Titre : Nuit à l'Aurore

Auteur : Syhdaal

Genre : Général

Base : Genshin Impact

Couples : Aucun, mais soyons très honnêtes, je me contrefous des polémiques sur le sujet. En effet, ma dégénérescence morale est sans limite mouhahaha.

Disclaimer : 2023. Genshin Impact appartient à Hoyoverse.

Kaeya frappe à la porte du Domaine.

Nuit à l'Aurore

Chapitre unique

Kaeya se résigna à lever la main et frapper à la lourde porte en chêne qui gardait le Manoir de l'Aurore. Diluc allait certainement le cramer sur place, mais il comptait sur son air pitoyable pour l'amadouer. Il entendit des bruits de pas quasi-imperceptibles et la porte tourna silencieusement sur ses gonds, laissant apparaître le regard incendiaire du Maître de maison.

En arrière-plan, il entendit un hoquet de surprise et n'eut pas besoin de lever les yeux pour savoir qu'Adelinde était là.

Ainsi, il faisait peine à voir. Parfait.

– Qu'est-ce que tu fais là ?

La voix était aussi glaciale que son Œil Divin, et il esquissa un demi-sourire. Sa lèvre fendue le rappela à l'ordre.

– Je…

Il étouffa une petite toux et s'ébroua.

– Comme tu peux le voir, je ne suis pas en état de rentrer à Mond, aussi me suis-je laissé tenter par l'idée de te demander asile pour la nuit…

Il lui jeta un bref regard pour voir son frère d'autrefois lever les yeux au ciel. La porte fut ouverte plus largement et Diluc fit un pas vers lui, le regard fixé sur son visage douloureux. Il s'immobilisa lorsque Kaeya tressaillit.

– Qui t'as fait ça ?

– Rien de plus que quelques voyous un peu coriaces, dit Kaeya avec un sourire aimable.

Il devait être couvert de bleus. Il se força à ne pas réagir lorsque la main de Diluc effleura son dos pour le guider vers l'intérieur de la demeure, dont il pouvait déjà sentir la chaleur du feu qui crépitait dans la cheminée. Ses jambes étaient raidies par le froid et la douleur, encore un peu et il perdait sûrement un orteil. Il peina à faire les quelques pas qui l'amenèrent dans le vestibule de son enfance. Une foule de souvenirs menaçait de s'écraser sur lui et il se savait incapable de supporter leur poids pour l'instant, aussi se tourna-t-il vers Diluc.

– Oh, tu as toujours mon vase, je suis touché.

– Epargne-moi tes sarcasmes.

Le regard inquisiteur pesait sur lui et Kaeya soupira. Tromper Diluc n'était plus un acte dont il était capable depuis plusieurs années. Il se demanda brièvement s'il avait perdu son talent ou sa volonté de le faire, ou si c'était juste Diluc qui était devenu expert à deviner les secrets. Ses secrets. Il ne réalisa pas immédiatement que l'autre homme lui parlait, s'ébrouant un peu bêtement.

– Pardon ?

– Va t'asseoir, tu es transi. Adelinde va te porter une boisson chaude.

Kaeya acquiesça, un peu surpris par tant de gentillesse. Il se déplaça vers un des fauteuils près de l'âtre et s'y assis lentement, se laissant aller contre le dossier rembourré et confortable. La chaleur du feu se propageait à ses membres endoloris, soulageant momentanément ses souffrances.

Il dû perdre à nouveau la notion du temps car il ouvrit les yeux pour voir un bol fumant lui être tendu par Diluc. De la soupe de légumes.

– Merci.

Diluc se contenta de croiser les bras, l'observant minutieusement. Kaeya haussa mentalement les épaules, il était trop fatigué pour maintenir son habituelle façade nonchalante. Son attitude avait dû alerter le maître de maison. Il le connaissait trop bien pour avaler que c'était à cause de « quelques voyous coriaces ».

Kaeya porta le bol à ses lèvres et fit couler le liquide chaud dans sa bouche avec délices. Depuis quand n'avait-il rien mangé ? Il n'arrivait pas à se souvenir avec exactitude, mais pas loin de quarante-huit heures, à peu près. Il sentit son esprit un peu moins embrumé, plus alerte. Son corps lui semblait moins endormi aussi, mais c'était juste une impression. En réalité, il serait bien en peine de se défendre contre quelque chose de plus fort qu'un duo de blobs. Et encore, pas contre un de ceux muni d'un bouclier. Comme quoi le déshonneur avait parfois un drôle de visage. Il prit son temps pour terminer son bouillon, appréciant la chaleur immédiate qui se répandit dans son estomac. Il aurait voulu l'avaler tout rond, mais ne souhaitait pas non plus risquer l'embarras d'un mal de ventre en plus de son état pitoyable. Diluc s'était assis dans l'autre fauteuil, l'air pincé.

– Je suppose que tu souhaites te rafraichir avant de te coucher ?

Kaeya poussa un soupir las, malgré tout reconnaissant pour la proposition.

– Je ne serai pas contre faire une toilette, je suis dans un état assez lamentable.

Diluc lui fit signe de le suivre à l'étage, où se trouvait la salle d'eau. Diluc était à la fois un homme de goût et de simplicité, mais il appréciait son confort. Le manoir avait depuis longtemps été équipé par l'eau courante, puisant directement dans l'eau pure du lac à proximité par un astucieux système de pompage venu tout droit de Fontaine. Kaeya soupira en entrant dans la pièce agréablement chauffée. C'était rare qu'il cherche le réconfort d'une flamme ou d'un feu de bois, mais il était tellement fatigué que sa tolérance naturelle au froid s'était évaporée.

– Il se fait tard, j'ai congédié Adelinde.

Kaeya regarda Diluc se pencher sur la baignoire de bronze et tourner les robinets pour ajuster la température de l'eau. Il songea distraitement à la fantastique chaudière à bois qui turbinait au sous-sol du manoir pour chauffer tout ça. Comme si Diluc le volcan avait besoin d'une chaudière ! Il pouffa de rire avant de pouvoir s'en empêcher et son frère d'autrefois lui jeta un coup d'œil.

– Quoi ?

– Non, rien.

Le roux leva les yeux au ciel et se redressa.

– C'est assez chaud pour toi ?

Kaeya s'approcha avec raideur, suspendant sa main au-dessus du robinet sans même retirer ses gants.

– Ca ira.

– Tu saignes.

Kaeya se redressa brusquement et s'écarta de l'autre homme en portant sa main à sa nuque, là où Diluc venait de l'effleurer.

– Une égratignure.

– Epargne-moi aussi tes mensonges, Kaeya.

Le Capitaine de Cavalerie soupira un fois de plus, la main toujours pressée contre son cou.

– J'ai eu une dure journée.

– Une seule ? Je croyais que tu étais parti en mission depuis trois jours. Où sont tes hommes ?

– Comment tu le sais ? Rétorqua Kaeya tout à coup bien plus vif.

Diluc croisa les bras et releva le menton, le toisant de toute sa hauteur… Qui était légèrement inférieure à la sienne. Mais il se garderait bien de le lui faire remarquer, il n'avait pas spécialement envie de se retrouver par terre à coup de clef de bras.

– Je le sais. Que s'est-il passé ? Où est ton escouade ?

– Je les ai renvoyés. Ils… Ils n'ont pas toujours ce qu'il faut.

Ils se toisèrent un court instant avant que Diluc ne lève de nouveau les yeux au ciel en grommelant.

– L'Ordre de Favonius, vraiment…

– Epargne-moi tes remarques, s'il te plait, coupa Kaeya en lui renvoyant ses propres mots. Je sais, mais là, tout de suite, je ne veux pas… Pas en parler, d'accord ?

Sa voix chaude sembla se briser sur les derniers mots et Diluc sentit un frisson désagréable remonter le long de sa colonne vertébrale. Qui avait mis autant de désespoir dans la voix de son petit frère ? Lui ? Non. Les fameux voyous ? Peu probable. Il changea de sujet pour faire retomber la pression. Attaquer Kaeya de front ne lui vaudrait qu'habiles mensonges et pirouettes, et il était trop tard pour s'infliger une telle mascarade.

– Je vais te chercher des vêtements. Déshabille-toi, je veux vérifier que tu n'as rien de plus grave.

– Allons Maître Diluc, inutile de vous troubler avec ça, taquina aimablement Kaeya en déposant sa cape souillée sur une chaise à portée.

Comme si rien ne s'était passé.

– Je ne te demande pas ton avis, rétorqua Diluc en s'éclipsant de la salle d'eau.

Trop fatigué pour renchérir, Kaeya décida de laisser tomber. Il savait qu'il avait déjà perdu cette manche, contraint qu'il était à quémander de l'aide à la personne qui l'avait renié. Seuls son état pitoyable et une certaine nostalgie avait poussé Diluc à l'accueillir cette nuit, et il en était bien conscient. Il ôta ses bottes de cuir imbibées d'eau et les posa près du feu, dégrafant rapidement le serre-taille qu'il portait toujours par-dessus sa chemise. Il se débarrassa du reste de sa tenue, sale et humide au possible avant de se glisser dans la baignoire avec un soupir. Deux coups furent frappés à la porte au moment où il fermait enfin les yeux en se laissant envelopper par l'eau tiède.

– Entre.

Diluc reparut avec du linge dans les bras. Il déposa les affaires sèches sur une console à proximité et toucha la chemise que Kaeya avait posée à sécher près du foyer. Tous ses vêtements étaient froids et humides, il avisa les bottes détrempées. Kaeya faisait mine de l'ignorer, plongé dans son bain, la tête légèrement basculée en arrière et les yeux clos. Sans sa chemise au col haut, il pouvait voir les marques qui parsemaient son cou et son torse, ainsi que d'autres traces sanguinolentes ici et là.

– L'eau est bonne ?

– Comme il faut.

– Ce n'est pas très chaud, pourtant, observa Diluc.

– Tu sais que je n'aime pas la chaleur.

– Tu es gelé.

Kaeya soupira et redressa la tête, regardant les ombres mouvantes projetées sur le mur d'en face par le feu dans la cheminée.

– Tu ne me laisseras pas tranquille, hein ?

Une éponge lui fut lancée en plein visage.

– J'ai besoin de regarder ton cou.

Diluc avait tombé son éternelle veste noire et remonté ses manches, paré à l'examiner de beaucoup trop près à son goût.

Il tira la chaise près de la baignoire et Kaeya lui jeta un regard paresseux, conscient qu'il était inutile d'essayer de se dérober. Diluc était incroyablement têtu.

Il sentit les mains chaudes du jeune homme l'inviter à pencher la tête en avant, dégageant délicatement ses longues mèches sombres. Il le sentit tamponner quelque chose sur son crâne, sans doute pour examiner la plaie de plus près.

– Il faudra peut-être quelques points…

Le menton sur la poitrine, Kaeya poussa un soupir.

– Tu m'en diras tant…

Il sentait Diluc parcourir son crâne du bout des doigts et soupira encore quand les gestes doux s'arrêtèrent. Dommage, c'était agréable. Une gerbe d'eau lui tomba brusquement sur la tête, manquant de le suffoquer et il se redressa avec un cri.

– Mais t'es malade !

A moitié debout dans la baignoire, il chassa ses cheveux trop longs de son visage pour jeter un regard assassin à son frère, qui avait toujours un broc dans la main et – ô surprise – un petit sourire malicieux sur les lèvres.

– Désolé. Tes cheveux sont plein de sang.

– C'est pas une raison pour me noyer !

– Pourquoi, tu sais pas nager ?

Kaeya se rassit dans l'eau en grommelant. Diluc tomba nez à nez avec d'autres bleus dans son dos, réalisant que l'état de Kaeya était probablement beaucoup plus préoccupant que ce qu'il laissait entrevoir. Il toucha la peau du bout des doigts, sentant la raideur dans le corps de l'autre homme. Une ecchymose violette ornait toute son épaule droite, jusqu'à son omoplate. Impossible qu'il puisse manier son épée sans douleur avec les traces d'un tel traumatisme. Ses mains avaient aussi l'air abîmées, il avait vu des écorchures sur ses doigts.

– Qu'est-ce qui s'est passé Kaeya ?

– Il faut vraiment en parler ?

La sincérité et la lassitude de sa question surprit Diluc. Il avait tellement l'habitude des manipulations de son frère qu'il avait tendance à oublier que parfois, celui-ci pouvait encore faire preuve d'honnêteté. Kaeya pencha la tête en arrière pour le regarder.

– Si tu ne veux rien dire…

– Ca ne changerait rien, 'Luc.

Le surnom d'enfance dans la bouche de Kaeya lui serra le cœur, plus qu'il n'aurait cru. Personne d'autre n'avait jamais été autorisé à utiliser ce petit nom. Une autre trace d'un passé enterré depuis plusieurs années.

– Je vais te laver les cheveux, si tu veux.

Kaeya reconnut la porte de sortie gracieusement offerte pour ce qu'elle était et acquiesça en silence. Il laissa son grand frère d'autrefois savonner et rincer ses cheveux longs, attentif à ne pas tirer sur ses mèches emmêlées. Il sentait la plaie à l'arrière de sa tête palpiter en même temps que son cœur, lui donnant de plus en plus mal au crâne. Il en avait la nausée. Il dût signaler sa douleur sans s'en rendre compte car Diluc s'immobilisa.

– Pardon.

– C'est rien.

– J'ai presque fini. Je démêlerai après.

Le nez dans l'eau, Kaeya sourit. Ce faisait bien longtemps que personne ne s'était occupé de lui avec autant d'attention. Il ravala un énième soupir, conscient que cela raviverait encore sa solitude les nuits où il se passait en revue les évènements de ce jour fatidique. Une goutte d'eau froide s'écrasa sur son épaule et il frissonna. Presque aussitôt, il sentit l'eau de son bain se réchauffer, pendant que Diluc continuait de s'occuper de ses cheveux avec délicatesse.

– Merci 'Luc.

– Hm mh…

Lorsque Kaeya se leva pour sortir du bain, Diluc se détourna mais ne résista pas à son intuition qui le poussa à vérifier si d'autres blessures lui avait échappé. Ce fut bref, presque subliminal et il se demanda l'espace d'un instant s'il n'avait pas tout simplement mal vu dans la lumière des lampes à huile.

– Qu'est-ce que c'est que ça ? Demanda-t-il sèchement.

Kaeya sursauta et mis quelques secondes à réaliser exactement de quoi son frère voulait parler. Ses yeux enflammés étaient fixés sur les marques sombres qui constellaient le bas du dos de son frère, et le regard empli de culpabilité que lui jeta Kaeya mit le feu à ses hypothèses les plus folles.

– Je suis tombé.

– Kaeya, gronda Diluc d'un ton sévère.

– Non, Diluc, coupa le capitaine en lui tournant ostensiblement le dos pour se sécher.

Diluc secoua la tête et sortit de la pièce pour que chacun puisse avoir un peu d'espace avant de commencer une nouvelle querelle. Quand Kaeya le rejoignit, il le guida à la chambre d'ami (officieusement, c'était celle de Kaeya et elle lui était toujours réservée) et le laissa sur le pas de la porte.

– Essaye de dormir. A demain.

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Diluc entendit les sanglots avant même de réaliser ce qu'ils étaient. Il avait le sommeil léger, les années d'entraînement de chevalier ajoutées à celles qu'il avait passées sur la route l'avait doté d'une hypervigilance remarquable. Il se leva en silence, ses pieds évitant instinctivement les lattes qui grinceraient sous son poids. Il se retrouva devant la porte de la chambre d'ami puis écouta l'espace d'un battement de cœur pour confirmer ses doutes. Kaeya pleurait. C'était presque imperceptible au travers des murs et des portes mais il avait l'ouïe fine. Etait-il éveillé ? Rien n'était moins sûr. Il se rappela brièvement les terreurs nocturnes de l'enfant qu'il avait connu.

Il actionna la poignée de porte avec précaution, décidant de s'annoncer avant d'avoir à retirer d'un de ses yeux une stalactite acérée. Ce serait tout de suite plus difficile pour buter des Fatuis.

– Kaeya ?

Le capitaine de cavalerie se redressa brusquement et esquissa un geste de défense. Diluc leva les mains en signe d'apaisement.

– C'est moi.

Il le vit presser sa main sur sa bouche, essayant sans doute de ravaler des sanglots.

– Ca va ? Tu as mal quelque part ?

Kaeya le regarda s'approcher du lit en silence, l'œil toujours humide. Diluc voyait de la méfiance dans son regard. Il leva les mains et continua d'approcher en douceur. Inutile de le provoquer.

– Pourquoi tu pleures ? Tu fais un cauchemar ?

– Je fais toujours des cauchemars.

Terriblement touché par sa voix basse et fragile, Diluc lui fit signe de se pousser un peu.

– Fais-moi de la place.

Retombant immédiatement dans ses réflexes d'enfance, Kaeya se décala pour lui laisser un peu d'espace sur le matelas. Une fois installé, Diluc lui ouvrit les bras et il se laissa tomber contre son épaule, incapable de résister au réconfort ainsi offert. Dans un élan d'affection peu habituel, Diluc pressa un baiser sur ses cheveux sombres, sentant sa respiration un peu tremblante.

– Parle-moi, Kaeya.

– J'ai cru que je ne te reverrai plus jamais.

La phrase avait été prononcée tout bas et très vite, si vite que Diluc ne fut pas tout à fait sûr de saisir les mots dans la bouche de son frère. Il resserra son étreinte sur lui en silence, ignorant ce qu'il pourrait bien lui dire pour l'apaiser.

Ils restèrent ainsi un long moment. Kaeya sembla reprendre son calme, petit à petit, retrouvant ses esprits.

– J'ai mal à la tête…

– Laisse-moi te retirer ça, proposa Diluc en tendant la main vers les liens qui retenaient son cache-œil.

Kaeya esquissa un mouvement de recul mais Diluc le retint gentiment. Il dénoua le lacet et le lui ôta sans plus de résistance de sa part. Le cuir souple rendu humide à cause de ses larmes avait commencé à lui marquer la peau. Diluc passa son pouce sous son œil droit, effleurant la cicatrice dont il avait hérité suite à leur lamentable rixe, quatre ans plus tôt. Kaeya ouvrit ses deux yeux pour dévoiler son œil à la pupille d'ambre. Diluc inspira brusquement. Ce regard bleu et or à la pupille étoilée était toujours aussi saisissant que dans son souvenir. Il sentit Kaeya frémir sous ses doigts.

– Shhh…

Diluc lâcha l'accessoire sur la table de nuit et avisa la carafe d'eau disposée là par Adelinde plus tôt dans la soirée. Il servit un verre d'eau à son frère puis s'installa plus confortablement, adossé à la tête de lit. Conscient que sa nuit se passerait à veiller sur le sommeil de Kaeya si jamais celui-ci réussissait à se rendormir, il étendit ses jambes.

Au fil du temps, Kaeya reposa sa tête contre son épaule et ferma les yeux. Diluc poussa un petit soupir en réalisant qu'il s'était rendormi. Il posa brièvement sa joue contre ses cheveux cobalt et songea à la présence de son frère dans sa maison. Il avait toujours plus ou moins un œil sur Kaeya. Parce qu'on ne savait jamais. Parce que Kaeya n'attendait pas que les ennuis le trouvent, en général. Ah, ces chevaliers… Rien de bon dans le sac !

Il se réveilla en sursaut avec l'impression que son cou allait resté coincé à angle droit. Se redressant en insultant la terre entière, il réveilla Kaeya au passage qui s'était rallongé dans la nuit pour dormir plus confortablement.

– Oh mais Diluc ! Râla le cadet en se redressant péniblement.

L'interpellé était en train de réaligner ses vertèbres en se disant qu'il tuerait pour des pancakes et un empil-tout dégoulinant de fromage.

Dans la chambre désormais illuminée par le soleil de Mondstadt, Diluc constata que son frère avait tout de même meilleure mine que la veille... Si on excluait les hématomes en tout genre. Kaeya se vautra sur ses genoux pour atteindre son cache-œil qu'il attacha rapidement avec la force de l'habitude.

– Tu m'offres le petit dèj, Maître Diluc ?

Diluc leva les yeux au ciel. Le culot de son pique-assiette de frère n'en finissait jamais de l'étonner.

– Je ne te sers pas de vin au petit-déjeuner.

– Oh tu exagères, je suis sûr qu'on a dormi toute la matinée sous le regard bienveillant d'Adelinde.

– Je ne sais vraiment pas pourquoi elle te passe tout, grommela Diluc, conscient que sa gouvernante n'avait jamais rien pu refuser à Kaeya.

Bon, à lui non plus quand il était plus jeune, mais Kaeya avait clairement un talent pour se faire aimer de tout le monde… Ce vil fouineur. Il se leva en prenant le temps de s'étirer, songeant à son corps trop jeune pour être ainsi perclus de douleur au réveil. Ses quatre années de vadrouille ne l'avaient pas épargné. Kaeya se leva à sa suite et tira brusquement sur sa manche pour l'attirer contre lui. Il trébucha dans ses bras et se rattrapa piteusement aux épaules de Kaeya qui le serra fort contre lui.

– Merci 'Luc.

Un soupir puis…

– Je t'en prie, Kae.

Notes : Bon… On en pense quoi ? Je suis totalement rouillée du clavier donc je gravite forcément autour de ce que je préfère, les trucs un peu guimauve. Je ferai mieux de terminer mes vieux romans-fleuves… On se refait pas !