en-Chef, remarqua Emerald. Félicitations.

La troupe de Weasley semblait enfin remarquer sa présence suite à son intervention.

- Merci, fit Percy en bombant le torse avec fierté.

- Emerald ! s'exclama Fred. Oh pardon, je voulais dire Lady Coldstone. Ravi de te revoir !

- Fred ! gronda Mrs Weasley.

Après avoir fait les gros yeux à l'incriminé, elle ébouriffa les cheveux de Percy avec un sourire.

- Le deuxième préfet-en-chef de la famille, dit-elle avec orgueil.

- Et le dernier, marmonna Fred dans un souffle.

- Ça, je n'en doute pas, reprit Mrs Weasley en fronçant les sourcils. J'ai remarqué qu'aucun de vous n'a été nommé préfet.

- Et pourquoi est-ce qu'il faudrait être préfet ? s'indigna George que l'idée semblait révolter. La vie ne serait plus drôle du tout.

Ginny eut un petit rire.

- Tu pourrais donner un meilleur exemple à ta sœur ! répliqua sèchement Mrs Weasley.

- Ginny a d'autres frères qui peuvent lui servir d'exemple, Maman, dit Percy d'un ton supérieur. Je vais me changer pour aller dîner.

Il s'éloigna et George poussa un profond soupir.

- On a essayé de l'enfermer dans une pyramide, murmura-t-il à Harry et Emerald. Mais Maman nous a vus.

Ce soir-là, le dîner fut assez agréable. Tom, le propriétaire du Chaudron Baveur, avait disposé trois tables côte à côte dans le petit salon et il servit cinq plats délicieux à la famille Weasley accompagnée de Harry, d'Hermione et d'Emerald.

- Comment on va faire pour aller à la gare, demain ? demanda Fred à son père tandis qu'ils entamaient un somptueux gâteau au chocolat.

- Le ministère va nous envoyer deux voitures, répondit Mr Weasley.

Tout le monde se tourna vers lui.

- Comment ça se fait ? s'étonna Percy.

- C'est à cause de toi, Perce, dit George le plus sérieusement du monde. Ils vont même mettre des petits drapeaux sur le capot avec les lettres P-e-C brodées dessus...

- Ça veut dire Prétentieux-et-Crâneur, ajouta Fred.

Tout le monde pouffa de rire, sauf Percy et Mrs Weasley. Emerald choisit la diplomatie en cachant son léger sourire derrière son verre d'eau.

- Pourquoi le ministère nous envoie-t-il des voitures, Papa ? demanda à nouveau Percy d'une voix cérémonieuse.

- Eh bien, étant donné qu'on n'en a plus et que je travaille là-bas, ils ont décidé de me faire une fleur, répondit Mr Weasley.

Il avait dit cela d'un ton détaché, mais il n'était pas difficile de remarquer que ses oreilles étaient devenues écarlates, comme celles de Ron lorsqu'il n'était pas très à l'aise.

- Et heureusement, intervint Mrs Weasley. Tu te rends compte de tous les bagages que vous avez, à vous tous ? Vous offririez un beau spectacle dans le métro des Moldus... Vos valises sont prêtes, j'espère ?

- Ron n'a pas encore rangé toutes ses affaires dans la sienne, dit Percy d'un ton douloureux. Il a tout entassé sur mon lit.

- Tu ferais bien de t'en occuper maintenant, Ron, dit Mrs Weasley. Demain, nous n'aurons pas beaucoup de temps.

Ron jeta un regard noir à Percy.

À la fin du dîner, tout le monde avait l'estomac bien plein et se sentait un peu endormi. Un par un, les convives montèrent l'escalier pour préparer les bagages. Ron et Percy occupaient la chambre voisine de celle de Harry. En face de la chambre des garçons, il y avait celle des filles. Emerald finissait de réorganiser et de boucler sa valise lorsqu'elle entendit des éclats de voix. Elle sortit dans le couloir pour voir ce qu'il se passait. La porte de la chambre 12 était entrouverte et Percy semblait furieux.

- Il était là, sur la table de chevet, hurlait-il, je l'avais enlevé pour l'astiquer.

- Je n'y ai pas touché, c'est tout, répliqua Ron.

La jeune fille remarqua que Harry aussi était sorti, ce qui n'était pas très étonnant, sa chambre étant juste à côté de celle-ci.

- Qu'est-ce qui se passe ? demanda-t-il.

- Mon insigne de préfet-en-chef a disparu, dit Percy en se tournant vers Harry.

- Et le Ratconfortant de Croûtard aussi, ajouta Ron en fouillant dans sa valise. Je me demande si je ne l'ai pas oublié au bar...

- Pas question de sortir d'ici tant qu'on n'aura pas retrouvé mon insigne ! s'écria Percy.

- J'ai fini de faire ma valise, je peux aller chercher le médicament de Croûtard, dit Harry à Ron en sortant de la pièce.

Emerald regarda Percy qui continuait de pester en retournant toute la chambre, et décida d'accompagner Harry. Ils étaient presque arrivés au bar lorsqu'ils entendirent les échos d'une autre dispute en provenance du petit salon. Ils reconnurent les voix de Mr et Mrs Weasley. La jeune fille voulut passer son chemin, mais Harry sembla hésiter. Quand la demoiselle entendit prononcer le nom du jeune homme, elle sut que la curiosité l'emporterait et s'approcha de la porte avec le Survivant.

- C'est absurde de ne rien lui dire ! s'exclamait Mr Weasley. Harry a le droit de savoir. J'ai essayé d'en parler à Fudge, mais il n'a rien voulu entendre, il persiste à traiter Harry comme un gamin. Pourtant, à treize ans, il est quand même...

- Arthur ! l'interrompit Mrs Weasley d'une voix perçante. Harry serait terrifié s'il apprenait la vérité ! Tu veux vraiment qu'il retourne en classe avec cette menace au-dessus de la tête ? Laisse-le donc tranquille, il est beaucoup plus heureux en ne sachant rien !

- Je ne veux pas le démoraliser, je veux simplement qu'il soit sur ses gardes ! répliqua Mr Weasley. Tu sais bien comment ils sont, lui et Ron, ils vont toujours se promener tous les deux, ils se sont déjà retrouvés dans la forêt interdite ! Mais cette année, il ne faut surtout pas que Harry recommence ce genre de fantaisie ! Quand je pense à ce qui aurait pu lui arriver le soir où il s'est enfui de chez lui ! Si le Magicobus ne l'avait pas ramassé, je suis sûr qu'il serait mort avant que le ministère le retrouve.

Emerald et Harry échangèrent un regard.

- Justement, il n'est pas mort, il est même en parfaite santé, alors à quoi bon...

- Molly, on dit que Sirius Black est fou et c'est sans doute vrai, mais il a été suffisamment intelligent pour arriver à s'évader d'Azkaban alors qu'en principe, c'est impossible. Il y a maintenant trois semaines qu'il est en fuite et on n'a pas retrouvé la moindre trace de lui. Fudge peut bien dire tout ce qu'il veut à La Gazette du sorcier, on n'est pas plus près d'attraper Black que d'inventer des baguettes magiques automatiques. La seule chose certaine, ce sont les intentions de Black...

- Mais Harry sera parfaitement en sécurité à Poudlard.

La jeune fille afficha un air blasé en entendant Mrs Weasley. Oui, Harry Potter était parfaitement en sécurité à Poudlard, il n'avait risqué sa vie que trois fois en deux ans pour sauver celle des autres.

- On pensait aussi que la prison d'Azkaban était parfaitement sécurisée. Si Black a réussi à s'en échapper, il peut aussi s'introduire à Poudlard, argumenta Mr Weasley.

- Mais on n'est pas vraiment sûr qu'il en veuille à Harry...

Il y eut un coup sourd, comme si Mr Weasley venait de taper du poing sur la table.

- Molly ! Combien de fois faudra-t-il que je te le répète ? Ils n'en ont pas parlé dans la presse parce que Fudge ne veut pas que ça se sache, mais il s'est rendu à Azkaban la nuit où Black s'est évadé. Les gardiens lui ont dit que depuis un certain temps, Black parlait dans son sommeil et qu'il répétait toujours la même chose: « Il est à Poudlard... Il est à Poudlard... » Black a l'esprit dérangé, Molly, et il veut tuer Harry. À mon avis, il doit être persuadé que tuer Harry permettrait de ramener Tu-Sais-Qui au pouvoir. Black a tout perdu le soir où Harry a mis un terme aux agissements de Tu-Sais-Qui et il a eu tout le temps de ruminer ça pendant les douze ans qu'il a passés à Azkaban...

Il y eut un silence et Emerald posa une main sur l'épaule de Harry pour le faire reculer, avant qu'il ne passe à travers la porte en voulant écouter.

- Tu n'as qu'à faire ce que tu crois utile, Arthur, dit Mrs Weasley, mais tu oublies Albus Dumbledore. Je ne pense pas qu'il puisse arriver quoi que ce soit à Harry avec Dumbledore comme directeur de Poudlard. J'imagine qu'il est au courant ?

- Bien entendu. Il a fallu lui demander l'autorisation de poster des gardiens d'Azkaban aux différentes entrées de l'école. Il n'était pas très content, mais il a quand même accepté.

- Pas très content ? Pourquoi serait-il mécontent s'ils parviennent à capturer Black ?

- Dumbledore n'aime pas beaucoup les gardiens d'Azkaban, dit Mr Weasley. Moi non plus, d'ailleurs... Mais quand on a affaire à un sorcier tel que Black, il faut parfois travailler avec des gens qu'on préférerait éviter.

- S'ils arrivent à sauver Harry...

- Dans ce cas, je ne dirai plus jamais rien contre eux, assura Mr Weasley d'un ton las. Il est tard, Molly, on ferait bien d'aller se coucher…

Les deux jeunes bougèrent rapidement et en silence quand ils entendirent bouger des chaises. La porte du petit salon s'ouvrit et des bruits de pas leur indiquèrent que Mr et Mrs Weasley montaient l'escalier.

- Comment vous vous sentez ? demanda Emerald au Survivant.

- Je dirais que… ça va, marmonna le jeune homme. Je devrais avoir plus peur que ça, j'imagine, mais je suis d'accord avec Mrs Weasley. Poudlard est sûr, et si Black cherche à me tuer, il aura du mal à entrer.

Emerald fit une légère grimace.

- Je ne voudrais pas détruire vos espoirs, Harry, mais nous avons dû risquer nos vies deux années de suite dans cette école qui est soi-disant l'endroit le plus sûr au monde. Essayez au moins de rester prudent.

Harry poussa un soupir défaitiste avant de hocha doucement la tête. La bouteille de tonique pour rat que cherchait Ronald se trouvait sous la table à laquelle ils s'étaient assis dans l'après-midi. Ils attendirent que la porte de la chambre de Mr et Mrs Weasley se soit refermée puis ils montèrent l'escalier à leur tour avec le flacon.

Fred et George, accroupis dans la pénombre du couloir, se retenaient de rire en écoutant Percy fouiller partout dans la chambre pour essayer de retrouver son insigne.

- C'est nous qui l'avons, chuchota Fred. On l'a un peu arrangé.

À présent, on pouvait lire sur l'insigne: Roquet-en-chef.

Harry se força à rire, alla donner à Ron le tonique pour rat, puis s'enferma dans sa chambre. Emerald partit dans sa propre chambre sans un mot.