Je rappelle que l'histoire présentée ici ne m'appartient pas, pas plus que les personnages qui lui sont propres. Ils appartiennent à moviefan-92, le site m'empêche de vous mettre un lien directement ici, mais vous pouvez la trouver en tapant son nom dans la barre de recherches des auteurs.

Les personnages et l'univers du Voyage de Chihiro appartiennent bien évidemment au Studio Ghibli.

(A/N : Merci pour les reviews, vraiment. Elles comptent vraiment pour moi. Je pense que je vous ai suffisamment fait attendre. Je ne vous ferai donc pas plus attendre.)

Disclaimer : Ne m'obligez pas à le dire encore !

Chapitre 17 : Avertissements

Haku avait abandonné la marche il y a bien longtemps et avait repris sa forme de dragon, survolant la forêt en suivant la voie que l'esprit de la forêt avait ouvert pour lui. Il volait aussi vite qu'il le pouvait. Chaque seconde qu'il passait loin de sa Chihiro adorée était une seconde où elle pouvait être en danger. Il devait la trouver, et rien ne pouvait le-

Un éclair de lumière l'aveugla momentanément. Il s'arrêta en l'air, plissant les yeux pour voir à travers la lumière. Une fois qu'il put voir à nouveau, il s'aperçut qu'un homme de grande carrure se tenait, ou plutôt flottait, devant lui.

"Tu es allé assez loin, Kohaku.", dit l'homme calmement.

Haku fusilla l'homme du regard, n'ayant jamais vu le sorcier auparavant, il n'avait aucune idée du fait qu'il était en présence du Seigneur Okaia. Il prit sa forme humaine et fixa de nouveau le puissant sorcier.

"J'ai la permission de l'esprit de cette forêt pour la traverser.", gronda-t-il.

Le Seigneur Okaia sourit. "Je suis au courant. Ce que je voulais dire c'est que j'ai bien peur que je ne puisse pas t'autoriser à aller plus loin dans ta quête pour sauver ton humaine, Chihiro."

Le regard d'Haku s'emplit de colère. "Et qui êtes vous pour me donner des ordres comme cela ?", demanda-t-il, impérieux, "Savez-vous qui je suis ?"

Le Seigneur Okaia resta impassible. "Je le sais. Tu es Nigihayami Kohaku Nushi, l'esprit de la rivière Kohaku." Il arbora un sourire suffisant. "La question est, sais-tu qui je suis ?" Haku ne répondit pas, il ne pouvait pas admettre qu'il ne savait pas. Le sourire du Seigneur Okaia s'élargit encore, "Je vais te donner un indice : C'est avec moi que tu as parlé à travers Zeniba."

Haku écarquilla les yeux lorsqu'il comprit soudain. "Le Seigneur Okaia ?"

Le sorcier acquiesça. "Très bien. Mais tu as un souci d'insubordination. Je t'ai explicitement demandé de retourner aux bains et de laisser Chihiro. Laisse-la faire ce qu'elle souhaite."

La colère monta à nouveau en Haku. "Jamais ! Pas moyen que je laisse Chihiro seule dans le monde des esprits."

"Elle n'est pas seule.", répondit le Seigneur Okaia, sans broncher devant la colère d'Haku, "Zeniba, Yu-bird et Kaonashi sont avec elle." L'expression d'Haku ne s'adoucit pas. "Ah, je vois que tu ne crois pas les capacités de tes amis suffisantes pour la protéger."

Haku secoua la tête. "Non, je veux juste être à ses côtés. Si j'y suis, je saurais pour sûr, qu'elle est bel et bien en sécurité. Je ne laisserai jamais rien lui arriver."

Le Seigneur Okaia hocha la tête. "Je le sais bien. Mais tu ne peux pas toujours être là pour elle. De plus, elle est plus forte que ça. Crois un peu plus en elle."

"Je crois en elle !", cria Haku, se sentant insulté, "Je ne veux juste pas prendre de risques !"

Le Seigenur Okaia plissa légèrement les yeux. "Pas besoin de crier, Kohaku. Et je sais que tu veux juste la protéger, mais je suis désolé de t'annoncer que je ne peux pas te laisser la voir."

La colère d'Haku atteint son point de non retour. Personne, pas même le grand Seigneur Okaia, ne pourrait l'empêcher de retrouver Chihiro. "Je m'en fous de ce que vous pensez ! Je vais la retrouver ! Vous pouvez vous décaler ou je vous passe au travers !"

Les pouvoirs du Seigneur Okaia explosèrent. Haku fut choqué par leur intensité. Les yeux du Seigneur Okaia brillaient d'une lumière argentée et une aura de la même couleur s'enroulait autour de lui, faisant flotter ses cheveux et vêtements comme si un vent puissant soufflait. Haku dut retenir son envie de reculer. Le Seigneur Okaia était effrayant lorsqu'il sortait de ses gonds.

"Comment oses-tu me parler sur ce ton !", tonna le Seigneur Okaia, sa voix ayant même un écho, "Tu oses me menacer et mettre en doute mon pouvoir ! Allons, tu vaux mieux que cela, Kohaku ! Tu as mieux à faire que de me défier de la sorte !"

La première pensée qui traversa Haku fut qu'il devait battre en retraite devant le puissant sorcier. Il était très puissant, mais il ne pouvait se comparer au Seigneur Okaia, il le savait. Mais il pensa à Chihiro, et cette pensée effaça toutes ses peurs et il se tint droit ; enfin, pas vraiment puisqu'il flottait dans les airs.

"Rien ne m'empêchera de retrouver Chihiro, rien !", dit-il sans peur, "Et si je dois vous affronter pour le faire, je vous affronterai !"

Leurs yeux étaient fixés dans le regard de l'autre. C'était difficile pour Haku car le Seigneur Okaia était bien plus grand que lui. Quelques secondes passèrent puis les pouvoirs du Seigneur Okaia perdirent en intensité, revenant à un niveau normal. Il soupira et un sourire revint sur son visage.

"Ah, l'amour.", dit-il, riant doucement, "Il nous rend capable de choses insoupçonnées. Non, Kohaku, je n'ai pas l'intention de me battre contre toi. Mais je ne peux tout de même pas encore te laisser la retrouver."

"Pourquoi ?"

"Je préférerai ne pas le dire."

Ce n'était pas suffisant pour Haku. Aucune raison n'aurait pu être suffisante dans tous les cas, et il voulait le faire comprendre au sorcier.

"Eh bien, quelle que soit votre raison, je m'en fiche. Je vais retrouver Chihiro."

Il dépassa lentement le sorcier. Le Seigneur Okaia ne fit pas un geste pour l'arrêter. Il ferma simplement les yeux et soupira. Il ne voulait vraiment pas dire à Haku la raison pour laquelle il l'empêchait de rejoindre Chihiro, mais l'esprit de rivière était si obstiné qu'il ne lui laissait pas le choix.

"Kohaku, si tu la rejoins maintenant elle va mourir !"

Haku se figea en entendant les mots du Seigneur Okaia. Il ne comprenait pas. Chihiro mourrait s'il la rejoignait ? Cela n'avait aucun sens. Il se tourna vers le sorcier.

"Que voulez-vous dire ?"

Le Seigneur Okaia soupira de nouveau. "Je ne voulais pas t'inquiéter mais si tu tente de l'aider dans son voyage, elle mourra.

Le cœur d'Haku accéléra. "De quoi parlez-vous ? Comment mourra-t-elle ? Dites-moi !"

Le Seigneur Okaia prit quelque chose dans sa poche et en sortit la carte représentant la vie et la mort. "Chihiro devra surmonter de grands obstacles. Ce qu'elle fera déterminera si elle vit ou si elle meurt. Mais si tu es à ses côtés, elle mourra."

"Mais ça n'a aucun sens !", cria Haku, s'arrachant les cheveux, "Comment peux-t-elle mourir si je suis là pour la protéger ?"

"Elle mourra parce que tu essaies de la protéger.", répondit le Seigneur Okaia, "Chihiro doit affronter un esprit qui hait viscéralement les humains. Si tu es avec elle, tu tenteras de la protéger. Chihiro ne t'abandonnera pas et l'esprit la tuera." Haku fixait le sorcier, incrédule, "Cependant, si tu n'es pas avec elle, elle ne s'inquiétera pas pour toi et elle aura de bien meilleures chances de survie."

Haku fixait toujours le Seigneur Okaia. Il semblait déchiré et cela attristait le sorcier de le voir souffrir. Enfin, Haku s'avoua vaincu.

"Donc, je ne peux pas la retrouver ?", murmura-t-il, "Mais … je … comment …"

Le Seigneur Okaia fit face à l'esprit désespéré. Il posa sa grande main sur l'épaule d'Haku. "N'aies pas peur, Kohaku. Tout ira bien. Tu dois retourner aux bains. Il y a quelque chose que tu dois y faire."

"Quoi donc ?", demanda Haku, la tête ailleurs.

Le Seigneur Okaia prit la seconde carte, celle qui représentait un coeur moitié rouge, moitié noir, l'mour et la haine. "Lorsque Chihiro aura affronté les trois émotions, son amour rencontrera son opposé. La haine. Vois-tu, Kohaku, avant que vous ne puissiez être ensemble, la haine va se mettre en travers de votre chemin. Il y a un esprit vivant aux bains qui hait les humains. Il ne supportera pas qu'un esprit et une humaine puissent s'unir. Il essaiera de la tuer avant qu'elle ne devienne un esprit."

Haku releva brusquement la tête. "Quoi ?"

Le Seigneur Okaia acquiesça. "C'est vrai. La même chose m'est arrivée, et je ne souhaite pas que mon malheur ne tombe sur vous aussi. Tu es l'élément clé pour que Chihiro devienne un esprit, et c'est pour cela que tu dois être là où elle te trouvera. Avant qu'elle ne le fasse, celui empli de haine la trouvera et essaiera de la tuer avant qu'elle ne soit changée en esprit."

La colère d'Haku remonta aussitôt. Comment quiconque osait penser à faire du mal à Chihiro. Il le tuerait s'il tentait quoi que ce soit.

"Qui est-il ?", demanda-t-il. "Je le tuerai avant qu'il ne puisse faire quoi que ce soit !"

Le Seigneur Okaia soupira. "Je ne peux pas te le dire. Si tu le sais, cela pourrait changer le cours des choses que j'ai entre-aperçu. J'ai expliqué à Chihiro que le destin est comme un jeu de cartes, sa stratégie est comme son avenir. J'ai regardé la prochaine carte dans son jeu, donc je sais ce qui survient juste après. Si je te le dis, cela pourrait changer ta stratégie et ainsi invalider tout ce que j'ai vu. Le destin est si incertain. Le plus petit détail peut le changer. C'est pour cela que je ne peux pas te le dire. Mais je te dirai tout de même cela : celui qui essaiera de la tuer est dans les bains depuis longtemps. Garde les yeux ouverts et guette son retour."

Le visage d'Haku prit une expression déterminée. "Oui, je m'en assurerai."

Le Seigneur Okaia hocha la tête, "Bien. Et crois en elle. Votre amour est assez fort pour tout surmonter."

Il y eut un éclair de lumière argentée et le Seigneur Okaia disparut. Haku flotta dans les airs, repensa à tout ce qu'il venait d'apprendre. Si le Seigneur Okaia avait raison, il ne pouvait pas rejoindre Chihiro pour l'instant, peu importe à quel point il le souhaitait. Il n'avait pas d'autre choix que de retourner aux bains et attendre son retour. Entre-temps, il chercherait qui était celui qui osait penser à blesser Chihiro.

Il se tourna et observa l'horizon, il pouvait distinguer le bout de la forêt toxique. La femme qu'il aimait se trouvait quelque part un peu plus loin, et il ne pouvait pas la rejoindre.

"Je suis désolé, Chihiro.", dit-il, les larmes lui montant aux yeux, "Je t'attendrai. S'il-te-plaît, reviens-moi."

Sur ces mots, il reprit sa forme de dragon et se dirigea vers les bains.

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"Ce plan ne marchera jamais.", se plaignait Rita alors que Lin expliquait une énième idée pour 'La confession de Chihiro et Haku'.

"D'accord, alors que dites-vous de ça.", enchaîna Lin sur une autre idée, "On les faire boire beaucoup d'alcool et on les laisse seuls dans la même chambre toute la nuit."

Kamaji ricana, "Ça ne marchera pas non plus, aucun des deux ne boit."

Bôh bailla. Il n'avait que peu d'intérêt pour ces affaires de romances et s'ennuyait ferme. "Pourquoi vous ne les enfermez juste pas dans une pièce jusqu'à ce qu'il confessent leurs sentiments.", suggéra-t-il.

Lin secoua la tête. "Ça marche seulement lorsqu'ils se disputent. Et pourquoi pas ça plutôt : On les envoie à la rivière d'Haku et on ne les laissent pas revenir jusqu'à ce qu'ils se soient confessés ?"

Bôh la regarda, perdu. "Et en quoi c'est différent de ce que je viens de proposer ?"

"Ça n'a rien à voir."

"Oh, et comment tu prévois de faire fonctionner ça ?", demanda Kamaji.

"Euh …", Lin n'avait pas la réponse, "On trouvera bien plus tard. On fait juste un brainstorm pour l'instant."

"Ouais, regarde ça.", fit Rita en feuilletant les plans de Lin, "Chantage, soudoiement, potions de vérité, dire à l'un que l'autre est mourant, sortilèges, les chatouiller jusqu'à ce qu'ils admettent leurs sentiments, … qu'est-ce que c'est que ça ?"

Lin regarda les plans que Rita avait en main et les lui arracha. "Celui-ci, c'est juste que je commençais à être à court d'idées.", répliqua-t-elle.

Kamaji soupira, fatigué de ces histoires. "As-tu une idée qui pourrait vraiment marcher, ou ce sont juste des idées du même type ?"

Lin ne répondit pas, mais elle se retourna et commença à siffloter. Rita leva les yeux au ciel.

"Tu n'es vraiment pas douée pour ça.", dit-elle.

Lin la fusilla du regard. "Oh, eh bien, fais mieux alors !"

"C'était ton idée, pas la mienne."

"Eh bien tu voulais aider !"

"Pourquoi tu cries ?"

"JE NE SUIS PAS EN TRAIN DE CRIER !"

Bang ! La porte de la chaufferie s'ouvrit à la volée et Yubaba entra, furieuse. Elle fusilla Kamaji, Lin et Rita du regard. "Alors c'est vrai ! Vous êtes là à remplir la tête de mon fils de … de … d'idées inappropriées !"

"Maman, on essaie juste de trouver un moyen que Chihiro et Haku s'avouent leurs sentiments.", dit Bôh, comme si c'était une conversation tout à fait banale.

Yubaba ne sembla pas décolérer. "Tu n'as pas besoin de prendre part à ça !", cria-t-elle, "Vous devriez juste laissez ces deux là tranquilles et laisser faire les choses. De plus, je n'ai pas besoin de petits esprits hybrides courant partout dans aucun futur proche !"

"Mais maman, je veux pouvoir jouer avec leurs enfants !"

Kamaji s'éclaircit la voix, " On ne s'avance pas un peu trop, là ?"

"Hého !", cria Lin, agitant sa liasse de plans, "On est au milieu de quelque chose là."

"Pas avec mon fils !", répliqua Yubaba, "Mon chéri, on y va."

"Mais on vit ici.'

"Dans nos appartements !"

"Mais, maman-"

"Maintenant, monsieur !", cria Yubaba, en pointant la porte.

Bôh fronça les sourcils. C'était nouveau. Sa mère était vraiment en colère. Il ne savait pas ce qu'il avait fait de mal mais il avait le sentiment que rien de ce qu'il pourrait faire ne ferait changer sa mère d'avis, cette fois-ci. "Oui, maman."

Yubaba fut stupéfaite un instant de l'obéissance soudaine de son fils. Elle était aussi surprise d'avoir réussi à lui refuser une chose qu'il voulait. Peut-être que Chihiro avait raison et qu'elle avait besoin d'affirmer son autorité parentale. Pas trop, elle aimait gâter son fils, mais elle devait tracer une ligne claire.

'Ça me coûte de l'admettre, mais je devrais remercier l'humaine quand elle reviendra.', pensa la sorcière, 'Enfin, si elle revient.' Cette dernière pensée vint avec une bouffée d'inquiétude et de tristesse. 'J'espère qu'elle reviendra.'

(A/N : On dirait qu'Haku ne peut pas aider Chihiro après tout, du moins pas encore. Et qu'en est-il de l'esprit qui hait Chihiro ? Haku pourra-t-il le trouver ? Qui de la vie ou de la mort sera dans le futur de Chihiro, ou elle et Haku devront-ils subir le même destin que le Seigneur Okaia ?)