Heya ! Nouveau chapitre !
Alors oui, j'ai deux jours de retard, mais sachez que je poste ce chapitre en descendant d'un avion, voilà .
Tout d'abord, pour répondre à la review de MahautNinn : Merci beaucoup pour ta review, ça me fait très plaisir de savoir que l'histoire te plaît ! La suite est déjà écrite mais je ne poste qu'un chapitre par mois pour éviter d'arriver à court, comme j'écris plutôt lentement ces derniers temps ^^
Et pour le reste... No spoil ! ;)
Ensuite, très important : Merci à Andromeda pour son formidable travail de bêta-lectrice !
Merci également à pour le follow, walegenn et AbyHisteria pour le fav, ainsi qu'à animomanga19sos, aye-aye-ay et pour le follow/fav !
Bienvenue à tous, ça fait très plaisir de voir autant de monde !
Sur ce, je vous souhaite à tous une bonne lecture~~!
Emerald put revenir en cours dès le lendemain, mais sous condition de garder son bras en écharpe et immobile jusqu'au mercredi soir, où elle serait de nouveau examinée par l'infirmière pour confirmer que son bras était bel et bien remis. Comme c'était la partie haute qui était blessée, elle se retrouvait avec une sorte de pièce d'armure qui englobait le côté gauche de son torse et gardait son bras serré contre elle et à l'abri de l'extérieur.
D'un côté elle faisait avec, parce que ça lui permettait de ne pas manquer de cours, mais en dehors de ça, elle attirait l'attention des élèves autour d'elle, et ça ne lui plaisait pas vraiment. Au moins le trio de Gryffondor et les jumeaux Weasley étaient toujours ravis de l'accueillir à leur table pour qu'elle puisse avoir la paix.
Le mercredi matin, elle eut son tout premier cours d'Études des Runes et comme elle le pensait, ce fut absolument passionnant. Le professeur Babbling semblait adorer son métier, ce qui rendait la chose encore plus agréable. Ils apprirent l'histoire des runes, comment elles étaient jadis utilisées dans des rituels magiques, et en guise de devoirs, ils avaient reçu la demande d'apprendre le syllabaire runique.
Le soir venu, elle se fit examiner par Madame Pomfresh, qui lui recommanda de garder l'écharpe encore un jour, et de boire une autre dose de la potion sanguine. Avec un air résigné, la demoiselle but d'une traite le flacon qu'elle lui tendit, avant de redescendre pour dîner dans la Grande Salle.
Le lendemain, après un cours de Sortilèges, elle avait un cours commun de Potions avec les Gryffondor. En la voyant arriver avec son bras en écharpe, le professeur Rogue n'eut aucune réaction particulière. Elle voulut s'installer avec les trois Gryffondor quand Neville lui vola accidentellement la place. Levant les yeux au ciel, la demoiselle se résigna à rejoindre les élèves de sa propre maison, n'ayant pas la tête à interagir avec d'autres gens que ses amis.
Le malheur semblait s'acharner sur elle quand elle constata que la dernière place libre se trouvait à côté de Malefoy.
Emerald posa son sac sur la table et commença à sortir son nécessaire à potions qui contenait le matériel et les ingrédients, puis posa son chaudron sur le réchaud éteint. Ce jour-là, ils apprenaient pour la première fois à préparer une potion de Ratatinage. Comme toujours, les instructions sur comment la préparer étaient au tableau.
Retenant un soupir pour ne pas s'attirer d'ennuis, Emerald sortit les ingrédients nécessaires et alluma son réchaud pour se mettre au travail. Avant de mettre les chenilles dans l'eau, il fallait qu'elle les coupe. Sans sa deuxième main pour tenir les petites bêtes séchées, ce serait une partie de plaisir…
Armée de son couteau, elle commença à sectionner doucement une première chenille morceaux par morceaux, mais elle devait bien l'admettre, en voulant être précise elle était affreusement lente, devant remettre la chenille en place après chaque coupe. Rogue ne disait rien en passant à côté d'elle, la regardant faire.
Sa chenille à moitié coupée disparut soudain de son champ de vision, tout comme les autres chenilles qu'elle avait sorties de son nécessaire à potions. Malefoy venait de toutes les prendre, et commençait à les couper finement et rapidement, avant de les lui rendre. Sans un mot, et sans la regarder une seule fois, le jeune homme en fit de même avec ses racines de marguerite et pela les figues sèches.
Emerald en était bouche-bée. Quelle mouche l'avait piqué pour qu'il soit soudainement aussi généreux ?
Malefoy lui rendit ses ingrédients pour recommencer à travailler sur sa propre potion. Elle lui souffla un remerciement poli et se mit au travail à son tour, suivant les instructions comme s'il s'agissait d'une recette de cuisine.
Un peu plus loin, Neville Londubat avait des ennuis, comme toujours pendant les cours de Rogue qu'il redoutait par-dessus tout. Sa potion qui aurait dû être vert clair était devenue…
- Orange, Londubat, lança Rogue en plongeant une louche dans le chaudron pour montrer la couleur du liquide à toute la classe. Orange ! Sera-t-il jamais possible de faire entrer quelque chose sous votre crâne épais, Londubat ? Vous n'écoutiez pas quand j'ai dit qu'il suffisait d'un seul foie de rat ? Comment faut-il s'y prendre pour vous faire comprendre quoi que ce soit, Londubat ?
Neville, rouge et tremblant, semblait au bord des larmes. En temps normal, Emerald serait intervenue, mais elle n'avait pas oublié que Londubat était celui qui avait informé tout le château de tous les détails de ce qu'il s'était passé dans le train avec les Détraqueurs.
- Monsieur, s'il vous plaît, dit alors Hermione, je pourrais peut-être aider Neville ?
- Miss Granger, je ne crois pas vous avoir demandé de faire votre intéressante, répliqua Rogue d'un ton glacial.
Hermione devint aussi rouge que Neville.
- Londubat, poursuivit Rogue, à la fin du cours, nous ferons avaler quelques gouttes de cette potion à votre crapaud et nous verrons ce qui se passera. Voilà qui va peut-être vous encourager à la préparer convenablement ?
Rogue s'éloigna, laissant Neville tremblant d'inquiétude. Emerald retourna à sa propre potion et fut satisfaite après encore une quinzaine de minutes, quand elle vit qu'elle avait obtenu une belle couleur verte, signe, d'après les instructions, que la potion était terminée et préparée correctement.
- Vous devriez avoir fini de mélanger vos ingrédients, maintenant. Il faut laisser la potion chauffer longtemps avant de la boire. Laissez-la infuser, ensuite nous essaierons celle de Londubat...
Crabbe et Goyle éclatèrent de rire en regardant Neville qui remuait fébrilement sa potion. La demoiselle rangea dans son sac son nécessaire à potions après l'avoir refermé, puis alla jusqu'à l'évier pour laver son couteau à lame d'argent. Harry et Ron s'y trouvaient déjà et le Survivant nettoya la lame pour elle, lui faisant lever les yeux au ciel.
La fin du cours approchait et Rogue s'avança vers Neville, recroquevillé près de son chaudron.
- Venez tous voir ce qui va arriver au crapaud de Londubat, dit Rogue, les yeux étincelants. S'il a réussi à fabriquer une potion de Ratatinage, le crapaud va rapetisser jusqu'à redevenir un têtard. Mais si, comme je m'y attends, il a commis une erreur, l'animal sera empoisonné.
Les élèves de Gryffondor regardaient avec appréhension, mais ceux de Serpentard paraissaient très excités. Emerald, elle, se demandait si elle devait porter plainte auprès du professeur Dumbledore, si l'un de ses professeurs tuait l'animal de compagnie d'un élève. Elle savait que si Rogue avait le malheur de s'en prendre à Hel, elle serait la première à lui arracher les yeux.
Rogue prit Trevor le crapaud dans sa main gauche, plongea une petite louche dans la potion qui était devenue verte et en fit couler quelques gouttes dans la gueule du crapaud.
Il y eut un moment de silence, puis un petit bruit sec. Trevor s'était transformé en un têtard qui frétillait dans la paume de Rogue. Les Gryffondor applaudirent à tout rompre. Rogue, visiblement contrarié, tira de sa poche un flacon et fit couler quelques gouttes de son contenu sur Trevor qui reprit aussitôt sa forme de crapaud adulte.
- J'enlève cinq points à Gryffondor, dit Rogue, effaçant d'un coup les sourires de Harry et de ses camarades. Je vous avais interdit de l'aider, Miss Granger. Le cours est terminé.
Les élèves sortirent de la classe, Harry, Ron et Hermione remontèrent les marches qui menaient dans leur tour sans l'attendre, alors Emerald se contenta de se diriger vers la Grande Salle pour aller manger.
Le professeur Lupin n'était pas là lorsque Emerald et le trio de Gryffondor arrivèrent à leur premier cours de Défense contre les forces du Mal. Tout comme les Soins aux Créatures magiques et les Potions, c'était un cours qu'ils avaient en commun. Ils s'installèrent dans la classe, sortirent leurs affaires et commençaient à bavarder de choses et d'autres lorsqu'il apparut enfin.
Lupin eut un vague sourire et posa son cartable râpé sur le bureau. Il paraissait aussi miteux qu'à l'ordinaire, mais il avait l'air en meilleure santé, comme s'il avait fait quelques bons repas.
- Bonjour, dit-il. Vous voudrez bien s'il vous plaît remettre vos livres dans vos sacs. Aujourd'hui, nous allons faire des travaux pratiques. Vous n'aurez besoin que de vos baguettes magiques.
Les élèves échangèrent des regards intrigués et rangèrent leurs livres. Ils n'avaient encore jamais eu de séance de travaux pratiques en cours de Défense contre les forces du Mal, à part un épisode mémorable l'année précédente, quand leur ancien professeur avait lâché des lutins dans la classe. Emerald n'oublierait jamais les lutins de Cornouailles.
Néanmoins ce professeur là semblait bien plus compétent et bien moins centré sur lui-même. Avec un peu de chance, ce ne serait pas un fiasco.
- Bien, maintenant, suivez-moi, s'il vous plaît, dit le professeur Lupin.
Déconcertés, mais intéressés, les élèves lui emboîtèrent le pas. Lupin les fit sortir de la classe et les mena le long du couloir désert où ils croisèrent Peeves, l'esprit frappeur, occupé à boucher le trou d'une serrure avec du chewing-gum. Lorsque le professeur Lupin ne fut plus qu'à un mètre de lui, Peeves se mit à chantonner:
- Lupin le turlupin zinzin ! Zinzin Lupin le turlupin...
Si insolent et incontrôlable qu'il fût, Peeves manifestait habituellement un certain respect pour les professeurs. Les élèves se tournèrent vers Lupin pour voir comment il allait réagir. À leur grande surprise, il conserva son sourire.
- Si j'étais toi, Peeves, j'enlèverais ce chewing-gum de la serrure, dit-il d'un ton joyeux. Rusard sera furieux s'il n'arrive plus à ouvrir son placard à balais.
Rusard était le concierge de Poudlard. C'était un sorcier dépourvu de pouvoirs magiques, un cracmol. Il était hargneux et menait une guerre sans merci contre les élèves et également contre Peeves. Ce dernier ne tint cependant aucun compte de la remarque du professeur à qui il adressa pour toute réponse un bruit sonore et incongru.
Le professeur Lupin poussa un faible soupir et sortit sa baguette magique.
- Voici un sortilège qui peut se révéler utile, dit-il à ses élèves. Regardez bien.
Il leva sa baguette qu'il pointa vers Peeves en lançant:
- Waddiwas !
Avec la force d'une balle de fusil, la boule de chewing-gum sauta du trou de la serrure et alla s'enfoncer dans la narine gauche de Peeves qui fit volte-face et fila dans les airs en poussant des jurons.
- Magnifique ! s'exclama Dean Thomas, émerveillé.
- Merci, Dean, répondit le professeur Lupin. Allons-y, maintenant.
Ils poursuivirent leur chemin. Il y avait à présent du respect dans le regard que posaient les élèves sur leur professeur aux vêtements miteux. Lupin les emmena dans un autre couloir et s'arrêta devant la porte de la salle des professeurs.
- Entrez, s'il vous plaît, dit-il en ouvrant la porte.
Dans la longue salle lambrissée, remplie de chaises et de fauteuils dépareillés, il n'y avait qu'un seul professeur. C'était Rogue. Assis dans un fauteuil bas, il regarda les élèves entrer. Ses yeux étincelaient et sa bouche s'étira en un ricanement mauvais. Le professeur Lupin pénétra à son tour dans la salle et referma la porte derrière lui.
- Ne fermez pas, Lupin, dit Rogue. Je préfère ne pas voir ça.
Il se leva et passa devant les élèves, les pans de sa longue robe noire tourbillonnant derrière lui. Lorsqu'il fut sur le seuil de la porte, il fit volte-face et dit:
- On ne vous a peut-être pas averti, Lupin, mais il y a dans cette classe un nommé Neville Londubat et je vous conseille vivement de lui épargner tout exercice difficile. Sauf si Miss Granger est là pour lui souffler ce qu'il faut faire.
Neville devint écarlate. Harry lança à Rogue un regard noir. Il était suffisamment pénible qu'il s'acharne sur Neville dans ses propres cours, ce n'était pas la peine qu'il le ridiculise devant d'autres professeurs.
Lupin haussa les sourcils.
- J'espérais que Neville m'aiderait à réaliser la première partie de l'expérience, dit-il, et je suis sûr qu'il s'en tirera à merveille.
Le visage de Neville devint encore plus rouge. Quant à Emerald, cette simple phrase de la part de Lupin l'éleva au rang de professeur respectable… du moins pour le moment. Rogue eut un rictus méprisant, mais il n'ajouta rien et sortit en refermant la porte avec un claquement sec.
Lupin fit signe aux élèves d'avancer dans le fond de la salle où il n'y avait qu'une vieille penderie qui servait à ranger les robes des professeurs. Lorsqu'il passa devant la penderie, elle se mit à trembler avec un grand bruit.
- Ne vous inquiétez pas, dit Lupin d'une voix rassurante en voyant quelques élèves faire un bond en arrière. Il y a un épouvantard, là-dedans.
La grande majorité de la classe semblait convaincue que c'était précisément une raison de s'inquiéter. Neville regarda le professeur d'un air terrifié et Seamus Finnigan contempla avec appréhension la poignée de la porte qui s'était mise à s'agiter.
- Les épouvantards aiment les endroits sombres et confinés, dit le professeur. Les armoires, les penderies, les espaces sous les lits, les placards sous les éviers... Un jour, j'en ai vu un qui s'était installé dans une vieille horloge de grand-mère. Celui-ci est arrivé hier après-midi et j'ai demandé au directeur l'autorisation d'en profiter pour faire une séance de travaux pratiques. La première question que nous devons nous poser c'est: « Qu'est-ce qu'un épouvantard ?»
Hermione leva aussitôt la main.
- C'est une créature qui change d'aspect à volonté en prenant toujours la forme la plus terrifiante possible.
- Je n'aurais pas pu donner une meilleure définition, approuva le professeur Lupin.
Hermione rayonnait.
- Ainsi donc, l'épouvantard qui s'est installé dans cette penderie n'a encore pris aucune forme. Il ne sait pas encore ce qui pourrait faire peur à la première personne qui se présentera de l'autre côté de la porte. Nul ne peut dire à quoi ressemble un épouvantard quand il est tout seul mais, lorsque je le laisserai sortir, il prendra immédiatement la forme qui fera le plus peur à chacun d'entre nous. Ce qui signifie que nous avons un énorme avantage sur lui. Pouvez-vous me dire lequel, Harry ?
Essayant de ne pas prêter attention à Hermione qui s'était dressée sur la pointe des pieds en levant le doigt vers le plafond, Harry tenta une réponse.
- Étant donné que nous sommes nombreux, il ne saura pas quelle forme prendre pour faire peur à tout le monde en même temps, dit-il.
- Exactement, approuva le professeur Lupin tandis qu'Hermione, déçue, baissait la main. Il vaut toujours mieux se trouver en compagnie de quelqu'un quand on a affaire à un épouvantard. Car alors, il ne sait plus quoi faire. Sous quelle forme apparaître ? Un cadavre sans tête ou une limace anthropophage ? Un jour, j'ai vu un épouvantard commettre une erreur. Il a essayé de faire peur à deux personnes à la fois et il s'est transformé en une demi-limace, ce qui n'avait rien de très effrayant. Il existe un moyen très simple de se débarrasser d'un épouvantard, mais qui exige une grande concentration mentale. Pour le neutraliser, il suffit en effet d'éclater de rire. Ce qu'il faut faire, c'est l'obliger à prendre une forme que vous trouvez désopilante. Pour commencer, nous allons nous exercer sans baguette magique. Répétez après moi... Riddikulus !
- Riddikulus, répéta le chœur des élèves.
- Très bien, très bien, mais ça, c'était le plus facile. Car le mot seul ne suffit pas. Et c'est là que vous allez intervenir, Neville.
La penderie se mit à trembler à nouveau, mais moins que Neville qui s'avança comme s'il allait à l'échafaud. Les Serpentards ricanaient à l'arrière de la salle.
- Très bien, Neville, dit le professeur. Pour commencer, quelle est la chose qui vous fait le plus peur au monde ?
Les lèvres de Neville remuèrent mais aucun son n'en sortit.
- Désolé, je n'ai pas compris ce que vous m'avez dit, lança Lupin d'un ton joyeux.
Neville jeta un coup d'oeil affolé autour de lui, comme s'il implorait de l'aide, puis il dit dans un souffle:
- Le professeur Rogue.
Il y eut un grand éclat de rire. Neville lui-même eut un sourire d'excuse. Lupin, lui, avait l'air songeur.
- Le professeur Rogue... Mmmmmh... Neville, vous habitez chez votre grand-mère, je crois ?
- Heu... oui, répondit Neville, mal à l'aise. Et je ne voudrais pas non plus que l'épouvantard prenne son aspect...
- Non, non, vous ne m'avez pas compris, dit le professeur Lupin avec un sourire. Pouvez-vous nous dire comment votre grand-mère s'habille généralement ?
Neville parut surpris.
- Heu... elle porte toujours un grand chapeau avec un vautour empaillé. Et une longue robe... verte, le plus souvent... avec parfois une étole de renard.
- Est-ce qu'elle a un sac à main ? demanda Lupin.
- Oui, un grand sac rouge, dit Neville.
- Parfait. Maintenant, pourriez-vous vous représenter ces vêtements très précisément, Neville ? Pouvez-vous les voir dans votre tête ?
- Oui, répondit Neville d'une voix mal assurée, en se demandant ce qui l'attendait.
- Lorsque l'épouvantard jaillira de cette penderie et vous verra devant lui, Neville, il prendra instantanément la forme du professeur Rogue, dit Lupin. À ce moment-là, vous lèverez votre baguette magique, comme ceci, et vous crierez: « Riddikulus » en pensant très fort aux vêtements de votre grand-mère. Si tout se passe bien, l'épouvantard, qui aura pris l'apparence du professeur Rogue, se retrouvera affublé d'un chapeau à vautour, d'une robe verte et d'un grand sac rouge.
À nouveau, les élèves éclatèrent de rire et la penderie trembla plus violemment que jamais. Emerald elle-même ne put s'empêcher un sourire amusé à l'image mentale.
- Si Neville réussit, il est probable que l'épouvantard s'intéressera à chacun d'entre nous à tour de rôle, poursuivit Lupin. Je voudrais donc que chacun de vous réfléchisse à ce qui lui fait le plus peur en imaginant le moyen de le transformer en quelque chose de comique...
Un grand silence s'installa. Emerald réfléchit... Qu'est-ce qui lui faisait le plus peur au monde ? Elle réfléchit, réfléchit encore pendant quelques minutes, mais rien ne lui vint à l'esprit. Peut-être…
Une main luisante, putréfiée, se glissant sous une cape noire... Une longue respiration qui ressemblait à un râle... Et puis un froid si pénétrant qu'elle avait l'impression de se noyer dans une eau glacée…
Oui, son expérience avec le Détraqueur avait été l'une des pires choses qu'elle n'ait jamais vécu. C'était probablement ça dont elle avait le plus peur, au moins en ce moment. La demoiselle réprima un frisson désagréable à la pensée de l'horrible créature.
- Tout le monde est prêt ? demanda le professeur Lupin.
Non, Emerald ne l'était pas. Elle n'avait absolument aucune idée de comment rendre un Détraqueur drôle.
- Neville, vos camarades vont reculer pour vous laisser le champ libre, d'accord ? dit Lupin. Je vous appellerai ensuite un par un...
Les autres élèves reculèrent vers le mur du fond, laissant Neville seul devant la penderie. Il avait le teint pâle et semblait terrorisé, mais il avait remonté les manches de sa robe de sorcier et tenait sa baguette prête.
- Attention, Neville, je compte jusqu'à trois, dit le professeur Lupin qui pointait sa propre baguette magique sur la poignée de la porte de la penderie. Un... Deux... Trois... C'est parti !
Un bouquet d'étincelles, jaillit de l'extrémité de la baguette de Lupin, vint frapper la poignée de la porte qui s'ouvrit brusquement. Le nez crochu, l'air menaçant, le professeur Rogue sortit aussitôt de la penderie en fixant Neville d'un regard flamboyant.
Neville recula d'un pas, sa baguette brandie, et remua les lèvres sans parvenir à prononcer la moindre parole. Rogue s'avança vers lui en cherchant sa baguette magique dans une poche de sa robe de sorcier.
- R... R... Riddikulus ! dit Neville d'une petite voix aiguë.
Il y eut alors un bruit semblable à un claquement de fouet. Rogue trébucha et se retrouva soudain avec une longue robe ornée de dentelles, un grand chapeau surmonté d'un vautour empaillé mangé aux mites et un énorme sac cramoisi qu'il tenait à la main.
Un grand éclat de rire retentit dans la salle. L'épouvantard hésita, visiblement déconcerté, et le professeur Lupin appela alors:
- Parvati ! À vous !
Parvati Patil, une fille indienne de Gryffondor, s'approcha, l'air décidé. Rogue se tourna vers elle, il y eut un nouveau claquement et une momie enveloppée de bandelettes ensanglantées apparut à sa place. La momie au visage aveugle s'avança lentement vers Parvati en traînant les pieds, elle leva ses bras raides et...
- Riddikulus ! s'exclama Parvati.
Une des bandelettes tomba alors par terre et la momie se prit les pieds dedans. Déséquilibrée, elle tomba en avant et sa tête se détacha sous le choc en roulant par terre.
- Seamus, à vous ! lança le professeur Lupin.
Seamus Finnigan se précipita.
Clac ! La momie laissa place à un être verdâtre et squelettique. La créature ouvrit ce qui lui tenait lieu de bouche et poussa une longue plainte stridente qui n'avait rien d'humain.
- Riddikulus ! s'écria Seamus.
Le spectre porta aussitôt les mains à sa gorge: il était devenu aphone. Emerald regardait les élèves autour d'elle, elle n'arrivait pas à comprendre pourquoi ils riaient autant.
Clac ! Le spectre se transforma en un gros rat qui se mit à courir après sa queue, puis en un serpent à sonnette, puis en un œil gigantesque injecté de sang.
- Il ne sait plus où il en est ! s'écria Lupin. On y arrive ! Dean !
Clac ! L'œil se métamorphosa en une main coupée qui rampait sur le sol comme un crabe.
- Riddikulus ! lança Dean.
Et la main se retrouva prise dans un piège à souris.
- Excellent ! À vous, Ron !
Clac ! Des hurlements retentirent. Une araignée géante d'un mètre quatre-vingts de haut, couverte de poils, s'avança vers Ronald en faisant cliqueter ses grosses pinces menaçantes. Pendant un instant, Emerald crut que Ron était paralysé de terreur, mais...
- Riddikulus ! hurla-t-il.
Les pattes de l'araignée disparurent aussitôt et l'animal se mit à tourner plusieurs fois sur lui-même comme un tonneau avant de s'arrêter enfin devant Emerald qui s'était retrouvée à l'avant sans le réaliser. La demoiselle leva sa baguette, continuant de réfléchir à toute vitesse sur la façon dont elle pouvait rendre un Détraqueur drôle.
Clac !
Le silence tomba sur la salle alors que la baguette d'Emerald manqua de lui échapper des mains. Ce n'était pas du tout un Détraqueur. Neely Edath lui faisait face, d'apparence calme pour quiconque ne le connaîtrait pas.
Néanmoins la façon dont les commissures de ses lèvres étaient relevées et ses yeux plissés lui dit tout ce qu'elle avait besoin de savoir. Il était furieux, et c'était après elle qu'il en avait.
Pourquoi son père était-il apparu ? Elle n'en avait pas peur ! Les Détraqueurs étaient bien pires !
L'homme avait les mains jointes dans son dos, regardant de haut la demoiselle qui déglutit, la main tremblante alors qu'elle serrait sa baguette de toutes ses forces.
Il s'avança d'un pas et Emerald tressaillit violemment, les yeux écarquillés.
- R… Riddikulus… tenta la jeune fille.
Mais rien ne se produisit. Son cerveau était complètement vide de toute pensée positive, et encore moins amusante. De derrière son dos, il sortit un scalpel et une vieille lanterne en verre et en métal.
La baguette d'Emerald tomba à terre.
- Ici ! cria le professeur Lupin en se précipitant.
Clac !
L'homme se volatilisa. La Serpentard sursauta quand Harry posa une main sur son épaule d'un air inquiet. Elle se dégagea brutalement et ramassa sa baguette avant de sortir de la classe en courant.
