Bonjour tout le monde ! Et ... un immense pardon pour l'attente interminable que je vous ai imposée pour avoir cette suite !
La voilà enfin ! Ne vous inquiétez pas, je n'abandonne rien. J'ai juste des semaines bien plus chargées que je ne le pensais, et ça n'excuse rien parce que c'est sûrement le cas de beaucoup d'entre vous ici. Enfin bref je vous laisse avec le chapitre 4.
Je rappelle que l'histoire présentée ici ne m'appartient pas, pas plus que les personnages qui lui sont propres. Ils appartiennent à moviefan-92, le site m'empêche de vous mettre un lien directement ici, mais vous pouvez la trouver en tapant son nom dans la barre de recherches des auteurs.
Les personnages et l'univers du Voyage de Chihiro appartiennent bien évidemment au Studio Ghibli.
Bonne lecture !
(A/N : Quoi de neuf ? Je suis de retour avec un chapitre plein de fun ! J'espère que vous l'aimerez.)
Disclaimer : Non, je ne possède pas Le voyage de Chihiro.
Chapitre 4 : Retrouvailles
Chihiro se demandait où pouvaient être Lin et Haku. Dans le même temps, les bains, plutôt spacieux, étaient pleins à craquer de clients. Chihiro décida d'aller voir Kamaji en premier, étant sûre de savoir où il se trouvait. Où pouvait se trouver le chauffagiste, si ce n'était dans la chaufferie ? Elle commença par retourner au rez-de-chaussée. C'était étrange. D'une certaine manière, après douze ans, elle connaissait toujours son chemin à travers les bains comme si elle ne les avait quittés que la veille.
'Et bien, c'est un endroit magique.', pensa-t-elle.
Et absolument inchangé. Tout était exactement comme lors de sa première venue les dommages causés par le Sans-visage en moins, bien sûr. Elle se demanda ce que faisait Yubaba avec tout l'argent qu'elle gagnait.
La chaufferie était, elle aussi, pareille à ses souvenirs. Les étagères sur tous les murs, le fourneau toujours en train de brûler efficacement le charbon apporté par les boules de suie enchantées et la drôle d'araignée humanoïde assise au milieu de la pièce travaillant hargneusement.
"Bonjour, Kamaji.", l'appela joyeusement Chihiro.
Kamaji se retourna et cligna des yeux confusément. "Hein ? Qui êtes-vous ? Et que faites-vous dans ma chaufferie ?"
Chihiro pris un visage triste. "Oh Kamaji, ne me dis pas que tu ne te souviens pas de ta propre petite-fille ?", le taquina-t-elle.
Kamaji la regarda comme si elle était folle. "Petite-fille ?", répéta-t-il. "De quoi parlez-vous ? Je n'ai pas de petite-fille."
Chihiro croisa ses bras sur sa poitrine et plissa les yeux dans la direction de l'esprit. "Vraiment ? Ça n'est pas ce que tu as dit, il y a douze ans."
"De quoi parlez-... Oh attendez, je me souviens de quelque chose du même genre ...", dit le chauffagiste, réfléchissant intensément, "Oui, une fille humaine arrivée ici qui cherchait du travail. J'ai juste dit que c'était ma petite-fille pour qu'elle n'ait pas de problèmes. Mais, comment êtes-vous au courant ?"
Chihiro secoua la tête. "Kamaji, j'étais cette petite fille.", s'exclama-t-elle.
"Quoi ?" Kamaji s'arrêta de travailler et s'approcha d'elle. Il ôta ses lunettes et la regarda de haut en bas. "Dieu soit loué ! C'est toi ! Chihiro, c'est ça ? Ou Sen ?"
Chihiro sourit et acquiesça. "Les deux. Mais je préfère Chihiro."
Les six mains de Kamaji attrapèrent celles de Chihiro et les secouèrent vigoureusement. "Bon retour parmi nous, bon retour !" C'est si bon de te revoir ! Comment es-tu revenue ?"
"De la même manière que la dernière fois."
"Ah, je vois.", dit Kamaji, "Cette fichue porte des esprits, tu ne sais jamais quand elle va s'ouvrir." Il prit un moment pour réellement la regarder. "Eh bien, tu as bien grandi pour devenir une jolie jeune femme."
Chihiro sourit. "Merci. J'aurais aimé pouvoir te retourner le compliment mais tu es exactement comme dans mes souvenirs."
Kamaji rit. "Oui, et bien, c'est l'un des avantages à être un esprit ; une fois atteint l'âge adulte tu peux choisir l'âge de ton apparence."
"Eh bien, nous, les humains, n'avons pas ce type d'avantage. Plusieurs personnes ne m'ont même pas reconnu."
"Eh bien, comme j'ai dit, tu es devenue une belle jeune femme.", répéta Kamaji en souriant, "Haku et Lin seront contents de te revoir. Tu les as déjà revus ?"
Chihiro secoua négativement la tête. "Pas encore. Tu sais où je peux les trouver ?"
Kamaji y réfléchît pendant un instant. "Eh bien, Lin doit être quelque part dans les bains.", répondit-il, "Je ne suis pas sûr de Haku, toutefois. Il peut être aussi bien quelque part par ici qu'à sa rivière."
Chihiro se sentît un peu ennuyée à cette nouvelle. Si Haku passait autant de temps à sa rivière, pourquoi ne lui avait-il jamais répondu ? Les chances qu'il soit aux bains à chacune des visites de Chihiro à la rivière Kohaku pendant les douze dernières années étaient vraiment faibles.
"Comment vont-ils ?", demanda-t-elle, s'intéressant, sans le dire, plus à Haku qu'à Lin.
"Eh bien, tu leur manques à tous les deux.", répondit Kamaji, "Surtout Haku. Il n'a plus vraiment été lui-même depuis que tu es partie."
"Vraiment ?", interrogea Chihiro. Après toutes ces années, elle avait commencé à croire que Haku l'avait juste aidée par pitié. Peut-être n'était-ce pas vrai, après tout. Peut-être que Mimi avait tort et qu'il ne l'avait pas oubliée.
"Oh oui, il sera ravi de te revoir.", ajouta Kamaji en souriant malicieusement. Chihiro n'était pas sûre de la signification de ce sourire mais elle avait le pressentiment qu'il n'annonçait rien de bon. "Oh non, je prends du retard !"
Kamaji retourna ventre à terre à son fourneau. Pendant sa discussion avec Chihiro, neuf nouveaux jetons de bains étaient arrivés.
"Désolée.", s'excusa Chihiro, "Je ne voulais pas te retarder."
Kamaji lui adressa un sourire rassurant. "Oh, ne t'inquiète pas pour ça. Ça valait le coup. Et encore, qu'est-ce que Yubaba pourrait bien me faire, me virer ? Ah, je suis son esclave. Eh ! Vous, bandes de fripouille, retournez au travail !"
Chihiro baissa les yeux et vit toutes les noiraudes sautiller joyeusement autour de ses pieds. Elle leur sourit. "Salut vous. Ça faisait longtemps."
Les noiraudes couinèrent joyeusement en retour.
"Eh, allez maintenant ! Nous avons des clients à satisfaire. Vous pourrez vous retrouver plus tard.", s'exclama sèchement Kamaji, mais lui-même semblait amusé.
Chihiro baissa à nouveau les yeux vers les noiraudes. "Allez-y, je reviendrai plus tard."
Les boules de suie rebondirent encore un peu entre les pieds de Chihiro avant de retourner chercher du charbon.
Chihiro se retourna vers Kamaji. "Hé, Kamaji, j'ai besoin de trouver Lin pour 'm'installer' comme l'a dit Yubaba."
Kamaji ricana. "C'est du Yubaba tout craché ; vouloir tout faire immédiatement." Plaisanta-t-il. "Eh bien, je suis sûr que si tu attends ici, Lin finira par passer tôt ou tard. Elle voudra être celle qui m'annoncera ton retour." La porte de la chaufferie s'ouvrit brusquement laissant passer en trombe une jeune femme avec de longs cheveux bruns et vêtue en servante. "En parlant du loup.", commenta Kamaji.
Lin, comme tous les autres, était restée exactement la même que douze ans auparavant, excepté le fait qu'elle apparut bien plus expressive que par le passé. En cet instant, elle semblait emplie d'une immense joie et s'approcha du chauffagiste ne remarquant même pas Chihiro.
"Kamaji, tu as entendu la nouvelle ?", s'exclama-t-elle joyeusement.
"Hein ?"
"Ils disent que Sen est de retour !"
Kamaji prétendit ne pas être intéressé. "Ouais, je sais."
Le visage de Lin se décomposa. "Tu le sais ? Comment tu le sais ?"
Kamaji continua à travailler. "Parce qu'elle se tient juste derrière toi."
La tête de Lin se tourna si vite que son cou craqua. Ses yeux s'agrandirent lorsqu'elle vit son amie perdue depuis si longtemps derrière elle.
"Bonjour Lin.", la salua Chihiro, "C'est bon de te rev-"
"SEN !", cria Lin enlaçant Chihiro, "Oh, ça fait tellement plaisir de te revoir ! Au début, je croyais que tout le monde me faisait une blague, mais, en fait, tu es vraiment là ! Pourquoi as-tu attendu si longtemps pour revenir ? Tu nous as tous tellement manqués ! Comment allais-tu ? Mon dieu, Tu as tellement grandi ! Comme tu es jolie ! Tu restes pour combien de temps ?"
"Lin, ralentis. Je ne peux pas comprendre un seul mot de ce que tu dis.', rit Chihiro alors qu'elle essayait vainement se battre pour respirer. "Et tu peux me lâcher s'il-te-plaît, je ne peux plus respirer."
"Quoi ? Oh, désolée."
Elle laissa Chihiro s'échapper de sa prise mortelle.
"Je te jure, tu es la troisième personne qui me serre à me faire mourir, aujourd'hui.", grommela Chihiro, se massant le cou, raide.
Lin sourit et lui donna une bourrade dans le dos. "Oh ça va, tu vas bien. Tu es la fille la plus forte que j'ai jamais rencontrée.", dit-elle, un grand sourire moqueur sur le visage. "Tu te souviens de cet esprit de rivière puant et du Sans-visage !"
Chihiro grimaça à ces souvenirs. "Comment pourrais-je oublier ce bon vieux temps ?"
"Tu ne peux pas.", dit Lin.
Chihiro acquiesça. "Et nous allons avoir bien plus de jours pour se faire de nouveaux souvenirs comme ceux-ci."
Le visage de Lin se décomposa. "Qu'est-ce que ça veut dire ?", ses yeux s'agrandirent de surprise, "Tu n'as pas resigné de contrat avec Yubaba, si ?"
Chihiro inclina la tête. "Si, pourquoi ?"
Lin se frappa la tête. "Oh, les gars, Haku ne va pas du tout aimer ça.", marmonna-t-elle.
Chihiro surprit son murmure. "Pourquoi ? Il ne sera pas heureux de me revoir ?", demanda-t-elle, inquiète.
Lin sembla surprise que Chihiro pose une question aussi stupide. "Pas heureux, fou de joie !", s'exclama-t-elle, "Et même, c'est un euphémisme."
Chihiro était à présent perdue. "Alors, quel est le problème ?"
"Sen, sais-tu au moins tout ce qu'il a dû faire pour te libérer de ton contrat la dernière fois ?", demanda Lin, "Il a affronté Yubaba dans un état de rage tel qu'elle ne l'avait jamais été. Qui sait ce qu'il faudra faire cette fois pour te libérer de ton contrat ?"
Chihiro se détendit. C'était ça le problème ? Ce n'était rien. "Lin, je suis revenue de mon plein gré, et je voulais un nouveau contrat. Je suis ici pour de bon."
"HEIN !?", s'exclama Lin, totalement abasourdie. Même Kamaji eut l'air surpris. Les noiraudes se remirent à sauter joyeusement. "Tu es vraiment là pour de bon ?" Chihiro acquiesça et Lin cria de joie. "Ouais, Sen est revenue définitivement ! Sen est là pour de bon !"
Chihiro rit au comportement enfantin de son amie. "Je préférerais que tu m'appelles par mon vrai nom.", dit-elle.
Lin s'arrêta de danser sur place. "Oh, c'est vrai, désolée, Chihiro."
Chihiro balaya ses excuses de la main. "Pas de soucis. Alors, où est Haku ?"
Lin roula des yeux. "J'aurais dû le voir venir.", dit-elle, plus pour elle-même que pour Chihiro. "Ton dragon est à sa rivière. Assez ironiquement, il est parti juste environ une heure avant que tu ne reviennes."
"Il y a une heure !", s'exclama Chihiro, "Grrr, évidemment ! Ça fait douze ans que j'attends de le revoir et lui il s'en va une heure avant que je n'arrive ici ! C'est incroyable !"
Lin gloussa. "Calme-toi, il est juste parti pour quelques jours."
"Quelques jours ! Quelques JOURS ! J'ai déjà attendu douze ans !", cria Chihiro, outragée. "Je ne peux pas attendre plus !"
Lin la prit dans ses bras gentiment. "Eh bien, à moins que tu ne saches où est sa rivière et comment y aller, il n'y a rien à y faire." Chihiro grogna et laissa tomber sa tête. "Eh, ne t'inquiète pas pour ça. Pense à quel point il sera surpris quand il te verra ici."
Chihiro lui lança un regard meurtrier. "Il ne devrait pas être si surpris que ça compte tenu de la promesse qu'il m'a faite.", grogna-t-elle, "Ne tient-il jamais ses promesses ?"
'Oh oh' pensa Lin amusée. 'Haku va avoir des problèmes.' Ce sera amusant à voir. En y repensant, les dragons pouvaient être dangereux et elle ne tenait pas à ce que Haku lui en veuille d'avoir monté son humaine contre lui. "Non, normalement il tient toujours ses promesses."
Chihiro ricana. "Oh, je ne devais pas valoir la peine pour lui, alors.", fulmina-t-elle.
'Wow, elle lui en veut vraiment. Quoi qu'ait fait Haku, c'est vraiment mauvais.', pensa Lin. "Je suis sûre qu'il ne voulait pas briser sa promesse.", assura-t-elle à l'humaine enragée. "Hum ... c'était quoi comme promesse de toute façon ?"
Chihiro s'assit à même le sol, croisant les bras et les jambes. "Il m'a dit qu'on se reverrait. Et ça fait douze ans maintenant !"
Lin lui fit un sourire forcé. "Eh bien... techniquement, il n'a pas brisé sa promesse. Vous allez vous revoir. Ça a juste pris un peu de temps."
Chihiro jeta un regard à Lin qui signifiait clairement qu'elle venait de dire exactement ce qu'il ne fallait pas. Lin continua à sourire nerveusement. Peut-être que ce serait mieux de changer de sujet.
"Alors tu vas rester avec moi à nouveau ?", demanda-t-elle, "On pourra être cothurne comme la dernière fois ?"
Lin se relaxa quand Chihiro retrouva le sourire et dit "Seulement si ça ne te gêne pas d'avoir un humain puant à tes côtés."
Lin sourit, sincèrement cette fois. "Ah, cette odeur du monde humain sera partie d'ici quelques jours. Et même si ce n'était pas le cas," elle attrapa Chihiro par le cou, "Il n'y a pas moyen que tu puisses partir loin de moi !"
Chihiro gloussa. "Merci Lin. T'es une vraie pote."
"Oui, je sais."
Lin guida Chihiro jusqu'à sa nouvelle chambre, qui n'était pas si nouvelle puisque c'était la même que douze ans auparavant. Lui trouver un uniforme ne fut pas une aussi grande corvée car Chihiro avait grandi.
"C'est une bonne chose que tu ne sois plus aussi petite.", commenta Lin alors qu'elle tendait à Chihiro de nouveaux vêtements, "Nous n'avions pas beaucoup de vêtements à la taille que tu faisais la dernière fois."
Chihiro plaça l'uniforme devant elle et se regarda dans le miroir. "Merci Lin, celui-là est parfait. C'est bon de voir que les choses n'ont pas trop changées par ici."
Lin ricana. "En fait, les choses ont un peu changé. Pour le mieux. Tu ne le sais peut-être pas, mais avant que tu ne viennes, nous ne nous entendions pas très bien et Yubaba était réellement méchante avec nous tous. Maintenant, tout le monde semble bien s'entendre et Yubaba n'est plus aussi cruelle. Je pense que Bôh est celui qui a permis à Yubaba de s'adoucir. Il est vraiment sympa et veut que tout le monde s'entende bien."
Chihiro sourit, "Je n'avais pas pensé avoir eu un tel impact sur cet endroit."
"Et ce ne sont pas juste les bains.", continua Lin, "Beaucoup d'esprits n'apprécient pas les humains à cause de leur mépris de la nature, mais après t'avoir rencontrée, ils ne semblent plus avoir une image aussi négative des humains."
"Eh bien, c'est plutôt positif.", répliqua Chihiro, "Tous les êtres humains ne maltraitent pas la nature."
Lin acquiesça, "Ouais, je sais. Je pense que la plupart des esprits ne remarquent pas les humains à moins qu'ils ne coupent des arbres ou ce genre de choses."
Chihiro n'ajouta rien à ceci. Elle n'avait jamais vraiment réfléchi à quel point les humains étaient mal perçus par les esprits. Elle pensait que les esprits, enfin, la plupart d'entre eux, se croyaient supérieurs aux humains et ne les aimaient pas pour cette raison. Mais maintenant qu'elle y repensait ...
Les humains avaient une réelle tendance à détruire les forêts et les vallées pour construire toujours plus de maisons et d'autres choses "civilisées". Ils polluaient l'environnement et consommaient les ressources de la nature sans réflexion. Les esprits avaient, eux, une connexion spéciale avec la nature. Quand les humains détruisaient une certaine parcelle de terrain, c'était presque comme s'ils détruisaient une partie d'un esprit.
Le cœur de Chihiro sombra quand elle réalisa ce qui était arrivé à Haku. Sa rivière n'avait pas été à proprement parler détruite mais elle avait été bouchée à certains endroits de sorte qu'elle coulait maintenant sous terre, et cela pour construire des appartements. Cela avait grandement endommagé la rivière de Haku, l'empêchant de la trouver et par conséquent le rendant vulnérable au sort de Yubaba.
'Pauvre Haku', pensa-t-elle, 'Et il m'aide quand même. Moi, une humaine, après ce que lui a fait mon espèce à lui et aux autres esprits. Oh Haku, je suis tellement désolée.'
"Sen ! Sen ! La Terre à Sen ! Tu es là ? SEN !"
"Hein ?" fit Chihiro qui remarquait juste que Lin essayait d'attirer son attention, "Je suis désolée, quoi ?"
Lin secoua la tête, "Oh, rien. Tu avais juste l'air totalement ailleurs pendant quelques instants."
Chihiro lui fit un sourire forcé, "Je réfléchissais juste."
Lin eut un rictus diabolique, "Oh vraiment ? Et, à tout hasard, était-ce au sujet d'un certain dragon ?"
Chihiro rougit, "Oh, tais-toi ! Tu vas continuer de me torturer avec ça ?"
"On parie ?"
Chihiro grogna, "Tu ferais mieux de rester prudente, Lin. Je ne suis plus une petite fille que tu peux tyranniser comme ça."
"Je sais.", répondit Lin, "Eh ! Attends une minute ! Je ne t'ai jamais tyrannisée !"
Chihiro rit, "Je plaisante !"
"Bien.", dit Lin en roulant les yeux, "Viens, on doit finir de te préparer ou Yubaba va nous faire une crise de nerfs en trouvant qu'on néglige notre travail."
Chihiro inclina la tête, "On ne néglige rien, on parle juste un peu."
"Ouais, va dire ça à cette vieille chouette."
Cela prit environ dix minutes supplémentaires pour que Chihiro soit complètement installée dans sa nouvelle-ancienne chambre. Les deux femmes partagèrent un bon moment à rattraper les douze années qui venaient de passer. Chihiro expliqua tout à propos de ses tentatives pour revenir dans le monde des esprits et de ses échecs à chaque fois à cause de la fameuse porte qui restait obstinément fermée.
"Cette porte a sa propre conscience.", expliqua Lin, "On ne peut jamais prévoir quand elle va s'-"
"Sen ! Sen ! Où es-tu ?"
Lin grogna en se faisant interrompre. Elle ouvrit la porte pour trouver un crapaud semblant extrêmement nerveux.
"Qu'est-ce que tu veux ?", demanda-t-elle, "On parlait, là."
Le crapaud eut un rictus d'excuse, "Pardonnez-moi, mais Yubaba veut voir Sen immédiatement. Maître Bôh pique une crise et exige de te voir."
Lin soupira et regarda Chihiro, "Désolée Sen, il me semble qu'on va devoir reporter cette discussion à plus tard puisque sa majesté ne peut pas contrôler son propre fils."
Chihiro se contenta de sourire, "On aura bien assez de temps pour rattraper toutes ces années plus tard. On est partenaires, je te rappelle." Elle suivit le crapaud et sortit de la chambre. "Oh, et Lin, souviens toi que je préfère qu'on m'appelle par mon vrai prénom !"
Lin l'embrassa sur le front, "C'est vrai, j'avais oublié. Désolée Se-Chihiro. Ça va me prendre quelque temps pour m'y faire, je t'ai appelée Sen pendant douze ans."
Chihiro hocha juste la tête et reprit son chemin vers le bureau de Yubaba. Elle se demandait ce que Bôh lui voulait, comme si elle ne savait pas déjà. Elle pouvait déjà l'entendre crier alors qu'elle atteignait à peine le heurtoir enchanté.
"Il était temps.", se plaint le heurtoir, "Ce gosse trop gâté me donne des migraines."
Chihiro croisa les bras et jeta un regard assassin au heurtoir, "Ce gosse est ton maître et mon ami. Et tu devrais choisir tes mots plus attentivement quand tu veux insulter quelqu'un qui est juste derrière la porte."
Le heurtoir se contenta de grogner et lui ouvrit la porte. Elle alla jusqu'au bureau de Yubaba ricanant à la vue de l'irritation clairement lisible sur le visage du heurtoir.
"Yubaba, c'est moi."
La porte s'ouvrit à la volée par elle-même, autorisant Chihiro à entrer. "Il était temps !", glapit Yubaba, "J'avais un déjà-vu du moment où le Sans-Visage voulait te voir."
Chihiro ignora le ton méprisant de la sorcière, "Alors, qu'est-ce que Bôh me veut ?"
Yubaba roula les yeux, "Qu'est-ce que tu crois ? Il veut jouer. Parfois, tout de même, il veut trop jouer."
Chihiro cligna des yeux, confuse. Elle n'avait jamais entendu Yubaba parler de manière négative de son fils de quelque manière que ce soit. Bôh tenait ordinairement la vieille sorcière dans le creux de sa main.
"Tu sais, Yubaba, parfois, tu le gâtes un peu trop.", commenta-t-elle.
Yubaba n'avait jusque-là pas jeté le moindre regard à Chihiro mais elle la fixait désormais les yeux grands ouverts, "Qu'as-tu dit ?", demanda-t-elle furieuse, "Tu m'accuses d'être une mauvaise mère ?"
La sorcière le prenait évidemment mal. Et était-ce juste son imagination ou Chihiro avait-elle vu des étincelles sortir de la bouche de Yubaba lorsqu'elle avait parlé ?
"Non, pas du tout.", répondit Chihiro, "Vous êtes une mère merveilleuse. Je disais juste que vous devriez lui faire comprendre que c'est vous le parent, pas lui."
Yubaba grimaça mais sembla se calmer, "Merci pour ce conseil parental, Sen, mais j'ai tout sous contrôle. Maintenant, vas-y et joue avec lui."
Chihiro se contenta de hausser les épaules, "Si vous le dites. Mais je préférerais être appelée par mon vrai prénom, Chihiro."
Elle obtint exactement la réponse qu'elle attendait. Yubaba eut l'air choquée que Chihiro se souvienne de son nom. "Comment... Comment... Comment as-tu fait ? Mais j'ai pris ..."
Chihiro rit car elle savait que cela énerverait la sorcière, "Je sais ce que vous avez fait, mais je ne suis pas stupide. J'ai écrit mon nom un peu plus tôt, comme ça, je peux m'en souvenir."
Elle entra dans la chambre de Bôh, laissant Yubaba avec la nouvelle. Une fois qu'elle en fut remise, Yubaba se rembrunit et se fit à elle-même "J'ai besoin de trouver un meilleur moyen de contrôler mes employés."
Chihiro entendit la remarque de Yubaba mais décida de l'ignorer. Elle était maintenant à égalité avec son employeuse.
Dans la salle de jeux, Bôh était invisible, mais Chihiro avait une assez bonne idée de là où il pouvait être. Elle avança vers la pile de coussins et d'animaux en peluche.
"Bôh ? Tu es là ?"
La tête du bébé géant jaillit de dessous la pile.
"Oui Sen, tu es venue pour jouer !"
Chihiro rit, "Et bien tu ne m'en n'as pas vraiment laissé le choix."
Bôh rampa hors des coussins et tendit à Chihiro un animal en peluche. "Jouons à quand nous avons battu le Sans-Visage.", dit-il joyeusement.
Ils jouèrent tous les deux pendant environ une heure avant que Bôh ne commence à être fatigué. L'heure de se coucher était dépassée depuis bien longtemps mais puisque c'était un bébé, il pouvait dormir quand il voulait et il n'y avait donc pas d'heure de coucher fixe.
"C'était amusant.", dit Bôh en grimpant dans son lit, "Je suis heureux d'avoir quelqu'un pour jouer avec moi. Mama travaille d'habitude et je ne peux jouer qu'avec Yu-bird et les têtes rebondissantes de Mama."
Chihiro gloussa alors qu'elle bordait Bôh, "J'étais très heureuse de pouvoir jouer avec toi."
Elle se retourna pour partir mais Bôh n'avait pas encore fini de parler, "Eh, Sen ?"
"Ouais ?"
"Quand tu auras des enfants avec Haku, je pourrais être leur grand frère ?", demanda-t-il innocemment.
Chihiro sentit la chaleur lui monter aux joues. Elle était sûre que son visage était rouge comme une tomate. Elle ne s'attendait pas à une telle discussion.
"Euh ... Bôh, c'est euh ... bien ..."
"Qu'est-ce qui ne va pas ?", demanda Bôh.
Chihiro ne savait pas comment lui expliquer la situation, "Eh bien, tu vois, ça ne marchera pas entre nous."
"Pourquoi ?"
"Parce que je suis une humaine et que c'est un esprit."
"Et alors ?"
"Alors, euh ..." Chihiro n'était pas sûre de ce qu'elle devait dire. Elle savait que ça ne marcherait jamais entre Haku et elle. Les humains et les esprits n'étaient pas faits pour être ensemble, c'était pour ça que leurs mondes étaient séparés. Mais alors, pourquoi l'avait-elle tant attendu ? Espérait-elle que l'impossible survienne ?
"Pourquoi ça ne marcherait pas ?", redemanda Bôh.
"Eh bien ... C'est juste qu'il ne m'aime pas comme ça.", dit-elle, exposant simplement ce qu'elle pensait être vrai.
Bôh secoua la tête. "Bien sûr que si, il t'aime !", assura-t-il joyeusement, "Il ressent la même chose que toi, tu ressens pour lui !"
Chihiro souhaitait que cela soit vrai, mais ça ne semblait vraiment pas possible. "Non, Bôh, Je suis juste une humaine qui s'est perdue dans le monde des esprits."
"Non, c'est pas ça !", glapit-il, semblant en colère, "Tu es la meilleure amie qu'on puisse avoir. Tu nous as tous aidé. Tu m'as fait sortir de ma chambre et tu m'as fait rencontrer Tatie Zeniba. Tu as rendu son nom à Haku. Tu as fait réaliser à de nombreux esprits que les humains n'étaient pas tous des méchants. On t'aime tous, Sen ! Tu n'es pas juste une humaine. Tu es notre meilleure amie. Tu es l'une d'entre nous."
Chihiro fut décontenancée par le discours du bébé. Elle lui sourit, "Bôh, tu es vraiment bien plus malin que tous les bébés que j'ai rencontrés."
Bôh rit, "Ah oui ? Et quand vois-tu des bébés de trois cent-sept ans dans le monde des humains ?"
La bouche de Chihiro s'ouvrit en grand, "Tu as ... Tu as ... Tu as ..."
Bôh hocha la tête, "Ouaip, mais j'ai décidé de rester un bébé. Je préfère ça. C'est bien plus amusant. Je ne voulais pas être un adulte. Je veux rester un bébé pour toujours ! Ouais !"
Chihiro se gratta la tête. "Eh bien je suppose que tu peux choisir l'âge que tu veux avoir. Je regrette de ne pas avoir ce luxe.", dit-elle. Elle devint soudainement curieuse à propos de quelque chose, "Et, Bôh, quel âge a ta maman ?"
Bôh réfléchit une minute, "Je ne suis pas sûr. Je sais seulement qu'elle a plus de quatre-vingt mille ans."
"Quatre-vingt mille !", s'écria Chihiro, "Wow ; c'est vieux."
Bôh haussa les épaules, "L'âge n'a pas d'importance chez les esprits."
Juste par curiosité, Chihiro demanda, "Quel âge avait ton père ?"
Bôh haussa à nouveau les épaules, "Sais pas. Je l'ai jamais rencontré. Un jour, j'ai entendu Mama dire qu'elle et Papa avaient eu un coup d'un soir. C'est quoi ?"
Chihiro redevint rouge, "Euh, c'est quelque chose que je te dirai quand ... oh ..." Elle allait dire 'quand tu seras plus âgé' mais cette excuse ne pouvait pas être utilisée avec lui. "En fait, euh ... Tu ne sais pas ?"
Bôh secoua la tête, "Je sais que ça a avoir avec faire des bébés, mais je ne sais même pas ça. D'où viennent les bébés Sen ?"
Chihiro grogna. Elle était juste en train de s'enfoncer de plus en plus. "En fait Bôh, il n'y a que ta maman qui peut répondre à ces questions, je n'y suis pas autorisée. Il est écrit dans la loi que seuls les parents peuvent parler de ça à leurs enfants. Tu devras demander ça à ta maman."
Bôh hocha la tête. "Ah, d'accord. Bonne nuit Sen."
"Bonne nuit Bôh !"
Elle ferma la porte et retourna dans le bureau de Yubaba. La vieille sorcière écrivait assise à son bureau. Elle leva la tête quand Chihiro entra.
"Vous avez fini tous les deux ?", demanda-t-elle.
Chihiro hocha la tête, "Oui, je vais me coucher."
Yubaba agita la tête en retour, "Très bien, bonne nuit."
Une fois que Chihiro fut à la porte, elle se retourna vers Yubaba et dit, "Oh, et Bôh a une question pour vous."
Sur cette parole, elle quitta la pièce au pas de course. Yubaba cligna des yeux, pleine de confusion avant de se diriger vers la chambre de son fils.
"Oui, mon chéri, tu avais quelque chose à demander à maman ?", dit-elle.
Bôh acquiesça, "Oui, Sen a dit que tu me dirais d'où venaient les bébés et qu'est-ce que c'était qu'un coup d'un soir."
Yubaba se tint stupéfaite sur le pas de la porte alors que les mots de Bôh faisaient leur chemin dans sa tête. Son cri put être entendu jusqu'à l'extérieur des bains.
"SEN !"
(A/N: Je me suis beaucoup amusée à écrire ce chapitre, surtout la fin. J'espère que vous l'avez aimé. Ne vous inquiétez pas, Haku sera bientôt là. Jusqu'à la prochaine fois, laissez-moi plein de reviews.")
Et voilà ! Désolée encore pour ce délais interminable ! Merci beaucoup de continuer à suivre cette histoire ! Et maintenant : à vos reviews !
