Bon. Je sais, j'ai mis deux mois à vous faire la suite. C'est nul.
Mais vous connaissez l'histoire de la meuf, stricto-monogame, qui finit sa fiction de throuple pour se murger la semaine suivante le coming out polyamoureux de sa compagne ?
Elle est hilarante.
TOUT ÇA POUR DIRE, j'ai eu un mois de juin et juillet COMPLIQUÉS et je suis désolée, je suis pas encore super en forme et je crois que ça se ressent une lichette.
J'espère que ce premier vrai chapitre sera à la hauteur de vos attentes et que vous aurez une lecture sympathique, au moins. Plus que sympathique, ce serait mieux mais j'y compte pas des masses XD.
Merci pour tout vos retours, je vous souhaite une bonne lecture et comme toujours, tout les coms sont adulés au point que je leur fais des petits autels personnalisés avec ma reconnaissance éternelle !
Disclaimer : C'est du monster-fucker. Je le redis, je le redirais toujours.
Chapitre 1 : « Je devienne fou. »
« Et ça pourrait être normal ? »
« En tout cas, ses analyses le sont. Hormis une température un peu trop élevée, ce qui peut être une réponse immunitaire au vu du nombre de blessures. Mais rien de dangereux là-dedans. »
« Et les 40° de cette nuit ? »
« Disparus. On a pas trouvé de signe d'infection, ni d'autre problème. Je pense qu'il devait s'agir d'un contrecoup très violent de l'agression subie hier. »
« Ça n'explique pas la guérison presque instantanée des blessures… »
« Vous savez, les pouvoirs altèrent tellement les constitutions physiques, ce ne serait pas étonnant que la robustesse de votre ami se soit répandue à l'ensemble de son organisme, lui permettant de guérir plus vite. »
« C'est mon fiancé. Et c'est possible qu'on ne l'ai jamais vu avant ? »
« Très difficilement possible, mais pas improbable. S'il a toujours été guéri par alter, il aurait été impossible de remarquer cette caractéristique. »
« Même pendant des années ? »
« Mmm. »
Le docteur semblait une lichette perplexe, mais résolument confiant, le nez dans les feuilles de résultat qui s'empilaient sur son bureau, à se demander s'il regardait bien celles d'Eijirô. Remis de ses troubles digestifs – dus à l'ingestion trop rapide d'une trop grande quantité de nourriture, selon le médecin – le roux se pencha dubitativement sur le plan de travail encombré de paperasse :
« Jamais entendu parler d'un alter pareil dans ma famille. »
« L'hérédité directe n'explique pas tout… Il peut s'agir d'un gène récessif. C'est-à-dire, » reprit-il aussitôt devant le froncement de sourcil unanime d'Izuku et Eijirô, « si un gène de cet alter est présent dans votre génome, il peut très bien se passer de génération en génération sans s'activer. Vous avez peut-être des cousins aux 15ᵉ degrés capables de se régénérer à des vitesses prodigieuses en tant qu'alter principal. Le vôtre pourrait avoir été activé par un des hasards de la génétique. »
« Sans qu'aucun autre membre de ma famille n'en entende parler ? »
« Je vous avouerais que ce serait une situation exceptionnelle, mais absolument pas impossible. »
Izuku se mordilla la lèvre, peu convaincu du ton détaché de l'expert. Mais malgré toutes ses connaissances et lectures, il n'était pas médecin, encore moins spécialiste et il dut se résoudre à remercier le docteur à la suite d'Eijirô, comme toujours si gentil et effusif qu'il en arriva à rendre ce brave médecin gêné de tant de remerciements. Pour s'empêcher de tourner et retourner le reste d'inquiétude dans son esprit jusqu'à en avoir la migraine, Izuku s'obligea à se concentrer sur la bonne humeur tranquille d'Eijirô, définitivement rassuré par le spécialiste et le bras de son fiancé autour des épaules, il le reconduisit à la voiture en l'écoutant babiller sur la conversation :
« C'est bon à savoir, j'ai un alter de super-guérison ! »
« N'en abuse pas. »
« Je vais faire encore plus attention. Je ne veux pas te refaire un coup pareil. » souffla Eijirô, avant de préciser sous le regard suspicieux d'Izuku : « C'est vrai ! Je ne me souviens quasi de rien, d'accord, mais je te connais assez pour savoir que tu étais terrifié. Que tu es toujours terrifié, d'une certaine manière, même si tu essaies de cacher tout ça du mieux que tu peux. Ça me flingue de t'inquiéter comme ça et je suis vraiment désolé. Pour de vrai. »
« Je sais, Eij, je sais. C'est pas ta faute, ne t'inquiète pas. »
Au léger silence boudeur, Izuku failli sourire, sûr et certain qu'il allait encore une fois s'accuser de tous les maux du monde, bien sûr, comme s'il était seul responsable de la misère sur terre et en cherchant leurs clés dans le sac à dos de son homme, il reprit, logique et rationnel jusqu'au bout :
« Est-ce que c'est toi qui as commencé le combat ? »
« … Non. »
« Quelqu'un de plus compétent que toi aurait pu battre ce criminel ? »
« Y'avait personne d'autre... »
« Est-ce que t'as fait exprès de te prendre une dérouillée ? »
« Non. »
« Alors, tu fais exprès de tout oublier de cette nuit ? »
« Non ! »
« Bah, alors ? Elle est où ta responsabilité ? »
Eijirô ronchonna en tentant d'ouvrir la portière et se fit immédiatement reprendre par Izuku, absolument outré :
« Hors de question ! Jusqu'à nouvel ordre, t'es en convalescence, je conduis ! »
« Je suis pas impotent, je peux conduire ! »
« M'oblige pas à te refoutre sous la douche glacée une deuxième fois, j'hésiterais pas. Incroyable, ça. » marmonna Izuku en s'installant et rien que pour l'entendre gueuler, il n'attendit même pas qu'Eijirô eut attaché sa ceinture pour démarrer, secrètement ravi du cri de panique :
« J'ai pas ma ceinture ! »
« On est encore sur le parking, à l'arrêt. »
« Tu sais très bien que je déteste ça ! C'est pas compliqué comme règle de sécurité, tu démarres après que tout le monde soit attaché ! » grommela-t-il avant de voir qu'Izuku se mordait les lèvres pour réprimer son hilarité. « Ça te fait rire, hein ? »
Le pincement des lèvres au milieu de sa bouille outrée était délicieux, irrésistiblement drôle et le fou rire d'Izuku lui échappa avant même qu'il puisse s'excuser. Ça n'effaçait pas sa fatigue, ni le souvenir désagréable de l'angoisse monstrueuse face à son fiancé brûlant de fièvre, mais Eijirô allait bien, si l'on excluait quelques symptômes style faim dévorante et vomissement, il était en bonne santé et c'était la seule chose qui comptait, conclut-il en entrelaçant sa main à celle de son mec pour l'amener à son visage, déposa un baiser sur leurs doigts joints avant de commencer à faire avancer leur bagnole.
« Je m'excuse, mon cœur, pardon. Tu sais, je pense qu'il faut qu'on arrive à voir ça du bon côté des choses : t'es en repos forcé pour une bonne semaine et par chance, je ne travaille pas les quatre prochains jours, c'est presque des vacances ! Ça remonte à au moins trois mois, nos derniers jours de congés en commun. On pourrait faire quelque chose de sympa... Pourquoi pas une randonnée ? Je crois que la météo prévoit un temps correct, en tout cas sans trop de pluie et ça nous ferait du bien de déconnecter du boulot, des mails, de tout... Tu crois qu'on pourrait y aller avec Kacchan et Kam ? Ha non, Kaminari bosse toute la semaine... Désolé, tu devras te contenter de l'unique présence de ton fianc... Mais qu'est-ce que tu fais ? »
« De quoi ? »
Médusé, Izuku le regarda à sa fenêtre grande ouverte, tête passée à l'extérieur, en train de savourer avec délice l'air du dehors sur sa peau, s'amusant visiblement du vent dans ses cheveux. Un vrai chien. Qui plus est, un chien très content, apparemment, car il fermait les yeux sous la brise et seul le bout du nez bougeait. Comme s'il… reniflait ? L'air ?
« Tu m'inquiètes de plus en plus, Eij. »
« C'est ridicule. Ridicule. Je vais pas googler les symptômes comme une héroïne de twilight, si ? »
Hé ba si.
En même temps, il fallait bien qu'il trouve un truc pour se sortir de la tête les bizarreries improbables qu'Eijirô enquillait depuis son accident, sans compter le réveil en panique la nuit. Le médecin avait beau dire que tout était normal, en vrai, rien ne l'était et les doigts au-dessus du clavier, il se demanda vaguement quoi taper pour que google-son-meilleur-ami l'aide à trouver de quoi souffrait exactement son fiancé.
À savoir, un appétit démesuré qui avait par trois fois déjà envoyé Eij la tête dans le frigo, à deux ou trois heures du matin, affamé. Suivi de vomissements inexplicables, sans aucun rapport avec la quantité ingurgitée, et ils n'arrivaient toujours pas à savoir ce qui déclenchait ces crises vomitives, qui ne semblaient pas avoir d'autre but à part vider l'estomac du roux. Heureusement, celui-ci avait atteint le lavabo avant tout autre incident incluant le sol de l'appart. Outre cette faim étrange, sa force s'était décuplée comme par magie, c'était le deuxième tiroir qu'il arrachait de ses gonds en une semaine et Izuku était fatigué de devoir l'aider à nettoyer les bris de verre des pots de sauce, cornichons et autres récipients innocents, brisés alors qu'il tentait de les ouvrir.
Il y avait aussi ces reniflements constants, pour tout et particulièrement ce qui sortait de l'ordinaire, comme le sac des courses tout juste faites, la nouvelle lessive, les bourgeons de leur plante, le parfum d'un inconnu ou encore et surtout, surtout, la bouffe. Eijirô passait un temps considérable à sentir les plats, les aliments, les épices. De temps en temps, il fourrait son nez dans le cou d'Izuku, inspirait à pleins poumons en murmurant « ce que tu sens bon » avant de repartir tout content, comme s'il avait eu sa dose d'addiction et ignorant superbement la chair de poule qu'il venait de foutre à son mec.
Et il voulait même pas parler de la fois où Eij s'était mis à hurler à la mort en se bouchant les oreilles sans qu'Izuku n'arrive à le calmer, une histoire de bruit trop fort, mais lui-même n'entendait que dalle. Il avait fallu dix bonnes minutes de câlin pour que le roux arrête de se frotter les oreilles désespérément, sans pour autant arriver à expliquer quel était ce son inexistant.
Déjà, c'était une purge de condenser appétit et force démesurés, odorat et ouïe exacerbés sur google. Rajouter dans la balance l'hyper-possessivité qui empêchait désormais Eij de partager sa bouffe, son oreiller et un des pulls d'Izuku, rendit subitement les résultats de recherche d'une absurdité hilarante. Après avoir écumé six sites sur les malédictions, trois pages entières de faits-divers et deux articles savoureux sur les chupacabras, il s'avoua vaincu et abandonna purement et simplement son ordi sur leur lit pour rejoindre son mec dans le salon, un sourire amusé en voyant le nuage discret.
« Je te vois. »
Eijirô écrasa précipitamment sa clope contre l'appui de fenêtre et cracha sa bouffée de fumée à l'extérieur, tout penaud :
« Le médecin m'a rien dit sur la cigarette. »
« On avait dit que t'arrêtais. »
« Compte tenu des circonstances, j'ai droit à un joker, non ? Après les vomissements, la faim, les sursauts et tout ? »
Izuku faillit lui voler dans les plumes et puis il haussa les épaules. Ça l'amusait moyen de jouer au gendarme, même si Eijirô le lui avait spécifiquement demandé pour l'aider à arrêter et il se mussa sur le rebord de fenêtre en face de son homme, entremêlant ses jambes aux siennes, volant une clope du paquet pour l'allumer d'une main experte. Sous le regard ébahi du roux.
« Qu'est-ce tu crois ? Moi aussi, j'en ai besoin. »
Il tira la première taffe avec un sourire pour l'expression presque choquée d'Eijirô, qui le regardait comme s'il le redécouvrait et venant de l'homme avec qui il vivait depuis déjà trois ans, c'était foutrement agréable :
« Je savais pas que t'avais déjà fumé... »
« Kacchan t'a jamais raconté ? C'est moi qui l'ai converti à la clope. »
« Sérieux ? »
« Mmm. Je fumais en secret, ado, et quand il a découvert, ça l'a tellement fait chier que je sois fumeur et pas lui qu'il m'a demandé une taffe sur le champ. »
Il se rappelait l'air furibond de son meilleur ami lorsqu'il avait été surpris assis au-dehors de chez lui, une clope entre les doigts, absolument outré. « Demandé » n'était pas tellement le verbe qui convenait, vu la rouste que le blond avait failli lui filer alors qu'il refusait qu'il tire sur sa clope. Ça c'était fini en une toux carabinée, Kacchan à deux doigts de la crise d'asthme et un fou rire pour lui.
« Et maintenant, toi, tu ne fumes plus et lui pourrait tuer son mec si par malheur son paquet disparaissait. »
« La vie est mal faite. » s'amusa Izuku en remplissant une nouvelle fois ses poumons de cette fumée addictive qui lui manquait parfois viscéralement. Fou comme des dépendances pouvaient durer dans une vie.
« C'est sexy. »
« De quoi ? »
« Le côté racaille que ça te donne, une clope. »
« Amour, un rien t'excite. Nu, c'est sexy, au réveil, c'est sexy, une clope, c'est sexy, même dans mon pyjama pilou d'hiver, c'est sexy. »
« J'y peux rien si t'es sexy. » confirma Eijirô en haussant les épaules, faussement boudeur, si beau avec cette moue sur les lèvres et ses cheveux rattachés en un chignon informe, à la va-vite, qui lui donnait envie de le dénouer.
Sans se donner la peine de répondre, Izuku se pencha vers lui, tirant sur la clope qu'il ôta d'une main pour saisir de l'autre le menton d'Eijirô, glissa ses doigts de sorte à lui ouvrir délicatement la bouche. Les lèvres presque sur les siennes, il laissa couler la fumée au fond de la gorge du roux, prenant soin de souffler le plus lentement possible pour qu'Eijirô puisse inspirer au fur et à mesure la brume de nicotine. Il aurait donné cher pour voir son expression, mais il était déjà payé au centuple par la pression presque frénétique des mains de son homme sur ses hanches et ayant épuisé la moindre miette d'air dans ses poumons, il déposa un baiser furtif sur les lèvres embrumées d'Eijirô avec un sourire.
« Putain de sexy. » murmura derechef son fiancé contre lui, une brève seconde avant de lui ravir le peu de souffle qu'il venait de récupérer dans un baiser affamé. Presque immédiatement, sa langue caressa la lèvre d'Izuku, se faufila dans sa bouche et alors que les dents pointues se refermaient sur lui, le vert protesta comme il put :
« Ma clope ! »
La main gauche d'Eijirô abandonna brièvement sa hanche pour se refermer sur la cigarette allumée, aussitôt écrasée dans une étreinte de pierre alors qu'il activait son alter. Frimeur. Un gloussement lui remonta dans la gorge, mort-né avant d'avoir pu atteindre sa langue emprisonnée entre les crocs de son homme, infusant son bas-ventre d'un désir bien trop fort pour un simple baiser.
La langue de son mec lui brûlait les lèvres de sa douceur, habile à le faire gémir entre leurs bouches liées et c'était si bon qu'il l'attira plus encore à lui, anéantissant toute distance entre eux – distance qui n'avait rien à faire là de toute façon. Sous ses mains, les mèches rousses semblaient de soie tant elles lui dégoulinaient entre ses doigts, accrochant quelques cicatrices au passage sans qu'il s'en soucie puisqu'il lui fallait absolument dénouer cet élastique débile et pouvoir glisser ses mains dans les cheveux de son homme sans la moindre résistance.
« Attends, je ferme la fenêtre… »
« On s'en fout... »
« J'ai pas envie que les voisins nous entendent, mon cœur ! »
« Y'a qu'à pas faire de bruit. » répliqua le vert en déposant des baisers légers le long de la mâchoire, sur la courbe du cou, pile là où pulsait le sang et il lécha le chemin invisible de la veine en savourant le gémissement d'Eijirô.
« On… on peut pas être silencieux... »
« Moi si. Toi… peut-être pas. »
Et pour le faire chier davantage, il lui ploya la tête en arrière, fit courir ses dents sur la gorge offerte, raclant la peau de frisson qu'il sentait de la pointe de la langue, son autre main déboutant le pantalon pour se glisser dans le boxer et caresser franchement son érection. Le petit hoquet surpris que ça tira au roux était sublime, répercuté ainsi contre sa langue, qui disparu dans son sourire amusé alors qu'il murmurait :
« Shhh mon cœur... »
« Espèce de petit co - ah ! » gémi Eijirô, les lèvres d'Izuku délicatement posées sur sa queue l'empêchant plus efficacement qu'un bâillon de terminer sa phrase, son souffle suspendu aux baisers délicats que le vert déposait sur son érection à travers le boxer, avec une lenteur délibérée. Il appuya un peu plus à certains endroits, le temps d'ôter sa main des cheveux d'Eijirô et de glisser ses doigts le long de l'élastique du sous-vêtement. La peau du roux semblait faite de pur feu sous ses doigts, irradiant de chaleur à travers le tissu et imprimant sur ses paumes l'impatience de son mec alors qu'il descendait le boxer, juste assez pour pouvoir poser ses lèvres à la base de sa queue, ravi du spasme involontaire qu'il créa rien qu'avec sa bouche. Il entrouvrit les lèvres et de la pointe de la langue, reproduisit les lignes qu'il avait tracées sur la gorge offerte d'Eijirô en remontant jusqu'à enrouler sa langue autour de l'extrémité de sa queue.
Izuku en aurait gémi lui-même, d'entendre sa langue produire un tel effet sur son homme rien qu'avec des lapements légers, propre à lui tirer de jolis sons étouffés entre ses dents et à sentir le souffle d'Eijirô s'accrocher de plaisir lorsqu'il glissait un mouvement plus prononcé, plus long sur sa queue, assorti d'une caresse sur ses hanches.
Il releva les yeux vers Eijirô, pas encore assez submergé de plaisir pour que ses joues abordent une jolie rougeur, mais l'envie lisible à dix kilomètres dans ses yeux et la légère crispation de ses mains sur lui compensaient largement, donnait même envie de le faire mariner un peu plus encore, le laisser attendre un coup de langue qu'il transforma en une seconde myriade de baiser. Grognement frustré au-dessus de lui, un truc sourd qui fit tressaillir sa propre excitation sous ses fringues.
Déterminé à voir jusqu'où il pourrait aller, Izuku continua son affaire, alternant baisers déposés avec la même délicatesse faussement timide et lichettes de la pointe de la langue, s'offrant le luxe de souffler brièvement sur son œuvre pour refroidir un instant les chemins de salive parant la queue d'Eijirô. Tout le corps du roux se tendait davantage à chaque mouvement de sa langue, comme s'il tirait chaque nerf rien qu'en parcourant la queue sans jamais aplatir sa langue, sans jamais offrir plus que cette infime caresse. Un sourire de sale gosse aux lèvres, il éloigna celles-ci de la queue d'Eijirô en se redressant un brin et sans dévier une seule fois son regard des prunelles vermillon, s'immobilisa en laissant sa salive dégouliner sur son menton et goutter jusqu'à atteindre l'érection entre ses doigts.
L'effet de la vision qu'il offrait fut immédiat : Eijirô attrapa férocement ses boucles et le redescendit de force sur sa queue, baisant sa bouche avec une plainte de soulagement. En dépit de son entraînement assidu, la taille plus qu'imposante et la soudaineté du geste, qui lui envoya la queue d'Eijirô au fin fond de sa gorge, lui déclencha un spasme involontaire, qu'il jugula comme il put sous un gémissement de protestation. Accueilli par un petit rire moqueur.
« Alors.. mm... on a du mal à être silencieux ? »
Il en aurait souri, s'il n'avait pas eu les lèvres déjà trop étirées pour former ledit sourire. Sa gorge se révolta violemment contre l'intrusion, peinant à se détendre assez pour que ça soit confortable pour lui, mais il savait que les mouvements incontrôlés de déglutition créaient des frictions pour le moins... intéressantes pour son mec. Utilisant la seule chose encore capable de bouger, étouffé comme il l'était, il glissa les mains sur ce qu'il ne pouvait pas prendre en bouche, resserrant les doigts sur la queue d'Eijirô en profitant de la salive enduisant la peau surchauffée pour faire glisser plus facilement ses caresses.
Effet immédiat : Eijirô rejeta la tête en se mordant la lèvre pour éviter que son gémissement, déjà bien sonore, ne se transforme en cri, son corps se contracta au diapason pour tenter de juguler tout son, Izuku sentant contre son nez les abdos se durcirent et les cuisses du roux trembler autour de lui.
« Merde... on va... on va nous voir... » haleta Eijirô et bien sûr, qu'on risquait de les voir, qu'une magnifique photo de paparazzi risquait de s'étaler sur les gros titres de tout internet, comment passer à côté de la savoureuse vue de Red Riot sucé par Deku, mais c'était justement ça le fun de la chose, la décharge qui contracta d'un spasme de plaisir fantasmé les reins d'Izuku alors qu'il sentait dans sa gorge la queue du roux réagir à cette idée. Sous ses doigts, l'érection de son mec fut parcourue d'un frisson de plaisir, instinctivement et en dépit du peu de place qu'il lui restait, il creusa les joues et fit glisser ses lèvres en laissant sa langue écorcher de son désir la peau tendre, récompensé du geste brusque de son fiancé sur ses mèches ébouriffées.
La poigne d'Eijirô abandonna ses boucles et sans pouvoir s'en empêcher, Izuku relâcha sa queue pour aspirer une goulée d'air ô combien nécessaire, sans pour autant cesser les allers-retours lents de ses mains sur l'érection du roux, le faisant se cambrer rien que pour lui faciliter le baiser qu'il déposa sur son torse, lapant la peau en y glissant une morsure légère. Sa langue remonta la vibration du gémissement d'Eijirô jusqu'à sa bouche, plissée en une moue de plaisir qu'il embrassa à en perdre haleine, ravi de glisser sa langue enduite du goût de son homme entre ses lèvres, ravi de le sentir refermer les dents sur sa langue pour l'empêcher de partir, avide au-delà des mots. Et ses mains, partout sur lui, frissonnant le creux de ses reins et brûlant ses hanches jusqu'à saisir son cul pour l'attirer un peu plus à lui. Impatient.
« On devrait bouger de là. Tu viens ? » taquina Izuku comme s'il n'avait jamais rien désiré de plus que de se pousser de la fenêtre.
Si son homme avait eu un tant soit peu moins bon caractère, il se serait sans doute murgé une insulte bien sentie, mais le roux se contenta de le soulever en s'extirpant du rebord de la fenêtre, sans écouter son cri de surprise. Eijirô referma de son unique main libre la fenêtre, l'autre toujours fermement occupée à maintenir le cul d'Izuku, en dépit des jambes de ce dernier enroulé autour de la taille de son amant. Les mains sur la nuque d'Eijirô, le vert reprit d'autorité ses lèvres, un soupir d'aise coincé quelque part entre les dents pointues qui ravageaient sa lèvre inférieure et seule l'habitude empêcha le roux de la lui entailler alors qu'il se laissait tomber sur le canapé.
Immédiatement, Izuku roula des hanches sur son érection, aussitôt aidé par les mains d'Eijirô qui semblaient vouloir marquer le contour de ses doigts sur sa peau, d'imprimer sur ses hanches un camaïeu de bleu qu'il serait le seul à voir. Gémissement d'Izuku au creux de la langue de son fiancé, alors qu'il sentit sa propre excitation s'échauffer plus encore des frottements de son pantalon et boxer, de trop, d'ailleurs, ceux-là et il se tortilla comme il put pour les faire glisser au sol, aidé de l'impatience d'Eijirô. La sensation de la peau brûlante du roux contre son érection était divine, caresse chauffée à blanc qui rendit l'air environnant glacé lorsque qu'ils ne se touchaient plus, quand l'univers osait faufiler un millimètre de distance entre eux et la tête lui tourna d'une brusque bouffée de chaleur tant Eijirô irradiait.
« T'es bouillant... »
« C'toi qui est hot. » rétorqua le roux en tentant de glisser à nouveau sa langue contre la sienne, contrarié de voir son amoureux lui poser le dos de la main sur le front :
« Je ne plaisante pas, t'es encore plus chaud que d'habitude... »
« Comment tu veux que je fasse autrement, avec toi à poil sur mes cuisses ? »
« Eij... »
« Tu sais quoi ? On fait un deal : on en parle plus et je te fais l'amour comme un dieu. Deal ? »
Bien que réellement inquiet de cette température corporelle trop élevée qui lui rappelait furieusement une certaine douche nocturne, Izuku fut incapable d'empêcher la commissure de ses lèvres de se retrousser en sourire et haussa un sourcil, faussement moqueur :
« Comme un dieu ? Rien que ça ? »
« Rien que ça. »
« Pas suffisant comme offre, désolé. »
Outré, Eijirô renifla contre son souffle, un infime froncement de sourcil soulignant sa sainte indignation, qu'il agrémenta d'un mouvement des hanches uniquement destiné à faire regretter à son homme l'insulte.
« Je te propose une meilleure offre : on en parle après et je te fais l'amour comme un dieu. Deal ? Allez deal ! » plaisanta Izuku pour achever sa discussion avant d'entraîner Eijirô avec lui lorsqu'il se laissa tomber de côté sur le canapé, les cheveux du roux enveloppant sa vision d'un voile écarlate qui se mariait à merveille avec leurs excitations et l'envie de le prendre se fit irrépressible.
« Qu'est-ce qui te fait croire que je vais te laisser me baiser ? » ronchonna Eijirô pour la forme, immédiatement trahi par le mouvement de ses hanches sur le bassin du vert, trop appuyé pour être innocent, comme si l'innocence avait de toute façon la moindre place entre leurs corps nus dévorés de gémissements.
« Parce que j'ai demandé gentiment. »
« J'ai pas entendu de question. »
« C'est pas faux. Tiens, tu lèches ? »
Il crut une seconde que la plaisanterie allait lui valoir une morsure avec suçon accordé ou même une fessée, mais Eijirô se contenta d'entrouvrir les lèvres et le laisser y glisser les doigts. Izuku résista à la tentation de lui pincer la langue en le sentant enduire de salive ses phalanges, quelques mordillements en prime de l'ombre d'une moquerie dans les yeux et à chaque fois que la langue du roux s'enroulait autour de son index, le désir irradiait ses reins et détruisait sa patience.
Tout son sang-froid annihilé au gré des mouvements de la salive sur sa peau, il récupéra ses doigts et un peu plus d'envie encore, si c'était possible, du rouge sur les joues d'Eijirô, de son souffle malmené et uniquement esquissé par les mouvements des mèches écarlates contre ses boucles. Izuku posa ses lèvres sur la pulsation au creux du cou du roux, le temps que ses mains remontent ses hanches pour s'offrir un accès royal à son cul. Le gémissement d'Eijirô cacha mal le sien, lorsque que la paume de son fiancé brûla sa queue d'une caresse trop intense, à crever tant elle lui électrifia les reins d'un spasme de plaisir.
Incapable d'attendre un battement de cœur de plus, il glissa un doigt en Eijirô avec toute l'assurance du monde et se vit immédiatement viré par le bond de son homme :
« Aoutch ! »
« Mmmouais, je sais, j'ai peut-être été un peu ambitieux sur ce coup-là. »
« Bien trop ambitieux ! J'ai pas ton endurance, moi. » s'amusa Eijirô alors qu'Izuku se tortillait sous lui pour s'extirper du canapé, en reptations ridicules et donc parfaites pour agrandir davantage le sourire du roux :
« Qu'est-ce que tu fous ? »
« Je vais chercher du lubrifiant ! » gueula Izuku, déjà dans leur chambre, un brin agacé de ne trouver le tube dans sa table de chevet et il lui fallut une minute supplémentaire pour qu'une lichette de sang regagne son cerveau et ne lui rappelle que la dernière fois qu'ils avaient baisé, c'était dans la salle de bain.
« C'est pas une question d'endurance, mais d'entraînement mon cœur, et là-dessus, on y peut rien si... » entama Izuku, cherchant à expliciter que leurs goûts personnels le privilégiaient pour ce type de pratique, incapable de songer à achever sa phrase devant Eijirô dans leur canapé, une main câlinant distraitement sa queue dans une nonchalance démentie par son regard scrutant la réaction d'Izuku.
« Si c'est ça qui m'attend quand je vais chercher du lubrifiant, je repars et reviens direct. »
Le gloussement d'Eijirô, mi-rire mi-gémissement, s'arrêta dans sa gorge, lorsqu'il eut reposé ses lèvres sur cette bouche qu'il aurait volontiers mordue et léchée jusqu'à en avoir la peau engourdie, mais il se contenta du baiser enflammé dans lequel le roux lui vola son souffle. Il déboucha le lubrifiant comme il put entre le plaisir né des mains d'Eijirô sur son érection et de sa langue contre la sienne, s'en foutu de partout sur la main sans en être plus dérangé que cela et releva une des jambes de son amoureux avec sa main libre. Cette fois plus attentif, il jugula l'envie folle furieuse de le baiser sur le champ et le caressa du bout de ses doigts englués de lubrifiant, s'amusant des mouvements de ses lèvres devenus un brin plus chaotique contre les siennes et lorsqu'il pénétra doucement le roux, la crispation de ses mains sur sa queue le fit frissonner.
« Mieux ? »
« Mieux. »
Les yeux clos pour laisser les baisers d'Eijirô infuser sa bouche, Izuku se fia aux accrocs dans son souffle, aux hachures de ses inspirations pour guider ses mouvements, le préparant lentement en savourant les prémices d'un soupire de plaisir sur sa langue. Celui-ci écorcha le relatif silence lorsqu'il ajouta délicatement un second doigt, aussitôt suivi d'une plainte étouffée, Eijirô lâcha ses lèvres pour enfouir son visage contre sa gorge et y gémir plus franchement, avec un mouvement des hanches pour approfondir le geste de son homme.
C'était pire que bandant de le voir frémir rien qu'avec ses doigts, accrocher sa peau pour mieux s'y rattraper, Izuku aurait étiré ses gémissements retenus à l'infini, se fondre dans la moiteur de son souffle contre son cou où le plaisir lui coulait dans le sang. La pointe des dents d'Eijirô lui racla la peau, aussitôt suivi d'un coup de langue mutin et tout ça fila enflammer ses reins qui s'élevèrent d'eux-mêmes pour enfouir davantage son excitation au creux des mains du roux.
Le sourire d'Eijirô s'entendait dans sa manière de geindre, mais il resserra un peu sa prise, laissa Izuku recommencer son mouvement le temps qu'il crache sur ses doigts, sa salive rendant jouissif le glissement de ses doigts sur la queue du vert. Izuku s'efforça de ne pas se perdre dans le plaisir des caresses d'Eijirô et s'amusa à courber un peu plus les doigts, appuyer juste autour de sa prostate en pur sadique et les contorsions que son homme fit, dans l'effort désespéré de bouger ses doigts en lui, crépitèrent dans ses reins en un râle de plaisir. Il en voulait encore. En fait, il en voulait beaucoup plus, il fallait absolument qu'Eijirô gémisse sur sa queue dans les cinq prochaines minutes ou il allait en crever.
Eijirô grogna lorsqu'il retira ses mains de son corps, sa frustration imprimant l'empreinte de ses dents sur l'épaule d'Izuku juste avant qu'il ne fronce les sourcils en le voyant se musser dans le canapé, tapotant ses cuisses sous le regard narquois de son homme.
« C'est comme ça que tu comptes me baiser ? »
« Yep ! Je te soulèverai rien qu'à la force de mes hanches jusqu'à te faire crier. »
« Pfff, vantard. »
« Hey, ne doute pas de ma force comme ça ! C'est vexant, surtout de la part de mon futur mari ! » ronchonna Izuku en essayant de faire la moue la plus tristoune possible dans l'espoir d'obtenir une excuse et un baiser où il pourrait sentir les dents du roux tatouer sa langue de plaisir.
« Tu sais quoi ? » chuchota Eij, absolument pas déconcerté pour deux sous par l'air de chien battu que lui servait Izuku, « Je crois que finalement, je préfère te baiser moi. »
Et avant qu'Izuku ne puisse hausser un sourcil, Eijirô s'abaissa sur lui, s'empalant sur sa queue avec une lenteur délibérée que les rayons du soleil transformèrent en œuvre d'art vivante, un tableau de luxure qui aurait mérité mille noms sublimes s'il avait eu le moindre neurone disponible et un souffle d'air encore restant dans sa poitrine irradiée de désir. Là, il se noyait de plaisir, perdu dans la courbe du gémissement d'Eijirô et dans le son que faisait son cul sur ses cuisses, à lui retourner le cœur, ses mains agrippèrent les hanches du roux, supplique muette qu'il recommence son mouvement.
Tout doucement, trop doucement, son fiancé se souleva de nouveau, roulant des hanches à le rendre cinglé en reprenant sa queue en lui et si Izuku n'avait aucune idée de ce à quoi il devait bien ressembler, avec la bouche ouverte sur une plainte sourde et les cheveux en vrac, son plaisir était suffisamment explicite pour que les crocs d'Eijirô étincellent dans un sourire, son regard fixé sur la rougeur qui flouta soudain les taches de rousseur du vert.
« Te... te moque pas. » haleta Izuku, un spasme délicieux griffant ses doigts sur la peau du roux, lequel continua de lui détruire un peu plus l'âme en gardant ce rythme affreusement lent pour le baiser.
« Je me moque pas. »
C'était pire, il le contemplait comme si l'univers entier se trouvait sous lui, comme s'il avait réduit son monde aux gémissements d'Izuku entre ses cuisses et l'intensité avide de ses prunelles sur lui acheva de le colorer en écarlate. C'était pire et trop bon de chaleur, de frictions délicieuses sur son érection, des mains de son homme en appui sur lui et il se cambra pour glaner quelques millimètres d'euphorie, rien que la satisfaction magique de voir un hoquet de plaisir arrondir les lèvres d'Eijirô. L'envie d'user de son alter pour le forcer à aller plus vite, à le laisser enfin s'enfoncer en lui sans restriction aucune lui traversa l'esprit, repoussée d'une plainte du roux alors qu'Izuku abandonnait ses hanches pour faire remonter son pouce le long de sa queue, marquer sa cuisse de l'empreinte de son autre main.
Les mouvements de hanche d'Eijirô s'accélèrent enfin, réduisant le temps entre les gémissements d'Izuku à un battement de cœur, il se mordit les lèvres tant le plaisir s'intensifia, l'habituelle tension mordant déjà ses reins malmenés des caresses du roux sur lui avant qu'il ne le prenne.
« Je vais pas...ah, tenir longtemps... »
« Mmmm tant mieux, m-m-aah, moi non plus. »
Et Eijirô tendit un bras derrière pour prendre appui sur son genoux, s'aidant de sa jambe pour garder son équilibre en tendant son corps en arrière, juste assez pour que la queue d'Izuku s'enfonce plus loin encore en lui, fournaise de plaisir en cri dans la gorge du vert. Les muscles du roux autour de lui, l'attirant au plus profond de son être tout en l'épinglant au canapé, le firent crier encore, toute son attention focalisée sur le mouvement de ses doigts sur la queue d'Eijirô, tout pour lui offrir un plaisir équivalent à celui qui était en train de courir sur ses nerfs, péchant son orgasme au plus profond de son corps.
Foutu pour foutu.
Le coup de rein de son fiancé arqua le dos d'Eijirô d'un cri, son corps crispé du plaisir brutal dû au mouvement qui avait parfaitement envoyé la queue d'Izuku contre sa prostate, à ce point exact capable d'orner sa vision d'étincelles. La contracture bien involontaire des muscles du roux autour de sa queue lui enfoui l'âme au creux d'un océan de luxure où l'érotisme d'Eijirô sur lui, bouche ouverte sur un son pornographique au possible, toute la glorieuse perfection de son corps offerte à sa seule vision, failli le noyer.
Encore. Tout de suite. Ses hanches bougèrent d'elles-mêmes, gémissement rauque au-dessus de lui et Izuku accueillit la griffure d'Eijirô sur son ventre comme une prise pour ne pas couler immédiatement dans l'orgasme qui lui poinçonnait les reins. Juste encore une fois, le prendre et succomber de plaisir une fraction de seconde avant que la petite mort n'incendie ses nerfs.
Son orgasme courba corps et âme, accrochant ses mains aux cuisses de son amoureux, son monde se recouvrit du hoquet étranglé d'Eijirô, plus beau son qu'il puisse exister alors que le plaisir dénouait la tension du corps du roux d'un coup et éclaboussait le ventre et le torse d'Izuku.
Yeux clos pour savourer les dernières traces de plaisir dans son organisme, le vert entendit doucement leurs respirations reprendre de concert, comme à regret, habiller la pièce de ce flottement engourdi où l'orgasme s'attarde aux coins des sourires et dans les caresses. Dans la lumière presque rasante, Eijirô semblait auréolé de feu, en contours passion et sous-tons d'amour, il y glissa ses doigts pour voler un peu de cette perfection sur sa peau. Une fraction de seconde avant que son homme ne s'effondre sur lui sans grâce aucune, l'enfonçant lui et son rire amusé dans le canapé.
« Maudits préliminaires. »
« Mais c'était quand même bien ? »
« C'était génial mon cœur... J'aime bien quand tu me baises. » se moqua Eijirô sans vergogne et sa taquinerie se perdit dans les mèches rousses, emmêlées de leur amour et encore poisseuses de leurs gémissements. D'ici trente secondes, il allait s'en rendre compte, ronchonner et filer à la douche, mais pour l'instant, Izuku était au chaud contre lui, son odeur imprégnant chaque atome de son corps et c'était si bien, si doux. Il aurait volontiers vécu une éternité ou deux dans ce moment.
« J'ai de la sueur partout. »
Autant pour l'éternité.
« On va douche ? »
« Vas-y, part devant, j'te rejoins. »
Dès qu'il retrouvait un semblant d'énergie et surtout de volonté que tous les coussins absorbaient et il se sentit couler dans leur moelleux, bercé du son de la douche et de la tiédeur de fin d'après-midi, dans ses rayons de soleil qui dégoulinaient sur le sol. Il se laissa dériver mentalement, sautant de sensation en sensation, savourant la lumière sur sa peau, l'odeur du plaisir qui paressait, assorti de picotement au creux de ses nerfs et ce putain de bruit brusque qui retentit dans le couloir.
« Eij ? T'as fini ? »
Le son chelou fut suivi d'une déchirure et d'un grognement frustré, amenant malgré lui un sourire amusé sur les taches de rousseur :
« T'as encore bousillé ton t-shirt ? »
L'absence de réponse, plus éloquente encore, le décida enfin à bouger. Il se faisait trop vieux pour s'endormir à moitié sur le canapé, il avait le dos en vrac et une méchante contracture dans les épaules, comme le dernier des cons, mais le sourire de leur partie de jambe en l'air valait toutes les courbatures du monde. Il essaya vainement de s'étirer en rejoignant la cuisine, ne réussissant qu'à se sentir plus mâchuré encore et il vérifia d'un coup d'œil distrait que le bruit ne venait pas d'une éventuelle casserole tombée avant de rejoindre le couloir.
À l'autre bout de celui-ci, une bête gigantesque barrait l'entrée de leur chambre.
Figé sur place avec la sensation qu'une tonne de glace venait de lui tomber dans les entrailles, le vert la regarda avec une horreur grandissante, cette chose à quatre pattes, pourtant assez grande pour que son garrot atteigne sans difficulté aucune la poitrine d'Izuku, avec des proportions à faire pâlir de jalousie n'importe quel chien de garde.
D'ailleurs, ce n'était pas un chien, ça n'avait rien d'un chien. Indubitablement canin, mais avec un museau très épais, des oreilles immenses pointées sur lui et plantées sur une tête conique et massive. Une musculature étrange, qui faisait saillir la colonne vertébrale et le haut du dos de la bête au-dessus d'elle, de manière contre-nature. Et surtout, surtout, des putains de crocs visibles à cinq mètres alors que la bestiole ne faisait juste qu'ouvrir la gueule, sans retroussage de babine ni grondement d'intimidation, juste en tirant un brin la langue, son attention focalisée sur Izuku.
C'était quoi, ça ?
Qu'est-ce que cette merde foutait chez eux ?! Est-ce qu'elle avait attaqué Eij, est-ce que c'était ça le bruit qui l'avait tiré du canapé ?
Avant qu'il n'ait réussi à envisager une réaction possible, la chose s'ébroua, étrangement dansante sur ses pattes avant dont il remarqua les articulations cheloues, comme si... comme si elles avaient un coude. D'humain.
Il n'eut pas le temps d'y réfléchir davantage, parce que la bestiole se déplia, littéralement, étirant sa masse vers le plafond en basculant son poids sur ses pattes arrière. Si monstrueusement grande qu'elle dut coucher les oreilles pour éviter qu'elles ne frottent le plafond et Izuku sentit son être se liquéfier. Même avec son alter, il n'était pas sûr de gagner face un monstre pareil, sans compter la peur panique lui figeant le sang à même les veines, une peur primaire impossible à juguler.
Il ne put que reculer précipitamment quand la bête s'avança sur lui, terrifié au-delà des mots, avec en tête l'unique idée de foutre le camp à tout prix, de mettre le plus de distance possible entre lui et ce machin démesuré, un cri coincé quelque part dans la gorge, à moins que ça ne soit sa respiration tout bonnement bloquée par le fait que la bête pouvait marcher sur deux pattes, de manière totalement naturelle. Totalement humaine. Le cri fini par sortir en un hurlement rauque, déconcentrant Izuku une fraction de seconde, juste assez pour qu'il glisse sur le carrelage de la cuisine dans sa tentative de fuite et étale son cul par terre.
Oh bordel.
Il allait mourir dans les pattes et la gueule d'une créature titanesque à laquelle il n'arrivait pas aux genoux une fois assis sur le sol, il allait mourir sans avoir pu dire une dernière fois à Eijirô qu'il l'aimait, ni revoir son sourire adorable quand il faisait semblant de l'engueuler pour une connerie, quand il venait de faire une blague si nulle qu'elle en était excellente, il allait crever sans entendre encore une fois le son du rire de son amoureux et ça lui détruisait le cœur.
Plus de trois mètres de muscles ornés de crocs et de griffes à défier toute concurrence se penchèrent subitement sur lui, de toute la taille de la bête et Izuku hurla en fermant les yeux, incapable de faire autre chose que de subir la mort.
Un poids sur ses cuisses, suivi d'un gémissement inquiet. De chien battu.
Il rouvrit un œil, nez toujours plissé sous sa grimace d'horreur, osant à peine jeter un regard vers le truc qui venait de s'allonger à ses pieds et qui posait son mufle sur ses cuisses en lui rendant son regard avec toute l'inquiétude du monde. Sans le moindre signe d'agressivité.
Décrispant lentement les épaules, avec un soin infini pour que la créature ne sente pas sa tension et son angoisse, Izuku s'efforça de respirer profondément, une fois, deux fois, avant d'enclencher sa réflexion. Analyser. Analyser pour comprendre et pouvoir anticiper un plan d'action. Donc observer. Il souffla légèrement avant de commencer un examen visuel, mains en l'air pour ne pas toucher la chose pour l'instant immobile sur lui.
Ho... De près, il était encore plus impressionnant. La tête faisait aisément son torse. Elle tenait pas en travers de ses cuisses et la bête se mussa contre lui pour essayer de tout faire rentrer, sans succès aucun. Histoire de rajouter de l'horreur au casse-tête mental d'Izuku, le chien étira une patte qui n'avait rien d'animal, avec bien trop d'articulation et de jointure, des doigts trop bien dessinés, une main à la morphologie humaine, simplement immense, énorme, avec des griffes acérées et des coussinets au cuir noir et épais.
Bon.
Ce truc n'avait aucune logique biologique. Rien, depuis l'épaisse fourrure plantée sur une musculature sur-développée qui rappelait furieusement celle d'un bodybuildeur, à la putain de démarche quadrupède-bipède et en passant par la queue bien trop longue en termes de proportion, ne faisait sens. Rien du tout. Il saurait même pas où attaquer ce machin pour lui faire mal. À la vérité, il doutait même être en mesure de résister assez de temps contre la bête pour sauver sa peau. Si ce qu'il avait vu dans le couloir n'était pas une hallucination de son esprit malade, les crocs pourraient aisément transpercer son bras de part en part. Terrifiant. Même si pour l'instant, la bête semblait se satisfaire de laisser reposer sa tête vachement lourde sur ses cuisses, irradiant de chaleur et laissant à Izuku tout loisir de sentir son parfum animal, chaud, tangible. En dépit de l'incongruité de… d'une odeur de… framboise ?
Intrigué au possible, il inspira au-dessus de l'épaisse fourrure. De la framboise, indubitablement. Chimique et écœurante, du même genre que la saloperie de shampoing à la framboise qu'Eijirô adorait, tant et plus qu'il y passait une bouteille par semaine.
Eijirô ?
N'importe quoi ! Il allait devenir fou maintenant, à cause de ce machin, fou au point d'envisager que le loup gigantesque qui n'était pas un loup puisse être son fiancé, tout ça parce qu'il empestait la framboise ! Il était bon pour une putain de cure de repos. Et le fait que l'idée ne cessait de tourner et retourner dans son esprit allait achever de le rendre cinglé.
Parce qu'il y avait un truc, définitivement. Un truc dans la ligne du museau, un brin trop retroussé pour un loup, dans sa fourrure brune qui offrait un camaïeu de ton chocolat qu'il avait déjà vu quelque part, et un truc dans les étranges mèches rousses sur le haut du crâne et l'encolure de la bête, un rouge qu'il connaissait bien puisqu'il l'avait mille fois lavé des serviettes de la salle de bain en gueulant. Un truc dans l'ovale des yeux, bien trop rond, barré d'une unique cicatrice en travers du sourcil dont il aurait reconnu le tracé entre mille, hébergeant des prunelles vermillon étrangement humaines, terriblement familières, infiniment trop familières même.
Je devienne fou.
« Eij ? »
À l'autre bout de la bête, la queue se mit à frapper frénétiquement le sol. Tout content et c'était ridicule, ridicule au possible. Le... chien ? Loup ? Truc ? Avait simplement réagit au son de sa voix, pas au prénom de son fiancé. Ça ne pouvait pas être Eijirô. Impossible. Inconcevable. Les lois de la physique même l'interdisaient.
Mais le loup n'en pouvait plus de battre de la queue en le regardant intensément, comme s'il venait de percer un mystère et qu'il n'attendait que ça pour lui faire une fête d'enfer, en dépit de ses quasi trois mètres de haut et du fait qu'une seule de ses oreilles faisait plus de la moitié du visage d'Izuku.
« Tu… Tu comprends ? »
Rien. Deux grands yeux vides avec rien d'autre que la même attente impatiente, pas une pensée cohérente derrière les prunelles rouges. Juste un léger ralentissement dans les battements de queue.
« Tu comprends rien ? »
La queue s'arrêta et la tête gigantesque se pencha un peu sur le côté, dans un geste de perplexité si canine et si normale, pour un truc de cet acabit, qu'Izuku ne put s'empêcher de pouffer. Et le chien lui sauta à la gueule, littéralement, balayant son visage d'une langue baveuse assez longue pour faire la diagonale menton-front d'un seul mouvement, mettant à profit cet indubitable avantage technique pour le recouvrir de salive chaude et écœurante.
« Arrête ! C'est dégueulasse ! Stop ! Arrête enfin ! » crachouilla Izuku entre deux coups de langue. « C'est dégoûtant, ta grande langue là ! »
Mais le chien ne cessait de lui faire la fête et de tremper chaque centimètre carré d'une bave qui sentait terriblement les pastilles de menthe qu'Eij mâchonnait à longueur de journée pour dissimuler ses incartades de clope. Impossible qu'un chien aime ça et en bouffe suffisamment pour imprégner ainsi son haleine.
« Eijrô, si tu m'entends, remue la queue ! »
Il n'avait peut-être pas choisi le meilleur signal, puisque le truc était bien trop content pour arrêter trente secondes de battre sa queue sur le plancher avec enthousiasme tout en continuant de lui barbouiller la figure de salive mentholée. Il tenta d'endiguer le flot de bave en refermant gentiment la gueule du monstre, notant au passage sa circonférence impressionnante qui exigeait ses deux mains pour en faire le tour. Enfin, presque le tour. Et il n'avait pas les plus petites mains du monde.
« Ok, ok, amour ? Tu m'entends ? »
Penchage de tête à gauche, rien de plus. Visiblement, si c'était bien Eijirô – et il ne voulait même pas penser aux implications de cette hypothèse – il n'avait pas conservé assez d'humanité pour comprendre totalement ce qu'Izuku lui disait. Peut-être ses émotions, oui, si l'on en croyait les battements de queue et la langue qui lui léchait le poignet, ou plutôt l'avant-bras, nonobstant la muselière improvisée d'Izuku.
« Bon. Je te lâche, tu me lèches pas le visage. D'accord ? »
Comme s'il pouvait comprendre. Il tenta le coup, enleva les mains et fut récompensé par un léchouillage en règle desdites mains, lui tirant un soupir fatigué :
« Je sens que ça va pas être une partie de plaisir... »
Le supposé-Eijirô abandonna le travail acharné de récurage de bras de son fiancé pour se mettre à renifler avec application ses poignets, ses doigts, le bout de ses manches et son cou, où il fourra sa truffe pour de longues inspirations passionnées qui rappela furieusement à Izuku l'attitude de son mec la semaine passée. Il manquait le « ce que tu sens bon » à la suite, c'est tout.
Eijirô était un loup. Bien, bien, bien.
Après tout, c'est pas comme s'ils n'avaient jamais été témoins d'effets secondaires d'alter, avec un boulot comme le leur. Une fois, Kaminari avait switché de corps et Kacchan était venu chercher refuge chez eux au bout de quatre jours, épuisé par la libido démesurée de son mec qui avait découvert en moins d'une heure que les orgasmes étaient 20 fois plus puissants quand on possédait un clito. Selon ses dires. Donc Eijirô en loup, c'était presque normal. Presque.
« Qu'est-ce qu'on va bien pouvoir faire ? »
Déjà, survivre jusqu'à ce que les spécialistes des alters et de leurs effets secondaires se lèvent. Il savourait d'avance la gueule du médecin des urgences quand il allait se pointer avec sa bestiole gigantesque et un « Bonjour, c'est mon fiancé, vous savez, celui que vous avez vu y'a deux jours, ouais, celui qui allait parfaitement bien, une explication peut-être ? La faute au gène récessif ? ». Tout ce bordel vaudrait presque le coup rien que pour ça.
En attendant de pouvoir profiter de la tronche du spécialiste, il se releva précautionneusement après avoir effectué une reptation arrière sous le regard tranquille d'Eijirô, ce dernier suivant son mouvement et se retrouva assis avec la tête au niveau du torse d'Izuku debout. Lequel gémit de cette taille gigantesque :
« Putain, t'étais déjà grand en humain, tu n'étais pas obligé de retransmettre ça en loup ! »
Comme s'il avait compris et avec le meilleur timing comique du monde, Eijirô se redressa à son tour et se releva sur ses pattes – jambes ? - arrière, emplissant tout l'espace disponible jusqu'au plafond, obligé de quasi-tordre le cou vers Izuku pour le regarder. Lequel tordait tout autant sa nuque vers l'arrière en tentant d'évaluer correctement la hauteur de son fiancé, au moins trois mètres à tout cassé.
Pour le coup, il n'avait plus rien d'un chien, c'était plutôt un humanoïde aux pattes arrière de loup et avec des griffes. Et une fourrure. Avant qu'il n'ait pu réagir à cette nouvelle analyse, le museau d'Eijirô se mit à frémir, reniflant l'air avec un sérieux inégalable et sans hésiter, il ouvrit d'une main – patte ?- maladroite le placard à sa droite, piocha un paquet de brioche chocolaté qu'il dézingua, littéralement, d'un coup de crocs habile. L'emballage éventré se fit écarter pour qu'il avale, presque sans mâcher, deux pâtisseries coup sur coup, qu'Izuku mit un temps monstrueux à appréhender, son esprit tétanisé par la vision des crocs qui devaient faire la longueur de sa main. Sûr et certain qu'Eijirô pouvait ainsi lui broyer le crâne d'un seul coup de mâchoire et même pas sûr qu'il soit obligé de forcer. En tout cas, les brioches au nutella n'avaient strictement aucune chance et il fallut encore deux meurtres des petites boules de pâte briochée avant qu'Izuku ne réalise :
« Eij ! C'est du chocolat ! C'est pas bon pour les chiens ! »
Il tendit spontanément la main vers le paquet pour le reprendre et instantanément, Eijirô retroussa les babines, découvrit ses bien trop grands crocs sur un grondement sourd, oreilles à moitié couchés, ne laissant absolument aucun doute sur son refus to-tal de rendre les brioches. Chez un chien normal, c'était déjà impressionnant, sur un humain-loup de trois putains de mètre, ça en devenait proprement terrifiant.
Et ça rebroussa Izuku dans le mauvais sens du poil, dans le plus strict terme de la définition. Il n'avait pas beaucoup dormi, ça faisait une semaine qu'il s'inquiétait pour l'amour de sa vie, il venait tout juste de frôler la crise cardiaque, de se faire lécher le visage par un monstre, il n'avait toujours pas la moindre idée de comment récupérer son fiancé. Et aucune envie que ce gros débile poilu lui claque entre les doigts pour cause d'ingestion de chocolat.
« Tu donnes. Tout de suite. »
Son ton inflexible, assorti à une posture ferme et un regard noir, sourcil froncés, eut presque autant d'effet sur Eij-loup que Eij-humain : il coucha complètement les oreilles en arrière, penaud, lâcha le paquet qu'Izuku récupéra avant qu'il ne change d'avis et pour faire bonne mesure, régurgita tout simplement la dernière brioche avalée. Dégueulasse.
« C'est la deuxième fois en une semaine que tu dégueules dans notre cuisine. J'en ai marre. Je te le dis, c'est juste pour info, mais j'en ai marre. Pousse-toi, que je nettoie. »
La non-réaction d'Eijirô face à sa demande ne l'étonna pas le moins du monde, étant donné qu'il semblait ne pas comprendre un traître mot de ce qu'il disait, mais le geste qu'il fit, pour l'écarter, envoya son immense carcasse de l'autre côté de la table avec un calme tranquille. Peut-être qu'il valait mieux se concentrer sur les signaux visuels… songea Izuku en récupérant la bouillie mâchouillée à l'aide de sopalin.
Après tout, s'ils comprenaient quelques sons et phrases en fonction du contexte, l'intonation, les positions, l'attitude générale étaient largement prédominants dans la communication des chiens et loups. Sauf que lui n'avait pas la moitié des attributs canins – comment coucher les oreilles ? Battre la queue ? Aboyer ? Eij aboyait-il seulement ou tombait-il du côté vraiment loup de la chose ? Zéro début de réponse à part qu'ils étaient bien dans la merde le temps que son fiancé ne retrouve forme humaine. Il rangea le paquet éventré de brioche dans le placard ouvert si facilement par Eijirô alors que lui devait se hausser sur la pointe des pieds et son regard tomba sur le slogan aguicheur - « un chocolat trois fois plus gourmand » - en réalisant brusquement :
« C'est aussi pour ça que tu as vomi la première fois ! T'as mangé des pains au chocolat ! Mais, si c'est ça… ça voudrait dire que ça t'affectait déjà sous forme humaine… Ce serait progressif ? » demanda-t-il en oubliant qu'Eijirô était dans l'incapacité de lui répondre, d'ailleurs, Eijirô ne faisait plus aucun bruit du tout, dans le salon, ce qui était extrêmement louche. Il se retourna d'un coup vers le reste de la pièce, complètement vide.
« Eij ? Eij, t'es parti où ? »
Incroyable qu'un truc si grand ait pu se mouvoir sans aucun bruit, surtout sur leur carrelage où les griffes auraient dû faire un son, n'importe lequel. Par déduction, ne l'ayant pas vu repasser devant lui en direction de leur chambre et de la salle de bain, il était dans le bureau et lorsque Izuku y passa la tête, précautionneusement, il trouva effectivement son fiancé devant leur bibliothèque, la tête à moitié engoncée dans une étagère et malgré lui, il soupira.
« Quelle connerie tu fais encore ? »
Eijirô tourna son museau étrangement entrouvert vers lui et il eut la certitude absolue que ce qu'il y avait entre ses crocs n'était pas comestible du tout et encore moins remplaçable s'il décidait de refermer les mâchoires dessus.
« Qu'est-ce que t'as dans la bouche ? »
Avec une délicatesse qu'il n'aurait pas même soupçonné chez un animal de cette taille, Eijirô lui déposa dans la paume de la main un livre poissé de bave avant de s'ébrouer en envoyant une myriade de gouttelette de salive sur le mur.
« Dégoûtant. » renifla Izuku en déposant le bouquin, le nez plissé. « Je peux voir tes dents ? S'il te plaît ? »
Eijirô sembla hésiter un instant avant d'abaisser sa truffe jusqu'aux mains de son fiancé, un infime froncement de babine pour tout avertissement. Le sort des petites brioches encore en tête, Izuku fit courir ses doigts avec douceur sur les babines, dessinant le contour de ce nouveau sourire si familier dans son étrangeté en se demandant comment c'était possible de retrouver autant de son fiancé dans cette nouvelle forme. Bien complaisamment, la gueule s'ouvrit, odeur de menthol prononcée et chaleur animal, révélant une dentition propre à concurrencer un tigre. Une seule canine faisait effectivement la main entière d'Izuku en longueur et il y avait tellement, tellement de dents, alternant entre pointues et épaisses, tellement que c'était une vision de cauchemar que cette gueule hérissée de crocs, grande ouverte.
La curiosité l'emporta et délicatement, il avança la main entre les mâchoires pour en toucher une, apprécier la chaleur étrange de l'ivoire chauffé par l'organisme et le fil acéré du croc. Une machine à tuer.
Et le coup de langue que lui fila Eijirô brisa sa contemplation avec un fou rire, Izuku retira sa main trempée de bave en grimaçant un « dégoûtant ! » amusé, qui ne le fut plus du tout lorsqu'Eijirô se redressa pour poser une patte sur les côtes de son minuscule humain de fiancé et commença à lui lécher menton et lèvre :
« Ha non, je t'arrête tout de suite, je t'aime, mais hors de question que je roule une pelle à un loup. »
C'est parti ^^ !
TanukiNoBaka: Holaa ^^ ! Oui j'avoue que le monster fucker c'était pas forcément visible sur mon profil XD. J'espère que ce premier vrai chapitre t'a plu ^^ ! Izuku était épuisé et fatigué, une mauvaise combinaison XD. Merciii d'avoir prit le temps d'une review, ça m'a fait plaisir de te revoir ici ^^ !
Le Corbeau de Jade : Coucou ! Je suis ravie que The Manly Bottoms t'ai plu et que tu sois venu voir ici si c'était à ton goût aussi (je croise fort les doigts que oui!).
Pour répondre à tes deux questions : monsterfucker soit monster = monstre et fucker = baiser/coucher avec, autrement dit, des activités interdites au moins de dix-huit ans avec des monstres. Si tu as tout suivi de ce chapitre, Izuku va clairement coucher avec Eij sous sa forme de loup-garou. Voilà voila XD. Pour ta seconde question, le couple BakuKami va intervenir en tant que deuxième couple principal, y'a peut-être même moyen que je fasse des chapitres du point de vue de Kam (mon chouchou à écrire) !
Merci pour ta review et j'espère que ça aura été une bonne lecture ^^ !
Omiya : Ce plaisir que de revoir ton pseudo XD ! Merciiii ! Je suis désolée du temps entre ces deux chapitres T-T. Je croise les doigts que ce chapitre t'ai plu !
