Disclaimer : MHA appartient à Horikoshi
Pairing : BKDK
Note : cela spoile les mangas.
Atelier n°1 : ‹‹ Raconte-nous, comment vous vous êtes rencontrés… ››
Pour en savoir plus sur l'atelier, je vous invite à aller sur le discord de Maarsat : l'académie des plumes.
Notre rencontre.
Ochaco était assise seule à une table devant un verre de soda. Elle trépignait à la fois d'impatience et de stress. Elle avait enfin réussi à obtenir un tête-à-tête avec Deku, prête à lui avouer ses sentiments. Mais le garçon qui fit son entrée dans le bar n'était pas celui qu'elle attendait, qu'elle espérait. Elle soupira, pressentant que sa soirée de rêve ne serait pas celle désirée. Elle avait raison.
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Katsuki avait presque fait des efforts pour l'occasion. Un jean noir, une chemise noire, le premier bouton ouvert, pas de cravate et ses cheveux en vracs comme d'habitude. Il fit un sourire en coin à la tête d'œuf en s'asseyant en face d'elle, mais comme il avait promis d'être poli, il la salua :
— Salut Uraraka.
— Bakugo, dit-elle assez froidement. Que fais-tu ici ?
Le blond ne répondit rien, il commanda un diabolo menthe et quand il reçut sa commande, il fit tourner tranquillement sa paille dans son verre. Toujours silencieux.
— Où est Deku ? tenta-t-elle.
— Izuku ? Oh, je l'ai envoyé faire une course, il devrait en avoir pour un moment et arriver en retard. Il m'a demandé de te prévenir.
La tête d'œuf tenta de se lever comme pour partir, mais Katsuki la retint :
— Reste un peu, discutons, j'avais des choses à te dire de toute façon.
— Et qu'est-ce qui te dit que j'aurais envie de t'écouter ?
— Ça concerne Izuku.
La jeune fille le regarda fixement, puis poussa un soupir résigné et se rassit. Elle acceptait beaucoup mieux Katsuki depuis la fin de la guerre, mais aujourd'hui, quelque chose dans son attitude devait la déranger. Sans doute son arrogance, ou alors elle devait sentir ce qu'il allait lui raconter et elle n'avait peut-être pas envie de l'entendre. En fait, Katsuki était prêt à parier qu'elle n'avait pas du tout envie de l'entendre.
— Je connais Izuku, commença-t-il, depuis tout petit, en fait je ne me souviens pas exactement notre rencontre parce que c'est surtout nos mères qui se sont rencontrées pour nous et nous ont collé ensemble.
— Pourquoi tu me racontes ça ? le coupa Uraraka.
Katsuki leva une main.
— Laisse-moi raconter, tu vas comprendre.
Elle parut hésiter, puis lâcha l'affaire et lui fit signe de continuer.
— Je me souviens pourtant de quelques trucs de nous bébés, des impressions, des images. Comme nous deux prenant un bain ensemble et s'amusant avec la mousse, ou alors faisant des bulles et courant partout pour les attraper, je me rappelle d'une fois où on avait fêté l'anniversaire d'Izuku. Il avait eu un gros cadeau de sa mère emballé dans du papier vert et rouge et il s'agissait d'une figurine d'All Might. Il avait hurlé de joie, parce qu'on était déjà fan depuis vraiment petit.
Uraraka paraissait s'ennuyer, mais Katsuki se perdit dans ses souvenirs et raconta sans lui prêter attention.
Les moments où ils dormaient ensemble chez l'un ou chez l'autre. Pour la sieste ou pour la nuit et où leurs parents étaient obligés de les engueuler parce qu'ils discutaient et gloussaient trop fort, et où Katsuki était toujours le premier à s'endormir.
Katsuki parla également de la fois où Izuku était tombé dans les graviers en courant en rond avec Katsuki, jouant à All Might contre les vilains. Comment le petit garçon aux cheveux verts avait serré les dents en marmonnant que les héros ne pleuraient pas alors que ses genoux pissaient le sang et comment Katsuki lui avait dit que les héros pouvaient pleurer quand ils avaient vraiment très mal. Izuku avait éclaté en sanglots et sa mère l'avait consolé. Peut-être est-ce que c'était à cause de Katsuki si Izuku était devenu un pleurnicheur ?
Au fur et à mesure que Katsuki parlait, la jeune fille écoutait de plus en plus attentivement. Peut-être était-ce chouette pour elle d'en apprendre plus sur son « Deku ». Mais pour Katsuki c'était différent, un sentiment de nostalgie lui serrait la gorge et lui qui pouvait se montrer agressif, était au contraire plus doux.
Bien sûr, il se rappelait fortement combien Izuku et lui étaient fans d'All Might et le bonheur ressentis des deux côtés quand ils avaient réussi à avoir la carte de leur super-héros préféré. Katsuki avait toujours eu une plus grande gueule qu'Izuku et vantait les mérites d'All Might en relevant son petit nez alors qu'Izuku acquiesçait très fortement à ses propos.
Ils étaient quasiment inséparables. Meilleurs amis à la vie à la mort, quelque chose comme ça.
Katsuki s'arrêta. Uraraka prise par l'histoire demanda :
— Et donc ?
Le blond but une gorgée de sa boisson :
— Et donc tout a changé quand j'ai été le plus grand con de l'univers.
Elle ne parut pas surprise, bien sûr, elle savait déjà.
— J'ai appris à lire, je me suis cru malin à appeler Izuku « Deku ». J'ai appris à faire des trucs que les autres ne savaient pas faire, pas même Izuku, comme des ricochets. Je me croyais meilleur et avoir un Alter n'a rien arrangé. Les autres me regardaient avec admiration, et je ne me sentais plus pisser.
— Au moins tu le reconnais.
— Je le reconnais depuis quelque temps maintenant, je me suis déjà excusé même si je sais que ce n'est pas forcément suffisant.
La jeune fille se mordit les lèvres et souffla :
— C'est vrai.
Elle n'ignorait pas que Katsuki avait changé, si elle était un peu ronchonne c'était qu'elle était juste vexée que le blond soit là à la place d'Izuku.
— Je continue ? demanda-t-il, mais c'était plus une question rhétorique, bien entendu qu'il allait continuer.
Apprendre qu'Izuku n'avait pas d'Alter ne l'avait pas réjoui contrairement à ce que tout le monde pensait. Certes il s'était mal comporté, certes il l'avait repoussé, s'était moqué, l'avait humilié, mais avant ça, Katsuki avait quand même pleuré seul dans sa chambre. Parce que d'une certaine manière il avait compris que les choses changeaient, que tout ne pouvait pas durer éternellement et même si c'était en partie SA faute, cela lui avait fait mal quand même.
C'était la première fois qu'il confiait ça à quelqu'un, même Izuku l'ignorait. Uraraka eut l'air presque apitoyé pour lui et Katsuki préféra boire son diabolo avant de reprendre.
— Je pense que tu as compris à peu près ce qu'il s'est passé ensuite. Je l'ai brimé, repoussé, harcelé. Je croyais qu'il me regardait de haut parce qu'il n'arrêtait pas de me suivre et que je savais au fond de moi qu'il ferait un meilleur super-héros. Alors que ce crétin, en vérité, ne faisait que m'admirer et je me demande comment j'ai fait pour ne pas le comprendre, pour ne pas le voir, pour m'aveugler à ce point.
Katsuki se sentait encore honteux pour tout ça. Il s'était plié en deux, il avait présenté ses excuses à Izuku et pourtant quand il repensait à ce qu'il avait fait, cela lui faisait presque mal.
— Quel temps perdu et gâché. J'étais jeune et bête, je ne savais pas qu'on avait qu'une vie et qu'il fallait en profiter au maximum. Maintenant j'en suis terriblement conscient. Pour Izuku, il aurait peut-être mieux valu qu'il ne me rencontre jamais, mais pour moi… Je suis réellement soulagé de savoir que nos routes se sont croisées même si je n'ai pas su prendre soin de cette chance pendant de longues années. Même si j'ai été con.
Uraraka prit la parole :
— Je pense… Que Deku s'estime chanceux de t'avoir dans sa vie, lui aussi.
Katsuki eut un bref sourire. Pas ironique, pas carnassier, pas mauvais. Un sourire empreint de quelque chose comme de la reconnaissance.
— Tu as sans doute raison.
Il se tut un instant, regarda dans le lointain avant de reprendre :
— La suite tu la connais. All Might lui a donné le One for All, il est entré à Yuei et j'ai été furieux qu'il m'ait menti. Je me suis senti trahi en croyant qu'il m'avait toujours caché son Alter. Parce que merde, on était amis d'enfances non ? Il aurait DÛ me le dire. Et tu sais ce que ce crétin a fait ? Alors qu'il ne devait en parler à personne, il m'a couru après pour me rassurer. Pour me certifier qu'il ne m'avait pas menti pendant toutes ces années. Que ce pouvoir, il ne l'avait pas depuis longtemps, que quelqu'un lui avait donné. Après ça ce n'était pas difficile de tout comprendre, j'ai vite fait le lien avec All Might. Et je l'ai engueulé parce qu'il aurait dû garder le secret. Mais secrètement j'étais content, heureux, soulagé, les trois. Izuku m'avait confié quelque chose qu'il n'avait même pas dit à sa propre mère. Il me l'avait dit. À moi. C'est peut-être là que les choses ont commencé à changer, c'est peut-être après ou avant, je n'en sais rien. Mais petit à petit c'est devenu différent. Je ne dis pas qu'on est redevenu les meilleurs amis du monde, mais on pouvait se tenir dans la même pièce sans que je ne le harcèle, sans que je ne le repousse, sans que je ne lui dise sciemment un truc méchant. En fait j'ai même commencé à vraiment refaire attention à lui, à remarquer les variations de son caractère, à remarquer ses faux sourires et sa fatigue. Et peut-être qu'en vrai, je n'avais jamais arrêté d'y faire attention, disons plutôt que ça recommençait à vraiment compter.
Katsuki raconta à Uraraka comment il s'était parfois inquiété à propos d'Izuku au point d'avoir du mal à trouver le sommeil, lui qui pourtant dormait si facilement et si tôt.
— Il ne se rendait pas compte, se fâcha-t-il soudain, de tout ce qu'il faisait de bien, il s'en voulait pour tout ce qu'il ratait sans jamais voir tout le positif qu'il apportait. Ça me rendait dingue, comment j'aurais pu dormir alors que cet idiot souriait à tout le monde et s'épuisait à faire de son mieux sans être capable de reconnaitre tous ses efforts ?
Sur le visage d'Uraraka, Katsuki put lire de la surprise.
— Et toi tu le voyais ? interrogea-t-elle.
— Bien sûr que oui, rien ne m'échappait. Alors quand j'ai reçu sa lettre, et vous les vôtres au cours de sa disparition, j'étais furieux et mort d'inquiétude, mais pas tellement surpris. Je savais comment il pensait, je savais ce qu'il se disait, je le connais par cœur bon sang. Peut-être que je l'ai détesté et harcelé, peut-être que je l'ai souvent mal compris, mais je savais quand même comment il pensait. Se sacrifier pour sauver tout le monde, s'oublier pour faire passer les autres en premier, voilà comment il est. Il fallait qu'on le retrouve et vite, parce que j'avais peur que sinon… Sinon je ne le revois plus jamais.
Katsuki ferma les yeux une seconde. Il avait été si soulagé de le retrouver, de le revoir.
— J'étais content que tout le monde m'aide à le ramener. Et ça a été un véritable réconfort quand il m'a écouté. Cet idiot, je suis sûr qu'il m'a pardonné tout de suite, qu'il ne m'en a jamais voulu d'ailleurs, il a accouru vers moi alors qu'il ne tenait même plus sur ses pieds.
Katsuki eut une sorte de sourire étrange, indéfinissable. Il était sûr que la tête d'œuf ne le reconnaissait qu'à moitié et qu'elle se demandait de plus en plus pourquoi il lui racontait tout ça. Mais il arrivait bientôt à ses raisons.
— On l'a ramené, fit Katsuki soulagé, et je te remercie pour ton discours afin que les gens l'acceptent en leur sein à Yuei, parce que je te jure que j'étais prêt à tout faire péter et menacer tout le monde s'il renvoyait Izuku à la rue. Je ne l'aurais pas supporté. Il ne méritait pas qu'on le repousse, pas après tout ce qu'il avait fait, tout ce qu'il faisait pour ces mêmes gens.
— Et ensuite ?
— Ensuite, il y a eu la guerre.
La guerre. Où lui et Izuku avaient été séparés.
— Je ne veux pas en parler, fit Katsuki, je suis seulement heureux qu'on s'en soit sorti. Qu'Izuku s'en soit sorti.
Uraraka crut que c'était fini.
— Et donc, pourquoi tu m'as raconté tout ça ?
Katsuki avala les dernières goûtes de son diabolo.
— Ce n'est pas terminé, pas tout à fait. À l'hôpital, une fois la victoire remportée, Izuku et moi on a beaucoup parlé, il m'a pris dans ses bras et il a longuement pleuré. Je crois que je lui ai foutu la trouille, je me suis rendu compte qu'il avait autant peur de me perdre que moi de le perdre. Je me suis rendu compte que quoiqu'il arrive, quoi qu'il se passe, je voulais continuer à ses côtés, je ne voulais jamais être séparé de lui. Plus jamais.
Uraraka réalisa enfin :
— Tu l'aimes !
Katsuki acquiesça.
— Tu es venu pour ça, pour me dire que tu l'aimais, dit-elle.
— Uraraka, je suis venu pour te dire que c'était réciproque.
Elle ne parut pas surprise, maintenant qu'elle avait compris les sentiments de Katsuki, ceux d'Izuku devenaient évidents.
— Tu l'as éloigné pour pouvoir me raconter tout ça, devina Uraraka.
— On s'est mis ensemble il n'y a pas longtemps, c'est lui qui m'a embrassé le premier et je n'oublierai jamais ce moment. Il s'est mis sur la pointe des pieds et a posé sa bouche sur la mienne avant de rougir et d'essayer de s'enfuir. Comme si j'allais le laisser faire, comme si j'allais le laisser partir après ça, c'était trop tard. Beaucoup trop tard. Je l'aime bien trop, admit Katsuki de lui-même.
Il l'aimait et ses sentiments l'emplissaient complètement et Izuku lui avait avoué ce qu'il ressentait. Ils s'étaient embrassés de nombreuses fois depuis, ils se tenaient parfois par la main, mais pour le moment ils n'en avaient parlé à personne. Enfin, jusqu'à aujourd'hui.
— Tu es donc la première personne à le savoir, fit Katsuki.
— Et pourquoi Deku n'aurait pas pu me le dire lui-même ?
— Il n'aurait pas voulu te blesser.
— Alors que toi tu t'en fous, réalisa la tête d'œuf.
Katsuki haussa une épaule tournant sa paille dans son verre vide.
— Je ne le fais pas pour te blesser, mais je voulais que tu le saches, je voulais que tu comprennes, et je voulais que tu ne puisses pas penser que tu as la moindre chance. Tout ça pour que tu puisses passer à autre chose.
— Trop aimable, dit la jeune fille amère.
— De rien.
— Et il est où ?
— Sans doute en train de raconter à double face notre relation comme je lui ai demandé de le faire avant de venir.
Uraraka avait fini son soda depuis longtemps. Elle se leva et enfila sa veste.
— En fait tu es juste jaloux et possessif, lui jeta-t-elle au visage.
Katsuki ne nia pas.
— Mais… merci pour ta sincérité, ajouta-t-elle, ça m'a permis d'en apprendre plus sur vous deux et de me dire que tu prendras sans doute soin de lui. Ce que je n'aurais pas cru si tu ne m'avais pas tout raconté.
Katsuki leva les yeux vers elle. Cette fille était maligne, il comprenait pourquoi Izuku l'appréciait autant. Alors il lui sourit une dernière fois.
— Cependant tu as de la chance que mon verre soit vide sinon je t'aurais balancé le contenu au visage, conclut-elle.
Et sur ces mots, la jeune femme s'en alla.
Katsuki resta là un moment, seul. Jusqu'à ce qu'un jeune homme aux yeux verts magnifiques et aux taches de rousseur entre dans le bar. Ses yeux cherchèrent dans le bâtiment quelqu'un qui n'était plus là et tombèrent sur ceux de Katsuki. Il s'approcha de ce qu'on pouvait appeler son « petit ami » et demanda :
— Où est Uraraka ?
Katsuki fit l'innocent :
— Et bien, va savoir !
Izuku roula des yeux, râla après lui :
— Je suis sûr que tu l'as fait fuir, ce n'est pas cool pour elle, c'est une chouette fille, franchement Kacchan.
— J'ai pu m'en rendre compte, dit Katsuki, assieds-toi, tu veux boire quelque chose ?
Izuku obtempéra et aussitôt le blond captura l'une de ses jambes avec les siennes.
— Je prendrai un jus de fruits, fit Izuku en lui souriant.
Katsuki leva la main pour commander, puis se perdit dans les yeux de celui qui était désormais toute sa vie – et qui sans doute l'avait toujours été.
— Tu lui as dit quoi à Uraraka ? demanda Izuku.
— Qu'on prenait nos bains ensemble quand on était petit.
Izuku rougit et ronchonna :
— Mais pourquoi tu lui as dit ça ?
— Pour qu'elle sache combien je t'aime.
Le jeune homme aux cheveux verts devint encore plus rouge si c'était possible. Katsuki profita du spectacle avec un petit sourire en coin. Oh oui. Il l'aimait. Et taquin il lança :
— Tu sais, ça ne me dérangerait pas qu'on reprenne un bain ensemble.
Izuku se liquéfia et Katsuki, heureux, laissa échapper un rire. Doux et sincère. Izuku le regarda comme s'il était la huitième merveille du monde, puis finit par rire à son tour.
Fin.
L'autatrice : voici donc mon premier texte pour l'atelier de Maarsat. Il n'est pas parfait, j'ai fait de mon mieux pour que l'histoire sonne juste tout en respectant les règles. N'hésitez pas à me donner votre avis.
