Heya ! Nous sommes le 15 du mois !
Miraculeusement je ne suis pas en retard, on verra combien de temps ça va durer x)
Comme toujours, je remercie Andromeda pour son travail de bêta-lectrice !
Grand merci également à Scorpiaquila pour le fav!
Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture !
Hermione poussa un hurlement. Black se leva d'un bond. Harry sursauta comme s'il avait reçu une décharge électrique. Rogue était légèrement essoufflé, mais son visage exprimait un sentiment de triomphe qu'il avait peine à dissimuler.
- Vous vous demandez sans doute comment j'ai su que vous étiez ici ? dit-il, les yeux étincelants. Je suis allé faire un tour dans ton bureau, Lupin. Tu avais oublié de prendre ta potion, ce soir. Alors je t'en ai apporté un gobelet. Et c'est une chance... Une chance pour moi, bien sûr. Sur ton bureau, j'ai trouvé une certaine carte. Il m'a suffi d'y jeter un coup d'œil pour apprendre tout ce que je voulais savoir. Je t'ai vu courir le long de ce tunnel, puis disparaître...
- Severus... commença Lupin, mais Rogue ne le laissa pas poursuivre.
- J'ai répété au directeur que c'est toi qui as aidé ton vieil ami Black à s'introduire dans le château, Lupin, et en voici la preuve. Je n'aurais jamais pensé que tu aurais l'audace de revenir te cacher dans cet endroit...
- Severus, tu es en train de commettre une erreur, dit précipitamment Lupin. Tu ne sais pas tout... Je vais t'expliquer... Sirius n'est pas venu ici pour tuer Harry...
- Il y aura deux pensionnaires de plus à Azkaban, ce soir, dit Rogue, le regard flamboyant. Je serais curieux de savoir comment Dumbledore va réagir en apprenant tout ça... Il était convaincu que tu étais inoffensif, Lupin... Un loup-garou apprivoisé...
- Espèce d'idiot, dit Lupin d'une voix douce. Est-ce qu'une vieille rancune de collégien vaut la peine de renvoyer un innocent à Azkaban ?
BANG ! De petites cordes semblables à des serpents jaillirent de la baguette magique de Rogue et s'enroulèrent autour des chevilles, des poignets et de la bouche de Lupin qui perdit l'équilibre et tomba sur le sol, immobilisé. Avec un rugissement de rage, Black s'élança vers Rogue, mais celui-ci lui pointa sa baguette entre les deux yeux.
- Donne-moi une bonne raison, murmura Rogue, une seule bonne raison de le faire, et je te jure que je le ferai.
Black s'immobilisa. Il aurait été impossible de dire lequel des deux exprimait la plus grande haine.
Harry restait là, paralysé. Emerald ne bougeait pas, Croûtard toujours à la main. Hermione, elle, s'avança vers Rogue d'un pas mal assuré et dit d'une voix haletante :
- Professeur Rogue, nous... nous pourrions peut-être écouter ce qu'ils ont à nous dire ?
- Miss Granger, il se peut que vous soyez exclue de cette école, répliqua sèchement Rogue. Vous, Potter, Weasley et Coldstone, vous vous trouvez hors de l'enceinte du château sans autorisation, en compagnie d'un criminel en fuite et d'un loup-garou. Alors, pour une fois dans votre vie, vous feriez bien de vous taire.
- Mais si... s'il y avait un malentendu...
- TAISEZ-VOUS, IDIOTE ! s'écria Rogue qui avait soudain l'air d'un dément. NE PARLEZ PAS DE CE QUE VOUS IGNOREZ !
Quelques étincelles jaillirent de l'extrémité de sa baguette magique toujours pointée vers Black. Hermione garda le silence.
- Quelle douce vengeance, murmura Rogue en regardant Black. J'espérais tellement être celui qui t'attraperait...
- Tu ne t'es jamais remis de cette blague, grogna Black. Si ce rat vient avec nous jusqu'au château – il désigna Croûtard d'un signe de tête –, je te suivrai sans faire d'histoires...
- Jusqu'au château ? dit Rogue d'une voix doucereuse. Je ne crois pas que nous aurons besoin d'aller aussi loin. Il me suffira d'appeler les Détraqueurs dès que nous serons sortis du Saule cogneur. Ils seront ravis de te voir, Black... tellement ravis, qu'ils te donneront sûrement un baiser...
Le peu de couleur qui demeurait sur les joues de Black s'effaça aussitôt.
- Il... Il faut que tu m'écoutes, dit-il de sa voix rauque. Le rat... Regarde ce rat...
Le regard de Rogue brillait d'une lueur démente que Emerald ne lui connaissait pas. Il semblait perdre la raison.
- Venez tous, dit-il.
Il claqua des doigts. L'extrémité d'une des cordes qui liaient Lupin se dressa alors dans les airs et vint atterrir entre ses mains.
- J'emmène le loup-garou. Peut-être que les Détraqueurs auront envie de l'embrasser, lui aussi...
Emerald poussa un soupir et leva à nouveau sa baguette.
- Expelliarmus !
Mais elle ne fut pas la seule à prononcer la formule. Il y eut une détonation qui fit trembler la porte sur ses gonds. Rogue fut projeté en l'air, s'écrasa contre le mur et glissa sur le plancher, un filet de sang coulant sur son visage. La demoiselle s'approcha pour l'examiner rapidement. Il était assommé.
Elle regarda en direction de ses amis qui avaient tous les trois désarmé Rogue au même moment qu'elle. La baguette magique de Rogue décrivit un arc de cercle et alla atterrir sur le lit, à côté de Pattenrond.
- Vous n'auriez pas dû faire ça, dit Black en regardant les jeunes. Vous auriez dû me le laisser…
- De rien, se contenta de répondre Emerald.
Harry évita le regard de Black. La demoiselle pouvait voir que même à présent, il n'était pas sûr d'avoir fait ce qu'il fallait. Ce qu'elle en pensait, cependant, c'était que le racisme de Rogue à l'égard de la pathologie de Lupin lui était insupportable et qu'il méritait ce qui venait de lui arriver.
- On a attaqué un professeur... On a attaqué un professeur... gémit Hermione qui fixait Rogue, toujours inconscient, avec des yeux terrifiés. On va avoir des ennuis épouvantables...
Lupin essayait de défaire ses liens. Emerald leva sa baguette dans sa direction et il arrêta de bouger immédiatement.
- Lashlabask !
Les cordes disparurent et il put enfin se relever.
- Merci à tous les quatre, dit Lupin en se frottant les poignets, là où les cordes l'avaient serré.
- Je ne sais toujours pas si je dois vous croire, répliqua Harry.
- Alors, il est temps qu'on te donne des preuves, dit Black. Toi, donne-moi Peter.
Emerald haussa un sourcil.
- Mon nom est Emerald, rétorqua-t-elle. Et avant que je n'accepte de vous confier ce qui est, aux dernières nouvelles, l'animal de compagnie d'un ami, je veux votre parole que si vous vous êtes trompé, il ne lui arrivera rien.
- Si c'est vraiment un rat, il ne sentira rien du tout, assura Lupin.
Malgré ce qui s'était passé à l'arrivée du professeur, la Serpentard lui faisait confiance. Elle échangea un regard avec Ron qui semblait au bord de l'évanouissement, puis donna le rat au loup-garou. Croûtard se mit à couiner en se tortillant désespérément, ses petits yeux noirs exorbités.
- Prêt, Sirius ? dit Lupin.
Black, qui avait déjà pris la baguette magique de Rogue sur le lit, s'approcha de Lupin et du rat qui se débattait. Les yeux de Black semblèrent soudain s'enflammer dans leurs orbites.
- Ensemble ? dit-il à voix basse.
- Oui, répondit Lupin qui tenait fermement Croûtard dans une main et sa baguette magique dans l'autre. A trois... Attention, un... deux... TROIS !
Un éclair bleu jaillit des deux baguettes magiques. Pendant un instant, Croûtard sembla figé dans les airs, son petit corps noir agité de convulsions. Ron poussa un cri. Le rat tomba sur le plancher. Il y eut alors un autre éclair aveuglant, puis…
On aurait dit la croissance d'un arbre dans un film en accéléré. Une tête sortit du sol, puis des bras poussèrent, et des jambes... Un instant plus tard, un homme se tenait debout à l'endroit où Croûtard était tombé. L'homme, recroquevillé sur lui-même, se tordait les mains. Sur le lit, Pattenrond s'était mis à cracher, les poils dressés sur son échine.
L'homme était petit, à peine plus grand que Emerald qui était pourtant la plus petite du groupe. Le sommet de son crâne était chauve, entouré de cheveux fins en bataille, à la couleur indéfinissable. Il avait l'aspect flétri d'un homme replet qui aurait perdu beaucoup de poids en peu de temps. Sa peau paraissait sale et terne, comme les poils de Croûtard, et il avait conservé quelque chose du rat dans son nez pointu et ses petits yeux humides. La respiration saccadée, il regarda autour de lui. Emerald se plaça devant la porte quand elle vit ses yeux se tourner brièvement dans cette direction.
- Bonjour, Peter, dit Lupin d'un ton joyeux, comme s'il était tout naturel de voir un rat se transformer en un vieux camarade d'école. Ça fait longtemps qu'on ne s'est pas vus.
- S... Sirius... R... Remus...
Pettigrow avait une petite voix couinante, semblable à des cris de rats. Pendant un instant, ses yeux se tournèrent une nouvelle fois vers la porte.
- Mes amis... Mes chers vieux amis...
Black leva sa baguette, mais Lupin lui attrapa le poignet en lui lançant un regard noir et s'adressa à nouveau à Pettigrow d'un ton léger et désinvolte.
- Nous avons eu une petite conversation, Peter, au sujet de ce qui s'est passé la nuit où James et Lily sont morts. Il est possible que quelques détails t'aient échappé pendant que tu poussais tes petits cris en essayant de t'enfuir...
- Remus, dit Pettigrow d'une voix haletante tandis que des gouttes de sueur perlaient à son front. Tu ne vas pas le croire, quand même... Il a essayé de me tuer, Remus...
- C'est ce qu'on a entendu dire, répondit Lupin d'un ton plus froid. J'aimerais que tu m'aides à éclaircir quelques points obscurs, Peter, si tu veux bien...
- Il veut encore essayer de me tuer ! glapit Pettigrow en montrant Black du doigt.
Il pointait avec son majeur car il n'avait plus d'index.
- Il a tué Lily et James, et maintenant, c'est moi qu'il veut tuer... Il faut que tu m'aides, Remus...
Le visage de Black, son regard insondable braqué sur Pettigrow, ressemblait plus que jamais à une tête de mort.
- Personne n'essaiera de te tuer tant que nous n'aurons pas tiré quelques petites choses au clair, dit Lupin.
- Des choses au clair ?
Pettigrow recommença à jeter des regards autour de lui. Ses yeux se posèrent sur les fenêtres obstruées, puis à nouveau sur la porte.
- Je savais qu'il me poursuivrait ! Qu'il essaierait à tout prix de me retrouver ! Ça fait douze ans que je m'y attends !
- Tu savais que Sirius arriverait à s'évader d'Azkaban ? s'étonna Lupin. Alors que personne d'autre n'y était arrivé avant lui ?
- Il connaît des procédés de magie noire dont nous n'avons aucune idée ! s'écria Pettigrow de sa petite voix suraiguë. Sinon, comment aurait-il pu sortir de là ? J'imagine que Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom lui a enseigné quelques secrets !
Black éclata de rire, d'un horrible rire sans joie qui retentit longuement dans la pièce.
- Voldemort, m'apprendre des secrets ? dit-il.
Pettigrow se recroquevilla, comme si Black l'avait menacé d'un fouet.
- Tu as peur d'entendre le nom de ton maître ? dit Black. Je te comprends, Peter. Ses amis ne doivent pas être très contents de toi, j'imagine ?
- Je ne vois pas... ce que tu veux dire, Sirius... marmonna Pettigrow, la respiration de plus en plus saccadée, le visage luisant de sueur.
- Ce n'est pas de moi que tu t'es caché pendant douze ans, Peter, dit Black. Tu t'es caché des anciens partisans de Voldemort. J'ai entendu beaucoup de choses à Azkaban... Ils pensent tous que tu es mort, sinon, ils te demanderaient des comptes... J'en ai entendu qui criaient toutes sortes de choses dans leur sommeil. À les en croire, le traître les a trahis, eux aussi. Voldemort a retrouvé les Potter grâce aux renseignements que tu lui as donnés... Mais le pouvoir de Voldemort a été détruit ce jour-là. Ses partisans n'ont pas tous fini à Azkaban. Il y en a encore beaucoup qui sont en liberté, ils attendent leur heure en faisant semblant de regretter leurs erreurs passées... Et si jamais ils apprenaient que tu es toujours vivant, Peter...
- Je ne comprends pas de quoi tu parles, répéta Pettigrow d'une voix plus aiguë que jamais.
Il s'essuya le visage d'un revers de manche et se tourna vers Lupin.
- Tu ne crois pas toutes... toutes ces folies, n'est-ce pas, Remus ?
- Je dois t'avouer, Peter, que j'ai du mal à comprendre pourquoi un innocent passerait volontairement douze années dans la peau d'un rat, dit Lupin d'un ton égal.
- Innocent mais terrifié ! couina Pettigrow. Si les partisans de Voldemort me cherchaient, c'est parce que j'ai envoyé un de leurs meilleurs amis à Azkaban. L'espion Sirius Black !
Les traits de Black se contractèrent en un rictus.
- Comment oses-tu ? lança-t-il dans un grognement qui rappelait l'énorme chien dont il avait pris la forme auparavant. Moi, un espion de Voldemort ? Quand m'a-t-on jamais vu me mettre dans les bonnes grâces de gens plus forts et plus puissants que moi ? Mais toi, Peter... Je ne comprendrai jamais pourquoi je ne me suis pas tout de suite rendu compte que c'était toi, l'espion. Tu as toujours aimé avoir des amis plus forts que toi qui te protégeaient, n'est-ce pas ? À un moment, c'était nous... Remus et moi... et James...
Pettigrow s'essuya à nouveau le visage. Il avait du mal à respirer.
- Moi, un espion... Tu es fou ou quoi ? Jamais... Je me demande comment tu peux dire une chose pareille…
- Lily et James ont fait de toi leur Gardien du Secret parce que je le leur ai conseillé, siffla Black avec tant de hargne que Pettigrow recula d'un pas. J'ai pensé que c'était le meilleur plan... Un coup de bluff... J'étais sûr que Voldemort croirait que c'était moi. Il n'aurait jamais pensé qu'ils puissent confier leur secret à un être faible et sans talent comme toi... Pour toi, c'était sans doute le plus beau moment de ta misérable vie, n'est-ce pas, de pouvoir dire à Voldemort que tu savais où se trouvaient les Potter ?
Pettigrow marmonnait machinalement des paroles incompréhensibles. Emerald saisit quelques mots: « exagéré », « démence », mais ce qu'elle remarqua surtout, ce fut le teint grisâtre de Pettigrow et la façon dont il jetait des coups d'œil en direction des fenêtres et de la porte.
- Professeur Lupin, murmura timidement Hermione. Est-ce que... est-ce que je peux dire quelque chose ?
- Certainement, Hermione, répondit Lupin d'un ton courtois.
- Eh bien, Croûtard... je veux dire... ce... cet homme... Il a dormi dans le même dortoir que Harry pendant trois ans. S'il est vraiment au service de Vous-Savez-Qui, comment se fait-il qu'il ne s'en soit jamais pris à Harry jusqu'à maintenant ?
- Et voilà ! s'exclama Pettigrow en montrant Hermione de sa main mutilée. Merci ! Tu vois bien, Remus ? Je n'ai jamais touché à un cheveu de Harry ! Pourquoi l'aurais-je fait, d'ailleurs ?
- Je vais te dire pourquoi, répliqua Black. Parce que tu n'as jamais rien fait pour personne tant que tu n'étais pas sûr que ça te rapporterait quelque chose. Voldemort s'est caché pendant douze ans, on dit qu'il est à demi mort. Tu n'allais tout de même pas commettre un meurtre sous le nez d'Albus Dumbledore pour le compte d'un sorcier moribond qui avait perdu tous ses pouvoirs. Avant de te remettre à son service, tu voulais être sûr qu'il soit à nouveau le plus fort. Et c'est pour cette raison que tu t'es fait adopter par une famille de sorciers, comme ça, tu étais au courant des dernières nouvelles, n'est-ce pas, Peter ? Au cas où ton ancien protecteur aurait retrouvé sa puissance et qu'il redevienne avantageux de le rejoindre...
Pettigrow ouvrit et referma la bouche à plusieurs reprises. Il semblait avoir perdu la faculté de parler.
- Heu... Mr Black... Sirius ? dit Hermione timidement.
Black sursauta en l'entendant s'adresser à lui de cette manière et fixa Hermione d'un air stupéfait, comme s'il avait oublié qu'on puisse à nouveau lui parler poliment.
- Si je peux vous poser la question... Comment... comment avez-vous fait pour vous évader d'Azkaban si vous n'avez pas eu recours à la magie noire ?
- Merci ! balbutia Pettigrow en hochant frénétiquement la tête. C'est exactement ce que je voulais...
Lupin le fit taire d'un regard. Black regarda Hermione avec un froncement de sourcils, mais son visage n'exprimait aucun agacement. Il semblait plutôt réfléchir à sa réponse.
- Je ne sais pas comment j'ai fait, dit-il lentement. Je crois que la seule raison pour laquelle je ne suis pas devenu fou, c'est que je me savais innocent. Et comme ce n'était pas une pensée heureuse, les Détraqueurs n'ont pas pu la détruire en moi... Mais c'est grâce à cela que j'ai gardé la raison... Cette pensée m'a permis de conserver mes pouvoirs... Et quand les choses devenaient trop... insupportables... je me transformais dans ma cellule... je devenais un chien. Les Détraqueurs sont aveugles, comprenez-vous ? Ils se rendent compte de la présence des gens en percevant leurs émotions... Et ils sentaient que mes émotions étaient moins... moins humaines... moins complexes lorsque j'étais un chien... Alors, ils pensaient que j'étais en train de devenir fou comme les autres et n'avaient donc aucun soupçon. Mais j'étais faible, très faible... et sans baguette magique, je ne pouvais pas espérer les repousser. Et puis un jour, j'ai vu Peter sur cette photo... Je me suis rendu compte qu'il était à Poudlard avec Harry... Dans une excellente situation pour agir, si jamais il apprenait que le Seigneur des Ténèbres avait retrouvé sa puissance...
Pettigrow hocha la tête en remuant les lèvres, les yeux fixés sur Black comme s'il était hypnotisé.
- ...prêt à frapper au moment où il se sentirait soutenu... prêt à livrer aux forces du Mal le dernier des Potter. S'il donnait Harry, qui pourrait affirmer qu'il avait trahi Lord Voldemort ? Il serait accueilli avec les honneurs... Il fallait donc que je fasse quelque chose. J'étais le seul à savoir que Peter était toujours vivant...
Emerald et Harry échangèrent un regard, se rappelant ce que Mr Weasley avait raconté à Mrs Weasley: « Les gardiens lui ont dit que depuis un certain temps, Black parlait dans son sommeil et qu'il répétait toujours la même chose: "Il est à Poudlard... Il est à Poudlard... " »
- C'était comme si quelqu'un avait allumé un feu dans ma tête, poursuivit Black. Un feu que les Détraqueurs n'avaient pas le pouvoir d'éteindre... Ce n'était pas un sentiment heureux... C'était une obsession... Mais elle me donnait de la force, elle rendait mon esprit plus clair. Alors, un soir, quand ils ont ouvert la porte de ma cellule pour m'apporter à manger, je me suis faufilé dans le couloir sous ma forme de chien... Il est tellement plus difficile pour eux de sentir les émotions d'un animal qu'ils ne se sont rendu compte de rien... J'étais mince, très mince... Suffisamment mince pour me glisser à travers les grilles... Toujours sous mon apparence de chien, j'ai quitté l'île et j'ai nagé jusqu'à la rive opposée... Ensuite, je suis remonté vers le nord et je me suis introduit à Poudlard sous la forme d'un chien... Depuis, je suis resté caché dans la forêt interdite... Sauf quand je suis venu assister au match de Quidditch, bien sûr... Tu voles aussi bien que ton père, Harry...
Il regarda Harry qui ne détourna pas les yeux.
- Crois-moi, reprit Black. Crois-moi, je n'ai jamais trahi James et Lily. J'aurais préféré mourir plutôt que de les trahir.
Et finalement, Harry hocha la tête en signe d'approbation.
- Non !
Pettigrow était tombé à genoux, comme si le signe de tête de Harry avait signifié sa propre condamnation à mort. Il s'avança en traînant les genoux sur le plancher et se prosterna, les mains jointes devant lui comme en prière.
- Sirius... C'est moi... C'est Peter... Ton ami... tu ne vas quand même pas...
Black fit mine de lui donner un coup de pied et Peter se recroquevilla.
- Ma robe est suffisamment sale, ne la touche pas en plus !
- Remus ! couina Pettigrow en se tournant vers Lupin. Tu ne vas pas croire tout ça... Sirius te l'aurait dit s'ils avaient changé de Gardien du Secret...
- Il ne me l'aurait pas dit s'il avait pensé que c'était moi, l'espion, fit remarquer Lupin. C'est bien pour cette raison que tu ne m'as rien dit, Sirius ? demanda-t-il.
- Pardonne-moi, répondit Black.
- Bien sûr, Patmol, mon vieil ami, dit Lupin qui était en train de relever ses manches. Et toi, tu me pardonnes d'avoir cru que c'était toi, l'espion ?
- Évidemment, répondit Black.
Et l'ombre d'un sourire passa sur son visage. Lui aussi releva ses manches.
- On le tue ensemble ? dit-il.
- Oui, dit sombrement Lupin.
- Non, déclara calmement Emerald.
Toutes les têtes se tournèrent dans sa direction et Peter sembla à deux doigts de se jeter à ses pieds. Elle lui donna un coup quand il essaya.
- Ne me touchez pas.
Elle leva ensuite les yeux vers les deux adultes.
- Si vous voulez prouver l'innocence de Mr Black et lui donner une chance de retrouver une vie normale, je pense qu'il vaudrait mieux garder le véritable coupable en vie. Il sera interrogé, et vous serez officiellement pardonné.
Black sembla y réfléchir un instant, la perspective de ne plus être un fugitif semblait lui plaire. Il lança un regard en direction de Harry, avant de finalement hocher la tête.
- D'accord.
- Très bien, dit Lupin.
Il agita sa baguette et de fines cordes en jaillirent et, un instant plus tard, Pettigrow se trémoussait sur le sol, ficelé et bâillonné.
- Mais si jamais tu te transformes en rat, Peter, grogna Black, sa propre baguette pointée sur Pettigrow, cette fois, nous te tuerons.
- Très bien, dit Lupin. Ron, je ne peux pas soigner les fractures aussi bien que Madame Pomfresh, alors, le mieux, c'est que nous vous mettions une attelle en attendant de pouvoir vous emmener à l'infirmerie.
- Attendez, l'arrêta Emerald.
Elle s'approcha du rouquin et palpa doucement sa jambe. L'os avait bougé, lui faire une attelle sans le remettre en place n'était vraiment pas une bonne idée.
- Ronald, je vais remettre vos os à la bonne place. Je compte jusqu'à trois.
Le jeune homme avait visiblement les larmes aux yeux, mais il hocha la tête et respira doucement.
- Un… commença Emerald.
CRAC !
- AAAAAAAAAAAAAAARGH ! JE CROYAIS QUE T'AVAIS DIS TROIS ! hurla Ronald.
- Si j'avais attendu jusqu'à trois vous auriez tendu vos muscles et ç'aurait été pire, répondit Emerald. Professeur, vous pouvez lui faire l'attelle maintenant.
Elle recula et Lupin, bien qu'interloqué par ce qu'il venait de se passer, se pencha sur Ron, tapota sa jambe d'un coup de baguette magique et murmura: « Ferula ». Aussitôt, des bandages s'enroulèrent autour de la jambe de Ron en la fixant étroitement à une attelle. Ron posa prudemment sa jambe par terre et ne sembla ressentir aucune douleur.
- C'est beaucoup mieux comme ça, dit-il. Merci.
- Et le professeur Rogue ? dit Hermione d'une petite voix en regardant Rogue qui était toujours évanoui par terre.
- Il n'a rien de grave, dit Lupin qui se pencha pour lui prendre le pouls. Vous avez simplement fait preuve d'un peu trop d'enthousiasme. Toujours inconscient. Il vaut peut-être mieux ne pas le ranimer avant d'être revenu au château. On va l'emmener comme ça… Mobilicorpus, murmura-t-il.
Comme si on lui avait attaché des fils invisibles aux poignets, au cou et aux genoux, Rogue se retrouva debout, la tête ballottante, telle une marionnette grotesque. Emerald grimaça et eut même une pensée d'excuse pour le Maître des potions. Il flottait à quelques centimètres au-dessus du sol, les pieds pendants.
- Il faudrait que deux d'entre nous s'enchaînent à cette chose, dit Black en touchant Pettigrow du bout du pied. Par mesure de précaution.
- Moi, dit Lupin.
- Et moi aussi, ajouta Ron d'un ton féroce.
Il boitait, mais parvenait à tenir debout sans trop de mal.
D'un coup de baguette magique, Black fit apparaître deux grosses paires de menottes. Bientôt, Pettigrow fut à nouveau debout, enchaîné d'un côté à Lupin et de l'autre à Ron qui avait le visage fermé. Il semblait considérer comme une insulte personnelle la révélation de la véritable identité de Croûtard.
Compréhensible quand on réalisait qu'un homme adulte avait partagé son lit depuis qu'il était enfant… glauque.
D'un bond léger, Pattenrond sauta du lit et sortit le premier de la pièce, ouvrant la voie aux autres, le panache de sa queue touffue fièrement dressé, comme un signe de ralliement.
Jamais Emerald ne s'était trouvé au sein d'un groupe si étrangement composé. Et pourtant, elle s'était promenée au ministère avec un géant et un hippogriffe.
Pattenrond descendait l'escalier le premier. Lupin, Pettigrow et Ron le suivaient. Ils avaient l'air de participer à une de ces courses où les concurrents sont attachés trois par trois. Derrière eux, le professeur Rogue flottait dans les airs, tel un spectre, le bout de ses pieds effleurant les marches de l'escalier. C'était Sirius qui le faisait avancer ainsi en pointant sur lui la propre baguette de Rogue. Enfin, Harry, Emerald et Hermione fermaient la marche.
S'engager dans le tunnel ne fut pas une mince affaire. Lupin, Pettigrow et Ron durent s'y glisser de côté. Lupin continuait de pointer sa baguette magique sur Pettigrow et on les voyait progresser avec difficulté en marchant en crabe. Pattenrond ouvrait toujours la voie. Harry se trouvait juste derrière Sirius qui faisait avancer Rogue devant lui. Sa tête qui ballottait sur ses épaules se cognait sans cesse contre le plafond bas et Emerald eut l'impression que Sirius ne faisait aucun effort pour éviter ces chocs répétés.
- Tu sais ce que ça signifie, de livrer Pettigrow ? dit soudain Sirius à Harry.
- Vous êtes libre, répondit Harry.
- Oui... mais je suis aussi... je ne sais pas si quelqu'un te l'a jamais dit... je suis ton parrain.
- Je le savais, dit Harry.
- Tes parents m'ont désigné pour m'occuper de toi si jamais il leur arrivait quelque chose... déclara Sirius d'un ton un peu raide.
Harry attendit. Emerald aussi.
- Bien entendu, je comprendrais très bien que tu préfères rester avec ton oncle et ta tante, poursuivit Sirius. Mais... penses-y... Lorsque j'aurai été réhabilité... Si jamais... tu veux changer de maison...
- Vous voulez dire... Habiter chez vous ? Et quitter les Dursley ?
Sous le coup de l'émotion, sa tête heurta un morceau de roc qui dépassait du plafond.
- Je pensais bien que tu n'accepterais pas, dit précipitamment Sirius. Je comprends très bien. Je voulais simplement...
- Vous plaisantez ? coupa Harry, la voix soudain aussi rauque que celle de Sirius. Bien sûr que je veux quitter les Dursley ! Vous avez une maison ? Quand est-ce que je peux m'y installer ?
Sirius se retourna et le regarda dans les yeux. La tête de Rogue raclait le plafond, mais il ne semblait pas s'en soucier le moins du monde.
- Tu veux vraiment ? dit-il.
- Oui, je veux vraiment ! assura Harry.
Sur le visage émacié de Sirius Black se dessina alors le premier vrai sourire qu'Emerald lui ait jamais vu. La différence était saisissante: on aurait dit qu'un être de dix ans plus jeune venait d'apparaître sous le masque décharné.
Ils ne dirent plus un mot jusqu'à ce qu'ils aient atteint le bout du tunnel. Pattenrond escalada la pente le premier. Il avait dû appuyer la patte sur le nœud de la racine qui permettait d'immobiliser le Saule cogneur car Lupin, Pettigrow et Ron se hissèrent au-dehors sans déclencher la fureur des branches.
Sirius fit passer Rogue par l'ouverture, puis il s'effaça pour laisser sortir les jeunes. Enfin, il se glissa dehors à son tour.
Le parc était plongé dans l'obscurité. Ils avancèrent en silence en direction du château dont on voyait les fenêtres briller au loin. De temps à autre, Pettigrow laissait échapper un gémissement.
- Un geste suspect, Peter, et... menaça Lupin, sa baguette magique pointée sur la poitrine de Pettigrow.
Ils traversèrent le parc silencieusement. Les lumières du château se rapprochaient. Rogue continuait de flotter comme un fantôme devant Sirius, le menton rebondissant sur sa poitrine. Soudain, il y eut une éclaircie dans le ciel, de faibles ombres se dessinèrent. À présent, la lueur du clair de lune baignait les alentours.
Rogue heurta Lupin, Pettigrow et Ron qui s'étaient brusquement immobilisés. Sirius se figea, un bras tendu derrière lui pour faire signe à Harry, Emerald et Hermione de s'arrêter également.
La silhouette de Lupin semblait pétrifié et ses jambes se mirent à trembler.
- C'est la pleine lune… réalisa Emerald.
- Oh, là, là... bredouilla Hermione. Il n'a pas pris sa potion, ce soir ! Il va devenir dangereux !
- Fuyez ! murmura Sirius. Fuyez ! Immédiatement !
Harry et Emerald foncèrent vers l'avant au lieu d'obéir au fugitif : Ronald était attaché à Peter, et par conséquent, au loup-garou. Sirius les attrapa par le col et les rejeta en arrière.
- Laissez-moi faire... COUREZ !
Un terrible grognement retentit. La tête de Lupin s'allongeait. Son corps également. Ses épaules se voûtaient. Des poils apparaissaient sur son visage et ses mains qui se recourbaient pour former des pattes dotées de griffes. Pattenrond recula, sa fourrure dressée sur son échine.
Le loup-garou se cabra en faisant claquer ses longues mâchoires. Sirius avait disparu. Il s'était métamorphosé. L'énorme chien se précipita d'un bond. Lorsque le loup-garou se libéra de la menotte qui l'attachait, le chien l'attrapa par le cou et le tira en arrière, loin de Ron et de Pettigrow. Ils étaient à présent accrochés l'un à l'autre, mâchoire contre mâchoire, leurs griffes se déchirant férocement...
Emerald restait immobile, saisie par l'incroyable spectacle, trop absorbée par le combat pour remarquer quoi que ce soit d'autre. Ce fut le cri d'Hermione qui l'alerta.
Pettigrow avait plongé sur la baguette magique de Lupin. Ron vacilla sur sa jambe cassée, et tomba. Il y eut une détonation, un éclair et le jeune homme resta immobile sur le sol. Une autre détonation : Pattenrond fut projeté en l'air et retomba par terre en un petit tas informe.
- Expelliarmus ! cria Harry, sa baguette magique pointée sur Pettigrow.
La baguette de Lupin lui sauta des mains et s'envola en disparaissant dans l'obscurité.
- Restez où vous êtes ! cria Harry.
Il se rua sur lui, mais trop tard. Pettigrow s'était transformé. Sa queue de rat glissa de la menotte attachée au poignet de Ron et il détala dans l'herbe.
Il y eut un hurlement mêlé à un grognement. Le loup-garou s'enfuyait en direction de la forêt.
- Sirius, il s'est échappé ! Pettigrow s'est transformé ! cria Harry.
Sirius saignait. On voyait des plaies sur son dos et son museau, mais il se releva et s'élança. Le bruit de ses pattes qui martelaient le sol s'évanouit au loin.
Les jeunes sorciers se précipitèrent sur Ron.
- Qu'est-ce qu'il lui a fait ? murmura Hermione.
Ron avait les yeux mi-clos, la bouche ouverte. Il était vivant, sans aucun doute – ils l'entendaient respirer –, mais il ne semblait pas les reconnaître.
- Je crois qu'il a été assommé par un sort, mais je ne sais pas lequel, dit Emerald.
Harry regarda désespérément autour de lui. Black et Lupin partis, il n'y avait plus que Rogue, qui continuait de flotter, inconscient, au-dessus du sol.
- Il vaut mieux les amener au château et prévenir quelqu'un, dit Harry. Viens...
Ils entendirent alors un aboiement, puis le gémissement d'un chien qui souffre...
- Sirius, murmura Harry en scrutant l'obscurité.
Il se mit à courir dans la direction d'où provenait le cri.
- Harry ! Non ! fit Hermione en voulant le rattraper.
La Serpentard l'attrapa par le bras.
- Il va avoir besoin d'aide, et on ne peut pas laisser ces deux-là seuls, au cas où Lupin reviendrait ! dit Emerald. Toi, va les ramener en lieu sûr et va prévenir Dumbledore ! Moi, je me charge de Harry.
La demoiselle ne laissa pas le temps à la Gryffondor de répliquer et fonça en direction de la Forêt Interdite, poussant un sifflement sonore que lui avait appris Hagrid. En à peine quelques secondes, elle fut capable d'entendre le battement des ailes de Buck qui atterrit devant elle. Emerald s'inclina, monta sur le dos de l'hippogriffe et s'envola immédiatement dans la direction qu'avaient pris Black et Harry. Cet imbécile avait le chic pour foncer vers le danger, vraiment !
…
Après réflexion, elle s'était jetée sous les serres d'un hippogriffe furieux, elle n'était peut-être pas en position de faire des commentaires…
Deux silhouettes se trouvaient sur une rive du lac. Elle dirigea Buck dans cette direction avant de remarquer que la plus petite des silhouettes, Harry, produisait une fumée argentée qui éclairait un peu la zone. Trop peu.
Elle éprouva alors une sensation de froid et comprit ce que cela signifiait. Les nuages dégagèrent la lune qui put éclairer tout le parc de sa lueur pâle. Les Détraqueurs, au nombre d'une centaine, se déployaient en une masse noire autour du lac en s'approchant de Harry et Black. De tous les côtés, d'autres Détraqueurs surgissaient de l'obscurité et les encerclaient...
Le bruit de la lanterne qui se brise parvint rapidement aux oreilles d'Emerald, suivi de ses propres cris de douleur. Elle secoua la tête et fonça. Harry n'arrivait pas à lancer son patronus, et s'il échouait, elle le perdrait à un sort plus terrible que la mort. Il n'en était pas question.
Elle sortit sa baguette et se concentra sur les visages souriant du trio.
- Spero patronum !
Rien ne sortait, alors elle pensa à autre chose, puis encore à autre chose, se créant un véritable défilement de souvenirs heureux. Elle en voulait à son père ? Sa meilleure revanche était de lui montrer à quel point elle se portait mieux sans lui !
Toute une succession de scènes lui vinrent en tête, étouffant progressivement sa propre voix et les mots de Neely. La première carte de Chocogrenouille, les moments d'enquêtes avec Harry, les cadeaux de Noël, son anniversaire, les moments à Pré-au-Lard, la conversation avec Lupin, la victoire sur le procès de Buck…. Tout se mélangea dans sa tête et elle se mit à hurler.
- SPERO PATRONUM !
Elle eut l'impression qu'un éclair venait de jaillir juste devant elle quand quelque chose d'argenté et de brillant fusa hors de sa baguette. Après quelques instants, elle réalisa qu'il s'agissait d'un Sombral.
La créature fonça en direction des Détraqueurs les plus proches de Harry et Black et les força à reculer. Harry, genoux à terre, releva la tête et la vit atterrir et descendre du dos de Buck. Malheureusement, le patronus d'Emerald ne tint pas très longtemps. Le froid des Détraqueurs vint bientôt lui rendre la respiration difficile.
Le Survivant leva sa baguette.
- Spero patronum !
De sa baguette jaillit alors non pas un nuage informe, mais un animal argenté qui étincelait d'une lumière aveuglante. Éblouie, Emerald plissa les yeux pour essayer de voir ce que c'était. On aurait dit un cheval qui galopait silencieusement à la surface sombre du lac. Elle le vit baisser la tête et charger les Détraqueurs qui grouillaient sur la rive... À présent, il galopait tout autour d'eux et les Détraqueurs reculaient, se dispersaient en désordre, disparaissaient dans l'obscurité... Ils étaient partis.
Le Patronus fit volte-face. Il revenait vers Harry, galopant à la surface immobile du lac. Ce n'était pas un cheval. Ce n'était pas non plus une licorne C'était un cerf qui resplendissait à la lumière de la lune…
L'animal s'arrêta sur la rive. Ses sabots ne laissaient aucune trace sur le sol. Il fixa Harry de ses grands yeux d'argent. Puis, lentement, il inclina sa ramure.
- Cornedrue, murmura Harry.
Mais au moment où il tendit une main tremblante vers la créature, celle-ci se volatilisa.
Harry resta immobile, la main toujours tendue devant lui. Emerald posa doucement une main sur son épaule. Les deux adolescents se laissèrent lentement retomber à genoux, laissant l'adrénaline quitter leur corps.
- Vous l'avez fait… souffla-t-elle, impressionnée. C'était… incroyable…
- Le tien n'est pas mal non plus, répondit le jeune homme avec un rire nerveux.
- Un peu faible, mais au moins, j'ai réussi à le lancer… acquiesça-t-elle.
Black remua avec inconfort.
- Sirius !
Harry se précipita vers son parrain et lui tapota les joues. L'homme ouvrit bientôt les yeux et se redressa.
- Qu'est-ce que…
- Les Détraqueurs, dit Emerald. Harry les a repoussés, mais vous ne pouvez pas rester là. Hermione est partie demander de l'aide.
Elle se releva d'un pas chancelant et s'approcha de Buck pour le caresser sur le bec.
- Je pense qu'il ne verra pas d'inconvénient à vous emmener ailleurs, là où vous pourrez vous cacher, dit-elle ensuite.
- Je… Comment pourrais-je jamais te remercier, Serpentard ? fit Black.
- Emerald. Apprenez-moi à devenir Animagus la prochaine fois que nous nous croisons et nous serons quittes.
Le Maraudeur fut agité d'un rire et serra Harry dans ses bras. Après quoi, il s'inclina devant l'hippogriffe et monta sur son dos.
- Merci… Nous nous reverrons un jour, dit Black. Tu es... Tu es le digne fils de ton père, Harry...
Il serra les flancs de l'hippogriffe entre ses talons. À nouveau, les ailes immenses se mirent en mouvement tandis que les adolescents reculaient d'un pas. Buck s'éleva dans les airs, emportant son cavalier... Bientôt, leur silhouette ne fut plus qu'un point minuscule dans le ciel, puis un nuage masqua la lune et ils disparurent dans la nuit.
Harry et Emerald échangèrent un regard, eurent un léger rire, et se laissèrent tomber en arrière, perdant connaissance.
Merci aux mécènes qui me soutiennent : Andromeda, Clixia, Mariam Pizette et portgas yuwine !
