Chapitre 4
Milo s'était figé face au colosse. Jaki faisait facilement le triple de sa taille, et plus encore en muscles. Les énormes cicatrices qui déformaient son visage le rendaient encore plus intimidant de près. Le soldat gardait le pilier dans ses mains ; levé au-dessus de sa tête. Il tenta de l'écraser sur le Scorpion qui fit un bond pour l'éviter. Aiolia l'imita avec Saori dans ses bras. Ennetsu, le chevalier à l'armure flamboyante en profita pour attaquer. Le guerrier aux cheveux hérissés avait attendu que Milo soit à sa portée pour l' encercler de flammes, alors que Jaki se ruait vers Aiolia, les poings en avant.
— On les tient ! s'en amusa Ennetsu. Fais-en de la purée !
— Je vais les écrabouiller tous les trois ! hurla Jaki. Ne les laissons pas s'échapper !
Milo se retrouva pris au piège. Un grand tourbillon de feu l'encerclait, l'empêchant de voir où se trouvait son adversaire vêtu de rouge et jaune. Il leva sa griffe pour utiliser son aiguille écarlate, mais se ravisa : il ne souhaitait pas blesser accidentellement Saori où Aiolia. Il encaissa les brûlures dans un grognement. Ennetsu était un adversaire redoutable, et son attaque dévastait même la végétation autour.
À côté, Aiolia se trouvait aussi dans une fâcheuse position. Il tenait Saori dans ses bras, ce qui l'empêchait de se défendre. Il recula en voyant Jaki se jeter vers lui. L'ennemi lui tombait dessus comme une masse. C'est alors qu'une gerbe dorée traversa le terrain, et termina sa course dans le visage de Jaki. Le colosse recula en poussant un hurlement de douleur. Aiolia tourna la tête pour apercevoir Kanon. Le jumeau se tenait en hauteur, sur les restes de colonnes d'un temple en ruine. Il avait les bras croisés sur sa poitrine et le regard désapprobateur :
— Pourquoi vous n'utilisez pas le septième sens ?
— Je… balbutia Aiolia.
— Aiolos et Pagen ne vous ont donc rien appris ? poursuivit Kanon.
Aiolia aurait bien voulu se battre, mais il n'osait pas. L'inquiétude pour sa sœur prenait le dessus ; c'était au point qu'il ne pouvait pas utiliser son septième sens. Il savait qu'à la moindre erreur de sa part, Jaki en profiterait pour lui faire du mal. Heureusement, Milo arriva à utiliser son septième sens pour se sortir des flammes : il fermait les yeux pour se souvenir de ses derniers entraînements. Sa professeur lui avait expliqué comment échapper aux flammes ; il devait utiliser sa vitesse afin d'éteindre le feu en créant une rafale. La rapidité du scorpion était son point fort. Grâce à sa concentration, il trouva la meilleure stratégie pour gagner.
D'un mouvement vif, Milo arriva à créer un passage dans le mur de feu qu'avait matérialisé Ennetsu. Il fila jusqu'à Aiolia pour le protéger d'un coup de poing. Il arriva à stopper l'attaque de Jaki et à le repousser avec sa seule force. Le colosse vola un peu plus loin sous la puissance de Milo. Lui-même fut étonné par ses propres capacités en voyant son adversaire à terre. Le Lion en profita pour placer Saori derrière lui, afin de lui permettre de rejoindre Kanon. Le Gémeaux descendit de son pilier pour intercepter l'enfant. Saori glissa sa main dans la sienne afin d'être protégé.
— Réagissez, dit Kanon en la gardant près de lui. Il est temps pour vous de faire vos preuves. Vous devez savoir utiliser le septième sens pour que mon frère puisse vous adouber.
— Comment ça, fit Milo. On est plus accepté pour la cérémonie ?
— Vos camarades ont réussi leur épreuve avec leurs maîtres, expliqua Kanon. Mais pas vous, parce que vous avez manqué vos derniers entraînements.
— Mais la cérémonie est ce soir, s'inquiéta Aiolia.
— Vous vous attendiez à quoi ? tonna Kanon. Vous avez séché vos derniers jours. Aiolos et mon frère n'allaient pas vous laisser devenir chevaliers si facilement. Si vous ne prenez pas plus au sérieux vos rôles, vous ne pourrez jamais protéger quoi que ce soit.
Milo resta près d'Aiolia et échangea un regard embarrassé avec lui. Derrière, Ennetsu, Jaki et leurs camarades se sentaient insultés par la discussion. La vie au sanctuaire était difficile, et ils jalousaient l'avenir glorieux de ces deux-là. Devenir chevalier d'or était un rêve qu'ils ne pourraient jamais espérer atteindre, étant donné que les armures choisissaient leur propriétaire. Hélas, cette conversation n'agaçait pas qu'eux. Docrates; un autre soldat venait d'apparaître dans le dos de Kanon. Sa carrure n'avait rien à envier à celle de Jaki : il était tout aussi immense. Ce titan était coiffé de cheveux violets mi-longs, et le corps vêtu d'une armure rouge aux formes évoquant un monstre marin avec des yeux jaunes. Kanon tourna la tête pour apercevoir cet énergumène qui faisait presque trois fois sa taille ;
— Encore un qui a bien pris sa soupe quand il était petit, fit remarquer le Gémeaux.
— On vous a laissé vous pavaner dans le sanctuaire sans rien dire, déclara le colosse. Mais c'est fini, on en a plus qu'assez de se faire insulter par des mecs qui ne méritent pas leurs armures. Je vais vous briser en morceaux.
— Si vous voulez la guerre, vous l'aurez, s'imposa Kanon.
— Ho oui, on la veut, assura Docrates. Je vous promets que vous allez déguster mes poings avec la force d'Herakles !
Le titan leva le bras pour envoyer un tourbillon rouge sur Kanon et Saori. Le Gémeaux eut à peine le temps de réagir pour protéger la petite. Il bougea vite pour esquiver le coup, et fit un bond pour monter un peu plus en hauteur. La fillette restait collée à lui, inquiète. Alors que Kanon voulait répliquer avec un orbe en cosmos, un nouvel enfant débarqua sur le terrain. Il s'agissait d'un petit garçon de l'âge de Saori, aux cheveux bruns en bataille. Vêtue d'une simple tunique d'entraînement, l'enfant s'élançait sur Docrates pour tenter de lui porter un coup. Son poing heurta son tibia, sans grand succès. Il semblait minuscule en comparaison du géant rouge.
— Je vais t'apprendre à frapper les filles ! s'emporta l'enfant.
Peu impressionné, Dokrates se mit à hurler de rire. Jaki l'imita à gorge déployée.
— Qu'est-ce qu'il me veut le moucheron ? lâcha Dokrates. Je vais l'écraser sous ma semelle, vite fait bien fait.
Le garçon continuait de frapper la jambe de Dokrates. Il y mettait toutes ses forces, se moquant du gros soulier de l'ennemi qui commençait à se soulever. Kanon voulut intervenir avant qu'il ne se fasse tuer, mais une voix passa par-dessus la sienne ;
— Ça suffit !
Tous les chevaliers et les soldats tournèrent la tête vers le même point : à l'entrée des ruines. Aiolos et Saga s'y tenaient, chacun dans leur tenue de Pope, avec l'air grave. Ils n'étaient pas contents de voir leurs soldats se battre. Le Sagittaire arborait une expression particulièrement sévère, et s'avança vers Jaki et ses hommes. Celui-ci s'agenouilla aussitôt pour baisser la tête ;
— Grand Pope…
— Plus de bagarres s'il vous plaît, ordonna Aiolos. Les prochains que je prends à se battre en dehors des missions iront passer la nuit en cellule. Ai-je été clair ?
Dokrates se baissa aussi devant Aiolos, et acquiesça silencieusement. Jaki hocha la tête, sans dire un mot de plus. Saga lançait un regard circonspect vers son frère et les deux chevaliers d'or. Il devinait qu'ils n'y étaient pas pour rien dans cette altercation, et s'adressa à Kanon ;
— Tu n'y es pour rien, j'espère ? s'enquit Saga.
— Pour qui tu me prends, cracha Kanon.
Saga sentait que son frère mentait. Il leva les yeux et se demandait quoi faire de lui. Ce n'était pas la première fois que son jumeau lui en faisait voir de toutes les couleurs. Et quand c'était pour entraîner Milo et Aiolia dans des bêtises, il était toujours le premier. Un nouvel homme fit alors son entrée. Un petit homme borgne et barbu, habillé d'une longue cape sombre. Sa canne frappait bruyamment le sol dans sa démarche clopinante. Il s'excusa à son tour auprès d'Aiolos, et le salua :
— Ils ont échappé à ma surveillance. J'en suis désolé. Cela ne se reproduira pas, grand Pope.
— C'est bon, Gigas, fit Aiolos. Tu peux reprendre tes hommes…
Le petit barbu invita Jaki, Dokrates, Ennetsu et les autres soldats à le suivre. En même temps, il dévisageait Kanon d'un regard malveillant. Voir, méprisant. Mais le plus jeune des jumeaux n'y fit pas attention, ignorant royalement sa présence. Ses hommes s'empressèrent de le suivre, tout en exprimant leur mécontentement dès qu'ils furent hors de portée des oreilles d'Aiolos ;
— Quel Pope pitoyable, vilipenda Jaki. C'est pas en choisissant de telles mauviettes qu'il va rendre sa gloire à notre sanctuaire.
— N'agissez pas aussi bêtement, dit Gigas. Si nous voulons le pouvoir ici, il faudra se montrer plus malin. Depuis que Saga m'a enlevé mon titre de chef d'état major pour son jumeau… je me suis promis que je me vengerai. Après toutes ces années de bons et loyaux services, voilà comment on m'a remercié. Alors, patience. Si vous voulez donner une leçon à ces chevaliers d'or, il faudra d'abord attaquer plus haut.
Jaki se mit à ricaner tout en suivant son maître. Gigas grinçait des dents et repensait au jour où Saga lui avait annoncé qu'il donnerait son titre à Kanon. Il lui avait jeté la nouvelle à la figure au beau milieu d'un déjeuner ; lui expliquant qu'il n'appréciait pas ses méthodes au sanctuaire et qu'il se montrait trop cruel avec leurs soldats. Il lui avait ensuite souhaité un bon chômage en lui servant des gougères aux épinards. Depuis ce jour, Gigas le maudissait. Tout en continuant de débattre sur leur sort, leur groupe s'empressa de rejoindre une taverne au village des chevaliers.
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Aiolos s'était tourné vers Aiolia qui fixait le sol crasseux du sanctuaire. Le Sagittaire observait son frère d'un regard désapprobateur et soupirait. Kanon se rapprochait d'eux avec les deux enfants, et n'osait pas intervenir. Il se sentait un peu coupable, mais pas trop. Milo l'imita, et reprenait son calme en s'asseyant sur un rocher. Le Scorpion s'attendait aussi à recevoir des remontrances.
— Tu as mis ta sœur en danger, le sermonna Aiolos. Tu as loupé ton dernier cours, et tu as utilisé la vitesse de la lumière sans autorisation. Tu as été irresponsable aujourd'hui, tu aurais pu blesser quelqu'un.
— Oui, je sais, fit Aiolia qui n'en semblait pas fier.
— Milo a aussi raté ses derniers entraînements, poursuivit Aiolos. Vous n'êtes pas prêts pour la cérémonie de ce soir. Elle se fera sans vous.
— Mais… est-ce qu'on va quand même devenir chevaliers ? s'inquiéta Milo.
— Je vais discuter de tout ça avec Saga, répondit Aiolos. De toute façon, les armures vous ont choisis, alors il vous faudra travailler plus dur pour mériter vos titres. En attendant, emmenons ces enfants dans un lieu plus sûr, au temple du Colisée.
Aiolia garda les yeux rivés sur le sol, l'air contrarié. Aiolos invitait le groupe à le suivre au temple accessible au public. Le Sagittaire récupéra la petite Saori pour la porter dans ses bras. L'enfant semblait ravi de retrouver son frère le plus âgé et passa ses bras autour de son cou. Saga attrapa aussi la main du petit garçon brun pour qu'il ne s'égare pas durant leur chemin. Milo soupira silencieusement en suivant les deux Popes et les deux enfants, alors que Kanon se tournait vers Aiolia. Le jumeau avait remarqué l'expression amère sur son visage. Il préféra se tourner vers lui au lieu de suivre le mouvement ;
— Qu'est-ce qu'il y a ?
— Je ne suis qu'une immense source de déception pour lui, fit Aiolia.
— Tu sais que non, répondit Kanon. Il est juste un peu sévère, car il veut que tu réussisses.
— Mais je ne réussis rien malgré mes efforts. Je n'ai même pas été capable de me battre et utiliser le septième sens. C'est Milo qui a tout fait.
Kanon lui adressa une expression compatissante. Il comprenait le fond du problème, et posa la main sur son épaule. Aiolia releva la tête à son contact.
— Ce n'est jamais facile d'être le petit frère, dit Kanon. Il fut un temps où j'étais toujours en position d'infériorité. C'était à Saga que revenaient les honneurs et l'armure des Gémeaux. Je me suis mis à le détester par moment à cause de ça.
— Je ne déteste pas mon frère, avoua Aiolia. C'est que… j'ai le sentiment que je ne serai jamais à la hauteur de ses attentes. Je ne lui arrive même pas à la cheville.
— Il y a une différence d'âge et d'entraînement entre vous deux. Laisse-toi le temps d'apprendre, ne sois pas si dur avec toi. Tu peux te donner les moyens de le dépasser, il n'y a aucun doute là-dessus.
— Tu le penses vraiment ?
Kanon hocha positivement la tête. Aiolia ne souriait pas facilement. Mais ces mots l'aidaient à relativiser un peu et à passer par-dessus ses complexes. Ou du moins, il essayait. Kanon l'invita à avancer pour suivre le groupe vers le temple avant qu'ils ne se fassent trop distancer.
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C'est après un peu de marche que le groupe arriva dans le temple. Ce bâtiment plus grand que le colisée ressemblait à un manoir où tous les chevaliers de bronze et d'argent pouvaient circuler. Des soldats gardaient les entrées, et des employés veillaient à la propreté des lieux. Saga menait tout le monde jusqu'à la salle la plus luxueuse, où le sol était couvert de tapis rouge en velours. Quelques santias les accueillirent, et prirent Saori en charge. Aiolos les laissa emmener la petite dans une salle voisine, et se tourna vers l'autre enfant. Le petit garçon avait déjà lâché la main de Saga pour galoper partout, et grimper sur les sièges. Il manqua même de renverser quelques grands vases contenant des fleurs de Bougainvillier.
— C'est le jeune Seiya ? questionna Aiolos au second Pope.
— Oui, il nous vient du japon, acquiesça Saga. Il est au sanctuaire depuis une petite année. Les femmes chevaliers s'occupent de lui, car l'une d'elles parle aussi japonais.
— Il a déjà l'air de bien s'exprimer en Grecques, fit remarquer Aiolos. Il apprend vite.
— C'est vrai, répondit Saga d'une voix douce. Des retours que j'ai eus de Marine, il est très intelligent, et en plus, il serait Sagittaire. Pas étonnant qu'il soit si vif.
Aiolos s'agenouilla près de l'enfant, et attira son attention. Le jeune Seiya galopa vers lui et semblait plus intéressé par le casque orné de dragon du pope que par Aiolos lui-même. Celui-ci esquissa un regard tendre. Il appréciait les enfants et se montrait toujours d'une grande patience avec eux.
— Seiya, est-ce que ton séjour ici se passe bien ? demanda Aiolos.
— Oui, mais je dois me dépêcher d'avoir mon armure, répondit l'enfant.
— Pourquoi tant de hâte ? sourit le Pope.
— Le vieux monsieur m'avait promis ma sœur, dit Seiya. Si je ramenais une armure, ils me diraient où est ma sœur.
— Donc… tu n'es pas au sanctuaire pour devenir chevalier ? s'intrigua Aiolos en soulevant un sourcil.
— Non, je devais rentrer au japon dès que j'ai l'armure. Et ensuite, ils me ramènent à ma sœur.
Aiolos serra les poings devant cette nouvelle. Une immense colère l'envahissait. Seiya n'était pas ici pour suivre un rêve et rester au sanctuaire. Des adultes l'avaient contraint à venir en Grèce suite à un odieux chantage. Imaginer qu'on puisse profiter à ce point d'un si jeune enfant le mettait hors de lui. D'autant plus qu'on le poussait à voler une armure sacrée appartenant au sanctuaire. Derrière, Saga écoutait les propos de l'enfant avec la même expression horrifiée.
— Qui sont les personnes qui t'ont promis de te ramener à ta sœur ? demanda Aiolos.
— Un vieux monsieur, dit Seiya. Je crois que son école de chevaliers s'appelait Graad. Ils étaient vilains, je n'aimais pas trop être là-bas. Je préférais l'orphelinat.
— Tu es donc un de ces fameux orphelins, marmonna Aiolos.
Le Sagittaire passa sa main dans les cheveux de l'enfant, et lui promit que plus personne ici ne lui ferait du mal. Mais tout ce qui intéressait Seiya était de retrouver sa sœur. Hélas, les deux popes étaient bien embêtés. Car la fondation Graad avait disparu, emportant avec elle toutes chances de l'aider à retrouver sa famille.
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Le soir arriva vite, le ciel prenait une couleur pourpre alors que le soleil disparaissait derrière l'horizon et la mer. La cérémonie allait pouvoir commencer, et tous les jeunes chevaliers d'or s'étaient réunis au temple du Colisée afin d'être admirés par tout le sanctuaire. Seuls Milo et Aiolia n'étaient pas conviés, encore punis pour avoir manqué leurs dernières journées d'entraînement. Pris de honte, les deux avaient choisi de faire profil bas et avaient choisi de rester cachés pour le reste de la soirée.
Debout au milieu du rang, Camus attendait son tour pour être adoubé. Il s'était positionné à côté de Mû, Shaka et Aldébaran, et faisait face à la foule du haut d'un grand balcon. Tous portaient leur armure d'or et avaient reçu des couronnes de fleurs. Cette journée aurait dû être magnifique, seulement, Camus ne souriait pas. Le Verseau ruminait et en voulait à Milo, car son ami n'avait pas pris au sérieux leur entraînement. Du coup, ils n'allaient pas pouvoir fêter l'événement ensemble.
Saga et Aiolos arrivèrent ensuite, vêtus de leur plus élégante toge cousue dans un tissu blanc et or. Ils tenaient avec eux la dague du pope ; appelée l'épée de Chrysos. L'objet était forgé dans un or pur. Les deux hommes s'avancèrent ensuite jusqu'à leurs élèves qui les attendaient à genoux. Avec élégance, les deux popes posèrent la lame sur leurs épaules afin de procéder à leur adoubement. Aiolos fut le premier à s'exprimer alors qu'il offrait à Mû son titre de chevalier d'or ;
— Au nom de notre déesse Athéna, tu devras protéger la maison du Bélier au péril de ta vie. Au nom de la justice, tu ne fuiras pas devant le mal et l'ennemi. Soit brave et droit, quoi qu'il en coûte. Au nom du sanctuaire, aujourd'hui, Mû, je te fais chevalier d'or.
Saga et Aiolos se passèrent l'épée à tour de rôle afin de préserver une équité entre les deux. Les quatre apprentis devenaient chevaliers l'un après l'autre sous les applaudissements du sanctuaire.
Debout sur le côté, Shura, Dohko, Deathmask et Aphrodite assistaient à l'événement et applaudissaient leurs nouveaux collègues. Ces quatre-là avaient déjà été sacrés chevaliers les années passées, et assistaient à l'événement aux premières loges. Kanon se tenait près d'eux avec Saori, et encourageait aussi les petits nouveaux.
La cérémonie terminée, tous les chevaliers se réunirent avec d'autres membres du sanctuaire pour un banquet. La musique fut assurée par Orphée, et les boissons coulèrent à flots entre les piliers de marbre du temple. Kanon ne se faisait pas prier pour vider les plats, tout en discutant avec les autres chevaliers. Malgré la bonne humeur et la fête, Aiolos tourna les talons pour quitter le temple. Saga s'empressa de l'interpeller avant qu'il ne passe la porte ;
— Tu pars déjà ?
— Je dois m'entretenir avec mon frère, admit Aiolos. Il est certainement peiné d'avoir manqué la cérémonie. Profite des festivités, je reviendrais sûrement dans la nuit.
Saga ne chercha pas à le retenir, et lui fit un signe de tête.
[Notre de l'auteur : toutes mes excuses pour l'attente, encore une fois. Les chapitres de cette fic me prennent plus de temps comme j'essaye de faire des recherches à côtés, ou que je dois revoir des épisodes de la toute première saison. J'essaye de respecter au mieux les caractères de certains personnages, et je n'étais pas encore habitué à Gigas et ses amis. Mais je compte bien continuer cette histoire et tenter de vous poster la suite très bientôt ! ]
