FINAL FANTASY — VERSUS XV

Fiche des lieux : Niflheim

Très grand continent, où le pouvoir militaire et technologique, combiné, n'a aucun égal. C'est là-bas qu'est apparue la technologie Magitek, puisant à la fois dans les savoirs ancestraux et ceux qui animent le futur.

« — Au fait, Noct, tu ne l'as jamais dit, mais ça fait quoi de recevoir le pouvoir d'un Dieu ? S'enquit Prompto, en affichant un petit sourire.

— Tu parles des éclairs de Ramuh ? J'ai eu l'impression d'être mort.

— Et pour Léviathan ?

— J'avais déjà l'impression d'être mort, avant de le recevoir. »

Presque isolé dans le temps, ce moment où les quatre amis roulaient sur les routes du Lucis, offraient quelques instants de répit, dans un contexte particulièrement difficile. Noctis faisait tout son possible, pour ne pas y penser. Pour ne pas penser à ces visages, qui défilaient progressivement dans son esprit. Il n'oublierait jamais, et il le savait, mais il ne désirait vraiment pas devenir celui qui polluerait l'espace des autres.

Même si cette scène restait gravée au fer rouge dans sa mémoire encore douloureuse, le jeune Prince comptait faire en sorte, de poursuivre la bataille menée par son père. Contemplant le paysage familier et très rural dans les environs, Noctis se laissa bercer par une brise fraîche, conséquence directe de la conduite de son ami Ignis.

« — Hé, n'empêche que cette caisse finira par se faire remarquer assez facilement, vous ne croyez pas ? S'enquit Gladio, en grimaçant légèrement. Si les ennemis commencent à sortir de n'importe où …

— Et qu'est-ce que tu proposes ? D'abandonner la Régalia ?

— Sois pas direct sur la défensive, Ignis ! J'dis juste qu'on pourrait peut-être la relooker un peu, histoire de passer inaperçu.

— Y'a combien de Régalia qui roulent sur le Lucis, sérieusement ? Marmonna Noctis, loin d'être convaincu.

— Ouais … bon. J'disais ça comme ça, hein …

— Si on ne roule pas en voiture, je propose de le faire à dos de Chocobos. S'égosilla légèrement Prompto. J'ai toujours rêvé de le faire.

— Mouais, va te les payer.

— T'es plutôt rabat-joie, Noct !

— C'est vrai qu'on manque d'argent, par contre. Grimaça légèrement Ignis, en repensant aux économies.

— Si seulement on pouvait faire comme dans les jeux-vidéos et faire perdre des gils aux monstres sauvages …

— Arrête de rêver, Prompto. Railla finalement Gladio. »

Cette ambiance lui manquait, à vrai dire. Noctis se sentait presque prêt à esquisser l'ombre d'un sourire. Mais son visage finit par s'assombrir de nouveau. Dès lors qu'il y pensa. À la disparition de son père. À Luna. À Stella. Au Niflheim. Au destin du Lucis. À leur propre destin.

Il existait un nombre incalculable de problèmes. Des problèmes qu'il ne saurait comment résoudre. Mais la seule certitude qu'il avait, c'était que ses camarades seront toujours à ses côtés. Il leur lança un regard discret. Tellement qu'aucun d'eux ne s'en rendait compte.

Mais sans leur présence, alors Noctis aurait sûrement tout plaqué, pour sombrer directement vers la vengeance. Il aurait sûrement été à la recherche de Ravus pour l'éliminer, avant de s'en prendre aveuglément à l'Empire, en délaissant tout derrière son dos. Cette perspective lui faisait encore froid dans le dos.

Parce qu'au fond, une voix lui poussait presque à s'y aventurer. Et que finalement, malgré tout ce qu'il aimerait dire, malgré tout ce qu'il aimerait faire, telle était la vérité : son destin lui échappait.

« — On devrait s'arrêter ici et manger un coup, avant de repartir. Informa Ignis.

— Y'a même un magasin pour acheter des provisions. On devrait y faire un tour. Proposa Prompto, en penchant légèrement la tête. »

Déconnecté de la réalité, Noctis ferma ses paupières. Un acte étrangement reposant, quand il y repensait.

« — On a besoin de ravitaillement ouais, au cas où on camperait. »

Il lui fallait se déconnecter.

Il ne devait plus y penser.

Chapitre 25 : Perspectives multiples

« — Hum … regardez, y'a des DvD vraiment pas chers. S'enquit Prompto, une main sur le menton.

— Prompto. Coupa Gladio. N'y pense pas.

— Oh allez ! Regarde, y'a Final Fantasy VII : Advent Children ! Et c'est l'édition complète !

— M'en fous.

— Mais Tifa Lockhart est tellement canon …

— T'arrive plus à t'occuper des vraies femmes et tu commences à avoir celles de ton imagination ? Tu me fais de la peine.

— Laisse-moi rêver ! Tu me donnes pas quelques airs de Cloud Strife ?

— Que dalle.

— Gladio, Prompto, un peu de sérieux. Tempéra Ignis. Les DvD, ce sera pour plus tard. Occupons-nous plutôt de tout ce qui est approvisionnement urgent. »

Noctis, lui, avait décidé de rejoindre ses camarades, pour éviter l'isolement. En marchant à leurs côtés et écoutant leurs divagations, il réussissait —de temps à autres— à s'extirper de ce carcan mental, dans lequel il plongeait régulièrement, tout seul. Un piège bien dangereux. Mais malgré tous les efforts de ses partenaires pour lui permettre d'aller véritablement de l'avant, le jeune Prince sentait toujours que la marche était trop haute. Pour le moment, tout du moins. C'était en tout cas de cette façon qu'il espérait que les choses se passeraient.

En passant du temps avec ses amis, il parvenait à faire abstraction de cet horizon de problèmes. Un horizon vers lequel ils approchaient pourtant inexorablement. Secouant la tête, il rejoint ses camarades, qui réussissaient de nouveau, à apaiser l'atmosphère.

Le groupe finit, après de longues minutes, par s'installer plus loin, pour déguster un repas. Un fast-food, rien de plus classique, mais qui pouvait parfois faire du bien. D'autant plus qu'ils n'en n'auraient peut-être plus l'occasion. Désirant se faire discret, Noctis ne croisa alors que rarement les visages des serveuses, laissant grand soin à ses camarades d'effectuer les commandes —et de payer, accessoirement—, pour qu'enfin, ils puissent manger tranquillement.

« — Les prix montent. Déclara Ignis.

— Et ?

— T'as jamais été très futé, Gladio ! S'égosilla Prompto. On va traverser une situation de crise économique, avec tout le bazar !

— Ha. J'suis pas parti avec vous à l'école les petits, hein.

— En tout cas, reprit le cuisiner du groupe, on ne pourra pas se permettre très souvent ces petits luxes.

— Mouais, si on appelle ça un luxe. Marmonna Noctis, en enlevant soigneusement les légumes de son burger.

— Noct. Mange tes légumes. Soupira son camarade à lunettes.

— C'est déjà bien que je mange. »

L'entêté.

Mais aucun des autres n'osait réellement partir à la confrontation avec lui, quel que soit le sujet. Il leur arrivait également, de l'observer, et alors de se souvenir.

Noctis avait perdu son père. Et eux agissaient comme s'ils voulaient lui faire oublier un décès si important. Un comportement presque triste, en un sens. Triste parce que dissimuler la vérité n'avait jamais changé la réalité. Triste parce qu'aucun d'eux ne savait réellement comment le réconforter. Au lieu de cela, le jeune Prince avait décidé de son propre-chef qu'il ne courberait plus l'échine. Qu'il ne se laisserait pas abattre.

Mais ses amis n'étaient pas aveugles. Ils constataient cette lutte interne avec une relative impuissance. Le lui faire remarquer n'apporterait rien de plus, sinon des troubles supplémentaires. Alors via ce pacte tacite, les trois compagnons du Prince décidèrent simplement de lui rendre un cadre de vie plus serein. Aussi longtemps que possible.

« — Bon, et si on allumait un peu la radio ? »

Mise à disposition des clients, la radio permettait de se tenir au courant des avancées du Lucis, surtout par ce grand temps de crise. Mais aux premières nouvelles, rien d'intéressant. Juste un point météo. Pendant ces quelques secondes, personne ne dit rien, à table.

« — C'est dingue. Finit par soupirer Gladio. Le Lucis est sur le point d'entrer dans une toute nouvelle ère, et on a l'impression que tout est normal ici.

— Attends. Coupa Ignis. J'ai reçu un message de Cor. »

Les quelques minutes où le groupe sortit hors de ce temps chaotique s'envolèrent. Progressivement, les revoilà de nouveau plongés dans un cauchemar qu'ils n'avaient en réalité jamais quitté.

Ailleurs …

Une porte s'ouvrit, offrant un grincement particulièrement désagréable à l'oreille. Assise sur sa chaise, et enroulée dans sa robe blanche, Lunafreya Nox Fleuret fronça légèrement les sourcils, lorsqu'Ardyn Izunia fit irruption dans la chambre qui lui fut allouée. Le Chancelier afficha un large sourire couplé à un regard plutôt sinistre, qui fit naître chez l'Oracle, quelques frissons inexplicables —ou presque— même si elle ne souhaitait montrer aucune faiblesse.

« — Alors, Dame Lunafreya. Comment ça va ?

— N'espérez pas avoir de discussion cordiale avec moi, Chancelier. Répondit calmement la jeune femme.

— Hum. Très courtoise, cette façon de dire d'aller me faire voir.

— Je ne disais pas ça.

— Oui, vous le tourniez juste de façon différente. »

Luna ne répondit rien. Cet homme possédait l'extraordinaire don de rendre toutes les situations, même les plus anodines, plus pénibles les unes que les autres. Mener une simple discussion avec lui se résumait finalement à traduire le fond de ses singulières pensées. Sans jamais y parvenir, de surcroît. Voilà de quoi rendre le problème encore plus grand.

« — Pourquoi mentez-vous à l'Empereur, à propos de l'anneau ?

— Ahhh. Nous y voilà, je pensais que vous ne poseriez jamais la question. »

Ne perdant pas une once de son sourire malsain, Ardyn s'approcha de la belle prisonnière, avant de s'accroupir légèrement, pour que sa tête puisse être à hauteur du doux visage de Lunafreya. Celle-ci tiqua légèrement, quant à cette proximité bien trop grande à son goût, et le mouvement de recul à peine perceptible, suffisait à faire comprendre le fond de ses pensées.

« — En réalité, vous posez plusieurs questions à la fois.

— Commencez par la plus simple. Marmonna son interlocutrice.

— Désirez-vous voir votre famille vivre ? »

Prise de court devant des mots loin d'être innocents, Luna élargit doucement son regard, au plus grand bonheur de cet effroyable homme, dont le sourire s'agrandit immédiatement.

« — Disons que le sort de ces chères personnes est entre mes mains. Et qu'aussi longtemps que votre bouche sera close, rien ne leur sera fait. Enfin, rien de supplémentaire, ne leur sera fait.

— Ce n'est pas très clair.

— Ah bon ? Alors je vais être plus direct : ils vivront tant que vous vous tiendrez à carreaux en suivant mes ordres. »

La blonde ne sut pas exactement que répondre. Elle se contenta alors de le fixer de ses deux beaux yeux bleutés. Une vision loin de déplaire à son hôte, qui affichait éternellement le même sourire espiègle.

« — Mais si vous voulez un semblant de réponse … Murmura-t-il à l'oreille de la Princesse, disons que moi et l'Empereur ne partageons pas exactement toutes les mêmes idées.

— Vous comptez le trahir … ? Rétorqua nerveusement Luna, ennuyée par une telle proximité.

— Je viens de dire ''semblant de réponse'', me tromperai-je ? »

Évidemment, lui arracher des informations restait encore une tâche bien trop complexe. Le Chancelier en profita pour reculer un petit peu, et afficher toujours le même sourire.

« — Votre cœur s'emballe à mon contact ? Je vous ai à peine effleurée.

— Ne présumez pas de fausses idées.

— Hum et bien de toute façon, je dois vous faire voir une belle chose. Et vous dire une autre chose, concernant votre rôle assigné pour aujourd'hui. »

Une main rugueuse en profita pour toucher légèrement sa joue, arrachant une grimace à la belle femme.

« — Levez-vous donc. Je dois vous montrer une petite expérience, qui, je l'espère, vous plaira.

— Je ne pense pas.

— Si vous partez aussi défaitiste, c'est impossible pour vous d'apprécier les bonnes choses.

— Vous ne m'avez toujours pas dit où se trouvait ma famille.

— Perdue. Sûrement sur le Lucis, en train de préparer un mauvais coup. »

Friand de ses courtes et énigmatiques réponses, Ardyn ne dit plus un mot là-dessus, avant d'inviter sa prisonnière à lui emboiter le pas. Cela faisait depuis un petit moment qu'ils se trouvaient dans ce vaisseau, et Lunafreya commençait même à trouver le temps long.

« — Vous savez qu'on vous demandera d'apparaître en public aujourd'hui, n'est-ce pas ?

— C'était la fameuse chose à me dire ?

— Pas du tout, la surprise que je vous ai réservée est d'une toute autre saveur. »

Emboitant silencieusement le pas au Chancelier, Lunafreya appréhendait étrangement. Quelque chose lui disait qu'effectivement, ce qu'elle allait voir risquait de lui donner de sérieuses raisons pour s'inquiéter. Tous deux arpentèrent un long couloir, qui bifurqua ensuite sur la droite, où Ardyn tapa un code secret, avant qu'une porte de fer ne s'ouvre. Il lui sourit alors, avant de l'inviter à rentrer à ses côtés. Ce qu'elle fit, non sans rechigner.

Cette zone particulièrement lugubre n'était en plus que faiblement éclairée. Il fallut encore quelques minutes pour traverser divers couloirs, ouvrir diverses portes, pour enfin arriver sur la place désirée par le Chancelier.

« — Je suis surprise de voir autant de places différentes dans un vaisseau.

— Haha, vous m'en voyez ravi. Le Niflheim a de formidables vaisseaux, après tout. Mais regardez, plutôt. »

L'Oracle s'approcha doucement de la vitre blindée et écarquilla vivement ses beaux yeux bleus.

« — Mais … c'est …

— Les Généraux Calligo et Loqi, oui. Sourit lentement son interlocuteur. Ou plutôt, ce qu'il en reste. On a eu du mal à maintenir le plus vieux en vie, figurez-vous.

— Qu'est-ce que vous allez leur faire ?

— C'est bien là tout l'intérêt de votre visite. Je vais vous montrer en avant-première quelque chose de vraiment particulier. »

Des scientifiques, placés ici et là, autour de cette quasi-prison, reçurent en quelques secondes, le feu vert de leur chef pour passer à une nouvelle étape.

[Yoko Shimomura — Ardyn II]

« — Ardyn … ! Siffla Loqi, prisonnier à l'intérieur. Qu'est-ce que tu fous, enfoiré ?!

— Je suis désolé, très cher. Mais un Général ayant perdu un bras peut-il vraiment manier efficacement les armes Magitek ?

— Toi … !

— Et je ne parle même pas de ce cher Caligo. Est-il réveillé ?

— ARDYN !

— Vous êtes devenus ce que l'on appelle couramment ''inutiles'', mais ne vous en faites pas. Je ferai en sorte que vous continuiez à servir efficacement votre patrie. »

Un sourire mauvais, gravé sur son visage. Et quelques secondes plus tard, une étrange fumée violette fut déversée, à l'intérieur de la pièce toute entière. Seuls les râles désespérés du Général Tummelt retentirent. Des râles désespérés qui se transformaient progressivement en une douleur visiblement affreuse.

« — Qu'est-ce que vous faites ?! S'esclaffa Lunafreya, estomaquée.

— Ma chère Dame Lunafreya, je suis en train de vous montrer comment transformer des hommes en Daemons.

— Q…Quoi ?!

— Ah … vous pensiez que la métamorphose en Daemons provenait des cieux ? Oui, c'est vrai. À une époque, tout du moins. Mais nos brillants hommes d'avenir, comme le docteur Besithia, ont réussi à maîtriser ce pouvoir.

— Et l'Empereur est au courant ?!

— Hmpf. Pas vraiment, il n'a pas besoin de l'être.

— Que recherchez-vous, en réalité ?! »

Prise d'un élan d'effroi, l'Oracle cherchait à reprendre le contrôle de ses émotions. Mais ceci s'avérait difficile, compte-tenu du résultat de cette expérience horrible jouée juste sous ses yeux. Les corps des deux Généraux se déformaient littéralement, frappés par un mal ignoble, rendant leur apparence monstrueuse. Ils se transformaient, en des monstres sanguinaires, perdant le reste de leur humanité.

« — Ce que je recherche ? Marmonna lentement Ardyn. Eh bien, disons que ça ne se trouve pas dans ce monde. Alors autant m'amuser avec celui-ci.

— Vous êtes ignoble …

— Merci pour le compliment. Sourit-il. Personnellement, je les trouve désormais pires que moi. »

Violemment, en poussant un râle inhumain, Loqi fonça contre la paroi, pour essayer de la briser, à l'aide d'un bras devenu bien plus gros, duquel coulait un étrange liquide violet. Sans succès. Caligo s'essaya à son tour. Sans plus de réussite.

« — Voilà, Dame Lunafreya. Voilà ce qui va prochainement frapper le Lucis … mais également votre famille, si vous n'obéissez pas à tout ce que je vous demande de faire. Ai-je été suffisamment clair ? »

Complètement piégée, l'Oracle ne parvint même plus à soutenir son regard. Une forme de victoire pour le Chancelier impérial, qui déposa sa main sur la tête de sa « victime », profitant de sa belle chevelure blonde, avant de passer à côté d'elle, tout en lui intimant de le suivre.

« — Oh, ne tentez donc pas de me nuire. Tout ce que vous pourrez me faire sera bien dérisoire, comparé à ce que je vous réserve, le cas échéant. »

Mais elle ne pouvait décemment pas accepter continuellement une telle chose.

L'improbable duo finit par quitter cette zone macabre, retrouvant les locaux plus classiques qui composaient les couloirs du vaisseau. Là-bas, ils tombèrent nez-à-nez avec une figure déjà rencontrée par Lunafreya auparavant : Aranea Highwind, dernière Générale encore disponible pour le Niflheim.

« — Ah, ma chère Aranea. Sourit simplement Ardyn.

— Cet endroit est vraiment rempli de cachotteries étranges. Déclara l'intéressée, une main sur la hanche. Où est-ce que vous étiez ?

— Oh, désolé, mais ce sont des données confidentielles que je ne peux pas vous divulguer.

— Je vois. Dame Lunafreya le peut, mais pas moi ?

— Exactement. Mais n'y voyez aucun favoritisme, vous êtes de loin ma préférée.

— Tss. Bon, je dois préparer la Princesse, pour qu'elle soit impeccable en public.

— Oh, faites donc. »

Ardyn lança un dernier regard, sans équivoque, à ladite Princesse. Le message sous-entendu était assez clair, et donnait presque quelques frissons à Luna, qui se résolut néanmoins à ne pas faire de faux pas.

Temporairement, seulement.

Ailleurs …

« On a un gros problème. Jared vient d'informer qu'à Insomnia, se déroule une mutinerie. Une partie des Lames Royales a décidé de monter une rébellion et de négocier avec le Niflheim. Une rencontre est déjà prévue prochainement. Nous nous rapprochons d'Insomnia et allons tenter de nous emparer du Cristal. Vous, continuez à suivre le plan de base. Il faut que les Six acceptent de nous aider pour balayer définitivement l'Empire. Vous allez devoir être rapides, ne trainez pas dans les villes, nous deviendront bientôt des ennemis, en cas de guerre civile. N'oubliez pas les Armes Fantômes. Plus Noctis en possédera, et plus faciles seront les rituels. Je vous enverrai des messages plus tard concernant leur localisation. Si je ne le fais pas, contactez Cid Sophiar. »

Le message, écrit par Cor Leonis, ne présageait vraiment rien de bon. Les quatre membres du groupe. La lecture du message, datant de près d'une heure maintenant, résonnait encore dans toutes les têtes. Un silence assez pesant régnait, alors qu'Ignis continuait de conduire la Régalia sur les vastes contrées rurales du Lucis. Avec pour point de chute le Disque de Cauthless, le groupe ne devait désormais plus perdre de temps. Surtout qu'y accéder demanderait encore plusieurs jours … d'ici là, de nombreux événements risquaient de se produire. De nombreux événements qui risquaient de s'enchaîner, sans qu'eux ne puissent y placer un quelconque contrôle.

« — Je me demande ce que fait Stella. »

Un léger vent, dans la voiture. Parce que le Prince en personne venait de prendre la parole, pour évoquer un sujet implicitement placé comme tabou chez ses Frères d'Armes, à savoir « l'autre » Princesse de Tenebrae, Stella Nox Fleuret.

« — Vous avez entendu comme moi tout à l'heure, hein ? Murmura le jeune homme. Luna devrait faire une apparition publique sous peu, à Insomnia. Stella a dû l'entendre aussi. Ce qui voudrait dire qu'elle devrait s'y diriger …

— C'est probable. Rétorqua Ignis, en baissant la tête.

— Elle aurait carrément dû y aller avec les autres, s'enquit Prompto.

— Et pendant ce temps, nous on court après ces conneries de dieux.

— Noct. Coupa Gladio.

— Je sais, désolé. Soupira le Prince, en balançant sa tête vers l'arrière. Je suis sûr que Cor ne voulait pas de notre aide, parce qu'il pense que je pourrai y rencontrer Ravus … »

Difficile d'être catégorique là-dessus, dans un sens comme dans l'autre.

« — Pour l'heure, nous avons une mission à accomplir. Compléta Ignis. Faisons-leur confiance. Si le Niflheim est occupé à Insomnia, ça nous laisse la voie libre au Disque de Cauthless.

— Espérons-le. Reprit Noctis, en portant son regard sur la droite. Mais les connaissant, j'suis sûr qu'ils seraient capables de nous faire chier autrement.

— Ils seraient capables, ouais. Martela son bouclier. C'est pour ça qu'on doit être efficace.

— Oui, on peut y arriver. Encouragea Prompto, en hochant la tête. »

C'était tout ce qu'ils pouvaient espérer, désormais …

À suivre …