Merci à toutes les personnes qui ont laissé un commentaire sur le chapitre précédent. J'espère que cette suite vous plaira. Bonne lecture !

CHAPITRE 2 : Chassée !

Après avoir repris son souffle quelques instants, Hermione s'élança d'un pas rapide dans une nouvelle rue. L'éclairage blafard et sporadique des lieux n'aidait guère à garder espoir. Cela faisait déjà bien plus de vingt minutes qu'elle tentait d'échapper à ses poursuivants et elle ne détectait aucune zone de transplanage à proximité mais ce n'était pas sa priorité puisqu'il était à craindre que la sécurité en ait été renforcée de toute manière. Par conséquent, il lui fallait trouver une autre solution.

Comme si l'atmosphère glauque du secteur ne suffisait pas, Hermione sentit des gouttes d'eau tomber sur son visage. Une, deux puis l'averse se déclencha. Quelques mètres derrière elle, deux traqueurs alertaient leurs mercenaires de maîtres qu'ils étaient sur sa piste. Ils possédaient un moyen de traquer la "signature magique" d'un sorcier et celle d'Hermione était référencée tout en haut de leur liste. La seule pensée qui apaisait l'esprit de la jeune femme était que son équipe et les gobelins devaient être en sécurité à présent.

Elle courait et tentait de garder la tête froide mais la pluie qui redoublait d'intensité la trempait jusqu'au os et occasionnait même un léger rideau réduisant sa visibilité. Pour autant, il était hors de question qu'elle use de sa magie avec un sort de confort maintenant, cela rendrait sa trace magique visible comme une bougie en pleine nuit et elle avait le pressentiment que ses forces seraient mises à rude épreuve d'ici peu alors il valait mieux ne pas les gâcher.

Les ruelles, parcourues majoritairement d'habitations en briques grises, étaient désertes. Cela ne choquait plus Hermione qui s'était habituée à ce qu'un bon nombre de quartiers autrefois animés soient totalement déserts. Aucun couvre-feu n'était établi officiellement mais les quelques habitants qui vivaient encore dans ces zones savaient pertinemment qu'il ne fallait pas s'y risquer maintenant.

Hermione dérapait sur les pavés à présent tant la pluie s'accumulait. Elle manqua de glisser en voulant emprunter la rue à sa droite. Elle se dirigeait vers l'Ouest là où elle pensait pouvoir trouver refuge dans un ancien repère.

A l'intersection suivante, une violente explosion la manqua de peu, l'obligeant à prendre à gauche. Là, un traqueur fonça sur elle, en rase-motte, mais elle le stupéfixa avant qu'il ne puisse l'atteindre et continua sa route.

Malgré ses efforts pour distancer ses ennemis, l'étaux se resserrait, elle le sentait bien. Les traqueurs étaient des créatures redoutables qui portaient bien leur nom après tout.

Avait-elle une réelle chance d'éviter l'inévitable ? Il fallait garder espoir, une opportunité allait peut-être se presenter à elle.

Des sorts ne tardèrent pas à fuser dans son dos, en majeure partie des expulso et confringo. Ses poursuivants la talonnaient. Elle fit de son mieux pour riposter à l'aveugle et dû faire mouche puisqu'elle entendit dans l'air un cri de douleur. Maintenant qu'ils l'avaient parfaitement repérés, il allait être difficile pour elle de les semer. En se retournant, elle visualisa trois traqueurs à sa poursuite dans le ciel et s'employa à changer le plus souvent de direction, utilisant les rues à son avantage pour ne pas être en plein dans la ligne de mire de ses adversaires. Et, justement, une nouvelle intersection lui permis d'être quelques instants hors de portée de leurs attaques. Il fallait qu'elle conserve le peu d'avance qu'elle avait encore mais la panique la gagnait petit à petit. Elle commençait à se sentir prise au piège dans ce labyrinthe terrestre.

Courir, s'orienter, éviter les attaques tout cela devenait de plus en plus difficile. Hermione trébucha et un traqueur plongea instantanément sur elle. La jeune femme roula sur le sol pour l'éviter et lui lança un sort qu'il esquiva à son tour en reprenant de l'altitude. Ce n'était pas passé loin et ce n'était pas fini car il se préparait à se ruer à nouveau sur elle mais elle l'attendait de pieds fermes. Elle se tenait prête à lui envoyer un nouveau sortilège mais ce ne fut pas nécessaire car d'un coup, sans qu'elle ne comprenne bien comment, la créature alla s'écraser avec violence contre le mur et resta à terre.

Interloquée, Hermione chercha du regard qui avait pu intervenir en sa faveur... elle ne voyait rien ni personne. Néanmoins, elle entendit des cris en provenance de la ruelle qu'elle venait de quitter, celle où se trouvaient la plupart de ses ennemis. On aurait dit qu'ils se faisaient attaquer. Des bruits de luttes lui parvenaient. C'était inespéré mais aussi inquiétant car Hermione ne pu s'empêcher de penser que Gabrielle et Ashley étaient finalement revenus l'aider, les fous ! Mais elle n'avait pas le temps de réfléchir à cela plus longtemps, ni de rebrousser chemin pour tenter d'en savoir plus car, alors qu'elle se redressait, elle prit conscience d'une autre présence non loin d'elle, qui l'observait ou plutôt qui l'attendait. Une présence bien plus inquiétante qui accapara toute son attention.

Il montait un immense traqueur blanc aux yeux orangés, contrairement à ses congénères qui étaient marrons et avaient les yeux jaunes. Grave Barton. Le chasseur de primes, le meneur de cette bande de mercenaires sans scrupules à la solde de Voldemort. Grave Barton, cette vermine qui avait pris en chasse tant des membres de l'Ombre du Phoenix lors des premiers mois suivants la défaite, profitant de leur désorganisation et de leurs faiblesses. Grave Barton, cette nuit, il se tenait devant elle et elle était sa proie.

Hermione avait déjà croisé la route du chasseur de primes par le passé mais jamais elle ne s'était retrouvée face à lui et autant dire qu'elle en savait assez sur son compte pour s'être figée nette à sa vue. Les chasseurs de primes répondaient tous à un genre de code qui leur était propre. Voldemort leur avait aussi attribué des territoires de chasse spécifiques. Ils avaient chacun une façon particulière de traquer leurs proies. Pour Barton, cela consistait à ne pas user d'une baguette mais plutôt de longues chaînes magiques. De plus, les mercenaires à sa solde avaient pour ordre de privilégier les sortilèges explosifs afin de rabattre, piéger ou encore blesser les proies. C'est ainsi qu'ils travaillaient.

A present, Grave Barton se trouvait là, devant elle et lui barrait la route avec deux autres traqueurs derrière lui. Vêtu entièrement de vêtements en cuir et paré de ses deux longues chaînes, il souriait d'un air particulièrement vicieux. Il n'était pas totalement humain, on disait d'ailleurs de lui qu'il avait été l'esclave d'une famille de sorciers durant plusieurs générations et qu'il avait été source d'expérimentations diverses. C'était sans doute ce qui lui valait son allure et sa force peu commune. A vrai dire, il évoquait un peu le monstre de Frankenstein de la culture moldue.

— La course est finie chérie, déclara-t-il d'une voix gutturale.

Son but était de capturer Hermione vivante car cela lui permettrait de toucher une prime bien plus importante. Il n'était pas impossible qu'il ne l'a tue, bien entendu mais sa cupidité était quasiment légendaire et Hermione comptait là dessus.

— C'est ce que l'on va voir, répondit la jeune femme provocante forte de cette conviction désespérée.

Puis, sans attendre, elle fonça sur lui espérant ainsi le déstabiliser. Elle évita aisément la première chaîne qu'il déploya magiquement vers elle et repoussa la seconde d'un sortilège. Les chaînes étaient incassables grâce à la magie mais elle pouvait tout de même les repousser de cette façon.

Sa tentative suivante fut d'essayer de la faucher en faisant décrire un mouvement en ciseau à ses deux chaînes. Hermione esquiva de peu cette attaque en sautant ce qui l'étonna elle-même.

Le combat était rude. Lorsqu'elle arrivait enfin à lancer quelques sortilèges dans sa direction il les contrait sans grande difficulté en faisant tournoyer l'une de ses chaînes devant lui. Il disposait ainsi d'un genre de bouclier défensif extrêmement efficace. Et pour ne rien arranger, il avait de l'expérience dans le maniement de ses chaînes c'était indéniable.

— C'est ça, danse, danse, danse pour moi petite proie ! claironna-t-il de sa voix cassée.

Ce jeu de parade et d'esquive continua un petit moment puis Hermione dû reculer car elle commençait à faiblir. Les deux adversaires étaient cantonnés dans une rue, bordée de chaque côté par de hauts murs et la pluie qui perdurait rendait les esquives de plus en plus délicates. Autant dire que l'espace était restreint et les déplacements latéraux quasiment impossibles. Barton avait donc l'avantage de pouvoir attaquer à distance tout en se mouvant verticalement sur le dos de son traqueur. Il était rapide et son but était sans aucun doute d'épuiser sa proie.

Grâce à un timing parfait, Hermione parvint enfin à bloquer l'une des chaînes de son adversaire. Elle profita d'emblée de l'ouverture ainsi créée. Hélas, cela ne servit à rien car le temps que son sortilège arrive au niveau de Barton, il avait ramené vers lui son arme pour le contrer. Le souffle court, les muscles crispés par les efforts et les vêtements gorgés d'eau, Hermione faiblissait dangereusement. Barton, lui, se fatiguait beaucoup moins, sans compter qu'il avait des alliés tout proches qui n'attendaient qu'un ordre de leur chef pour prendre part à l'amusement.

La fatigue rendait Hermione moins vive et à présent elle ne faisait plus que glisser sur le sol trempé. Alors qu'elle commençait à trouver sa situation inextricable, les choses se corsèrent encore puisque Barton entreprit d'enflammer ses chaînes. Evidemment cela n'était pas pour lui rendre la tâche plus facile, il s'agissait là d'un feu magique que la pluie n'était pas prête d'éteindre. Cela lui permettait de mieux lire les mouvements de son opposant mais les dégâts subits seraient plus importants.

Depuis le début de ce face à face, Hermione s'employait à analyser la technique de Barton. Elle en était arrivée à la conclusion suivante : étant donné l'étroitesse de la zone de combat, si elle parvenait à se rapprocher suffisamment, à prendre de vitesse ses chaînes et à le prendre lui et sa monture à revers alors peut-être aurait-elle une chance de l'atteindre une fois pour toutes. Mais il y avait aussi les deux traqueurs qui veillaient non loin. Ils ne participaient pas au combat pour l'instant mais elle ne pouvait pas se permettre de les oublier pour autant.

Hermione manqua une nouvelle esquive et l'une des armes de Barton s'enroula autour de sa cuisse gauche, brulant instantanément son jean et mordant vivement sa peau. La jeune femme tomba à terre sous l'attraction de son adversaire. La douleur était lancinante et l'empêchait de réfléchir correctement. Mais elle devait trouver un moyen de riposter, il devait bien y avoir une faiblesse à exploiter... Soudainement, une expression de sa grand-mère lui revint en tête : "les petites bêtes ne mangent pas les grosses mais bien souvent elles les effrayent". Dans un geste désespéré, Hermione invoqua une centaine de souris qui fila droit sur son adversaire et, surtout, entre les pattes de son traqueur.

Elle capta la surprise dans les yeux de Barton alors que le traqueur de se dernier perdait tous ses moyens, affolé par ces petites bêtes qui grouillaient sous lui. Le chasseur de prime fut malmené par sa monture qui s'agitait dans tous les sens. Il tentait d'éradiquer le flot de souris par des balayages de sa chaîne mais c'était peu efficace et ne faisait qu'aggraver la panique de sa monture.

Il n'avait néanmoins pas relâcher la chaîne qui cinglait la cuisse d'Hermione et elle ne tarda pas à être projetée à son tour dans les airs conséquence du rodéo que subissait son adversaire. Elle tenta tant bien que mal de maîtriser son envol et réussit à amortir de justesse sa rencontre avec l'un des murs mais son épaule gauche absorba une bonne partie de l'impact dans un craquement sinistre. Elle occulta la douleur et se força à retrouver rapidement sa concentration afin de pouvoir profiter, malgré sa posture précaire, de la désorganisation de son ennemi. Elle lui jeta alors plusieurs sorts à la suite sans ménager ses forces. Son emprise sur elle se relâcha d'un coup car il devait s'en protéger et, pour cela, récupérer l'usage de sa chaîne. Hermione fini par retomber durement sur le sol, le souffle coupé. Sa jambe la faisait souffrir et tremblait indépendamment de sa volonté. En jetant un œil à la blessure elle aperçue la chaire tuméfiée. Le muscle de sa cuisse semblait atteint.

Barton laissa échapper un cri de rage accompagné des deux autres traqueurs qui dominaient encore la scène. Malgré sa faiblesse croissante, Hermione trouva la force de se relever. Sa jambe gauche ne la portait guère mais grâce à l'adrénaline elle s'élança quand même, clopinant, dans la direction du chasseur de prime qui lui tournait à présent le dos trop occupé à ne pas tomber de sa monture. Alors qu'elle gagnait laborieusement du terrain, les deux traqueurs plongèrent finalement sur elle sans plus attendre. Mais cette fois encore, elle était prête. D'un seul sort, elle parvint à les stupéfixer tous les deux. Elle s'approcha encore un peu afin de ne pas louper sa cible, esquiva les masses inertes des deux traqueurs qu'elle venait d'abattre. Elle était résolue, cette fois, à lancer le sort mortel contre sa cible principale mais, malgré toute sa détermination, elle en fut incapable car un troisième traqueur, sorti de nul part, s'abattit violemment sur elle par derrière avant qu'elle n'ait eu le temps d'agir.

Son menton frappa durement le sol et sa baguette fut projetée loin, très loin de sa portée mais surtout ce furent les griffes acérées de l'animal transperçant son flan gauche qui arrachèrent à Hermine un cri de douleur retentissant. Sous le choc, son souffle se coupa et sa vue se brouilla.

Lorsqu'elle rouvrit les yeux quelques secondes plus tard, Barton avait enfin réussi à reprendre le contrôle. Il n'avait pas eu d'autre choix que d'enrouler l'une de ses chaînes magiques autour du cou de sa monture. Une odeur de chair et de pelage brûlé était d'ailleurs présente dans l'air. Autant dire que le chasseur de prime était à nouveau maître de lui et visiblement satisfait de la façon dont se soldait la petite tentative d'Hermione de le surprendre.

Barton s'avança vers la jeune femme en fanfaronnant. La créature qui maintenait Hermione au sol, poussait elle aussi des glapissements de victoire, heureuse d'avoir capturé la proie. Hélas, Hermione était dans l'incapacité de se débattre ou de repousser la créature.

— Tss, tss, tss. Quel dommage, tu es blessée à présent mais n'ait crainte, ma précieuse proie, j'en connais qui enchériront malgré tout. Il y a longtemps que l'on ne m'avait opposé une telle resistance mais tu as surtout joué de chance et cette dernière vient de tourner ! Charmante idée que d'invoquer ces petites bêtes, c'est une faiblesse que je ne me connaissais pas et que je vais avoir tôt fait de corriger, fit-il en tirant davantage sur la chaîne qui cinglait son traqueur.

Les yeux de la créature roulèrent dans leurs orbites et de la bave perla aux coins de ses immenses babines. Dans d'autres circonstances, Hermione aurait eut pitié d'elle mais, pour l'heure, elle était trop mal en point. Elle sentait un goût métallique emplir sa bouche.

— As-tu seulement une idée de ce qui t'attends maintenant ? Je suppose que oui... après tout j'ai à mon tableau de chasse bon nombre de rebels de ton espèce. Comment s'appelait le dernier en date... C'était un jeune garçon, était-ce Casper ? Hum.. non. Colt ? Allez, je suis sûr que tu le connaissais Greyback m'en a donné un très bon prix, paraît qu'il s'était déjà occupé de son frère.

— Colin, murmura dépitée Hermione tout en crachant du sang.

Colin s'était lancé dans des missions périlleuses depuis la mort de son frère cherchant à le venger à tout prix. Personne n'avait pu le dissuader de prendre autant de risque. Pas même Hermione. Le seul qui aurait eu une chance, aurait été Harry. Apprendre qu'il était finalement tombé entre les pattes de ce salopard peina profondément la jeune femme.

— Oui, Colin Crivey, une vraie petite tête brûlée lui aussi. Ses cris nous ont tenus en haleine un bon moment. Il faut dire qu'il a défié tout les pronostics en résistant aux assauts de Greyback plus d'une semaine... Ah ah ah ah.

— Pourriture ! tenta d'hurler Hermione qui sentait une rage profonde pulser en elle.

Néanmoins, rien de compréhensible ne passa ses lèvres cette fois, à la place son estomac se contracta et elle cracha à nouveau du sang.

— Tu es mal en point on dirait mais ne t'en fait pas, on te remettra en état avant de passer aux choses sérieuses. Ils vont se battre pour toi, la sang-de-bourbe rebelle, la meilleure amie de feu le survivant... Après tout, tu vaux ton pesant de galions chérie !

Un frisson de peur parcouru le corps d'Hermione alors que Barton fit claquer l'une de ses chaînes à quelques centimètres à peine de son visage. La jeune femme se sentait complètement à la merci de son adversaire, seule sa haine et sa colère empêchaient la panique de prendre totalement le dessus.

— Là où je vais te conduire, tu vas apprendre à être docile chérie. Tu vas même apprendre beaucoup de choses, termina-t-il dans un rire sinistre.

Hermione repoussa ses craintes pour se concentrer du mieux qu'elle le pouvait sur la situation. Elle savait ce qu'elle devait faire à présent. Elle n'avait pour ainsi dire plus qu'une seule option. Jamais elle ne se laisserait prendre vivante. Il était inenvisageable que Grave Barton l'obtienne vivante.

— Je n'ai... plus rien... à perdre ! s'efforça-t-elle d'articuler pour qu'il comprenne cette fois.

Toujours plaquée face contre terre, elle força son bras valide à remonter sous son corps jusqu'à atteindre son cou. Là, elle parvint non sans mal à se saisir du pendentif qu'elle portait. Ce dernier contenait un poison qui une fois ingéré lui serait fatal. C'était sa vie. Sa responsabilité. Elle avait peur bien sur mais en même temps elle se sentait plus vivante que jamais. Elle comptait bien empêché cette ordure de faire d'elle son trophée de chasse !

* Non ! Ne faites pas ça ! *

Le flacon contre ses lèvres, Hermione stoppa son geste. Ces mots venaient de retentir dans sa tête.

— Tu cherches encore à me provoquer ? Que comptes-tu faire dans cet état chérie ? continuait Barton. Tu es à ma merci à ta place je...

Mais Hermione n'écoutait plus. Son attention était focalisée sur autre chose, sur le silence qui c'était fait soudainement. Oui, c'était évident, en dehors des battements frénétiques de son cœur, du traqueur qui la clouait au sol et de la lourde respiration de la monture de son assaillant, elle n'entendait plus que la pluie. Et mieux que ça encore, l'air se chargeait d'une magie sourde et profonde.

— AVADA KEDAVRA !

Hermione redressa la tête juste à temps pour voir l'éclair vert faire pâlir les yeux du chasseur de prime qui tomba de sa monture puis, se fut le tour de son énorme traqueur. Se sentant menacé, celui qui la plaquait au sol commença à s'agiter, cherchant à se détacher d'elle en la faisant ainsi souffrir le martyr mais c'était déjà trop tard pour lui. Il se retrouva pétrifié avant d'avoir pu déployer entièrement ses ailes.

Hermione était sur le point de défaillir emportée par la douleur lorsqu'une silhouette s'avança vers elle. C'était comme si elle avait jaillit de l'ombre elle-même ou bien était-elle une ombre ? Elle n'aurait su le dire tant elle peinait à la distinguer clairement.

D'un geste vif de baguette, la créature qui la maintenait au sol fut dégagée. Lorsque les griffes sortirent de sa chaire elle ne pu s'empêcher de gémir. Lorsqu'elle eu à nouveau conscience de son environnement elle constata que le sol humide autour d'elle s'était teinté de rouge. Dans un état second, elle observa son propre sang se diluer dans l'eau de pluie, du moins, jusqu'à ce qu'une horrible sensation de brûlure ne manque de lui faire perdre conscience pour de bon.

— Il faut que je cautérise la plaie. Vous avez déjà perdu beaucoup trop de sang, dit l'inconnu.

La même voix que dans son esprit, sans doute celle d'un homme mais bizarrement dépourvue de timbre. L'inconnu continua d'examiner ses plaies. Il fit pivoter son corps sur le côté se préparant à cautériser une nouvelle fois.

— Vous devriez lâchez prise ce serait moins douloureux.

C'était hors de question. Elle voulait savoir de quoi il retournait, qui il était.

— Toujours aussi têtue à ce que je vois.

Alors qu'elle ne pensait pas cela possible, la douleur continua a augmenter, tout comme son sentiment de malaise. Un brouillard envahissait petit à petit son esprit. Sa respiration devint sifflante, tout se mis à tourner autour d'elle, elle était une nouvelle fois au bord de l'évanouissement.

En même temps, un peu plus loin, elle percevait de l'agitation, elle comprit difficilement que les mercenaires restants étaient en déroute suite à la mort de leur chef.

Malgré son désir, Hermione fut dans l'incapacité de questionner son mystérieux saveur car soudainement sa volonté fut réduite à un seul et unique but : respirer. Du sang venait de lui remonter dans la bouche mais cette fois elle fut incapable de l'évacuer. Elle s'étouffait et cela la paniquait !

— Ne vous en faites pas, je vais vous sortir de là, dit d'une voix calme l'inconnu qui était à présent accroupi à ses côtés et la positionnait sur le flan.

L'inconnu lança un sort, Hermione sentit une vive douleur à laquelle succéda un peu de soulagement lorsqu'elle parvint à prendre une respiration laborieuse mais en même temps, elle sentit son corps s'engourdir et son esprit commencer à dériver vers l'inconscience

Des souvenirs lui revenaient en tête et elle avait envie de s'y perdre.

— Votre poumon est touché et vous avez plusieurs côtes cassées. Nous devons quitter cet endroit sans plus attendre ou bien ces hémorragies internes auront raison de vous. Je vais tenter de vous stabiliser de mon mieux pour transplanner.

Une partie du cerveau d'Hermione, celle qui tentait bravement de rester lucide s'étonna de cette idée de transplannage. Comment cet inconnu comptait-il s'y prendre ? Etaient-ils proche d'une zone de transplannage finalement ? C'était vraiment absurde, jamais ils ne passeraient les contrôles.

Une main, fraîche, se posa sur mon front. L'inconnu apparu enfin dans son champs de vision qui s'était considérablement restreint et obscurcit mais il n'y avait pas grand chose à voir de toute façon, seulement des vêtements noirs et pas de visage. Il était masqué, un masque entièrement blanc, sans aucune fente ou distinction et il portait un large capuchon. De toute façon, la jeune femme perdait le peu de lucidité qui lui restait et maintenir ses yeux ouverts lui semblait un supplice tant ses paupières semblaient peser des tonnes.

— Vous ne risquez plus rien, je vais m'occupez de vous. Vous avez été courageuse Granger, un peu trop sans doute mais les habitudes ont la vie dure n'est-ce pas ?

Il apposa le bout de sa baguette sur son front.

— A présent, détendez-vous, laissez-vous aller, cela n'en sera que plus facile pour vous comme pour moi. Respirez, doucement. Restez calme. Acceptez de lâcher prise. Sentez la douleur qui reflue alors que vous vous laissez glisser... N'écoutez plus que ma voix, imaginez un lieu calme dans lequel vous vous sentez bien et en sécurité... Ne résistez pas ! Un lieu confortable... Voilà comme ça, c'est bien... Il n'y a ni douleur, ni peur, vous êtes calme, vous vous sentez bien...

Qui était cet homme ? D'où connaissait-il son nom ? Pourquoi se mettait-il ainsi en danger pour lui venir en aide ? Que signifiait cette litanie qu'il prononçait à voix basse qui apaisait son esprit et qui faisait refluer la douleur ? Hermione céda à l'appel du néant sous la pression de sa voix. Une seule chose tenta de s'imposer à son esprit avant qu'elle ne sombre entièrement dans l'inconscience, un détail. La baguette de cet homme, d'un noir d'ébène, elle la connaissait...