CHAPITRE 4
Il était quatre heures de l'après-midi lorsque Sirius fut tiré de son sommeil par le Croassement d'un freux solitaire. Le lit de James, à côté de lui, était déjà vide. Ce fut à grand-peine que Sirius sortit du sien. Les frères Prewett étaient venus, comme convenu, prendre leur relève aux premières lueurs du jour. Sirius avait alors tenté de parler de sa découverte à James, mais celui-ci s'était écroulé en travers du matelas, le ventre rempli d'œufs brouillés et de bacon frit, ronflant du sommeil facile des gens heureux. Sirius eût été moins fier, il aurait admis qu'il l'enviait. Malgré son épuisement, lui ne s'était endormi qu'en fin de matinée.
Dans l'intervalle, il avait échafaudé mille hypothèses sur le rôle possiblement joué par Rogue dans la mort de Regulus. N'eût été la prédiction sibylline de Dumbledore – « Votre opinion sur lui changera » –, il aurait parfaitement imaginé Rogue en exécuteur de la sentence de Voldemort, se délectant ensuite de lui annoncer la mort de son frère. Car Rogue le haïssait, comme, sans doute, il détestait Regulus. Comment les deux Serpentard auraient-ils pu nouer des liens d'amitié ? Tout les séparait : leur âge – ils avaient deux ans d'écart –, leur condition sociale, leur tempérament même.
Et Sirius ne se souvenait pas les avoir jamais aperçus ensemble, ni d'avoir une seule fois entendu son frère, du temps où ils arrivaient encore à se parler, citer le nom de Rogue. Cela n'avait pas empêché Regulus, étrange coïncidence, de se volatiliser la même nuit que lui, la veille des vacances de Noël, quelques jours après qu'Avery et Mulciber, les seuls amis que Sirius eût connu à Rogue, eussent eux-mêmes disparu sans laisser de trace. Sirius avait mis trois jours à se rendre à l'évidence. Il se revoyait, errant seul dans le parc de Poudlard, tenaillé par un sentiment de gâchis qui avait failli le précipiter au fond du puits.
Tandis qu'il se rasait devant un débris de miroir, après avoir fait ses ablutions à l'eau froide dans le cabinet de toilette, il entendit se rapprocher une voix qu'il reconnut aussitôt. Des talons claquèrent sur le parquet du couloir. Sans même y prendre garde, car se montrer à son avantage était un réflexe chez lui, Sirius se recoiffa. La porte de la chambre s'ouvrit à la volée :
« Enfin réveillé, chéri ? »
Et la fougueuse Marlene de pénétrer dans la chambre, refermant la porte avec le talon de sa botte. D'un coup de baguette, elle ouvrit plus largement les rideaux, puis, sans plus de cérémonie, se laissa tomber dans l'unique fauteuil, croisant devant elle ses jambes de faon. Sirius fit de son mieux pour ne pas paraître interdit – il était encore torse nu et du savon à barbe dégoulinait dans son cou.
« Ah ! je dérange ? » s'esclaffa l'aspirante Auror de son rire sonore.
Elle semblait ravie de surprendre son camarade. Vraiment, le culot de cette fille soufflait Sirius : non seulement, elle s'était dispensée de frapper, mais encore, elle lorgnait son corps dénudé sans aucune gêne. C'était aussi flatteur que déstabilisant. Sans un mot, Sirius tendit la main vers sa chemise, qu'il enfila sans la boutonner. Marlene se releva et s'approcha de lui, continuant à le fixer d'un air effronté que Sirius aurait trouvé plaisant s'il eût éprouvé de l'attirance. Mais, en vérité, la bougresse lui faisait un peu peur.
« Jacques m'a dit que tu avais décidé de passer l'après-midi au lit », le titilla Marlene en fourrageant langoureusement ses longs cheveux noirs.
Sans doute venait-elle tout juste d'arriver au cottage car son nez à l'arrête saillante avait rougi. Grande, vigoureuse, la mâchoire carrée, elle paraissait ne douter de rien, gonflée de l'assurance que donne la beauté, car, c'était indéniable, elle était aussi belle que lui l'était, aristocratiquement belle, bien que sa beauté lui vînt de sa mère, une née-moldue.
Sirius faillit répliquer qu'il était de permanence la nuit précédente, mais au lieu de cela il lança un coup d'œil au miroir pour s'assurer qu'il n'était pas trop ridiculiser.
« Je est levé depuis longtemps, prétendit-il alors en reprenant son rasoir dans la vasque de toilette.
– Ha oui ? répartit Marlene une octave plus haut en balayant les lieux du regard. Et à quoi t'occupais-tu, dis-moi ? Tu lisais ? »
Son ton s'était fait ouvertement railleur. Il n'avait pas pu échapper à son œil sagace qu'il n'y avait rien à lire dans cette chambre miteuse, ni quoi que ce fût pour se distraire. Du reste, Marlene côtoyait suffisamment Sirius au centre de formation pour savoir qu'il n'était pas du genre à mettre le nez dans un livre.
« Je réfléchissais, mentit Sirius avec une componction feinte.
– Sans rire. Et à quoi ? »
Les yeux de Marlene, à fleur de tête et d'une limpidité d'aigue-marine, étaient braqués sur lui. Sirius recommença à se raser, l'air de rien.
« Tu es trop curieuse, éluda-t-il avec une nonchalance hautaine qu'il savait irrésistible. Comme toutes les femmes.
– Et toi, tu es fuyant, comme tous les hommes ! rétorqua la jeune femme. À quoi ?
– À rien en particulier, répondit Sirius, sans chercher, cette fois-ci, à donner le changement.
– Serait-ce que tes pensées étaient dirigées vers moi ? » s'entêta Marlene.
Elle se rapprocha à nouveau de lui, comblant le faible espace qui les séparait encore. Ses vêtements exhalaient une odeur de terre humide.
« Pourquoi penserais-je à toi ? demanda candidement Sirius.
– Veux-tu bien arrêter de faire l'idiot ? l'admonesta-t-elle. Je n'ai candidaté à cette mission sur l'attentat de Ribbleshead que pour te voir ! Tu me fatigues à toujours jouer les anguilles ! La semaine dernière, je n'ai pas réussi à t'attraper une seule fois !
– Ça avance cette enquête, d'ailleurs ? » s'enquit Sirius d'un ton narquois.
Il se tamponnait à présent le menton avec une serviette mouillée.
« Tu veux que je te le dise en quelle langue ? s'impatienta Marlene en lui arrachant la serviette des mains, qu'elle lança à l'autre bout de la pièce.
– J'ai compris, rassure-toi ! ricana Sirius. Pas la peine de charger Lily de faire tes commissions à James ».
Marlene était une duelliste à la détente redoutable, comme Sirius put le constater, car il esquiva de justesse un baiser. Marlene prit une moue boudeuse qui fit ressortir sa jeunesse et lui, plus par réflexe que par hilarité, ne put retenir un rire de gorge. Se croyant encouragée, la jeune femme fit deux nouvelles tentatives : à la première, Sirius s'en tira élégamment avec une volte ; à la seconde, il lâcha son rasoir et la repoussa par les épaules :
« Arrête ! »
Sirius ne riait plus. Au plaisir un peu pervers de jouer avec elle se mêlait à présent du dégoût et de l'embarras. Plus aiguisé que le rasoir qui, à l'instant, glissait sur ses joues, le regard de Marlene semblait vouloir faire effraction dans sa tête. Cette fille était bien trop perspicace ; s'il avait la faiblesse de lui donner accès à ses pensées, elle verrait bien vite plus clair que lui-même.
« Tu perds ton temps, Marlene », la poignarda-il.
Il lâcha ses épaules. Cette fois-ci, elle paraissait vexé.
« C'est donc vrai, ce qu'on raconte sur toi ? fit-elle d'un ton aigre.
– Quoi ? se raidit Sirius. Qu'est-ce qu'on raconte ?
– Que tu es comme ton frère…, marmotta-t-elle en reculant.
– Pardon ? hoqueta-t-il. Pourquoi me parles-tu de Regulus ? Qu'a-t-il à voir dans cette histoire ? »
Sans doute ne put-il totalement cacher son effarement à l'idée qu'elle pût l'imaginer adhérer aux idées de Voldemort, car le visage de Marlene, furieux un instant plus tôt, se froissa en une expression contrite.
« Excuse-moi, Sirius, murmura-t-elle en amorçant le geste de se retirer. J'avais oublié… Chacun ses drames, n'est-ce pas ? La déception me fait dire… des sottises. »
Sirius jugea préférable de ne pas approfondir les sous-entendus odieux de Marlene. Il ramassa son rasoir, qu'il posa prudemment à l'écart, et s'assit sur le fauteuil où elle s'était laissée tomber quelques minutes plus tôt. Marlene avait reculé jusqu'au seuil de la chambre. Sirius, les mains entre les genoux, la fixait par en dessous. Le menton appuyé sur sa poitrine, les mâchoires contractées, elle avait perdu sa superbe. Il ne pouvait s'empêcher de la trouver touchante. Qu'est-ce ce qui le retenait de la prendre dans ses bras ? Pourquoi ce besoin de broyer le cœur des filles ? Parfois, il lui arrivait de penser que dans ces moments-là, il n'était pas lui-même, que c'était un autre Sirius qui agissait à sa place. Mais, des deux, lequel était le vrai ? Il chassa de son front une mouche imaginaire.
« C'est à moi de m'excuser, parvint-il à articuler. J'aurais dû te le faire comprendre plus tôt. Je regrette – le mot lui arracha la langue – de t'avoir laissé espérer… peut-être, de t'avoir fait croire… »
Marlene cligna des yeux et Sirius eut l'impression qu'elle se retenait de pleurer, ce qui le terrifia. Il l'aurait cru plus forte. C'était cela qui les rapprochait : une même incapacité à se montrer vulnérable. Heureusement, une fraction de seconde plus tard, toute trace d'abattement avait disparu des traits délicats de la jeune femme. Rejetant fièrement sa chevelure en arrière, elle se redressa dans l'encadrement de la porte. Sirius entrevit alors, de manière fugace, la brillante Auror qu'elle s'apprêtait à devenir. Maugrey, si avare en compliments d'ordinaire, ne tarissait d'ailleurs pas d'éloges à son sujet. Il la considérait, et de loin, comme son élève la plus douée. Sirius songeait perfidement qu'il n'en avait surtout jamais eu une aussi belle.
« Je comprendrais parfaitement que tu ne veuilles plus m'adresser la parole, ajouta Sirius, magnanime. Et je peux sans doute m'arranger pour t'éviter.
– Excellente idée ! acquiesça Marlene d'un hochement de tête dédaigneux. Une fois n'est pas coutume ! À compter de ce jour, nous ne nous connaissons plus. »
Pivotant sur ses talons, elle sortit de la chambre de la même manière qu'elle y était entrée : comme une tornade. Sirius ne put se défendre d'un début d'admiration. Il ne doutait pas que si le chemin de Marlene devait recroiser celui du beau garçon qui, autrefois, avait eu le front de lui préférer Voldemort, sa main vengeresse ne tremblerait pas au moment de lui décocher le sortilège de mort. « Les grandes douleurs font les grands combattants », disait le sage Maugrey.
Lorsque Sirius se décida à descendre au rez-de-chaussée, le cottage lui sembla étrangement calme. Il commença par explorer le séjour, où il tomba sur Hagrid, occupé à nourrir le hibou de Maugrey avec des musaraignes. Dans la cuisine, il trouva les jumeaux Prewett, qui le saluèrent d'une rafale de postillons ; les deux gaillards vidaient le dernier fût de Bièraubeurre tout en s'empiffrant de scones et de sandwichs au pain de mie. Enfin, dans le corridor, Sirius croisa James, qui l'attira à l'écart, dans un débarras où s'entassaient des ustensiles ménagers qui n'avaient pas dû servir depuis un bon siècle :
« Beau travail, lui glissa-t-il. Marlene n'a même pas voulu prendre un thé avant de repartir. Qu'est-ce que tu lui as encore fait ? Tu crois vraiment que tu auras dans ta vie l'occasion de croiser une autre fille comme elle ?
– Mes affaires de cœur ne regardent que moi, rétorqua Sirius avec sècheresse. C'est pourquoi je te serais reconnaissant, à Lily et à toi, d'arrêter de jouer les entremetteurs.
– Parce que tu as un cœur ? insinua James d'un ton railleur. Tes ex-petites amies seraient heureuses de l'apprendre. »
Sirius ne releva pas, mais il se fit la réflexion que Remus avait encore dû déblatérer sur lui la dernière fois qu'il avait vu James. Et son ami de renchérir, comme si lui-même n'avait pas été un parfait goujat avant de se caser avec Lily… La mémoire courte….
« Et sinon, saurais-tu où est fourré Maugrey ? demanda Sirius en regardant autour de lui. Ce n'est pas que je m'ennuie, mais je me demande s'il n'aurait pas quelque chose pour moi. Le centre fait relâche. J'ai trois jours à tuer.
– Il s'est enfermé dans le fumoir avec Shacklebolt. Marlene est allé leur faire son rapport tout à l'heure. De ce que j'ai vu, ils ont l'air d'étudier des cartes. Rogue est avec eux. »
Sirius laissa échapper une grimace à l'énoncé de ce dernier nom. Son aparté avec Marlene avait presque réussi à lui faire oublier qu'il devait désormais partager le même toit que le Serpentard. Raison de plus pour quémander une mission ! Soudain, Sirius s'avisa que James portait son manteau – une chose en poil de chameau avec laquelle il devait avoir fière allure dans les couloirs du Ministère – et qu'il tenait à la main une espèce de baluchon qu'il avait confectionné avec son écharpe :
« Tu ne restes pas dîner ? fit-il d'un ton dégagé qui cachait mal sa déception.
– Lily a besoin de ma présence auprès d'elle, répondit James en passant des gants. Les premières semaines de grossesse peuvent être difficiles, tu sais… »
Non, Sirius ne savait pas. Et il s'en fichait bien. Aussi n'écouta-t-il rien des précisions que James, le visage soucieux, crut bon de lui donner sur l'état de Lily.
« Bref, on se revoit à la prochaine plénière ? tempéra son ami avec un sourire gêné. Prends soin de toi en attendant. »
Sirius étreignit mollement la main gantée que son ami lui tendait. Depuis quand se disaient-ils au revoir de cette manière ? Qu'étaient devenues leurs chaleureuses accolades de naguère ? Pourquoi, tout en lui témoignant de la sollicitude, James mettait-il une telle distance entre eux ? Sirius se garda bien d'analyser ce qu'il ressentait à cet instant précis. Cela faisait un certain temps, déjà, qu'il n'était plus tout à fait sûr de la nature de ses sentiments.
Une fois que son ami fut parti, Sirius se précipita au fumoir où il entra sans frapper. Des cartes géographiques moldues s'étalaient sur un guéridon en acajou autour duquel se serraient Maugrey, Shacklebolt et Rogue. À peine Sirius eût-il tourné le bouton de porcelaine de la porte que les Aurors interrompirent leur conversation et relevèrent la tête, se figeant comme des chiens d'arrêt.
Rogue, lui, resta le front docilement penché au-dessus des cartes. Son teint, cireux d'ordinaire, était si pâle qu'on aurait dit qu'il allait s'évanouir. Pris en tenaille par les silhouettes imposantes de ses voisins, il paraissait plus frêle encore que la veille. Son corps dégingandé flottait dans des habits démodés, vaguement victoriens, que Hagrid avait dû dénicher pour lui dans la garde-robe du cottage. Il y avait dans son maintien, sa manière d'arrondir les épaules et de se faire un rideau de ses cheveux, une gaucherie qui rappela à Sirius l'adolescent renfrogné qu'il avait été.
Sirius baissa les yeux et vit l'index fuselé de Rogue en train de se promener sur une carte jaunie, dessinant un itinéraire en dehors des routes tracées. Mais qu'étaient-ils en train de manigancer tous les trois ? Un voyage, une expédition, une traque, peut-être ? Sirius ne prit pas la peine de saluer Shacklebolt avant d'apostropher Maugrey pour lui exposer ses doléances. Et tant pis si ceci devait se passer en présence de Rogue.
« Une mission ? s'immisça Shacklebolt en levant un sourcil broussailleux. Croyez-vous que votre insubordination chronique vous rende digne de cet honneur… ?
– Au contraire, Kingsley, le coupa Maugrey en pourfendant Sirius d'un regard suspicieux. Voilà une excellente occasion pour notre jeune ami d'apporter la preuve de sa loyauté à l'Ordre.
– Si tu penses à ce dont nous parlions à l'instant, Alastor, il me semble trop risqué que ce garçon nous accompagne, objecta Shacklebolt, qui subtilisa la carte que venait de manipuler Rogue. Cette fois-ci, il ne s'agit pas d'un simple repérage. Et puis, n'est-il pas imprudent, s'il est peu fiable, de le mettre dans le secret ?
– Nous ne sommes pas obligés de tout lui révéler, rétorqua Maugrey, cependant que son confrère roulait la carte pour la glisser dans la manche de sa robe. Il pourrait nous être utile. Pour un étudiant de deuxième année, il se défend plutôt bien en combat en corps-à-corps… même si, il faut l'avouer, il pêche par son impulsivité. Mais c'est un défaut courant chez les aspirants. »
Sirius s'esbaudissait de la capacité des deux Aurors à parler de lui comme s'il était un gamin incapable de comprendre ce qu'ils disaient. Rogue, qui s'était rencogné dans l'embrasure de la fenêtre, les bras croisés, ne manifestait aucun intérêt pour la conversation. Sirius se demanda s'il écoutait ou bien s'il était perdu dans ses pensées ; celles-ci devaient être peu réjouissantes à voir l'expression fermée de son visage. Cependant Maugrey et Shacklebolt continuaient à palabrer.
« Laissez-moi venir avec vous ! finit par intervenir Sirius, qui bouillait de frustration. Peu m'importe si je ne dois être qu'un simple exécutant ! Quant au danger, à supposer qu'il y en ait, il ne m'effraie pas. »
Bien au contraire, songeait-il en son for intérieur, le danger, la promesse de la mort l'attiraient comme le vide d'un précipice. Quel autre moyen de distraire son âme de la peine et du remord qui la rongeaient ? Et puis il n'allait tout de même pas rester là, à moisir dans cette baraque en ruine, pendant que l'autre, Mangemort hier encore, irait parader en sauveur du monde sorcier !
« Une tête-brûlée, non ? murmura Shacklebolt à l'adresse de Maugrey.
– Ils le sont tous un peu à cet âge », déclara ce dernier, pragmatique.
Maugrey eut alors une mimique dont Sirius ne comprit pas le sens. D'un mouvement du menton, Shacklebolt parut approuver. Rogue, lui, avait décollé son dos de l'embrasure de la fenêtre. Son regard ombrageux vrilla celui de Maugrey :
« Je ne crois pas que cela soit une bonne idée, susurra-t-il avec un laconisme qui en disait long sur ce qu'il pensait de son ancien camarade.
– On ne t'a pas demandé ton avis, Servilus ! » s'irrita Sirius en fixant un point au-dessus de la tête du Serpentard.
Il passa entre eux un silence électrique au cours duquel ni l'un ni l'autre ne parvinrent à se regarder dans les yeux et que Shacklebolt, finalement, brisa d'un raclement de gorge.
« Nous partirons tous les quatre demain à l'aube, conclut Maugrey. Black, je vous expliquerai en chemin. »
Sortant la baguette d'ébène de sa poche, il la rendit à Rogue.
