Guest : on aime bien quand ça bouge un peu et qu'il y a du sang èvé

En passant : Et pour une fois, c'est pas la faute de Drago :D (ça fait partie des trucs sur lesquels j'avais hésité)

On reste sur le rythme 1 chap tous les 2 jours : Je sais ce qui doit se passer, mais je galère sur l'ordre des scènes et sur comment les présenter (genre dialogue ou longue description, par exemple)


Drago retint un haut-le-cœur et se précipita à nouveau sur son père pour prononcer tous les sortilèges de soin qu'il connaissait. Il y en avait peu – peut-être quatre ou cinq – alors il les répétât en boucle tandis que Lucius Malfoy gémissait entre ses bras et que le combat faisait rage autour d'eux.

Des Sorcières et des Sorciers étaient sortis du château pour se joindre à la mêlée : Granger, Weasley, des Surveillants…

Le désordre était indescriptible : Des Patronus corporels qui fusaient dans des directions insensées, des boucliers magiques dressés dans des angles improbables et qui se croisaient les uns les autres, des cris, des hurlements, des cavalcades, des hommes au sol qui étaient piétinés par des défenseurs ou combattants inattentifs…

Il y eu une nouvelle explosion, suffisamment puissante pour détourner l'attention de Drago de son père : Une nouvelle partie du château s'était effondré sur elle-même. L'édifice était plus déformé et bancal que jamais.

Une partie de l'esprit de Drago, celle qui était encore à peu près capable de fonctionner, tenta de déterminer quelle aile et par conséquent quel corridor avait été touchés. Si c'était le corridor 3, alors…

Non, peu d'importance : Son père était à ses côtés.

Si. Important : Rez-de-chaussée, côté Est. L'infirmerie.

« Il faut… » marmonna-t-il, mais évidemment personne ne l'entendit dans le vacarme ambiant. « Il faut protéger le château. »

Il se redressa maladroitement, glissa son épaule sous l'aisselle de son père…

« DRAGO ! NON ! »

C'était la voix de Potter, mais il l'ignora encore une fois. Il traîna son père jusqu'aux grandes portes de bois qui fermaient le château et le fit s'asseoir contre un mur. Une mauvaise idée, encore : Moins de possibilités de fuites, risque de pierres qui tombent… Mais un nouveau « protego » lancé sur sa silhouette recroquevillée pourrait suffire contre ça.

Il planta ensuite sa baguette entre deux pierres et parcourut mentalement les charmes antiques qui avaient permis à la bâtisse de s'élever et de tenir jusqu'ici. Il reconnut la Magie plus que centenaire du Sorcier Ekrizdis, sombre, puissante et désordonnée. Celle qui animait les petits chariots de service et leur offrait leur caractère propre. Il prononça les charmes qu'il avait utilisés à Poudlard pour détendre les enchantements et y insuffler quelques fils de sa propre Magie. Il sentit les rares sortilèges qui y avaient été ajoutés. Potter l'avait prévenu, mais il fut surpris d'en détecter si peu. Pas étonnant que le bâtiment tombe en ruines.

Il sentit dans les murs un nouveau choc extrême, et se dit qu'il était au bon endroit : Sa magie avait empêché un nouvel éboulement.

Et puis il sentit un courant chaud englober et venir consolider sa Magie et reconnut celle de Potter : Celle qui suivait les épisodes glaciaux. Ses lèvres se tendirent malgré lui à la recherche d'un baiser.

Nouveau bruit d'explosion. Il sentit des pierres tranchantes le frapper dans le dos et sur les jambes, mais il trembla à peine : La cape avait été abimé, mais elle continuait de le protéger. Il entendit en revanche son père pousser un cri plaintif. De surprise davantage que de souffrance, décida-t-il.

Encore quelques secondes, et les murs seraient consolidés. Quelques secondes suffiraient avec une Magie aussi solide que celle de Potter…

Le fil Chaud et vibrant de sa Magie claqua et disparut d'un coup.

« Potter ! » Il ouvrit les yeux, tourna la tête : Le Détraqueur l'avait saisi par la gorge et le maintenait au sol d'une main, lui labourait le visage de l'autre…

« Non ! Spero ! Spero Patro… » C'était inutile, il le savait. « Legitimens ! »

La forteresse imprenable, les dizaines de Patronus qui l'assaillaient…

Il fut éjecté de son crâne aussi rapidement qu'il y était entré. Peut-être avait-il réussi à grappiller quelques secondes à d'autres pour intervenir : Un lynx argenté avait repoussé le Détraqueur et sautait sur les côtés dans une tentative de le faire reculer. Il fut aussitôt rejoint par le chien de Weasley. Une libellule voletait devant le visage de Potter qui se redressait bravement en gémissant…

Le Détraqueur frappa le chien qui disparut dans un nuage de fumée argentée.

Il s'apprêtait à recommencer sur le lynx, mais il se retourna soudain en sifflant et prit la fuite vers la mer. Comme toujours, il se cogna contre la bulle de protection, y rebondit, tenta un deuxième endroit, fit demi-tour, choisit encore une autre direction… Il semblait plus paniqué que jamais.

Drago se précipita vers Potter, leva sa baguette vers son visage, reprit les sortilèges de soin qu'il avait lancé sur son père… Il semblait moins abimé : les griffures étaient plus nombreuses, mais horizontales et se concentraient sur la partie inférieure : le nez, les joues, les lèvres…

Potter ne le repoussa pas, mais il détourna le visage vers la plage pour hurler : « Repli ! Repliez-vous tous par ici ! Autour d'elle ! Amenez les blessés ! »

Il fut obéi.

Ils furent rapidement une quinzaine, rassemblés autour de celle qui était parvenue à éloigner temporairement le Détraqueur. Drago crut une nouvelle fois halluciner quand il vit le ridicule petit Patronus de poule que Johnson fils trimbalait dans ses bras. Madame Johnson fronçait les sourcils et ses lèvres tremblotantes étaient pincées. Elle s'accrochait au bras de son fils pour ne pas tomber.

La poule était à la fois ridicule et magnifique : Il s'agissait de toute évidence d'un Patronus Chimérique réussi. Une douce vapeur parsemée d'étoiles scintillantes semblait s'échapper de chacune de ses plumes. Elle émit un petit caquètement, et on entendit le Détraqueur, qui avait fui de l'autre côté du château, émettre un nouveau cri de souffrance, assourdi par sa muselière magique.

« Le château, marmonna Potter en crachant du sang. Il faut profiter du répit pour protéger le château ! Faites des sortilèges entremêlés ! Runcorn, Mullan ! Commencez ! » Il se redressa en repoussant doucement Drago et en vérifiant l'identité des combattants disponibles. Il indiqua les groupes, l'ordre de passage…

« Monsieur Potter, indiqua doucement Madame Johnson. Je n'ai plus la fougue de ma jeunesse. Je ne tiendrais pas plus de cinq minutes, je le crains…

– Ne t'inquiète pas, Maman, tu peux puiser dans mes forces, je… »

Que Johnson, cet homme adulte, ose appeler sa mère « Maman » devant un tel parterre et à un tel moment scandalisa Drago. Il ne fit pas de remarque, parce que leur duo venait probablement de leur sauver la vie, mais tout de même !

Son père se tenait là, entre Shacklebolt et Kenaran. Un homme intelligent : Il s'agissait des meilleurs combattants, puisque Potter était occupé à diriger. Son œil ne s'était pas rouvert. Il fallait l'emmener immédiatement à l'infirmerie, en espérant que celle-ci n'ait pas été trop ravagée. Il y avait d'autres blessés : Runcorn en tenait trois, évanouis, entre ses bras musculeux. Un coup d'œil entre eux lui confirma qu'ils avaient eu la même idée. Drago dirigea sa baguette vers un Surveillant couché au sol qu'il reconnut comme être celui qui avait rejoint le corridor 3 : Un type basané aux cheveux noirs et frisés, et fit léviter son corps. Il poussa la petite porte en bois creusée dans celles, immenses, qu'Ekrizdis avait dressées en premier, et emmena son père à sa suite dans les couloirs du château.

Point positif : Il n'y avait eu aucun patient dans l'infirmerie au moment de l'effondrement des murs. Drago eut une pensée émue pour Jugson et Carrow qui avaient été transférés à Sainte Mangouste à temps. Il se fit la réflexion que quand ils auraient survécu à cette journée – Potter était en vie, alors l'hypothèse contraire était inenvisageable – il faudrait qu'il écrive à Ginny Weasley pour l'informer que sa gentillesse avait sauvé une vie.

Point négatif : Le corps de Nguyen se trouvait sous un tas de décombres plus gros qu'eux. Impossible de dire s'il était encore en vie : Les seuls indices de sa présence sous les pierres étaient un charme de localisation corporelle et son absence n'importe où ailleurs. Quand Runcorn eut prononcé la formule et que sa Magie ait révélé une présence humaine sous les gravats, il poussa un gémissement pitoyable et commença à creuser à mains nues. Shesh les avait rejoints et avant de l'aider, il envoya son patronus chercher Douglas, un nouveau dont les connaissances médico-magiques étaient plus avancées que celles de la plupart de ses collègues. Drago fouilla les placards et trouva le stock d'élixir de Baruffio, de potions d'anesthésie, de poussos… Il dénicha la gelée d'axolotl que l'infirmier avait apposé sur sa main mutilée, et enduisit le visage de son père d'une dose bien généreuse.

« Drago, marmonna-t-il d'une voix rauque à ce moment-là. Nous devons rejoindre le carrosse Français. Il a été déplacé par-delà le bouclier de protection de l'île. Nous y serons en sécurité. »

Drago hocha la tête en se fustigeant mentalement pour ne pas avoir eu la présence d'esprit nécessaire à remarquer cette possibilité de repli : Les carrosses étaient bien-sûr plus mobiles et plus faciles à défendre que le château. Il avait songé au risque immédiat, mais n'avait pas pensé à un plan à plus long terme.

Il interpela Runcorn pour l'informer de l'idée, mais n'eut même pas le temps de finir de prononcer son nom que Lucius Malfoy lui avait attrapé le menton et le fixait dans les yeux.

« Pas eux, imbécile. On ne peut pas déplacer l'ensemble du personnel et des détenus ! Nous avons reçu l'autorisation ! »

Drago avala sa salive :

« On ne… On ne peut pas les abandonner. »

Les yeux de son père étincelèrent, et Drago hocha de nouveau la tête, précipitamment.

« Le carrosse du Maléfistinat vaut mieux, indiqua-t-il doucement. Ils ont des gardes, des armes, ils l'ont déjà affronté. Ils ont aussi des gobelins pour soigner les blessés et des réserves de nourriture. »

Le visage de Lucius Malfoy se détendit, et Drago fut soulagé. Ils se levèrent tous les deux et se dirigèrent vers la sortie.

« Malfoy ! intervint Douglas. Reste ici. Je vais avoir besoin d'aide pour…

– Nous reviendrons rapidement », mentit Lucius avec aplomb, puis il tira son fils derrière lui.

Ils étaient arrivés dans le hall quand le Patronus de poule disparut. Ils le surent aussitôt, parce que le vacarme du combat revint d'un coup, comme un disque qui s'enclenche. Le sol trembla. Dès que Drago eut ouvert la porte, il entendit la voix de Potter résonner :

« Portez-la à l'intérieur ! À l'intérieur des murs, elle sera à l'abri ! »

Et il vit Johnson courir en transportant le corps de sa mère. Avidan ouvrait la marche, libérait le passage et se précipita pour retenir la porte que Drago venait de franchir. La vieille était blanche comme un linge, mais elle ne semblait pas blessée. Seulement l'épuisement, songea Drago. Seulement l'épuisement.

Il releva la tête et vit que Potter avait saisi un autre Surveillant, Everglade, par les épaules, et lui parlait. Granger et Weasley protégeaient leur échange avec des Patronus. Everglade était un idiot. Pas méchant. Manipulable. Du genre à obéir sans réfléchir.

« Vous devez simplement me faire confiance, expliquait Potter. Nous lancerons le Sort en même temps, et si vous me laissez le contrôle sur le Patronus obtenu, il n'y aura aucun problème. Ce sera comme avec Johnson, vous vous en sortirez très bien ! »

Les yeux du pauvre Everglade fuyaient de droite à gauche, cherchant une échappatoire. Il était idiot mais pas totalement : il devait se souvenir de l'état des Welbert après leur essai de Patronus combiné. Il vit soudain Drago, et le désignât du doigt :

« Il… Il est là ! Essayez plutôt avec lui : Vous y êtes déjà arrivé ! »

Potter tourna la tête, et Drago vit le doute et la souffrance dans les yeux verts : Le Survivant rognait déjà sur ses principes en acceptant de tenter à nouveau l'expérience du Patronus Chimérique. Il n'accepterait pas que Drago prenne le risque. Ou bien il accepterait d'autant plus, justement ? Parce qu'il aimait passionnément la notion de sacrifice ?

Le bas de son visage avait été vaguement soigné, mais il restait déformé. Ses lèvres n'exprimaient que la souffrance.

Il y eut soudain un mélange de deux cris : Celui, inhumain du Détraqueur qui souffrait, et celui, plus aigüe, de Granger qui tomba évanouie sur le sol quand sa loutre argentée eut attaqué le monstre une fois de trop.

Weasley perdit aussitôt sa concentration pour se précipiter sur son épouse, et son petit chien disparut simultanément.

Le Détraqueur en profita pour attaquer Potter.

Drago lâcha immédiatement le bras de son père pour se précipiter vers lui.

Le cerf jaillit en même temps qu'Everglade se laissait tomber au sol en protégeant son visage. Le Détraqueur changea de direction et attaqua un autre Sorcier, au hasard. Il était poursuivi par le cerf, mais celui-ci n'était pas assez rapide.

Drago n'avait rien à perdre : Son souvenir le plus heureux datait d'il y avait moins d'une heure. Il avait vécu sans pendant 20 ans et saurait s'en passer s'il venait à lui être arraché.

Drago accrocha le bras de Potter et tendit sa baguette dans la même direction.

Ici, il était en sécurité. Ici, il pouvait se concentrer.

Son père lui avait souri, son père avait été fier.

Respirer.

« Spero Patronum. »


(bien sur que la ptite vieille a un patronus de ptite poule, Drago se moque, mais il fera moins de la malin quand tout le monde verra qu'il a un cancrelat)