Salut les Campeurs !
Je vous souhaite une agréable lecture !
13
Après avoir fait en vain tout le tour du village, Sam apprit par un des villageois que Jack avait été aperçu plus tôt dans l'après-midi sur l'ancien site de la Porte des Etoiles. Elle ignorait qu'il s'y rendait encore. Elle décida donc de tenter sa chance et partit d'un pas tranquille dans cette direction.
L'espoir perdu refit surface et la saisit avec violence lorsqu'elle vit le Colonel, à genoux dans la boue, en train de creuser comme un diable au milieu de ce qui ressemblait à un morceau de l'arche de la Porte des Etoiles.
Portant ses mains à sa bouche, elle étouffa un sanglot.
Jack sursauta et fit volte-face en l'entendant. Se relevant maladroitement, il essuya la terre de ses mains sur son pantalon et la prit dans ses bras comme elle franchissait en courant les quelques mètres qui les séparaient.
– Tu as déterré la Porte ! s'exclama-t-elle, la voix broyée par ses pleurs.
– On dirait bien, oui…
Elle leva ses yeux brillants vers lui et il fut surpris de voir le mélange d'émotions qui traversaient son visage : joie, espoir, panique, regret…
Détournant la tête en réalisant qu'il pouvait aisément lire en elle, Carter lui donna un petit coup sur la poitrine du plat de la main :
– Tu ne m'as pas dit que tu continuais à la chercher !
Un doux sourire étira ses lèvres et Jack répondit, en la serrant plus fort contre lui :
– J'avais dû laisser tomber avec le froid et la neige. Je suis repassé par hasard ce matin. Je pense que la tempête a bougé une partie de la boue qui la recouvrait.
Elle hocha lentement la tête contre son torse, sans chercher à s'éloigner de son étreinte.
Comprenant plus que quiconque ses angoisses, il ajouta :
– Cela ne change rien, tu sais.
Surprise, elle chercha à nouveau son regard.
– Même si nous rentrons demain, je veux ça avec toi… affirma-t-il. Rien ne me fera renoncer à toi. Enfin, si tu veux toujours de moi ?
Un hoquet entre rire et larmes la traversa et elle nicha son visage dans son cou, comme il avait découvert qu'elle aimait le faire, ses bras entourant sa cage thoracique avec une force insoupçonnée.
Se ressaisissant, elle finit par demander :
– Est-ce qu'elle est abîmée ?
– Je ne sais pas encore. Les trois chevrons que j'ai réussi à dégager ont l'air intacts mais…
– Mais ?
– Il y a un truc bizarre.
S'agenouillant près de la surface nettoyée, il frappa avec le poing dans l'espace boueux où se formait normalement le vortex. Un son fort et inattendu résonna.
– Wow ! Qu'est-ce que c'est que ça ? s'exclama Sam en se précipitant à ses côtés, oubliant que la boue allait salir sa robe.
Elle passa sa paume plusieurs fois pour écarter les saletés et finit par découvrir l'origine du bruit. Elle laissa échapper un juron qui fit lever les sourcils de Jack. Il l'avait déjà vue perdre son sang-froid mais, là, c'était autre chose. Elle semblait contrariée et presque en colère.
– Quoi ? qu'est-ce qu'il y a ? La Porte est tombée sur une sorte de rocher, c'est ça ? On peut toujours demander de l'aide aux habitants pour la relever si c'est le problème…
Sam secoua la tête, d'un air abattu.
– Non… C'est bien pire… C'est du Naquadah.
– Comment ça du Naquadah ? Comment diable est-il arrivé là ?
– Pour que la Porte soit à l'horizontale, il faut que son sommet ait été frappé par une météorite, d'accord ?
Jack hocha la tête jusqu'ici, il suivait.
– Nous savons déjà, grâce aux observations de Daniel dans la grotte, que les météores étaient composées de Naquadah. Or, en entrant dans l'atmosphère, le métal a surchauffé et lors de l'impact avec la porte, il s'est solidifié au-dessus du vortex encore ouvert.
Jack n'était pas sûr de comprendre alors, il dut demander :
– Comme une sorte d'iris ?
– Oui, c'est exactement ça !
– Et qu'est-ce que ça veut dire pour nous ? Tu crois qu'on pourrait quand même ouvrir la Porte ? Peut-être que la formation du vortex parviendrait à faire sauter la pellicule de métal…
Sam semblait septique.
– Je suppose que ça dépend de l'épaisseur de Naquadah et de si toute la porte en est recouverte…
– Bon ! On dirait qu'il ne nous reste plus qu'à déterrer ce fichu truc ! Je demanderai au village demain s'il y a des volontaires pour aider.
Après tout, leurs amis et leurs familles étaient de l'autre côté aussi…
– En attendant, on ferait mieux de rentrer, il va faire nuit, constata Jack en se relevant.
oOo
Tandis qu'il faisait dorer la viande au grill, O'Neill pouvait presque entendre les rouages du cerveau de Sam tourner à plein régime. Elle coupait le pain et mettait la table sans cesser de cogiter.
– Un penny pour tes pensées, s'amusa à dire le Colonel au bout d'un moment.
Sam sursauta, semblant réaliser qu'elle était silencieuse depuis qu'ils étaient rentrés à la maison. Elle hésita puis, confia :
– Je réfléchissais aux conséquences…
– De l'iris en Naquadah ? s'amusa-t-il à demander, bien qu'il sache parfaitement que ce n'était pas par-là qu'allaient ses réflexions.
– Non…
Tournant la tête, elle vit son air taquin et soupira de soulagement.
Bien sûr qu'il savait… Comment aurait-il pu en être autrement ? C'était un homme loyal et généreux… et il avait l'âme d'un soldat chevillée au corps. Leur situation n'était pas plus simple pour lui que pour elle. Et pourtant, malgré les dangers et les inquiétudes, rien ne pourrait lui faire regretter le choix qu'elle avait fait d'être avec lui.
Posant les assiettes sur la table, elle effaça l'espace entre eux et vint se blottir contre son torse, savourant la chaleur de son corps et de son amour tandis qu'il refermait ses bras autour d'elle.
– Nous franchirons ce pont quand nous y serons, d'accord ? Nous ne sommes pas encore rentrés… murmura-t-il au creux de son oreille avant de déposer un baiser sur la peau délicate de son cou.
Il avait raison. La découverte de la Porte n'était pas une garantie de retour.
– Oui. Pour le moment, nous sommes là… susurra-t-elle en quémandant ses lèvres.
Il l'embrassa tendrement puis, déclara d'une voix tranquille :
– Allez, à table ! La viande est cuite !
Plus tard, lorsque Jack vint se coucher et entra dans les draps, il ne fut qu'à moitié surpris de sentir le corps nu de Sam se coller à lui.
Sans un mot, il se pencha pour souffler la bougie mais, Carter murmura :
– Laisse-la allumée…
Sa voix basse, enrouée de désir, fit courir un délicieux frisson dans le ventre de Jack.
S'allongeant près d'elle, il l'attira dans ses bras et réclama son corps, baiser après baiser, caresse après caresse, soupir après soupir.
Alors qu'il taquinait un sein, il la sentit se cambrer sous son corps et étirer ses bras au-dessus de sa tête, cherchant à agripper la tête de lit. D'un mouvement leste, il enferma ses deux poignets si fins dans une seule de ses mains sur l'oreiller, au-dessus de sa tête et la bloqua dans cette position.
Il scruta son visage avec attention à la recherche d'un signe d'inconfort. Ils avaient, tous les deux, été retenus, menottés, même torturés encore récemment par Sokar, sur Netu. Ce genre de contrainte pouvait déclencher une situation de stress post traumatique.
Il l'avait vécu à son retour d'Irak. Certaines nuits avaient été compliquées et Sara n'était pas préparée à affronter cette facette de lui. Elle avait eu peur plus d'une fois et cela avait fini par les éloigner l'un de l'autre.
Carter était différente. C'était un soldat. Elle avait démontré plus d'une fois en mission lorsqu'ils partageaient une tente qu'elle n'avait pas peur de ses cauchemars. Elle lui secouait vaillamment l'épaule et le réveillait, le rassurant sur le fait qu'ils étaient en sécurité.
Mais, elle avait aussi ses propres démons et il ne voulait pas la mettre en difficulté dans un moment d'intimité sensé être doux et passionné.
Pour autant, Sam ne semblait pas mal à l'aise. Au contraire. Elle ouvrit les yeux et soupira son nom, sans chercher à se libérer de son entrave.
Soulagé, Jack l'embrassa passionnément et se fondit en elle. Elle ondula sous lui, venant à sa rencontre et il ne libéra ses mains qu'une fois son apogée atteinte. Il la laissa alors reprendre le contrôle et le chevaucher, l'emmenant à sa propre libération. Il aimait l'abandon que lui procurait la sensation de laisser à Sam les commandes de son plaisir. C'était nouveau pour lui. Jusque-là, il n'avait jamais fait suffisamment confiance à sa partenaire pour s'autoriser un tel lâcher-prise.
Un long moment plus tard, Jack commençait à s'assoupir, bercé par le soufflé régulier de Sam blottie dos à lui dans ses bras, lorsqu'il entendit la jeune femme chuchoter, si bas qu'il faillit ne pas l'entendre :
– Je t'aime…
Elle devait penser qu'il dormait déjà car manifestement, son aveu n'était destiné qu'à la nuit.
Avec un petit soupir heureux, Sam enfonça sa tête dans l'oreiller et céda au sommeil tandis que Jack restait figé, le cœur palpitant, une envolée de papillons au creux de l'estomac.
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43e jour
Base militaire de Cheyenne Mountain
– Activation extérieur de la Porte des Etoiles !
La voix familière du sergent Harriman résonna par-dessus le vacarme des klaxons d'alarme.
Le Général Hammond quitta son bureau et descendit rapidement à la salle de commandement.
Walter tourna la tête vers lui et déclara :
– C'est l'identifiant de la Tok'ra, Monsieur.
– Ouvrez l'iris.
Daniel et Teal'c apparurent à l'angle du couloir alors que Hammond se dirigeait vers la salle d'embarquement.
– C'est peut-être Jacob, leur expliqua le vieil Général.
Daniel et Teal'c échangèrent un coup d'œil rempli d'espoir. Ils avaient des fourmis dans les jambes à force d'attendre. Et pourtant, si c'était bien lui, Jacob aurait fait des miracles pour réparer son vaisseau en un temps record.
Le temps qu'ils parviennent tous trois dans la salle de la Porte, le vortex s'était stabilisé et la silhouette familière de Jacob apparaissait.
– Jacob ! Nous sommes heureux de te revoir ! Lui lança Hammond en le saluant.
– Moi aussi mes amis.
– Nous espérons tous que tu apportes de bonnes nouvelles ! demanda Georges.
Jacob leur offrit un sourire rassurant :
– Le vaisseau est en état de marche. Nous terminons de faire le plein de vivres et du nécessaire pour le voyage. Quand pouvez-vous être prêts ?
Daniel consulta le Général Hammond avec le regard suppliant d'un enfant au rayon jouets d'un supermarché. S'il l'avait permis, lui et Teal'c seraient partis sur le champ.
– Il faut qu'on fasse un dernier débriefing et que j'appelle le Président pour l'aviser de la situation. Si j'obtiens son accord, vous partirez demain matin à la première heure.
– Parfait, déclara Jacob. Avez-vous pensé à prévoir des fournitures médicales ? On ne sait pas ce qu'on va trouver là-bas.
– Oui, les malles sont prêtes à être embarquées.
– Très bien. Jacob, SG 1, je vous attends dans mon bureau à 18.00 pour faire un dernier point sur la mission, ordonna Hammond.
oOo
La réunion avait duré près de longues heures mais, tous les éléments importants étaient calés. Le Président avait autorisé la mission de sauvetage. Ils partaient pour au moins deux semaines.
Daniel s'immobilisa sur le seuil de l'infirmerie. Il était près de minuit et, comme ils passaient la Porte à 6 heures, il n'avait pas jugé utile de rentrer chez lui.
Cette partie du bâtiment était étrangement calme. Les lits étaient tous vides. L'équipe SG 12 était rentrée un peu plus tôt mais à part quelques piqûres de moustiques locaux plutôt virulents, rien n'avait justifié que ses membres soient coincés à l'infirmerie pour la nuit.
Daniel toqua discrètement à la porte du bureau du médecin-chef et aussitôt, la voix de Janet lui cria d'entrer.
L'archéologue passa la tête dans entrebâillement, pour voir si elle était occupée.
Le reconnaissant, elle lui fit signe d'approcher.
– Bonsoir Daniel. Est-ce que tout va bien ? demanda-t-elle en jetant un coup d'œil à l'horloge au-dessus de la porte.
– Euh, oui… Oui, ça va.
– Alors ? Qu'est-ce qui t'amène ici aussi tard ? Tu n'es pas rentré dormir chez toi ?
– Non. Je vais faire un somme dans mes quartiers. Nous partons à six heures.
– Nouvelle mission ?
– En quelque sorte. Jacob Carter est revenu. Le vaisseau est prêt. Nous embarquons pour Edora demain matin. Nous risquons d'être absents deux semaines, peut-être un peu plus alors… j'ai pensé que tu pourrais peut-être t'occuper de passer chez Sam et Jack en mon absence.
– Eh bien, oui, sans problème. J'ai la clé de chez Sam. Pour le Colonel O'Neill en revanche…
Daniel s'avança et sortit un trousseau de sa poche. Il défit une clé et la posa sur le bureau de Janet.
– Ouais, je m'en doutais un peu. Voilà. Il n'y a pas grand-chose à faire, juste relever le courrier et vérifier que tout va bien.
La voix de Daniel était étonnamment tendue et son regard se baladait un peu partout dans le bureau en tâchant de l'éviter.
– Entendu, souffla Janet en tendant la main pour saisir la clé.
Examinant l'homme en face d'elle avec plus de soin, elle le trouva fatigué et tourmenté.
– Tu devrais t'asseoir, Daniel, proposa-t-elle.
San réfléchir vraiment, il obéit et remonta ses lunettes sur son nez, dans un geste nerveux et machinal.
– Tout va bien se passer, Daniel, soupira-t-elle enfin en croisant ses mains sur le bureau.
L'archéologue sursauta et leva enfin les yeux vers elle.
Son regard si clair semblait hanté. Il s'en voulait encore d'avoir laissé une partie de son équipe derrière lui. Même si c'était absurde et irrationnel.
– Et si ce n'est pas le cas, Janet ? murmura-t-il. Si nous arrivons trop tard ?
Janet ne savait pas trop quoi répondre. Elle était inquiète elle aussi.
– Je suis certaine qu'ils vont bien, rétorqua-t-elle, la voix aussi ferme qu'elle pouvait.
Daniel baissa la tête et eut un mouvement léger de gauche à droit, signe qu'il ne croyait pas vraiment ce qu'elle disait.
Janet se leva et contourna le bureau pour parvenir à ses côtés. Elle passa sa main sur son épaule en un geste tendre et apaisant. Daniel releva la tête sous la caresse et trouva à nouveau son regard.
Elle avait un air doux et gentil et une lumière aimante dans ses yeux bruns qui lui rappela un peu Sha're. Le cœur de Daniel frissonna à ce souvenir mais, pour la première fois depuis longtemps, cela ne le fit pas souffrir. Cela répandit une chaleur sincère dans sa poitrine.
– Ils s'en sortiront, Daniel. Ce sont des militaires chevronnés et ils sont ensemble. Le Colonel protègera Sam. J'en suis persuadée.
Daniel lui sourit avec nostalgie :
– Oui. Il le fera. Et elle veillera aussi sur lui, c'est certain.
Ces deux-là feraient tout l'un pour l'autre.
– Tu pourrais me laisser ta clé aussi, si tu veux que je ramasse ton courrier, proposa-t-elle.
Égoïstement, elle avait besoin de garder un lien avec lui en son absence et s'occuper de sa maison semblait un bon début.
– Je comptais demander à Siler pour ne pas t'embêter davantage… Il y a les plantes de Sam à arroser alors, ça fait peut-être beaucoup…
– Je m'en chargerai.
Elle avait laissé sa main cajoler son épaule durant leur conversation. Le geste était machinal et un peu trop affectueux pour deux simples collègues. Lorsqu'elle s'en rendit compte, elle ôta ses doigts un peu trop vivement mais, elle ne put achever son geste.
Daniel avait capturé sa main. Il la pressa légèrement dans la sienne, lui communiquant sa chaleur. Puis, il se leva et se dirigea vers la porte du bureau d'un pas tranquille. Il semblait avoir déposé une grande partie de son fardeau.
– Soyez prudents, lâcha presque involontairement Janet alors qu'il était déjà presque dans le couloir.
Daniel se retourna. Ses yeux clairs étaient lumineux et souriants lorsqu'il répondit :
– Nous le sommes toujours…
Il disparut dans la pénombre de l'infirmerie et Janet mit cinq bonnes minutes à stopper les battements anarchiques de son cœur.
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Edora – 47e jour
Il avait plu durant quatre jours, empêchant tout travail sur la Porte des Etoiles.
L'anneau était toujours à moitié enseveli sous la glaise et les rochers. Sam avait évalué l'épaisseur de l'iris à plusieurs millimètres ce qui posait un réel problème.
Cet après-midi-là, lors de sa chasse, Jack avait tué un gros oiseau, trop gros pour que Sam et lui en viennent à bout sans en manger durant plusieurs jours. Alors, il avait décidé d'en faire cadeau au village.
En sortant de la forêt, Jack traversa le petit pont où il avait embrassé Sam puis, passant devant la maison de Glenda, il s'arrêta et toqua à sa porte.
La vieille femme lui ouvrit et l'accueillit avec bonne humeur.
– Entre, fils. Assieds-toi. J'ai préparé du vin de Sola. Tu vas aimer.
Jack s'assit à la table tandis que Glenda amenait un verre et versait un breuvage de couleur or.
– Bois ! lui ordonna-t-elle en lui tendant le gobelet.
– Qu'est-ce que c'est ? demanda-t-il, méfiant, en humant le parfum étrange.
– Racines et sève macérées dans l'alcool.
Jack trempa les lèvres pour ne pas la vexer. En fait, ce n'était pas mauvais. Un peu amer. Cela lui rappelait un peu la bière, en plus corsé. Il but volontiers une autre gorgée.
Pendant ce temps, Glenda l'observait.
– Tu as l'air bien, mon garçon.
Jack lui sourit et hocha la tête :
– Je vais bien, oui.
Glenda eut un sourire complice et ajouta :
– J'ai croisé Samantha hier au village. Elle portait le soleil dans ses yeux.
La femme attendit un instant, lisant la réaction sur le visage de Jack, avant d'ajouter :
– Comme toi aujourd'hui.
Jack ne put laisser échapper un sourire. Soit la vieille avait vraiment le don de lire en lui soit il se ramollissait vraiment depuis qu'il était ici s'il n'était plus capable de masquer ainsi ses émotions.
– Vous ferez de beaux enfants, fils. Ne t'inquiète pas.
Jack sursauta :
– Je ne suis pas inquiet pour ça, Glenda. Même si je ne suis pas certain que nous pourrons être parents un jour, soupira-t-il.
– Je sais ça. Samantha m'en a parlé. Mais, alors dis-moi, si ce n'est pas cela, qu'est-ce qui te tire soucis ? demanda encore la femme en voyant une ride se former entre ses sourcils du militaire.
Jack sembla réfléchir quelques instants à la question, comme s'il ne se l'était pas vraiment posée jusqu'ici mais qu'il lui reconnaissait une certaine véracité.
– Nous avons retrouvé la Porte de Etoiles… soupira-t-il enfin.
– J'ai su ça, oui.
Comme elle se contentait de verser une nouvelle rasade d'alcool dans son verre, Jack finit par poursuivre :
– J'ai peur que les choses changent si nous rentrons chez nous.
– Comment pourraient-elles changer ?
– Nous sommes des soldats, Glenda. Et dans notre monde, il nous est interdit de nous aimer et d'être ensemble comme nous le sommes ici. On pourrait nous envoyer en prison pour ça.
– L'amour est passible de prison dans ton monde ? Quelle étrange idée !
– Ouais… soupira Jack avec un rire nerveux.
Glenda contourna la table et vint près de lui. Elle lui saisit les mains dans un geste affectueux, un peu maternel et Jack se sentit étrangement mieux, comme si elle avait le pouvoir de le délivrer de ses peines et de ses tracas. D'éloigner les ombres et le chagrin qu'il voyait onduler à l'horizon de son avenir.
– Est-ce que tu aimes Samantha ?
Jack leva les yeux vers son amie et fut aussitôt aspiré par ses yeux vairons.
– Oui. Mais, je ne lui ai pas encore dit… soupira-t-il.
Il inspira plusieurs goulées d'air avant de rajouter sans que Glenda ne pose la question :
– Sam l'a fait. Je pense qu'elle croyait que je dormais… Mais ça ne change rien, avoua-t-il.
Glenda eut un petit rire comme si l'air misérable de Jack l'amusait beaucoup.
Elle lui tapota gentiment la joue de sa main ridée et recula jusqu'à un meuble. Elle tira le premier tiroir et fouilla dedans avant de pêcher un objet qu'elle rapporta et posa sur la table.
C'était une petite boîte en bois verni délicatement ornée d'une fleur qui ressemblait à une rose.
– Ouvre-la, dit-elle à O'Neill.
Jack bascula le couvercle et découvrit deux anneaux brillants, endormis dans un écrin de tissu satiné. L'une des deux bagues était incrustée de fines pierres l'autre était simple et un peu plus large. Des alliances… ou quel que soit le nom que les Edorans leur donnaient.
– Elles sont dans ma famille depuis quatre générations. Elles m'ont été transmises par ma mère lors de mon mariage. Mon époux est mort il y a de nombreux soleils à présent et la porter sans lui à mes côtés était devenu trop douloureux, expliqua-t-elle.
Jack effleura l'anneau le plus féminin et demanda :
– En quoi sont-ils fait ?
– Le métal que vous appelez Naquadah et des pierres de la montagne. Je n'ai pas été bénie et je n'ai donc pas d'enfant à qui les laisser. Mais, je serai honorée de te les offrir, fils.
Jack cilla et ramena son regard sur Glenda. La femme lui souriait tranquillement, comme si elle ne venait pas de lui faire don de la chose la plus précieuse qu'elle possédait.
– C'est trop, Glenda… Je ne peux pas accepter…
– Tu ressembles beaucoup à mon mari lorsqu'il était jeune, Jack. Il avait les mêmes yeux bruns et rieurs que toi et la même force intérieure. C'était un homme valeureux et bon. J'aime à penser que notre fils t'aurait ressemblé. Ce serait un grand honneur pour moi que tu les acceptes.
Jack serra les mains de la femme dans ses siennes en un geste d'affection qu'il n'avait pas eu depuis longtemps.
– Léandro peut célébrer la Cérémonie des Anneaux pour vous si tu veux. Tu devrais lui en parler, ajouta-t-elle.
– Je vais peut-être d'abord demander à Sam si elle est d'accord, ironisa Jack.
Glenda roula les yeux, comme s'il énonçait une énorme bêtise :
– Allez, file ! Rejoins-la !
Souriant à pleines dents, Jack vida le fond de son verre pour se donner du courage, empocha la boîte à bagues et remercia son amie avant de prendre congé.
A suivre…
Toujours avec moi ?
