FINAL FANTASY — VERSUS XV
Fiche personnage : Gladiolus Amicitia
Caractère : Gladiolus est un homme relativement dur, qui ne mâche pas ses mots lorsqu'il pense quelque chose. C'est malgré tout une personne serviable et sur laquelle on peut compter lorsque les choses vont mal.
Aime : La bonne nourriture, les combats.
N'aime pas : Les mensonges, les Daemons.
Style de combat : Gladio est adepte des armes lourdes à deux mains, et pas uniquement des épées.
« Une fois les Six éliminés,
La Porte du Valhalla s'ouvrira sur le monde,
Pour que la Mort elle-même vienne offrir son Salut à un monde en perdition. »
Eos regorgeait de mythologie.
Nombre de contes et légendes affluaient à travers le monde entier. Certains ressemblaient à de la pure fantaisie. D'autres concordaient étrangement avec la réalité. Mais quels que soient les continents en question, tous savaient bien que ce monde restait fondé sur de la magie.
« — Cette stèle est fragile, manie-la avec attention.
— D'accord maman. »
Tenebrae, il y a une dizaine d'années. La jeune Lunafreya, sept ans, observait avec un œil incertain cette précieuse relique du passé, qu'elle ne parvenait pas encore à comprendre. Assise au centre de la chambre, la fillette levait et abaissait cette plaque, comme si la lumière pouvait lui permettre de retrouver des informations oubliées. Plus loin, sa famille restait présente. Sa mère, assise sur une chaise, s'hâtait à recoiffer son aînée, Stella. Celle-ci observait sa cadette avec une certaine anxiété.
« — Il y a combien de reliques, maman ? Questionna de nouveau Lunafreya, en venant lui rendre la pierre.
— Nul ne le sait chérie. Les reliques du Valhalla racontent une histoire que les hommes ne peuvent saisir.
— Qui a écrit ces histoires, alors ? Demanda une Stella plutôt sceptique.
— Nos ancêtres.
— Ce n'était pas des hommes ?
— Ils étaient différents de nous. »
Lunafreya et Stella s'échangèrent un regard dubitatif, aucune ne comprenant encore réellement la complexité de cette histoire. Peu importe, elles avaient encore tout le temps de grandir et d'apprendre. Plus loin, un adolescent qui approchait de la quinzaine entra dans la pièce.
« — Ravus, prend bien soin de tes sœurs, d'accord ?
— Je le sais déjà.
— Et toutes les deux, ne faites pas de bêtises à l'école, d'accord ? »
Les fillettes hochèrent précipitamment la tête, avant de se prendre la main pour rejoindre leur aîné, en emmenant au passage leurs petits sacs sur leur dos. Ravus prit la main de chacune d'entre elle, avant de commencer sa propre marche, en échangeant d'abord un regard entendu avec sa mère.
Chapitre 4 : Frères d'Armes
Continent du Lucis — Insomnia.
[Florence + The Machine — Stand by Me]
« — Quand même, c'était une sacrée galère hier. J'vous dis pas le nombre de journalistes que j'ai dû faire partir.
— T'es payé pour ça, Gladio. Murmura la voix calme d'Ignis.
— Bah nan, justement ! Je vais être le nouveau Bouclier du Roi, pas un vigile qui garde l'entrée d'une Citadelle !
— Haha, et nous, on gardait l'intérieur. Couina Prompto. On s'est ennuyés à en mourir.
— Plaignez-vous, allez-y. Moi j'ai dû supporter le Chancelier. Soupira Noctis, en sirotant un jus d'orange. »
Une belle journée ensoleillée à Insomnia. Après la rencontre avec le Niflheim, la tension diminuait graduellement, à l'intérieur même de la capitale du Lucis. Ce moment d'accalmie serait peut-être temporaire. Mais Noctis les appréciait, à leur juste valeur. Les choses changeaient bien trop vite, pour ne pas faire une pause et profiter d'un moment de répit. Sur une terrasse bien éclairée, les quatre amis profitaient d'un moment de relaxation pour se retrouver.
« — Il paraît que t'aurais passé du temps avec la deuxième Princesse de Tenebrae, non ? Lâcha malicieusement Gladiolus.
— Mouais. C'est possible.
— Hé ! Noct ! Laisse-moi l'une des sœurs au moins ! Renchérit Prompto.
— Rêve pas, Prompto. Les sœurs Nox Fleuret sont des femmes raffinées. Elles ne correspondent pas avec un gringalet comme toi.
— Gladio ! Pourquoi tu dis ça ?!
— Bah, regarde ! J'ai plus de muscles dans un bras que toi dans tout ton corps !
— Et alors ? Noct n'est pas beaucoup mieux que moi !
— Sauf que lui, c'est le Prince. Il a un certain prestige.
— Pff. Lâchez-moi la grappe. »
… Bien sûr, il arrivait toujours que dans la journée, Gladiolus ou Prompto —voire les deux— ramenaient les sœurs Nox Fleuret dans un sujet de conversation, pour taquiner l'héritier du trône. Au fur et à mesure du temps, Noctis considérait presque ces divagations comme un passage obligé. Mais à force d'entendre les mêmes bêtises, le Prince ne cherchait même plus à les contredire. Une perte d'énergie et de temps inutile. Lui, profitait d'un soleil apaisant. Surtout que l'avenir du Lucis en entier pourrait être remis en question, sous peu de temps.
« — Quand même, marmonna Ignis, je me demande pourquoi le Niflheim demande aussi brutalement la paix. La guerre dure depuis longtemps, et ce n'est qu'aujourd'hui qu'ils ne viennent faire la démarche …
— Hier, mon père m'a dit que des Daemons auraient été aperçus de plus en plus fréquemment sur leur continent. C'est peut-être pour ça.
— C'est vrai que leur nombre commence à être inquiétant, même au Lucis. Reprit Gladiolus, d'un ton plus sérieux. J'ai encore lu des infos là-dessus hier. On aurait eu une attaque de Béhémoth près de Lestallum.
— Aussi près de la ville ? Tempéra Ignis, anxieux.
— Bon, à quelques kilomètres, mais ça pourrait changer. Et on a surtout des Daemons bizarres, comme les Géants Mutants, qui sont de plus en plus présents sur les routes, de nuit. »
Les Daemons. Des créatures sombres, prenant diverses formes. Noctis, comme tant d'autres autour de lui, ignorait beaucoup de choses à leur sujet. Ces créatures apparaissaient souvent de nuit, et s'en prenaient aussi bien à la faune locale qu'aux êtres humains.
« — Qui paye l'addition, sinon ? Marmonna Gladio. J'ai plus un sou en poche.
— Hein ? C'est toi qui a le plus commandé ! S'esclaffa un Prompto, les yeux gros comme des ballons.
— J'avais faim, j'ai rien bouffé ce matin. Garder une Citadelle jusqu'aussi tard en plus, ça nécessite de l'énergie ! Se justifia le robuste Bouclier du Roi.
— Bon, je vais payer. Affirma Ignis, en relevant ses lunettes.
— Si on demandait au Prince de payer, plutôt ?
— Ce serait pas très sympa, ça ! Reprit Prompto, bras croisés.
— Bah si, qui a tranquillement dégusté un repas en compagnie de Stella Nox Fleuret pendant que les autres bossaient de nuit, hein ? »
Noctis laissa échapper un soupir. L'ambiance dans le groupe ne changerait pas. Cette amitié née au fil des années entre ces quatre personnes donnait souvent lieu à ce genre de scénettes qui pourraient presque ternir l'image de la famille royale. Mais bon, cet aspect-là aussi, faisait dorénavant partie intégrante de sa vie. Le Prince fit signe à Ignis de se rasseoir, avant de se diriger vers le comptoir, pour effectuer régler. Ses camarades l'observèrent, plus ou moins amusé selon la personne. Un vent de bonne humeur l'emporta cependant, dès lors qu'ils remarquèrent d'ici que leur ami ne trouvait pas son porte-monnaie, dans une situation plutôt embarrassante devant la jeune femme qui patientait en souriant.
Une situation réglée quelques secondes plus tard, lorsqu'Ignis finit par le rejoindre, pour finalement régler la somme due. C'est donc dans une ambiance moqueuse que le groupe reprit la route du centre-ville, à bord de la Régalia. Un petit détour aux alentours de midi pour manger entre amis, voilà qui pouvait toujours permettre de s'oxygéner un petit peu l'esprit. Surtout au vu des événements passés, et ceux qui allaient encore se produire …
Continent du Niflheim — Région de Sathersea.
[Yoko Shimomura — The Niflheim Empire]
Une région aride et désertique. Ici, nulle trace de vie humaine, ou presque. Située dans les bas-fonds d'Eos, tout à l'ouest de l'empire militaire du Niflheim, cette zone ne s'avérait toutefois pas dénuée d'intérêt pour autant. Bien au contraire. En voyageant aux tréfonds de ce désert, bien des informations capitales sur le fonctionnement de l'Empire militaire pouvaient être obtenues. En parlant de lui, l'un de ses symboles flottait actuellement dans les cieux, par le biais d'un grand vaisseau. Traversant des contrées pour le moins inhospitalières et un ciel pourtant dégagé, il amorçait une descente, près de quelques pics escarpés.
« — Madame, on y arrive.
— J'ai remarqué ça.
— Doit-on se poser et vous attendre ?
— Hmpf. Y'a pas l'air d'avoir beaucoup de lieux sympathiques dans le coin, survolez juste le secteur en cercle, je ne devrai pas en avoir longtemps avec Verstael. D'ailleurs, je n'ai pas envie de m'éterniser avec ce vieux fou. »
Une belle et fine femme, dans une tenue de combat noire, pour le moins extravagante. Une forme d'armure doublée d'une cape blanche, qui ne l'entravait toutefois aucunement dans ses mouvements, et qui soulignait aussi gracieusement son corps. Sa longue chevelure argentée était actuellement nouée dans un léger chignon. Elle offrit un léger sourire, en hochant la tête, à ses deux subordonnés. Aranea Highwind, tel était le nom de cette femme. Sans attendre beaucoup plus longtemps, son regard se perdit sur les immenses étendues désertes, en-dessous. Le vaisseau du Niflheim s'ouvrit lentement, pour lui permettre d'avoir un accès direct vers ces lointaines contrées. Quand bien même la distance séparant l'appareil au sol restait importante, Aranea n'attendit pas plus longtemps avant de s'élancer.
Une entrée relativement remarquée. Parce que malgré cette apparente accalmie locale, beaucoup d'employés de l'Empire travaillaient ici, dans ces monts escarpés et inhospitaliers. Un genou à terre, la nouvelle venue leva son regard. Tapis loin dans les roches inaccessibles de Sathersea, au-delà d'un désert pratiquement infranchissable si l'on ne se préparait pas à la perfection, se trouvait un grand complexe, mêlant recherches scientifiques et militaires. Plusieurs bâtiments entiers, dédiés uniquement à cet effet, ajoutaient une touche relativement sinistre à ces lieux abandonnés. Deux gardes armés jusqu'aux os abordèrent directement Aranea,
« — Commandante Highwind. Nous préférions que vous respectiez le protocole et que vous vous présentiez à l'accès principal, la prochaine fois.
— Moui, si vous insistez. Rétorqua la dernière venue. Enfin, je suis venue voir Verstael Besithia, je suppose que vous êtes au courant. Alors amenez-moi plutôt à lui.
— À vos ordres. »
Sans faire plus de cérémonie, elle emboita le pas à ses suiveurs. Bien vite, la jeune femme remarqua d'ailleurs à quel point le système de sécurité paraissait avancé ici. De nombreux codes furent tapés pour ouvrir d'innombrables portes, tandis que les gardes se multipliaient dans les alentours. Des gardes aussi bien humains que robotiques : la technologie dite « Magitek » avait réussi de nombreuses prouesses sous l'égide de grands savants. À tel point que des robots automatisés pour remplir des fonctions plus ou moins détaillées patrouillaient régulièrement dans les environs. Cela prit quelques minutes à Aranea pour finalement arriver jusqu'à destination. L'un des gardes ouvrit finalement la dernière porte, menant au laboratoire du docteur Besithia. Une fois entrée à l'intérieur, elle parvint à distinguer sa silhouette, derrière son écran d'ordinateur, en train de pianoter à une vitesse presque effrayante sur le clavier.
Verstael Besithia représentait l'archétype du savant presque fou. Relativement âgé, suffisamment pour que sa longue barbe blanche s'harmonise avec sa chevelure dégarnie, il se faisait surtout un nom pour ses incroyables trouvailles.
« — Tiens donc, Commandante Highwind. Vous n'êtes pas particulièrement en avance. Lâcha-t-il, en redressant la tête. »
Vêtu dans une longue blouse blanche, il affichait un sourire plutôt mauvais. Voici encore une personne avec laquelle avoir une discussion saine pourrait être difficile.
« — Je viens au nom de l'Empereur. Déclara la dernière venue. Cela fait en effet plusieurs fois qu'il vous a envoyé des lettres, sans retour.
— Hmm … en effet, j'ai probablement été quelque peu débordé par mon travail. Disons que les grands projets nécessitent beaucoup de temps avant d'être pleinement développés, mais qu'une fois prêts … le résultat ne peut qu'être satisfaisant.
— C'est un petit peu vague, en réalité. Je doute que l'Empereur se contente d'une réponse aussi peu développée.
— Oh, je ne pensais pas qu'une mercenaire comme vous se ferait autant de soucis pour le bien-être de l'Empereur. Visiblement, on en apprend tous les jours.
— Gardez votre sarcasme pour vous, soupira Aranea. J'ai une tâche à accomplir, et je dois donc l'accomplir convenablement.
— … Bien, alors, veuillez me suivre. Vous irez rassurer l'Empereur, après avoir vu cela. »
Ne trouvant guère de choses à redire, la mercenaire emboita le pas au vieil homme, en suivant un sentier pour le moins sinueux, traversant maints couloirs. Aranea se fit d'ailleurs la réflexion que son regard n'avait croisé le regard d'aucun employé. Beaucoup de vitres cloisonnées empêchaient toute visibilité. Des hommes travaillaient sans doute d'arrache-pied ici, dans cette ambiance pesante. Mais de toute évidence, elle ne se trouvait pas habilitée à en connaître les détails. Et au final, cela ne l'importait pas tant que cela.
« — Premièrement, faites savoir à l'Empereur que sa commande pour de nouvelles troupes Magitek a bien été entendue. Déclara le docteur, en continuant sa marche. Elles sont prêtes à envoi, désormais.
— Sauf que la date limite devait se situer la semaine dernière, si je ne m'abuse.
— Que voulez-vous, des imprévus arrivent, de temps en temps. Surtout dans ce domaine-là. D'autant plus qu'il a fallu tester la marchandise. Les troupes Magitek ont été capables de décimer quelques Daemons comme selon les attentes.
— De quels imprévus vous parlez ?
— Classé confidentiel. Si l'Empereur désire connaître les détails, il doit se déplacer en personne, ou à la rigueur, envoyer le Chancelier.
— Vous prenez vos aises, visiblement. »
Le savant fou poussa un léger rire, sans prendre réellement le temps de répondre à cette remarque. Quelques secondes plus tard, les deux membres de l'Empire arrivèrent devant une porte blindée. Verstael utilisa des empreintes digitales, un code d'accès et une reconnaissance vocale pour en ouvrir l'accès.
« — Pas un peu exagéré, cette sécurité ?
— Vu ce qu'il y a derrière, c'est encore trop peu. »
Aranea plissa légèrement le regard, sans pouvoir reconnaître les différentes ombres, dans cette pièce mal éclairée. Finalement, elle écarquilla vivement le regard, en parvenant à y voir un peu plus clair, après quelques ajustements effectués par le scientifique.
« — Qu'est-ce que … ?
— Voyez-vous, si je n'ai pas pu prendre le temps de répondre aux courriers de l'Empereur, c'est parce que je l'ai découverte. Il y a quelques temps, dans les ruines du désert de Sathersea. Pour éliminer les Six, nous en aurons besoin … et pour l'heure, elle n'est pas prête d'agir.
— Je vois.
— Dites donc à l'Empereur que ses espérances seront bientôt dépassées. »
Continent du Lucis — Insomnia.
« — En attendant de pouvoir agir politiquement, nous n'avons pas énormément de temps. »
Régis Lucis Caelum, assis sur son trône, affichait une mine plutôt déconfite. Devant lui, Cor Leonis et Clarus Amicitia partageaient une vision relativement sombre du futur.
« — Donc, Noctis va vraiment épouser Lunafreya Nox Fleuret ? Marmonna Cor, en baissant les yeux.
— Il y a beaucoup de choses à redire. Mais je sais que Lunafreya est une femme intelligente et au grand cœur. L'avoir à nos côtés est une bonne chose.
— Mais qu'en pense le Prince ? »
Son père baissa légèrement les yeux, à cette question à laquelle il ne souhaitait pas répondre. Peut-être parce qu'il en connaissait déjà la réponse, d'un certain côté. Il soupira légèrement.
« — Ce n'est malheureusement plus la question. Je doute que Lunafreya ait été beaucoup questionnée sur ses sentiments. Le futur qu'ils assureront ensemble compte davantage. »
Davantage qu'un bonheur personnel. Que ce soit celui de son fils, ou même le sien. Ces décisions, toujours ardues, rendait le cœur du roi toujours plus lourd. Bien loin, semblait être le temps où il avait promis à sa défunte épouse, de protéger l'avenir de leur fils unique. Au final, c'était même l'inverse. Le fils qui protégeait le futur de tous, au détriment du sien. Une forme de tragédie, auquel le Prince ne pouvait ni choisir d'adhérer, ni de refuser.
« — Concernant les autres demandes du Niflheim, commença la voix de Clarus, qu'ont-ils dit à propos de l'anneau ?
— Je pense que vous n'en ignorez rien. Murmura Régis. Je dois léguer l'anneau à mon successeur.
— Noctis n'est pas prêt. Coupa Cor, en hochant négativement la tête. Il n'a pas encore à endosser une telle responsabilité.
— Je le sais. »
Un anneau brillant, sur le doigt du roi. Un anneau qui, d'après la Légende, conférerait d'immenses pouvoirs à son possesseur. Mais cet incroyable pouvoir ne pouvait s'acquérir sans en payer un certain prix, forcément. Cor serra légèrement les dents, avant de trouver lui-même son calme.
« — Iedolas souhaite que j'abdique au vingt et unième anniversaire de mon fils, en lui remettant l'anneau et le pouvoir du Cristal. De son côté, il laissera Ardyn Izunia devenir nouvel Empereur du Niflheim, au moment même où je tirerai ma révérence.
— C'est de plus en plus étrange. Marmonna Clarus. Il abdiquerait donc aussi, mais dans quel objectif ferait-il cela ? Je doute qu'il désire réellement un avenir prospère.
— Je le sais aussi. Il y a des manigances derrière. Mais je ne compte pas le laisser agir à sa guise. »
Une certaine tension gagnait l'être qui continuait, tant bien que mal, de régner sur le Lucis. Même lorsque l'espoir s'amenuisait, on dit que la lumière finirait toujours par briller de nouveau. Cette idée réconfortante aux yeux de ceux qui naviguaient déjà au milieu du brouillard ne suffisait plus à calmer le cœur de Régis.
« — Je vais avertir Noctis de notre décision. Il comprendra. Et puis, Lunafreya n'est pas une inconnue. Le mariage devrait avoir lieu à Altissia la semaine prochaine. »
Cor et Clarus s'échangèrent un regard entendu. Se plier aux exigences du Niflheim apporterait indéniablement des risques évidents. Mais que cherchait réellement le roi du Lucis, dans cette histoire ?
« — On ne peut que se rendre à l'évidence. L'Empire militaire, en cas de guerre frontale, l'emporterait sur nous. La technologie Magitek n'a pas son pareil dans le Lucis, et le pouvoir du Cristal et de l'anneau ne seront pas suffisants, il touche un nombre trop peu conséquent d'individus. »
Des vérités difficiles à admettre. Les deux puissants soldats en face, baissèrent doucement le regard.
« — Cependant, cette guerre a duré depuis longtemps. Et je sais que mon fils ramènera la lumière, même si je ne suis plus parmi eux. Je voudrais donc que vous promettiez quelque chose.
— Qu'est-ce que vous avez en tête ? Murmura Cor, en serrant légèrement les dents.
— Si jamais il m'arrive quelque chose dans la semaine à venir, je voudrais … que vous aidiez Noctis à récupérer ce qui lui revient de droit. Tout ce qui lui revient de droit. En attendant … il faut absolument que nous découvrions les véritables intentions d'Iedolas et du Niflheim … pour savoir contre qui nous allons devoir nous battre.
— Conformément à vos attentes, j'ai envoyé Noctis et ses amis ailleurs pour la journée. Déclara Clarus. Ils vont accomplir quelques travaux, qui lui apprendront le sens des responsabilités. Ils seront de retour d'ici ce soir. »
Régis hocha positivement la tête.
« — Vous pouvez disposer. Murmura-t-il. Que les dieux nous protègent. »
Continent du Lucis — Terres sauvages, non loin d'Insomnia.
« — Que le roi nous envoie faire des petites missions alors que la situation est tendue … Je n'arrive pas à comprendre. »
Gladiolus, habillé d'une chemise noire et ouverte, laissant apparaître un torse musclé, plaçait négligemment ses bras derrière la tête.
« — On fait ce genre de choses depuis un petit moment, quand même. Tempéra Ignis, au volant. Ça nous permettra de ne pas trop être sous pression. »
Derrière, Prompto et Noctis occupaient les sièges passagers. Le blond portait son regard sur les environs, détaillant chaque recoin avec intérêt. Quand bien même ces trajets effectués se ressemblaient, il appréciait le fait de pouvoir les contempler. Chaque jour, un nouveau morceau s'ajoutait au puzzle du paysage.
« — Hé ! Si on s'arrêtait pour prendre une photo, ici ?
— Dans tes rêves. Marmonna Noctis, à côté. On n'a pas le temps.
— Allez ! On n'en aura peut-être plus l'occasion !
— Laisse tomber, je ne changerai pas d'avis. Soupira le Prince. Ignis, rappelle-moi où est-ce qu'on va, là ?
— Des Géants de Fer sont apparus à Leide, pas très loin d'Hammerhead. En plein jour.
— Hmpf. Y'a pas des chasseurs, à Hammerhead ? Ils pourraient s'en occuper.
— Ils nous ont appelés à l'aide. Marmonna Gladiolus. Enfin, c'est ce que mon père m'a dit.
— Ouais, allez. Finissons-en rapidement et rentrons pour le dîner. Conclut le Prince du Lucis, accoudé à la portière de la voiture. »
Entre la capitale prospère, Insomnia, et la région de Leide, le trajet durait bien une heure. Une heure à passer le temps en bavardages plus ou moins utiles. La Régalia, elle, arrivait progressivement jusqu'à destination. Le continent tout entier regorgeait de vie, mais les paysages se ressemblaient globalement assez.
Plus loin, des hurlements retentissaient, en même temps que des coups de feu. Une créature humanoïde, haute de pratiquement cinq mètres, tenant dans sa main une grosse lame, frappait violemment. Des corps étendus sur le sol, suppliant pour mettre fin à des souffrances insoutenables. Des voitures renversées dans les environs donnaient une idée assez simple des événements.
Quelques mètres plus loin, une scène similaire se jouait, avec un autre de ces géants. Les coups de feu continuaient, un homme se tenant courageusement face à l'un des monstres, sans pouvoir lui faire le moindre dégât.
« — Meurs ! »
Des paroles qui ne donnaient finalement pas beaucoup de sens. Ces chasseurs provenant d'Hammerhead pensaient pouvoir s'occuper de cette invasion. Grand mal leur en a pris.
« — Comment est-ce qu'ils peuvent être si résistants ?! »
Les balles pullulaient, sans jamais percer l'épaisse carapace du monstre, qui faisait trembler la terre à chacun de ses pas. Le vieil homme, vétéran dans le domaine, reculait de plus en plus. Le géant souleva son arme, prêt à l'abattre.
[Yoko Shimomura — Stand Your Ground]
Jusqu'à ce qu'un autre coup de feu, plus puissant, ne le déséquilibre dans son geste, au niveau du poignet.
Un son suivi de celui du frein d'un véhicule lancé à vive allure. Le chasseur se retourna, pour apercevoir la célèbre Régalia d'Insomnia.
« — Je l'ai eu ! S'esclaffa Prompto, joyeux. Allons faire le ménage !
— Pour une fois que tu dis quelque chose de correct. Marmonna Noctis, en sautant en-dehors du véhicule.
— Ignis, met la Régalia à l'abri ! »
Premier à être descendu, Prompto souleva un revolver, avec lequel il tira à plusieurs reprises sur la main du Daemon, légèrement sonné. Gladiolus se lança alors à l'assaut, en faisant apparaître une épée imposante, presque aussi grande que lui-même. Sautant avec ferveur, le fils de Clarus chercha à atteindre les jambes, chose qu'il parvint à faire sans grand problème. Touché, le monstre poussa un grognement sourd.
« — Mettez-vous à l'abri. »
Un peu décontenancé par une arrivée brutale, le vieil homme redressa la tête, pour apercevoir le Prince du Lucis en personne. Noctis l'aida à se redresser, avant de tourner son regard vers le monstre, harcelé par les assauts lointains de Prompto et les coups très physiques donnés par Gladiolus.
« — On s'occupe de la situation. »
Le jeune homme leva sa main droite, dans laquelle apparut une belle lame métallique, dans un éclat de lumière bleu.
« — Vise la tête, Noct. Déclara Ignis, en descendant finalement du véhicule, pour prêter main-forte à ses camarades. Et tiens donc ! »
Le plus sage membre du groupe leva sa main, dans laquelle une sphère enflammée prit place. Son supérieur hiérarchique —en théorie— hocha positivement la tête, avant de tremper son sabre dedans, lui donnant un aspect plus dangereux. Ceci fait, Noctis s'élança directement.
« — Tu l'as, Noct ! S'enquit Gladio, en reculant sur plusieurs mètres après avoir bloqué le coup de son adversaire.
— Vas-y, Noct ! S'écria Prompto, en décochant une énième balle. »
Dans un halo lumineux, le Prince apparut soudainement juste face à cet ennemi, avant de planter son épée directement entre ses deux yeux, d'un geste aussi sec que précis. Dans un nouveau râle de douleur, la bête tituba, sur le point de tomber à la renverse. Chose qui se produisit, quelques secondes plus tard.
« — Allons-y, les gars !
— Ouais ! »
De toute sa carrière, le vieil homme secouru in-extremis avait connu bien des jeunes impétueux. Beaucoup perdirent leurs illusions, sur le métier de chasseur. Mais avec ces quatre-là, une étrange impression gagnait son être. Comme s'ils ne pouvaient pas perdre cette bataille. Quand bien même cinq de ces monstres furent capables de balayer toute une cohorte de chasseurs, il ne fallut que quelques minutes au quatuor pour les mettre à genoux. Ils s'entendaient, se comprenaient, et agissaient presque comme un seul homme.
Le Prince Noctis avait peut-être bien des choses à apprendre. Mais peut-être bien que le ciel serait moins sombre, à l'avenir …
À suivre …
