Bonjour tout le monde ! Me voilà de retour avec un nouveau chapitre de cette traduction ! J'espère qu'il vous plaira, on a un peu d'action et on se replonge vraiment dans l'univers ! Ne vous inquiétez pas, mais soyez patients ce qu'on attend tous arrive bientôt ^^

Je rappelle que l'histoire présentée ici ne m'appartient pas, pas plus que les personnages qui lui sont propres. Ils appartiennent à moviefan-92, le site m'empêche de vous mettre un lien directement ici, mais vous pouvez la trouver en tapant son nom dans la barre de recherches des auteurs.

Les personnages et l'univers du Voyage de Chihiro appartiennent bien évidemment au Studio Ghibli.

(A/N : J'ai vraiment essayé d'uploader avant les vacances de Noël. Ça a été difficile car j'avais mes examens cette semaine. Peu importe, voici le nouveau chapitre, j'espère que vous l'aimerez tous.)

Disclaimer : Rien ne m'appartient.

Chapitre 5 : Le client enragé

"Sen, je veux dire, Chihiro, réveille-toi !"

"Je n'ai pas cours aujourd'hui.", marmonna Chihiro, plus endormie qu'éveillée.

Lin soupira. C'était le premier jour de travail de Chihiro depuis son retour, sans compter la veille donc, et la jeune fille paraissait encore épuisée de la nuit précédente. Elle aurait bien voulu lui laisser faire la grasse matinée, mais Yubaba, bien qu'elle se soit adoucie, était encore très stricte.

Soudain, elle eut une idée. "Se -zut enfin- Chihiro, Haku est ici.", murmura-t-elle.

Chihiro se redressa d'un coup, les sens en alerte. "Hein ! Quoi ? Où ? Quand est-il arrivé ? Où est-il ?", dit-elle.

Lin gloussa. "Calme toi, jeune fille. J'ai juste dit ça pour te réveiller."

Chihiro mit un moment à réaliser les dernières paroles de Lin, puis son visage s'assombrit et afficha un air fatigué et ennuyé. "Ne fais pas ça.", murmura-t-elle alors que le sommeil commença à la rappeler à lui.

Elle se rallongea et tira les couvertures au-dessus de sa tête. Lin soupira à nouveau et opta pour une approche plus directe. Elle attrapa les couvertures et les tira entièrement hors du lit.

"Eh !", cria Chihiro alors que la chaleur la quittait.

Lin ricana, "Allez, on a des clients."

Chihiro fit la moue. "Mais Bôh m'a tenue éveillée tard la nuit dernière.", se plaignit-elle.

Lin haussa les épaules, "Va dire ça à Yubaba."

Chihiro grogna, "D'accord, je me lève."

Finalement, quand Chihiro fut prête, les bains étaient déjà remplis de clients. Combien de temps avait-elle dormi pour que tous soient déjà si vite occupés ? Elle nota dans un coin de sa tête de demander à Lin quand ouvraient les bains.

Yubaba était en train de parler au majordome qui accueillait les clients, en même temps qu'il écoutait le discours de la sorcière. Quand elle aperçut Chihiro qui entrait :

"Sen, comme c'est gentil de te joindre à nous.", dit-elle sur un ton assez grincheux.

Chihiro la fixa. "Eh bien, la prochaine fois, ne laissez pas Bôh me garder éveillée aussi longtemps.", fulmina-t-elle.

Yubaba grogna, "Hé bien, tu as besoin d'un rappel sur le fonctionnement des bains, ou bien tu t'en souviens encore après douze ans ?"

Chihiro continua de la fixer. Elle se souvenait parfaitement de comment les choses marchaient dans les bains et, même si ce n'avait pas été le cas elle n'aurait certainement pas donné la satisfaction à la vieille sorcière de lui demander de l'aide.

"Ça ira.", assura-t-elle, "Je demanderai à Lin si j'ai besoin d'aide."

Yubaba la fixa à son tour. "Ça devrait aller donc. Oh, d'ailleurs, merci d'avoir attisée la curiosité de Bôh la nuit dernière. Il avait tant de questions pour moi."

Chihiro ne put pas se retenir, elle explosa de rire. Le majordome, qui n'avait aucune idée de ce dont elles parlaient, eut l'air complètement perplexe.

"Je suis désolée.", dit-elle, "Il m'a demandé et je me suis dit que ce serait mieux si c'était vous qui lui répondiez."

"Je ne pensais pas lui dire !", mugit Yubaba, "Quelqu'un qui décide de rester un bébé pour toujours n'a pas à savoir ces choses-là !"

Chihiro haussa les épaules. "Il peut décider de devenir un adolescent pour quelques temps. Dans ce cas, il aura besoin de savoir ces choses-là."

"Non, il ne le fera pas. Parce qu'il a déjà essayé et qu'il a décidé de rester un bébé !"

"Calmez-vous.", dit Chihiro. Aucune des deux n'avaient remarqué que la foule les regardait. "Tout le monde a besoin de parler de 'ça' tôt ou tard."

La bouche du majordome s'ouvrit en grand. "Euh, m'dame, voulez-vous que je parte ?", demanda-t-il, ou plutôt supplia-t-il.

Yubaba et Chihiro remarquèrent alors brusquement qu'elles avaient cette conversation au milieu d'une pièce bondée et rougirent d'embarras.

"Non, on en a fini pour maintenant.", dit la sorcière, "Sen, tu dois laver le grand bain aujourd'hui."

"Le grand bain !", s'exclama Chihiro. La dernière fois qu'elle avait dû le faire, c'était il y a douze ans et il avait été re-sali juste quelques minutes après qu'elle ait fini. Le grand bain n'avait rien d'amusant à laver. "Vous me donnez ce boulot juste à cause de la conversation que nous venons d'avoir au sujet de Bôh."

Yubaba ricana. "Pourquoi voudrais-je faire une chose pareille ?", gloussa-t-elle, " Tu es celle qui voulait tant récupérer son boulot."

Chihiro grogna de frustration comme Yubaba se retournait pour partir. "Je vais dire à Bôh que vous me harcelez !", cria-t-elle à la sorcière qui fuyait.

Yubaba ricana, "Tu peux toujours essayer. Mais en attendant, commence à récurer. Et puisque Lin insiste pour être ta partenaire, elle peut t'aider."

Finalement, Lin ne fut pas du tout contente de leur tâche.

"Tu attires encore plus les problèmes qu'avant.", grogna-t-elle.

Chihiro ne put que faire une grimace contrite. "Elle essaie juste de se venger pour l'avoir obligé à parler à Bôh.", dit-elle.

Lin bougonna, "Eh bien, la prochaine fois, réfléchis avant d'ennuyer cette vieille chouette."

Chihiro continua de grimacer, "Désolée, mais ce n'est pas si mal. C'est comme notre premier boulot à toute les deux."

Lin roula des yeux, "Ça ne pourrait pas être pire."

Elle se trompait tellement.

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Deux esprits se dirigeaient vers les bains. Ils ressemblaient tous les deux fortement à des montagnes. Le premier était vraiment grand et avait un corps fait de roche. Sa poitrine et ses mains étaient couvertes de verdure, qui en s'approchant s'avérait être de l'herbe. Il avait une longue barbe verte et le sommet de son crâne était pointu et couvert de neige.

Cet esprit supportait le second, qui lui ressemblait, hormis le fait qu'il était plus petit et plus rond. Ce second esprit semblait souffrir énormément et également en colère après quelque chose. Il était à bout de souffle comme s'il était épuisé et c'était peut-être le cas.

"On y est presque.", dit le plus grand au petit esprit, "Tu te sentiras bien mieux après ça."

Le plus petit assassina l'autre du regard. "Je ne peux pas croire que tu m'aies traîné jusqu'à ce trou paumé.", persifla-t-il.

"Ce 'trou paumé' sont les meilleurs bains de la contrée.", lui assura le plus grand.

Le plus petit gémit de douleur et se prit le ventre. "Tu n'as aucune idée de la douleur que je ressens.", gémit-il.

"Accroche-toi. Cet endroit va faire des miracles pour toi."

"Il y a intérêt !"

Ils entrèrent dans les bains. Le majordome les accueillit comme il le faisait pour chaque invité. "Bonjour."

Le plus grand des deux esprits hocha la tête en retour mais l'autre ne se montra pas aussi amical. "Non, ce n'est pas un bon jour."

Le majordome recula, "Oh, je suis désolé."

Le plus grand jeta un regard mauvais à son compagnon, "Ne faites pas attention à lui. Il ne se sent pas bien à cause du temps."

"Tais-toi !", cria le plus petit.

"Qu'est-ce qui se passe avec tous ces cris ?", demanda Yubaba en entrant dans la salle.

Le plus petit lui lança un regard meurtrier, "Personne ne crie, vieille chouette !"

Yubaba recula d'un pas. Elle avait déjà compris qu'il ne fallait pas embêter l'esprit, "Au temps pour moi. Je vais vous envoyer mes meilleurs employés pour prendre soin de vous. Lin ! Sen !"

Toutes les deux se précipitèrent dans le hall alors qu'elles étaient encore trempées et couvertes de mousse de savon.

"Oui m'dame ?", demanda Lin, essayant d'atténuer la colère dans sa voix. " Nous étions en train de nettoyer le grand bain comme vous l'aviez demandé."

Yubaba ignora la remarque impertinente de Lin, "Nous avons deux esprits montagneux qui ont besoin de votre aide. Sen, tu t'occupes du plus petit. Et fais attention, il est de très mauvaise humeur."

Chihiro grogna, "Pourquoi êtes-vous en encore en train de vous en prendre à moi ? D'accord vous avez eu une conversation embarrassante avec votre fils, mais surmontez-le."

"Maintenant !", siffla Yubaba.

Chihiro et Lin s'approchèrent des deux esprits. Le plus petit jeta un méchant regard à Chihiro, "Une humaine ! Qu'est-ce qu'une humaine fait ici ?"

Chihiro lui fit un sourire forcé, "Suivez-moi monsieur, je vais vous préparer votre bain."

"Peu importe. Laisse-moi !", il se débarrassa du support de son ami et suivi Chihiro.

Durant tout le trajet jusqu'au bain, l'esprit grommela, semblant à la fois en colère et souffrant. Chihiro se demandait ce qui n'allait pas.

"Monsieur, est-ce que tout va bien ?", demanda-t-elle.

"Ça va !", siffla l'esprit, "C'est juste que je ne me sens pas si bien. Et je n'ai pas besoin que des humains puants s'inquiètent pour moi."

"Si vous le dites."

Chihiro se sentait frustrée par l'attitude de l'esprit. Pourquoi se comportait-il ainsi ? Parce qu'il était malade ? Les esprits pouvaient donc tomber malade ?

"Voilà votre bain, monsieur."

"Je le vois bien ! Poussez-vous du chemin !", s'emporta l'esprit passant devant elle et s'enfonçant dans le bain. "Ah, ça fait du bien."

Chihiro lui offrit un autre sourire forcé, "Y a-t-il autre chose que je puisse faire pour vous ?"

L'esprit haussa les épaules. Chihiro vit une vague de vapeur sortir de son nez," Je n'ai besoin de rien venant d'un humain !"

Chihiro s'inclina devant lui, "Très bien, monsieur. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, demandez et je serai ravie de vous l'obtenir."

Elle se tourna pour partir mais l'esprit l'arrêta, "Qu'est-ce que vous faites là de toute façon ? Pourquoi ne retournez vos pas d'où vous venez ?"

Chihiro était sérieusement en train de perdre patience. Elle se retourna vers l'esprit, essayant de garder un visage neutre, "C'est ici que je me sens chez moi."

L'esprit commença à rire. Des étincelles émanèrent alors de sa bouche, "Les humains ne sont pas ici chez eux. Pourquoi crois-tu qu'ils disparaissent ? Ton genre n'apporte que des problèmes."

"Ce n'est pas vrai !", cria Chihiro malgré elle.

"Oh, non ? Eh bien, cela me prouve que tu n'es pas différente des autres humains. Pendant des années, j'ai observé les humains détruire les terres autour de ma montagne. Et maintenant, je souffre."

Chihiro sentit sa colère diminuer un peu, "Qu'est-ce qui ne va pas ? Je peux peut-être aider."

L'esprit se laissa aller en arrière. "Tu ne peux pas aider. Personne ne peut."

Était-ce son imagination ou faisait-il beaucoup plus chaud dans la pièce ? "Pourquoi ne pourrais-je rien y faire ? Dites-moi juste ce qui ne va pas !"

L'esprit la regarda d'un air suspicieux. Il avait presque l'air curieux, "Pourquoi cela te préoccuperait-il ?"

"Tous les humains ne sont pas cruels et destructeurs", dit-elle, "Je veux juste vous aider. Je n'aime pas voir souffrir quelqu'un comme ça. Laissez-moi vous aider."

L'esprit sembla l'évaluer pendant un moment. "Bien. Mais je ne vois pas quel bien cela pourrait-il me faire." Il porta ses mains massives à sa tête. "J'ai la plus grosse migraine que j'ai jamais eu, tout mon corps en souffre, c'est comme si j'allais être malade, et je brûle." Il commença à tousser, évacuant de la fumée pendant le processus. "Et ça empire."

Chihiro avala sa salive. Elle n'avait aucune idée de ce qu'elle pouvait faire pour soulager l'esprit. "Accrochez-vous, je serai bientôt de retour." Elle quitta rapidement la pièce et commença à courir à travers les bains. "Yubaba ! Yubaba ! Yubaba !"

Trouver la sorcière lui prit tout juste une minute, cette dernière n'était pas du tout contente de l'agitation que Chihiro provoquait. "Qu'est-ce qui se passe ?", demanda-t-elle, "Tu déranges les clients."

Chihiro s'arrêta et reprit sa respiration. "Yubaba, il y a vraiment quelque chose qui ne va pas avec l'esprit montagneux. Je ne sais pas ce que c'est mais il en souffre vraiment."

Yubaba eut l'air confus pendant un moment, puis elle secoua la tête et dit, "Bien, où est-il ?"

Chihiro la conduisit jusqu'à l'esprit. Il allait encore moins bien qu'il y avait deux minutes. Son corps entier tremblait et l'eau dans laquelle il était se vaporisait.

"Oh mon dieu !", s'exclama Yubaba quand elle vit l'esprit.

"Je vous l'avais dit !", s'écria Chihiro.

La conversation des deux femmes fit lever les yeux de l'esprit vers elles. "Humaine ! Que m'as-tu fait ? Je me sens encore plus mal !"

Son corps recommença à trembler. Chihiro courut jusqu'à lui pour voir si elle pouvait l'aider. "Ne vous inquiétez pas, tout va bi- AÏE !"

En touchant la peau rocheuse de l'esprit elle s'était cruellement brûlée. Elle perdit son équilibre et faillit tomber dans l'eau, ce qui était une très mauvaise idée car elle commençait à bouillir.

"J'ai mal !", cria l'esprit, "Je brûle ! Je brûle ! Faites que ça s'arrête !"

Chihiro se tourna vers Yubaba pour avoir des instructions mais même la vieille sorcière n'était pas sûre de la marche à suivre. Elle se tourna rapidement et hurla aussi fort que possible, "Que chacun qui ne s'occupa pas en ce moment d'un client, vienne ici maintenant !" Elle se retourna vers Chihiro et l'esprit souffrant et flotta jusqu'à eux, "Monsieur, dites-moi ce qui ne va pas. Peut-être puis-je utiliser un sort qui- "

"ATCHOUM !"

L'esprit éternua droit sur le visage ridé de Yubaba. La sorcière battit en retraite, couverte de ce qui ressemblait à de la neige. Elle essuya son visage et eut l'air très en colère contre l'esprit. Il respirait péniblement et profondément, du feu émanant de la bouche à chaque expiration.

"M'dame, nous sommes là.", dit l'un des employés, "Que se passe-t-il ?"

Yubaba ne répondit pas. Elle leva la main et essuya à nouveau la 'morve' de son visage. "De la cendre ?", murmura-t-elle, regardant la substance blanche floconneuse.

L'esprit montagneux eut l'air sur le point de vomir. Son corps entier fumait. "Il fait si chaud.", marmonna-t-il, il n'avait maintenant plus la force de crier.

Les yeux de Yubaba continuèrent à faire des aller-retours entre l'esprit et la cendre dans sa main. "De la cendre.", répéta-t-elle, "Cela pourrait-il être ?"

Elle regarda à nouveau l'esprit et Chihiro qui essayait de l'aider. L'esprit bascula brusquement en avant et agrippa le bord du bassin. Le rebord noircit et brûla à son contact. Les yeux de Yubaba s'agrandirent soudainement quand elle réalisa ce qui se passait.

"Sen ! Ecarte-toi de lui !", cria-t-elle paniquée, "Ce n'est pas un esprit montagneux, c'est un esprit volcanique sur le point d'entrer en éruption !"

L'esprit vomit soudain sur le sol, seulement ce n'était pas du vomi qui sortit de sa bouche mais de la lave.

"Arrêtez ça !", supplia-t-il.

"Son volcan doit entrer en éruption pour la première fois.", dit Yubaba, "Son sommet va être arraché !"

"Ma tête !", hurla l'esprit, "Mon ventre !"

Le corps de l'esprit virait à une couleur plus sombre comme s'il brûlait, ce qui était exactement ce qui se passait d'ailleurs. De larges fissures oranges et brillantes commencèrent à apparaître sur sa peau rocheuse. La souffrance était inimaginable. Il était en train de devenir un esprit volcanique officiellement.

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Très loin, dans le monde des humains, les habitants d'un village couraient en tous sens paniqués, ce qu'ils pensaient être une montagne, vibrait et tremblait secouant le sol. Le sommet du volcan était sur le point de commencer à cracher du feu et cela détruirait probablement le village entier.

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Le seul dans le monde des esprits qui aurait pu savoir ce que l'éruption du volcan allait causer, souffrait à ce moment-là bien trop pour le remarquer ou même s'en préoccuper. Sa transformation était intense et bien plus douloureuse que ce que tous, humains comme esprits, pourraient supporter.

"Chaud ! Chaud ! Chaud !", cria-t-il, "Je ne peux pas le supporter !"

"Tenez bon, Je vais vous apporter plus d'eau.", cria Chihiro, remarquant par la même occasion que le bassin était à moitié vide. Elle courut rapidement jusqu'à un employé des bains. "Est-ce que quelqu'un a des jetons de bains ?"

"Hein ? Oh, j'en ai un.", répondit un esprit.

Chihiro l'attrapa, l'arracha de la main de l'esprit et retourna en quatrième vitesse près du bassin.

"Sen, reviens ici !", cria Yubaba, "C'est trop dangereux pour un être humain ! Il entre en éruption pour la première fois ! Il ne peut pas se contrôler !"

"Alors, c'est à l'un d'entre vous de le faire !", hurla Chihiro. Ni Yubaba, ni aucun esprit ne bougea. "C'est ce que je pensais !"

Elle revint rapidement à l'endroit où les jetons de bains pouvaient être envoyé à Kamaji. La cordelette se déroula et se tendit au-dessus du bassin, prête à répandre l'eau. Chihiro allait tirer la ficelle quand brusquement l'esprit volcanique pris feu.

"AU FEU !", cria-t-il, "CA BRÛLE !"

"Tenez bon !", cria Chihiro, "J'y suis presque !"

Elle essaya d'atteindre la cordelette mais pour ce faire elle devait se rapprocher de l'esprit en flammes ...

"Reste loin de moi !", s'exclama-t-il.

"Vous avez besoin d'aide !", lui cria Chihiro en retour.

"Folle d'humaine que tu es, tu vas te tuer ! AHHHH !"

Le sommet du crâne de l'esprit pulsait de manière visible et luisait d'une couleur orangée telle des braises. Des larmes acides roulèrent le long de ses joues.

Chihiro vint aussi près de l'esprit qu'elle le pouvait sans se brûler elle-même. Ses doigts se refermèrent sur la ficelle et elle tira. L'eau commença à couler, se répandant sur l'esprit et éteignant les flammes, soulageant ainsi grandement sa souffrance, même si elle persistait encore.

"Je ... n'en ... peux ... plus ...", gémit l'esprit.

Chihiro ne savait pas quoi faire de plus. "Dites-moi ce que je peux faire d'autre pour vous !', s'exclama-t-elle.

"VAS T'EN LOIN DE MOI !", hurla l'esprit, l'écartant d'un revers de sa main rocheuse géante, qui, heureusement n'était plus en flammes.

Chihiro battit en retraite alors que l'esprit poussait un dernier cri d'agonie avant que le sommet de son crâne n'explose. Un souffle de flammes et de lave jaillit de l'ouverture, se répandant dans les bains et brûlant tout sur son passage. L'esprit hurla encore alors que toute sa douleur s'apaisait enfin et il coula lentement dans l'eau.

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Pendant ce temps, dans le monde des humains, le sommet du volcan avait finalement lui aussi éclaté. Une rivière de lave coulait sur son côté, se dirigeant droit vers le village. Les villageois n'avaient nulle part où aller. Ils allaient sans aucun doute être brûlés vifs.

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Dans les bains, le flot de lave poursuivait son chemin destructeur, semblant inarrêtable. L'eau dans laquelle l'esprit volcanique se baignait avait viré au noir et se remettait à bouillir. Cela ressemblait à du bitume relâchant un flux de flammes dont Yubaba se plaindrait assurément plus tard, râlant sur le prix des réparations qu'il ne manquerait pas d'y avoir à faire. Lentement, quelque chose commença à émerger de l'épaisse boue noire. L'esprit se leva, couvert de la tête aux pieds par la substance noire. Les yeux rouges luisants brillaient à travers la boue pendant que le feu continuait de sortir de sa tête.

L'esprit éleva les bras vers son volcan, usant de ses pouvoirs spirituels pour établir le contact.

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La lave approchait de la ville. Elle était à moins de mille cinq cents mètres quand le flot le stoppa soudainement. C'était comme si une barrière invisible avait été placée devant. Lentement, la lave se sépara en deux et commença à couler sur la gauche et sur la droite du village. Les deux flots de lave tracèrent leur chemin autour du village et se rencontrèrent à nouveau de l'autre côté, après quoi ce même flot continua à couler jusque dans le fond de la vallée. La population observa le phénomène, émerveillée, leur maison et leur vie sauvées par ce qui semblait être des forces surnaturelles. S'ils avaient su que c'était justement ce qui venait de se passer ...

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Pendant ce temps dans les bains, l'éruption commençait à se calmer puis elle finit par totalement s'arrêter. L'esprit volcanique, toujours couvert de cendre noire et humide, baissa lentement les bras et se laissa couler sous l'eau.

Pas un bruit n'émanait de la foule silencieuse, incertaine de la fin du danger. Chihiro fut la première à bouger. Elle s'approcha lentement du bassin et regarda la boue noire qui produisait maintenant de petites bulles.

"Monsieur, comment allez-vous ?", demanda-t-elle prudemment.

L'eau cendreuse recommença à produire des bulles. Puis soudain, quelque chose jaillit de la boue, en envoyant partout alentour. L'esprit volcanique plana dans l'air, toute souffrance l'ayant quitté. Il était magnifiquement métamorphosé. Son corps était maintenant fort et musclé. Il était toujours fait de roche, mais elle était désormais noircie et brûlée, de plus elle possédait aussi des fissures luisantes et orangées. Son crâne avait maintenant un cratère admirable d'où s'écoulait de la lave qui faisait office de chevelure à l'esprit.

Ce dernier prit une grande inspiration et se tourna vers Chihiro, la regardant avec des yeux qui ressemblaient, ou étaient réellement, de la lave. "Ma souffrance est partie.", déclara-t-il, avec une voix plus profonde et puissante qu'avant sa transformation. "De même, pour ma colère. Ma transformation est complète. Humaine, je ne peux pas te remercier assez pour ton aide. Tu as allégé ma peine du mieux que tu pouvais et tu m'as donné la force de surmonter cette première éruption."

Chihiro sourit, nerveuse. "Euh, pas de problème.", dit-elle, "Heureuse d'avoir pu vous aider. Euh, vous n'allez pas avoir à souffrir comme ça, à chaque éruption, si ?"

L'esprit secoua la tête, "Non, c'était juste pour la première éruption car mon volcan avait besoin d'évacuer son sommet. Et en parlant de mon volcan, il aurait détruit un village humain si je n'avais rien fait. Humaine, tu m'as montré qu'il pouvait y avoir du bon dans l'humanité. C'est pourquoi j'ai épargné le village."

Chihiro s'inclina, "Merci monsieur. Je suis soulagée que vous alliez bien."

L'esprit inclina la tête dans sa direction, "J'ai un cadeau pour toi. Mais d'abord, je devrais soigner les lésions que je t'ai causées."

L'esprit leva sa main et la plaça sur la tête de Chihiro. La brûlure qu'elle s'était faite en touchant l'esprit alors en éruption fut complètement soignée, ne laissant pas même la moindre cicatrice.

"Voilà qui est fait.", dit l'esprit, "Et maintenant, pour ta récompense."

"Oh, ce n'est pas nécessaire."

"Mais si.", insista l'esprit.

Les flammes de sa tête se mirent à brûler plus vivement. Quelque chose émergea du cratère de sa tête. C'était une gemme rouge et brillante qui semblait émettre une légère lumière. Elle flotta jusqu'à Chihiro. Elle eut l'air hésitant comme la gemme venait de sortir du feu.

"Cela ne te blessera pas, jeune fille.", lui dit-il, "Prends-la."

Chihiro la prit. La gemme était chaude au toucher, et Chihiro fut sûre à ce moment qu'elle ne serait même jamais froide.

"Merci monsieur.", murmura Chihiro, complètement sous le charme de l'objet.

"Tu l'as mérité.", répondit l'esprit, "Je vais maintenant devoir partir. Merci pour ta gentillesse."

L'esprit sortit de la pièce, s'inclinant devant Yubaba et les autres esprits sur son chemin. La vieille sorcière ne savait pas quoi dire, elle énonça alors simplement ce qui lui vint à l'esprit "Merci, revenez nous voir."

"Chihiro !", Lin se fraya à coups de coude un chemin à travers la foule et rejoint son amie. "J'étais morte d'inquiétude ! Ne refais jamais, jamais, JAMAIS ça !"

Chihiro esquissa un sourire en guise d'excuse, "D'accord, je ne recommencerai pas, promis."

Lin remarqua la gemme brillante dans sa main, "Qu'est-ce que c'est ?"

Chihiro regarda la gemme, "Oh, c'est ..."

La gemme lui fut soudain arrachée des mains par Yubaba.

"AH !", cria la vieille sorcière, regardant la gemme d'un œil mauvais, "Je n'y crois pas ! Un rubis de feu ! Sen, as-tu la moindre idée de la valeur d'un objet pareil !"

Chihiro n'en n'avait aucune, "Euh ... beaucoup ?"

"Un vrai rubis de feu ?", demanda Lin, aussi surprise que Yubaba.

Yubaba vit Lin et les autres esprits contempler avidement la gemme, elle la rangea donc vite fait dans sa poche. "Je savais que te réembaucher était une bonne idée !", déclara-t-elle, "Mais ne te remets pas en danger comme ça. Tu m'as bien comprise ?"

Chihiro ricana. "Contente de voir que vous vous en préoccupez.", dit-elle d'un air suffisant.

Yubaba pris le parti d'ignorer ce commentaire. "Pour ce travail rondement mené, je t'accorde le reste de ta journée. Les autres, nettoyez-moi ça."

Il y eut des ronchonnements parmi les esprits. Lin donna un petit coup de coude à Chihiro et lui sourit. "De retour depuis un jour et tu es déjà la préférée de Yubaba."

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Dans la soirée, Chihiro s'était assise sur le balcon, le regard dans le vague, pensant à un certain esprit de rivière.

"Encore en train de rêvasser à propos de ton dragon ?"

Chihiro n'eut même pas besoin de lever les yeux pour savoir qui lui avait parlé. "Chérie, tu adores me taper sur les nerfs, je me trompe ?"

Lin rit et s'assit à côté d'elle. "C'est drôle de te taquiner. Ne le prends pas personnellement. Oh, d'ailleurs, bien joué avec l'esprit tout à l'heure."

Chihiro ricana, "Pourquoi on dirait que c'est toujours moi qui tombe sur les clients les plus problématiques ? D'abord ça a été l'esprit d'une rivière qui avait été bouché par des ordures, puis Haku a été maudit par Zeniba, et puis il y a eu le Sans-Visage qui est devenu fou et a commencé à engloutir des gens, et aujourd'hui j'ai eu un esprit volcanique qui a eu sa première éruption."

Lin rit. "Je n'ai jamais pris la peine de compter.", dit-elle, "Mais tu t'en es sortie à chaque fois. Tu es une pro et tu n'as même pas tant d'ancienneté que ça."

Chihiro haussa les épaules, "J'espère juste ne pas avoir de client aussi difficile à chaque fois."

"Avec la chance que tu as, tu auras sans doute à traiter avec les esprits les plus difficiles de ce monde.", la taquina Lin.

"Avec la chance que j'ai, je vais avoir cet esprit pour client.", répondit Chihiro.

"Hein ? Quel client ?"

Chihiro désigna un point au loin, "Ce client."

Lin regarda un large objet en mouvement dans la direction que Chihiro indiquait et rit.

"Chihiro, ce n'est pas un esprit.", dit-elle en riant, "C'est le château ambulant. Tu n'as jamais entendu parler du château ambulant ?"

"Humaine.", répondit platement Chihiro en se désignant, rappelant une évidence à Lin.

"Ah, c'est vrai.", dit Lin, se frappant la tête se sentant bête par son oubli. "Désolée."

"Non, t'inquiète. Je sais qu'il y a beaucoup de choses de ce monde que j'ignore."

Lin grogna, "Ma fille, tu n'as pas à te sentir mal pour ça. J'ai quatre mille cent quarante-six ans et je ne sais pas tout de ce monde non plus."

Chihiro regarda Lin, surprise. "Wow, tu as vraiment plus de quatre mille ans ! On dirait que tu en as vingt."

Lin gloussa, "C'est parce que j'ai choisi de garder l'apparence de cet âge. Et du coup, tu as quel âge, toi ?"

"Vingt-deux.", répondit Chihiro, "Plutôt jeune par rapport à toi."

Lin balaya sa remarque d'un geste de la main, "Nan, l'âge ne compte pas dans ce monde. Je veux dire, regarde Bôh. Il a quoi, trois cents, trois cent-vingt ans."

"Trois cent-sept.", précisa Chihiro.

"C'est ça, et c'est toujours un bébé. Certains esprits oublient même quel âge ils ont. C'est ce qui arrive quand on vit éternellement."

"Je suppose.", fit Chihiro tristement.

Lin capta la tristesse transparaissant dans sa voix et réalisa tout de suite son erreur, "Oh Sen, euh je voulais dire, Chihiro, je ne voulais pas te faire comprendre quoi que ce soit de particulier."

Chihiro réussit à esquisser un faible sourire, "C'est bon."

Lin secoua la tête, "Non, ce n'est pas bon. J'ai oublié que les humains avaient toujours l'idée de la mort au-dessus d'eux."

Chihiro ne voulait pas parler de sa mortalité. "On essaie juste de ne pas y penser et de profiter du moment présent. Si j'arrive à me maintenir en vie, je pourrais encore vivre soixante ou soixante-dix ans."

Lin fronça les sourcils. "C'est tout ?", demanda-t-elle sans réfléchir. Elle se plaqua immédiatement la main sur la bouche.

"C'est la longévité moyenne des humains.", répondit Chihiro. Cette conversation sur la mort était vraiment déprimante. "Je vais me coucher. On se voit demain."

Lin hocha la tête, "Bonne nuit."

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Quelques heures plus tard, alors qu'elles étaient toutes les deux profondément endormies, un grand dragon blanc arriva aux bains, ignorant tout de la nouvelle employée qui travaillait désormais là. Et il ne le saurait que le lendemain car il était tard et qu'il alla se coucher directement en arrivant, rêvant d'une jeune humaine qu'il avait rencontrée douze ans plus tôt.

(A/N : Alors, c'est bien ? Ne retenez pas la partie sur le château ambulant contre moi. Je l'ai juste mis là pour plaisanter, et il n'y aura AUCUN autre lien avec les histoires. Par ailleurs, qui a aimé mon esprit volcanique ? J'ai essayé de réfléchir à la connexion spéciale entre un esprit et son lieu réel dans le monde des humains. Et la meilleure des nouvelles, Haku est de retour ! Mais vous allez avoir à attendre jusqu'au prochain chapitre pour en savoir plus. Haha, je suis diabolique. Je vais aussi être pas mal occupée cette semaine, alors, s'il-vous-plaît soyez patients. Jusque là, laissez-moi des reviews.)

Voilà voilà ! J'espère que ce chapitre vous aura plu ^^ Je vous dis à la semaine prochaine pour la suite ! ;)