Chapitre 2 : retour à la maison

Je dévore les plats de légumes et de volailles avec énergies retrouvant d'un coup toutes mes forces.

- J'ai vu les photos dans votre maison, c'est elles qui m'ont menée ici vous avez voyagé un peu partout ces dernières années ?

Il releva la tête vers moi et ses yeux jaunes infectés se sont plantés dans les miens, ils m'ont longtemps effrayé autrefois et encore aujourd'hui ils me surprennent, je ne dirais pas de la peur, mais plus un genre de fascination.

- C'est exact, j'ai pris quelques vacances bien méritées, on va dire. Hé ! Hé !

Je lui souris, heureuse d'apprendre cela, pour ma part les vacances, je viens les chercher ici en ce lieu de petit village paisible et je finis dans un château-fort aux abords des montagnes, c'est plutôt pas mal. Le loup vient alors s'allonger au pied du Marchand après avoir complètement rongé son os, il baissa les yeux vers l'animal et redressa la tête vivement.

- Vous devez être tout deux fatigués d'un si long voyage n'est ce pas. Laisse-moi te montrer ta chambre.

- Ma chambre ?

- Oui ta chambre, j'ai pris le temps de t'en préparer une exprès pour quand tu reviendrais.

Je le regarde avec un air interrogateur, je ne m'attendais pas à ce qu'il me prévoie la moindre place ici, je pensais lui avoir assez causé d'ennui pour qu'il n'espère plus jamais me revoir un jour.

- Vraiment ?

J'ai la voix qui se brise, je suis émue par cet homme et ces actes toujours plus bienveillants et accueillants.

- Oui, c'est même la première chose que j'ai faite en m'installant ici.

Les larmes me montent il espérait donc vraiment de tout son cœur que je revienne. Et dire que j'ai faillie ne jamais vouloir revenir, je voulais recommencer ma vie loin de toutes les aventures que j'avais put vivre, je devais retourner en Amérique après ma mission mais mon chemin à été tout autre, j'ai décider au dernier moment de déchirer le billet d'avion et de retourner d'où je viens, je dois dire que la mine triste et fatigué de mon ami à quatre pattes m'a aussi fait changer d'avis et je suis ravie d'avoir décider de cela lorsque je le vois sautiller de bonheur.

Le Marchand me mène donc jusqu'à ma chambre et me laisse entrer en première pour me faire découvrir la pièce et quel enchantement que celui-là, le lit est immense en forme de rond avec des draps de soie couleur bleu roi et de gros oreillers moelleux. Je contemple les murs couleurs crème aux motifs d'or de fleur de lys de la pièce, une énorme armoire en chênes massifs aux multiples boiseries et une coiffeuse d'époques occupe l'espace de la pièce, une autre petite pièce à l'écart dévoile une salle de toilette pourvue d'une largue baignoire. La chambre possède également un balcon menant sur une petite terrasse aménagée d'une petite table et d'un fauteuil luxuriant donnant vue sur un jardin en forme de labyrinthe dont je peux observer tous ses pièges et impasses.

- C'est magnifique Marchand, je ne sais pas quoi dire.

Je reste sans voix alors que je passe l'imposante fenêtre du balcon pour me rediriger vers la chambre.

- Un simple merci me ferait plaisir Étrangère.

- Merci.

Il peut voir mes larmes aux bords de mes yeux dus à mon émerveillement devant tant de beauté.

- Vous avez vraiment fait cet endroit pour moi ?

Il se retourna d'un coup vers moi.

- Bien évidemment, Étrangère, regarde.

Il pointa la porte de la chambre du doigt et je découvre avec surprise une pomme d'or en guise d'ornement sur la porte. Je m'approche de la pomme en relief et la touche doucement du bout des doigts comme si je pouvais la briser d'un simple effleurement, et un sentiment de tristesse m'envahit.

- Je ne mérite pas cet endroit, je ne mérite pas cette magnifique chambre et encore moins cette place ici, c'est moi qui suis responsable de votre malheur pourquoi m'accepter.

- Parce que tu fais partie des membres restant de ce petit village et que je ne t'en veux pas. Tu es la dernière âme ici qui me maintient encore en vie.

- Vous oubliez le loup.

- Ha oui ce cher compagnon. Je ne l'oublie pas au contraire, je lui ai préparé une suite de choix dans ce beau jardin labyrinthique en contre bas.

Le loup semble ravi en tournant autour de nous deux.

Je lui souris et m'assois doucement sur le lit alors qu'il reste planter là à m'observer toujours aussi sombre et mystérieux.

- Allez, viens avec moi mon ami, je vais te montrer ta nouvelle maison, laissons l'Étrangère se reposer.

D'un simple geste de la main, le loup se mit alors à le suivre et il disparut dans le couloir refermant la porte derrière lui. Je m'allonge alors de tout mon long dans le lit respirant l'odeur des draps propres. Après un temps, je finis par me redresser et part examiner ce qui se trouve dans l'immense armoire, je l'ouvre et découvre différents draps de lit ainsi que des robes digne de celle des princesses, le genre de vêtements dont toutes les petites filles rêves, toutes sauf moi, je ne mettrais jamais ces robes si luxuriantes. Je découvre alors dans d'autres tiroirs des vêtement plus simple tels que des jeans et t-shirt uni.

- Marchand, vous me connaissez si bien.

Je rigole tout seule, si c'était une blague, elle est bien bonne. Je retire alors mon jean et enfile un long t-shirt pour aller dormir, mais alors que je retourne vers le lit, j'aperçois le Marchand et son fidèle compagnon en contre bas dans le jardin. J'ai toujours pensé qu'il avait une meilleure complicité avec son animal que moi. Je ne peux m'empêcher de l'observe depuis la fenêtre du balcon. Il s'agenouille pour caresser le loup et je devine qu'il lui parle, l'animal à l'air content et ne cesse de se frotter aux jambes du Marchand. Le loup part d'un coup vers un endroit aménagé pour lui avec ce qu'il faut de nourriture et d'eau, il pourra s'amuser durant des heures à parcourir le labyrinthe et explorer tous ses recoins. C'est au moment où le Marchand se relève qu'il décèle ma présence et soudain regarde droit vers moi, je sens ses yeux jaunes luisant et doux se poser dans les miens. Soudainement embarrassée de par ma tenue plutôt courte et inappropriée, je me cache dans les rideaux de voile blanc espérant qu'il n'est pas fait attention à mon accoutrement. Je vire soudain au rouge, je ne sais même pas ce qu'il me prend à l'espionner et encore moins à me cacher pour le faire après tout ce qu'on a vécu, je ne pense pas qu'il est la moindre gêne entre nous. Je pars alors en soupirant et je m'effondre dans le lit.