Chapitre 3 : le passé de l'Étrangère
Cette nuit-là, je n'ai cessé de revoir le visage affolé de ma chère mère lorsque nous avons quitté le village précipitamment alors que l'épidémie rendait fous les habitants de notre petite bourgade.
Le lendemain, alors que le soleil commence à pointer le bout de son nez distribuant ses premiers rayons de soleil dans le jardin en contrebas, je prends des affaires pour une petite expédition improvisée. Je regarde alors par la fenêtre du balcon et j'aperçois le loup jouer dans le labyrinthe tournant en rond avec enthousiasme bien qu'il se trouvait à chaque fois dans une impasse.
Je passe la porte de ma chambre mon gros sac sur le dos et descends au hall du château et là, je tombe nez à nez avec le Marchand qui semble être en train d'exposer quelques tableaux découverts dans le domaine.
- Et moi qui espérais être discrète.
- Hé bien, on dirait que c'est raté. Où te diriges-tu donc de si bons matins, Étrangère ?
Il arrêta de toucher à son tableau et se dirigea vers moi l'ombre de sa silhouette sombre m'engloutissant toute entière.
- J'ai fait un rêve cette nuit... Ma mère, je veux aller voir mon ancienne maison ce qu'il reste de mes souvenirs.
- Je comprends, veux tu que je t'accompagne.
- Ça devrait aller, j'ai survécu six ans sans vous, je devrais savoir me débrouiller ne vous en faites pas.
- Prends au moins mon compagnon.
- Je l'ai aperçue dans le jardin ce matin tout joyeux à jouer dans le labyrinthe, je ne voudrais pas le privée de son bonheur bien mérité.
- Je l'ai aperçue aussi.
Sa voix pleine de nuances me rappela soudainement que je l'ai observer lui-même hier dans ce même jardin et je me sentis gênée de mon propre comportement.
- Mais permet moi d'insister Étrangère.
- Je vous dis que ça va aller, je suis assez grande, je ne suis plus la petite étrangère que vous avez connue.
Je remets correctement mon sac sur mes épaules et le quitte ne voulant pas compliquer les choses, ma décision est prise.
- C'est bien ce qui m'inquiète. Hé ! Hé !
Je l'entendis derrière moi, mais je secoue la tête et ne dis rien avant d'ouvrir la lourde porte du château partant à la quête de mon passé.
Je marche le long du pont qui mène vers le lac et je me sens quelque peu triste, je pense à tous les pauvres villageois qui ont subi le terrible sort de Lord Saddler. Je repense au visage qui m'était familier à madame Lõpez, ma mère, les voisins, le chef du village qui je me souviens me terrorisais de par son immense gabarit et son visage lugubre, mais étrangement, je n'ai aucun souvenir précis du visage du Marchand à qui pourtant, je me souviens avoir volée cette pomme, j'étais enfant et la misère était tel que même si c'est la seule fois que j'ai volée, j'ai honte et je regrette pour les conséquences que j'ai provoquées. J'essaie de revoir le visage du Marchand lorsque je l'ai découvert il y a six ans et de l'assimilé à quelqu'un du village, mais impossible, je ne trouve aucune correspondance, c'est comme s'il avait disparu de ma mémoire en même temps que l'acide qui a fondu son visage, seul ses yeux jaunes infectées bordée de bleu me fixe. J'en ai mal à la tête d'essayer de me souvenir et alors que je relève la tête, je suis arrivé aux abords du château, je me retourne et contemple l'imposante structure, depuis que je sais qui y habite maintenant l'endroit me parait plus accueillant et je revois le loup se balader joyeusement dans son petit labyrinthe, je souris et continue ma traversée. Je longe le lac, et finie par arriver au village alors que l'après-midi est bien entamée, je décide de m'asseoir sur un vieux banc et de manger un sandwich improvisé pour reprendre des forces avant d'affronter mes souvenirs. Une fois reposer et en forme, je me lève et me dirige dans l'allée des maisons du village à la recherche de la mienne et c'est comme si tout mon corps se trouvais en pilote automatique pour retrouver le chemin, je me laisse porter par mes pas, et je reconnais aisément notre maison, la maison de mon enfance, je reconnais les rideaux roses du premier étage venant de ma chambre. J'ai un pincement au cœur et une certaine appréhension alors que je pousse doucement la porte de mon ancien chez moi.
Une odeur de renfermé vient me prendre me piquant le nez et la gorge, je suffoque et je me mets à tousser, j'ouvre alors grand les fenêtres du bas avant de reprendre mon souffle mes yeux me pique et je tente d'observer la pièce devant moi. Je reconnais la grande table au milieu du salon, je me souviens avoir joué en dessous quand j'étais plus petite. Les meubles sont vides à part quelques brochures de journal et du vieux pain rassis dans une toile traîne sur la table, comme prêt à attendre le retour d'une famille qui ne reviendra plus jamais. Ma mère n'est plus depuis longtemps et je n'ai jamais connu mon père qui est décédé quelque temps avant ma naissance, ma mère m'a élevée seule, mais elle m'a appris les valeurs que mon père aurait voulu m'inculquer. Je repense à plusieurs souvenirs de famille avec nostalgie et je me dirige au premier étage je reconnais la porte de ma chambre, mais je ne veux pas y aller tout de suite, je pars d'abord dans la chambre de ma mère. Son lit est dépourvu de draps, mais la pièce est bien rangée et en ordre. J'ouvre son armoire et je retrouve quelque vieilles affaires de maman. J'attrape un châle bleu qu'elle nouait toujours sur elle et le mis sur mes épaules, comme me réfugiant dans la douceur de ma mère comme si elle était encore là avec moi. Je regarde ses anciennes robes à fleurs toute décrépites et je referme l'armoire disant au revoir une seconde fois à ma mère, des larmes glissant sur mes joues. Mais je reste forte et décide de retourner du côté de ma propre chambre, je pousse doucement la porte les mains tremblantes, je ne veux pas pousser cette porte, mais je dois le faire, il faut que je le fasse, j'en ai besoin si je veux avancer. J'entre dans la chambre la tête baissée et doucement, je redresse le menton apercevant la chambre dans son intégralité. Je reconnais mes dessins accrochés au mur, les dessins de moi et maman gardant toujours leurs belles couleurs pastel, d'autres toujours de moi et maman devant le château aux couleurs du drapeau des Salazar. Je m'en approche et je me mets à avoir les yeux qui se brouillent de larmes. Je veux me retenir et rester forte comme me disait maman. Je touche doucement les feuilles accrochées au mur et me retourne vers mon lit près de la fenêtre aux rideaux rose. Je caresse le drap et je découvre une petite peluche de poupon laissée là à la hâte dans notre départ, je la prends doucement entre mes mains et la serre contre moi, mais alors que je la serre contre mon cœur la douleur est vive en moi et je m'écroule sur le sol de ma chambre en pleure. La douleur me ravage et je laisse mon mal exploser par vague de sanglot tantôt fortes tantôt silencieuse, je hurle ma douleur je crache ma colère insultant le monde à tout vas, ils m'ont privée de mon enfance et de mon innocence, j'ai affrontée le monde, pensant travailler pour la bonne cause aux côtés d'Umbrella et associant mes forces à ceux du gouvernement par la suite espérant gagner enfin, mais le chemin après cela fut encore long, et ma lutte n'a cesser de continuer à travers le monde travaillant avec d'autres chercheur pour des nouveaux vaccins.
