Cette fic se situe juste après le procès et l'incident de la superette.

Certaines scènes sont susceptibles de heurter la sensibilité des plus jeunes.

9-1-1 est une série télévisée américaine créée par Ryan Murphy, Brad Falchuk et Tim Minear. L'histoire et les personnages de bases ne m'appartiennent pas et je ne fais que les réutiliser sans en tirer bénéfice.

Balises : Dépression, SSPT, accident, attaque de panique, pensées suicidaire, mention de viol passé.

Attention, cette histoire est très sombre dans son entièreté. Il est fait mention d'agression sexuelle passée et de pensées très intrusives, allant jusqu'au désir de suicide. Si vous ne le sentez pas, ne lisez pas cette histoire, je ne veux pas faire souffrir qui que ce soit, pour une histoire fictionnelle. Je vous aime tous et je préfère que vous soyez en sécurité.

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Sombrer

Buck resserra son sweat à capuche contre son corps émacié.

Il avait pris une douche depuis plus d'une heure mais il ne parvenait toujours pas à se réchauffer. Ce mois de décembre promettait d'être rude et il espérait qu'il ne descendrait pas au-dessous de zéro. Bien que rare, ce phénomène pouvait très bien se produire et avec sa chance actuelle, ça allait lui tomber dessus alors qu'il n'avait nulle part où aller.

Un mois depuis qu'il avait arrêté le procès.

Et depuis, tout avait empiré pour lui. S'il y réfléchissait, sa vie était merdique depuis un moment. Il était bien incapable de dire si ça avait commencé avec l'explosion du camion ou avec le départ d'Abby, ou même encore avant.

Jusqu'où pouvait-il remonter pour trouver un moment où il avait véritablement été heureux ? Beaucoup trop loin à son goût et ce n'était pas le moment d'y penser.

Il grelottait.

Il avait profité de l'aube naissante pour prendre une douche sur la plage. Malheureusement, l'eau était gelée et il avait l'impression qu'elle lui avait pénétré les os. Il jeta un œil à son sac de couchage soigneusement replié à l'arrière de la jeep mais il n'osait pas s'enrouler dedans, de peur, qu'en plein jour, les passants comprennent qu'il vivait dans sa voiture.

Il en avait bien trop honte.

Comment tout avait-il pu dégénérer à ce point ? Le bonheur semblait enfin à portée de main. Mais encore une fois, il avait tout gâché.

Il se demandait ce qu'il faisait encore à Los Angeles. Ça aurait été plus facile de partir, de reprendre la route mais il ne pouvait pas.

Il n'en avait plus les moyens.

Il n'avait plus rien d'autre que sa voiture et il savait qu'à un moment, il devrait la vendre, acheter un ticket de bus et disparaitre. Avec le printemps, il pourrait le faire, dormir à la belle étoile serait plus facile, le temps de trouver quoi faire.

Il devait juste tenir tout l'hiver.

Il regarda le supermarché en face de lui. Il sortit sa maigre monnaie de sa poche et compta religieusement chaque cent, issu de la vente de son téléphone. Il rognait sur la nourriture depuis des jours afin de garder assez d'essence pour se déplacer.

Il commençait à fatiguer et il savait que sa perte de poids était trop importante pour pouvoir rester en bonne santé.

Il ferma les yeux pour retenir ses larmes.

Il aurait dû mourir dans l'explosion du camion ou avec l'embolie ou même dans ce putain de tsunami mais il était toujours là, s'accrochant à la vie, tentant rester aussi proche que possible d'une famille qui ne voulait plus de lui.

Il les aimait tellement que ça le déchirait de rester loin d'eux.

La veille, il avait été jusqu'à l'école de Christopher dans l'espoir d'apercevoir le gamin, qui lui manquait terriblement, mais Eddie était là et il avait préféré éviter la confrontation. Leur dernière dispute dans la supérette avait été trop difficile à supporter. Il ne pouvait plus faire ça, être rejeté, encore et encore.

Il était désespérément seul et il n'avait personne à qui demander de l'aide.

Il n'avait plus que Maddie mais elle commençait enfin à s'installer et à être heureuse, il refusait de lui gâcher la vie. Il avait foutu la sienne en l'air mais il n'entrainerait pas Maddie avec lui.

Il frissonna de nouveau et fut tenter d'allumer le moteur pour mettre un peu de chauffage mais il utiliserait beaucoup trop d'essence pour trop peu de confort. Malgré tout, il était conscient que s'il passait la journée dans sa voiture, il allait finir par mourir de froid sur ce parking.

Buck ne voulait pas mourir mais pourtant il en arrivait à le souhaiter. La vie serait beaucoup plus simple pour tout le monde et au moins, il ne souffrirait plus.

Il repoussa ses pensées sombres et sortit de la jeep après avoir avaler son dernier comprimé d'anti-coagulant. Encore quelque chose dont il allait devoir se passer, il n'avait plus les moyens de s'en payer.

Il haussa les épaules et serra son sweat contre son corps.

Il allait flâner une heure ou deux dans le magasin, le temps de se réchauffer et il achèterait un pot de beurre de cacahuète et une bouteille de lait pour pouvoir tenir quelques jours de plus. En se rationnant, il pourrait tenir une semaine, peut-être dix jours. Après, il verrait bien combien de temps, il tiendrait sans manger.

A ce stade, ça n'avait plus vraiment d'importance.

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Eddie essaya de ne pas grimacer quand il enfila son uniforme.

Les combats de rues n'étaient pas vraiment une bonne idée mais ça lui faisait du bien. Ça l'aidait non seulement à évacuer sa rage mais aussi à ne penser à rien d'autre qu'au combat. La douleur physique lui faisait oublier, qu'excepté Christopher, sa vie était nulle. Il savait que c'était une pente dangereuse, qu'il était dans un état émotionnel compliqué et que la solitude était pire que tout.

Avant, il y arrivait mais Buck était entré dans sa vie et avait été une telle tornade qu'il avait perdu tous ses repères et sans lui, il n'arrivait tout simplement plus à se stabiliser.

Il secoua la tête.

Buck avait fait ce putain de procès, il avait raconté sa vie merdique à son putain d'avocat et avait ensuite totalement coupé les ponts.

Et Eddie était tellement en colère à cause de ça.

Il savait qu'il était au moins aussi fautif que lui, il l'avait repoussé trop fort et Buck avait seulement arrêter de tendre la main.

Eddie savait pourtant qu'il lui suffisait de l'appeler ou de lui envoyer un message.

Combien de fois son doigt avait-il plané au-dessus de son nom avant qu'il ne change d'avis et renonce ? Combien de fois avait-il pris la route jusqu'à son loft avant de bifurquer deux rues avant d'arriver ?

Beaucoup trop.

Mais Eddie ne parvenait pas à se débarrasser de sa colère et Buck était le parfait punchingball. Il pouvait lui coller tous les torts en sachant pertinemment qu'il ne riposterait pas.

Et il se sentait un tel connard à cause de ça.

Il se reprit et monta rejoindre les autres dans la cuisine. Bobby était attablé avec une tasse de café, complètement absorbé par ses pensées.

– Tout va bien, Cap ? s'enquit-il en allant en récupérer une tasse.

– Je ne sais pas, admit Bobby. Je ne comprends pas ce qui se passe avec Buck.

– Comment ça ? Il intente un nouveau procès ?

– Non, affirma-t-il. Il a abandonné celui-ci depuis quatre semaines. Et je l'ai informé à ce moment-là, que s'il voulait revenir, il devrait être autorisé par le psychologue du département.

– Tu vas le laisser revenir ? sursauta-t-il.

– Je préfère le garder à l'œil plutôt que de le laisser risquer sa vie dans une autre maison.

– Ouais, pas faux, admit Eddie. Alors quel est le problème ?

– Il n'a toujours pas pris de rendez-vous. Je lui ai remis sa convocation mais il n'a pris de rendez-vous. Et je ne comprends pas pourquoi ? Il m'a dit à peine une minute avant qu'il ferait tout pour revenir mais il ne se présente pas à la seule personne qui pourrait l'y autoriser.

– Tu as essayé de l'appeler ?

– Non, je ne veux pas d'une autre dispute entre nous. Est-ce que tu as eu de ses nouvelles de ton côté ?

– Non, admit Eddie. On ne se parle plus. Je veux dire, j'y ai été fort la dernière fois, je le sais mais malheureusement Buck aussi le sait. Je ne crois pas qu'il pardonnera cette fois.

– Tu devrais essayer de t'excuser, tenta-t-il.

– Je ne crois pas être prêt à ça non plus.

– Votre amitié ne va pas se réparer toute seule comme par enchantement, lui rappela son capitaine.

– A ce stade, je ne suis pas sûr que notre amitié puisse être réparée. Mais tu devrais l'appeler et voir ce qui se passe. Ce n'est peut-être rien, sûrement un imprévu, mais avec Buck tout est possible et ça pourrait-être inquiétant.

– Tu as raison, acquiesça-t-il. Je l'appellerais à la fin de la garde.