Bonjour/bonsoir mes petits chats !

J'étais censée poster hier, mais j'ai réussi à emboutir une voiture sur un parking et à me faire traiter donc par le proprio de « conne d'enculée de sa mère », rien que ça XD. Rajouter dans la balance le taff où j'étais seule toute la semaine et vous aurez une bonne idée de la CARPETTE que j'ai été chaque soir.

Donc, ce nouveau chapitre ^^ !

Je m'excuse d'avance : il est dense XD. Oui tout le monde l'avait vu venir, moi la première, mais j'avais pas envie de sacrifier quoi que ce soit donc voila, c'est long et dense (le.a premier.e qui dit « comme une bite de loup-garou », qu'iel se méfie XD). Je me suis éclaté à l'écrire alors je croise les doigts et prie très fort qu'il vous plaise à la hauteur du fun que ça a été à écrire !

Encore une fois : merci à vous. Ffnet toujours buggé sa race, c'est toutes les stats en moins, je n'ai plus aucune trace de mes Lectrices et Lecteurs de l'Ombre (vous me manquez T-T), alors merci à toustes celleux qui s'accrochent, et un merci particulièrement infini à mes revieweurs adorés. Vous répondre et vous lire est toujours un putain de plaisir ^^ !

Sur ce : bonne lecture mes petits chats ^^ ! Et au plaisir de vous lire !


Chapitre 13 : « Jamais de la vie. »

Kaminari ne leur laissa qu'une poignée de seconde de silence douloureux pour enregistrer sa présence, le temps que le sang désormais imbibé de stress recommence à circuler dans l'organisme d'Izuku. Puis il entra d'un unique pas dans l'appartement, referma la porte derrière lui à coup de pied tandis que sa voix avait la cassure de la glace :

« Alors ? Qu'est-ce qu'on doit me balancer ? »

Izuku eut le réflexe absurde de reposer précautionneusement sa tartine, comme si ça avait la moindre importance, l'esprit à mille à l'heure : Depuis quand il était là ? Qu'est-ce qu'il avait entendu, avant d'utiliser son double pour rentrer, et comment Eijirô avait-il fait pour ne pas entendre ses pas ?! L'habitude d'entendre d'autres humains marcher ? Son engueulade avec Kacchan, peut-être, qui avait envahi tout l'espace sonore ? Ou alors, comme pour le blond, les sons de Kam s'étaient perdus dans le reste des bruits de l'immeuble ?

« Pas le baiser entre Izuku et Katsuki, ça, c'est bon, je viens de l'apprendre, il reste quoi que vous me cachez, mm ? »

L'acidité dans sa voix était une menace, tant elle coupait. Eijirô la prit indubitablement au sérieux, vu la rapidité avec laquelle il se releva du canapé pour tendre les mains vers Kam dans un geste apaisant. Sans réaliser l'ineptie de la réponse et le potentiel irritant de son mouvement.

« Kam, laisse-nous deux secondes pour t'expliquer, d'accord ? Je te promets que... »

La rage de Kam lui remonta le long de la nuque en un crépitement d'étincelles, qui rebiqua ses mèches, et l'entièreté de l'électricité de l'appartement claqua d'un coup. Ainsi que les ampoules et ce qui était sans nul doute la totalité de l'électroménager. Izuku sursauta face au son bien trop fort, à mille lieux des réactions viscérales de Kacchan et Eijirô qui gémirent tous deux d'inconfort et il prit sur lui pour lancer, avec la peur panique qu'un des deux loups ne surgissent avant qu'ils aient pu tout expliquer :

« Kam, s'il te plait, donne-nous deux secondes ! »

« « On le saurait s'il te ment », ce sont tes mots, je me trompe ?! Ou c'était pas le couplet sur les heures supp' qu'il devait faire « pour moi ou notre couple » ?! Espèce de sac à merde, quand je pense que je t'ai réconforté quand tu t'es engueulé avec Eij, alors que tu me mentais ! Tu m'as trouvé en pleurs dans des putains de chiottes à minuit à cause de ça et tu m'as menti ! »

Peu de chose sur terre aurait pu faire aussi mal que la trahison dans la voix de Kam, qui sous-tendait sa colère d'une souffrance insupportable. Kacchan tressaillit contre le dos d'Izuku, après une inspiration dans laquelle il dût déceler l'effet que les mots de Kam avaient sur le vert, appuyé par le reniflement anxieux d'Eijirô. Izuku ne prit pas la peine de répondre, focalisé sur le visage ravagé de furie de Kam, qui se contracta d'un cri quand il vit Kacchan tendre la main vers lui :

« N'y pense même pas ! Depuis combien de temps, tu me mens ?! Oh merde, tu sais quoi ? Ne me dis rien ! » jeta-t-il aussitôt, un arc électrique qui carbonisa un peu plus le plafonnier lui échappant. « J'ai assez entendu de connerie, je peux m'en passer ! »

« Chaton... » commença Kacchan avec les meilleures intentions du monde et Izuku ferma les yeux une fraction de seconde devant son abyssale bêtise. C'était le mot à ne pas sortir. L'air devient proprement irrespirable, la faute à l'infinité d'étincelles que Kam créait sans réfléchir, rongeant l'atmosphère de sa colère et la foudre de son alter se cristallisa en un hurlement :

« Ta gueule ! Je t'interdis de m'appeler comme ça ! Ça fait des semaines que tu es bizarre, que tu me bassines de mensonge et d'excuse à la con ! « Trop de boulot », « trop de réunion », « tropd'heures supp' » qui sont bizarrement jamais payées, ben tient ! Et comment j'ai été assez stupide pour te croire ?! Pauvre con ! »

La rage de Kaminari se creusait en rides d'angoisse sur le visage de Kacchan, perdu, incapable de savoir comment se dépêtrer de la situation face à la réaction justifiée de son amoureux. Lequel enchaîna, sans prendre le temps de seulement respirer :

« T'es qu'un putain de menteur ! Tu m'as abandonné pendant des après-midi, des soirées entières, pour simplement voir nos meilleurs amis ! Enfin, nos meilleurs amis, TES meilleurs amis, visiblement ! À moins qu'on soit carrément passé aux amants, après tout, pourquoi pas ! Et j'ai dû sacrément vous emmerder hier, à vous... »

« Kam ! Je t'en supplie, arrête ! »

La supplique d'Izuku se teinta d'absolu, dans son utilisation de son alter pour un très bref instant. Juste de quoi gainer sa voix d'assez de force pour que l'attention de Kam revienne sur lui, le temps de bloquer la prochaine insulte dans sa gorge et avant que son meilleur ami puisse se reprendre, il bondit de son siège. Sans s'inquiéter de bousculer un Kacchan tétanisé au passage, il se précipita pour attraper le poignet de Kam. La légère décharge d'électricité statique piqua, mais pas autant que la meurtrissure de voir que malgré tout, il lui faisait assez confiance pour ne pas l'électrocuter sur place, ni se débattre. Une confiance qu'il ne méritait pas.

« Kam, ta colère est légitime et on la mérite. Mais il faut que tu saches, donne-moi deux secondes, s'il te plait. »

Le regard de Kam se planta brièvement dans le sien, pour évaluer sa demande. Un éclat de sang, au coin interne, relevait la colère du platine d'une fatigue qu'Izuku devinait monstrueuse et il réalisa en une seconde que son meilleur ami n'avait pas dormi. Que vraisemblablement, après sa nuit blanche, il avait suivi son homme jusqu'à chez eux, essayé de digérer sa découverte avant de venir les confronter. Une chance que Kam ait eu ce temps de maîtrise, sans quoi sa colère les aurait sans nul doute tué, sans même qu'il le réalise.

« T'en as dix. »

C'était plus que généreux, bien plus que ce qu'ils méritaient tous. Izuku ne s'embarrassa pas d'une quelconque demande ou discours quand il se tourna vers son fiancé :

« Eij, vas-y. »

« Non ! » gronda Kacchan, furieux et Izuku lui lança un regard noir à lui clouer le museau, le temps qu'il tire Kam au milieu de la pièce :

« Et c'est quoi le but de la manœuvre ? On fait quoi là ? »

« Ce qu'on aurait fait y'a plus d'un mois si Kacchan n'était pas aussi féroce quand il s'agit de te protéger. Bouge pas. »

« Mais de quoi tu parles, Izu... »

Eijirô s'ébroua, emportant l'exclamation surprise de Kam dans la déchirure de ses fringues.

L'aspect déglingué du canapé ajouta une note plus que menaçante à la silhouette gigantesque qu'il étira dans le salon et sans plus de difficulté que s'il ôtait une chemise, le loup se redessina en fourrure, crocs et griffes monstrueux. L'occasion pour Izuku de réaliser à quel point c'était devenu naturel, spontané, vu l'aisance avec laquelle son homme se glissait dans cette nouvelle forme. Presque plus du tout dérangé par les douleurs inhérentes et un bref éternuement plus tard, Eijirô plantait avec un malin plaisir ses trois mètres de haut juste au-dessus du visage décomposé de Kam. Sourire carnassier en prime, pour faire bonne mesure.

Le platine ne bougea pas d'un iota, tétanisé face à l'immensité du loup-garou qu'il analysait avec un soin frôlant la fascination. Dans un air redevenu un peu plus respirable vu la disparition des étincelles, Kacchan gémit d'angoisse derrière Izuku. Qui tendit le bras juste à temps pour l'arrêter avant qu'il ne fonce sur Kam.

« Laisse-le. » signa-t-il d'une main, rajoutant vivement, « Il doit encaisser le choc ! ». Devant le froncement de sourcils enragé de son meilleur ami, Izuku emprunta la meilleure menace amicale d'Eij : il montra les dents. C'était ridicule au possible comme idée et il se sentit vachement con, mais le claquement de mâchoire agacé de Kacchan lui tira presque un sourire face au succès de ce coup de poker. Résultat dûment noté.

En attendant, Kam, nuque renversée tant il avait de la peine à atteindre le regard d'Eijirô à la verticale de son être, continua son observation intense avec la bouche grande ouverte. Et des milliards de pensées zigzagantes entre ses prunelles, dont une jaillie spontanément, d'une petite voix :

« C'était toi ? »

Pour toute réponse, Eij émit un ronflement amusé et se paya le plaisir de déposer sur le nez en l'air de Kam un léger coup de truffe amical. Qui eut le même effet qu'une bulle de savon explosant, car ce dernier sursauta et se retourna d'un bloc pour enchaîner à l'attention d'Izuku :

«Tu m'as menti ! Tu m'as encore plus menti que ce que je pensais, tu m'as menti depuis le départ ! Depuis ce putain de café où je t'ai montré la vidéo ! Tu savais que c'était Eij ! »

« Je... j'aurais même été visible sur cette vidéo, sans l'aide de Sero... »

« Oh, parce que Sero est au courant ?! »

Le « et pas moi » était tellement évident, dans le ton de sa voix, qu'il s'enfonça dans les explications d'Izuku comme une ancre, lui fermant la bouche. Il allait jamais pouvoir expliquer tant que Kam se trouvait dans un tel état et le problème était que ce dernier n'avait aucune raison de cesser d'être colère contre eux. Bien au contraire. Absolument indifférent à cette problématique, ou trop paniqué pour en tenir compte, Kacchan se dévoua d'un grognement :

« Il aurait jamais dû être au courant. »

« Mais il l'est, lui ! »

« Non ! Enfin si, » bégaya Izuku et il tenta de rectifier ses propos malheureux avant que Kam ne claque autre chose dans l'appartement, « mais pas grâce à nous ! Il se trouve qu'il a déjà connu une personne avec ce genre de... De problème de pilosité. »

Son ajout lui valut l'esquisse d'un sourire dans les crocs d'Eijirô, qu'il ignora royalement en continuant sa diatribe :

« Il m'a effacé de la vidéo, mais il nous a rien dit et je crois qu'on aurait jamais su qu'il savait quoi que ce soit si on était pas passé chez lui hier soir, après les archives, pour lui demander du matériel. »

« Vous êtes passé voir Sero hier soir ? » souffla Kam en dévisageant tour à tour Izuku et Eijirô, enfin, la montagne derrière lui, dont il se souciait comme d'une guigne. « Mais vous vous foutez de moi... »

« On voulait rien lui dire ! Et d'ailleurs je lui ai rien dit, il a fait ses déductions tout seul ! Kam, je te promets, on est pas allé le voir pour tout lui balancer avant de... avant de te mettre au courant. »

Kaminari ignora royalement la protestation d'Izuku pour lancer un regard ulcéré à Kacchan, par-dessus son épaule. Le blond n'avait pas bougé d'un pouce, hormis un rapetissement à la hauteur de son malaise et la question faussement calme de son mec acheva de le plier de gêne :

« Depuis combien de temps tu sais ? »

« Un... Un peu plus d'un mois ... »

« Un mois. » répéta Kam. Comme si l'univers lui était tombé sur le coin du nez et effectivement, vu la lueur dans son regard, le ciel n'allait pas tarder à couler sur le sol en une infinité d'éclairs. Le bourdonnement s'intensifia une lichette dans l'air, revenu comme s'il n'était jamais parti et Izuku sentit ses dents lui faire mal, la faute à la tension électrique en train de proprement affoler ses nerfs. « Et pourquoi, depuis quatre putain de semaines, tu ne m'as rien dit ? »

Kacchan garda un silence circonspect avec un dandinement sur place, cherchant une manière d'expliciter l'inexplicable jusqu'à ce qu'Izuku vole à son secours :

« Ça, c'est le point qui fâche... Kam, tu... Tu paniques pas plus que ça, ok ? »

Kacchan resta encore immobile un instant, toujours sur un fil d'hésitation puis, avec un soupir à fendre l'âme en voyant que tout le monde l'attendait, il ôta ses appareils auditifs qu'il tendit à Izuku avec l'air d'avoir pris dix ans dans la gueule. Et lâcha prise.

Infiniment moins fluide que celle d'Eijirô, sa transformation s'accompagna d'un jappement de douleur sourd. Bien entendu, t-shirt, jean et caleçon finirent en lambeaux au sol, pour la deuxième fois de la journée, sous l'œil un brin dépité d'Izuku qui dut se pousser pour éviter que son meilleur ami ne le bouscule, avec sa taille désormais monstrueuse. Ébouriffée de l'électricité statique ambiante, sa fourrure s'hérissait terriblement, mordorée dans la lumière du matin et il aurait été impossible de le prendre pour quelqu'un d'autre que Lord Dynamight Murder Explosion, premier du nom.

N'eut été son attitude de chien battu. À mille lieux de l'assurance amusée, voir crâneuse, du roux, Kacchan avait le museau plissé d'appréhension et les oreilles rabattues sur son crâne, si embarrassé dans cet état qu'il garda la tête baissée dans l'espoir de ne pas croiser le regard de Kam. Lequel ne lui facilita pas la tâche en restant plus silencieux qu'une chaise.

« Disons que... que Kacchan a aussi ce... ce problème de pilosité ? » tenta Izuku, faisant mine de ne pas voir le regard de reproche de son amoureux de loup, mais Kam l'ignora, contemplant longuement son mec-désormais-loup. Toujours muet. Le silence s'éternisa et s'éternisa, tant et si bien que Kacchan commença à gémir sourdement d'angoisse alors qu'Eijirô penchait la tête, inspirant pour tenter de déchiffrer l'humeur de Kam, en vain.

Et le platine se pencha subitement vers Izuku, sérieux comme un pape :

« Toi aussi ? »

Suite au hochement de tête négatif d'Izuku, bien en peine de savoir si c'était une bonne ou une mauvaise nouvelle pour son meilleur ami, ce dernier conserva encore quelques secondes un silence de mauvais aloi. Puis se re-pencha vers Izuku en attendant que celui-ci fasse de même :

« S'il y'a un nœud impliqué dans l'affaire, je te préviens, je me casse tout de suite par la fenêtre. »


« Pourquoi, pourquoi, pourquoi, mais putain, pourquoi ? Pourquoi tu m'as fait ça ? » laissa tomber Kaminari, dans une litanie épuisée que ses mains enfouies dans ses cheveux tentaient d'ancrer dans la réalité. Et Izuku déglutit devant la légère oscillation de lumière, au niveau de ses doigts, guère rassurante :

« Kam, je suis désolé, on... »

« Si tu redis encore une fois que tu es désolé, je te déboite la mâchoire. » siffla le platine, sans même daigner bouger. « Je le sais, que tu es désolé, ça fait quinze fois que tu le dis, c'est bon, j'ai compris ! Je suis con hein, visiblement, puisque personne n'a rien voulu me dire, mais pas à ce point ! Là, je te demande pourquoi ? Pourquoi tu m'as menti pendant un mois ? Pourquoi tu m'as pas dit que mon mec était devenu un putain de loup-garou ?! »

Pour le coup, Izuku aurait largement préféré qu'il continue de regarder le plafond de la chambre, vu la rage dans le regard que Kaminari lui lança. Laquelle aurait été suffisante pour le tuer sur place et l'infime, si infime piqûre au niveau de sa moelle épinière lui rappela qu'il valait mieux tourner trois fois sa langue dans sa bouche avant de l'ouvrir.

« Kam, je sais que c'était dégueulasse et que tu as tous les droits de nous en vouloir. Kacchan nous a demandé de te protéger et... »

« Ho, ta gueule, je te parle pas de Katsuki, je te parle de toi ! Je m'occuperai de lui quand il aura cessé de baver sur votre canapé, fais-moi confiance. Je te demande pourquoi toi, tu m'as fait ça, pas pourquoi Katsuki te l'a demandé ! »

Un claquement sec, dans l'air, acheva de pincer la nuque d'Izuku et il fut soudainement ravi que les deux loups soient restés dans le salon. Il avait été de toute façon trop compliquée de tenir la moindre conversation avec Kacchan dans les pattes. Le blond interrompait toutes les explications d'Eijirô, qui retraçait péniblement le dernier mois à un Kaminari ahuri avec les « désolé » d'Izuku en prime, d'innombrables gémissements et tentatives de se frotter contre Kam pour grappiller la moindre miette de réconfort. Une envie dangereuse, compte-tenue de la colère de son amoureux et de la sensibilité des loups, obligeant finalement Izuku à empoigner physiquement Kam pour s'enfermer avec lui dans la chambre. Et charger Eijirô de gérer le husky. Il n'avait réalisé la conséquence de son action, le laissant seul avec un Kam enragé, qu'une fois la porte de la chambre refermée derrière eux.

« Je... J'essaie juste d'expliquer ce... la situation... Il... Il a voulu te protéger et il a estimé que la meilleure manière de le faire, c'était de ne rien te dire. Et... disons qu'il a été... convaincant... »

« Voilà qui m'étonne. Vraiment. Toi ? Suivre Katsuki aveuglément dans sa connerie sans réaliser que c'en était une ? Ça m'étonne, tiens, j'en suis si-dé-ré. »

« Je n'ai pas suivi aveuglément ! Et je savais très bien que c'était une connerie ! »

« Mais putain, si tu savais, pourquoi tu l'as fait ?! Merde, mais j'ai envie de te frapper quand tu me sors des trucs pareils, t'as pas idée ce que j'ai envie ! » gronda Kam, bien plus animal qu'Eijirô dans ses mauvais jours et Izuku s'entendit proposer comme un con :

« Si y'a que ça, vas-y, je t'en prie ! »

« Je veux pas le faire ! Je veux pas te frapper, j'ai envie de te détruire, c'est pas pareil ! » hurla le platine, sur lui en une fraction de seconde pour agripper son col : « Et surtout je veux savoir pourquoi mon meilleur ami m'a menti pendant un mois ! Pourquoi tu m'as laissé croire que Katsuki me trompait ? Surtout avec mes peurs de... »

Izuku le bâillonna vivement d'une main, serrant les dents face à la décharge qu'il se murgea, trop occupé à signer de l'autre :

« Tais-toi ! Ils entendent tout ! »

Le haussement de sourcils, au-dessus de ses doigts, ne l'empêcha pas de craindre une seconde pour sa vie, le temps que Kaminari recule légèrement la tête pour signer à son tour :

« Comment ça, « ils entendent tout » ? »

« Ils sont hyper sensibles au bruit ! Vraiment, Eij peut entendre une conversation chez les voisins. »

« Tout le monde peut entendre une conversation chez vos voisins, vu vos murs ! »

« Les voisins de deux étages plus bas. » précisa Izuku, et Kam accusa le coup. « J'ai rien dit pour... enfin j'ai pas explicité dans le détail tes angoisses par rapport aux journalistes et au mariage et tout ça. Et ok, Kacchan est pas tellement sensible aux bruits, d'accord, plutôt aux vibrations, vu ses problèmes d'auditions de base, mais on a pas encore défini exactement comment ça marche, et donc si tu veux garder ça entre nous, mieux vaut rester sur la langue des signes, ok ? »

« Garder ça entre nous ? » reprit Kam à voix haute, sans se soucier du ton que sa voix avait en montant terriblement dans les aigus, indiquant que d'une manière ou d'une autre, Izuku avait dit une connerie. « Izuku, qu'est-ce que j'en ai foutre que Katsuki sache que je balise parce qu'il refuse de m'épouser, ce qui signifie que je ne suis clairement pas au niveau de ses attentes ? C'est devenu un loup-garou ! Mon mec est devenu un putain de loup-garou ! » répéta-t-il comme si son meilleur ami ne percutait pas l'importance de la chose. Et réflexion faite, Kaminari était sans doute le seul ayant une réaction normale d'eux quatre, face au problème. Mais ça n'arrangeait pas les choses pour autant.

« Je sais ! Et je suis... »

« Ferme ta gueule. Ferme bien ta gueule ! » et dans le silence de trois secondes où il put constater que son ordre avait été suivi à la lettre, Kam inspira profondément, rien qu'une fois, reprit d'une voix d'outre-tombe :

« Maintenant, tu m'expliques pourquoi tu ne m'as rien dit. Et au prochain « désolé », je t'électrocute. »

« Ok, ok... Je... Disons que quand Kacchan a demandé à ce qu'on ne te dise rien, je savais déjà que c'était... Pas une idée du tonnerre, dirons-nous, et oui, » se précipita Izuku en voyant son meilleur ami rouvrir la bouche pour souligner l'absurdité de sa réponse, « Oui, je savais que c'était une connerie et j'ai quand même suivi, ce qui est d'une nullité et d'une débilité abyssale ! Je sais ! Juste... Au départ, ni moi ni Eij ne voulions vous cacher quoi que ce soit. Mais... Écoute, il s'est transformé en pleine nuit. Je peux même pas te dire à quel point j'ai eu peur de lui, peur au point de tomber au sol et d'être incapable de bouger. J'ai eu sa tête sur la cuisse une minute après l'avoir vu pour la première fois et je peux te garantir que si j'avais eu le moindre espoir de pouvoir m'en sortir vivant, je l'aurais attaqué dans la seconde. Il était... terrifiant. Il faisait trois mètres de haut, des griffes et des dents acérées et s'il paraissait à peu près calme avec moi, j'avais aucune certitude sur comment il allait réagir face à d'autres personnes. J'ai pas voulu vous mettre en danger, pas même une seconde et on s'est débrouillé pour aller à l'hôpital, mais après... après, y'a eu la réunion des pro-héros et... »

Et foutu pour foutu, il se lança :

« Et ils ont menti, lors de cette réunion. Eij a pas eu le temps de te l'expliquer vu... vu Kacchan, mais on a jamais explosé l'ascenseur de cette manière. On est passé par la trappe de secours au plafond, parce qu'on avait gondolé les portes, et ok, on a dû érafler un peu l'acier au passage, mais c'est tout ! On a jamais dépiauté la cabine de l'intérieur comme ça ! Et de voir ce... ce mensonge, servi tout exprès pour faire passer les auteurs de l'intrusion comme des criminels dangereux en puissance, pour que tous les pro-héros se focalisent dessus, ben... On a estimé qu'il valait mieux vous laisser en dehors de ça. »

Kam ne broncha pas. Ne protesta pas, ne sortit aucune réaction de perplexité ou de doute. Rien qu'un léger hochement de tête pour indiquer à Izuku de poursuivre et là encore, ce dernier dût déglutir pour chasser le nœud dans sa gorge :

« On s'est dit qu'on trouverait une solution tous seuls et qu'on vous en parlerait une fois qu'Eij serait de retour à la normale, mais Kacchan nous a pris de vitesse, en amenant Prince Carnage ici. »

« Et dire qu'on m'accuse de martyriser ce chien. » murmura le platine, sa colère commençant à refluer sous une lassitude si épaisse qu'Izuku le sentait presque vaciller. Heureusement raccroché d'une main à son col, étreint à lui faire mal.

« Sans lui, je pense que vous n'auriez rien su, ni l'un ni l'autre. Mais Kacchan voulait... enfin, il a exigé qu'on ne te dise rien. Soi-disant qu'il t'a appris à « électrocuter d'abord et poser des questions ensuite », mais surtout, qu'il ne voulait pas que tu risques la cour martiale et la prison, comme nous. Et sur le coup, ça paraissait presque logique : on finissait rapidos de guérir Eij, affaire conclue, on pouvait en rire un bon coup une fois tout le monde en sécurité et basta. »

« Sauf que plus le temps passait, plus ça partait en couille. »

« Oui... Et lorsque Kacchan s'est fait mordre... Il était tellement paniqué à l'idée que tu le quittes si jamais il était devenu lui aussi un loup-garou qu'on a... on a dû prioriser un problème par rapport à l'autre. »

Il s'arrêta trente secondes, soupira devant le tableau et décida d'achever ce dernier de manière un peu plus honorable – tenter, au moins :

« On a suivi sa demande comme des cons, mais c'était pas par volonté de te mettre à l'écart… On a jamais… » et il rectifia, estimant que les autres se démerderaient avec leurs propres excuses : « Je voulais vous protéger, tous les deux. J'avais pas idée de ce que ça provoquerait comme réaction au niveau gouvernementale et surtout, que j'arriverais pas à dénouer tout ça en dix jours. Et plus ça traînait, moins c'était facile de trouver comment te le dire et... Je suis désolé, Kam. Je sais, je sais, tu vas m'électrocuter et je le mérite, mais je peux même pas commencer à expliciter à quel point je suis désolé… T'es mon meilleur ami et tu mérites mieux que... que ça. Je voulais pas te faire autant de peine et je suis tellement, mais tellement désolé et je... »

« Ok, ça va, ça va, c'est bon. J'ai compris. »

Surpris de la rapidité avec laquelle Kam avait sorti ça, Izuku releva les yeux pour le dévisager, étonné de trouver un air agacé que le platine épiça d'un haussement d'épaule :

« Je suis toujours fâché et je vais t'en vouloir encore un sacré paquet de temps, mais... je te connais assez pour savoir que ça a dû être un martyr, de me mentir pendant autant de temps. Et que je ne suis pas certain que... Enfin, si la situation s'était inversée, si Eij m'avait demandé de te mentir pour te protéger, je sais pas si j'aurais refusé. Et c'est « juste » moi et Eijirô, donc toi et Katsuki... C'est pas étonnant que tu aies suivi sans rien dire. »

« Sans rien dire ? Kam, on s'est engueulé quotidiennement à ce sujet ! On en est venu à se hurler dessus, tant on était pas d'accord ! Je crois même avoir supplié pour qu'on te le dise, au moins deux fois. On s'est tellement pris la tête là-dessus que je me suis même disputé avec Eij ! »

Pour le coup, ce fut Kam qui lui jeta un regard aussi surpris qu'interloqué. Rendant de fait la chose plus difficile encore, particulièrement vu le froncement de sourcils réprobateur qui s'accentuait à chacun de ses mots :

« Tu sais, le... le jour des gâteaux, où tu m'as récupéré à la petite cuillère et que j'ai pas pu réellement t'expliquer pourquoi j'étais dans cet état-là ? Eijirô était sans doute en plein dans une période hormonale et il avait des sautes d'humeur magistrales... Bref, ce matin, on venait à peine de se rendre compte que la jambe de Kacchan avait cicatrisée en une nuit, mais j'étais déjà terriblement en retard pour te retrouver, surtout qu'on avait déjà décalé d'une heure et que tu avais pas passé la meilleure matinée du monde non plus et je me suis... enfin, j'allais partir quand on a commencé à s'engueuler. Il m'accusait de foutre le camp alors qu'on avait un problème sérieux à résoudre, autrement dit, Kacchan en potentiel second loup-garou sur les bras, et ça m'a foutu en rogne, la manière dont il le disait, comme si... comme si ça m'amusait d'aller tenter de te réconforter tout en te claquant mensonge sur mensonge. Le ton est monté très vite et j'ai fini par lui hurler que si on était dans la merde à ce point, c'était sa faute. »

« Oh non... » souffla Kam, un truc qui s'enfonça un peu plus au creux de la culpabilité qui étreignait toujours Izuku rien qu'à la simple évocation de l'accident – en dépit des efforts appliqués du roux qui s'était plié en quatre pour le rassurer ensuite. Ou plutôt, qui l'avait plié en quatre lui, mais ce n'était pas du tout le moment de rajouter cette information à l'expression incrédule de Kam : « Tu as dit à Eij que c'était sa faute si Katsuki était devenu un loup-garou ? »

« Ben... on n'était pas sûr à l'époque mais... »

« Mais tu m'étonnes que t'étais en pleurs dans ta putain de bagnole ! » s'emporta le platine, filant une si vive étincelle d'électricité sur l'épaule d'Izuku qu'il en grimaça. « Espèce de triple imbécile ! Sortir ça à Eij ! Eij ! »

« Je sais ! Pourquoi tu crois que j'ai envisagé de dormir sur votre canapé ?! »

« C'est pas dieu possible, je suis pas impliqué dans un truc pendant quatre semaines, seulement quatre semaines et tout fout le camp ! Vous auriez pas pu en discuter calmement ?! » s'agaça Kam, à mille lieux de réaliser que son inquiétude pour eux était à deux doigts de faire pleurer Izuku. Lequel réalisa un effort surhumain, quoiqu'invisible, pour lisser au maximum sa voix pour bredouiller une réponse absurde :

« Pas ce matin-là, visiblement. »

« Vous me fatiguez. Vraiment. Pas un pour rattraper les autres ! »

« Kam, je suis vraiment désolé... »

« Tu l'as déjà dit au moins dix-sept fois, j'ai compris ! » l'interrompit son meilleur ami, abrupt au possible, mais il y avait davantage de tendresse derrière l'agacement que de véritable colère et forcément, ça ne loupa pas : Izuku sentit ses yeux s'humecter davantage. Menaçant si bien couler sur ses joues que même dans la pénombre de la chambre dont ils avaient oublié d'ouvrir les rideaux, le matin même, une éternité plus tôt, Kam ne put que le remarquer :

« Pourquoi tu pleures ? »

« Je pleure pas ! »

« Alors pourquoi tu pleures pas avec des yeux humides ? »

Le ton sévère et le froncement de sourcils achevèrent proprement Izuku. Malgré son relevage de museau vers le plafond, une larme lui échappa pour s'écraser sur son t-shirt, aussitôt suivie d'une deuxième. Kam soupira, résigné de la situation qui réussit cependant à glisser une lichette d'amusement dans sa voix :

« T'es sérieux ? Je me fais mentir à la gueule pendant des semaines et c'est toi qui en finis par pleurer ? »

« Je suis... »

« Oh, ta mère. » claque la platine, décidément d'une vulgarité à concurrencer Kacchan. Il lâcha enfin le col d'Izuku pour lui essuyer les joues d'un geste un peu trop rapide pour être agréable, grommelant un juron. « Incroyable, putain, c'est terrible comme je suis incapable de rester fâché quand je te vois dans cet état ! Enfin, je suis toujours fâché, ça, tu peux me croire, mais je peux pas continuer à t'engueuler quand t'es comme ça. Bon. » et il recula d'un pas pour observer son œuvre : « Tu... tu t'es engueulé avec Eij pour moi, tant tu n'étais pas d'accord et quand on sait à quel point les disputes sont rarissimes dans votre couple... Disons que ça me suffit comme preuve que tu es désolé-mais-vraiment-vraiment-désolé. »

« Je sais, mais... »

«Tais-toi, par pitié. De toute façon, je vais tellement t'en faire baver dans les prochaines semaines que tu regretteras que je ne t'ai pas purement et simplement électrocuté. Et maintenant que tu as fini de te transformer en fontaine, allons retrouver les boules de poils. » soupira Kam avec l'air d'avoir sauté six nuits, minimum, fatigue que le sourire d'Izuku plissa d'une mimique interrogatrice. « Quoi ? »

« Rien, juste... Boule de poil, c'est le surnom d'Eij. »

« Et Katsuki ? »

« Le Husky. Viens, il doit s'être retransformé maintenant. »

Tout l'épuisement du monde n'aurait pas réussi à ternir le sourire qui illumina le regard de Kam, quand il comprit tout l'humour dudit surnom. Il n'allait jamais laisser son mec tranquille avec ça. Avec un sourire amusé, Izuku lui ouvrit la porte de la chambre en le laissant le précéder jusqu'à la cuisine – ce qui constitua sa seconde erreur de l'heure, qui ne lui apparût qu'une fois qu'il s'encastra dans Kam, figé sur le seuil du salon.

Où l'immense mâchoire de Kacchan se referma sur le pied du canapé pour l'arracher d'un simple mouvement de la nuque, en dépit du cri d'Eijirô. Ravi de son nouveau jouet, le loup se retourna vers Eij pour le lui montrer et le roux attrapa l'extrémité du bout de bois dans le vain espoir de le lui retirer de la gueule. Kam devint plus blanc que les murs devant le spectacle, secoué au point qu'il ne bougea pas d'un pouce quand Izuku le contourna pour évaluer d'un coup d'œil les dégâts et le platine se contenta de balbutier :

« Je... Je vais m'asseoir. »

Izuku lui tira un tabouret aussitôt, angoissé de le voir si mal en point, mais Kam fit le tour pour s'asseoir résolument dos au salon – et dos à son mec :

«Tu m'en voudras pas, mais je veux pas le voir, pour le moment... »

« À la base, ça partait d'une bonne intention, tu sais, il voulait juste… »

« Non, tais-toi. Tais-toi, sinon je vais encore m'énerver. »

L'idée de subir le même sort que l'électroménager dissuada très efficacement Izuku d'insister et il laissa Kam effondré sur le comptoir, le visage enfoui dans ses mains d'où ne dépassaient que des mèches rebelles au possible. Il préféra s'asseoir sur le tabouret à côté, se contenter de faire courir sa main sur la cuisse de son meilleur ami, en un aller-retour qu'il espérait assez apaisant pour s'éviter une mort par électrocution.

« Ok. Bon. Je récapitule, juste pour voir jusqu'à quel point je vais l'écorcher pour m'en faire une descente de lit : Eijirô s'est fait mordre, il s'est transformé en boule de poil de trois mètres de haut, vous êtes allé à l'hôpital, ce qui nous a valu cette magnifique réunion et cette vidéo de merde qui m'a fait passer pour un con parce que j'y croyais… »

« Je voulais te détourner de la piste, pas te prendre pour un con. » rectifia pour la troisième fois Izuku, qui sentit aussitôt une légère décharge picoter ses doigts sur la cuisse de Kam et il décida que conserver un silence respectueux était une idée fort intéressante.

« Ensuite, » continua le platine, toujours plongé dans l'examen méditatif de ses paumes, « vous avez décidé de régler ça tout seuls dans votre coin comme des imbéciles. Jusqu'à ce que Katsuki débarque un matin et que Prince Carnage fasse le même cirque ici qu'hier soir à la maison. »

« Si par « cirque », tu entends courir autour de la table en hurlant à la mort... »

Une ébauche de sourire échappa à Kam, qui se reprit derechef sans tenir compte de l'air pince-sans-rire de son meilleur ami :

« Katsuki est mis au courant et se dit que tient, ce serait vachement fun de laisser Kaminari en dehors de ça. »

« Pour te protéger. Il voulait pas que les pro-héros... »

« Shhhh. Shh. Juste. Tais-toi. Je règlerai ça avec lui une fois que... quand il aura récupéré l'usage de la parole. Et pourquoi il est pas... redevenu normal, d'ailleurs ? »

De l'autre côté de l'appart, Eijirô ponctua l'annonce de Kam d'un grognement agacé. Occupé à tirer sur l'éclat mâché de bois qui ne pouvait être que le pied du canapé, définitivement fichu, pour tenter de le tirer des crocs de Kacchan fermement plantés dedans. Visiblement enchanté de la partie de qui-tire-le-plus-fort engagé avec Eij, grondement ravi dans la gorge. Izuku n'eut tout simplement pas le courage d'annoncer à Kam qu'il était probablement la raison pour laquelle l'instinct de Kacchan avait décidé que la meilleure option de survie était de rester sous sa forme de 3 mètres de haut. Et mentit sans honte aucune :

« Va savoir. »

« J'ai donc été gardé ignorant de ce qui concernant mon mec et mes deux meilleurs amis. » enchaina Kam en faisant mine d'ignorer le mensonge. « Et pendant un mois, Katsuki s'est chargé d'entraîner Eijirô pour qu'il apprenne à maîtriser sa forme de loup, tandis que tu faisais encore plus de recherche et des interviews. »

« La temporalité est pas foncièrement bonne... En fait, j'ai réalisé l'interview... » rajouta Izuku, uniquement pour se voir interrompre d'une étincelle furieuse, quelque part au niveau des doigts de Kam dans ses mèches :

« Si tu savais comme je me contrefous d'avoir la bonne temporalité, merde ! T'as interviewé la dame, vous vous êtes entraînés, l'autre, là, a mordu Katsuki. » enchaîna le platine et à chacune de ses phrases, son index pointait à qui il s'adressait d'un geste plus qu'agacé. Fort comique, en d'autres circonstances. « Ce qui vous a fait bien peur, d'autant plus que le lendemain, paf, Katsuki n'avait plus de blessure, comme Eijirô la première fois, j'ai tout bon ? Et toi, tu es allé en quarantaine forcée avec mon mec le temps de vérifier s'il était bien devenu un loup-garou. Ce qui est... visiblement le cas. »

Ledit mec avait tant mordu dans le pied de canapé qu'une charpie de bois et de salive lui ornait désormais la gueule d'un mélange absolument repoussant. Ce qui n'avait pas l'air de freiner Eijirô le moins du monde dans leur partie de jeu.

« Et maintenant ? On fait quoi ? On a un plan ? » lança Kam, presque résigné. Sans se douter que sa réaction, en écho à celle que Kacchan avait eut, quelques semaines auparavant, donnait à Izuku envie de pleurer de soulagement une fois de plus. Ou de reconnaissance, face à l'immensité de leur amitié.

Il garda le silence à côté de Kam, attendant qu'il soit prêt et qu'il ait relevé le museau de ses mains pour continuer. Le tableau brossé, pour véridique qu'il fut, était assez rocambolesque pour lui laisser quelques secondes. Et à dire vrai, Izuku ne se sentait pas tenté pour trois sous de rajouter son projet d'infiltration dans les locaux centraux de l'agence nationale avec des gadgets dignes d'un film d'espionnage grand budget, fournis par Sero. Rien que le concept de se retrouver avec la moitié de leur quatuor en loup-garou était tétanisant, si on s'y attardait plus de trente secondes.

« Et le premier type ? Celui qui a mordu Eij ? » souffla Kam à travers ses doigts, détournant les pensées d'Izuku un instant de la bataille féroce dans leurs dos.

« Disparu. Officiellement, il n'a jamais été arrêté. On ne sait même pas s'il a été arrêté et s'est échappé ou s'il s'est enfui juste après que Eijirô l'ait battu, aucune mention dans aucun rapport. »

« Chelou… »

« Comme toute cette histoire. »

« Mmm… Des loups-garous. » soupira Kam en ôtant enfin ses mains de son visage, laissant apercevoir une lassitude médusée. Et une bribe d'angoisse dans les prunelles qu'il posa sur son meilleur ami, évitant de regarder la boule de poil plus loin dans le salon.

« Des loups-garous. » confirma Izuku, faussement serein face au calme tout aussi fabriqué de toutes pièces de Kam.

« Est-ce que… est-ce que ça a un rapport avec la lune, comme dans les histoires ? »

« Non, en tout cas, pas que je sache. Ils peuvent se transformer quand ils veulent. Pour ce que j'en ai vu, les émotions et le processus hormonal de celles-ci jouent un grand rôle dans l'affaire et il y a sans doute une histoire de cycle. Ça n'a pas l'air calé sur la lune, mais il semblerait que biologiquement, ils suivent une certaine répétition, avec des périodes creuses et des périodes d'activités hormonales intenses. Et donc de transformations moins... maitrisées, dirons-nous. Ce qui a amené Eij à mordre Kacchan. Je pense qu'il devait être dans une phase active et ça rendait la maîtrise du loup-garou bien plus difficile, d'où l'attaque. »

« Des cycles… Genre, menstruel, un peu comme des règles ? »

« Un peu comme… Oui, oui, un peu comme ça… Si mes observations sont pas trop erronées, bien sûr. »

« Tes déductions sont jamais erronées, Midobro. » s'amusa Kam une seconde, avec le filigrane d'un sourire dans sa taquinerie, sans se douter du soleil que c'était de réentendre ce surnom habituel à la place de l'horrible et froid « Izuku » fâché dans sa bouche. Le vert se pencha sur lui, colla son front contre le sien en laissant son meilleur ami attraper ses doigts, machinalement. L'index fin de Kam s'enroula autour de son pouce, y déposa un infime tremblement de colère, ou de stress, à peine perceptible et migra aussitôt vers l'éclat de métal martelé à l'auriculaire d'Izuku :

« Tu portes des bagues, maintenant ? »

« Oh, ça… Ça, on en parlera plus tard. »

« C'est un vrai « plus tard » ou un plus tard, genre « ne rien dire à Kam pendant des mois dans l'espoir qu'il oublie » ? »

Des restes de rage durcirent la voix de Kam d'un ressenti mérité, aussi mérité que le reproche en lui-même. Izuku retint le soupir lui montant aux lèvres, pour choisir soigneusement ses mots – et les ravaler illico :

« Si tu redis que tu es désolé une fois, rien qu'une, je t'écorche vivant et je te donne à bouffer à ton clébard de fiancé ! Je t'ai dit que c'était bon, laisse tomber les excuses maintenant. »

« Promis ? »

Le soupir lassé de Kam était, comme à son habitude, une maestria de comédie démentie par son regard, mais il tendit son petit doigt en grommelant. Incapable de ne pas sourire en voyant l'empressement ravi avec lequel Izuku le crocheta du sien, si soulagé de retrouver ce geste entre eux qu'il conserva le doigt de Kam sur le sien, comme un gamin.

« Putain, mon grand cœur me perdra un jour. »

« Tu sais que je t'aime ? »

« Mmmmoui, j'ai déjà dû entendre ça quelque part. Et si j'avais oublié, ta langue me l'a assez dit, hier soir. Ha tient, Midobro rougissant, un truc pas vu depuis plus de douze heures. » le taquina Kaminari en le voyant effectivement piquer un fard. « Ça vaudrait le coup rien que pour te voir aussi gêné. »

« Je m'excuserais pas pour hier soir, en revanche, je regrette zéro ce baiser. »

« J'aurais été vexé que tu oses seulement penser à des excuses ! » renifla Kam avec un air si outré sur le visage qu'Izuku sentit malgré lui son air sérieux s'effriter.

« Amour, on a plus de canapé ! » annonça en criant Eijirô dans leur dos, s'efforçant de rattraper Kacchan qui passait à fond de train dans un sens, un deuxième pied de canapé dans la gueule. Déjà tout aussi en charpie que le précédent.

« Oh, comme c'est étonnant ! » persifla Izuku en les observant s'engouffrer dans la chambre pour sauter à pieds joints sur le lit et une seconde salve de déchirure, suivit de grognements féroces, lui indiqua qu'Eijirô avait décidé de se battre à armes égales avec Kacchan. Par l'encadrement de la porte, les deux têtes de loups se mirent à se disputer le pauvre bout de bois, réduit aux dimensions d'un bâtonnet de glace entre leurs mâchoires. Izuku était prêt à parier qu'ils faisaient plus qu'attention à ne pas le rompre, vu la force habituelle de leurs mâchoires.

À côté de lui, Kaminari affichait une expression consternée, à mi-chemin entre la peur et l'angoisse face au spectacle. Même si leurs attitudes hurlaient au jeu et à la bonne humeur, il n'en restait pas moins que leurs tailles monstrueuses ravalaient le lit queen size au rang de simple panier à chien, ce qui avait de quoi impressionner. Même pour quelqu'un d'aussi bonne composition que Kam. Izuku frotta son nez contre sa joue, plus par pur plaisir de pouvoir faire ce geste sans être aussitôt électrocuté que pour le sortir de sa contemplation muette :

« On s'y habitue, tu sais. »

« Tu m'en diras tant... »

« Et y'a des tas davantage. »

« Je demande à voir. »

« Une langue très longue, pour commencer. »

« Ha ! Ba tient ! Parlons-en, de la langue de mon mec : la prochaine fois, attend que je sois là avant de la fourrer dans ta bouche, merde ! »

« Jaloux ? » taquina Izuku, heurtant de l'épaule celle de Kam. Rien que pour le plaisir de voir le nez de son meilleur ami se retrousser de sa plus belle imitation de Kacchan vexé, un bijou d'imitation qui le fit éclater de rire, incapable de reprendre son souffle quand Kam siffla :

« Extrêmement jaloux. »

« Je m'en remettrais jamais, de ton imitation. »

« Merci, des années de perfectionnement ! » renchérit Kam, clin d'œil en renfort. « Bon, et mon remboursement pour ne m'avoir pas permis d'être là quand vous vous rouliez une pelle, mm ? »

« Je vois pas pourquoi tu serais jaloux, tu nous as eu tous les deux dans les archives hier soir, c'est bien mieux, non ? »

« Mouais. Je compte quand même récupérer des intérêts, sur cette affaire. »

« Fou comme tu prends ça à la légère. » s'étonna le vert face à ce calme impressionnant. Il se pencha un peu plus vers Kam pour lui déposer un baiser sur la pommette, un sourire lui mangeant son baiser quand il le sentit tourner vivement la tête pour effleurer ses lèvres, amusé de ce geste d'adolescent. Et absolument pas prêt pour la réponse très terre-à-terre de son meilleur ami :

« Oh, tu sais, quand on est persuadé qu'on se fait tromper et qu'on finit par apprendre que son mec est subitement devenu un loup-garou gigantesque avec un potentiel nœud sur la queue, ça fait très, très vite relativiser les activités du genre roulage de pelle dans les toilettes des bâtiments publiques. Et à propos de nœud, quand tu m'as demandé ce que c'était, au café… »

« Disons qu'Eij venait de découvrir son existence. Et j'avais aucune idée de ce que ça pouvait bien être ! » s'esclaffa Izuku.

« Donc c'est pas un mythe. »

« Nope. »

« Et ça aussi, on s'y habitue ? »

« T'as pas idée. »

Dans la chambre, le lit grinça affreusement, avant de décider d'être plus intelligent que l'agonie de deux mois du canapé : il s'effondra purement et simplement sous le poids des deux montagnes de muscles qui se battaient sur lui depuis un quart d'heure. Dans un boucan affreux et un nuage de poussière.

Dépité, Izuku contempla stupidement les reliefs de son lit, fracassé au sol, tandis qu'à côté, Kam se mordaient les lèvres pour ne pas éclater de rire. Au milieu des draps en pagaille, un Eijirô redevenu humain se redressa tant bien que mal, empêché par Kacchan, vraisemblablement à moitié allongé sur le roux et tout aussi ébouriffé que ce dernier. L'explosion capillaire se tourna vers la cuisine, sourcils froncés :

« Il est nul, votre lit ! »

« Je vais vous tuer, l'un et l'autre ! » murmura Izuku, une fatigue extrême pulsant en migraine au creux de ses tempes et c'en fut trop pour Kaminari, qui explosa de rire :

« Hé ba heureusement qu'on a un canapé ! »

« Ça me fait pas rire du tout ! Mon lit, putain ! »

« Pardon... » s'excusa Eij, bien trop amusé pour que ça soit sincère. D'un mouvement d'épaule, il poussa Kacchan un peu plus dans la couette pour se redresser, récupérer d'un air nonchalant de quoi se rebrailler. Absolument pas gêné de son absence totale de fringue, dont profita allégrement Izuku. Et Kam, s'il devait en croire le tortillement dans les règles de l'art que fit son meilleur ami pour réussir à poser son menton sur son épaule, matant sans vergogne à travers ses boucles le haussement d'épaule désinvolte du roux. Eij se rhabilla en vitesse du jean lui étant tombé sous la patte, qu'il enfila sans prendre la peine de dénicher un caleçon, plus occupé à dédier un sourire lumineux à Izuku :

« On s'en rachètera un. »

« Mouais. En attendant, aurais-tu l'extrême amabilité de te ramener ici et d'arrêter de détruire notre appartement, s'il te plait ? Déjà qu'on a plus le moindre truc électrique qui marche... »

« La faute à Katsuki. » asséna Kam, d'un sans-gêne tel qu'Izuku se dévissa le cou pour le dévisager de surprise et dans l'enchevêtrement de drap, la réponse arriva sous la forme d'une gueulante familière :

« Comment ça « ma faute » ? Depuis quand je suis devenu un disjoncteur, moi ? Et puis quoi encore ? »

Kacchan émergea comme il put du bordel, les cheveux si en pétard que ça en devenait comique, à défier la gravité. Il n'avait pas fait trois pas hors du lit, lambeaux de draps serré autour des hanches pour cacher sa propre nudité, que Kam se redressa d'un coup sec contre le comptoir avec un hurlement :

«Toi ! Viens ici !»

Kacchan envisagea de s'enfuir. Izuku le vit très nettement rien qu'à son regard paniqué, qui évalua d'un coup d'œil les voies de sortie les plus proches, et il aurait été plus exacte de dire que Kacchan tenta de fuir, vu son vif mouvement de recul. Vers la fenêtre de leur chambre, sans doute, mais son merveilleux plan fut interrompu net par la poigne d'Eijirô sur sa nuque et avec un sourire sarcastique, le roux l'entraîna dans le couloir sous un flot de cris :

« Lâche-moi ! C'est bon ! Ça va, j'y vais ! Eij, lâche-moi, merde ! »

« Non, tu vas nulle part, d'abord, tu te débarbouilles parce que t'as de la salive et du bois partout sur la gueule et qu'on a déjà assez pourri l'appart comme ça ! » asséna le roux et avec une mimique d'excuse à l'attention d'Izuku, il propulsa Kacchan dans la salle de bain où l'eau se mit à couler aussitôt dans l'évier. « J'vous le rapporte de suite ! »

C'était la pire diversion qu'Izuku lui ait jamais vu faire, mais il savait fort bien pourquoi : Eij allait faire respirer Kacchan un bon coup et lui rappeler que Kam méritait une explication. Et qu'ils s'en sortiraient, parce qu'ils s'aimaient, que Kam était tout son univers et plein de trucs du genre. Le genre de discours dégoulinant de bonne volonté que le blond prétendait haïr, mais auquel il se raccrochait comme un noyé à une bouée. Toujours.

« Non Eij, c'est bon, tiens-le, tiens-le bien, que je lui grille les poils ! » menaça Kam en s'extirpant de son siège pour filer les rejoindre d'un pas grésillant d'électricité, en minuscules marques noires sur le sol et Izuku se jeta à sa poursuite avant qu'il n'atteigne la porte de la salle de bain. D'un coup de main habitué, il rattrapa son meilleur ami par le col de son t-shirt et gronda derechef :

« Pas si vite ! Interdiction de foutre le feu à l'appart, en plus des dégâts de ce matin ! »

« T'inquiète Midobro, je suis un professionnel ! Je lui crame juste les nerfs optiques, rien de plus. »

Le sourire carnassier de Kam était assez surjoué pour que le risque de le lâcher soit acceptable. Opinion que ne partageait visiblement pas Kacchan, alors qu'Eijirô lui ôtait la charpie de bois engluée dans leurs salives qui ornait son visage en le débarbouillant lui-même dans l'évier. Avec des gestes un brin trop forts pour l'équilibre du blond occupé à maintenir en place son drap sur ses hanches :

« Putain toi et ton amitié aux fraises ! T'es une putain de girouette ! »

« J't'avais dit que c'était une connerie et qu'il allait falloir payer ! »

« Et malheureusement pour toi, ô mon amour, c'est moi qui présente l'addition ! » claqua Kam sans prêter attention à la même grimace de mal-être sur le museau d'Eij et Kacchan – une chance que ce dernier n'ait pas eu le temps de renfiler ses appareils auditifs après leur transformation. Entre deux passages de la large main du roux sur son museau, Kacchan se lança une tentative d'amadouement si vouée à l'échec d'avance qu'Izuku se mordit les lèvres pour ne pas éclater de rire :

« Mais chaton... »

« Ha non ! Recommence pas ! Tu le sais, ce que ça m'a fait faire la dernière fois, alors recommence pas avec ton petit surnom de merde, je suis fâché jusqu'à nouvel ordre ! »

« Oui, évite Kat, j'ai pas envie de devoir rembourser le système d'alarme incendie de l'immeuble en plus de mon électroménager.» taquina Eijirô, aussitôt fusillé du regard par sa proie se tortillant encore plus pour échapper à sa main. Jamais ils n'avaient fait aussi animal, entre la toilette sommaire imposée par Eij et la rébellion aussi faussement indignée que comique de Kacchan qui le fit se redresser comme un ressort dès que son meilleur ami relâcha sa nuque. Avec une amorce de grognement dans la manière dont ses lèvres se plissaient, prêtes à dévoiler ses crocs face à la sérénité d'Eijirô : « Et puis tu le sais, qu'il va t'engueuler, alors accepte. »

« T'inquiète pas, tu auras ta part d'emmerde, toi aussi ! » renifla Kam pour gommer tout sourire sur le visage du roux. « Mais après que j'ai fini d'engueuler mon homme et que tu te sois lavé. Tu pues la salive. »

Eij jeta un regard vers sa propre personne, indifférent à l'ébrouement dans les règles de l'art de son meilleur ami à côté de lui, et puis avec un haussement d'épaule désabusé, se glissa dans la douche. Encore vêtu du jean trouvé sur le sol de la chambre, il ouvrit les robinets d'un coup et la température monta de dix degrés tant l'eau était bouillante, déclenchant une série d'éternuements de la part de Kacchan. L'ébrouement de ce dernier n'avait guère été aussi efficace que sous sa forme de loup et il dégoulinait presque d'autant d'eau que son comparse sous la douche, mais Izuku n'eut pas le temps d'aller chercher une serviette que Kam reprenait, glacial :

« Pendant que je vous ai tous les trois sous la main, je vous préviens : la prochaine fois que vous me faites un coup pareil, je disparais de vos vies. »

La scène aurait pu être comique au possible, entre eux trois adossés à divers endroits de la salle de bain et Eijirô au jean imbibé d'eau dans sa douche, le tout dans une brume presque tropicale, mais le ton de Kam était bien trop dur pour être pris autrement qu'au sérieux. Tout l'habituel amusement de sa personnalité avait complétement déserté sa voix pour n'y laisser qu'une assurance tranquille. Ce qui rendait la phrase pire encore : c'était une simple constatation, pas une menace.

Izuku glissa ses doigts contre ceux de Kam pour les presser brièvement, gère surpris de ne rien avoir en retour et sous sa douche, Eij accusa réception d'un hochement de tête grave. Assez sage pour ne pas faire la connerie de Kacchan, qui se mit à geindre doucement avec le regard le plus larmoyant de son répertoire, emprunté à Prince Carnage, à coup sûr, et qui rebiqua immédiatement Kam dans le mauvais sens du poil :

« Je suis sérieux – et c'est pas la peine de me faire cette tête-là, toi ! »

Amusé de l'expression suppliante de Kacchan, Izuku se faufila entre lui et Kam pour récupérer une serviette, quelque part dans l'armoire sous le lavabo, essayant désespérément de ne pas prêter attention à la tension entre les amoureux qui hérissaient ses boucles. Face au regard furieux de Kam, Kacchan semblait perdre ses moyens de secondes en secondes, tant et plus qu'il ignora royalement la serviette tendue par son meilleur ami. Et Izuku se résigna à faire disparaître lui-même les dernières traces du meurtre de son canapé.

« Bouge pas. »

Il aurait pu parler à un mur, pour ce que Kacchan y réagit. Et il ne broncha pas davantage quand Izuku lui enfourna les cheveux sous sa serviette, frictionnant vigoureusement les mèches blondes.

« Vraiment, vous faites chier. » soupira Kam dans la buée, indifférent au regard de chien battu de son mec entre les pans de la serviette. « Vous réalisez dans quoi vous vous étiez embourbés ? Si j'avais pas suivi Katsuki, ce matin, vous alliez continuer à me mentir pendant combien de temps ? »

Là, tout le monde baissa le nez vers ses chaussettes, quand bien même personne n'en avait. Ce qui rendait la tâche de sécher Kacchan un brin difficile, mais Izuku n'avait si fichtrement aucune envie de s'attarder sur la possible longueur de leur mensonge qu'il laissa son regard sur le sol.

« Et encore, si votre conversation n'avait pas été si louche à mon arrivée, j'aurais très bien pu repartir bredouille ! »

Izuku n'avait même pas besoin de voir Eijirô, dans son dos, pour savoir qu'il contemplait ses orteils avec la même attention béate que lui et Kacchan contemplaient les leurs. De toute manière, ils n'avaient rien à offrir à Kam hormis des excuses et celles-ci n'étaient d'aucune utilité pour répondre aux questions actuelles.

« Au fait, c'était quoi ? Ce que Katsuki devait accepter, sans quoi vous me balanciez tout ? » précisa Kam et Kacchan devint rouge écrevisse sous la gêne. Remerciant l'univers entier que le platine n'ait entendu que cette minuscule partie de leur dispute, qui laissait de côté l'épineuse question de la bague de fiançailles, Izuku s'efforça de dissimuler la réaction du blond en lui frottant le museau de plus belle. Sauvant les meubles d'un timing parfait, Eijirô annonça avec un aplomb inébranlable, comme si c'était si banal que ça ne méritait même pas d'arrêter son shampouinage :

« Qu'on parte en vacances tous les quatre. »

Izuku fronça les sourcils, complétement perdu face à ce mensonge balancé comme un cheveu sur la soupe. Qu'Eij se paya le luxe d'étayer avec un sourire si naturel que c'était à se demander la quantité de vérité qui s'y dissimulait :

« Et qu'Izuku et moi payons tout, pour nous faire pardonner. »

« Oui, parce qu'on se sent responsable de la situation ! » embraya Izuku, serviette toujours plaquée contre le visage de son meilleur ami en une tentative désespérée de cacher son rougissement. « C'est notre faute si vous avez eu autant de problème de couple, donc on a pensé que ça pourrait vous faire plaisir et permettre de se reconnecter, tous ? Sauf que tu connais ton mec : capable de donner sa chemise à ses meilleurs amis, mais si jamais on s'avise de lui offrir la moindre chose, c'est une catastrophe ! »

« Vous auriez pu juste l'imposer. » fit remarquer Kam, une lichette soupçonneux. Vu les circonstances, il eut été malvenu de s'indigner et Eijirô se chargea de faire la seule chose à faire dans ces cas-là : diversion. Pour la troisième fois. Il répondit calmement, occupé à ôter son jean dans une difficile chorégraphie, le tissu mouillé collant abominablement à la peau :

« Ça paraissait un bon levier de pression, sur le coup. Rah, putain de truc à la con... »

« T'aurais pu nous éviter ça, mon cœur, pourquoi être parti te doucher en jean ? »

Des années d'entraînements avaient rendu le ton d'Izuku sincère au possible, probablement parce qu'il laissa s'y faufiler un brin d'agacement bien réel à l'idée de devoir faire une machine et leurs effortscombinés payèrent : Kam pouffa de rire. Suffisamment détendu pour rejoindre Izuku et délicatement, attraper un pan de serviette libre dont il se mit à frotter l'épaule de son homme dans l'espoir de l'aider à sécher. Objectif irréaliste vu la moiteur de la pièce.

Et il s'absorba dans sa tâche en ignorant très ostensiblement le regard que Kacchan lui lançait. Ce dernier était si soulagé de sa présence qu'il se plia en quatre pour réussir à appuyer une seconde sa joue contre la main de Kam, dérogeant à sa règle sacro-sainte de discrétion sur leur relation. Comme s'il était discret, vu l'amour qu'il irradiait pour son mec, dégoulinant le long de sa peau à brûler les doigts d'Izuku même à travers la serviette. Le monde aurait pu s'écrouler que le blond aurait continué de dévorer Kam des yeux, tant et si bien qu'Eijirô se racla discrètement la gorge pour attirer l'unique attention d'Izuku sur leur conversation :

« Ben... Je pensais que c'était mieux, compte tenu de la situation et pour éviter... »

« C'est ça, le nœud ? » interrompit Kam avec un aplomb dont lui seul avait le secret, décryptant d'un coup d'œil par-dessus son épaule l'entrejambe d'un Eijirô désormais désabusé, avant de reporter son attention sur son mec. « T'as le même ? »

« Pour éviter ça. » compléta le roux, et Izuku essaya de ne surtout pas rire face à son expression qui concurrençait celle de Kacchan sur l'échelle du comique. Subitement la mort dans l'âme et tout regard éperdu d'amour oublié, le blond hochait misérablement la tête sous la question, avec un resserrement du drap autour de ses hanches en prime, histoire de faire bonne mesure. Ou d'éviter une inspection en règles.

« C'est pas si terrible. »

« Évidemment, » récita Kacchan d'une voix d'outre-tombe qui fit éclater de rire Eijirô et Izuku, « Tu te doutes bien qu'en cas d'érection, ça gonfle en même temps. »

« Mais ça rentre ? »

« Où ? »

« Dans Midobro ? »

« Fou comme y'a de l'écho dans cette baraque. » siffla Izuku à Eijirô, lequel n'avait tout simplement plus la capacité pulmonaire de suivre la conversation sous son fou rire. « J'aurais juré avoir entendu cette même conversation, au mot près, il y a quelque temps. »

« Ça vaaaa, je pose des questions, j'ai le droit, non ? Je suis concerné, après tout, vu que mon propre mec a désormais un sextoy intégré ! Et j'exige de le voir à son plein potentiel avant de faire quoi que ce soit ! »

« Ha non, y'a pas à dire, vous vous êtes bien trouvés. »

« Moi, je ferais pas ça, si j'étais toi. » glissa Izuku avec un brin de précaution, ignorant la remarque d'Eijirô. Lequel riait si fort, derrière Kam, qu'il manqua totalement l'expression abasourdie de celui-ci, avec ce fameux haussement de sourcils comique à en mourir, explicite au possible. Et auquel Izuku n'avait jamais eut la capacité de résister :

« Ben... disons que ça peut être impressionnant, alors qu'en vrai, y'a pas de quoi en faire tout un flanc, ça rentre. »

« Ça rentre. » répéta Kam, comme si on venait de lui dire que la lune était verte. « Ça rentre en entier ? »

« Yep. Avec pas mal de précautions, de temps et d'entrainement, certes, mais ça rentre. On fait comme pour Kacchan, on t'inscrit en spectateur pour notre prochaine session baise ? Kacchan ? » reprit Izuku en voyant sa pique restée lettre morte – et pour cause.

Dans son agitation bien légitime au sujet des changements sur la queue de son mec, Kam s'était bien assez rapproché de lui pour que l'odorat exacerbé de Kacchan sature de son odeur acidulée, déjà fort plaisante pour les sens humains d'Izuku. Proprement envoutante pour un loup-garou.

« Ce que tu sens bon... » ronronna Kacchan, nez dans les mèches de son mec où il enfouit de grandes inspirations très visiblement passionnées. Devant le regard circonspect de Kam, assorti à l'absence totale d'explication de la part d'Eijirô, Izuku se dévoua :

« Hé bien, vu leurs sens sur-developpés... Ils sont très sensibles aux odeurs. Apparemment, la tienne donne envie de te faire des sales trucs. »

« Amour, tu vas pas recommencer ! Je t'ai dit que c'était tout aussi excitant chez toi ! »

« Faux ! Tu as dit que Kam était gourmand et érotique et moi... c'était quoi déjà ? » redemanda Izuku avec un coup de menton à l'attention de Kacchan, lequel murmura entre deux sniffages de son mec :

« Toi, ça donne envie de te dévoyer. »

« Quoi ? Pourquoi Midobro lui, il a droit à la passion effrénée et moi à un putain de gâteau ?! »

« Hé ba j'échange quand. Tu. Veux ! »

Eijirô leva si fort les yeux au ciel que son regard devint blanc un instant, image même du désespoir absolu sous sa douche et Kam décida d'être magnanime :

« Bon, allez ! Je suis désolé de casser l'ambiance salle de bain et papotage, qui m'a terriblement manqué pendant le putain de mois où vous m'avez mis à l'écart, mais il faut absolument que je mette les choses au clair avec mon cher et tendre et c'est pas négociable, ça. Ça vous dérange, si on vous pique la cuisine ? »

« Mais… chaton… »

« J'ai dit « c'est pas négociable. ». »

«Mais je... »

« Mais tu fermes ta grande bouche, et tu viens. »

« Mais si je me transforme ? »

« Tu m'as apprit à électrocuter en premier et poser les questions ensuite, je vois donc vraiment pas le problème ! »

« Est-ce que ça peut pas attendre demain matin ou qu'on retourne à la maison et que... »

« Non, maintenant ! » claqua Kam, avec un froncement de nez qu'Izuku n'aurait pas aimé se voir adresser. « Ils n'ont plus de canapé ni de lit, par ta faute d'ailleurs, alors ils viennent dormir chez nous, au cas où ça t'aurait échappé ! De toute façon, si j'ai tout suivi, les oreilles d'Eijirô lui permettront de suivre l'entièreté de la conversation où qu'on se mette dans l'appart ! Et comme il est hort de question que j'attende cent sept ans pour avoir cette discussion, on y va maintenant. Bouge de là. »

Kacchan se tassa encore un peu plus sur lui-même alors que Kam jetait la serviette dans la corbeille à linge sale. Et de cette même légèreté qui rendait tout naturel, avec tellement de nonchalance qu'on aurait pu croire cette habitude vieille de plusieurs années, il se pencha sur Izuku pour lui déposer un baiser éclair sur les lèvres. Fit de même avec un Eijirô presque aussi décontracté que lui, une fois la douche ouverte d'un coup sec, sans tenir compte du froncement de nez jaloux de son homme.

« T'en fais pas, Kacchan, » lança Izuku dans l'espoir de lisser cette moue, « je me charge d'occuper Eij. Il ne pourrait pas vous entendre, même s'il le voulait ! »

La suite était prévisible : « Oh. » fit un Eij ravi, tandis que le blond explosait en cris à base de « VOUS BAISEZ PAS ALORS QUE JE ME FAIS ENGUEULER ! », que Kam abrégea d'une très légère décharge dans l'air en forme de crépitement sonore, avant de tirer son copain hors de la pièce, toujours accroché à son drap. Kacchan gueulait encore, quand Kam ferma la porte de la salle de bain, puis tout le long du couloir jusqu'à la cuisine, une soupe d'insulte et de « Mais putain, pas dans cette situation ! » mêlés d'autre « maiheuuu » qui firent pouffer Izuku :

« Oups. »

« Oh, comme si tu l'avais pas fait exprès ! »

« Je te signale que j'ai fait ça pour lui permettre de hurler un brin avant que Kam l'engueule. Il fallait bien faire baisser son niveau de stress, sans quoi il lui aurait claqué entre les doigts. »

« Oh oui, un vrai altruiste, vraiment. » le taquina Eijirô de la douche, ajoutant à sa légère réprimande un jet d'eau par-dessus la cloison pour l'atteindre.

« Eij ! Le sol ! »

« Si t'étais déjà dans la douche comme tu l'as toi-même suggéré, le sol aurait été épargné, je te signale ! Ramène ton cul ! »

Incapable de résister au sourire canaille de son fiancé, Izuku ôta ses vêtements en un tour de main, notant au passage que le volume sonore avait significativement diminué dans la cuisine. Pourvu que Kacchan survive effectivement. Si la salle de bain était déjà étouffante en termes de température, il eut la sensation de rentrer dans un sauna une fois dans la douche, avec une chaleur à crever qui rendait l'humidité suffocante :

« Ça va la chaleur, tu veux pas bouillir tant que tu y es ? »

« Il fait pas si chaud que ça, exagère pas. » ronronna Eijirô en l'attirant à lui, sa peau brûlant presque autant que l'eau, mais si, si apaisante qu'Izuku sentit la tension dans sa nuque se dénouer en une seconde. Et la pression savamment dosée que le roux mit dans le câlin, le pressant contre son torse tout en posant ses lèvres sur sa nuque, acheva de le détendre complétement. L'air ravagé de Kam, les cris, Kacchan à deux doigts de pleurer, le mal de crâne dû à l'électricité ambiante, tout se dilua dans les baisers paresseux qu'Eij glissa sur sa peau. Fou le pouvoir que son mec avait.

« Ça va mieux ? »

« Mmmm. » gémit Izuku, trop perdu dans le câlin pour songer à sortir une phrase intelligible. Et ce n'était pas la manière dont la main d'Eijirô remontait lentement son dos, en une caresse d'une douceur à crever, qui allait l'aider. Décidément, ça avait vraiment mille et un usages, cette lycanthropie, à se demander si cette chaleur absurde était un réel avantage biologique ou simplement une conséquence d'un métabolisme plus rapide et...

« Amour, tu marmonnes encore... Tu n'en as marre de ne parler que de loup-garou tout le temps ? »

« Ja-mais ! Tu es fascinant, comme ça. Tu étais déjà fascinant avant ! » se rattrapa précipitamment le vert en voyant Eijirô redresser d'un coup la tête en arrière pour lui adresser une moue peinée. « Juste que c'est intéressant et j'ai la chance de pouvoir analyser et observer ça de près alors... Et en plus, y'a tellement de choses à apprendre de vous et de tout ça ! Tu savais que je passe mon diplôme pour être bilingue humain-loup-garous ? J'ai tenté avec Kacchan ce matin, je lui ai montré les dents pour le menacer et ça a marché ! Je pensais pas que sous votre forme humaine, vous seriez sensible à ce genre d'interactions, mais apparemment si ! C'est fou que vous réagissiez à l'instinct comme ça, mais sans oreilles ni queues, je vais avoir du mal à être aussi subtils que vous dans mes expressions. » renifla Izuku, un brin dépité. « Bon même comme ça, ça devrait pouvoir aider dans la communication et je suis sûr qu'au pire, on peut réinventer un langage en utilisant ce que nous pauvres humains avons, avec un peu d'imagination, ça devrait pas... quoi ? » s'interrompit-il devant le regard énamouré d'Eijirô, attendri au possible. « Qu'est-ce qu'il y a ? »

« Rien. J'adore juste te voir partir dans tes grandes explications. »

« Ho, arrête de faire ton joli-cœur ! » et il assortit son air grognon d'un pas en arrière qui les mena droit sous le pommeau de douche. C'était presque douloureux, une température pareille et il s'ébroua pour se débarasser de la légère brûlure, ce qui ne découragea pas le moins du monde son amoureux :

« Hors de question que j'arrête, puisque ça marche. »

« Ça marche pas du tout ! »

« Si, tu rougis. »

Bien évidemment, si Eijirô prenait cette expression douce, ce sourire adorablement tendre et qu'il le regardait comme s'il venait d'accrocher les étoiles dans le ciel, rien de moins, Izuku ne put que rougir plus encore. Saleté. Pour tenter d'effacer ça, il se haussa sur la pointe des pieds et embrassa Eij avec une telle force qu'il le fit presque vaciller. Faufila ses mains sur la nuque du roux, entre les mèches encore emmêlées de shampoing, pour savourer davantage la langue d'Eijirô sur la sienne et l'habituel pincement de ses crocs sur celle-ci. Un chemin un peu trop glissant, d'ailleurs, il le voyait venir gros comme une montagne :

« Eij, Eij je plaisantais, on peut pas réellement baiser dans la douche alors que Kam et Kacchan s'engueulent dans la salle de bain, c'est pas... »

« Ça, fallait y penser avant. » murmura le roux en continuant de l'interrompre d'une myriade de baiser qui n'avaient de légers que le nom, avec son désir en filigrane et son envie presque palpable, si épaisse qu'Izuku aurait pu déceler son goût rien qu'au souffle d'Eij sur sa langue.

Les mains sur son dos redescendirent sur ses reins, avec des intentions bien moins innocentes que le câlin dans lequel elles l'avaient entrainé un peu plus tôt. Et la morsure sur ses lèvres se fit pressante à le faire gémir, enivré de la gourmandise avec laquelle Eij promenait ses mains sur lui et de la manière dont il s'acharnait à ne pas laisser un centimètre d'espace entre eux. Toute sa bonne volonté s'effilochait aux creux de l'empressement de son mec à enfouir l'esquisse de ses griffes dans ses cuisses, commencer à les graver d'infimes griffures qu'Izuku sentait s'enfoncer jusque dans ses reins avec une brûlure familière. Si électrifiant d'envie qu'il ne put s'empêcher de se frotter au corps parfait contre lui, savourant l'amorce de plainte qui tomba sur ses lèvres quand son bas-ventre emprisonna l'érection de son homme entre eux. Il n'eut pas le temps de recommencer qu'Eijirô plissa le museau et éternua trois fois sous son odeur, à deux centimètres de lui, geste assez vexant pour qu'Izuku lui murmure, presque agacé :

« Ha ba merci bien, c'est gracieux, ça ! »

« Non, c'est pas toi ! C'est Kat... son angoisse est insupportable. »

« Oh. Tu peux sentir ça ? Sous la douche ? »

« Yep. Je sais pas ce qu'il est en train de se murger comme engueulade, mais c'est sévère. »

« Honnêtement ? Il mérite. Quoi ? C'est vrai ! » se défendit Izuku en voyant son amoureux lever les yeux au ciel, regard de reproche en prime, et il allait renchérir sur une explication quand la bouche d'Eijirô le bâillonna avec un empressement flatteur.

Sans se soucier de son gloussement guère mâture, Eij l'attrapa par les cuisses pour le soulever, le laissant enrouler ses jambes autour de sa taille. Comme toujours sans effort, comme s'il ne pesait rien, comme si toute la puissance de son alter ne faisait pas le poids face au désir de son fiancé et comme toujours, ça rendit les lèvres d'Eijirô contre les siennes insensées de désir. Il le sentit déserter sa bouche et glisser sur sa mâchoire, sans même attendre que ses cuisses se calent sur sa hanche, caresse brûlante jusqu'à pouvoir enfouir son visage au creux du cou d'Izuku et immédiatement mordiller la peau avec des crocs presque plus humains. Des mordillements trop appuyés, trop affamés, qui ne se satisfaisaient visiblement pas du faible son de plaisir qu'ils tiraient à son mec :

« Hé, c'est moi qui suis censé te distraire, pas l'inverse ! »

« Ça marche, alors de quoi tu te plains ? » gronda Eij, si sourdement que le bruit de l'eau autour d'eux faillit dissimuler le sens de sa phrase à Izuku. Il n'était pas doté d'une ouïe surnaturelle, lui, mais sa remarque lui fut arrachée par la brusque poussée de croissance d'Eijirô, qui l'envoya au-dessus du pommeau de douche pour la plus grande joie du loup, qui put ainsi ouvrir la gueule pour lui mordre l'épaule sans avaler d'eau. Visiblement ravi de sentir son humain favori frémir de la pointe de douleur déposée du bout de ses crocs, il déposa une nouvelle morsure à la jonction entre cou et clavicule, dans cet endroit si sensible qui cambra un peu plus Izuku de plaisir contre lui. Avec un gémissement pour le moins bruyant, un peu trop compte tenu de la dispute quelque part dans l'appart, et Eij le musela de la paume de sa patte sur sa gorge, appuyant juste ce qu'il faut pour qu'une lampée de désir mordre ses reins. Et trop peu pour l'empêcher de sortir sa connerie :

« Mmmm tu peux pas t'en empêcher, hein ? Tu crois qu'un jour je pourrais re-baiser avec mon homme sous forme humaine ? »

Avec un grognement agacé, Eijirô rapetissa à la vitesse de l'éclair, sa main compensant la perte de centimètre par une prise plus fort sur sa gorge, où le roux souffla d'une voix rauque :

« Peut-être, si t'es sage ! En attendant, tu la fermes pour que je puisse enfin te baiser ou je dois t'étouffer avec ma langue ? »

« Ça dépend, j'ai le droit à ce que tu la fourres ailleurs après, si je continue de parler ? »

Ça aurait pu perturber, les allers-retours de hauteur, mais la griffe d'Eijirô qui lui ouvrit la bouche ne l'autorisa pas à faire le moindre commentaire sarcastique. De toute façon, son esprit avait bien d'autre chose à penser, comme savourer le retour des crocs démesurés contre ses lèvres et de la langue au diapason qui envahit sa bouche, s'amusant à repousser son souffle jusqu'à le lui faire ravaler en même temps qu'un gémissement.

Absorbé par la chaleur de la langue d'Eijirô dans sa gorge, il entendit à peine les hurlements entre le bruit de l'eau s'écrasant sur les carreaux et le léger gémissement de son mec contre lui. Il fallut que ce dernier s'écarte pour qu'il réalise que les éclats de voix, qui ne pouvaient appartenir qu'à une seule personne au monde, se rapprochaient dangereusement.

« Mais fous-leur la paix ! »

« JE PEUX PAS ME CONCENTRER ! »

Les bras toujours jetés autour du cou d'Eijirô et les pieds ne touchant pas le carrelagevu ses cuisses autour de la taille du roux, Izuku sursauta violemment quand la porte de la salle de bain fut envoyée contre le mur dans un bruit affreux, effacé derechef par une gueulante :

« ÇA SUFFIT ! On essaie d'avoir une conversation sérieuse et faut que je me concentre et j'arrête pas de sentir votre session de jambes en l'air, alors vous arrêtez, merde à la fin ! »

«T'as pas à te concentrer, t'as juste à m'écouter t'engueuler ! Et j'ai pas fini ! » lui hurla dessus Kam en rentrant à la suite, les mèches déjà rebiquées d'humidité et d'électricité statique en un mélange détonnant. « Sors d'ici ! »

Si Izuku avait la très nette impression d'être un adolescent prit sur le fait par ses parents et assez d'humour pour éclater franchement de rire devant cette intrusion, Eijirô en loup n'apprécia pas du tout de se voir retirer son repas de la bouche de la sorte. D'un grondement, il se retourna pour adresser une réprimande d'une subtilité proche de zéro à Kacchan, qui bien évidemment se contenta de plisser le museau pour toute réponse, pure bouderie canine. Aussi Izuku fut-il le seul à voir le regard de Kam, jusque-là occupé à incendier son mec, dériver vers Eijirô et dégringoler le long de son torse jusqu'à tomber sur l'érection magistrale qu'il se tapait, assortie du nœud à son plein potentiel. Sous forme loup-garoutesque.

Leur meilleur ami porta une main à sa bouche, choqué au point que tout sang reflua de ses joues pour n'y laisser qu'un teint blafard, jurant affreusement avec son blond électrique. Si visiblement traumatisé que les deux loups-garous se tournèrent aussitôt vers sa détresse, après une même inspiration et Izuku lança dans l'air embrumé de condensation, toujours plaqué contre son mur et accroché à Eij comme un koala :

« Kam, ça va ? »

Kam lui jeta un regard ou l'effarement le disputait à l'incrédulité la plus absolue, avant de se tourner vers Kacchan et lui souffler, entre ses doigts :

« Jamais de la vie. »


C'est parti ^^ !

ViMiKi : Bonjour bonjour ^^ ! Est-ce qu'on a réussi à être connectées par le destin cette fois aussi, dis-moi XD ? Plus sérieusement, désolée d'avoir interrompu ta tentative d'écriture la dernière fois !

Sero est inquiétant de base (je l'aime beaucoup trop en anarchiste-communiste-hackeur, c'est un headcanon que je réutilise trop, j'en ai conscience XD). Mais c'est un amour XD. Le genre de type qui apprend à ses potes à ôter les antivol (The Manly Bottoms bonjour XD).

Katsuki n'a pas le droit d'ouvrir le museau sur grand-chose mais on connaît la grande gueule que c'est, BIEN SUR qu'il l'ouvre sans réfléchir deux micro-secondes à sa légitimité XD. Shhh, on va dire qu'Izuku et Eijirô n'avaient pas le choix (le scenarium, toussa toussa). Ben c'est plus un odorat qui réagit énormément aux changements hormonaux, et comme toutes les émotions créent des changements, foncièrement, c'est pareil XD.

Je suis ravie que tu trouves leur dynamique intéressante à 3, j'espère que celle à 4 marchera aussi bien XD ! En tout cas qu'elle soit fun à lire (moi j'ai adoré les écrire XD). J'espère que tu as survécu pour Kam, du coup (j'en dis pas trop au cas où tu lises ça avant le chapitre, je me ferais pas ravoir !)

Ho ouf si le chapitre précédent était pas trop trop court, bon j'espère que celui-ci n'était pas TROP long (on remarquera ma consistance aux fraises T-T). Et que ça fera patienter jusqu'au prochain héhé XD.

J'avoue ne pas avoir « vu » que les réponses aux reviews dépendaient du fandom, j'ai lu du Harry Potter, du Seigneur des Anneaux et du MHA, donc je pensais ça universel XD. Mais j'en apprends grâce à toi, merci beaucoup ! Bon tu l'avais vu, que ce chapitre allait être dense XD. Pas trop, j'espère ? Tu me diras, de toute façon je sais que tu as toujours des remarques hyper intéressantes et constructives donc je m'inquiète pas trop (mais j'ai très très hâte de te lire ^^ )

Aaaww t'es trop douce, merci beaucoup ! T'es adorable ! Merci de toujours prends le temps de lire et de laisser une review, merci merci ! (Le repos ? Connais pas XD.)

Au plaisir immense de te relire, j'ai si hâte !

(Oh ! Je t'oublie pas pour ton dm, je mets juste du temps à répondre avec mon taff, désolée T-T!)

Boa marron : À qui le dis-tu XD ! J'ai éclaté de rire en voyant ta review (merci beaucoup d'ailleurs^^!), tu me diras si ce chapitre a été à la hauteur, du coup ?

Milie : Coucouuu ! Quel plaisir de te relire ^^ ! Merci pour Sero, je l'aime terriblement alors ça fait plaisir de voir qu'il est apprécié aussi ! J'aime l'idée qu'il soit un peu un super-héro de l'ombre, pour ses amis (et ça fait pas de mal qu'ils aient un peu d'interaction avec d'autres qu'eux quatre ^^⁾. Pfff Katsuki et sa mauvaise foi, légendaire, n'est ce pas XD ? Mais ça le met en rogne ces insultes du type Husky ou autre, mais il aime trop ses meilleurs amis pour s'en offusquer autrement que pour le côté dramatique XD.

Ha oui, oui Kam il a dégusté XD. J'espère que ce chapitre aura commencé résoudre la situation et à débrouillaminer le schmilblick (il mérite de l'amour par milliard mais d'abord, faut que la tension baisse, sans mauvais jeux de mot électrique XD) et surtout, je croise fort les doigts pour que ta lecture ait été bonne ^^ ! Merci infiniment pour ta review, toujours adorable et si gentille, et au plaisir de te relire !

TanukiNoBaka : Bonjouuur ! Rah ça fait si plaisir que le chapitre précédent t'ai plut ! Et j'espère que celui-ci aussi, du coup ?

J'ai de la peine aussi pour Kam mais ça va bien finir par se désemberlificoter, n'est-ce pas ? En tout cas il leur a déjà filer un sacré mal de crâne, avec son alter, bichette.

Aaaw Sero qui plait, ça me fait plaisir XD ! Bien sûr qu'il est bien mieux équipé, il est hors la loi lui XD.

Bon du coup j'espère que ce chapitre t'a plu et que c'était une bonne lecture ^^ ? J'ai fort hâte de te relire, merci encore pour tes reviews et tout ! Merci !

Omiya : HA ! Oui Ffnet est complètement bugué en ce moment, c'est une horreur T-T. J'en suis navrée, je sais que c'est difficile d'accéder aux fics et tout ! Et merci INFINIMENT d'être aussi persistante et déterminée pour lire et laisser des reviews ! Vu le bug du site, c'est mon seul retour sur les chapitres et ça me fait chaud au cœur de te lire chaque mois aussi enthousiaste sur ta lecture ! Merci infiniment !

Sero badass XD. Je suis heureuse qu'il plaise, vraiment ^^ ! Merci beaucoup pour ta review, je croise les doigts pour que ce chapitre te plaise aussi !

ploupipou : Coucou ! Quel enthousiasme ! Ça fait tellement plaisir, merci !

Ouiii je sais, j'ai pas été très sympa avec mon découpage de chapitre mais j'espère que ce chapitre-ci aura compensé ce cliffhanger de chien XD. De l'amour et des paillettes pour la table de Kaminari, bien noté XD ! J'avoue avoir un pincement au cœur en l'écrivant, ces deux chapitres-ci, mais ça va se dépatouiller.

Merci pour ton retour ! Ouf si le chapitre était pas trop court, du coup j'espère que celui-ci n'était pas trop-trop long ? C'était dense par contre, ça, je l'admets, l'avoue bien volontiers. J'espère juste pas trop. Aaaaw c'est trop gentil de dire qu'avec moi ils deviennent tous badass ! C'est adorable, ça fait super plaisir, merci ! Je suis vraiment heureuse qu'il plaise, je sais que je le fais jamais très « ressemblant » donc c'est cool.

Allez, j'espère que tu auras pas à lire ce chapitre deux fois avant le prochain, pour tromper l'ennui XD. Merci infiniment pour ta review, ça fait trop plaisir d'avoir une nouvelle personne avec qui parler ! Merci merci !