Heya !
On est le... 16.
Oui ben la grippe fait des ravages, que voulez-vous.
Merci beaucoup à Andromeda pour son aide et son travail en tant que bêta-lectrice, et j'en profite pour tirer la langue à Nitroshield parce que de toute façon elle ne lira pas ce chapitre, elle préfère que je les lui lise à voix haute quand j'ai fini de les écrire U.U
Bonne lecture~!
L'énorme chien bondit sur la poitrine de Harry avant que quiconque n'ait pu faire quoi que ce soit. Mais la puissance de son élan emporta le chien trop loin et il roula sur lui-même à plusieurs mètres de Harry. Emerald l'aida à se relever, ils entendirent le chien grogner en faisant demi-tour pour repartir à l'assaut.
Ron était debout, à présent. Il tendit la main pour écarter Harry de la trajectoire du chien et, lorsque celui-ci bondit à nouveau, ses mâchoires se refermèrent sur le bras du rouquin. Harry plongea sur l'animal et saisit une touffe de poils, mais le chien emporta Ron aussi facilement que s'il avait traîné une poupée de chiffon.
Surgissant de nulle part, quelque chose frappa alors Emerald en plein visage et la projeta à terre. Hermione poussa un hurlement de douleur et tomba à son tour. Harry fut le suivant. La demoiselle tira sa baguette de sa poche, essuyant de sa manche le sang qui coulait sur son visage.
- Lumos ! murmura-t-elle.
Le rayon de lumière de la baguette éclaira le tronc d'un gros arbre. La fuite de Croûtard les avait amenés tout près du Saule cogneur qui agitait ses branches dans un craquement sinistre pour les empêcher d'approcher.
Et là, au pied du tronc, le chien tirait Ron à travers un grand trou qui s'ouvrait entre les racines. Ron se débattait de toutes ses forces, mais sa tête et son torse disparaissaient peu à peu.
- Ron ! hurla Harry en essayant de le suivre, mais une grosse branche l'obligea à reculer.
Ils ne voyaient plus à présent qu'une jambe de Ron qu'il avait accrochée à une racine dans un ultime effort pour empêcher le chien de l'emporter. Un horrible craquement retentit alors comme un coup de feu. La jambe de Ron s'était cassée et, un instant plus tard, son pied disparut à l'intérieur de l'arbre.
- Harry, il faut aller chercher du secours ! s'exclama Hermione.
Elle aussi saignait. Le Saule cogneur l'avait blessée à l'épaule.
- Non ! On n'a pas le temps, ce monstre est suffisamment grand pour le dévorer… contra le Survivant.
- On n'arrivera jamais à passer sans aide...
Une autre branche s'abattit sur eux, ses rameaux serrés comme un poing, Emerald tira Hermione en arrière pour lui éviter de se prendre le coup.
- Si ce chien a pu passer, nous aussi, on devrait y arriver, dit Harry, le souffle court, en essayant de se faufiler entre les branches déchaînées qui s'agitaient en tous sens.
Mais il était impossible de s'approcher des racines de l'arbre sans recevoir un coup dans la figure.
- Regardez ! fit soudain Emerald en pointant du doigt quelque chose.
Pattenrond se précipitait vers l'arbre. Il ondula entre les branches comme un serpent et posa ses pattes avant sur le nœud d'une racine à la base du tronc.
Soudain, l'arbre s'immobilisa, comme pétrifié. Plus une seule feuille ne remuait.
- Pattenrond ! murmura Hermione, décontenancée.
Elle serra le bras de Harry.
- Comment savait-il... ?
- Il est ami avec ce chien, répondit sombrement Harry. Je les ai vus ensemble. Viens... Et sors ta baguette magique...
Ils se précipitèrent sur le tronc de l'arbre mais, avant même qu'ils aient atteint l'ouverture entre les racines, Pattenrond s'y était déjà glissé et avait disparu à l'intérieur. Harry le suivit, la tête la première, puis ce fut Hermione, et enfin Emerald. La demoiselle glissa à plat ventre sur une surface inclinée qui la mena à l'entrée d'un tunnel au plafond bas. Pattenrond se trouvait un peu plus loin, les yeux brillant dans le rayon de lumière que projetait leur baguette magique.
- Où est Ron ? murmura Hermione, terrifiée.
- Par ici, répondit Harry en s'avançant dans le tunnel, le dos courbé.
- Où mène ce passage ?
- Je n'en sais rien... Il est indiqué sur la carte du Maraudeur, mais Fred et George disent que personne ne s'y est jamais aventuré. La carte ne montre pas où il débouche mais il doit sûrement aller jusqu'à Pré-au-lard…
- Vous n'avez pas la carte sur vous pour vérifier ? demanda Emerald.
- Euh… Lupin me l'a confisquée…
Ils progressaient aussi vite qu'ils le pouvaient, presque pliés en deux. Devant eux, la queue touffue de Pattenrond apparaissait par instants. Le tunnel était très long. Enfin, le sol remonta en pente douce, puis le tunnel décrivit une courbe. Pattenrond avait disparu, mais une lueur filtrait à travers une petite ouverture.
Le trio s'arrêta un instant pour reprendre leur souffle, puis ils poursuivirent leur chemin en avançant prudemment, leur baguette magique à la main. Derrière l'ouverture éclairée, ils découvrirent une pièce poussiéreuse dans laquelle régnait un désordre indescriptible. Le sol était couvert de taches, tous les meubles étaient cassés comme si quelqu'un s'était amusé à les fracasser et les fenêtres étaient obstruées par des planches.
Harry et Emerald lancèrent un regard à Hermione. Elle semblait terrifiée, mais elle leur fit un petit signe de tête pour leur dire de continuer.
La Serpentard prit les devant et se glissa à travers l'ouverture, regardant autour d'elle. La pièce était déserte, mais il y avait à sa droite une porte ouverte qui donnait sur un couloir sombre. Harry arriva derrière elle, Hermione de nouveau accrochée à son bras. Ses yeux grands ouverts contemplaient les fenêtres obstruées.
- Oh non… murmura-t-elle. Je crois que nous sommes dans la Cabane hurlante.
Harry montra une chaise en bois dont il manquait plusieurs morceaux, notamment l'un des pieds qui avait été arraché.
- Les fantômes ne cassent pas les chaises, dit-il lentement.
Au même instant, il y eut un craquement au-dessus de leur tête. Quelque chose avait bougé au premier étage. Tous les trois levèrent les yeux vers le plafond. Hermione serrait le bras de Harry avec une telle force qu'il commençait à grimacer. Il se tourna vers elle et haussa les sourcils d'un air interrogateur; elle fit alors un nouveau signe de tête et le lâcha.
Le plus silencieusement possible, ils franchirent la porte ouverte, avancèrent dans le couloir et montèrent un escalier délabré. Une épaisse couche de poussière recouvrait tout, à l'exception d'une longue trace brillante sur le sol, indiquant qu'on avait traîné quelque chose ou quelqu'un au premier étage.
Ils atteignirent un palier plongé dans l'obscurité.
- Nox, murmurèrent-ils d'une même voix et les rayons de lumière que projetaient leurs baguettes s'éteignirent aussitôt.
Une porte était entrouverte. Ils entendirent alors un bruit derrière le panneau. Un faible gémissement suivi d'un ronronnement sonore. Le trio échangea un regard puis un signe de tête approbateur. Brandissant sa baguette magique, Harry donna un grand coup de pied dans la porte qui s'ouvrit à la volée.
Pattenrond était allongé sur un magnifique lit à baldaquin poussiéreux et se mit à ronronner de plus belle en les voyant apparaître. À côté de lui, Ron était recroquevillé sur le sol et tenait sa jambe qui formait un angle inquiétant.
Harry et Hermione se précipitèrent sur lui tandis qu'Emerald restait en retrait, dans l'ombre.
- Ron... Comment tu te sens ?
- Où est le chien ?
- Ce n'est pas un chien, gémit Ron, les mâchoires serrées par la douleur. Harry, c'est un piège...
- Quoi ?
- Le chien, c'est lui... C'est un Animagus...
Ron fixait quelque chose derrière Harry. Emerald suivit son regard et resserra sa prise sur sa baguette, prête à agir.
Un homme se trouvait juste derrière la porte, une masse de cheveux sales et emmêlés lui tombait sur les épaules. Sans ses yeux qui brillaient au creux de ses orbites sombres et profondes, on aurait pu penser qu'il s'agissait d'un cadavre. Sa peau cireuse était tellement tendue sur les os de son visage qu'on pouvait voir les reliefs de son crâne. Un rictus découvrait ses dents jaunes. C'était Sirius Black.
- Expelliarmus ! lança-t-il d'une voix rauque en pointant vers Harry et Hermione la baguette magique de Ron.
Les deux Gryffondor furent aussitôt désarmés. Leurs baguettes magiques leur sautèrent des mains et Black les attrapa au vol. Puis il s'avança en fixant Harry.
- Je pensais bien que tu viendrais aider ton ami, lança-t-il de sa voix gutturale.
On aurait dit qu'il avait perdu depuis longtemps l'habitude de parler et que sa voix avait du mal à retrouver un timbre normal.
- Ton père aurait fait la même chose pour moi. Très courageux de ta part de ne pas être allé chercher un professeur. Je t'en suis reconnaissant... Ça va rendre les choses beaucoup plus faciles...
L'allusion ironique à son père sembla rendre le Survivant furieux. Il voulut s'avancer, sans doute pour passer Black à tabac, mais Hermione et Ronald le retinrent.
- Non, Harry, souffla Hermione, comme pétrifiée.
Ron, qui s'était relevé tant bien que mal pour aider Hermione à retenir Harry, vacilla sur place, le teint encore plus pâle. Il trouva cependant la force de s'adresser à Black.
- Si vous voulez tuer Harry, il faudra nous tuer aussi ! dit-il sur un ton de défi.
Une lueur brilla dans les yeux sombres de Black.
- Allonge-toi, dit-il à Ron d'une voix douce. Tu vas te faire encore plus mal à la jambe.
- Vous m'avez entendu ? insista Ron en se cramponnant à Harry pour ne pas tomber. Vous devrez nous tuer tous les trois.
- Il n'y aura qu'un seul meurtre, ce soir, dit Black. Son sourire s'élargit.
- Et pourquoi ça ? lança Harry en essayant de se dégager de Ron et d'Hermione qui le tenaient toujours. Vous n'avez pas eu ce genre de scrupule, la dernière fois. Vous n'avez pas hésité à tuer tous ces Moldus pour assassiner Pettigrow... Qu'est-ce qui se passe, vous vous êtes ramolli, à Azkaban ?
Emerald plissa les yeux. Le comportement de Black lui paraissait déjà étrange quand il avait menacé Ronald dans les dortoirs de Gryffondor, mais là encore, il aurait eu des dizaines d'occasions de tuer le trio et ne l'avait pas fait. Quelque chose n'allait pas.
- Harry ! gémit Hermione. Tais-toi !
- IL A TUÉ MON PÈRE ET MA MÈRE ! rugit Harry.
Dans un brusque mouvement, il parvint à s'arracher à l'étreinte de Ron et d'Hermione et bondit sur Black. Sans doute surpris par la réaction stupide de Harry, Black ne leva pas ses baguettes magiques à temps. Harry lui saisit le poignet et fit dévier la pointe des baguettes. De son autre main, il lui donna un coup de poing sur la tempe et ils tombèrent tous les deux contre le mur.
Hermione et Ron s'étaient mis à hurler. Un éclair aveuglant jaillit des baguettes magiques que Black tenait toujours dans sa main. Un jet d'étincelles passa à quelques centimètres du visage de Harry. Les doigts de Black se resserrèrent. Harry, les lunettes de travers, suffoquait.
Avant qu'elle n'ait pu réagit, Emerald vit Hermione foncer. Son pied jaillit et avec un grognement de douleur, Black lâcha Harry. Ron s'était jeté sur la main dans laquelle il tenait les baguettes magiques et elles tombèrent sur le sol…
Harry se libéra des corps enchevêtrés et vit sa propre baguette rouler sur le sol. Il plongea dessus, mais...
- Argh !
Pattenrond s'était joint à la mêlée. Ses griffes s'enfoncèrent dans le bras de Harry qui parvint, d'une secousse, à lui faire lâcher prise, mais Pattenrond se rua alors sur sa baguette magique.
- NE TOUCHE PAS À ÇA ! rugit Harry.
Il lança un coup de pied au chat qui fit un bond de côté en crachant férocement. Harry saisit sa baguette et se retourna.
- Écartez-vous ! cria-t-il à Ron et à Hermione.
Hermione, haletante, la lèvre en sang, s'éloigna de Sirius Black en attrapant au passage sa baguette magique et celle de Ron. Celui-ci se traîna jusqu'au lit et s'y laissa tomber, hors d'haleine, le teint verdâtre, les mains crispées sur sa jambe cassée.
Black était par terre, au pied du mur, les bras en croix. Le souffle saccadé, il regarda Harry s'approcher de lui, la baguette magique pointée sur sa poitrine.
- Tu vas me tuer, Harry ? murmura-t-il.
Harry s'immobilisa devant lui et le regarda en le menaçant de sa baguette. Une ecchymose se formait peu à peu autour de l'œil gauche de Black et son nez saignait.
- Vous avez tué mes parents, dit Harry, la voix légèrement tremblante, mais la main qui tenait la baguette ne tremblait pas.
Black leva vers lui ses yeux profondément enfoncés dans leurs orbites.
- Harry.
Emerald brisa sa règle et sortit de l'ombre, pointant sa baguette. Le jeune homme se détourna un instant du fugitif et la regarda avec des yeux qui trahissaient sa haine, mais surtout sa tristesse.
- Emerald…
- Vous ne voulez pas le tuer. Vous ne voulez pas son sang sur vos mains, dit-elle calmement. Peu importe ce qu'il a pu faire, vous n'êtes pas un meurtrier.
Harry lui adressa un regard haineux, alors qu'Emerald s'avançait lentement, avec précaution, et posait une main sur son épaule.
- Mes parents sont morts à cause de lui !
- Faites-moi confiance, Harry.
Pointant sa baguette sur Black, elle encouragea l'adolescent à reculer lentement, les jambes tremblantes. Il y eut alors des bruits de pas étouffés au rez-de-chaussée. Quelqu'un était entré dans la maison.
- ON EST ICI ! hurla soudain Hermione. ON EST ICI AVEC SIRIUS BLACK ! VITE !
Black eut un sursaut. Harry crispa les doigts sur sa baguette magique et Emerald crut un instant qu'il allait lancer un sort sur l'homme. Mais des bruits de pas précipités retentissaient dans l'escalier et Harry ne bougeait toujours pas.
La porte s'ouvrit à la volée dans une pluie d'étincelles rouges et Harry se retourna au moment où le professeur Lupin se précipitait dans la pièce, le teint livide, brandissant sa baguette magique. D'un regard rapide, il vit Ron allongé sur le lit, Hermione recroquevillée près de la porte, Emerald qui faisait reculer le Survivant, Harry qui menaçait Black de sa baguette et Black lui-même, affalé aux pieds de Harry, le visage ensanglanté.
- Expelliarmus ! cria Lupin.
Les baguettes des jeunes sautèrent de leurs mains et Lupin les attrapa toutes les quatre d'un geste vif. Il s'approcha ensuite de Black.
Harry resta immobile alors qu'Emerald le faisait lentement passer derrière elle.
Alors, Lupin parla d'une voix étrange, une voix qui trahissait une émotion contenue.
- Où est-il, Sirius ? dit-il.
La demoiselle regarda Lupin sans comprendre. De quoi parlait-il ? Elle regarda à nouveau Black dont le visage était dépourvu d'expression. Pendant quelques instants, il ne fit pas le moindre geste. Puis, lentement, il leva la main et montra Ron. Déconcertée, la Serpentard tourna les yeux vers Ronald qui paraissait stupéfait.
- Mais, dans ce cas... murmura Lupin en observant Black avec une telle intensité qu'il semblait vouloir lire dans ses pensées... Pourquoi ne s'est-il pas montré avant ? À moins que...
Les yeux de Lupin s'agrandirent comme s'il voyait soudain quelque chose derrière Black, quelque chose que personne d'autre ne pouvait voir.
- À moins que ce soit lui qui... À moins que vous ayez changé de... sans me le dire ?
Lentement, sans quitter Lupin des yeux, Black hocha la tête en signe d'approbation.
- Professeur Lupin, intervint Harry d'une voix forte. Qu'est-ce qui...
Mais il n'acheva pas sa question, car ce qu'il vit le stupéfia. Lupin abaissa sa baguette magique, puis il s'approcha de Black, lui prit la main et l'aida à se relever. Lorsque Black fut debout, Lupin l'étreignit comme un frère.
Emerald repoussa bien vite Harry en arrière, le faisant trébucher.
- CE N'EST PAS VRAI ! hurla Hermione.
Lupin lâcha Sirius Black et se tourna vers elle.
- Vous... Vous... balbutiait Hermione, les yeux exorbités, en pointant le doigt sur Lupin.
- Hermione...
- Vous et lui !
- Hermione, calmez-vous...
- Je n'ai rien dit à personne ! s'écria Hermione d'une voix aiguë. J'ai gardé le secret...
- Hermione, écoutez-moi, je vous en prie ! s'exclama Lupin. Je vais vous expliquer...
Harry tremblait, non pas de peur, mais d'un nouvel accès de fureur.
- Je vous ai fait confiance ! hurla-t-il à Lupin, la voix frémissante d'indignation. Et en fait, vous étiez son ami !
- Vous vous trompez, dit Lupin. Pendant douze ans, je n'ai pas été l'ami de Sirius, mais maintenant, je le suis... Laissez-moi vous expliquer...
- NON ! s'exclama Hermione. Harry, ne crois pas ce qu'il te dit, c'est lui qui a aidé Black à s'introduire dans le château, lui aussi veut te tuer... C'est un- !
- SILENCE !
Il y eut un silence pesant. Tous les regards s'étaient tournés vers Emerald qui semblait étonnamment calme.
- Professeur Lupin, expliquez-vous. Harry, Hermione, laissez-le parler.
- Mais Emerald… fit la brunette.
- Si vous voulez que la situation soit démêlée, Hermione, alors taisez-vous !
Lupin poussa un soupir fatigué.
- Merci Emerald… D'habitude, vous êtes plus brillante que ça, Hermione, dit-il. Je n'ai pas aidé Sirius à pénétrer dans le château et je n'ai pas la moindre intention de tuer Harry...
Un étrange frémissement agita son visage.
- En revanche, reprit-il, je crois bien qu'Emerald n'est pas la seule à avoir compris ma nature. Depuis quand savez-vous ?
- Depuis longtemps, murmura Hermione. Depuis que le professeur Rogue nous a donné ce devoir à faire...
- Il en serait ravi, répondit Lupin, glacial.
- Professeur, venons-en au fait, fit Emerald.
- Je n'ai pas aidé Sirius, dit Lupin. Si vous voulez bien me laisser une chance de m'expliquer... Tenez...
Il sépara les baguettes magiques du quatuor et les lança chacune à son propriétaire.
- Voilà, poursuivit Lupin en glissant sa propre baguette dans sa ceinture. Vous êtes armés, nous ne le sommes pas. Vous allez m'écouter, maintenant ?
Harry semblait confus.
- Si ce n'est pas vous qui l'avez aidé, dit-il en lançant un regard furieux à Black, comment saviez-vous qu'il était ici ?
- La carte, répondit Lupin. La carte du Maraudeur. J'étais en train de l'étudier dans mon bureau...
- Vous savez vous en servir ? demanda Harry d'un air soupçonneux.
- Bien sûr que je sais m'en servir, répliqua Lupin avec un geste d'impatience. J'en suis un des auteurs. Lunard, c'est moi, c'est comme ça que mes amis me surnommaient quand j'étais élève à Poudlard.
- Vous êtes un des auteurs de…
Lupin se mit à faire les cent pas dans la pièce en les regardant alternativement. Ses pieds soulevaient de petits nuages de poussière sur le plancher.
- Ce soir, je l'ai observée attentivement car je savais qu'Hagrid vous avait invité. Je vous ai vus traverser le parc et entrer dans la cabane de Hagrid. Deux heures plus tard, vous avez quitté Hagrid et vous êtes revenus vers le château. Mais quelqu'un d'autre vous accompagnait à ce moment-là.
- Quoi ? dit Harry. Pas du tout !
- Je n'en croyais pas mes yeux, reprit Lupin qui continua de faire les cent pas sans prendre garde à l'interruption de Harry. J'ai cru que la carte se trompait. Comment pouvait-il se trouver avec vous ?
- Il n'y avait personne avec nous ! s'exclama Harry.
- Et puis j'ai vu un autre point noir qui se précipitait vers vous. La petite étiquette indiquait Sirius Black... Je l'ai vu qui vous heurtait de plein fouet. Je l'ai vu traîner deux d'entre vous sous le Saule cogneur...
- Un seulement ! s'écria Ron avec colère.
- Non, Ron, dit Lupin en se tournant vers lui. Deux. Est-ce que je pourrais voir le rat ?
- Quoi ? Qu'est-ce que Croûtard vient faire là-dedans ?
- Tout, répondit Lupin. Est-ce que je pourrais le voir ?
Ron hésita, puis il plongea la main dans sa poche.
Croûtard apparut en se débattant de toutes ses forces. Ron dut l'attraper par la queue pour l'empêcher de fuir. Pattenrond se dressa sur les genoux de Black en lançant une sorte de sifflement. Lupin s'approcha alors de Ron et regarda fixement Croûtard en retenant sa respiration.
- Quoi ? répéta Ron, l'air effaré, en serrant Croûtard contre lui. Qu'est-ce que mon rat vient faire là-dedans ?
- Ce n'est pas un rat, dit Sirius Black de sa voix rauque.
- Bien sûr que si, c'est un rat.
- Non, dit Lupin à voix basse. C'est un sorcier.
- Un autre Animagus, comprit Emerald.
- Exactement, sourit Sirius Black. Il s'appelle Peter Pettigrow.
Il fallut un bon moment pour que l'absurdité de cette affirmation pénètre les esprits. Ron fut le premier à exprimer ce qu'il pensait.
- Vous êtes complètement cinglés tous les deux, dit-il.
- Ridicule ! dit Hermione d'une voix faible.
- Peter Pettigrow est mort, c'est lui qui l'a tué il y a douze ans, dit Harry en montrant Black dont le visage était agité de tics.
- J'avais l'intention de le faire, grogna-t-il en découvrant ses dents jaunes. Mais le petit Peter a réussi à m'avoir... Et ce soir, il ne m'aura pas !
Black se jeta alors sur Croûtard en faisant tomber Pattenrond. Ron poussa un hurlement de douleur lorsque l'homme retomba sur sa jambe cassée.
- Sirius ! NON ! hurla Lupin en se précipitant sur Black qu'il tira en arrière. ATTENDS ! Tu ne peux pas faire ça comme ça... Il faut qu'ils comprennent... Nous devons leur expliquer...
- On leur expliquera après ! gronda Black en essayant de repousser Lupin.
Il tendait vainement la main vers Croûtard qui poussait de petits cris de goret en griffant le cou et le visage de Ron dans ses efforts pour s'enfuir. Emerald vint saisir le rat et pointa sa baguette sur Sirius.
- Vous allez vous calmer et tout nous expliquer, ou je mets à profit mes talents en Métamorphose et j'en fais une coupe en cristal !
- Ils... ont... le... droit... de tout... savoir, haleta Lupin qui retenait Black de toutes ses forces. Pour Ron, c'était un compagnon ! Il y a même certaines choses que je n'ai pas encore comprises ! Et Harry... Tu dois la vérité à Harry, Sirius !
Black cessa de se débattre, ses yeux caves toujours fixés sur Croûtard qui étrangement avait cessé de se débattre, tremblant.
- Très bien, répondit Black sans quitter le rat des yeux. Dis-leur ce que tu voudras. Mais dépêche-toi, Remus. Je veux enfin commettre le meurtre pour lequel on m'a mis en prison...
- Vous êtes fous à lier, tous les deux, dit Ron d'une voix tremblante en regardant ses amis. Ça suffit comme ça, je m'en vais.
Il essaya de se relever en s'appuyant sur sa jambe valide, mais retomba bien vite avec un gémissement pitoyable.
- Ronald, je m'occuperai de votre jambe et de votre bras dès que possible, promit Emerald. Mais pour l'instant, écoutons ce qu'ils ont à dire.
- Tout le monde a cru que Sirius avait tué Peter, dit Lupin en hochant la tête. Moi-même, je l'ai cru, jusqu'à ce que je voie la carte, ce soir. Car la carte du Maraudeur ne ment jamais... Peter est vivant. C'est lui que Emerald tient dans sa main, Harry.
Le Survivant se tourna vers la demoiselle et ils échangèrent un regard. Hermione prit alors la parole d'une voix tremblante qu'elle s'efforçait de maîtriser, comme si elle essayait de raisonner le professeur Lupin.
- Professeur Lupin, dit-elle, Croûtard ne peut pas être Pettigrow... C'est impossible, vous le savez bien...
- Pourquoi serait-ce impossible ? répondit Lupin d'un ton très calme, comme s'il était en classe et qu'il répondait à la question d'une élève.
- Parce que... parce qu'on l'aurait su si Peter Pettigrow avait été un Animagus. On a étudié les Animagi avec le professeur McGonagall. Et j'ai vérifié en faisant mes devoirs: le ministère possède la liste des sorcières et des mages qui ont la faculté de se transformer en animaux. Il existe un registre qui indique de quel animal ils peuvent prendre la forme, avec leurs signes particuliers et tout ce qui permet de les reconnaître. J'ai consulté ce registre et j'y ai trouvé le professeur McGonagall, mais il n'y a eu que sept Animagi depuis le début du siècle et Pettigrow ne figure pas dans la liste...
Emerald fut tentée de se facepalm, mais Lupin éclata de rire.
- Vous avez raison, Hermione ! dit-il. Mais le ministère n'a jamais su qu'il existait à Poudlard trois Animagi qui n'ont jamais été répertoriés.
- Si tu veux vraiment leur raconter toute l'histoire, dépêche-toi, Remus, lança Black qui continuait d'observer chaque geste que faisait Croûtard. J'ai attendu douze ans, je n'ai pas envie d'attendre plus longtemps.
- Très bien, mais il faudra que tu m'aides, Sirius, dit Lupin. Je ne connais que le début de l'histoire...
Lupin s'interrompit. Un grincement soudain venait de retentir derrière eux. La porte s'était ouverte toute seule. Tout le monde se retourna, puis Lupin s'avança et regarda sur le palier.
- Il n'y a personne...
- Cette maison est hantée, rappela Ron.
- Pas du tout, dit Lupin qui regardait toujours la porte d'un air intrigué. La Cabane hurlante n'a jamais été hantée... Les cris que les villageois entendaient, c'était moi qui les poussais. C'est d'ailleurs ici que tout commence.
Son visage paraissait grave et fatigué. Ron voulut dire quelque chose, mais Hermione le fit taire d'un geste. Elle fixait Lupin d'un regard intense.
- J'étais encore un petit garçon quand j'ai été mordu par un loup-garou.
Il ignora les réactions surprises de Ronald et Harry.
- Mes parents ont tout essayé, mais à l'époque, il n'existait pas de traitement. La potion que m'a préparée le professeur Rogue est une découverte récente. Elle me permet de me contrôler. Si je la prends dans la semaine qui précède la pleine lune, je reste lucide pendant le temps de ma transformation... Je me réfugie dans mon bureau et je ne suis plus qu'un loup inoffensif. Il me suffit alors d'attendre la fin de la pleine lune. Mais avant que la potion Tue-loup ait été découverte, je devenais un véritable monstre une fois par mois. Il semblait impossible que je puisse étudier à Poudlard. Les autres parents refuseraient certainement que leurs enfants soient exposés au danger que je représentais. Mais à cette époque, Dumbledore devint directeur de l'école et il éprouva pour moi de la compassion. Il assura qu'en prenant certaines précautions, il n'y avait pas de raisons que je ne puisse pas faire mes études normalement...
Lupin soupira et regarda Harry.
- Je vous ai dit il y a plusieurs mois que le Saule cogneur a été planté l'année où je suis arrivé à Poudlard. La vérité, c'est qu'il a été planté à cause de moi. Cette maison, poursuivit Lupin en regardant autour de lui d'un air accablé, et le tunnel qui y mène ont été spécialement bâtis à mon intention. Une fois par mois, on me faisait sortir du château et on m'enfermait ici pendant le temps que durait ma métamorphose. L'arbre a été planté à l'entrée du tunnel pour empêcher quiconque de s'y aventurer quand j'étais dangereux.
À part la voix de Lupin, on n'entendait que les couinements terrifiés de Croûtard.
- À cette époque, mes transformations étaient... épouvantables. C'est très douloureux de se métamorphoser en loup-garou. Je ne pouvais mordre personne, puisque j'étais seul, je me mordais donc moi-même. Les villageois entendaient le bruit que je faisais, les hurlements que je poussais et ils pensaient qu'il s'agissait de fantômes particulièrement agressifs. Dumbledore encourageait cette rumeur et même maintenant, alors que la maison est restée silencieuse pendant des années et des années, les habitants de Pré-au-lard n'osent pas s'en approcher... Mais en dehors de mes périodes de métamorphose, jamais je n'avais été aussi heureux. Pour la première fois de ma vie, j'avais des amis, trois excellents amis, Sirius Black... Peter Pettigrow... et, bien sûr, votre père, Harry... James Potter. Bien entendu, mes amis s'apercevaient que je disparaissais une fois par mois. J'inventais toutes sortes d'histoires pour expliquer mon absence. Je leur racontais que ma mère était malade et que j'allais la voir à la maison... J'étais terrorisé à l'idée qu'ils me laissent tomber si jamais ils apprenaient ce que j'étais vraiment. Bien entendu, tout comme vous, Hermione, ils ont fini par découvrir la vérité... Mais ils ne m'ont pas du tout laissé tomber. Au contraire, ils ont fait quelque chose qui rendait mes métamorphoses très supportables et qui en faisait même les meilleurs moments de ma vie. Ils sont devenus des Animagi.
- Mon père aussi ? dit Harry, stupéfait.
- En effet, répondit Lupin. Il leur a fallu trois ans pour y parvenir. Votre père et Sirius ici présent, étaient les élèves les plus brillants de toute l'école et c'est heureux car la transformation en Animagus peut avoir des conséquences terribles. C'est pour cela que le ministère surveille de près ceux qui essayent de le devenir. Peter eut besoin de toute l'aide de James et de Sirius pour y arriver. Et finalement, au cours de notre cinquième année d'études, ils ont enfin réussi. Désormais, chacun d'eux pouvait à volonté se transformer en animal.
- Mais en quoi cela vous aidait-il ? demanda Hermione, déconcertée.
- Il leur était impossible de me tenir compagnie sous la forme d'êtres humains, mais sous forme d'animaux, ils ne risquaient plus rien, répondit Lupin. Un loup-garou ne représente un danger que pour les humains. Chaque mois, ils sortaient du château en se servant de la cape d'invisibilité de James. Et ils se transformaient... Peter était le plus petit, il arrivait à se glisser sous les branches du Saule cogneur sans prendre de coups et à appuyer sur le nœud de la racine qui immobilise l'arbre. Tous les trois descendaient alors dans le tunnel et me rejoignaient. Sous leur influence, je devenais moins dangereux. Mon corps était toujours celui d'un loup, mais mon esprit restait de plus en plus humain lorsque j'étais avec eux.
- Dépêche-toi, Remus, grogna Black qui continuait de contempler Croûtard avec une sorte d'avidité qui déformait ses traits.
Emerald plissa les yeux vers le fugitif et éloigna Croûtard de lui.
- J'y viens, Sirius, j'y viens... À présent que nous pouvions nous transformer tous les quatre, nous avions toutes les possibilités de nous amuser... La nuit, nous quittions la Cabane hurlante pour rôder dans le village et dans le parc de Poudlard. Les animaux dont James et Sirius prenaient l'aspect étaient suffisamment grands pour neutraliser un loup-garou en cas de besoin. Je ne crois pas que d'autres élèves de l'école aient jamais eu l'occasion d'explorer plus en détail le parc de Poudlard ou le village de Pré-au-lard. Et c'est ainsi que nous avons pu établir la carte du Maraudeur en la signant de nos surnoms. Sirius, c'est Patmol, à cause de la douceur de ses pattes de chien, Peter, c'est Queudver, à cause de la queue de rat qui ressemble à un lombric, et James, c'était Cornedrue.
- En quel animal se... ? commença Harry, mais Hermione l'interrompit.
- C'était quand même dangereux ! fit-elle remarquer. Se promener la nuit en compagnie d'un loup-garou ! Que se serait-il passé si vous aviez réussi à leur fausser compagnie et que vous aviez mordu quelqu'un ?
- Une pensée qui me hante toujours, dit Lupin d'un ton grave. Souvent, cela a failli se produire. Après tout, nous étions jeunes, insouciants... Nous avions une confiance éperdue dans notre habileté et notre intelligence... Parfois, je me suis senti coupable d'avoir trahi la confiance de Dumbledore... Il m'avait accepté à Poudlard alors qu'aucun autre directeur d'école ne l'aurait fait et il ne se doutait pas que je violais toutes les règles qu'il avait établies pour ma propre sécurité et pour celle des autres. Il n'a jamais su que j'avais amené trois de mes camarades à devenir des Animagi, ce qui était totalement interdit. Mais j'oubliais mon sentiment de culpabilité chaque fois que nous nous réunissions pour préparer nos escapades du mois suivant. Et je n'ai pas changé...
Les traits de Lupin s'étaient durcis. Il y avait comme un dégoût de lui-même dans sa voix.
- Tout au long de cette année, je me suis livré un véritable combat en me demandant si je devais révéler à Dumbledore que Sirius était un Animagus. Et finalement, je ne lui ai rien dit. Pourquoi ? Parce que je suis trop lâche pour cela. Il aurait fallu que je lui avoue que j'avais trahi sa confiance quand j'étais élève, que j'avais entraîné les autres avec moi... Et la confiance de Dumbledore est ce à quoi je tiens le plus. Il m'a accepté comme élève et il m'a donné du travail alors que j'ai toujours été rejeté de partout et que je n'ai jamais réussi à gagner ma vie à cause de ce que je suis. J'ai fini par me convaincre moi-même que Sirius s'introduisait dans l'école en utilisant des procédés de magie noire appris auprès de Voldemort et que le fait d'être un Animagus n'avait aucun rapport avec ces intrusions... Aussi, dans un sens, Rogue avait raison de se méfier de moi.
- Rogue ? s'exclama Black en détachant pour la première fois son regard de Croûtard. Qu'est-ce que Rogue a donc à voir là-dedans ?
- Il est ici, Sirius, répondit Lupin d'un ton accablé. Lui aussi est professeur dans cette école.
Il regarda tour à tour les jeunes adolescents.
- Le professeur Rogue était un de nos condisciples de Poudlard, reprit-il. Il s'est battu avec acharnement pour que le poste de professeur de Défense contre les forces du Mal ne me soit pas confié. Tout au long de l'année, il a répété à Dumbledore qu'on ne pouvait pas me faire confiance. Il a ses raisons... Un jour, Sirius lui a fait une farce qui a failli le tuer, et à laquelle j'ai participé malgré moi...
Black laissa échapper une exclamation méprisante.
- C'était bien fait pour lui, dit-il avec dédain. Il était toujours en train de rôder autour de nous à essayer de savoir ce que nous préparions... en espérant qu'il parviendrait à nous faire renvoyer…
- Severus aurait bien voulu savoir pourquoi je disparaissais chaque mois, dit Lupin. Nous étions dans la même classe et... heu... nous ne nous aimions pas beaucoup. Il détestait particulièrement James. Je crois qu'il était jaloux de son talent comme joueur de Quidditch... En tout cas, un soir, Rogue m'a vu traverser le parc avec Madame Pomfresh qui m'accompagnait jusqu'au Saule cogneur avant ma transformation. Sirius a pensé qu'il serait... heu... amusant de dire à Rogue qu'il suffisait d'appuyer sur la racine de l'arbre avec un grand bâton pour pouvoir me suivre. Bien entendu, Rogue a essayé et, s'il était parvenu jusqu'à cette maison, il se serait trouvé nez à nez avec un loup-garou déchaîné. Mais votre père, qui avait eu vent de la farce de Sirius, a rejoint Rogue juste à temps et a réussi à le ramener au péril de sa propre vie. Rogue avait déjà atteint le bout du tunnel et il avait eu le temps de m'apercevoir. Dumbledore lui a formellement interdit de révéler le secret à quiconque mais, à partir de ce moment, il a su qui j'étais vraiment…
- Monsieur Black, sans vouloir vous offenser, ce que vous avez fait, ça s'appelle une tentative de meurtre, déclara Emerald d'un air parfaitement égal.
- C'est pour ça que Rogue ne vous aime pas, dit lentement Harry. Parce qu'il a cru que vous étiez complice de la farce ?
- Exactement, lança une voix glaciale derrière Lupin.
Severus Rogue sortit des ombres qui le dissimulait, et pointa sa baguette magique sur Lupin.
Merci aux mécènes qui me soutiennent : Andromeda, Clixia, Mariam Pizette et portgas yuwine !
