Chapitre 54 : ruminations et désirs

Cela faisait quelque temps que je n'avais pas écrit un chapitre « en avance ». Il y avait probablement plusieurs raisons à cela. Premièrement, j'avais eu une période où j'avais été très horny tout le temps. Dans ces temps-là, je ne voulais qu'une chose : que Mage fasse ce qu'il voulait. Je savais que ça allait toujours être plaisant sur le plan sexuel. Deuxièmement je n'avais rien de particulier à dire ou à demander, alors à quoi bon écrire ce que je voudrais qui se passe alors que tout m'allait, mais plus encore, alors que la seule chose que je voulais était qu'il fasse ce qu'il voulait. Puis, tranquillement, cette dernière raison s'était transformée de « tout me va » à « les seules choses qui vaudraient la peine d'être dites ne sont pas des choses susceptibles d'arriver à ce moment de ma vie », alors je n'avais rien à dire. En fait, toutes les idées que je pouvais avoir en tête impliquaient quelque part que je choisisse et que je prenne le contrôle, mais je n'en avais pas envie. Moi, j'aimais ça quand il faisait ce qu'il voulait. Mais, en même temps, il y avait toujours une partie de moi qui rêvait de ressortir ce contrôle que j'avais pourtant dans d'autres sphères de ma vie. C'était tellement paradoxal ces deux pensées.

J'imagine que le mieux aurait été qu'il décide de lui-même qu'il voulait que je top et qu'il me dise exactement quoi faire. Ça aurait été en quelque sorte le parfait mélange entre l'idée d'avoir du contrôle, mais en même temps de continuer à ce que ce soit lui qui décide malgré tout.

En même temps, par ces temps-là, j'étais plutôt dans un mood de jeu. Il y avait probablement eu des périodes où l'on jouait plus, où il y avait plus de teasing, d'instructions, plus de règles brisées ou non respectées. En quelque part, c'était aussi quand j'étais dans ce mood là que j'avais le plus envie de venir. Quand j'étais trop horny, avoir un orgasme était vraiment le dernier de mes projets, la seule chose qui comptait était le plaisir sexuel. Par contre, quand j'étais dans un mood plus de « jeu » avec un niveau de hornyness acceptable, c'était des moments où je me disais « hey bien, ça pourrait être sympathique d'essayer ». En même temps, quand j'étais dans ce mood, c'était aussi un « tout me va tellement », c'était vraiment un mood polyvalent, comme si c'était le résultat de tous les autres mood qui était à un niveau moyen : désir de plaisir sexuel moyen + désir de plaisir émotionnel moyen + désir de venir moyen. Au fond, tout cela laissait alors forcément place à des rencontres qui étaient toujours palpitantes.

Même si je savais que cela n'arriverait pas, je laissai mes mains écrire ce à quoi je pensais. Je me disais quelque part que le simple fait de l'écrire allait probablement m'aider dans mon cheminement personnel. Je trouvais cela tout de même étrange tous les blocages que j'avais avec la sexualité puisque j'étais quelqu'un qui ne croyait pas en l'utilité d'avoir des tabous et qui n'en respectait aucun. Pourtant, j'étais mon plus grand tabou quand il était question de sexualité.

Nous avions passé une belle soirée comme à l'habitude. Nous étions maintenant dans mon lit, enlacés à parler. Mon grand était en train de s'endormir et, comme toujours, j'attendais la chose avec impatience. C'était toujours un peu difficile d'estimer s'il dormait ou pas ou encore d'estimer cela lui prendrait combien de temps s'endormir. Je me demandais si j'avais envie de sortir mes cordes ou pas. J'avais bien envie d'attaché Mage, mais, avec la fatigue, on aurait dit que j'avais toujours moins envie de faire quel qu'effort que ce soit.

Je ne peux dire si je décidai de sortir mes cordes et de l'attacher brièvement, mais cela n'allait pas être la partie la plus importante de toute manière.

Comme à l'habitude, nous nous embrassâmes. À chaque fois, j'étais surprise de voir à quel point j'aimais cela alors que ça n'avait jamais été quelque chose que j'avais apprécié. Malgré tout le plaisir de la chose, je savais bien qu'il y aurait une chose qui rendrait le tout mieux : si nous étions dans une position plus assise. En fait, il s'agissait d'une simple question de respiration. Couché sur dos (ou encore pire sur le côté), j'avais un peu de la misère à respirer, ce qui se faisait sentir lorsque nous nous embrassions. Ça ne pourrait jamais être pire que lorsque moi j'étais sur lui. C'était simplement juste déplaisant au point où je me mettais à tousser à chaque fois d'avoir le souffle coupé. Mais, dans tous les cas, je savais bien que si j'étais en position verticale, c'était le moment où je respirais le mieux. Et, en toute honnêteté, ce n'était vraiment pas compliqué, on n'avait simplement qu'à s'installer l'un face à l'autre, en étant assis pour y arriver.

Mais évidemment mes pensées ne s'arrêtaient pas là. C'était déjà arrivé qu'il me prenne dans ses bras dans une telle position alors que j'étais assise (ou peut-être à genou-assis qui sait) alors que lui était plutôt à genoux (mais à genou-debout/redressé) ce qui avait pour effet qu'il pouvait totalement me prendre dans ses bras et me serrer contre lui (comme quand nous étions allongés, mais avec la plus-value que je pouvais respirer plus aisément). Évidemment, je savais bien que je n'avais qu'à demander pour qu'il fasse quelque chose, mais je n'avais pas envie de demander.

Comme s'il avait lu dans mes pensées, il s'installa comme je m'imaginais puis me tira pour que je m'installe devant lui. Dans cette position, il pouvait tout autant me serrer dans ses bras que m'embrasser. Voilà une position qui augmentait à la fois l'idée du plaisir émotionnel, mais certainement mon envie de jouer.

Mais j'allais le laisser choisir.

J'aurais aimé être capable de décider, être capable de toper sans stress, d'être capable de lui parler pendant tout cela, mais tout cela était un effort. C'était un effort qui allait valoir la peine dans l'une deux situations suivantes : 1- soit parce qu'il me le demanderait ou 2- soit parce que j'aurais fini par essayer un peu par un peu et peut-être qu'un jour une certaine aisance s'installerait (j'avais de la difficulté à y croire, mais il fallait bien que j'y croie un peu tout de même).

Dans tous les cas, ce fut une soirée parfaite comme toujours.