Heya ! On est pas le 15 du mois !
Navrée, je vais être honnête, j'ai totalement zappé de poster mes chapitres, mais pour me faire pardonner (et parce que j'ai envie de faire plaisir aux gens pour mon anniversaire) je vous en offre deux aujourd'hui à la place !
Merci infiniment à Zialema, Andromeda, Nitroshield, Angelnyan, une certaine plante en pot et une citrouille de faire partie de ma vie et de m'encourager quand j'en ai besoin, je vous dédie cette journée !
Merci également à prikolist098 pour le follow-fav, bienvenue dans la bande !
Sur ce, je vous souhaite à tous une bonne lecture~~!
Bien qu'avec son emploi du temps chargé Emerald était toujours dans ses devoirs, elle avait pris la décision de garder une place dans la semaine pour continuer à travailler sur la défense de Hagrid pour le tribunal. C'est donc à la bibliothèque, plongée dans la retranscription d'une affaire de 1665 que Harry la trouva.
- Euh… salut, fit-il avec un certain embarras.
- Bonjour Harry, répondit la demoiselle d'un ton faussement désinvolte.
Le Survivant ne lui avait pas reparlé depuis leur différend de la veille au sujet du baiser du Détraqueur. Comme il ne disait rien, elle reprit sa lecture où elle en était et nota les éléments de l'affaire qui pouvaient être intéressants. Pendant quelques minutes, ils restèrent en silence.
- Par rapport à hier soir… fit soudain Harry. J'avoue que je me suis peut-être laissé emporter.
- Oui, sans aucun doute, répondit-elle calmement.
- J'ai réfléchi à ce que tu m'as dit, et je sais que c'est pas… une bonne chose, de vouloir que quelqu'un se fasse aspirer son âme.
Emerald poussa un soupir et posa sa plume pour regarder le jeune homme.
- Harry, je m'empêche involontairement de créer un patronus à cause de la colère que je ressens pour mon père. Je sais ce qui est arrivé à cause de Black. Je comprends. Je n'approuve pas, mais je comprends.
- D'accord… fit Harry en hochant lentement la tête.
La demoiselle revint à la retranscription de son affaire et recommença à noter les points d'argumentation importants.
- Pattenrond a mangé Croûtard, dit soudain le jeune homme.
Pauvre bête. Le rat avait beau avoir l'air mourant, c'était tout de même une fin cruelle, mais au moins ses souffrances étaient terminées. Emerald s'arrêta net, avant de pousser un nouveau soupir.
- J'imagine que la guerre entre Ronald et Hermione n'est pas prête de s'arrêter…
Étant donné le fiasco qu'avait été le dernier match, Emerald n'assista pas à la rencontre entre Gryffondor et Serdaigle. Elle passa le match dans la bibliothèque à faire ses devoirs et continuer les recherches sur les procès d'hippogriffes. La plupart des conclusions à toutes ces affaires semblaient mal finir pour les créatures, mais elle ne se décourageait pas. Elle avait donné sa parole à Hagrid qu'elle ne laisserait pas Buck se faire tuer.
En fait, elle avait déjà plusieurs plans en tête pour faire ravaler sa plainte à Lucius Malefoy. Qu'il ait su ou non quel élève de Serpentard avait été blessé, elle allait lui faire regretter que ce soit tombé sur elle.
Quand elle alla dîner le soir, elle comprit très vite que les Gryffondor avaient remporté la victoire. Il n'y en avait pas un seul dans la Grande Salle, mais la tête d'enterrement des Serdaigle et le fait que le professeur McGonagall rayonnait lui disait ce qu'elle avait besoin de savoir.
Dès le lendemain matin, une rumeur inquiétante se mit à courir. Sirius Black avait réussi à entrer dans les dortoirs des Gryffondor et avait bien failli tuer Ronald Weasley. Elle n'eut même pas le temps de trouver le trio pour avoir confirmation, car les mesures de sécurité avaient été renforcées dans toute l'école.
Le professeur Flitwick était en train d'ensorceler la porte d'entrée à l'aide d'une grande photo de Sirius Black, pour qu'elle puisse le reconnaître et rester solidement fermée à son approche. Rusard arpentait les couloirs en bouchant systématiquement les fissures, lézardes et autres trous de souris.
La grosse dame avait repris sa place après le renvoi du portrait qui la remplaçait et avait laissé entrer Black. Elle avait été restaurée d'une main experte mais elle restait très inquiète et n'avait accepté de reprendre son poste qu'à la condition de bénéficier d'une protection spéciale. Une escouade de trolls à la mine revêche avait été engagée pour la protéger. Ils faisaient les cent pas dans le couloir, l'air menaçant, en échangeant quelques grognements tandis qu'ils comparaient la taille de leurs massues.
En une nuit, Ronald était devenu une célébrité. Pour la première fois de sa vie, on lui accordait plus d'attention qu'à Harry et, de toute évidence, il en était enchanté. Quand Emerald retrouva enfin les garçons, il était en train de raconter l'histoire à un groupe de filles de Deuxième année, avec un grand luxe de détails.
- ...J'étais endormi, expliquait-il. Et j'ai entendu un bruit de tissu qu'on déchirait. Au début, j'ai cru que j'avais rêvé. Et puis il y a eu un courant d'air... Alors, j'ai tourné la tête et j'ai vu qu'un des rideaux de mon baldaquin avait été arraché... Et là-dessus, je l'ai vu debout à côté de mon lit… Il avait l'air d'un squelette avec des longs cheveux dégoûtants... Il tenait un immense couteau qui devait faire dans les trente centimètres... Il m'a regardé, je l'ai regardé et puis j'ai crié et là, il s'est enfui.
- Je me demande bien pourquoi, ajouta Ron à l'adresse de Harry lorsque son auditoire se fut dispersé. Pourquoi donc s'est-il enfui ?
- Bonne question, fit Emerald en approchant enfin des garçons. Je me demande aussi pourquoi est-ce que c'est vous qu'il a pris pour cible.
- Il a dû se tromper de lit, fit le rouquin.
La demoiselle afficha un air sceptique.
- Quoi ?
- Les valises, Ronald, répondit-elle. Si votre dortoir est organisé comme le mien, vos valises sont rangées au pied de vos lits.
- Oui, et alors ? Qu'est-ce que ça change ? fit Ron, un peu perdu.
- Vos initiales sont dessus. Et à moins que je n'ai rien compris à l'alphabet, je pense que Sirius Black aurait opté pour "H.P." au lieu de "R.W.".
Les garçons échangèrent un regard.
- Qu'est-ce que tu essaies de dire ? demanda Harry, tout aussi perplexe que son ami.
- Qu'il a délibérément choisi le lit de Ronald, répondit Emerald. Et de ce que tout le monde raconte à son sujet, si vous êtes toujours en vie, c'est qu'il l'a voulu.
La conclusion de la Serpentard jeta un froid sur le trio. La perspective qu'elle puisse avoir raison et que Sirius Black ait délibérément ciblé, puis épargné Ron était plus qu'inquiétante.
Deux jours après l'intrusion de Black, Neville Londubat, qui était celui qui avait perdu la liste de mots de passe dont Black s'était servi pour son intrusion, reçut la pire lettre qu'un élève de Poudlard puisse recevoir au petit déjeuner : une Beuglante.
Ce jour-là, lorsque les hiboux de l'école entrèrent dans la Grande Salle pour apporter le courrier, Neville faillit s'étrangler en voyant tomber devant lui une enveloppe rouge vif.
- Dépêche-toi de sortir, Neville, conseilla Ron.
Le jeune homme ne se le fit pas répéter deux fois: il prit l'enveloppe en la tenant à bout de bras comme s'il s'était agi d'une bombe et courut à toutes jambes hors de la salle, sous les rires des élèves de Serpentard. La Beuglante explosa dans le hall d'entrée: la voix d'une femme âgée, probablement la grand-mère de Neville, amplifiée par magie à un niveau sonore cent fois supérieur à ce qu'elle était d'habitude, se mit à hurler qu'il avait jeté la honte sur toute la famille.
Emerald revint bien vite à son occupation, à savoir donner à Hel une friandise et la câliner. Harry, lui, était tellement absorbé par ce qu'il se passait du côté de Neville qu'il ne vit pas tout de suite que lui aussi avait reçu une lettre. Il fallut qu'Hedwige lui mordille le poignet pour qu'il la remarque enfin.
- Aïe ! Oh, merci, Hedwige.
Harry ouvrit l'enveloppe pendant qu'Hedwige mangeait quelques corn flakes dans l'assiette de Neville. Dans l'enveloppe, il y avait un petit mot:
"Chers Harry, Ron et Emerald,
Que diriez-vous de venir boire une tasse de thé chez moi vers six heures ? Je viendrai vous chercher au château.
ATTENDEZ-MOI DANS LE HALL D'ENTRÉE, VOUS N'ÊTES PAS AUTORISÉS À SORTIR TOUT SEULS.
Amitiés,
Hagrid"
- Il veut sans doute que je lui raconte mon histoire ! dit Ron.
Emerald en doutait, mais après tout, si ça lui faisait plaisir…
À six heures, ce soir-là, les jeunes quittèrent la bibliothèque et descendirent dans le hall d'entrée. Hagrid les attendait déjà.
- Alors, Hagrid, dit Ron, j'imagine que vous voulez savoir ce qui s'est passé l'autre nuit ?
- Je suis déjà au courant de tout, répondit Hagrid en les emmenant dehors.
- Ah, bon, dit Ron, un peu déçu.
La première chose qu'ils virent en entrant dans la cabane de Hagrid, ce fut Buck qui était étendu sur le couvre-lit en patchwork. Ses ailes immenses repliées contre son corps, il se délectait d'un plat de musaraignes mortes. Accrochée à la porte de l'armoire, il y avait un gigantesque costume marron et une horrible cravate jaune et orange accrochés à la porte de l'armoire.
- Qu'est-ce que c'est que ça ? demanda Harry.
- C'est pour mon audition devant la Commission d'Examen des Créatures dangereuses, répondit Hagrid. Nous sommes convoqués vendredi. On ira à Londres ensemble, tous les deux. J'ai réservé deux lits dans le Magicobus...
- Vous avez demandé au professeur Dumbledore pour mon autorisation de vous accompagner ? fit Emerald.
- Je lui en ai parlé ce matin, il doit me donner sa réponse.
La demoiselle hocha la tête.
- Il faut que je vous parle de quelque chose, leur dit Hagrid en leur versant du thé.
Son ton était d'une gravité inhabituelle.
- De quoi ? demanda Harry.
- D'Hermione, dit Hagrid.
- Qu'est-ce qu'elle a ?
- Elle va mal, voilà ce qu'elle a. Elle est venue me voir souvent depuis Noël. Elle se sentait seule. D'abord, vous ne lui avez plus parlé à cause de l'Éclair de Feu, ensuite vous ne lui avez plus parlé parce que son chat...
- ...a mangé Croûtard ! acheva Ron d'un ton furieux.
- ...parce que son chat a agi comme tous les chats, poursuivit Hagrid sans tenir compte de l'interruption. Elle a souvent pleuré, si vous voulez savoir. Elle traverse une mauvaise passe en ce moment. À mon avis, elle a vu trop grand. Elle travaille trop. Mais elle a quand même trouvé le temps de m'aider à préparer la défense de Buck... Elle m'a trouvé des choses très utiles... Je crois qu'il a une bonne chance de s'en tirer, maintenant…
Emerald fronça les sourcils. Pourtant Hermione et elle se retrouvaient régulièrement à la bibliothèque pour préparer la défense de Buck, mais la brunette ne lui avait jamais parlé de tout ça…
- Nous aussi, nous aurions bien aimé vous aider, Hagrid... Je suis désolé... dit Harry avec maladresse.
- Je ne vous en veux pas, répondit Hagrid. Dieu sait que vous avez eu suffisamment à faire. J'ai vu les séances d'entraînement de Quidditch, jour et nuit... Mais ce que je voulais vous dire, c'est que je croyais l'amitié plus importante pour vous qu'un balai ou un rat, voilà tout.
Harry et Ron échangèrent des regards gênés.
- Elle était vraiment bouleversée quand Black a failli te poignarder, Ron. Elle a du coeur, Hermione, croyez-moi... Et vous deux qui refusez de lui parler...
- Si elle se débarrassait de son chat, je recommencerais à lui parler, dit Ron avec colère. Mais elle y tient, à cet animal ! Elle ne supporte pas qu'on dise un mot contre lui, et pourtant, il est complètement fou !
- Parfois, les gens sont un peu stupides avec leurs animaux, dit Hagrid avec sagesse.
Derrière lui, Buck recracha quelques os de musaraigne sur l'oreiller.
La conversation s'orienta ensuite sur les chances de Gryffondor de remporter la coupe. Puis, à neuf heures, Hagrid les raccompagna au château.
Le jeudi soir, après la Défense contre les Forces du Mal, Emerald prévint le professeur Lupin qu'elle ne pourrait pas assister au cours de défense contre les Détraqueurs. L'autorisation de la main de Dumbledore lui était parvenue le matin-même, elle allait donc accompagner Hagrid jusqu'à Londres et assister au procès avec lui.
Avec son sac à dos, elle prit de quoi avoir l'air présentable devant le conseil d'administration de l'école, et rejoignit la grande salle pour prendre le dîner avec les Gryffondor. Elle prévint les garçons qu'elle partait et ne reviendrait probablement que le vendredi soir grand maximum, puis alla voir Hermione qui était seule.
- Bonsoir Hermione.
- Oh, bonsoir Emerald… Alors, tu pars ce soir ?
- Oui. Je suis prête à affronter le conseil. Je dois rejoindre Hagrid dans une heure devant sa cabane, donc ça me laisse le temps de manger.
La brunette eut l'air partagée entre la gêne et la reconnaissance alors que la Serpentard s'installait à côté d'elle et se mettait à remplir son assiette.
- Je ne savais pas que tu avais compris pour le professeur Lupin… souffla la Gryffondor.
- Je ne suis pas une idiote. Mais je n'ai pas non plus reproché aux autres de ne pas avoir compris. Sa situation ne nous regarde pas.
Hermione s'empourpra honteusement.
- Tu as raison.
- Faire une erreur arrive à tout le monde, éluda Emerald. Tant que vous faites de votre mieux pour ne plus la reproduire, alors vous n'avez pas à vous en vouloir. Ce n'est pas comme si vous l'aviez clairement dit ou insinué.
Elle jeta un rapide regard au professeur Rogue qui était en grande conversation avec le professeur Flitwick.
Le reste du repas se passa tranquillement, les filles restaient en grande partie silencieuses. Une fois qu'Emerald eut fini de manger, elle se leva, salua Hermione, et sortit de la Grande Salle avec son sac sur l'épaule.
- Te voilà juste à temps ! fit Hagrid quand elle arriva devant sa cabane.
Buck attendait sagement à côté du géant, un collier de cuir autour du cou, relié à une chaîne que tenait Hagrid. Emerald s'inclina devant la créature qui lui rendit le geste. Le garde-chasse se mit alors en route pour les escorter hors du parc jusqu'à Pré-au-Lard, où il demanda à la demoiselle de lever sa baguette.
La Serpentard retint une grimace à la perspective de monter à bord du Magicobus, mais ce n'était pas comme si elle avait le choix si elle voulait s'assurer de l'acquittement de Buck. Le bus à impériale apparut bientôt, manquant de la renverser si Hagrid ne l'avait pas tirée en arrière juste à temps.
Stan Rocade apparut alors, avec son visage boutonneux bien reconnaissable et son uniforme mauve criard.
- Bienvenue à bord du Magicobus, transport d'urgence pour sorcières et sorciers en perdition. Faites un signe avec votre baguette magique et montez, montez, nous vous emmènerons où vous voudrez. Je suis Stan Rocade, et je serai votre contrôleur pendant ce voyage.
Le jeune adulte rangea son papier pour voir ses clients et haussa les sourcils en voyant l'hippogriffe.
- Euh… Il va monter avec vous ? demanda-t-il.
- Oui, répondit Hagrid. J'ai réservé trois lits, il ne prendra pas trop de place.
- Euh…
- Tant que vous ne l'insultez pas, il ne fera rien qui ne vous apporte des ennuis, intervint Emerald.
Le contrôleur posa alors les yeux sur la demoiselle et eut l'air d'avoir une réalisation.
- Je te connais, toi !
- J'ai pris le Magicobus il y a presque deux ans, oui, mais encore ? fit la Serpentard en levant les yeux au ciel.
Stan ne trouva rien d'autre à ajouter. Hagrid lui montra le papier violet qui attestait de sa réservation et le contrôleur les laissa monter avant de les guider jusqu'à leur lit. Emerald se dépêcha de caler son sac à dos et de monter sur le sien en s'accrochant aux draps avant que le véhicule ne démarre. Elle ne tenait pas à se retrouver clouée au sol à nouveau, merci bien.
Le voyage fut mouvementé et moins rapide que ce à quoi elle s'attendait. Elle eut même l'occasion de s'endormir et fut réveillée par Hagrid au petit matin pour lui dire qu'ils étaient arrivés. La demoiselle prit son sac pour descendre en essuyant ses yeux fatigués et suivit Hagrid jusqu'au Chaudron Baveur.
- L'audience est en début d'après-midi, on a le temps de se reposer et de se rafraîchir un peu, expliqua le géant.
Tom semblait ne pas vraiment faire attention à l'hippogriffe qui les accompagnait. Peut-être savait-il à l'avance qu'il serait là, après tout il semblait bien connaître le garde-chasse.
Emerald entra dans sa chambre en bâillant et passa immédiatement par la salle de bain pour se préparer et enfiler un uniforme propre et bien repassé. Après quoi, elle prit le petit déjeuner et passa le reste de la matinée à revoir ses notes.
Le moment venu, Hagrid commençait à montrer sa nervosité, multipliant les maladresses et de plus en plus pâle. Néanmoins il initia Emerald à la poudre de cheminette pour les emmener tous les trois au Ministère de la Magie. N'ayant jamais eu l'occasion d'y mettre les pieds, la jeune fille était curieuse et regardait de tous les côtés.
Ils se trouvaient à l'extrémité d'un hall gigantesque et somptueux dont le parquet de bois foncé était ciré à la perfection. Le plafond d'un bleu semblable aux plumes d'un paon était incrusté de symboles dorés et brillants qui ne cessaient de bouger et de se transformer, comme un immense tableau d'affichage céleste. De chaque côté, des lambris de bois sombre et luisant recouvraient les murs dans lesquels étaient aménagées de nombreuses cheminées aux manteaux dorés. Régulièrement, une sorcière ou un sorcier émergeait dans un bruissement discret d'une des cheminées situées sur la gauche. À droite, de courtes files se formaient devant chaque feu de bois, dans l'attente d'un départ.
Au milieu du hall s'élevait une fontaine. Des statues d'or plus grandes que nature occupaient le centre d'un bassin circulaire. La plus haute de toutes représentait un sorcier de noble apparence, sa baguette magique pointée vers le ciel. Il était entouré d'une sorcière d'une grande beauté, d'un centaure, d'un gobelin et d'un elfe de maison. Ces trois derniers contemplaient les deux humains avec adoration. Emerald eut une grimace. Apparemment, ce qui n'était pas un animal mais n'était pas non plus humain n'étaient pas très bien considérées par les sorciers… Pas étonnant que la majeure partie des procès contre les hippogriffes avaient très mal finis.
Des jets d'eau étincelants jaillissaient des baguettes magiques du sorcier et de la sorcière, de la flèche du centaure, du chapeau pointu du gobelin et des deux oreilles de l'elfe de maison. L'eau qui retombait dans le bassin produisait un clapotis régulier qui se mêlait aux craquements brusques des transplaneurs, et au martèlement des pas de centaines de personnes qui se dirigeaient vers deux grandes portes d'or, à l'autre bout du hall.
- Par ici, dit Hagrid d'une voix blanche.
Ils se mêlèrent à la foule qui, sans grande surprise, se sépara en deux sur leur passage en voyant le géant et l'hippogriffe. En passant devant la fontaine, Emerald vit des Noises et des Mornilles briller au fond du bassin. À côté, un petit écriteau noirci précisait :
"LES SOMMES RÉCOLTÉES DANS LA FONTAINE DE LA FRATERNITÉ MAGIQUE SERONT INTÉGRALEMENT VERSÉES À L'HÔPITAL STE MANGOUSTE."
Ils quittèrent le flot des employés qui se dirigeaient vers les portes d'or. À gauche, sous une pancarte qui indiquait « Sécurité », un sorcier mal rasé vêtu d'une robe bleue comme des plumes de paon était assis derrière un bureau. En les voyant approcher, il leva les yeux et posa La Gazette du sorcier qu'il était en train de lire.
- Nous venons pour une audience… fit le garde-chasse.
- Approchez-vous, répondit le sorcier d'une voix lasse.
Hagrid s'avança d'un pas. Le sorcier prit alors une longue tige dorée, mince et souple comme l'antenne radio d'une voiture, et la lui passa sur le corps, de haut en bas, d'avant en arrière, bien qu'il eut recours à un escabeau pour y parvenir. Il fit ensuite de même avec Emerald.
- Baguette magique, grommela le sorcier-vigile en tendant la main après avoir posé sa tige d'or.
La demoiselle lui donna sa baguette. Le sorcier la plaça sur un étrange instrument de cuivre en forme de balance à un seul plateau. L'appareil se mit à vibrer et une étroite bande de parchemin sortit d'une fente aménagée à sa base.
- Bois de pin, crin de Sombral, 21 centimètres 5, en usage depuis deux ans. C'est bien cela ?
- Oui, répondit calmement Emerald.
- Je garde ceci, dit le sorcier qui empala le morceau de parchemin sur une petite pointe de cuivre. Je vous rends ça, ajouta-t-il en rendant sa baguette à la jeune fille.
- Merci.
Hagrid les guida ensuite au travers du flot des sorcières et des sorciers qui franchissaient les portes d'or. Toujours en séparant la foule, ils se retrouvèrent de l'autre côté des portes qui menaient à un hall plus petit où une vingtaine d'ascenseurs s'alignaient derrière des grilles d'or ouvragées.
Dans un bruit de ferraille, un ascenseur s'arrêta devant eux ; la grille dorée coulissa et tous les trois entrèrent dans la cabine. Personne ne semblait vouloir monter avec eux, ce qui pouvait sans doute s'expliquer par le fait qu'entre Buck et Hagrid, Emerald avait à peine la place de tenir debout dans un coin. La grille se referma avec bruit et l'ascenseur monta lentement dans un cliquetis de chaînes. Une voix féminine s'éleva :
- Niveau sept, Département des jeux et sports magiques, Siège des ligues britanniques et irlandaises de Quidditch, Club officiel de Bavboules, Bureau des Brevets saugrenus.
L'ascenseur continua de monter.
- Niveau six, Département des transports magiques, Régie autonome des transports par cheminée, Service de régulation des balais, Office des Portoloins, Centre d'essai de transplanage.
Les portes s'ouvrirent et plusieurs avions en papier s'engouffrèrent dans la cabine. Emerald les regarda voler paresseusement au-dessus de sa tête. Ils étaient d'une couleur violette plutôt claire et portaient les mots « ministère de la Magie » inscrits sur leurs ailes. Tandis qu'ils poursuivaient leur ascension dans un cliquetis métallique, les avions tournoyèrent en battant des ailes autour de la lampe qui se balançait au plafond de la cabine.
- Niveau cinq, Département de la coopération magique internationale, Organisation internationale du commerce magique, Bureau international des lois magiques, Confédération internationale des sorciers, section britannique.
Lorsque les portes s'ouvrirent, deux avions s'envolèrent de l'ascenseur mais d'autres s'y engouffrèrent en si grand nombre que la lumière de la lampe s'obscurcissait par instants, masquée par leur vol incessant.
- Niveau quatre, Département de contrôle et de régulation des créatures magiques, sections des animaux, êtres et esprits, Bureau de liaison des gobelins, Agence de conseil contre les nuisibles.
- C'est là, dit Hagrid en sortant de l'ascenseur dont les portes s'ouvrirent.
Emerald le suivit, restant à côté de Buck. Ils marchaient dans un long, très haut et surtout très large couloir qui semblait à la taille idéale pour permettre à n'importe quelle créature de s'y déplacer. L'endroit était suspicieusement propre, il n'y avait que des traces de griffes ou de brûlé à certains endroits, qui avaient été grossièrement camouflés à coup de plâtre et de peinture.
Tous les trois avancèrent pendant de longues minutes, avant qu'enfin ils n'arrivent devant une énorme porte au bout du couloir. Deux sorciers semblaient monter la garde.
- Nom et raison de votre présence ? demanda l'un.
- R-Rubeus Hagrid, je suis venu défendre l'hippogriffe Buck lors de son procès.
Le deuxième sorcier sortit de sa poche un parchemin pour le consulter.
- Il est bien sur la liste. Et pour la gamine ?
- Emerald Coldstone, fit la concernée en essayant de ne pas montrer son agacement. Je suis venue en tant que témoin pour la défense de Buck l'hippogriffe.
- Hm… Moui, je vois votre nom. Votre audience démarre dans cinq minutes, vous feriez bien d'entrer.
Ils ne se firent pas prier et passèrent les portes dès que les gardes les ouvrirent. La salle de l'autre côté était immense. Une haute tribune leur faisait face, avec un banc sur le côté pour les témoins. Sur le côté gauche de la salle était délimité un grand espace sur le sol de pierre, et sur la droite, un siège qui devait être réservé à "l'accusé". Ou plutôt aux désespérés venus défendre les malheureux animaux qui devaient être jugés ici.
- Bien, vous voilà, fit un homme positionné au centre de la tribune. Amenez l'hippogriffe dans la zone délimitée.
Avec des mains tremblantes, Hagrid guida Buck jusqu'à la zone, et dès qu'il eut reculé, un mur doré translucide s'éleva, séparant le géant de la créature. Emerald partit sagement s'asseoir dans la tribune pour les témoins. Elle leva les yeux vers les hommes et femmes qu'elle devinait être les membres du conseil d'administration de l'école. Et sur le côté, mais tout de même surélevé, il y avait Lucius Malefoy qui lui adressait un regard mauvais.
Emerald lui adressa un bref hochement de tête en guise de salut. Elle lui ferait bouffer sa plainte.
Merci aux mécènes qui me soutiennent : Mariam Pizette, portgas yuwine et Andromeda !
