Chapitre 3

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Musique d'ambiance : A Plague Tale: Requiem OST - Brother

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Aiolos suivait Saga dans une nouvelle salle, à l'écart des oreilles indiscrètes. La pièce derrière le rideau se trouvait être un bureau où Saga avait l'habitude de travailler. Un lieu chaleureux, avec un tapis rouge au sol et de grandes fenêtres. Une cloth box en bronze était posée sur la table où des papiers trainaient encore. Le Sagittaire s'en approcha rapidement pour l'inspecter, et se pencha pour regarder les dessins gravés sur le métal. Il pouvait y distinguer une silhouette féminine avec des chaînes.

— C'est l'armure d'Andromède ? demanda Aiolos.

— C'est bien elle, approuva Saga. Des soldats ont réussi à remettre la main dessus.

— Où ?

— L'île d'Andromède. Plusieurs de nos hommes y ont découvert un camp d'entraînement avec des enfants. Le Sanctuaire n'était pas au courant de leurs activités.

— Des enfants ? Vraiment ? Comment vont-ils ?

— On a pu en récupérer qu'un seul, se désola Saga. Le camp a réussi à s'échapper après notre arrivée. Malheureusement, le seul qu'on a pu récupérer n'avait pas survécu à son épreuve. Et… il y a quelque chose d'étrange avec cet enfant.

— On a des informations sur ce camp ? demanda Aiolos en frottant le début de barbe qu'il avait au menton. S'il est clandestin, nous devrions nous en inquiéter.

— Nous avons trouvé des liens avec la Fondation Graad. À l'origine, ce camp leur appartenait. Cette fondation avait été créée pour protéger Athéna. Mais, la fondation n'existe plus, puisque nous ne leur avons jamais confié la petite… et leur fondateur est décédé il y a peu. Il n'y a plus aucune trace d'eux au Japon.

Aiolos soupira devant la nouvelle. Si quelqu'un avait repris la fondation Graad dans l'ombre, c'était plutôt inquiétant. Le sanctuaire avait eu vent des projets saugrenus de Monsieur Kido : il avait introduit beaucoup d'orphelins dans son entreprise pour en faire des chevaliers. Et à présent, tous ces enfants étaient dans la nature.

— Tu penses que tout ça aurait un lien avec Shion ? s'interrogea Aiolos qui continuait de glisser ses doigts sur sa mâchoire. Ces hommes qui voulaient emmener Athéna… cela pourrait-il être eux ?

— Je l'ignore, soupira Saga. Le seul indice que nous avons, c'est ce poignard.

Saga avait ouvert le tiroir sous sa table de travail. Il avait caché la fameuse arme à l'intérieur. Les gravures mystérieuses qui le recouvraient n'avaient toujours pas été traduites. Personne n'avait été en mesure de les déchiffrer.

— On devrait ranger l'armure d'Andromède avec celle de Pégase, proposa Aiolos. Si cette armure est ici, c'est qu'elle n'a pas encore trouvé son propriétaire. Soyons attentifs, elle pourrait réclamer un de nos chevaliers.

Saga hocha positivement la tête. Il était d'accord avec ces mots.

Après avoir contemplé une dernière fois la cloth box, Aiolos décida d'aller voir le chevalier qui n'avait pas survécu sur Andromède. Les deux Popes s'avancèrent vers le vieux Dohko qui les attendait dans la salle principale. Le chevalier de la Balance était semblable à sa jeunesse ; mais avec des cheveux grisonnants et quelques rides en plus. Malgré tout, il gardait la forme et semblait toujours redoutable malgré son grand âge.

Le chevalier de la Balance fit sa révérence devant les deux hommes, et les conduisit dans un nouveau temple ; non loin du cimetière des chevaliers. Ce bâtiment fait de pierres de taille et de marbre blanc était un peu plus lugubre que les autres. Quelques torches éclairaient leurs pas, car, la salle à l'intérieur manquait de lumière.

Aiolos, Saga et Dohko continuaient leur marche jusqu'au fond. Cette pièce était très calme, avec des vitraux représentant les saints d'Athéna. Une ambiance paisible s'en dégageait et donnait à ce lieu des airs de tombeaux. Même la lumière qui entrait par ses grandes fenêtres avait quelque chose de reposant. Devant, sur une grande table en pierre était disposé un corps dissimulé sous un drap blanc. Aiolos eut une expression triste en le voyant, et constatait que le chevalier en dessous devait avoir à peine 14 ans.

— Si jeune, se désola Aiolos.

— Son nom est Arich, annonça Dohko avec pudeur. C'était un orphelin qui appartenait à la fondation Graad.

Le vieux chevalier termina de soulever le drap pour dévoiler le malheureux en dessous. L'adolescent avait les yeux clos, des cheveux mis longs bleutés, et deux étoiles tatouées sous son œil droit.

— Vous avez pu avoir des informations sur lui ? s'étonna le Sagittaire.

— On a gardé quelques archives de la fondation, admit Saga. Mais, nous n'avons vraiment pas grand-chose. Toute leur société basée au japon a disparu. Ils ont laissé des locaux vides.

Aiolos marmonna un ''bizarre'' dans sa barbe. Ses yeux scrutaient attentivement l'adolescent qui avait encore des marques de chaînes sur les bras et dans le cou. Il avait subi l'épreuve d'Andromède en étant attaché sous la mer, et n'y avait pas survécu. Soudain, un autre détail dans sa nuque et sur ses poignets attira son attention ; il avait comme des brûlures avec des cloques. Les traces sombres zigzaguaient sur sa peau et la déformaient.

— C'est quoi ça ? tenta Aiolos en désignant les blessures d'un geste du menton. Il a été torturé ?

— C'est de ça que je voulais te parler, grimaça Saga. Ces brûlures n'en ont que l'apparence. Elles n'ont pas été causées par du feu. C'est comme si… il avait attrapé une maladie. C'est sa peau qui a pris cette apparence. Ses pieds aussi ont été attaqués, mais crois moi, il est préférable que tu ne regardes pas.

— Nos soldats ont pu voir si d'autres ont été infectés ? demanda Aiolos.

— Non, hélas, répondit Dohko en secouant négativement la tête. Pour l'instant, nous n'avons vu aucun autre cas.

Aiolos resta silencieux, tout en observant les cloques que l'adolescent avait au poignet. Il fronça les sourcils et sentit un frisson monter le long de son échine. Comme s'il avait un mauvais pressentiment.

»»— ... —««

Pendant ce temps, Aiolia et Saori se promenaient dans la petite ville de Mysa, où se trouvait le marché. Ce n'était pas la ville la plus impressionnante de Grèce, mais elle était tout de même moins perdue que celle de Rodorio : ses maisons colorées de pastel et la mer à ses pieds en faisaient une destination prisée. Ce n'était pas pour rien qu'Aiolia aimait s'y rendre avec sa petite sœur.

— Tu aimerais voir quoi ? demanda Aiolia à Saori.

— Les gens qui chantent ! s'écria l'enfant. Ils sont là-bas !

Le Lion portrait sa sœur sur ses épaules, et se promenait au milieu des passants qui flânaient dans la rue. Beaucoup de monde s'attardait devant les stands, et achetaient toutes sortes d'aliments. Des mouettes criaient et volaient au-dessus des toits. Saori s'émerveillait devant des musiciens qui animaient les lieux. Un homme jouait aussi de la flûte, accompagné par un guitariste. Le beau temps et les divers parfums qui se dégageaient des stands rendaient la promenade particulièrement agréable.

Après s'être attardé devant un primeur, puis un stand de charcuteries ; ils passèrent devant un étalage d'épices. Ils goûtèrent à quelques plats locaux, avant de se faire interpeller par une marchande de fleurs. Ils ne voyaient pas beaucoup son visage, car un long châle couvrait sa tête. Elle tendait un panier devant eux rempli de petites fleurs bleues ;

— Vous ne souhaitez pas acheter quelques ancolies ? dit la femme dans un sourire.

— Les ancolies sont un mauvais présage, assura Saori.

— Voilà une petite fille bien instruite, admit la marchande. Je suis impressionnée !

— Bien sûr ! J'ai bien lu mes devoirs, lança Saori en levant le nez. Madame Katerina aurait été fâchée sinon.

L'enfant chahutait sur les épaules d'Aiolia ; elle lui tirait les cheveux. Elle agitait ses jambes et tapait ses talons sur sa poitrine. Ce qui le fit réagir ;

— Vas-y doucement sur mes épaules. Je suis un lion majestueux, pas un canasson comme frère Los'.

— Le lion majestueux peut-il m'acheter la jolie poupée là-bas ? s'écria la petite en montrant un stand de jouets en bois.

— Petite maligne, sourit le frère. Tu ne m'auras pas par les sentiments.

La marchande souriait en les observant s'éloigner. "La jeunesse" soupira-t-elle. Aiolia prit une ruelle qui partait en hauteur afin de quitter le marché. Saori en profita pour descendre de ses épaules.

— Viens, si on poursuit ce chemin, on aura une belle vue sur la mer, dit Aiolia.

Et effectivement, après avoir passé un escalier, les deux arrivèrent sur un chemin pavé. Un muret blanc les séparait du port qui se trouvait quelques mètres plus bas. Ils avaient emprunté un chemin en hauteur qui leur donnait une vue imprenable sur toute la baie. Une dizaine de bateaux de pêcheurs y mouillaient. Aiolia se posa quelques instants pour admirer la vue ; il perdit quelques secondes sa sœur de vue. Le temps qu'il tourne la tête, elle avait déjà filé.

— Saori ? s'inquiéta Aiolia.

Il eut tout juste le temps de l'entendre s'engouffrer dans une nouvelle ruelle. Aiolia se leva, et s'empressa de la rattraper. Quelques herbes sèches poussaient dans ce passage étroit. Visiblement, peu de personnes empruntaient cette ruelle. Même les habitations semblaient délabrées avec les peintures de leurs fenêtres écaillées. Devant lui, une arche en pierre reliait deux maisons. Une inscription pouvait y être lue ; ''Lasciate ogne speranza, voi ch'intrate''. Incapable de traduire ce texte, Aiolia n'y fit pas trop attention.

— Saori ! appela-t-il de plus belle.

La ruelle lui paraissait sans fin. Elle zigzaguait et passait derrière plusieurs maisons dans des états discutables. L'angoisse lui montait à la gorge : s'il ne la retrouvait pas, qu'est-ce qu'Aiolos dirait ? Il était devenu grand frère lui aussi, c'était son rôle de la protéger. Sa mémoire faisait remonter quelques souvenirs ; ceux du jour où Aiolos avait apporté Saori à la maison. Il se souvenait encore de son aîné, de ses bras qui lui tendaient le nourrisson, et de ses mots ; "Aiolia, à partir d'aujourd'hui, tu es grand frère, toi aussi''. Depuis ce jour, le Lion s'était promis de tout faire pour prendre soin de sa sœur.

Toujours plus anxieux, Aiolia accéléra le pas. Son chemin se termina sur une nouvelle rue où semblaient vivre des habitants plus démunis. Par ici, Mysa ressemblait un peu plus à Rodorio à cause de la poussière au sol, et des fissures dans les maisons.

Le Lion s'aventura dans ce nouvel endroit en le balayant du regard. Il cherchait attentivement sa sœur, et voyait quelques personnes assises sur le sol. La plupart semblaient être des mendiants, et n'avaient pas de chaussures aux pieds. Ils semblaient dans de sals états, presque mourants. Aiolia tentait de garder ses distances en sentant que quelque chose n'allait pas. Il continua son chemin, tout en croisant encore plusieurs de ces personnes. Pas mal de mouches volaient, et une odeur désagréable sautait dans ses narines. Une odeur rappelant de la pourriture.

D'un coup, son regard se posa sur une femme qui se penchait vers quelqu'un. Saori était là et discutait avec elle. Aiolia souffla de soulagement en l'appelant, et s'empressa d'aller vers elle. Il l'attrapa dans ses bras pour tenter de la sortir de ce lieu sinistre.

— Tu m'as fait peur, gronda gentiment Aiolia. Ne t'éloigne plus comme ça.

— Elle veut m'aider à tisser des bracelets en fleurs, s'enjoua Saori en désignant la femme.

En même temps, l'enfant tenait un début de bracelet dans les mains. Elle était en train de le fabriquer en nouant plusieurs pâquerettes ensemble.

— C'est très facile à réaliser, acquiesça la femme. Il suffit de choisir les bonnes fleurs pour qu'il soit solide.

Aiolia fit un bond en jetant un regard plus attentif à la femme ; c'était la marchande de fleurs. Elle ne portait plus son châle sur le visage. De si près, il remarqua de curieux boutons sur ses poignets et dans son cou. Ils avaient une apparence inquiétante, et une couleur pâle, comme s'ils étaient remplis de pus. De plus, d'inquiétantes marques noires serpentaient sur sa peau et partaient sous ses habits. Même ses pieds étaient dans un état préoccupant. Avec les nombreuses mouches qui volaient autour d'eux, et attaquaient la femme, Aiolia éloigna instinctivement sa petite sœur. Il s'excusa en bafouillant, et prit Saori par la main pour quitter au plus vite cette rue. La situation était anormale, même dérangeante. C'était comme s'ils avaient atterri dans les limbes.

— Pourquoi on part déjà ? demanda l'enfant. Elle était gentille.

— On… on devrait rentrer au sanctuaire, balbutie Aiolia. Grand frère los' va s'inquiéter si on s'absente trop longtemps.

»»— ... —««

Aiolia s'était empressé de rejoindre le sanctuaire avec la vitesse de la lumière. Il avait tenu Saori contre lui afin qu'elle puisse voyager sans danger. Beaucoup de chevaliers patrouillaient à cette heure. Certains faisaient leurs rondes en surveillant les allées et venues. Aiolia gardait Saori près de lui, et la prit de nouveau par la main. Il savait que les hommes ici pouvaient se montrer dangereux ; ce n'était pas le meilleur endroit pour une si jeune fille. Seulement, après ce qu'il venait de se passer à Mysa, Aiolia tenait à voir son frère pour lui faire part de sa mésaventure.

— Aiolos doit-être dans le treizième temple, expliqua Aiolia en s'agenouillant devant Saori. Surtout, ne me lâche pas la main, et reste bien près de moi.

— Et pour le bracelet de fleurs ? s'enquit la petite. J'étais en train de t'en fabriquer un. Il n'y a pas de fleurs ici.

— On doit d'abord aller voir grand frère Los', on ira ramasser des fleurs après, se désola Aiolia.

— Mais moi je veux faire des bracelets de fleurs ! ordonna l'enfant en lui lâchant la main.

Au moment où elle voulait décamper comme un lapin, des mains l'attrapèrent. La petite fille poussa un grognement d'agacement. Aiolia leva le poing pour la défendre. Mais, il se détendit en découvrant Milo devant lui. Le chevalier du Scorpion portait encore son armure, et se trouvait accompagné de Kanon.

— T'as mal choisi ton jour pour amener ta sœur ici, déclara Milo. J'ai déjà mis ton frère de très mauvaise humeur.

— C'est pour ça que tu traînes dehors, au lieu d'être dans le temple avec les autres ? supposa Aiolia.

— Toi aussi, tu traînes dehors, répliqua Milo. Tu ne portes même pas ton armure, ce n'est pas digne d'un chevalier d'or.

Aiolia serra les poings, et fusilla Milo du regard. Il le pensait très mal placé pour lui faire ce type de réflexion. Kanon s'imposa entre les deux hommes avant qu'ils ne commencent à lever le ton. Saori restait près de Milo, et les observait avec de grands yeux.

— Je m'ennuie, lâcha Kanon. Vous voulez pas qu'on se lance des défis pour voir qui est le plus fort ?

— Tu m'intéresses, sourit Milo.

— Non, râla Aiolia. Ma soeur est là, et vous allez encore nous attirer des problèmes.

Kanon poussa des caquètements de poule destinés à Aiolia. Ses insinuations firent mouche, car le Lion sentait déjà sa fierté lui brûler les yeux. Il fronça les sourcils et se planta devant Kanon en levant le poing ;

— Très bien, on va voir qui est le plus malin !

— Ouais, à toi l'honneur, Kanon, ricana Milo. T'es pas cap de mettre une droite à Jaki.

— Bien sûr que j'en suis capable, souffla Kanon. Pour qui tu me prends.

Les trois hommes se retournèrent vers l'arène, faite dans la roche blanche du sanctuaire. De nombreux gradins formaient un demi-arc autour du terrain, et plusieurs hommes se battaient au centre dans l'espoir de devenir chevalier. Beaucoup de soldats se rencontraient là-bas et tentaient de faire leurs preuves en s'affrontant. Au milieu de la poussière qui volait, un de ces hommes était particulièrement grand : un colosse aux cheveux blonds de plus de trois mètres de haut. Des cicatrices parcouraient son corps et son visage. Ses muscles ressemblaient à de la pierre, et tous ses adversaires autour étaient en sang et évanouis au sol. Kanon avala sa salive en voyant le monstre, et s'avança vers lui pour le défier.

— Qu'est-ce que tu me veux ? grogna Jaki en voyant Kanon approcher.

Kanon leva le bras, et désigna Milo et Aiolia d'un geste du pouce ;

— Mes deux amis ont parié que j'étais pas capable de te mettre une droite.

— Quoi ? poussa Jaki.

Le poing de Kanon était déjà parti ; une marque rouge apparut sur sa joue. Le Gémeaux eut un rire nerveux, et prit ses jambes à son cou. Il disparut en un éclair en criant "bonne chance !". Jaki hurla de colère, et tourna son regard vers Milo et Aiolia qui pâlissaient sur place.

— Je vais en prendre un pour taper sur l'autre ! hurla Jaki. J'ai besoin de tuer des gens !

L'homme leva ses épaules, et fit craquer les os de sa nuque. Il leva ensuite son poing pour le mettre dans son autre main, et refit craquer ses articulations dans un bruit inquiétant. Il appela ensuite ses copains qui trainaient plus loin ; Ennetsu, un chevalier qui portait une armure rouge flamboyant, ainsi que plusieurs soldats. Le Lion et le Scorpion échangèrent un regard paniqué avant de s'enfuir aussi, prenant soin d'attraper Saori sous le bras.

— Je vais vous éclater ! beugla de plus belle Jaki en les prenant en chasse.

— Je te l'avais dit ! s'écria Aiolia en courant à côté de Milo. Je t'avais dit que Kanon allait encore nous apporter des problèmes !

— On est des chevaliers d'or, on n'est pas censé fuir devant un simple soldat ! fit remarquer Milo.

— Bah occupe-toi de lui, l'arachnide ! Moi j'ai pas envie que ma soeur soit blessée !

Milo jeta un regard en arrière, hésitant à faire face. Mais, Jaki était si grand qu'il ressemblait à un grizzly. Il faisait même s'écrouler des colonnes de marbre d'un coup de main dans sa course. De plus, d'autres soldats les suivaient, désirant eux aussi en découdre avec eux. Milo préféra continuer à courir, et trouva une cachette derrière des ruines d'anciens temples. Lui, le Lion et Saori s'aplatirent entre deux piliers brisés, et attendirent patiemment que Jaki et ses troupes s'éloignent. Hélas, leurs ennemis n'avaient pas l'air de vouloir bouger, bien au contraire. Le colosse soulevait des blocs de plusieurs centaines de kilos à main nue, et les lançait dans le décor tout en grognant comme une bête.

— Il me faut du sang ! s'égosilla Jaki.

— Allez, venez, appela Ennetsu d'une voix glaçante. On sait qui vous êtes, et on n'a pas l'intention de se laisser insulter par des avortons. On n'a pas tous la chance d'être le frère du Pope, ici. Nous, on doit s'entraîner dur pour avoir le droit d'être chevaliers.

Aiolia sentit un frisson d'agacement le parcourir. Il détestait qu'on lui rappelle qu'Aiolos était Pope en plus d'être son frère. Milo se mordait les lèvres en les sentant approcher. Ses yeux océan se portèrent sur Saori qui tremblait de peur. Il était de leur responsabilité de la mettre en sécurité.

— Je vais distraire leur attention, chuchota Milo. Emmène ta sœur au temple culminant.

— Je n'ai pas l'intention de te laisser face à ces brutes ! réagit Aiolia.

— Quand vous leur aurez cassé la figure, on pourra aller ramasser des fleurs ? questionna Saori.

Les deux hommes n'eurent pas le temps de bouger, que le pilier derrière lequel ils se cachaient se souleva. Jaki les avait déjà retrouvés et n'avait eu aucun mal à soulever ce marbre de presque une tonne. Milo et Aiolia levèrent le nez pour observer le colosse juste au-dessus, il les dévisageait avec un sourire sadique. Jaki était prêt à les écraser comme des insectes avec la colonne.

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[Note de l'auteur] : Bon et bien, comme on dit… l'enfer, c'est les autres. Les deux casse-cous ont intérêt à courir vite ! Pour ceux qui se souviennent : Jaki était un chevalier gigantesque qui voulait tuer Marine, et qui était visiblement connu pour tuer de façon gratuite des chevaliers du sanctuaire, par plaisir. Et Ennetsu était un chevalier qui avait tenté de faire brûler la maison des Kidos avec saori dedans… des gens charmants.

Le prénom Arich provient de la constellation de la Vierge. Il s'agit du nom d'une de ses étoiles. Ce prénom est une référence à Spica, un des chevaliers qui prétendait aussi à l'armure d'Andromède, et dont le nom fait aussi référence à la vierge. Ces deux-là auraient pu avoir un lien de parenté.

Le texte inscrit sur l'arche en pierre signifie : Vous qui entrez, abandonnez toute espérance. L'un des textes les plus célèbres de l'Inferno de Dante. Je voulais aussi remercier Eyael pour l'idée du bracelet ; qui fait référence à celui qu'ont nos héros dans Lost canvas !