Chapitre 8 : labyrinthe de vérité

Il sortit suivi par le loup et je finis par les suivre également, me dirigeant vers les jardins.

Je reste un instant devant le grand labyrinthe et j'observe le Loup s'amuser dedans, il fait des allers-retours se trompant tout le temps de chemins.

- Celui-ci.

Je lui indique de la main le bon chemin à suivre, mais il ne semble pas m'écouter et préfère se perdre indéfiniment. Quand je le vois ainsi, j'ai l'impression de me voir moi-même, empruntant sans cesse le même chemin sans jamais avancer plus. Je connais tous les recoins de ce jardin à force de l'avoir observé de ma fenêtre ces derniers jours. Je m'avance donc en fermant les yeux et décide en quelques sortes de me perdre dedans. Après plusieurs pas et tournants, je rouvre les yeux me retrouvant piégée dans les parois de broussailles vertes des grandes haies. Je n'ai aucun moyen de me repérer maintenant, je suis perdue. J'avance alors à l'aveugle refermant mes yeux dans le labyrinthe et je peux entendre le loup s'amuser à l'autre bout du jardin. Pendant que je marche sans savoir où je vais, je me demande, qu'est ce que j'ai ressenti durant tout ce temps ? Je ne cesse de me rappeler tous les événements et une fois de plus l'image de l'horrible homme aux lunettes m'apparaît lorsque je me suis retrouvé tétanisée par la peur et je me souviens aussi que ce n'est pas la première fois que j'ai ressenti cela, c'était arrivé ici même dans les sous-sols du château alors que le Marchand et moi-même avons été retenus en otage par les hommes d'Umbrella. Ils m'avaient braquée de leurs armes et m'avaient enlevé en me hurlant dessus. Je me souviens avoir tremblé et ma première pensée avait été pour le Marchand, j'étais persuadée qu'ils allaient le tuer et tout ça par ma faute. Lorsqu'ils s'étaient mis à lui tirer dessus et à l'attaquer alors que j'étais au sol tenu en joue par l'autre homme, je voulais hurler, leur dire d'arrêter qu'ils allaient le tuer, mais je me suis retrouvé paralysée, incapable de parler. Je ne pouvais m'arrêter d'observer le Marchand et de me dire que c'était lui le dernier être que je verrais sur cette terre et que ça m'irait très bien. Il a toujours été prévenant avec moi, et moi, je ne lui ai causé que des ennuis. Mais à cet instant, je ne peux me souvenir que du fait que je n'arrivais pas à parler aussi parce que je ne voulais pas le perdre lui. Cet homme importe qui il est à trop d'importance dans ma vie, et aujourd'hui, je cohabite avec lui dans un château la belle vie non que me faudrait-il de plus, en plus d'avoir la fidélité de notre compagnon à poil.

Je rouvre les yeux me disant que je serais encore plus perdue que lorsque j'avais marqué ma position initiale, mais je suis surprise de me retrouver soudainement devant le Marchand en plein milieu du labyrinthe.

- Bravo, tu as trouvé la sortie Étrangère.

Il fait signe derrière lui et effectivement, c'est bien la sortie.

- Je n'étais pas bien sûr de chercher la sortie à vrai dire.

- Vraiment ?

Je serre soudainement malgré moi mon pendentif autour du cou.

- Qu'est-ce que tu cherches alors ?

- Je ne sais pas vraiment.

Nous sommes éloignés loin de l'autre chacun à un bout de l'allée.

- Je crois que je cherche des vérités sur moi.

- Et ce labyrinthe t'as aider?

Je regarde derrière moi comme si la réponse était là, mais je ne vois rien d'autre que le chemin de pierres et les grandes haies vertes.

- Je crois que la réponse est devant moi en fait.

Je le vois quelque peu surpris.

- Cet endroit inspire beaucoup de choses Étrangère, la peur, la boucle infinie, les chemins faussés, les nouveaux départs, la fin de toute chose.

- Je laisse la peur derrière et prends les nouveaux départs.

- Sais-tu où ils te mèneront ?

- Je ne sais pas et je m'en fiche.

Je pars à sa rencontre et je le vois fixe, il ne recule pas devant moi, une fois arriver à sa hauteur, il m'observe avec douceur.

- Quel est ce nouveau départ, cette nouvelle aventure qui t'attend, où vas tu maintenant ?

- Je reste ici...

Il passe doucement une de mes mèches dans sa main les caressants doucement du bout des doigts.

- Avec vous.

J'ai les larmes aux bords des yeux et je ne peux m'empêcher de le serrer fort contre moi enlaçant son cou avec force comme s'il pouvait disparaître. Il m'enlace en retour, plaquant ses mains dans mon dos et me ramenant tout contre lui. Je ne me sens bien que lorsque je suis avec lui, il est comme mon père, mon frère, mon ami, mon amant, ma maison. Ici, c'est chez moi et je veux vivre auprès de lui, importe si l'histoire est longue, courte ou triste. Je veux emprunter ce chemin importe son issue. Je le relâche doucement, mais je suis incapable de me retirer complétement de lui. Soudain comme une impulsion, je décide de suivre pour la première fois ce que me dit mon cœur et doucement, je viens poser mes lèvres sur son bandana, là où ses lèvres auraient dû se trouver que je sais inexistantes aujourd'hui, mais il doit connaître mes sentiments à son égard. Il a toujours été là pour moi, même au moment où je ne m'y attendais pas, il n'a cessé de veiller sur moi et de me protéger.

Il pose doucement sa main sur ma joue, l'air agréablement surpris.

- Étrangère.

Il souffle comme pris de court et d'un geste, il retire son bandana, dévoilant son visage tuméfié depuis des années maintenant, mais je suis surprise de constater qu'il guérit doucement, de la peau réapparaissant à certains endroits où il ne restait plus rien i ans, son sourire figé restant apparent. Mais je n'ai pas peur de lui au contraire, j'aime ce visage qui continue de se battre pour vivre, de revoir la peau se recréer d'elle-même en couches sur les ruines du mal, là où tout est possible.

- Ce n'est pas si terrible.

Il émet un rire se souvenant de ma phrase la première fois que je l'avais vue ainsi, et soudainement, il m'attrape par la tailles et viens m'embrasser de sa peau reconstitué, je peux sentir ses dents contre mes lèvres, mais je m'en contrefiche, soudain, je sent doucement sa langue s'immiscer contre la miennes et la sensations est douce plus douce et agréable que je n'aurais pu l'imaginer et j'en redemande encore m'accrochant à son manteau alors qu'il continue de me serrer étroitement entre ses bras. Soudain, un aboiement nous surprend et nous nous éloignons l'un de l'autre d'un bond. Notre ami à quatre pattes semble heureux d'avoir enfin trouvé la sortie du labyrinthe et nous court dessus nous faisant tout deux tomber à la renverse. J'entends le Marchand râler de bon cœur caressant le pelage de l'animal avec énergies.

- Mais oui toi aussi t'es de la famille mon grand, ne sois pas jaloux, mais toi je ne t'embrasserais pas. Hé ! Hé !

Je ris de bon cœur caressant avec lui l'animal.

- On dirait bien que nous avons tous les trois pris la même voie.

- Tu en doutais ?

- Plus maintenant.