Bonjour à toutes et tous,

C'est moi, la traductrice. Je n'ai aucune excuse pour cette absence de plusieurs années, si ce n'est la vie, tout simplement.

Je ne m'engagerai plus à rien pour ne plus rompre mes promesses, mais pour l'instant je suis à nouveau ici.

J'espère que ce chapitre trouvera ses lecteurs et lectrices malgré les années qui ont passé.

Je rappelle que l'histoire présentée ici ne m'appartient pas, pas plus que les personnages qui lui sont propres. Ils appartiennent à moviefan-92, le site m'empêche de vous mettre un lien directement ici, mais vous pouvez la trouver en tapant son nom dans la barre de recherches des auteurs.

Les personnages et l'univers du Voyage de Chihiro appartiennent bien évidemment au studio Ghibli.

(A/N : Quoi de neuf ? J'ai le chapitre suivant juste ici. Mais avant que vous ne le lisiez, j'ai remarqué que plusieurs personnes demandaient pourquoi Chihiro ne pouvait pas rester dans le monde des esprits. Je suis désolée, je pensais avoir été plus claire, mais je vais mieux vous l'expliquer maintenant.

Premièrement, il y a le fait que beaucoup d'esprits n'aiment pas les humains, ainsi il est un peu dangereux pour Chihiro de rester dans le coin.

Deuxièmement, il faut aussi prendre en considération que sans nourriture du monde des esprits dans son corps elle disparaît.

Troisièmement, le monde des esprits ne convient pas au corps humain de Chihiro. Voyez ça comme un animal hors de son habitat naturel. Il restera en vie quelque temps, mais pas pour une durée prolongée.

Et quatrièmement, les amis de Chihiro ne veulent pas qu'elle laisse sa vie humaine derrière elle. Rester dans le monde des esprits voudrait dire ne jamais revoir ses amis humains et sa famille. Elle peut être sûre de sa décision maintenant mais elle aura peut-être des remords plus tard et ils ne veulent pas qu'elle puisse regretter.

Ce sont les raisons principales, mais Haku en a quelques autres qui seront révélées plus tard.

J'espère que cela vous a éclairé un peu. Si ce n'est pas le cas, faites-le moi savoir. Et maintenant place au chapitre. )

Disclaimer : Le Voyage de Chihiro ne m'appartient pas. Okay ?

Chapitre 8 : Le Prophète et la Rivière

Chihiro ne fût bien entendu pas mise au courant de la réunion entre ses amis, aucun d'eux ne laissa paraître le moindre indice qu'une telle entrevue avait pu avoir lieu. Les jours passaient comme si tout allait bien. Chihiro était, sans l'ombre d'un doute, heureuse comme elle ne l'avait jamais été de sa vie. Elle était de retour dans son vrai monde avec sa vraie famille et son seul et unique amour.

Bien qu'elle ait confié ses sentiments à Lin, elle n'avait encore rien dit à Haku. La première fois qu'elle lui avait avoué ses sentiments, elle était bouleversée par toute la situation et n'avait pas vraiment essayé d'en faire un secret, mais maintenant qu'elle avait l'esprit clair, elle n'était pas prête d'avouer son amour à qui que ce soit, et encore moins Haku.

Lin était soulagée que Chihiro lui ait fait part de ses sentiments, maintenant elle n'avait plus qu'à les lui faire avouer à Haku. Ceci étant dit, c'était plus facile à dire qu'à faire. Bien sûr, elle pouvait elle-même répéter à Haku que Chihiro lui avait dit, mais ça ne serait pas correct. Chihiro devait lui avouer ses sentiments elle-même. Lin pouvait toujours l'aider et l'encourager tout au long du processus, mais Chihiro devait être celle qui le ferait.

Bien que Chihiro soit heureuse de la situation telle qu'elle était, elle ne pouvait s'empêcher de penser que quelque chose ne tournait pas rond. La plupart du temps Haku, Lin et Kamaji se comportaient comme à leur habitude mais au fond d'elle même Chihiro sentait que quelque chose n'allait pas. C'était visible dans le comportement de Bôh. Le bébé géant avait toujours l'air contrarié par quelque chose. Quand Chihiro lui demandait ce qui n'allait pas, il démentait toujours, disant que tout allait bien. Même Yu-bird semblait agir de manière étrange mais avec elle c'était dur de dire.

Chihiro essayait de ne pas trop y penser, mais elle ne pouvait s'empêcher de se demander si c'était à cause d'elle. Ils semblaient tous être de cette humeur étrange depuis le jour où Haku lui avait demandé de retourner dans le monde des humains. Cela pouvait-il être le problème ? Elle pensait qu'il avait été résolu depuis. Mais en y repensant, elle réalisa qu'Haku et elle n'avaient jamais vraiment résolu ce problème. Bien sûr, ils s'étaient réconciliés après leur dispute, mais rien de plus n'avait été ajouté à son éventuel retour dans le monde des humains. Elle avait décidé de ne pas s'appesantir sur le sujet.

Mais un jour, les bains reçurent la visite d'un esprit qui changea tout.

"Bienvenue, je vous souhaite un bon bain." l'avait accueilli le contremaître.

L'esprit avait simplement fait un signe de la main. "Je ne viens pas pour un bain. Je suis ici au nom de mon maître, le grand Seigneur Okaia."

"Seigneur Okaia !", s'exclama le contremaître, "Mon dieu ! Que pourrait nous vouloir le Seigneur Okaia ?"

"Vous, rien.", répondit l'esprit, "Je suis venu ici pour voir l'humaine, Chihiro Ogino."

"Oui, oui. Un instant, s'il vous plaît."

Le contremaître contacta immédiatement Yubaba, qui fut aussi choquée et excitée que lui qu'un messager du grand Seigneur Okaia fut dans ses bains. Elle fit immédiatement appeler Chihiro auprès de cet invité de marque.

"Ecoute-moi bien, Chihiro, le Seigneur Okaia est le plus puissant sorcier de tout le monde des esprits." expliqua Yubaba alors qu'elle guidait la jeune femme à la salle privée du messager. "S'il a des affaires à faire ici, elles doivent être très importantes. Tu dois répondre à tous les souhaits de ce messager ou je t'envoie à la porcherie pour une semaine. Je me suis bien faite comprendre ?"

Chihiro avala sa salive, "O-oui, madame. Mais je ne pense pas que Bôh apprécierait que vous ne me changiez en cochon."

Yubaba grogna. Chihiro utilisait toujours cette situation à son avantage. Pourquoi Bôh devait-il être autant attaché à cette humaine ? "Juste, vas-y.", ordonna-t-elle, en la poussant dans la pièce.

La porte se ferma derrière elle et Chihiro fut seule avec le messager. Il ressemblait à une ombre; seulement il était rouge brillant au lieu de noir et il était plutôt petit.

Le messager observa Chihiro de ses yeux d'une lueur jaune. "Ah, vous êtes donc l'humaine dont mon maître m'a parlé. C'est bon de vous voir."

Chihiro fut quelque peu surprise par l'accueil de l'esprit. Il lui parlait comme si c'était elle l'invitée?

"Hum, s'il y a quoi que ce soit que je puisse faire pour vous, faites le moi savoir.", dit-elle.

L'esprit lui fit un geste pour l'inviter à s'asseoir, "S'il vous plaît, asseyez-vous. Je suis venu pour parler affaires, pas pour le loisir."

Chihiro s'assit, hésitante. Ce n'était pas un client normal. Elle n'était pas sûre de quelles "affaires" il voulait parler. Elle se tenait sur ses gardes. Haku l'avait avertie qu'un certain nombre d'esprits n'aimaient pas les humains.

L'esprit fit un léger mouvement de poignet et une table flotta devant Chihiro. Il s'assit en face d'elle.

"Mon maître vous connait.", expliqua l'esprit, "Il vous a vue dans une vision."

"J'ai du souci à me faire ?", demanda rapidement Chihiro, "Si jamais j'ai fait quelque chose de mal, j'en suis désolée et je demande pardon à votre maître."

L'esprit gloussa, "Vous n'avez pas à avoir peur, humaine. Vous n'avez rien fait de mal. Mon maître est plutôt passionné par les humains. Je viens simplement vous transmettre un message et vous poser quelques questions."

Il posa un tas de cartes sur la table. Chihiro se demanda d'où elles pouvaient bien venir, puis elle décida qu'en fait, elle ne voulait pas savoir. L'esprit mélangea les cartes avant de diviser le tas en deux différents piles.

"Dites-moi, vous savez qui est le seigneur Okaia ?", demanda-t-il.

Chihiro hésita avant de répondre. "Pas vraiment.", admit-elle, "Je sais que c'est le plus puissant sorcier du monde des esprits."

L'esprit gloussa à nouveau. "C'est Yubaba qui a dû vous le dire. Oui, il l'est. Et récemment, il a eu une vision qui vous concerne, vous et certains de vos amis." Il choisit une carte de l'une des piles et la regarda, mais ne la montra pas à Chihiro. "Mon maître a révélé que son chemin devait croiser le vôtre. Vous avez un voyage difficile devant vous."

"Que voulez-vous -"

"S'il vous plaît, ne m'interrompez pas.", dit l'esprit en prenant une autre carte, "Le pouvoir de l'amour vous entoure. Sa source vient d'un puissant esprit de rivière." Chihiro rougit. L'esprit prit une nouvelle carte. "Cependant un mur bloque votre chemin. Un mur battit par votre mortalité." Il choisit à nouveau une carte. "Votre amour est puissant, très puissant, et il sera testé par les trois plus puissantes émotions. Savez-vous quelles sont ces émotions ?"

"Euh…" Chihiro n'avait aucune idée de ce dont l'esprit était en train de parler. De ce qu'elle avait pu comprendre, ce seigneur Okaia savait qu'elle aimait Haku mais que sa mortalité les empêchait d'être ensemble. C'était assez évident. Mais de quel voyage parlait-il ? Elle connaissait bien l'expression qui disait que l'amour est un voyage difficile, mais elle avait le sentiment que ces interprétations parlaient d'un réel voyage. Et qu'avait à voir ces trois émotions là-dedans ? Elle n'avait aucune idée là-dessus. "Je ne comprends pas."

L'esprit piocha trois cartes de plus. "Trois puissantes émotions vont mettre à l'épreuve votre amour. La première est la joie, suivie par la tristesse, puis la colère." Une autre carte. "Les émotions doivent se croiser. Une fois que ces émotions auront testé votre amour, vous devrez prendre une décision qui vous affectera ainsi que ceux qui vous entourent. Quel que soit le choix que vous fassiez, l'un de ceux que vous aimez sera blessé."

"Quoi ?", s'exclama Chihiro, "Je ne veux blesser personne !"

"Il y a différents types d'amour, humaine.", expliqua l'esprit, "L'amour pour un parent, l'amour pour un frère ou une soeur, l'amour pour un enfant, l'amour pour un ami, l'amour pour un conjoint. Il y en a tant de sortes. Tu vas devoir faire un choix. L'un d'entre eux sera laissé derrière. Lequel, cela dépend de toi."

"Mais, je ne veux laisser personne que j'aime derrière moi !", s'exclama Chihiro, "Comment puis-je prendre une telle décision ?"

L'esprit piocha une autre carte. "Tu as déjà pris la décision. Mais tu peux encore la changer. Quand le moment de la décision finale viendra, tu pourras encore une fois faire un choix, mais cette fois-ci ce sera définitif."

Chihiro avala sa salive. Elle n'aimait pas la tournure que prenait la conversation. "Comment votre maître sait-il tout ça ? Qui est-il ?"

"Vous le rencontrerez et vous pourrez lui poser vos questions.", répondit l'esprit.

"Quand ?"

En prenant une nouvelle carte, l'esprit dit, "Bientôt. Après l'eau, vous serez blessée."

"Quoi ? Je vais me blesser ? à quel point ?"

L'esprit secoua la tête. "Pas physiquement, émotionnellement. Vous serez trahis par ceux en qui vous avez confiance. Vous allez vous tourner vers ceux qui sont le plus proche de vous, seulement pour vous apercevoir qu'il ont trahi votre confiance ; ainsi vous vous tournerez vers d'autres. C'est ainsi que votre voyage commencera." Il prit une autre carte. "Vous pardonnerez à ceux qui vous ont trahis mais vous ne pourrez pas vous tourner vers eux pour vous aider durant votre voyage. Vous devez suivre votre coeur. Si vous le faites, il vous guidera vers la vie."

L'esprit prit la dernière carte. Il replaça toutes les cartes dans une pile qu'il mélangea à nouveau. Quelle que soit l'interprétation qu'il avait partagé avec Chihiro, elle semblait terminée, la laissant très confuse et débordant de questions.

"Attendez, juste une minute !", cria-t-elle, "C'est tout ? Vous ne pouvez pas me laisser comme ça."

L'esprit rangea les cartes. "Je suis désolé, humaine, mais je suis simplement un messager de mon maître. Je ne sais rien de tout ça. Si vous souhaitez savoir tout ce que cela signifie, vous aurez à parler à mon maître." Il se leva. "Souvenez-vous Chihiro, après l'eau.", dit-il alors que la porte se refermait derrière lui.

(-)-(-)-(-)-(-)-(-)-(-)-(-)-(-)-(-)-(-)-(-)-(-)

Le cerveau de Chihiro tourna à cent à l'heure les jours qui suivirent. Elle était confuse, énervée et déprimée tout à la fois. Elle essayait d'éclaircir la signification du message de l'esprit mais rien ne lui venait. Penser à la partie concernant la trahison de ses proches était trop inquiétant. Elle ne voulait pas penser à ça.

Les jours passèrent et Chihiro était si perdue dans ses pensées qu'elle ne réalisa pas que le jour qu'elle attendait tant était finalement arrivé.

"Debout, jeune fille !", cria Lin en tirant sur les couvertures de Chihiro.

Chihiro grogna, "Mmm, Lin. Il est trop tôt. Retourne dormir."

"Dormir ? Comment peux-tu penser à dormir un jour comme celui-là ?"

Chihiro plaça son oreiller sur ses oreilles. "Qu'est-ce qu'il y a de spécial à propos d'aujourd'hui ?", demanda-t-elle encore à moitié endormie.

"Qu'est-ce qu'il y a - Chihiro, c'est le jour que tu attendais."

"Rappelle-moi pourquoi."

Lin soupira, "C'est le jour où Haku a dit qu'il t'emmènerait à sa rivière."

"Oh, sympa …" Chihiro mit un moment à réellement comprendre la phrase. Lorsqu'elle comprit elle écarquilla les yeux et sauta hors du lit, bien éveillée. "Quoi ? Oh non, c'est ça ! Qu'est-ce que je vais faire ? Comment je vais m'habiller ? Je devrais prendre un maillot de bain ? Ah, mais je n'ai pas de maillot ! Quelle heure est-il ? Je suis en retard ?"

Lin eu du mal à se retenir de rire. "Chihiro, calme-toi. C'est pour ça que je t'ai réveillée aussi tôt. Allez, on va te préparer pour ton date."

"C'est pas un -"

"Comme tu veux."

(-)-(-)-(-)-(-)-(-)-(-)-(-)-(-)-(-)-(-)-(-)-(-)

Après avoir assuré à Chihiro qu'elle était jolie pour la dixième fois, Lin dût pratiquement la traîner jusqu'au lieu où elle devait retrouver Haku.

Il les attendait sur le pont. Il sourit quand il les vit approcher. "Salut les filles, comment allez-vous ?"

"Ça va.", dit Chihiro, "J'ai très hâte."

"Tu m'étonnes.", marmonna Lin sournoisement. Chihiro lui donna un coup de coude.

"Alors, allons-y.", dit Haku en tendant la main.

Chihiro lui prit la main prudemment. Lin dût se retenir de rire à la vue de son amie terriblement stressée.

"Soyez bien sages tous les deux.", les taquina-t-elle.

"Lin !", crièrent les autres, virant au rouge.

"Allons-y.", dit Chihiro, "Avant que je ne lui refasse le portrait."

Ne voulant pas non plus être l'objet des taquineries de Lin plus longtemps, Haku prit sa forme de dragon. Chihiro grimpa sur son dos timidement et attrapa ses cornes pour ne pas tomber.

"Amusez-vous bien !", s'écria Lin alors que Haku s'envolait.

Chihiro cria lorsqu'elle et Haku s'élançèrent en flèche dans les airs. Elle n'avait plus fait ça depuis ses 12 ans, sans compter toutes les fois où elle en avait rêvé. Après avoir surmonté sa peur de courte durée, elle commença à sentir un sentiment de sérénité monter en elle. Voler haut dans le ciel, sur le dos de celui qu'elle aimait était … chouette. La vue était spectaculaire. Elle avait oublié à quel point c'était beau. Et voler avec Haku était merveilleux.

"C'est extraordinaire, Haku !", s'écria-t-elle, "Et pourquoi me montrer ce que tu sais vraiment faire ?"

Si elle avait pu voir la tête d'Haku à ce moment-là, elle aurait pu y voir un sourire espiègle s'y dessiner. Elle aurait pu jurer avoir entendu la voix de Haku dans sa tête disant, 'D'accord, c'est parce que tu le demandes', avant que l'esprit de la rivière accélère soudainement. Chihiro s'agrippa fermement aux cornes d'Haku alors qu'il volait sans cesse plus haut et plus vite, traversant les nuages et lui offrant une vue encore plus grandiose.

Le vent faisait fouetter ses cheveux comme Chihiro regardait tout autour d'elle. Elle cria lorsque Haku tournoya, la laissant la tête à l'envers un bref moment.

"Ah ! Haku, ne fais pas ça !", s'écria-t-elle.

Elle entendit ricaner sa voix dans sa tête 'Accroche-toi bien.' Haku accéléra à nouveau. Tout ce qui était autour d'elle se brouilla. Tout devint plus brillant jusqu'à ce que la lumière soit presque aveuglante. L'instant d'après, elle était sous l'eau. Haku n'était plus là, il n'était plus avec elle.

"Ahu !", essaya-t-elle de dire, mais seules des bulles sortirent de sa bouche.

Elle ferma sa bouche précipitamment, la couvrant de ses mains. Elle était dans la rivière d'Haku, ça elle s'en rendait bien compte, mais où était Haku.

'Chihiro, tout va bien. Respire.', fit la voix de Haku.

Chihiro regarda autour d'elle, mais toujours aucun signe de l'esprit de la rivière. Elle commença à paniquer et ne retira pas ses mains de sa bouche.

'Tu as confiance en moi ?'

Elle entendait à nouveau la voix, lui demandant si elle lui faisait confiance. Bien sûr qu'elle lui faisait confiance. Il ne la noierait pas. Pas volontairement.

'Respire, tout simplement.'

Elle plaça toute sa confiance dans l'esprit de la rivière, retira ses mains et respira profondément. Elle s'attendait à sentir ses poumons se remplir d'eau mais rien de tout cela n'arriva. A la place, elle aspira une bouffée d'air frais. Elle ne pensait pas cela possible sous l'eau, mais elle n'allait pas s'en plaindre.

"Ahu, où es-u ?", essaya-t-elle de dire, mais à nouveau seules des bulles sortirent de sa bouche.

'Je suis juste là, avec toi.' fit la voix d'Haku, 'Et tu n'as pas besoin de parler. Parle-moi juste dans ta tête.'

Sa première pensée la fit absolument paniquer comme elle se représentait Haku en train de lire ses pensées, voyant ses secrets les plus profonds, comme ses sentiments pour lui. Mais Haku où qu'il fut, sembla remarquer son dilemme.

'Ne t'inquiète pas pour tes pensées personnelles.', lui dit-il, 'Je ne peux entendre que ce que tu veux me dire.'

Chihiro soupira de soulagement, 'Ouf, tu m'as fait peur là.'

Haku gloussa, 'Pourquoi, il y a quelque chose que tu ne veux pas que je sache ?'

'NON !', s'écria-t-elle, peut-être un peu trop vite et trop fort, 'C'est juste que je n'aime pas l'idée d'être lisible comme un livre ouvert. Comment te sentirais-tu si quelqu'un pouvait soudainement lire dans ton esprit et voir tout ce que tu as jamais pensé, dit et fait ?'

'Je suppose que je n'apprécierais pas.'

Chihiro hocha la tête, satisfaite. Elle regarda encore autour d'elle, 'Haku, je suis dans ta rivière, n'est-ce-pas ?'

'Oui.'

'Comment je peux respirer ?'

'Je te fournis l'oxygène dont tu as besoin. L'eau contient de l'oxygène aussi. Je l'extrais simplement et je te le donne. C'est comme ça que les poissons respirent. Essaie de me voir comme ta paire de branchies.'

'Oh.' Elle regarda encore autour, essayant toujours de trouver Haku. 'Où es-tu ?'

'Juste là. Je suis tout autour de toi. La rivière Kohaku est une partie de moi. Je me suis réunifié avec elle. Tu ne peux pas me sentir ?'

Chihiro sentit comme une caresse sur sa joue, mais quand elle regarda, elle ne vit personne. Elle entendit Haku rire à nouveau.

'Alors dis-moi, comment aimes-tu ma rivière ?'

Pour la première fois, Chihiro regarda réellement le corps aquatique dans lequel elle était plongée. C'était … à couper le souffle. Elle vit la beauté de la rivière mais il y avait plus que cela. C'est presque comme si elle était elle-même une partie de la rivière. Elle pouvait voir et sentir toute la vie aquatique. Peut-être que c'était la connexion d'Haku avec sa rivière et sa connexion avec lui qu'elle était en train d'expérimenter. C'était plus que d'être simplement sous l'eau. C'était comme si elle était dans un tout autre monde de vie et de merveille.

'C'est incroyable !', s'exclama-t-elle, 'C'est si beau.'

D'une certaine manière, elle sentit Haku se détendre. Il semblait que le fait qu'elle accepte sa rivière équivalait à son acceptation de quelque chose de très important pour lui. Elle ne savait pas pourquoi il avait été aussi nerveux. Elle aimait tout à propos de lui, qu'il soit dragon, humain ou rivière, elle l'aimait de tout son cœur.

'Haku, c'est vraiment magnifique.', lui dit-elle, 'Je n'ai jamais su comment était connecté un esprit à une entité, mais d'une certaine manière, être là avec toi, je comprends qu'il n'y a pas vraiment de connexion. Cette rivière est une partie de toi, juste séparée de ton corps.'

D'une certaine manière, elle sut que Haku était soulagé qu'elle comprenne. Être dans sa rivière à un tel niveau de proximité semblait lui donner une connexion spéciale avec l'esprit de la rivière, lui permettant de sentir ses émotions et lire ses pensées.

'C'est seulement un petit aperçu de la manière dont je suis avec ma rivière.', expliqua Haku, 'Je connais chaque petit détail de ma rivière, tout comme tu le saurais de ton corps. Je suis conscient de chaque plante, de chaque pierre, de chaque forme de vie qu'il y a dedans.' La rivière sembla la pousser en avant. Chihiro laissa Haku la guider. Il, la rivière, étaient submergés de joie de l'avoir, elle dans sa rivière, en lui. 'Chihiro, tu te souviens de la dernière fois que tu es venu à ma rivière ?'

Elle pensa qu'il parlait du jour où elle s'était rendue au petit cours d'eau avant de rentrer dans le monde des humains. 'Oui.'

'Je t'ai senti entrer. Même si je n'ai pas pu venir à toi, j'étais conscient de ta présence.' Il semblait choisir ses mots prudemment. 'Tu pleurais. Je le sais puisque qu'une de tes larmes est tombée dans ma rivière. Une partie de toi est devenue une partie de moi. Pendant un bref instant j'ai été connecté à toi.'

Chihiro fut touchée, mais elle n'était pas sûre d'où voulait en venir Haku. 'Qu'est que tu essaie de dire ?', demanda-t-elle.

Haku hésita un moment avant de dire, 'Je … Je voudrais t'offrir la même connexion que tu m'a donnée à ce moment-là. Juste pour un instant.'

Chihiro était pour le moins surprise. Une de ses larmes, comme l'avait dit Haku, avait fusionné avec sa rivière, et ainsi fusionné avec lui. Une partie d'elle devenant une partie de lui. Et maintenant il voulait partager cette expérience ?

'Haku … tu es sûr ?'

'Absolument sûr.'

Chihiro ne répondit pas. Elle n'en avait pas besoin. Soudainement, une sensation indescriptible l'emplit. Elle ne pensait pas qu'il existait un mot ou même une langue pour décrire cette sensation. Elle devint consciente de tout ce qui constituait la rivière Kohaku. Elle sut tout jusqu'à la plus petite marque sur la plus petite pierre.

Quant à sa connexion avec Haku, elle ne pensa plus qu'il y avait une connexion. Elle le ressentait comme s'ils n'étaient plus qu'un, il n'y avait plus rien qui les séparait. Ils étaient ensemble à tous les niveaux à cet instant. Elle pouvait presque voir les choses à travers ses yeux, entendre les battements de son cœur comme s'ils étaient les siens, ressentir l'environnement comme si c'était elle qui le ressentait. Et ses émotions, elle les ressentit comme si c'était les siennes. Et il y avait une émotion qui se tenait au-dessus de toutes les autres. L'amour, un indicible amour.

Puis tout fut terminé. Quelle que soit la connexion qu'elle eut brièvement avec Haku, elle n'était plus, Chihiro semblait être elle-même à nouveau. Elle n'était pas sûre, mais juste pendant un court instant où elle s'était penchée sur le sentiment d'amour, elle avait pensé ressentir de la panique émanant d'Haku, comme si elle était tombée sur quelque chose qu'il ne voulait pas qu'elle sache.

Ou peut-être, c'était lui qui était tombé sur quelque chose qu'elle ne voulait pas qu'il sache et c'était elle qui avait paniqué. Elle n'était plus sûre. Lorsque Haku les avait connectés, elle n'était plus sûre de qui était qui et qui ressentait quoi.

'Haku …', murmura-t-elle, 'C'était …' Elle ne savait pas. Elle ne pouvait penser à aucun moyen de décrire les sentiments qui la submergeaient. 'Merci …'

(A/N : Aww, si ce n'est pas mignon. Je vous laisse décider qui a paniqué et qui a coupé la connexion. Et pour le messager du Seigneur Okaia, bien, on en saura plus plus tard. Oh et par ailleurs, j'ai créé le Seigneur Okaia, mais comme j'ai dit, il y en aura plus sur lui plus tard. Et ce que veulent dire les prédictions concernant Chihiro. Je voudrais aussi vous avertir du fait que je reprends les cours le 16, donc ça me prendra sans doute plus de temps de publier de nouveaux chapitres que d'habitude, mais j'écris aussi vite que je peux. Pendant ce temps, je peux avoir quelques reviews, s'il-vous-plaît ?)

C'est à nouveau la traductrice. J'essaierai de me faire aussi discrète que possible, mais pour vous prévenir, j'interviendrai toujours en italique au début ou à la fin et les mots de l'autrice apparaitront en gras.