Chapitre 1 : l'Étrangère

Je me rends sur ce même chemin qu'i ans, je pensais que je n'arriverais pas à le retrouver et pourtant, c'est comme s'il était resté dans un coin de ma mémoire depuis tout ce temps. La végétation à repris ses droits et à envahie le chemin, mais j'arrive à me frayer un passage évitant les ronces qui se raccroche par moment à mon pantalon couvert de boue. J'espère que ça en vaut la peine et que je ne fais pas ça pour rien. Mon ami à poil me suit, il m'a été fidèle comme son ancien propriétaire me l'avait promis, il m'a aidé à faire les bons choix et a été à mes côtés dans les bons comme dans les mauvais moments. La bataille a été longue, mais elle est enfin terminée et je peux enfin retourner chez moi, rentrer à la maison de là d'où je viens. Je n'ai jamais oublié.

Le grand loup blanc semble savoir où je veux aller et il prend les devants galopant joyeusement dans la direction d'une maison en particulier du village. Le décor n'a pas vraiment changé depuis la dernière fois, juste des toitures arrachée et quelques parties de grange tomber, à part ça, c'est un véritable village fantôme.

- Hé ! Attends-moi.

J'essaie de retenir mon ami, mais il est tout en joie en voyant la maison, je me précipite à ses côtés et je ne sais pas pourquoi j'appréhende cette rencontre. Je commence à me sentir coupable, emplie de reproche, comme, pourquoi avoir mis si longtemps ? Ou encore, je t'avais dit de ne pas revenir. Mais je l'avais promis, je lui dois bien ça. Je toque doucement à la porte en retenant ma respiration, mais la porte s'ouvre toute seule sous mes coups.

- Ce n'est pas habituel ça.

Je pousse la porte doucement et je m'attendrais presque à trouver un cadavre sur le sol et cette image me fait frémir rien que d'y penser, je sais qu'il est toujours en vie, je le sens, il ne peut pas m'avoir abandonné. J'entre alors dans la maison sur mes gardes mon SG-09 R, la première arme qu'il m'avait donnée, peut être la seule chose que je n'ai pas eue à lui acheter à cette pensée, je ris intérieurement. J'avance dans la maison et ne vois rien de suspect ni au rez-de-chaussée ni à l'étage, il est peut-être absent pour l'instant tout simplement. Mon ami s'agite reniflant partout dans la maison comme à la recherche de son ancien maître. C'est alors que mon regard est attiré par une pile de photos certaines en noir et blanc et d'autres en couleurs, elles montrent plusieurs endroits de l'Europe, la grande place de Stuttgart en passant par le Colisée de Rome et la Tour Eiffel en France. Tous ces endroits, je les connais puisque je m'y suis moi-même rendue durant mes nombreuses missions. Ce n'est peut-être qu'une simple coïncidence après tout, il a le droit de prendre des vacances. Et il a bien fait d'ailleurs.

- Mais où est-il ?

Je récupère une photo et je ne sais pas pourquoi je la retourne et là, je vois une écriture grossière inscrite au dos.

- Vous êtes toujours malin à semer vos indices.

Je souris, le message m'indique qu'il se trouve au château.

- Allez, viens mon ami, on a encore un petit bout de route à faire. Mais ce ne sera pas long.

Je me mets vite en route vers le château courant presque sur le pont de pierre pour rejoindre l'entrée, le loup se met en fête et se met à taper son meilleur sprinte m'attendant en remuant la queue joyeusement une fois à la porte.

J'ouvre la lourde porte et je me souviens qu'il me faut mettre toute ma force pour l'ouvrir, à peine la porte entrouverte que mon ami file sans moi à l'intérieur et là alors que je suis encore derrière la porte j'entends sa voix si singulière, aux intonations rauque à la fois familière et si réconfortante.

- Ho mon compagnon, comme tu es beau, et quelle magnifique médaille que tu portes, je savais que je pouvais compter sur toi, tu t'es débrouillé comme un chef.

Alors qu'il félicite son ami, j'entre doucement pour ne pas déranger ce beau moment, il est à genoux en train de caresser le loup avec fierté, il porte toujours son long manteau et un foulard violet lui cache le bas du visage. Cette ombre si particulière qui m'a guidée même lorsqu'il n'était plus là.

Soudain, il releva la tête comme alertée de ma présence.

- Étrangère ? C'est bien toi.

Il se lève d'un coup et se dirige vers moi, les larmes me montent, il est là face à moi, je ne pensais ne jamais le revoir et voilà qu'il est tout près de moi.

- Marchand.

Il ouvre ses bras et sans réfléchir je cours le retrouver plongeant entre ses bras. Je pleure pour de bon alors qu'il carresse ma tête en douceur. J'avais perdu une partie de moi en partant d'ici et je la retrouve enfin lorsque je suis avec lui.

- Je ne pensais jamais te revoir et te voilà Étrangère.

Sa voix se brise émue de me revoir.

- Oui, je vous l'ai promis.

- Cela veut dire que tu as réussi, vous avez réussi toi et notre ami à quatre pattes.

J'entends une certaine fierté dans sa voix et je suis heureuse. J'arrive à calmer mes larmes et je me redresse alors qu'il me tient par les épaules.

- Oui, on a réussi.

- Alors pourquoi être revenue Étrangère ?

- Parce que je suis épuisée et j'avais besoin de rentrer à la maison.

Il me regarda avec des yeux jaunes bienveillants, avant de passer une main rassurante dans mon dos.

- Tu as raison, il n'y a rien de mieux que la maison.

- Puis, je devais revenir maintenant que vous avez emménagé ici. Vous recherchez toujours un ministre ?

Il rigola clairement ce qui me fit rire aussi.

- Bien sûr, je vais avoir besoin de toi, je suis justement en train de faire quelques travaux, tu pourras m'être d'une grande aide.

- Avec plaisir.

- Au fait, tu n'as pas mangé que c'est impoli de ma part suis moi, je vais te donner de quoi manger.

Je le suis heureuse de l'avoir retrouvé, mais alors que nous nous dirigeons vers les cuisines, je constate qu'il n'a pas du tout changé depuis notre dernière rencontre i ans.

- Je voulais savoir.

- Hum ?

- Vous ne vieillissez pas ?

Il s'arrêta un instant et me répondit.

- Plus, serait le terme juste, non depuis mon infection mon état stagne comme ce dernier, il me maintient dans ma forme actuelle depuis des années, je ne vieillis peut-être pas, mais je ne suis pas éternel pour autant, la mort me rattrapera, c'est une certitude, mon cœur finira par lâcher, ainsi que mon mal de dos. Hé ! Hé !

- Je vois. Vous êtes vraiment toujours un mystère.

- J'espère que cela ne porte pas préjudice à ton jugement.

- Pas du tout.

Je le rassure de suite alors que nous arrivons à la cuisine.

- Installe-toi, je vais te préparer quelque chose.

Je l'entends alors chantonner joyeusement derrière le comptoir.

- Vous semblez heureux, Marchand.

- Comment ne pas l'être alors que tu es revenue.

Je lui souris tout autant heureuse que lui de le revoir.

- Et toi mon compagnon en quel honneur a tu reçu cette merveilleuse médaille qui orne ton cou ?

Le loup s'agita joyeusement comme comprenant ce qu'il lui dit.

- Et bien, il a apporté lui-même l'échantillon du vaccin à l'aide de santé mondial. Il l'a porté tout du long du trajet dissimulé dans son collier pour passer sous les radars ennemies, et ça à fonctionné.

- Je suis très fière de toi, attrape !

Il jeta un os dans les airs et le loup l'attrapa avant de le ronger avec envie.

Marchand arrive vers moi les bras chargés de plat en tout genre, dont une odeur délicieuse s'en dégage et mon ventre grogne d'appétit.

- Merci beaucoup.

- Régale-toi.