Maître des âmes
Chapitre 13 :
Confrontation
Ce soir là, lorsque Bella fut profondément endormie, Alexander lui rendit à nouveau visite pour lui mettre un second bracelet de fil rouge, s'assurant que le secret des Quileute n'irait pas plus loin. En rentrant, il avait appris que Bella était revenue de sa randonnée en panique en signalant des loups immenses que Charlie allait rechercher. Il espérait seulement qu'il n'y aurait pas d'incident. Cela le décida à bouger un peu plus. Aussi, le lendemain, il commença par se rendre au domaine de Rael pour préparer quelques petites choses et régler quelques affaires. Sans surprise, il vit l'auror Icard venir lui parler de cette autre entorse au Secret Magique, s'inquiétant plus pour lui que pour la loi. Il le rassura, promettant d'être prudent et de régler cette situation.
Ce ne fut qu'en début d'après midi qu'il rejoignit la Réserve et la meute, retrouvant tout le monde chez Émilie. Il sourit en voyant Jacob sortir et venir à sa rencontre alors qu'il se garait. Le loup ouvrit sa portière, lui tendant sa main pour l'aider à en sortir et il la prit avec joie. Dés qu'il fut debout, un bras fort s'enroula autour de lui, lentement, comme pour lui laisser le temps de reculer s'il le voulait. Il n'en fit rien, souriant largement en glissant son propre bras dans le dos de Jacob. Ravi, celui l'étreignit plus franchement et Alexander senti leur lien et sa magie pétiller. Il referma sa voiture et ils marchèrent doucement vers la maison, Embry sifflant en les voyant, se moquant gentiment quand les autres souriaient. Le sorcier les salua légèrement, remerciant Émilie lorsqu'elle lui offrit à boire.
- Je vous ai amené quelque chose qui devrait vous aider, annonça-t-il en s'asseyant avec eux à table.
Il plongea sa main dans sa poche, en sortant cinq très beaux bracelets de cuir ornés de pierres vertes polies. L'intérieur était gravé de runes, une solide attache les fermant.
- Des bijoux ? s'étonna Paul.
- Des objets magiques, rectifia-t-il avec amusement.
- Ils n'ont pas l'air magiques, fit Jared.
- Et pourtant ils le sont, assura-t-il. Je peux faire plus maintenant, sourit-il. Si vous en voulez, ils sont à vous. Ils s'activeront lorsque vous les mettrez à vos poignets. Ils ne s'abîmeront pas et ne peuvent être cassés. Ils ont deux pouvoirs qui, je pense, vous seront utiles. Le premier : il préservera ce que vous portez sur vous quand vous vous transformez. Bijoux, vêtements, et même un sac ou autres accessoires, disparaîtront et réapparaîtront sur vous quand vous reprendrez forme humaine. Intact. Cela devrait vous éviter de vous retrouver nus comme des vers ou de refaire vos gardes robes toutes les semaines, dit-il sous leurs mines stupéfaites.
- Sérieusement ? fit Jared.
- Je suis tout à fait sérieux, répondit-il.
- Et la deuxième chose ? demanda Sam.
- La magie de ces bracelets effacera vos traces en tant que loup. Empreintes de toutes sortes, branches brisées et autres marques, poils tombés, sang, odeur… Le genre de traces qu'on repère pour suivre une piste ou remarquer votre passage. Bella a dit à son père qu'elle avait vu des loups géants. Il ne se doute probablement pas du point auquel vous êtes grands mais ils vont vous chercher. Les histoires d'ours, de loups maintenant, et des morts qu'il y a eu sont encore bien vivaces. Cela devrait vous aider à couvrir vos traces et à ne pas vous faire remarquer. Le seul moyen de constater votre existence sera de vous voir en direct. Ils pourront vous entendre mais sans vous voir on pensera à des loups ordinaires. Je pense que ça pourrait être utile et indispensable vu tout ce qu'il se passe.
- Ils peuvent vraiment faire ça ? questionna Jacob.
- Oui. Ils ne font rien d'autre et ne représentent aucun danger je vous le promet. Ce ne sont que des outils relativement simples pour un sorcier.
- Je veux essayer, fit Embry enthousiaste.
- Alors essayons, approuva Sam. Merci Alex, ça nous aidera c'est sûr.
- Ce n'est rien. Maintenant que je peux, je ferai de mon mieux pour aider, promit-il.
- Allons-y, poussa Jared excité.
Émilie rit doucement devant leur comportement un peu gamin mais après tout, ils étaient encore des ados. Ils prirent chacun un bracelet et sortirent pour gagner la clairière et tester là chose. Ce fut avec un certain émerveillement qu'ils se transformèrent et se retransformèrent encore, constatant par eux même que leurs vêtements restaient intacts. Marchant dans la boue, ils purent voir leurs traces s'effacer immédiatement, subjugués.
- C'est trop bien la magie, fit Jared. Tu peux faire d'autres choses ?
- Pleins d'autres choses oui, s'amusa-t-il. Ce genre de magie de dissimulation et d'effacement est très développée chez nous, ça nous sert aussi à nous cacher.
- Merci Alex, ça va beaucoup nous servir, remarqua Sam.
Il lui sourit simplement, heureux de pouvoir enfin les aider un peu.
- Il y a autre chose, reprit-il. La magie permet aussi d'installer des protections, des barrières. Les sorciers s'en servent énormément pour protéger leurs domaines et les cacher. Je peux le faire pour la Réserve. Je peux poser une barrière magique protectrice autour de toute la Réserve. Elle pourra empêcher, entre autre chose, les vampires de poser un pied sur vos terres, si c'est ce que vous voulez.
- Tu peux faire un truc pareil ? demanda Jacob.
- Oui. C'est quelque chose de très courant chez les sorciers et il en existe de toutes sortes. Celle que je propose est relativement simple. Elle barrera la route aux vampires et je peux faire en sorte qu'elle barre la route à ceux qui auraient de mauvaises intentions à votre égard. Ceux là ne pourront pas entrer sans la permission express d'un Quileute doté de magie donc un membre de la meute. Cela n'affectera pas les personnes non magiques et je dois quand même prévenir qu'un être magique assez doué ou assez puissant pourrait briser une telle barrière. Discutez en avec le Conseil et si vous voulez, je le fais. Cela vous enlèvera déjà l'inquiétude de protéger vos terres des vampires.
- On en discutera, approuva Sam.
Ils retrouvèrent ensuite chez Émilie, discutant puis Alexander et Jacob s'en allèrent ensemble pour passer du temps à deux, discutant, se découvrant un peu plus, de manière différente. Puis une nouvelle semaine débuta et Alexander dû se résoudre à retourner travailler sur son entraînement et ses affaires au domaine de Rael et passer moins de temps avec Jacob que la semaine précédente même si cela était des plus désagréable. Cette semaine là, Bella commença à ne plus supporter de ne recevoir aucune réponse ou nouvelle de Jacob. Vendredi venu, alors qu'il pleuvait des cordes, elle était allée chez Jacob pour le confronter. Elle avait terminé les cours avant Alexander et il n'avait appris cela qu'après coup. Jacob avait tenté de prendre ses distances. Alexander ignorait ce qu'il s'était dit exactement mais Isabella était rentrée en colère et perturbée. Visiblement, Jacob lui avait dit qu'il valait mieux qu'ils ne se voient plus. Il devait y avoir eu un sous-entendu sur les loups ou cela avait réveillé les soupçons de Bella puisque le soir même, en rentrant et en passant devant sa chambre, il avait vu qu'elle était en train de relire le livre sur les légendes Quileute qu'elle avait acheté.
Le lendemain, Alexander avait eu du mal à se lever. Pour compenser le temps avec Jacob, il travaillait sur ses études tard le soir depuis quelques jours tout en surveillant tout le reste. Et avec cette seconde entorse au Secret Magique, la tension était montée pour lui. Il n'en montrait rien mais tout cela le fatiguait. Il s'était couché épuisé et il se réveillait toujours fatigué avec une bonne migraine. Encore. Cela revenait de temps en temps, d'autant plus lorsqu'il forçait un peu trop. Au petit déjeuner, Isabella lui avait dit qu'elle s'inquiétait pour Jacob, qu'il avait rejoint la bande de Sam et qu'elle pensait qu'il lui avait fait quelque chose. Elle ne comprenait pas pourquoi soudain, il s'était montré distant avec elle, plus intransigeant, pourquoi il avait autant changé en si peu de temps. Elle n'acceptait pas qu'il aille avec Sam qu'il avait eu tendance à redouter et dénigrer encore quelque jours plus tôt. Elle semblait bien décidé à avoir des réponses ce jour là et s'il tenta de la dissuader, de l'arrêter, il n'y parvint pas, luttant déjà contre les élancement douloureux que sa voix trop forte provoquaient. Quand elle était partie en trombe, il avait essayé de la retenir sans succès et il avait su, il avait senti qu'il devait y aller, qu'il allait se passer quelque chose. Alors il s'était levé, avait pris ses clefs et s'était mis en route.
Bella avait dû rouler un peu trop vite sur la route puisqu'il ne parvint pas à la rattraper et avec sa migraine, il ne se risqua pas à faire de folie, sachant que son attention pouvait défaillir dans ces moments là. Il avait pris une potion mais cela ne voulait pas se calmer. Il savait ce que ça voulait dire : il avait besoin de repos. Le médicomage était toujours clair là dessus. Ce n'était pas étonnant entre tout ce qu'il gérait dernièrement, tout ce qu'il s'était passé, Bella, Jacob et le lien tout juste formé. Mine de rien, cela bouleversait un peu sa magie et prenait beaucoup d'énergie pour se construire initialement et dans les premiers temps du lien. Il avait besoin de repos mais il semblait que Bella n'était pas décidée à le permettre aujourd'hui.
Lorsqu'il arriva chez Billy et Jake, Sam, Jared, Paul et Embry étaient en train de sortir du bois à la lisière de la clairière. La camionnette de Bella était là et il n'était pas encore garé qu'il la voyait sortir de la maison pour aller vers la meute à grands pas, l'air furieuse. Il se dépêcha de s'arrêter pour sortir et aller après elle, sentant les problèmes venir. Il dut cependant mesurer ses ambitions, sa tête le lançant et il pesta contre la jeune fille qui, décidément, causait beaucoup d'ennuis.
- Vous avez fait quoi ?! demanda-t-elle à la meute.
Arrivant sur eux, elle poussa Sam de toutes ses forces bien qu'elle ne parvint pas à le faire bouger d'un centimètre. Sans surprise, cela ne plut guère aux loups qui montèrent immédiatement en pression, s'agaçant.
- Tout doux, ordonna Sam à l'égard des autres voulant intervenir.
- Vous lui avez fait quoi ? redemanda-t-elle avec agressivité. Il n'a pas voulu ça !
- Qu'est-ce qu'on a fait ? s'énerva Paul. Et lui alors ? Qu'est-ce qu'il t'a dit ?
- Vous allez vous calmez tout les deux ! tenta de tempérer Sam.
- Il ne m'a rien dit parce qu'il a peur de vous, répondit-elle très sûr de ses déductions.
Cela fit bien rire les autres alors que Alexander approchait derrière la jeune fille, tenant un masque maîtrisé. Et il fut révolté lorsqu'il vit Bella mettre une droite à Paul. Premièrement, comment pouvait-elle se permettre de le frapper ainsi ? Et deuxièmement, était-elle totalement suicidaire ? Il commençait à le penser. Logiquement, Paul éclata de fureur dans l'instant, respirant plus fort et plus vite en luttant pour se maîtriser.
- Trop tard c'est parti, fit Embry.
- Recule Bella, ordonna Sam une main sur l'épaule de Paul. Paul, calme toi immédiatement.
Seulement, cela n'eut aucun effet et un instant plus tard, Bella avait un immense loup furieux devant elle, grondant. Faisant enfin preuve d'un peu d'instinct de survie, elle fit demi tour et se mit à courir, tentant d'entraîner Alexander avec panique. Il dégagea pourtant son bras de sa prise et s'interposa devant Paul, tout à fait calme.
- Alex ! cria la voix de Jacob dans son dos.
Il semblait affolé et il savait pourquoi : chaque loup avait peur que lui même ou un membre de la meute perde le contrôle et blesse quelqu'un, blesse un ami ou un être cher, comme c'était arrivé à Émilie. C'était leur angoisse constante et là, Jacob avait peur que Paul perde le contrôle et lui saute dessus. Il l'ignora pourtant, comblant la distance entre lui et Paul de deux pas, venant poser une main apaisante sur son front. Sans que Bella ne puisse le voir, il laissa filtrer sa magie, la chargeant d'un calme profond.
- Calme toi Paul, pria-t-il doucement. Calme toi. Respire. Regarde moi, dit-il en attirant son regard dans le sien. Respire.
Il vit le loup faire de son mieux pour se reprendre, se focalisant sur lui et sa magie pour faire retomber sa fureur. Se raisonner ainsi si vite n'était clairement pas dans le mécanisme naturel d'un loup et c'était pour cela que c'était difficile à faire pour eux. Derrière lui, Alexander sentit Jacob se transformer et le rejoindre d'un bond. Il se planta près de lui, tendu, près à réagir si Paul n'y arrivait pas. Un moment de tension silencieuse tomba mais on vit finalement Paul se détendre progressivement et quitter sa posture agressive. Le sorcier lui sourit, retirant sa main :
- Félicitation, lui dit-il. Tu vois que c'est possible de contrôler, s'amusa-t-il.
Un instant et Paul reprenait forme humaine devant lui, le souffle encore un peu rapide. Il lui donna un regard de remerciement et Jacob reprit forme humaine à son tour. Alexander se tourna alors vers Bella qui était tombée au sol, pétrifiée de surprise. Il s'avança vers elle, bien plus dur et froid.
- Tu peux m'expliquer ce qui te permet de leur sauter dessus et de les agresser de la sorte ? demanda-t-il. Ce n'est pas parce que tu crois savoir des choses que tu as raison, claqua-t-il. Depuis quand on attaque les gens comme ça ?! Et comment oses tu bousculer Sam et frapper Paul de cette façon ? Rien ne justifie qu'on lève la main ainsi sur quelqu'un sans aucune raison valable ! Tu aimerais que je te mettes une droite parce que tu m'agaces ? Si c'était le cas, tu en prendrai une à l'instant.
- Je… Je…, bredouilla-t-elle perturbée.
- Rien ne te permet de débarquer ici, de débarquer chez eux sans y avoir été invité et de leur sauter dessus comme ça ! reprit-il. Tu n'as rien à exiger d'eux Bella. Tu n'as rien à exiger de Jacob non plus. Alors réfléchit un peu à ce que tu fais ou tu vas finir par causer des catastrophes comme tu en as déjà amorcées, asséna-t-il.
C'était peut-être dur mais il s'en fichait pas mal. Il était temps qu'elle mesure les conséquences de ses actes et qu'elle prenne conscience de ce qu'elle faisait. Elle était vraiment comme Edward pour ça : inconséquente, égoïste et ne pensant qu'à ce qu'elle voulait et sa manière de voir les choses. Cela commençait à sérieusement l'énerver. La jeune fille eut la décence de détourner le regard et de baisser les yeux, ne disant rien. Alexander se redressa, soupirant, chancelant un peu en portant une main à sa tête encore plus douloureuse maintenant. Jacob le remarqua sur le champ et il fut près de lui en une seconde, l'entourant d'un bras fort :
- Alex ? Est-ce que ça va ? demanda-t-il avec inquiétude.
- J'ai une migraine carabinée, confia-t-il en se penchant vers lui pour s'appuyer sur sa forte stature.
Il agrippa un peu ses cheveux, fermant les yeux en grimaçant et un instant plus tard, il se sentit soulevé comme une princesse par son loup sous le regard choqué de la demoiselle.
- Je t'emmène à la maison, le renseigna Jacob. Je vais te donner un peu d'eau et tu vas t'asseoir un moment.
Il s'en alla en plantant là les autres sans plus d'attention, les loups souriant à la scène. Alexander entendit vaguement Sam ordonner à Embry et Jared d'emmener Bella chez Émilie, lui même restant avec Paul pour terminer de le calmer et de s'assurer que la pression était retombée. Alexander se retrouva bientôt chez son âme sœur, Billy ayant suivi à distance les accueillant. Jacob le déposa dans un fauteuil et il disparut une seconde pour lui apporter un verre d'eau, son père au côté du sorcier.
- Merci Jake, dit-il en prenant le verre pour boire un peu.
- Tu veux une aspirine ? demanda le loup. On doit encore en avoir.
- Non, j'ai déjà pris quelque chose, assura-t-il. Je me suis levé avec ce matin et il y a des chances pour que je me couche avec ce soir quoi que je fasse.
Ils le laissèrent boire un peu tranquillement et il vint se masser une tempe.
- Tu dois faire attention, remarqua Billy. Charlie m'a dit que tu faisais encore des malaises de temps en temps.
- Oui. Les médecins disent que ça pourrait rester à vie mais ce n'est pas dangereux. C'est juste une mauvaise journée de temps en temps. Désolé, dit-il ensuite. J'ai essayé d'empêcher Bella de venir mais je n'ai pas réussi.
- C'est pas de ta faute, rassura Jacob. C'était très dangereux ce que tu as fait, remarqua-t-il ensuite.
- Non. Je savais que Paul arriverait à se calmer. Il avait juste besoin d'un petit coup de pouce pour y arriver, assura-t-il.
Un Paul qui apparut d'ailleurs à la porte, les informant que Sam était parti devant.
- Merci Alex, répéta-t-il en les rejoignant.
- Je n'ai pas fait grand-chose. C'est toi qui a fait le plus dur, sourit-il. Souviens toi de cette sensation, ça t'aidera à tempérer ta colère.
- Ok. Ça va ? demanda-t-il ensuite.
- Mal à la tête et Bella n'arrange pas les choses, ironisa-t-il en les faisant sourire.
- Tu veux que je te ramènes chez toi pour aller te reposer ? proposa Jacob.
- Non ça ira tant qu'on arrête les coups de pressions pour aujourd'hui, répondit-il. On y va ? J'imagine que Sam va lui parler.
Ils approuvèrent et Jacob ne put s'empêcher d'enrouler un bras autour de lui lorsqu'il se leva. Ils saluèrent Billy et une fois dehors, les deux loups se transformèrent, Jacob prenant son âme sœur sur son dos pour rejoindre rapidement les autres. En passant par la forêt, ils furent près de la maison d'Émilie en un clin d'œil, trouvant la camionnette de Bella garée devant. Alexander descendit pour les laisser reprendre forme humaine. Jacob fut aussitôt près de lui, attentif et ils rejoignirent les autres à l'intérieur. Embry et Jared étaient déjà attablés à dévorer ce que Émilie avait préparé pour eux, détendus et enjoués. Sam était avec sa fiancée. Visiblement, les présentations avaient déjà étaient faîtes avec la « fille aux vampires » comme ils disaient dans la meute. Bella semblait extrêmement embarrassée, se tenant prudemment à l'écart. Ils attirèrent l'attention en arrivant, Paul allant s'asseoir avec ses frères, désormais tout à fait calme et de nouveau souriant. Alexander alla saluer Émilie qui lui souriait, se faisant plus inquiète en le regardant :
- Alex tu es tout pâle, remarqua-t-elle.
- Ça va, juste mal à la tête, répondit-il.
- Assied toi et mange un truc, poussa Jacob en lui amenant une chaise près de la table.
Lui souriant, Alexander s'assit lourdement, remerciant Paul qui lui servait un verre de jus d'orange. Il sentait le regard scrutateur de Bella, surprise qu'il soit si à l'aise ici avec eux.
- Alors tu savais pour ça aussi, posa-t-elle le ton accusateur en le fixant.
- Oui, approuva-t-il.
- Tu lui as dit à lui et pas à moi ? demanda-t-elle à Jacob un soupçons de jalousie dans la voix.
- Jacob ne lui a rien dit du tout, intervint Sam. Alexander savait bien avant que Jacob lui même ne l'apprenne.
- C'est comme ça que tu as su pour les vampires aussi, crut-elle comprendre.
Et il ne démentit pas, son sourire en coin amusant les loups. Elle prit cela pour un acquiescement.
- Vous êtes des loups-garous, constata-t-elle. Tu es un loup-garou, dit-elle à Jacob.
- Métamorphe, corrigea Alexander. Métamorphe loup.
- Certains membres de la tribu ont le gène, répondit Jacob. Les buveurs de sang débarquent et la fièvre est là.
- La mono, comprit-elle en les faisant approuver. Et il n'y a pas un moyen de… l'empêcher ?
- L'empêcher ? releva Jared. C'est dans notre sang. Aucun de nous n'a eu le choix, posa-t-il un peu agacé.
- Mais c'est mal, posa-t-elle avec un peu d'hésitation.
Les Quilleute tournèrent un regard consterné vers elle d'être ainsi jugés alors qu'elle ne savait rien mais ce fut Alexander qui se sentir bouillir le plus vite pour une fois.
- Mal ? répéta-t-il. Ils sont nés ainsi Bella. As-tu choisi de naître comme tu es, dans la famille que tu as, dans le pays où tu as vu le jour ? Ce n'est pas quelque chose qui se contrôle ou qui se change. Et les vampires n'avaient pas l'air de te gêner tant que ça.
- Ce n'est pas ce qu'ils sont qui me gêne, rectifia-t-elle avec tension. C'est ce qu'ils font. Les Cullen ne font de tord à personne.
- Que tu crois, répondit-il froidement. Et peut-on savoir ce qui te dérange dans ce qu'ils font ?
- Ils ont tué pas mal de gens, affirma-t-elle en faisant serrer les dents des loups.
Mais là encore, ils n'eurent pas le temps de réagir que Alexander se levait, glacial en avançant vers la jeune femme qui recula jusqu'à percuter l'escalier derrière elle.
- J'imagine que tu as des preuves de ça ? Que tu les as vu faire en direct ? Que tu as autre chose que les quelques rumeurs dont tu ne connais même pas l'origine ou les émetteurs ? Que tu t'appuies sur autre chose que des on dit et des déductions hasardeuses pour accuser des personnes dont tu ne sais rien de meurtre ? Entend tu ce que tu dis Isabella Swan ? On n'accuse pas les gens de choses aussi graves sur la simple base de paroles invérifiables d'autres gens. As-tu idée du mal qu'une telle attitude peut faire ? gronda-t-il dans le silence de plomb. Est-ce que tu crois tout savoir et tout comprendre parce que tu en sais un peu plus que le commun des gens ? Tu fais preuve d'une telle arrogance et d'un tel égoïsme à être si sûr que tu sais, que tu as bien compris, que tout le monde dois tout te dire et suivre ton avis, ta façon de penser. Je suis du genre à croire que tous pensent ce qu'ils veulent, mais ça me pose un problème quand on cherche à l'imposer à d'autres, que cela fait du mal à d'autres. Tu ne sais rien et tu ne cherches même pas là vérité. Tout ce qui compte c'est ta vérité comme elle t'arrange. Ce n'est pas ainsi que fonctionne le monde.
Il marqua une pause en la fusillant du regard alors que les Quileute étaient touchés qu'il les défende ainsi. Bella croisa les bras et détourna les yeux, incapable de le regarder en face.
- Pour ta gouverne, ils n'ont tué personne, posa-t-il. Pas des êtres humains en tout cas. En faîte, ils n'ont tué qu'un seul être jusque là : le vampire aux dread qui allait te tuer l'autre jour. Tu pourrais leur en être reconnaissante.
- Alors c'était qui ? demanda-t-elle.
- Des vampires, répondit-il. Les premiers morts ont été causés par James et ses deux acolytes lorsqu'ils sont arrivés dans la région.
- Victoria et Laurent, informa-t-elle. C'était lui le vampire noir de l'autre fois. Et Victoria était la compagne de James.
- Ce sont eux les responsables avant cet incident et depuis, ce Laurent a été repéré plusieurs fois dans les parages, comme une rouquine. Cette Victoria est-elle rousse ?
- Oui.
- Alors c'est sûrement elle. S'ils étaient les ami et compagne de James, il est fort probable qu'ils veuillent le venger. Les vampires sont extrêmement revanchard lorsqu'il s'agit de compagnon ou de membres de leur clan.
- On a repoussé la rouquine à la frontière canadienne cette nuit, informa Sam.
- Elle reviendra. Pour toi, nota Alexander.
- On l'attrapera, assura Jacob.
- Vous ne pouvez pas, intervint Bella, c'est trop dangereux.
- Parce que tu sais de quoi ils sont capables et quelle est leur force aussi bien sûr ? se moqua Alexander en se détournant pour retourner s'asseoir lourdement.
Il grimaça et vint se masser la tête d'une main. Jacob ne le manqua pas, venant à lui et posant une main dans sa nuque.
- Tu devrais rentrer dormir Alex, remarqua-t-il. Si la rouquine revient on l'attrapera de toute façon.
Bella observa cela avec perplexité, notant leur proximité ainsi que la douceur et l'inquiétude dans la voix de Jacob à l'égard d'Alexander. Elle fronça les sourcils, Embry et Jared échangeant un regard amusé en le remarquant.
- Inutile de te dire que tout ce que tu sais de nous ne doit pas sortir d'ici Bella, posa fermement Sam en la fixant.
Elle approuva rapidement sous son regard lourd.
- Je sais garder un secret, assura-t-elle.
- Bien, fit Sam en prenant à manger sur la table.
- Tu veux que je te ramène à la maison ? demanda Jacob à son imprégné.
- Pas tout de suite. Je vais rester un peu maintenant que je suis là. Si ça ne vous dérange pas bien entendu ?
- Tu ne déranges jamais Alex, sourit Émilie. Tu veux un antidouleur ?
- J'ai déjà pris mais merci c'est gentil, sourit-il pour la jeune femme.
Émilie était toujours prévenante et gentille avec lui, comme une grande sœur et il adorait ça. Il s'était facilement et rapidement rapproché d'elle quand il avait commencé à la côtoyer. Il avait vraiment l'impression de voir une sœur en elle désormais. Ils avaient énormément discuté du lien d'imprégnation entre eux. Avec lui, elle avait osé poser les questions qu'elle n'arrivait pas à poser à Sam ou aux Anciens et il avait répondu de son mieux. Ils ne se sentaient que plus proches depuis qu'il s'était lui même révélé être l'imprégné d'un loup, leur promettant de passer beaucoup de temps ensemble à l'avenir.
Jacob amena une autre chaise tout contre la sienne et s'installa près de lui pour manger. Gênée, Bella trépigna un peu avant d'annoncer qu'elle partait. Ils la saluèrent et elle s'en alla, l'ambiance s'allégeant significativement lorsque sa voiture fut loin. Tous se détendirent alors et Alexander posa sa tête contre l'épaule de Jacob, fermant les yeux pour se reposer. Un bras fort s'enroula rapidement autour de ses épaules et il se cala volontiers contre lui. Finalement, Jacob le convainquit de rentrer chez lui pour dormir un peu, la meute entreprenant d'aller s'assurer que Victoria n'était pas dans les parages. Alexander rentra un peu avant l'heure du déjeuner. Charlie n'était pas là mais Bella était bien présente et elle le suivit jusque dans sa chambre sans lui demander son avis. Il alla voir Hedwige qui dormait tranquillement, puis il s'allongea sur son lit, l'ignorant dans une tentative de lui montrer qu'il n'était pas disposé à discuter. Seulement, elle ne sembla pas le comprendre ou alors elle décida de ne pas le respecter :
- Depuis quand tu savais ? demanda-t-elle.
- Bella, comme tu t'en doutes déjà certainement, c'est un secret et ce n'est pas parce que tu as découvert cela que tu peux en savoir plus, soupira-t-il. D'autant plus que tu es l'amie de vampires et que les loups et les vampires sont ennemis.
- Est-ce que c'est pour ça que les Cullen n'allaient jamais à la Réserve ? Jacob m'avait parlé d'un ancien pacte entre eux disant qu'ils n'avaient pas le droit de chasser sur leurs terres.
- C'est plus ou moins cela mais il ne m'appartient pas de t'en dire plus. Seuls les Quileute peuvent le faire.
- Mais toi tu sais alors que tu es aussi ami avec des vampires, remarqua-t-elle.
- Et comme je te l'ai dit, je ne désire pas expliquer davantage, répéta-t-il. Tu devrais apprendre à mesurer ta curiosité. Elle a déjà causé beaucoup de dégâts.
- Je n'ai rien fait.
- Parce que tu as été trop curieuse et que tu as poussé jusqu'à découvrir le secret d'Edward, tout le clan Cullen a une sanction de mort au dessus de la tête si les Volturi le découvrent.
- Je ne savais pas que ça arriverait.
- L'ignorance n'est pas une excuse. Apprend de tes erreurs et assume les conséquences de tes actes. Avec cela, tu aurais dû apprendre qu'il ne fait pas bon découvrir tout les secrets et pourtant tu as continué avec les Quileute.
- Je m'inquiétai pour Jacob.
- Et tu aurais simplement pu lui faire confiance et l'écouter lorsqu'il t'a dit de laisser tomber. Jacob n'est pas seul. Il a un père, des sœurs et des amis qui veillent aussi sur lui, une tribu qui veille sur lui. Sans parler que ton inquiétude ne justifie en rien une telle intrusion dans sa vie privée et dans la vie privée de la tribu. Maintenant, le sujet est clos. Je ne te dirai rien de plus et je veux que tu apprennes de tes erreurs.
Il y eut un moment de silence et il espéra qu'elle le laisse mais il n'en fut rien :
- Si je choisie la transformation, Jacob ne voudra plus me voir n'est-ce pas ?
- Je ne peux répondre à sa place.
- Edward ne reviendra peut-être pas et Jacob ne voudra plus me voir, soupira-t-elle.
- Attend, fit-il stupéfait. Est-ce que tu es en train de dire que tu pensais te reporter sur Jacob si Edward ne revenait pas ?
- Je n'ai pas envie de rester seule toute ma vie.
- Tu es cruelle, vraiment cruelle. Tu n'aimes pas Jacob, remarqua-t-il platement. Tu ne l'aimes pas du tout, il est à peine un ami bouche trou pour toi. Lorsque Edward était là, tu ne lui accordais aucune attention et tu l'ignorais la plus part du temps. Tu le prenais pour un gamin amusant qui te courrait après. Ces derniers temps, il a été là pour toi et tu n'as su que le faire souffrir et le faire tourner en bourrique. Il n'a été pour toi qu'un palliatif pour décharger ta douleur. Tu voulais juste quelqu'un qui s'occupe à nouveau de toi et te protège sans rien demander et en faisant ce que toi tu voulais, en s'adaptant à toi et à tes émotions. Jacob est une personne, quelqu'un de bien, il n'est pas un remplaçant pour combler ta solitude. Il ne mérite pas ça. Comme il ne mériterait pas de se retrouver avec quelqu'un qui ne pense pas à lui et à ce qu'il peut ressentir, ce dont-il peut avoir besoin.
- Qu'est-ce que tu en sais toi de ce que je ressens pour lui ou de comment nous fonctionnons ensemble ? s'agaça-t-elle.
- Je suis doué pour comprendre et percevoir ce genre de chose Bella. Ose me dire que tu aimes Jacob et que tu n'es plus focalisé sur Edward ?
Elle ne répondit pas, détournant les yeux.
- Ose me dire que tu ne nourris pas l'intense espoir que Edward revienne ? Ose me dire que tu peux réellement envisager d'aimer quelqu'un d'autre en ce moment ?
Là encore, elle ne répondit pas, baissant la tête.
- Et pourtant tu as fait espérer Jacob, tu as entretenu le béguin qu'il avait pour toi en sachant que tu n'étais pas disponible, ni prête, ni désireuse de seulement imaginer pouvoir réellement être avec lui. C'est cruel. C'est comme si tu te gardais une roue de secours au cas où sans penser une seconde à ce que tu lui infligeais. Les personnes qui t'entourent ne sont pas des jouets pouvant subir les conséquences de tes humeurs et ce n'est pas parce que tu souffres que tu peux faire souffrir les autres, que tu peux tout leur faire subir, tout leur demander. Et je ne parle pas que de Jacob. Je parle aussi de tes amis de lycée avec qui tu as fait n'importe quoi et que tu retournes ensuite voir comme une fleur en leur demandant de ne pas protester et de t'accepter sans rancune. Je parle aussi de Charlie qui se meurt d'inquiétude pour toi. Sais tu combien de soirées et de nuits d'insomnie j'ai passé avec lui à essayer de le rassurer et de le tranquilliser ces derniers mois ? Souffrir, même avec une intensité telle que l'on a l'impression d'agoniser, ne donne pas le droit d'infliger autant de douleur aux autres. Tu dois apprendre que tu n'es pas toute seule et que les autres aussi ont des problèmes, que les autres aussi souffrent, sont préoccupés. Tu ne peux pas te servir d'eux comme ça.
Il y eut un moment de silence lourd, la demoiselle un peu agitée et agacée de toute évidence, mais elle ne dit rien.
- Réfléchi bien à tout ce qu'il s'est passé, aux conséquences et à ce que tu dois faire maintenant, dit-il.
- Je vais le faire, claqua-t-elle. La transformation.
- Est-ce à cause de ce que je viens de dire ou as-tu vraiment réfléchi ?
- J'avais déjà décidé avant qu'on parle, répondit-elle. Je veux le faire. Comme ça les Volturi n'auront plus de raison de tuer les Cullen.
- Le feras-tu juste pour ça ? Parce que ça ne garanti pas que les Cullen ne seront pas puni loin de là. Je ferai ce que j'ai dit : si tu veux te transformer, tu seras transformé. Mais tu dois faire ce choix pour les bonnes raisons. Les conséquences seront lourdes et irréversibles.
- Je sais. Je veux le faire. Je le voulais déjà avant que Edward ne parte et ce serait fait s'il n'avait pas été contre.
- Le feras-tu exclusivement pour Edward ? Parce que là encore, ce n'est pas la meilleure des raisons à mon humble avis.
- Non, je le fais pour moi. Je ne veux pas oublier et encore moins mourir. Je veux me souvenir, de tout, pas seulement de notre relation mais de tout. Parce que c'est aussi ce secret qui a fait notre histoire. Parce qu'il m'a fait changer, parce qu'il a changé ma vision du monde et que je ne veux pas revenir en arrière. Parce que je ne veux pas qu'on décide à ma place, parce que je veux conserver ce que j'ai appris. Je ne veux pas perdre une partie de ma vie comme ça. Et parce que… tu as raison : je dois assumer, fit-elle plus doucement l'air de se forcer à le dire. J'ai voulu savoir et si je veux garder ce savoir, je dois en accepter les conditions. Et je mentirai aussi si je ne disais pas que les avantages d'être un vampire ne sont pas attrayant non plus même avec les inconvénients. J'y ai beaucoup réfléchi et si je suis tombé amoureuse d'Edward, c'est pour tout ce qu'il est, vampire inclus. Ça fait partie de moi maintenant et je refuse d'y renoncer.
Il l'observa attentivement et pour une fois, il la sentais sérieuse et déterminée, décidée et sincère.
- Très bien dans ce cas, approuva-t-il.
- Comment on fait ? demanda-t-elle. On ne peut pas faire ça ici.
- En effet. Pour commencer, je vais aller voir les Quileute et leur dire ce que nous allons faire et pourquoi. Je vais le faire par respect pour eux et parce qu'ils voudront assurément te parler avant ça. J'estime que c'est important. Ensuite, demain, j'expliquerai à Charlie que tu as accepté que je t'emmène en vacances à Seattle pour te changer les idées. C'est le Spring Break, ça ne posera pas de problème pour lui et je pense que ça le rassura aussi. Je t'emmènerai dans un endroit sûr et nous te transformerons. Nous aurons deux semaines devant nous. La transformation dure entre deux et cinq jours, le reste servira à ce que tu t'habitues et que tu apprennes un minimum à gérer tes capacités et ta soif. Est-ce que ça te convient ?
- Oui. On ira où à Seattle ?
- Tu verras bien. Tu vas devoir me faire confiance pour ça.
- Ok, soupira-t-elle.
- Bien. Maintenant, j'aimerai faire une sieste. Ce soir, nous irons à la Réserve.
Elle approuva et s'en alla, fermant la porte derrière elle. Soupirant face à la discussion qu'il allait avoir avec les Quileute , Alexander prit son téléphone, envoyant un message à Sam pour lui demander de rassembler le Conseil et la meute ce soir, annonçant qu'il devait leur parler de quelque chose de très important. Il espérait seulement qu'ils ne le détesteraient pas pour ça, que Jacob ne le détesterait pas. Il estimait devoir les prévenir, leur donner une occasion de parler à Bella. Mais il estimait aussi qu'elle avait le droit de choisir et cela, personne ne pourrait lui ôter de la tête. Il passa la journée à se reposer et à dormir, sa migraine persistante ne lui laissant pas franchement le loisir de faire autre chose.
Heureusement, grâce à cela, elle s'était calmée en fin de journée, réduite à un mal de tête bien plus tolérable. Le soir venu, il demanda à Bella de s'habiller pour venir avec lui, la sentant tendue mais déterminée. Ils prirent sa voiture et rejoignirent la Réserve, allant vers la maison de Billy près de laquelle le Conseil préférait se rassembler. C'était assez isolé pour que les loups n'aient pas à s'inquiéter et c'était plus simple pour Billy. Il se gara et ordonna à Bella de rester dans la voiture tant qu'il ne l'appelait pas. Elle approuva et le regarda sortir et se diriger vers la clairière où la meute et le Conseil était déjà présent autour du feu. Jacob vint vers lui sur le champs, jetant un regard curieux à la demoiselle dans la voiture puis à son imprégné qui lui sourit simplement. Ils rejoignirent les autres, Alexander saluant tout le monde.
- Se passe-t-il quelque chose avec Bella ? demanda Billy comprenant que cela devait avoir un rapport avec elle puisqu'il l'avait amené.
- Oui et je crains que cela ne va pas vous plaire, annonça-t-il franchement. Mais j'estime que vous devez savoir.
- Qu'est-ce qu'il y a ? questionna Sam tendu.
Calmement, Alexander commença par rappeler la situation avec Bella, comment les vampires auraient dû prendre en charge l'entorse au secret et le relai prit par les sorciers devant leur abandon de l'affaire. Il annonça ensuite que délai d'intervention des sorcier et que, dans cette optique, il avait fait une proposition à Bella. Il expliqua comment il lui avait exposé la situation, ses conséquences et les choix qui s'offraient à elle. Lorsqu'il en vint au fait qu'il lui laissait le choix entre l'oubli et la transformation, les choses commencèrent d'office à se tendre, tous comprenant où cela risquait d'en venir.
- J'estime qu'elle à le droit de savoir ce qu'il se passe et le droit de pouvoir choisir elle même qu'elle chemin elle veut prendre, dit-il. C'est sa vie et son avenir. Personne ne peut décider à sa place. Le choix ici est possible et permis, donc je lui laisse. C'est à elle de décider.
- Elle ne sera jamais objective dans ce choix, fit Quil. Elle aime l'un de ces vampires.
- Objective ou pas, cela reste sa vie, répondit-il. Aucun d'entre nous n'aimerait qu'une telle chose, un effacement total d'une partie importante de notre vie, ne soit décidé sans nous demander notre avis. Aucun d'entre vous n'accepterait que l'on décide unilatéralement d'une telle chose. Je suis cependant d'accord sur le fait qu'elle doit faire ce choix en toute connaissance de cause. C'est pour ça que je lui ait absolument tout expliqué sur les vampires, leurs lois, leurs règles, leurs contraintes jusqu'aux aspects les plus dérangeant et les plus sombres de leur nature. Je ne lui ai rien épargné, dans les moindres détails. J'ai même été particulièrement cru et aucun aspect de cette vie et des conséquences qu'elle aura. Je suis aussi parti du constat ferme que ça ne fera pas revenir Edward, qu'il pourrait même être furieux contre elle et j'ai posé certaines exigences.
- Quelles exigences ? demanda Billy.
- Qu'elle fasse les choses correctement vis à vis de Charlie. Je ne veux pas qu'on simule une mort et qu'on lui brise le cœur. Alors elle fera ce qu'il faut pour donner le change, terminer ses études et prendre progressivement de la distance avec lui comme le ferait n'importe quel jeune adulte qui quitte la maison pour aller faire des études ou prendre son indépendance. Je suis intraitable là dessus. Je lui ai expliqué tout ça, comme ce qu'il se passerait si elle choisissait l'oubli. Comment elle pourrait reprendre sa vie normalement sans aucun risque pour elle. Elle a finalement fait son choix.
- Et si tu es aussi grave et que tu estimes avoir à nous en informer, j'imagine qu'elle a choisi la transformation, comprit Sam.
- Oui.
Le levée de bouclier fut immédiate, tous protestant contre cette éventualité. S'y attendant, il les laissa s'exclamer un moment, attendant que le calme revienne de lui même. Il y eut finalement un moment de silence lourd.
- Tu vas tuer la fille de Charlie, fit le vieux Quil glacial.
Alexander grimaça à l'accusation, blessé qu'on puisse imaginer qu'il ferait une telle chose.
- J'osai penser que vous me connaissiez assez pour savoir que jamais je ne ferai une telle chose, soupira-t-il doucement. Ce n'est pas moi qui va le faire, c'est elle. Je lui donne juste ce qu'il faut. Je connais et je respecte vos croyances, vous le savez, je n'ai jamais tenté de vous faire changé d'avis et jamais je ne vous ai reproché quoi que ce soit. Je vous le dit par respect mais il ne s'agit ni de vous, ni de vos vies, ni de vos croyances et lois. Il s'agit de Bella, de sa vie, de son choix et de son avenir. Que vous l'acceptiez ou non, les vampires ne sont pas morts. Ils vivent simplement d'une autre manière, existent d'une autre manière mais ils vivent.
- Ils n'ont pas d'âme et ce sont des cadavres ambulant, des tueurs, posa Paul.
- C'est votre croyance, ce n'est pas ce que moi je crois et ce que je sais. Et sans vouloir vous offenser, je connais beaucoup plus les vampires que vous. Pour commencer, ce ne sont pas des cadavres, leur corps est différent du vôtre mais ça n'en fait pas des cadavres. Quand à l'âme, bien sûr qu'ils en ont une, cette idée n'est qu'une idée que se sont fait les gens des vampires. Ils ont une âme et ça a été prouvé fermement.
- Comment ? demanda Jacob.
- Dans le monde magique, il existe bien pire que les vampires niveau dangerosité et manière de se nourrir, répondit-il. Vous n'avez pas idée de tout ce qui cour sur cette terre. Il existe des êtres qui feraient passer les vampires pour de gentils petits lutins. Ils sont très loin d'être les plus dangereux. Il existe des créatures et des êtres qui eux, se nourrissent carrément des âmes des autres, dit-il en les horrifiant. Et les vampires sont des mets prisés pour eux. Parce qu'ils ont des âmes et parce qu'ils ont des âmes potentiellement bien plus vieilles que celles des gens normaux. Plus vieilles, plus riches, plus nourrissantes pour eux. Ils ont des âmes. Il n'y a aucune discussion là dessus sur le plan des faits. Vous en pensez ce que vous voulez.
- Tu as déjà rencontré des créatures qui mangent des âmes ? demanda Embry.
- Oui et ce n'est pas une chose que j'ai envie de revivre, grimaça-t-il. Je n'ai rencontré qu'une seule des espèces qui se nourrissent d'âmes mais je peux vous dire que chacune d'elle est extrêmement dangereuse. Il ne fait pas bon croiser leur route. Je les ai vu moi même et je peux vous assurer que si vous les aviez vu, si vous aviez ressenti leur présence, ce que je ne vous souhaite pas, vous ne trouveriez plus les vampires aussi terrifiants. Bref, les vampires ont des âmes. Le seul fait qu'ils soient des proies pour ce genre d'être le prouve. Ensuite, comme je le disais, ce ne sont pas des cadavres. Là encore, les cadavres animés, ça existe dans le monde magique, dit-il avec une pensée pour les inferi.
- Sérieusement ? fit Jared. Tu en as déjà vu ?
- Non et j'espère que ça n'arrivera jamais. Il y aurait de grandes chances de mourir. Pour le coup, ces créatures là n'ont pas d'âme et ne tuent que pour tuer. Elles ne sont pas naturelles. Elles sont créées par une magie noire très puissante et pervertie. C'est interdit par la loi bien entendu mais ça existe quand même et c'est beaucoup plus dangereux et difficile à détruire qu'un vampire. Ça ne parle pas, ça ne raisonne pas, ça n'a pas de sentiments ou d'esprit. Là encore, si vous en rencontriez, les vampires deviendraient risibles à vos yeux. Quand au fait de tuer, vous connaissez déjà mon point de vue sur la question et les lois de la nature, des prédateurs et des proies. Je respecte votre manière de penser et c'est pourquoi je ne m'y oppose pas. Mais je pense différemment et là, il ne ne s'agit pas de vous ou d'un membre de votre tribu, il ne s'agit pas que quelqu'un transformé sauvagement sans lui demander son avis, il ne s'agit pas d'une attaque d'un vampire de passage. Il s'agit de choisir librement son chemin. Elle a le droit d'en décider.
- Et la loi sorcière te permet de faire ça ? demanda Harry.
- Oui. C'est tout à fait légal. Pour les sorciers, les deux issues sont acceptables. C'est une solution rare mais compte tenu de l'implication de Bella avec les vampires, elle est appropriée ici. Elle n'a pas fait que croiser la route d'un vampire nomade. Son cas est très différent.
- A-t-elle pris le temps d'y réfléchir au moins ? questionna Sue.
- Je lui ai proposé il y a un mois et elle n'est revenue me donner sa réponse qu'aujourd'hui. Je suis venu vous en parler par égard et par respect mais aussi pour vous donner l'occasion de lui parler si vous le voulez.
- Tu nous laisserais la convaincre de changer d'avis ? fit le vieux Quil.
- Bien sûr. Mon but n'est pas qu'elle choisisse la transformation plutôt que l'oubli ou l'inverse. Je veux qu'elle puisse choisir ce qui lui convient le mieux pour elle même. Les deux me vont parfaitement. Si vous parvenez à la convaincre, c'est peut-être qu'elle n'est pas certaine de son choix et donc, cela sera certainement mieux pour elle. Dans le cas contraire, vous aurez au moins l'occasion d'entendre ses raisons de sa bouche.
Tous se regardèrent avant de lui demander de faire venir Bella. Il fit donc signe à la jeune fille qui ne le manqua pas, focalisée sur eux. Elle sortit et vint vers eux, tendue mais décidée. Elle les rejoignit et Alexander fit les présentations avec les Anciens avant de lui dire qu'il venait de leur expliquer et qu'ils désiraient lui parler. Cela fait, il s'avança vers Jacob, hésitant, craignant sa réaction avce le sujet du jour. Pourtant, et si son loup semblait bouleversé, il tapota le tronc près de lui plus l'inviter à s'asseoir, lui donnant un petit sourire. Il s'installa près de lui et il laissa ensuite les choses se faire. Billy expliqua d'abord à Bella qu'ils voulaient qu'elle entende une histoire puis il se mit à raconter les légendes de leur peuple. Cela fait, Harry parla de leur manière de voir les vampires, de ce qu'ils pensaient d'eux. Alexander observa attentivement Isabella, guettant ses réactions pour s'assurer un peu plus qu'elle était certaine de son choix. Mais il n'intervint pas une fois. Plusieurs Quileute parlèrent ensuite, expliquant comment ils pensaient qu'elle mettrait fin à sa vie comme ça, quel monstre elle serait à leurs yeux, comment ils croyaient qu'elle n'aurait pas eu le temps de vivre…
Seulement, comme Alexander le pensait, leur discours n'eut pas du tout l'air de l'atteindre. Côté opinion sur les vampires, elle s'approchait plus de son raisonnement à lui. La différence entre eux résidait dans le fait qu'elle ne tolérait pas ou très mal les vampires se nourrissant de sang humain, estimant que c'était injustifié avec la solution du sang animal. Une discussion houleuse prit alors place, Bella exprimant ses raisons, sa façon de voir les choses, son envie de garder sa mémoire et de ne pas revenir en arrière, sa manière de voir la vie des vampires, son intention de suivre le même régime que les Cullen… Et au plus la discussion avançait, au plus elle semblait déterminée. Si Alexander avant une relation en montagnes russes avec elle, ce soir, il devait admettre qu'elle faisait preuve d'une force de conviction remarquable. Cela mit en évidence à quel point elle avait pu y réfléchir, à quel point elle était consciente des inconvénient et de la lutte qu'elle devrait mener contre ses instincts. La chose n'avait pas été pensé à la légère, il fallait l'admettre.
- Tu te rend compte que tu n'auras plus le droit de mettre un pied sur les terres de la Réserve ? demanda Sam. Que si tu attaques ou menaces d'attaquer un être humain, nous n'aurons aucune pitié ? posa-t-il froidement.
- Oui et c'est bien comme ça, approuva-t-elle. Si je devais… perdre le contrôle et attaquer quelqu'un, je veux qu'on m'arrête. Je ne veux faire de mal à personne.
Avec cette affirmation ferme, elle remonta beaucoup dans l'estime du sorcier. Il avait beau avoir du mal avec elle, elle avait quand même quelques bons côtés au milieu de ses bêtises. Cela lui faisait espérer qu'elle pourrait s'améliorer avec le temps, qu'elle avait besoin de grandir et mûrir. Ce n'était encore qu'une ados qui avait eu la vie plutôt facile jusque là. Il ne pouvait pas vraiment lui reprocher d'être ce qu'elle était. Les jeunes gens ordinaires étaient probablement majoritairement dans le même genre quand ils avaient une vie « normale » loin des épreuves qu'il avait lui même traversé. Il avait parfois tendance à oublier que lui même avait été forgé de manière bien plus dure et impitoyable.
- C'est ma décision, réaffirma-t-elle. Je ne veux pas oublier et je voulais déjà ça avant que les Cullen ne partent et que Alexander m'en parle. Si Edward n'avait pas été contre, ce serait déjà fait, dit-elle en les faisant grimacer. Je sais ce que vous pensez et je sais ce que ça implique. Mais c'est ma vie et je ne veux pas retourner en arrière, pour rien au monde.
Ils en parlèrent encore un peu puis on demanda à la jeune fille de retourner dans la voiture, un silence lourd tombant.
- C'est son choix, remarqua finalement Alexander. Aucun de nous n'a le droit de décider pour elle et je pense qu'elle vous a prouvé qu'elle y avait bien réfléchi. Vous pouvez être en colère, ne pas être d'accord, ne pas comprendre ou accepter mais vous n'avez pas le droit de l'en empêcher et de lui imposer l'oubli. Notre libre arbitre est notre bien le plus précieux. Il y a bien assez de choses dans la vie qui nous sont imposées sans que l'on ait notre mot à dire, je pense que vous le savez parfaitement. Alors quand le choix est possible, il faut le laisser.
- Comment tu peux accepter ça ? demanda Jared.
- Pour moi, son choix n'est pas plus mauvais qu'un autre. Je n'ai pas la même vision que vous des vampires.
- Tu le ferais toi ? Te transformer ? demanda Jacob tendu.
- Non pour la simple et bonne raison que, comme pour vous, la morsure serait mortelle pour moi. Les sorciers ne peuvent pas êtres transformés. Seuls les non magiques humains le peuvent. C'est aussi pour ça que la société vampire est presque entièrement hors monde magique. Ce que je sais en revanche, c'est que je voudrai décider pour moi même, que je serai furieux qu'on décide à ma place. Il y a des gens qui font des choix qui paraissent fous et insensés pour d'autres, incompréhensibles. Mais si c'est ainsi qu'ils ont décidé de vivre, c'est leur problème, leur choix même si les conséquences peuvent parfois êtres dramatiques. Dans le cas de Bella, ce n'est pas un coup de tête, c'est quelque chose qu'elle réfléchissait déjà depuis des mois et contrairement à ce que vous pensez, ce n'est pas la fin de sa vie, ni une malédiction, ni quelque chose de mauvais. Alors je n'ai pas d'objection.
- Mais il n'y aura aucun vampire pour l'éduquer et la contenir le temps qu'elle apprenne à gérer, posa Sue.
- J'en prend la responsabilité, répondit-il. Avec la magie, je peux l'aider à faire la transition et lui faciliter les choses. C'est moi qui l'accompagnera et je sais quoi faire. Je veux qu'elle ait le choix mais je veux aussi que ça se passe bien. Je vais rester avec elle et m'assurer qu'il n'y ait pas de problème.
- Elle risquerait de t'attaquer toi, s'inquiéta Jacob.
- Non, sourit-il. Je ne vous l'ai jamais dit mais les vampires ne m'attaqueraient pas. Je ne suis pas une proie appétissante pour eux.
- Les sorciers sont tous comme ça ? demanda Billy.
- Non, très loin de là. En temps normal, les sorciers sont des proies très appétissantes pour un vampire. Notre magie nous rend beaucoup plus alléchant. Notre sang est plus riche et nourrissant, meilleur pour eux. C'est aussi pour ça que dans nos cours de magie, on apprend à se défendre contre ce genre d'êtres, qu'on apprend à les reconnaître, comment réagir.
- Comment vous pouvez vous en protéger ? demanda Embry. Ils sont beaucoup plus forts et rapides que vous.
- C'est vrai mais la majorité des sorciers peuvent s'en protéger pour peu qu'ils ne paniquent pas et réagissent correctement. Avec des magies qui modifient l'odeur et nous rendent assez écœurant pour les repousser, avec des barrières protectrices capables de les repousser, avec des magies qui les poussent à nous ignorer… Il y a plein de manières de faire. Les vampires ne sont pas vu comme si dangereux que ça par les sorciers. Mon cas est cependant différent. Il y a des années de ça, j'ai été exposé par accident à une toxine magique très puissante. J'ai reçu un antidote rapidement et je n'ai pas eu de problème. Mais cette toxine est resté dans mon sang. Elle n'est pas dangereuse pour moi mais elle l'est dans d'autres cas. Exemple : si un vampire me mordait, il mourrait à la première gorgée, dit-il en les surprenant. C'est un poison très puissant qui peut tuer n'importe quoi. Sa présence dans mon sang modifie mon odeur et me rend presque répugnant pour un vampire ou tout autre être qui voudrait me manger, s'amusa-t-il. Bella n'aura même pas envie de m'attaquer. Elle m'ignorerait même si elle perdait le contrôle, par instinct. Je ne risque rien, dit-il en soulageant son loup.
- Comment tu as pu être empoisonné comme ça ? demanda Jacob.
- Accident. Ça arrive et il y a pas mal de choses dangereuses qui circulent dans le monde magique. Il s'agissait du venin d'une créature dont je me suis approché d'un peu trop près, s'amusa-t-il. C'est un peu comme si j'avais marché sur un serpent et qu'il m'avait mordu.
- Où vas tu faire cela ? questionna Sue.
- J'ai une maison. Je l'ai acheté après avoir retrouvé la mémoire pour avoir un endroit sûr où faire de la magie et aussi au cas où Charlie voudrait que je m'en aille. C'est à Forks mais à l'extérieur de la ville, très isolé en forêt. J'en ai fait une maison magique. Bella ne pourra pas en sortir sans que je le permette et personne ne peut y arriver par hasard. Elle y restera aussi longtemps que je le jugerai nécessaire. Si vous le voulez, la meute pourra venir voir comment ça se passe et s'assurer par elle même de son comportement. Je vous donnerai l'adresse. C'est les vacances, nous avons deux semaines devant nous. Je vais dire à Charlie que j'emmène Bella en vacances pour lui changer les idées et pour qu'il ne s'inquiète pas.
- Cela se fera avec ou sans notre accord n'est-ce pas ? fit Harry.
- Je suis désolé que cela vous heurte mais ce n'est pas à nous de prendre cette décision, qu'elle nous plaise ou non, réaffirma-t-il.
Il y eut quelques soupirs et un silence assez pesant tomba mais finalement, ils consentirent à la chose bon grès mal grès, concédant que la jeune fille était libre de ses choix aussi incompréhensibles qu'ils soient pour eux.
