Bonjour/bonsoir mes petits chats !
Moi le chapitre précédent : « Pardon, il est dense, désolée, pardon, pardon… »
Moi ce chapitre : poste un truc plus long et dense encore
… Oups !
À ma décharge, ce mois-ci, j'ai investi : j'ai acheté un pc portable, rien que pour écrire. Et clairement, je vois la différence en terme de cadence d'écriture XD.
Si vous n'en avez rien à foutre de mon process d'écriture, passez à après ce paragraphe XD :
J'ai un TDAH assez conséquent (si vous vous demandez d'où Kam le tient, cherchez pas plus loin XD), qui m'oblige à m'auto-matrixer pour écrire (comme j'expliquais à SoraaKami XD). Même avec des logiciels comme FocusWritter, qui occultent mon écran et m'enlèvent la barre windows distrayante, si je ne suis pas dans cet état de grâce qui s'appelle l'inspiration absolue, je n'y arrive pas. Au bout de deux min, mon cerveau me fait « Tient on a pas checké tumblr, tient y'a peut-être ça à regarder, tient… » et me voila sur internet/discord/jeu/youtube/ce que vous voulez.
Du coup j'ai toujours usé (jusqu'à ce que ma femme me pète mon ordi) de ma technique ultime : l'ordi portable sans souris. Parce que ma dyspraxie rend difficile l'utilisation du pad tactile, donc j'essaie pas d'aller sur le net et comme j'emmène le portable loin de mon pc-fixe-bureau, j'enlève vraiment toute distraction. L'auto-matrixage, vous dis-je XD.
Tout ça pour dire, j'ai bien carburé sur ce chapitre XD. Et j'ai bon espoirs d'avoir désormais une assez bonne cadence pour me dégager un peu de temps pour bosser sur d'autres trucs (mon omegaverse bkdk T-T). J'espère que vous l'apprécierez autant que moi j'ai aimé l'écrire, parce que mes quatre pignoufs adorés réunis c'est un régal à faire XD.
Merci infiniment pour vos reviews et vos retours, comme toujours, je mesure la chance que j'ai que vous preniez autant de temps pour laisser vos avis !
Du coup, bonne lecture mes petits chats ^^ ! Et au plaisir de vous lire !
Oh et joyeux Noël mes loulous (un peu en avance mais hein, bon XD) !
Chapitre 14 : « Sur une échelle ? Seize. »
« Putain qu'on se les caille. »
Il fallait admettre qu'effectivement, il faisait froid. Plutôt rationnel pour un trois heures du matin sur le toit d'un hangar, où ils avaient fracturé l'entrée d'une cabane de maintenance pour plus de discrétion. Sauf qu'il faisait tout aussi froid dans cette maudite cabane que dehors et la nécessité absolue de ne rien laisser derrière eux de suspect en cas de fuite précipitée les laissait sans couverture. Pas même un pull. Rien que leurs tenues furtives de pro-héros, bien mal utilisées.
« Discrétion, mon cul, demain soir, on ramène du thé ! Sinon tout ce travail d'observation n'aurait servi à rien parce qu'on sera plus foutu d'ouvrir une porte sans nos doigts ! » grommela Kam avec un froncement de sourcils menaçant à son encontre et Izuku lui enveloppa les doigts des siens, sans s'illusionner sur l'efficacité relative de la technique, vu ses propres frissons de froid. Mais ça avait le mérite de le faire se sentir moins misérable dans la longue veille qui les maintenait hors de leur lit — canapé — depuis déjà trois bonnes heures, dans une observation longue et minutieuse du haut-bâtiment des bureaux administratifs de l'agence gouvernementale de renseignement et gestion des pro-héros et des affaires nationales. Titre officiel de la mission, décrétée par Kam.
« Midobro ? »
« Mmm ? »
« Amour de ma vie et chauffage de mes nuits ? »
« J'écoute, ô piqueur de ma couette et voleur de mes desserts. »
« Héééé… »
« Tu vas encore me demander ce qu'on fait là, alors je vois pas pourquoi je te faciliterai la tâche ! « Oui, donc ? »
« … Redis-moi encore une fois pourquoi on fait ça ? Rien que pour me rappeler que j'ai une bonne raison de me les geler sur le toit d'un hangar de merde ? »
« Pour avoir une chance de trouver de quoi guérir nos mecs ? »
« Plus précis, fait plus précis ou je les emmène tous les deux chez le véto ! »
Izuku se mordilla la lèvre pour ne pas rire et tout en continuant de presser délicatement les doigts de Kam entre les siens, reprit avec une voix plus professionnelle :
« On fait ça pour pouvoir récolter des informations sur les systèmes de sécurités et pouvoir ensuite s'infiltrer dans le bâtiment en pseudo toute sécurité. Une fois là-bas, on cherche les serveurs informatiques, on branche le truc de Sero dessus et on trouve le dossier RH de M. Wanise. »
« Et on est sûr et certain que y'a que cette option sur la table ? Aucune autre solution à tenter avant ? »
« Je ne vois que celle-ci, mais si tu en as une qui te vient, je t'en prie, je suis tout ouïe. »
« Allez interroger quelqu'un ? » reproposa Kam pour la vingtième fois, avec une innocente naïveté qui faillit légèrement agacer Izuku, avant qu'il ne se rappelle que le pauvre souffrait bien plus qu'eux de ces longues heures d'observation. Non seulement, comme lui, il n'avait pas la fourrure des loups pour se prémunir du froid, mais en prime, son hyperactivité coutumière transformait les nuits d'immobilité en une torture raffinée, pour sa capacité d'attention n'excédant pas trente secondes. Ce qui expliquait indubitablement pourquoi il sautait sur la moindre occasion pour se distraire, y compris reprendre une conversation qu'ils avaient déjà eue vingt fois :
« Il a fallu, pour retrouver une seule témoin, faire une triangulation des données entre les archives des témoins et le nom qu'Eijirô avait entendu sur un enregistrement – enregistrement que j'avais pas tellement droit de faire sortir des archives, soit-dit en passant. Et qu'on aurait jamais pu décrypter sans ses capacités de loup. Alors pour retrouver des témoins, bernique ! »
« Alors, on a qu'à éplucher les documents jusqu'à ce qu'on trouve ce qu'il nous faut ! »
Toute la patience savamment entraînée par Kacchan se retrouva dans son ton quand Izuku reprit platement, d'une voix sans timbre :
« Je me permets de te rappeler que tous les documents sont inaccessibles aux recherches. »
« Peut-être qu'ils ont jamais fait de compte-rendu ? »
« Quand tu fais une recherche informatique sur un fichier et que ce dernier n'existe pas, l'ordi te claque « aucun élément ne correspond à votre recherche ». Pas « fichier non retrouvé ». Il existe des traces écrites, ça, c'est clair. Et écrites par la même putain de personne qui s'est amusée à donner des scripts aux témoins, j'en mettrais ma main à couper. »
« Et pourquoi il aurait fait ça ? Quel est l'intérêt de peindre les loups-garous de manière aussi… maléfique ? »
« Ça, c'est ce qu'on essaie de découvrir en allant piquer ces dossiers... »
« En se caillant ! » reprécisa Kam comme si c'était quelque chose qui risquait d'être oublié. « Et une fois qu'on sait les failles de leur sécurité, comment on rentre là-dedans sans se faire chopper par les pro-héros ? »
« Ça… ça, j'y travaille encore. Donne-moi une nuit de sommeil supplémentaire et je te sers un plan parfait, promis. »
« La seule chose que je veux que tu me serves, c'est une grasse matinée suivie d'un petit dej au lit ! »
« Si tu veux, on coupe la poire en deux : encore une demi-heure et on rentre, ok ? On fera la grasse mat' demain, promis, enfin, si ton mec nous laisse faire, et de toute façon, demain soir faut qu'on se repose donc on pourra s'enquiller une nuit tran... »
« Le garde. Il a bougé. » l'interrompit Kam avec un brusque raidissement du corps, subitement tourné vers le haut immeuble de l'agence nationale comme un chien de chasse ayant flairé une piste.
« Comme tous les soirs. »
« Non, d'ordinaire, il bouge un quart d'heure plus tard... » fit très judicieusement remarquer Kam, le regard fixé sur le toit et Izuku se concentra une lichette pour suivre le mouvement, étant bien obligé de convenir qu'en effet, le garde sur le toit avait entamé sa ronde de trois heures trente avec un quart d'heure d'avance. Et merde. S'ils changeaient déjà les rondes, ils allaient avoir une fenêtre de tir drastiquement raccourcie.
« Il a peut-être juste envie d'aller aux toilettes ? »
« Un garde surentraîné ? T'en as d'autres des comme ça, Midobro ? »
« Oui, j'ai de l'espoir, si c'est ça la question ! »
Un bruit sourd les figea sur place, aux aguets, se baissant immédiatement dans le même réflexe professionnel, celui de réduire sa surface de visibilité et Izuku se tendit dans l'attente de son suivant, un truc qui permettrait de localiser l'ennemi. Pour toute réponse, un sifflement feutré, comme un pan de velours traîné sur le sol, avec un juron étouffé de la part de Kam contre lui :
« Bordel, je m'y ferai jamais ! »
L'immense tête poilue de Kacchan se faufila dans l'entrebâillement de la porte, suffisamment pour pouvoir humer avec une visible satisfaction l'odeur de son amoureux et de son meilleur ami. Il se faufila dans l'espace réduit avec quelques difficultés compte tenu du ratio largeur d'épaule, largeur de l'encadrement, démontrant une fois de plus l'incroyable souplesse des loups-garous, pour venir se caler derrière eux. Izuku grimaça de plus belle sous l'enchaînement de craquement dégueulasse qui cascada dans son dos quand Kacchan reprit forme humaine, faisant disparaître la chaleur qui nimbait sa fourrure d'une brume si agréable. Subitement, la minuscule oreillette qu'il portait autour du cou, au bout d'une longue cordelette, redevint visible et le blond frisonna, nu comme un vers :
« Ouais, ben je préfère ma forme de loup, pour ce soir. Qu'est-ce qu'il caille ! »
« Ah ! Tu vois ? » persifla Kam à l'attention d'Izuku, comme si ce dernier avait un jour prétendu le contraire. Le platine se colla derechef contre le torse nu de son homme, soupira de soulagement quand la chaleur surnaturelle de Kacchan imbiba ses habits :
« Tu sais quoi ? Reste comme ça, ne bouge plus ! »
« Autant que tu veux. » acquiesça le blond et Izuku leva les yeux au ciel, toujours pas habitué à son calme surnaturel. « Mais le commandant ci-présent m'a dit de faire des rondes, alors, je fais des rondes ! »
« Moque-toi, Kacchan ! C'est pas de ma faute si vous êtes les seuls à être assez discrets pour faire des rondes ! »
Son meilleur ami grogna en une pure esbroufe à laquelle Izuku ne prêta pas la moindre attention : le plan qu'ils suivaient était le meilleur pour la simple et bonne raison que c'était le seul qu'ils avaient. Ils avaient entamé leur surveillance du bâtiment une semaine avant, dispersant les sessions journalières de manière aléatoire, trop pour réellement leur pomper du temps. Il s'agissait simplement de relever si des disparités existaient dans les routines de garde, si le nombre de tours ou d'agents affectés changeait et d'autres informations importantes, sans être aussi cruciales que celles récoltées la nuit. Celles-là, Izuku s'y accrochait avec une énergie proche du désespoir.
« Alors ? »
« Alors rien, ils font le même truc qu'hier et qu'avant-hier. »
« Kam en a vu un bouger. »
« Ah ? Problème d'estomac ? »
Son mec lui frappa le haut de l'épaule, agacé et Kacchan se contenta pour seule réponse de refermer un peu plus ses bras sur lui, l'enfouissant dans sa chaleur corporelle au point que le platine semble couler de bien-être. Et Izuku de grommeler d'agacement et d'une pointe de jalousie — il se pelait toujours autant, lui — quand Kacchan proposa spontanément :
« J'ai rien vu d'extraordinaire dans mon circuit, mais tu veux que je refasse un tour ? »
« Oui. Il faut qu'on sache si c'est un changement complet de cycle ou simplement une erreur d'un garde... »
« Hé ba j'y retourne. » renifla Kacchan et il déposa un baiser sur le front de Kam, avant de s'ébrouer pour recouvrir littéralement la minuscule silhouette du platine de sa fourrure. Subitement, la température dans l'abri monta d'au moins dix degrés, en dépit de la large fenêtre grande ouverte, et qu'il aurait été compliqué de fermer vu l'absence totale de volet ou de vitres sur cette dernière. Et ladite température redescendit illico dès que Kacchan se glissa à nouveau hors de l'espace, volant toute la chaleur à l'air pour n'y laisser d'un froid glacial qui les saisit aussitôt à la gorge :
« T'es pas cool Midobro, j'avais enfin chaud ! »
« Bienvenu chez le commun des mortels ! Et c'est toi qui as remarqué le changement chez le garde, si tu veux t'en prendre à quelqu'un, prends-toi-en à toi. »
« Ronchon. »
« Petit chieur. »
Kam lui envoya une étincelle invisible le long de son épaule, avec un coup de coude que la température rendit bien plus douloureux encore, et Izuku lui retourna une pichenette sur le nez :
« Tu sais, c'est pas de gaieté de cœur que je nous force à faire ça... »
« Midobro, tu ne forces personne. On fait ça pour récupérer au plus vite nos hommes — et sans poils ! »
« C'est pas le plus dérangeant, ça. Et ça va me manquer, le côté nounours la nuit. »
« Hé ba, on voit que c'est pas toi qui te fais écraser tous les matins ! »
« Kam, tu ne te fais pas écraser tous les matins ! Ce matin, tu étais étalé sur le dos d'Eijirô, en train de t'accrocher à sa crinière comme un bébé ! »
« Ok, d'accord, pas ce matin, mais... »
« Et hier ? »
« Hier, ça ne compte pas non plus ! »
« Ho ba tient, me baver sur le torse ça compte pas, bah bien sûr ! C'est moi qui devrais me plaindre, Kacchan s'amuse à m'écraser les pieds toutes les putains de nuit avec sa tête immense ! »
« Oui bon, c'est bon, ça va, j'ai compris, allez, note tes trucs là, qu'on puisse rentrer à la maison ! Je rêve d'un thé brûlant ! » grommela Kam, le regardant sortir son calepin en mimant l'argument d'Izuku avec toute la mauvaise foi du monde.
Sans y prêter attention, Izuku commença à noter les observations du soir, qui allaient s'ajouter dès le lendemain matin à la quantité hallucinante d'informations qu'ils compilaient. Total de rondes, de gardes, de pauses, d'aller-retours, additionnées des variables tel que la température, la fatigue, les éventuels arrêts maladie (absolument inexistant, pour ces derniers), le tout multiplié par le nombre d'étages, sous-sol et toit inclus, tout ça soigneusement noté sur un mini-carnet. Lequel était trimballé constamment sur un holster accroché à la cuisse d'Izuku, sous son pantalon ou celui d'Eijirô s'il était en mission. Et au cas où quelqu'un tomberait dessus, toutes ses notes étaient codées avec une rigueur qui lui laissait un mal de crâne carabiné, quand il achevait les comptes-rendus qu'il essayait de retransmettre le plus fidèlement possible, sous la houlette de Kam, Kacchan et Eij.
Lorsqu'ils essayeraient de rentrer dans le bâtiment, il leur faudrait laisser le moins de trace possible et par conséquence, toucher le moins de chose ou de gens possibles. Hors de question d'ouvrir six portes à la recherche de la bonne et hors de question d'assommer le moindre gardien superflu.
« Ou alors, on prend un Mcdo à emporter, avant de revenir à la maison ? »
« Mmm ? »
Un truc le dérangeait, dans leurs notes de la veille, où deux relevés de garde se contredisaient. Impossible de savoir, après-coup, lequel entre Kacchan ou lui était juste sur l'heure exacte du début de la ronde et s'il avait tendance à se penser plus fiable que l'esprit d'un loup, il n'en aurait pas mis sa main au feu. Zut.
« Un Mcdo, Midobro, ça te tenterait pas ? »
« À quatre heures du matin, non merci ! »
« Il est pas quatre heures du matin ! Il doit être 3h25 maximum ! »
Izuku vérifia sa montre, une antiquité sans aucun matériel électronique dedans qu'il avait déniché dans un de ses vieux tiroirs pour éviter de se faire pister, pour constater que le décompte mental de Kam était absolument impeccable, ou peu s'en faut : trois heures vingt-sept. Impressionnant.
« Impressionnant, mais c'est toujours non pour le Mcdo ! Sans compter que ton mec va faire une attaque cardiaque en te voyant manger des trucs pareils ! Il reste du riz, je crois, si t'as si faim que ça. Et est-ce que tu te rappelles hier, l'heure à laquelle la ronde du second étage Est a commencé ? J'arrive plus à... »
« Minuit quarante-trois. » chuchota subrepticement Eijirô et toutes les consignes de précaution du monde n'auraient pas pu empêcher Izuku de hurler de frayeur, devant l'apparition de son amoureux dans le chambranle de la pseudo-fenêtre. Par réflexe, Kam envoya un arc électrique que le roux fut incapable d'esquiver et il jappa de douleur, la crinière complètement hérissée :
« Merde, Kam ! »
« Mais t'es malade aussi, de débarquer sans prévenir ! Putain, un simple reniflement ou un aboiement, ça aurait suffi, mais un truc, merde ! » chuchota Kam dans une parfaite imitation de son mec, rage dans la voix en prime. La fausse colère d'Eijirô retomba aussitôt lorsque son loup ressortit une seconde pour déposer une léchouille sur la pommette de Kam, sans se soucier de son plissement de nez dégoûté, redevenant humain à temps pour embrasser le front d'Izuku. Inadmissible de froideur, selon ce dernier, et il se haussa sur la pointe des pieds pour récupérer un baiser digne de ce nom.
« Tu vas jamais me croire ! » annonça le roux entre deux baisers, qu'Izuku s'amusa à prolonger rien que pour le plaisir de le voir de plus en plus impatient de lâcher son information. Jusqu'à Kam qui pouffa de rire quand Eij lui saisit le menton pour l'arrêter, au bout du sixième duo de baisers volés :
« J'ai eu une chance d'enfer : j'suis passé dans la ruelle voisine du bâtiment au moment où deux gardes finissaient leur service ! De ce que j'ai entendu, le schéma des rondes change tous les mois. Et personne ne le connaît avant le jour même du changement. »
« Ha ! Et c'est régulier ? »
« Plus ou moins. Ils doivent changer la date de trois ou quatre jours à chaque fois, j'imagine. En revanche, je peux te dire que le dernier changement remonte à dix jours. »
« Ils ont été assez bêtes pour le dire à voix haute ? » renifla de dédain Kacchan en se faufilant sous le coude d'Eijirô pour escalader la fenêtre et se faufiler dans l'abri. Sans prendre la peine de s'annoncer ou de les saluer à nouveau, il fourra un coup de nez dans l'épaule de son mec avant de frissonner de fatigue. Il récupéra aussitôt ses affaires dissimulées dans un sac couleurs de nuit, qu'ils avaient plus ou moins camouflé sous une caisse renversée, une tactique qui ne résistait qu'à un examen rapide des lieux. Le blond prit la peine d'envoyer un caleçon à la figure d'Eijirô avant de se mettre à s'habiller à grands renforts de geste rageux, où sa lassitude se lisait aussi clairement que sur ses cernes.
« Et pour info, c'était juste un garde qui s'est foiré dans sa ronde, pas un changement ! » annonça-t-il à Izuku, avant de relancer Eij d'un geste du menton à son attention. « Alors ? Assez cons ? »
« Pas exactement... Disons qu'ils se plaignaient de mettre un temps fou à retenir les schémas chaque mois et l'un d'eux a fini par s'exclamer « tu te rends compte, dix jours et j'ai toujours pas retenu ! ». Donc... »
« Donc on a moins de vingt jours pour rentrer par effraction. »
La conclusion les plongea dans une réflexion silencieuse, alors que les deux loups-garous se rhabillaient à la va-vite de vêtements neufs, prévus exprès pour éviter toutes traces au cas où quelqu'un les découvrait. L'esprit fourmillant, Izuku réfléchit au délai affreusement court : ils avaient certes une bonne vision de la stratégie de surveillance, un plan plus ou moins travaillé et les capacités de le réaliser. Et le plus tôt ils tentaient de guérir Eijirô et Kacchan, le mieux ce serait pour la santé mentale de son amoureux et celle de Kam, mais c'était si précipité... Cela dit, il y avait toujours la possibilité d'attendre tout bêtement le prochain schéma de surveillance, fort de leurs observations actuelles. Ça leur aurait laissé plus de temps pour s'organiser et récolter des informations, mais ça risquait effectivement d'augmenter les risques de maladresse si les tensions s'accumulaient au sein de leur quatuor, inévitables vu la vie à quatre forcée dans le si petit espace de l'appart de Kam et Kacchan. Il proposa, mine de rien, sans en attendre la moindre chose et plus par acquit de conscience qu'autre chose :
« Ou on peut attendre le nouveau changement, mais ça veut dire recommencer le mois prochain la surveillance... »
« Plus on attend, plus on a de risque de se faire repérer. » souligna Kam. « Deux loups en liberté dans les rues, même si c'est à trois heures du matin, ça va finir par se voir. Même si vous faites aussi attention que maintenant… »
« Alors, on tente ce mois-ci ? » proposa le roux, regard fixé sur Izuku où il avait suivi le moindre cheminement de pensée, comme toujours. Kam fit un violent acquiescement du museau, comme s'il restait le moindre doute concernant son avis, que Kacchan ponctua d'un trait final :
« Ouais. On tente ce mois-ci et on récupère les infos sur ce Wanise de mes deux ! »
« Lave-toi les mains, sac à puce ! »
« Elles sont propres ! »
« T'as crapahuté toute la journée dans les rues dégueulasses en foutant tes mains partout, et t'as arrêté un vilain qui avait pas dû voir la gueule d'une douche depuis sa putain de naissance, alors tu vas me faire le plaisir d'aller te récurer le dessous des griffes de suite ! »
« Katsuki ? » fit Kam, affalé sur la table de la cuisine, occupé à piocher dans l'assiette de crudité-mayonnaise, qu'Eij lui abandonna pour aller se laver les mains en ronchonnant. Et comme depuis déjà une semaine, le seul son de sa voix coupa net le rictus de colère de son amoureux :
« Oui, chaton ? »
« Est-ce qu'on peut avoir du fondant comme dessert ? »
La saloperie sur patte qu'était Kam savait pertinemment que Kacchan n'avait absolument pas prévu de dessert, vu qu'il avait passé le début de soirée assis à la table à regarder son mec cuisiner. Ou plutôt, gueuler contre la terre entière en se battant avec les casseroles dans une lutte d'une férocité à concurrencer leur taf, tout en hurlant sur Izuku et Eijirô à chaque fois qu'ils avaient le malheur d'ouvrir le bec pour proposer leur aide.
Pourtant, Kacchan n'émit pas un soupir, pas une remarque, pas un juron et se tourna vers Kam avec la sérénité même imprimée sur le visage. Tout son agacement envers Eijirô s'envola dans le signe de tête qu'il fit pour acquiescer, et tout en déposant une seconde assiette de trucs à grignoter, il ébouriffa au passage les boucles d'Izuku – geste incongru de douceur s'il en était. Avant de se mettre à sortir de quoi faire un fondant. Tranquillement.
Si jusque-là, Prince Carnage s'était roulé en boule contre les mollets d'Izuku pour s'éloigner des loups comme à son habitude, le subit calme olympique de son maître, composé de toute pièce, le fit gémir sourdement sous la table, une fraction de seconde avant qu'il s'enfuie dans l'escalier en courant. Dans le dos de Kacchan occupé à récupérer un saladier, Izuku regarda fixement Kam avec tous les reproches du monde dans les yeux, sans effet aucun vu le piochage de carotte épluchée dans l'assiette entre eux, que Kam cassa en deux pour partager avec lui, signant de l'autre bout de carotte :
« Quoi ? »
« T'exagères. »
« Et ? J'ai dit que j'allais vous en faire baver pendant un mois, je vous en fais baver. Et il a encore sacrément à se faire pardonner. » signa Kam en reniflant insupportable d'assurance et de morgue et Izuku lui fila un coup de pied sous la table. Absolument pas surpris de se murger en réplique une étincelle piquante, au niveau du mollet, qui lui tira quand même un jappement de douleur à faire se retourner Kacchan et Eijirô de leur plan de travail :
« Mmm ? »
« Rien, je reprochais à Kam le fait de te forcer à faire un fondant. »
« Ça me dérange pas. » rétorqua le blond, trop occupé à peser soigneusement sa farine et son sucre pour accorder plus d'attention à la conversation, et c'était bien ça le plus dérangeant, l'absolue maîtrise de soi qui sourdait du plus petit de ses mouvements, jusqu'à sa voix lissée à la perfection. Toute l'attitude d'Eij, qui lui tendait la casserole d'eau pour le bain-marie du chocolat, criait à la méfiance, la même qu'il aurait eue devant une bombe amorcée. Il ne lui manquait plus que les oreilles de loup plaquées en arrière, lesquelles avaient déjà fait quelques apparitions discrètes depuis son retour de sa patrouille, se mêlant aux mèches rousses pour souligner toute la perplexité d'Eijirô à chaque phrase de son meilleur ami.
Izuku décida de profiter de la minuscule phase de silence pour exposer la suite du programme, ouvrit la bouche sur un début de « Bon, en ce qui concerne comment rentrer dans le bâtiment ... », une brave tentative que Kam ignora royalement :
« D'ailleurs, je te rappelle que c'est de mon mec qu'on parle. S'il ne voulait pas, il me le dirait de son habituel langage si fleuri et explicite. »
« Bah bien sûr, après une semaine comme ça ? Dans l'état actuel des choses, il serait capable de te lécher les pieds, si tu le lui demandais. »
« N'exagère pas Deku. Et non, » ajouta Kacchan en voyant Kaminari ouvrir la bouche, « hors de question. T'auras ton fondant et tu t'en contenteras. »
« Avec de la chantilly maison ? »
Aussitôt, Izuku jeta un regard en coin vers Kacchan, tout comme Eijirô, pour le voir juguler la plus petite esquisse de son habituel caractère explosif dans sa réponse. Absolument terrifiant.
« Si tu veux. »
« Mais qui êtes-vous donc depuis une semaine et qu'avez-vous fait de mon meilleur ami ? » souffla le roux, rabroué d'un dévoilement de crocs bien plus raccord avec le Kacchan qu'ils connaissaient :
« Un homme qui a décidé de gâter son mec parce qu'il est très heureux que celui-ci ne l'ait pas largué comme une merde en apprenant qu'il était devenu un loup-garou. »
« Un alien, donc. »
« Et si on se concentrait trente secondes sur ce qu'on peut faire pour tenter de s'infiltrer... » relança Izuku, sa voix recouverte en moins de temps qu'il fallut pour qu'il abandonne par la gueulante de Kacchan sur Eijirô :
« Dis donc petit con, j'ai le droit d'être putain d'heureux d'avoir toujours mon amoureux, merde ! T'as qu'à aller papouiller Deku si tu veux ta dose d'amour et laisse-moi gérer mon couple, d'accord ?! »
« Katsuki ? »
« Oui, chaton ? » répéta Kacchan, subitement adorable avec ce désormais habituel abandon de colère, une volte-face qui, pour familière commençait-elle à devenir, épiça la nuque d'Izuku d'un frisson d'angoisse. Sans toutefois empêcher la commissure de ses lèvres de se contracter d'un début de sourire en voyant l'adoration éperdue dans les yeux de Kacchan face à Kam et sa petite moue :
« On peut fermer la fenêtre ? J'ai froid ? »
« Laisse, je vais te chercher une veste. » déclara aussitôt le blond. Il abandonna le bain-marie à la surveillance d'un Eijirô paniqué, qui l'ôta immédiatement du feu dans l'espoir d'éviter une catastrophe à deux doigts de lui rebrousser les poils dans le mauvais sens. Observant les talons de Kacchan disparaître dans l'escalier à la recherche d'une veste pour son homme, Izuku pinça les lèvres de désapprobation face à Kam et à son sourire de sale gosse bien trop fier de lui, agaçant au possible. Tellement qu'il lui ôta sa carotte de la main et la croqua sans laisser le temps à son meilleur ami de seulement tenter de la récupérer :
« Ça fait une semaine que tu lui fais une vie d'enfer ! Franc, t'as de la chance, Eij et moi on se serait fait arracher la langue bien avant ! »
« T'es chien, quand même. » commenta Eijirô non sans ironie, s'asseyant à côté du platine, sa main déjà dans l'assiette de Kam pour lui voler un morceau de brocoli. « Le fondant suffisait, tu sais ? »
« J'ai encore quelques jours pour en profiter Eij, alors laisse-moi en abuser rien qu'un touuuut petit peu. »
« T'avais pas dit que tu allais nous en faire baver pour un mois ? »
De l'autre côté de Kam, Eijirô mordit dans le brocoli et fit immédiatement une telle grimace de dégoût qu'Izuku se mordilla la lèvre pour ne pas éclater de rire en voyant la détresse dans ses yeux. Sa langue s'allongea pour recracher le plus rapidement possible sa bouchée de légume sur le bord de la table, bouillie de salive et de petits morceaux de vert que Kam regarda d'un air écœuré. En dépit de toute sa volonté de faire chier Kacchan, il se leva derechef à la recherche d'un Sopalin pour faire disparaître ça avant que son cher et tendre ne redescende avec sa veste – et hurle du bordel.
« Ouais, un mois, mais ça fait déjà une semaine qu'il tient, et si tu crois qu'il va continuer longtemps à ce rythme, tu te fourres la patte dans l'œil jusqu'à ton coude poilu. » s'amusa Kam, et l'air angélique de Kacchan ayant enfin trouvé un truc, air angélique composé de toutes pièces et tenant visiblement à un fil, fit exploser de rire leur trio devant cette si parfaite illustration.
« Ben quoi ? »
« Rien Kacchan, rien ! Tu veux que je mette la table ? » proposa Izuku alors que Kam se faisait ensevelir sous l'immense veste vraisemblablement piquée dans le sac à dos d'Eijirô. Confirmée par le léger reniflement que le roux fit au niveau de l'épaule, satisfait de ce qu'il sentait et Izuku rajouta à sa liste mentale de question le concept de partage des partenaires d'un point de vue olfactif. Peut-être qu'Eij étant « plus âgé » en tant que loup, puisque transformé plus tôt, il disposait naturellement d'une place plus élevée dans leur hiérarchie, ce qui rendait « acceptable » le fait que son odeur soit sur le partenaire de Kacchan ? À moins qu'étant le « père-loup » de Kacchan, il avait la préséance ? Ou alors leur quatuor était si lié que ces questions de possessivité n'avaient désormais plus d'importance ? Oui, mais ils défendaient toujours leurs nourritures, donc ça ne...
« La terre appelle Deku ! On vous signale qu'il n'est pas nécessaire de mettre la table de suite ! »
« Oh ? Heu… Tu avais pas dit que c'était prêt ? »
« Je m'éloigne pas du fondant avant qu'il soit cuit et j'ai encore la chantilly à faire. »
« Oh, dans ce cas, on pourrait peut-être se pencher sur le moyen de faire une diversion pour récupérer les documents... »
« Mais j'ai faiiim... » chouina Eijirô en l'interrompant, dans une attitude qui aurait pu passer pour plaintive s'il n'y avait pas eu l'écho d'un grognement sous ces mots. C'était extrêmement discret comme mécontentement, mais ça suffit pour que Kacchan adopte une attitude un brin plus conciliant, en une réaction fascinante dans sa volonté d'apaisement – et Izuku fit passer l'étude de leur dynamique hiérarchique en priorité dans sa liste en l'entendant répondre à Eij :
« Ça va prendre un quart d'heure de plus, rien d'excessif. »
« Mouais, enfin, quelqu'un aurait pu se retenir de faire des caprices. » persifla Izuku en jetant une boule de mie de pain sur Kam, qui lui tira la langue avec au fond des yeux cette étincelle qui rendait ses expressions magiques. Et trahissait son bonheur intense d'avoir retrouvé son mec et ses meilleurs amis, absolument pas estompé depuis qu'il avait appris que son amoureux ne l'avait jamais trompé et que son trio préféré était soulagé qu'il soit enfin de retour.
« Quelqu'un a un mois entier de mensonge à faire payer, alors des caprices, tu vas en bouffer mon petit cœur. »
« Mais quelle peste tu fais ! Et dire que tout le monde trouve que Kacchan est le pire de vous deux ! »
« Tu m'aimes comme ça. En plus, c'est même pas ma faute, c'est Eij qui m'a demandé de réclamer du fondant. »
Son fiancé se figea en voyant Izuku le dévisager, presque aussi furieux que Kacchan et il se rapetissa un peu plus sur sa chaise en évitant le regard du blond. Lequel en lâcha son saladier de crème fraîche à fouetter :
« Espèce de sac à merde, petit bâtard de... »
« Et c'est reparti. » commenta Kam en entendant la suite de l'insulte être emportée dans un grondement de bête sauvage qui amena immédiatement une réponse tout aussi faussement musclée de la part d'Eijirô. Et le tout suivi de l'agonie des t-shirts qui partaient en lambeaux, alors qu'Izuku et Kam se dévisageaient avec résignation en voyant les deux masses immenses au-dessus d'eux montrer assez de crocs pour faire pâlir un dentiste. Si démesurément immenses, dans le petit logement de Kam et Kacchan conçu à l'ancienne, que la chaise du platine se vit repoussée par la cuisse du loup blond, enfonçant ses côtes dans la table jusqu'à faire glisser cette dernière – et Izuku, par la même occasion :
« Ha, ça, c'est malin. »
« Oui, oui, un mec très heureux de pas s'être fait larguer, certes, et ledit mec pourrait-il arrêter de pousser la putain de table ? Katsuki ? »
Kacchan n'accorda pas un instant d'attention à Kaminari et il aurait de toute façon eu du mal à répliquer, avec la gueule d'Eijirô à trois centimètres de sa truffe pour le dissuader de faire une quelconque remarque à son encontre. Le roux n'avait que le museau nervuré d'un léger grondement et pas plus d'un centimètre de crocs dévoilé, amplement suffisant pour que Kacchan renifle avec agacement, à deux reprises, avant de fourrer un agressif coup de museau sur le menton d'Eijirô. Visiblement accepté comme une sorte d'excuse, vu la léchouille dont le gratifia Eij et ils se désintéressèrent tous deux de la dispute aussi subitement qu'elle était apparue.
« Et c'est fini. Toute cette esbroufe pour ça ? » grinça Kam, toujours coincé entre chaise et table, dos aux loups dont il manqua leurs reniflements intéressés, synchronisés à la seconde près lorsqu'ils tournèrent leurs truffes vers la casserole. Izuku sourit de les voir si naturels,machinalement, avant que son cerveau ne percute enfin :
« Hey ! Non ! »
Il se leva en quatrième vitesse et d'une main, agrippa la truffe d'Eijirô pour l'éloigner manu-militari de la casserole, pas impressionné par le grognement agacé du loup en voyant le repas foutre le camp ainsi.
« Tu vas pas manger à même la casserole, déconne pas ! Kacchan non ! » hurla derechef Izuku en se faufilant entre les deux énormes masses de poils pour cadenasser l'extrémité du museau de Kacchan de sa main libre. Ridicule au possible, quand on savait que les deux mâchoires entre ses doigts auraient pu facilement lui péter un tibia d'une simple pression et en sentant une énorme langue lécher sa main, il remercia mentalement leur bon caractère. Enfin, le bon caractère d'Eijirô et la farouche amitié de Kacchan, plus précisément.
Et puisque Kacchan n'avait pas le droit au plat, il redirigea son appétit ailleurs avec un naturel qui prit Izuku de court : le loup blond fit un demi-tour magistral sur ses pattes arrière pour enfouir son museau dans les mèches de Kam, sans doute aussi appétissant que la bouffe. Si appétissant que le loup s'accroupit derrière la chaise du platine, assez grand pour se permettre de redessiner du bout de la truffe les épaules et la nuque de son homme, lequel ne bougeait pas d'un iota.
L'immobilité trop absolue de Kam, si incongrue avec son caractère, était bien trop raide et Izuku réalisa avec un temps de retard qu'il était mal à l'aise. Pas tellement en raison de la transformation en loup que parce qu'il ne savait visiblement toujours pas comment y réagir, de quelle manière les traiter, encore peu habitué aux allers-retours entre des êtres humains et des loups gigantesques un brin difficiles à décrypter. Avec une pointe de retenue face à leur trio déjà rodé, si fonctionnel qu'Izuku se permettait sans broncher de foutre ses doigts à deux centimètres des crocs de Kacchan, alors que Kam osait à peine y jeter un coup d'œil. Particulièrement quand ils courraient sur sa peau.
Avant qu'Eij ne décide d'intervenir avec ce qui aurait sans nul doute été une subtilité proche du néant, Izuku claqua vigoureusement dans ses mains pour ravoir l'attention de Kacchan, fit mine de se fâcher en espérant crever la tension naissante dans l'œuf :
« C'est pas parce que tu peux pas manger dans la gamelle que tu dois te trouver un autre casse-croûte, laisse mon meilleur ami tranquille ! Et si t'as si faim que ça, redevient humain et finit de cuisiner, merde ! »
Le plissement de babine d'Eijirô précéda un de ses rires silencieux, moqueur à souhait. Si moqueur que Kam pouffa en voyant l'expression du roux et il se tourna dans un geste un peu raide pour déposer un baiser furtif sur le museau de Kacchan, presque surpris de son propre geste. Que Kacchan cligne des yeux avec un ravissement plus que visible sembla aggraver la gêne du platine, mais le truc plut au loup, indubitablement puisqu'il fourra derechef sa truffe dans le cou de Kam. En voyant sa posture toujours aussi roide, Izuku attira son attention d'un mouvement de menton :
« Ça va ? »
« Oh oui, oui, je dois juste m'habituer... Je suis pas aussi à l'aise que toi avec cette forme-là... »
« Donne-toi encore trois jours, maximum quatre, et tu seras comme moi, je peux te le garantir ! Bon, vous revenez ? En humains ? »
Eijirô sembla considérer la chose, comiquement avec sa tête penchée et ses oreilles pointées vers son petit humain adoré, le bout du nez frémissant de ses innombrables inspirations passionnées. Et détourna très ostensiblement la tête vers Kacchan, pour l'observer continuer d'explorer le parfum de Kam.
« Allez gros loup, fais pas ton chieur, c'est pas le... »
« Si vous redevenez pas humains tous les deux dans les dix secondes, je vous refais une coupe de crinière à la tenaille pour les bonsaïs, vous êtes prévenus ! »
Le ton de Kam ? Son sérieux, peut-être, à moins que ce ne soit l'éclat de glace qu'il y ait glissé ou encore le détachement avec lequel il s'était fendu de sa menace ? Aucune idée. Mais pour quelqu'un supposément gêné avec des loups-garous, il avait assez d'inflexibilité dans la voix pour que Kacchan rapetisse immédiatement, retrouvant une taille normale en une poignée de seconde qu'il mit à profit pour jurer violemment. Eijirô rit, de ce rire canin qui lui retroussait les babines et faisait pétiller ses immenses prunelles, réagissant avec sa vivacité coutumière pour attraper entre ses crocs le poignet de Kacchan prêt à lui filer une tape sur le torse. Avant que le blond ne hurle, Izuku sourit à nouveau, tentant de faire passer assez de douceur dans sa voix pour convaincre son amoureux :
« Toi aussi, mon cœur, s'il te plaît ? »
Le roux se fit un plaisir magistral de garder le poignet de son meilleur ami dans sa gueule en se retransformant en humain et dix secondes plus tard, sa langue humaine léchait Kacchan sous le hurlement de rage de ce dernier.
« Mais t'es vraiment qu'un gros dégueulasse, c'est incroyable d'être crade comme ça, merde ! »
« J'aurais peut-être pas besoin de trois jours en plus, finalement. Surtout si j'ai une telle vue constamment. » taquina Kam avec un clin d'œil des plus salaces à l'attention d'Izuku, soulignant la nudité évidente de leurs pignoufs adorés. Kacchan devient écarlate en une poignée de seconde et sous le fou rire d'Izuku et Kam, il entraîna Eijirô à l'étage pour récupérer de nouvelles fringues. Les habiller à la vitesse avec laquelle ils s'amusaient à détruire leur gare-robe allait s'avérer le problème le plus épineux de l'affaire.
Lorsqu'ils redescendirent, fagotés comme l'as de pique, Kam s'était appliqué à ranger la table le temps qu'Izuku mette à contribution les leçons de son meilleur ami pour parachever la cuisson du fondant — un peu trop cuit. La faute aux loups.
« Merci Deku ! Merci d'avoir achevé le truc que TON mec a demandé via le mien ! » et la fusillade de regard de Kacchan, quand il lui reprit le plat des mains, se heurta contre le tirage de langue de Kam. Petit con.
« Mais de rien ! En plus c'était complétement inutile : Eij n'a plus le droit au chocolat ! N'est-ce pas, mon amour ? »
« Comment ça plus le droit au chocolat ? » renifla Kam avec un froncement de sourcil déconcerté, et Eijirô gémit de pur désespoir dans sa chute sur la chaise à côté de lui :
« J'avais oublié… Je suis dépité... »
« Le chocolat, c'est un poison pour les chiens ! Vu la taille et l'efficacité de cicatrisation de leurs organismes, ils risquent pas d'en mourir, mais si Kacchan ne veut pas passer la soirée à nettoyer du vomi, vaut mieux pas qu'ils en mangent. Et je parle en connaissance de cause, Eijirô a vomi une semaine entière avant qu'on trouve qu'il ne supportait plus les pains au chocolat. »
Kam considéra un instant son mec et son meilleur ami, avant de se pencher par-dessus la table vers son amoureux à qui il confia, mortellement sérieux :
« Fais-moi la promesse de ne jamais me mordre ! Je peux pas vivre sans chocolat ! »
« T'inquiète pas, j'avais pas du tout l'intention de te transformer en loup-garou ! » ronchonna le blond avec une évidente réticente à aborder le sujet, si palpable que même Eijirô redressa le museau de son apitoiement sur lui-même pour tenter de dégonfler la tension soudaine :
« Alleeeez, Kat, tu veux pas d'un mec-loup-électrique ? »
« C'est pas parce que je le surnomme comme un pokémon qu'il doit en devenir un ! »
« Oh alleez, je serais terriblement classe ! » fit mine de supplier Kam, une idée en chassant une autre à la même vitesse que son alter, « Un loup-garou platine avec un éclair dans le pelage ! Oh, tu crois que mon éclair resterait ? Ou je devrais demander à quelqu'un de le refaire après chaque transformation ? »
« Bien sûr qu'il resterait, la colo d'Eij tient bien, elle. » répondit Izuku en lui récupérant d'un mouvement vif son verre pour éviter que celui-ci ne se renverse pile au moment où Kacchan commençait à apporter la nourriture. « T'as pas remarqué ? Sur son échine, quand il est en loup, il a encore quelques mèches rousses. »
« Re-montre ! »
« Non, on mange ! » rabroua Kacchan. Le temps qu'il se lève vers sa cuisine pour récupérer un plat de légumes finement tranchés, Eijirô fit ressortir trente secondes ses oreilles pointées sur le blond – au cas où il se retournerait – et sa crinière épaisse. Le voir avec des mèches brunes au lieu de son habituel roux, sur un visage purement humain, fit une impression si étrange à Izuku qu'il le dévisagea stupidement jusqu'à ce que son fiancé lui tire la langue.
« Hé bien ? »
« Rien, c'est juste… chelou… Ça te va bien, en vrai. Ça te manque jamais, le brun ? »
« N'importe quoi ! T'es bien plus classe en roux Eij, l'écoute pas ! » interrompit Kam avec une grossièreté qui aurait été absolue chez toute autre personne que lui, suivant son propre fil d'idée : « C'est fascinant de voir à quel point vous semblez… à l'aise ? Enfin, Eij surtout. Mais c'est comme si vous basculiez d'une forme à l'autre sans problème d'espace ou de… de suivi ? »
« De suivi ? » reprit Kacchan en servant le bol de Kam, une composition de ramen qui rappelait terriblement un dîner d'enfant, avec les morceaux de saucisses coupées en forme de petits poulpes et les légumes taillés, que le platine huma avec délice. Si absorbé qu'il fallut que son mec lui ôte les baguettes de la main pour qu'il poursuive :
« Hé bien vous semblez pas perdus… Enfin, par exemple là, vous vous êtes transformé dans la cuisine par rapport à un fondant au chocolat, ok ? Et quand vous êtes redevenu humain, vous saviez que votre dispute était finie et que vous pouviez passer à autre chose ? »
« Ben, c'est naturel... »
« Je sais pas pour Eij, mais quand moi, je me transforme, je ne perds pas mes souvenirs ni mes émotions, je sais très bien ce qu'il est en train de se passer, mais… C'est comme si c'était traité par quelqu'un d'autre que moi. Quelqu'un qui ne comprend pas tellement pourquoi il faut faire des tours autour d'un bâtiment en regardant les humains dessus, mais qui le fait quand même. »
Les bols que Kacchan posa devant sa place et celle d'Eijirô étaient titanesques. Il s'agissait plus de petites casseroles que de bols, pour ce qu'Izuku en voyait et s'il comprenait fort bien la nécessité d'augmenter les quantités, là, on frôlait l'irréel. En comparaison, son propre plat paraissait minuscule, comme un simple amuse-gueule d'apéritif. Ridicule.
« Ça veut dire quoi « quelqu'un d'autre que toi » ? Et pourquoi ça intervient que maintenant, ça ? » s'inquiéta Kaminari, question on ne peut plus légitime compte tenu de son degré d'intimité avec l'homme en train de lui expliquer que quelqu'un d'autre prenait le contrôle de son être. Spécifiquement quand cet être faisait presque trois mètres de haut et avec une masse capable d'enfoncer du métal d'une facilité déconcertante. Eijirô tenta une réponse un brin intraduisible, en raison de la bouchée monstrueuse qu'il venait d'engouffrer et qui aurait proprement étouffé Izuku s'il avait tenté de reproduire l'exploit :
« On devient plus animal qu'humain, mais ça veut pas dire qu'on perd le fil. Là, je me rappelais parfaitement que je m'étais transformé pour engueuler Katsuki et on a réglé le souci à coup de grognement et autres ronchonnements, que je pourrais pas te traduire maintenant que je suis de nouveau humain... »
« Mais qui paraissaient très clairs sur le coup ! » précisa Kacchan en s'asseyant pour ce qui semblait être la première fois de la journée. Il avait encore des restes de tensions accrochés aux gestes, particulièrement dans sa nervosité sèche à chaque fois qu'il posait le regard sur Kam, suspendu aux paroles et geste de son amoureux, mais ça finirait par s'estomper. En tout cas, Izuku l'espérait, parce que ça faisait déjà une semaine que Kam était au courant et une semaine que Kacchan marchait sur des œufs de peur de perdre son mec.
« C'est comme… On sait qui on est, on sait ce qu'on fait ou ce qu'on est censé faire, mais la portée des informations est différente. »
« J'ai l'impression que le moi-loup est plus attaché aux émotions. »
« Mm… Plus à l'instinct. »
« Instinct du style : vous voyez un truc à manger, vous le mangez ? » refit Kam, tout en attaquant lui-même son plat d'un habile coup de baguette. Comme à chaque fois qu'il entamait une des préparations de son mec, il se pâma littéralement sous le goût, signant un très sincère « c'est putain de bon ! » pour éviter d'avoir à interrompre sa bouchée. Et subitement, l'odeur de son propre bol prit Izuku au ventre, parfait pour souligner à quel point il était affamé de cette journée longue comme une décennie et sans cérémonie supplémentaire, il suivit l'exemple de Kam. Divin. Un brin trop chaud et sa langue hurla sous la chaleur, mais divin à crever. À mille lieux de ses préoccupations alimentaires, puisque de toute façon trop absorbé par l'idée d'ingurgiter autant de nourriture que possible, son amoureux reprit ses explications :
« Si on a faim, on mange, si on sent une odeur intéressante, on la suit et si le loup décide que telle personne fait quelque chose d'intolérable, le loup prend les mesures pour s'y opposer. Apparemment, si j'en crois Izuku, on est très territoriaux avec notre bouffe et nos amoureux. »
« Du coup, si j'approche mes baguettes, tu me mords ? »
« Je serais toi, je tenterais pas le coup ! » grinça Izuku, montrant d'un très bref abaissement de son col les dégâts que pouvaient faire les crocs d'Eijirô, bien conscient que le camaïeu de pincement et traces de morsure, au milieu des bleus presque multicolores, constituait un exemple suffisant de leur puissance. Et encore, la faute à la proximité chez Kam et Kacchan, ils n'avaient rien fait depuis une semaine et la couleur rouille en était d'autant plus impressionnante. Ce qu'appréciait son amoureux de loup, qui fronça le nez d'une satisfaction visible :
« Et puis y'a des fois où on maîtrise rien. »
« Comme quand t'as refusé de prendre l'ascenseur. » renifla Izuku de dépit et Eijirô haussa les épaules :
« Mmm… Ou Prince Carnage. Pauvre bête, il a pas mérité que je lui grogne dessus ainsi, mais quand je l'ai vu dans le couloir, le côté animal du loup a si mal prit l'intrusion sur son territoire que je n'ai pas eu mon mot à dire. »
« Oh, il s'accommode bien de vous, désormais. Enfin à peu près... »
« Ne rien maîtriser, ça ne te ressemble pas tellement. Sauf au lit. » commenta Kam à l'attention de Kacchan, tellement, tellement innocent dans son approche des loups et Izuku se mordit la lèvre au sang pour ne pas éclater de rire. Il avait promis de ne rien montrer, juré, craché et sur le petit doigt. Si promis que même après avoir raconté par trois fois la première transformation de Kacchan à la demande de Kam, il n'avait pas craché le morceau. Mais comme à chaque fois, c'était si tentant que même avec le pied vertement compressé sous la table par celui de Kacchan, en un avertissement tout sauf subtil, il envisagea sérieusement de rompre sa promesse. Et remercia l'univers tout entier quand d'un bref clin d'œil, Eijirô lui rappela qu'il n'était pas tenu par une promesse, lui, et craqua enfin pour eux deux :
« Katsuki a bu l'eau des chiottes, la première fois qu'il s'est transformé. » lâcha le roux, le nez dans son bol de ramen et les baguettes de Kacchan tombèrent dans le sien, de bol, alors qu'il le dévisageait avec un effroi proche de la pure terreur. Que le rictus de Kam acheva de faire basculer en désespoir :
« Vrai ? »
« Vrai. »
« Oh, j'aurais adoré voir ça. »
« Tu peux. »
« Quoi ? » couina le platine, incapable de croire à la chance absolue qu'esquissaient les mots de son meilleur ami, regard pailleté en prime. On lui aurait dit qu'il pouvait faire un vol à dos dragon qu'il n'aurait pas eu l'air plus émerveillé. Il n'y avait bien entendu qu'une chose à faire et tant pis pour le grognement en train d'hérisser son bras gauche : Izuku sortit son portable, sélectionna le fichier crypté pour afficher la vidéo en grand sur l'écran, qu'il fit glisser devant un Kam désormais au paradis.
« Tiens, cadeau. »
« Deku, je te l'interdis ! »
« T'as rien à m'interdire, le Husky ! »
Le fou rire de Kam, en voyant ladite vidéo, fut si magistral qu'il arrêta net la ronflante de Kacchan. Incapable de résister au rire de son amoureux, en train de pleurer littéralement devant cette maudite vidéo qu'il visionna pas moins de douze fois en laissant son plat refroidir. Il fallut qu'Eijirô intervienne en subtilisant le portable pour qu'il se remette de ses émotions, les joues zébrées de larmes :
« Et t'as fait des trucs pareils, toi aussi ?! »
« Moi ? Jamais ! » renifla Eij avec une mauvaise foi si évidente que Kacchan hurla, un éclat de croc dans la voix que son sourire effaçait complètement :
« Menteur ! Il a bouffé un livre et... »
Et Izuku les laissa se chamailler en se contentant de piocher sa nourriture distraitement, plus occupé à savourer l'instant que son plat pourtant divin. Il les observa se balancer les pires saloperies à la tête sans jamais se départir d'un sourire grand comme leur casserole, Kam s'étouffer sous un trait d'humour de son homme, ravi de leur complicité. Sur sa cuisse, Kacchan signa du bout des doigts une question, intraduisible sans leurs années de cours passées à se parler ainsi, et il sourit, en décryptant les mots tracés à travers son jean. Oui, Kam avait l'air heureux, indubitablement. Et soulagé.
Si soulagé qu'il semblait à peine tenir sur sa chaise, encore plus survolté que d'ordinaire alors qu'il faisait mine de piquer un bout de viande dans le plat d'Eijirô pour le plaisir de le voir retrousser la lèvre sur un grondement qui s'arrêtait dès que les baguettes du platine s'éloignaient. Pour revenir aussitôt à l'assaut et le grognement reprenait, en un aller-retour où le sourire de Kam menaçait verser sur un fou rire. Qu'Eij surjoue n'enlevait rien à la taquinerie, si normale que l'espace d'un battement de cœur, Izuku se revit à peine deux mois plus tôt, dans cette même cuisine et toute sa volonté de discuter de ce qu'ils allaient devoir faire s'évanouit dans le sourire d'Eijirô.
En fait, il ne réussit à expliciter son plan qu'une fois la table rangée, deux théières de thé englouties et les dents brossées, lorsqu'il fallut re-transformer le canapé en lit géant capable de contenir tout ce petit monde, comme chaque soir. Derrière le drap qu'il s'échinait à tendre à l'extrême pour combattre le moindre faux plis ou plissement d'une couture, Kacchan en haussa un sourcil, si dubitatif que ce dernier en disparut dans les mèches blondes :
« Et c'est ça ton plan ? »
« Oui. On fait une diversion qui nous permettra de nous introduire sans risque dans les bureaux administratifs de l'agence gouvernementale de renseignement et gestion des pro-héros et des affaires nationales. » récita Izuku, pour ce qui lui semblait être la troisième fois, retapant l'oreiller que venait de lui envoyer à la gueule Kam. Pour le plaisir de le voir vaciller.
« Rien que ça. »
« Rien que ça. »
« On a les infos pour rentrer, ok, mais la diversion ? Tu comptes t'y prendre comment ? »
« C'est pas moi qui vais la faire, mais Eijirô. Il va se balader aux alentours de l'agence de renseignement, à une heure de la soirée avec peu de civil dehors, mais surtout peu de surveillance et peu de garde sur place, ok ? Et sous sa forme de loup, bien entendu. Toute la difficulté sera de s'approcher assez pour que la sécurité soit en alerte, mais d'être assez loin pour ne pas qu'il soit en danger, ce qui requerra un peu de préparation. Et de coopération de la part de son lui-loup, comme tu dis. Ou loup-lui ? »
« Et pourquoi Eij ? »
« Parce qu'il a déjà été aperçu. C'est bien plus sécuritaire que le gouvernement reste sur son idée qu'il n'y ait qu'un seul loup géant en liberté, non ? »
Les trois autres acquiescèrent à des vitesses plus ou moins variées, alors que le concept faisait son bonhomme de chemin dans leurs esprits, laissant tout loisir à Izuku se souligner presque malicieusement :
« Bien sûr, si le loup géant qui est présentement recherché par les trois quarts des pro-héros de la ville passe à côté de l'agence de renseignement, lieu publique hautement sécurisé, qu'est-ce qui va se passer ? »
« L'agence des pro-héros va dépêcher une équipe sur place. » récita Eijirô, comme un enfant heureux d'avoir trouvé la solution à un problème.
« Et quoi de plus naturel que d'appeler le pro-héro numéro un, qui est si ostensiblement intéressé par l'affaire ? »
« Oh. » réalisa Kacchan, en tiraillant sur le drap, raccrochant les wagons avec sa vivacité habituelle, presque effrayant tant il en était excité. « Et on fait le même coup qu'à l'hôpital ! »
« Quel coup ? »
« Celui de confondre nos traces, Kam. Quand on est allé consulter, le matin de ma première transformation, on a bien sûr laissé de l'ADN partout, avec des cheveux et tout. On figurait sur le dossier des patients, donc quand nos correspondances génétiques sont ressorties suite aux analyses de la porte d'ascenseur défoncée, c'était normal qu'elles y soient »
« Compris. Avec nos traces sur les lieux, on pourrait réaliser le vrai cambriolage peu de temps après, c'est ça ? »
« Exactement ! Ils m'appellent pour que je vienne voir, ou alors, il y aura bien une bonne âme pour m'en informer et personne ne s'étonnera que je demande à venir voir les lieux pour mon enquête personnelle. On y va ensemble, on fait le tour du bâtiment pour soi-disant en vérifier la sécurité et quand on ressort, paf, nos ADN seront partout. On rentre par effraction le soir même ou la nuit d'après, maximum, et quand ils passeront les salles au peigne fin, avec analyse génétique et tutti quanti, il leur semblera logique que nos ADN figurent sur leur liste. »
« Et s'ils font des nettoyages complets entre-temps, à l'agence de renseignement ? »
« Aucune entreprise au monde ne réalise des nettoyages complets quotidiens, ça demanderait beaucoup trop de logistique. Et certainement pas une organisation publique et donc radine ! Par contre, il faudra faire attention à ce qu'on touche et surtout où on va, on ne pourra pas rentrer dans une pièce qu'on aura pas inspectée lors de notre supposée enquête. »
« C'est fou comme ça sonne simple, dans ta bouche. » grommela Eijirô, pour sa part occupé à empêcher Kacchan de refaire le lit une fois de plus derrière lui, sa maniaquerie à l'action. Assis sur le rebord du canapé, Kam désigna son homme d'un haussement de sourcil à l'attention d'Izuku, puis, discrètement, glissa son pied sous le drap tout juste ajusté sur le canapé déplié pour en plisser la rectitude. Laissant Izuku distraire Kacchan en reprenant la conversation comme si de rien n'était :
« Ho, mais c'est simple. »
« Bah, bien sûr. » fit Kacchan en levant les yeux au ciel et sans réaliser qu'il faisait la joie de Kam et d'Izuku, il lissa derechef le drap froissé par le platine. « On cambriole l'agence de renseignement nationale et après, on fait un goûter géant pour tous les employés de l'agence ! »
« Avec le plan détaillé de Sero et tous les gadgets qu'il m'a filés, on devrait y arriver sans problème ! Faut juste… Pas se faire prendre et aller très vite. »
« Je suis un peu d'accord avec Midobro : si y'a bien des gens qui peuvent faire ça et s'en tirer, c'est nous. » renifla Kam, sa main dérangeant à nouveau d'un geste presque nonchalant l'arrangement sur la couette. Izuku dû se mordre la lèvre pour éviter de ruiner l'effet par un gloussement, préféra aborder son expression la plus faussement innocente pour observer son meilleur ami continuer de ronchonner :
« Je m'en fous qu'on puisse le faire, moi ce qui m'intéresse, c'est le côté relativement dangereux de l'affaire ! Comment on fait, pour s'assurer qu'Eijirô ne sera pas en danger quand il partira en opération commando tout seul ? »
Et Kacchan réajusta la couette, déclenchant un fou rire irrépressible chez Izuku et Kam devant son air outré que ladite couette ait osé défier l'ordre rigoureux de son œuvre. Le blond haussa un sourcil, mains sur les hanches, en les voyant dans cet état :
« Ça vous fait rire, que je m'inquiète des conséquences d'une infraction ? »
« Ha, parce que maintenant, le fait d'être hors-la-loi t'intéresse ? Première nouvelle ! » hoqueta difficilement Izuku en une tentative désespérée de faire diversion, balayée aussitôt par Eijirô avec une esquisse de sourire :
« Laisse, Kat. Ils te font marcher parce que ça fait deux fois que Kam défait un bout du lit, et deux fois que tu repasses immédiatement derrière. »
« Eij ! T'es pas drôle ! »
« T'avait qu'à lever ton cul et nous aider, amour, et j'aurais joué le jeu. »
« Saloperies ! » s'écria Kacchan, envoyant un oreiller en plein dans la tronche d'Izuku sans réussir à faire taire son gloussement et Kam se dévoua pour adoucir la situation, tout sucre :
« Mais t'es si drôle, avec ta tête pincée parce que le drap se déplace de deux centimètres ! »
« Merci, chaton, j'adore quand mon mec et mon meilleur ami se foutent de ma gueule ! »
« Un plaisir ! » ronronna Kam avec pile ce qu'il fallait d'insolence pour dérider un peu Kacchan et pour se faire pardonner, il se leva pour aider à finir d'arranger le canapé. Y'avait assez de couette et d'oreillers pour au moins dix personnes, mais Izuku ne s'en plaignait pas le moins du monde, ni lui ni son dos lorsqu'il se laissa tomber au milieu de toute cette débauche de moelleux avec un soupir d'aise. Froissant de manière définitive le travail de préparation de Kacchan, qui leva les yeux au ciel dans l'espoir de juguler son agacement :
« Deku, tu fais chier, putain, on venait de finir de le rendre nickel. »
« Merci Kacchan-adoré-aux-pancakes-fabulissimeux d'avoir fait le lit nickel pour que je puisse enfin dormir dessus, puisque tu as cassé notre lit ! »
« J'ai pas cassé votre lit ! On a cassé le lit, nuance ! »
« Et qui a décidé de déglinguer notre canapé pour s'en faire un jouet à mordre ?! »
« Hey ! Ça, c'était moi-loup, pas moi-moi ! »
« C'est pas pareil ! » approuva Eijirô, avec toute la mauvaise foi du monde. Izuku émergea tout juste assez de museau de sa couette pour les foudroyer tous deux du regard, le souvenir du bruit du lit effondré sous-tendant sa voix d'agacement :
« C'est pareil ! Et tu verrais ta gueule en loup, on peut pas passer à côté du fait que ça soit toi, avec ton explosion capillaire option coiffée à la dynamite ! »
En guise de représailles, Kacchan se jeta sur le canapé dans un german suplex à supprimer tout air des poumons, jusqu'à faire expier Izuku de rire lorsque le blond tenta de l'écrabouiller proprement sous la couette. Bien entendu, il ne s'arrêta pas là et lorsqu'Eijirô réussit enfin à se glisser sous la couette de l'autre côté, Izuku s'était fait attaquer les pieds à coup de chatouille et il y avait bien six morsures disséminées entre ses cuisses et ses mollets, au grand agacement de Kam :
« Lâche ça, amour, c'est sale ! »
« C'est ça, » cracha Kacchan en retournant Izuku d'un geste de lutte bien placé pour le fourrer manu-militari contre le torse d'Eijirô, « et c'est parce que Deku est crade que tu as fourré ta langue dans sa bouche aux archives ? »
« Regardez-moi qui parle, Monsieur j'utilise Midobro comme déstresseur avant de me transformer pour la première fois ! » taquina Kam, très déterminé à écraser tout le monde en faisant une diagonale du canapé pour s'affaler à son tour dans le dos d'Izuku, le coinçant de fait contre Eij. Un truc dont il profita aussitôt et avec délice : il se mussa davantage contre son mec, glissa difficilement un bras sur sa taille et ne bougea pas d'un iota quand le roux lui déposa un baiser sur le front. Laissant Kam et Kacchan s'installer à leur guise, ou plutôt se bagarrer pour arriver à s'installer, il chuchota à même la peau d'Eijirô :
« Ça va ? »
« Mon homme préféré dans les bras et mes deux autres hommes presque aussi préférés pas trop loin, un repas copieux avalé et pour une fois, une nuit tranquille en perspective ? C'est le paradis, mon amour... » ronronna Eijirô en frottant son menton contre ses boucles. Un réflexe où pointait toujours davantage du loup en lui, à un point relativement impressionnant et quelque part... mignon. Comme un gros chien ravi de déposer son odeur sur son doudou préféré. Pour sa part, Izuku était un peu déconcerté par le parfum de son mec, désormais obligé de se doucher avec les produits de Kacchan et Kam qui avaient dilué la framboise dans de la vanille et du citron, un mélange sucré-acide qui imprégnait toujours le canapé et leurs pyjamas jusqu'aux lendemains. Enfin, leurs pyjamas, le sien et celui de Kam, puisque ni Eij ni Kacchan ne supportaient la moindre couche de tissus supplémentaire.
Kam se poussa assez pour qu'il puisse enfin rouler sur le dos, sans se décoller pour autant de son fiancé, et avant qu'il réussisse à se caler de manière confortable, Kacchan toussota, de l'autre côté du canapé :
« Bon, sans déconner, comment Eij fait pour faire sa diversion en toute sécurité ? »
« Tu vas réussir à t'échapper ? » demanda Kam directement à l'intéressé, avec pour seul retour un haussement d'épaule qui le fit embrayer directement :« Trouve-toi un endroit sans caméra de surveillance, pour te transformer ! Ou on demande à Sero de… de donner un petit coup de pouce ? »
« Sero en a assez fait, le pauvre ! »
« On aura pas besoin de Sero. » intervient Izuku juste après son mec, incapable de s'empêcher de sourire en sentant trois regards se fixer sur lui.« C'est là tout le génie du plan : on fera diversion, nous. »
« J'ai rien compris. » annonça Kam platement, parfait d'acide pour que le sourire d'Izuku s'agrandisse :
« Deux d'entre nous iront travailler, le soir où Eijirô ira faire son tour près de l'agence. Et on va se débrouiller pour que nos rondes se télescopent d'une manière ou d'une autre, pour attirer l'attention de la presse et de tous ceux qui auront un téléphone ou un ordinateur à proximité ! »
« Une diversion dans une diversion… Ambitieux, ça, Midobro... »
« Bien pour ça que c'est toi qui va m'accompagner pour faire ça ! »
Kam se redressa immédiatement, emportant la couette et de fait, le très savant origami de drap que Kacchan était en train d'ériger pour laisser son amoureux couvert tout en se découvrant lui-même au maximum. Ce dont le platine se souciait comme d'une guigne, visiblement ravi :
« Vrai ?! »
« Vrai. »
« Oh, je peux prendre mes rollers ? S'il te plaît ?! »
« Kam, tes rollers sont une nécessité, dans ce cas précis, vu leur aspect spectaculaire, t'es pas autorisé à les prendre, mais obligé, nuance. »
« YES ! » hurla Kam, tombé dans le lit juste à temps pour qu'Izuku voit la frimousse agacée du bordel de couette de Kacchan, de l'autre côté, qui se plissa davantage d'une grimace :
« Et pourquoi moi, je peux pas le faire ? »
« T'es pas assez dramatique. » assena Kam et c'était si injustement faux, si culotté et fort de café que Kacchan le dévisagea avec une expression proche de l'apoplexie, bien trop pour Izuku et Eijirô qui explosèrent de rire. Et l'air de plus en plus vexé de Kacchan, aggravé à chaque éclat de rire, les tuait de rire, tant il se drapait dans une dignité offensée de la manière la plus dramatique qui soit, comme s'il voulait réellement prouver à son homme qu'il pouvait très bien l'être, dramatique. Kam essaya avec toute la bonne volonté du monde de rattraper son affaire, à moitié étranglé par son propre fou rire :
« Mais, mon cœur, tu sais bien ce que je veux dire : tu es trop efficace, dans tes interventions ! Tu vas pas être capable de faire traîner les choses et d'en faire une arrestation spectaculaire, tu vas arriver, regarder le vilain et lui claquer « Amateur ! » avant de le saucissonner vite fait ! »
« Ce qui est incroyable, c'est que tu penses que ce genre de flatterie marche encore, avec moi. » renifla Kacchan, dépité au point qu'Izuku se tortilla pour que sa main libre tapote la cuisse de Kam, sous la couette. Trop subtil pour passer à côté du message, le platine se redressa à moitié dans la couette : « Désolé, je voulais pas te faire de la peine. Je suis sincère, tu sais, je pense vraiment que tu es trop efficace dans ton travail pour ça... »
Le grognement de Kacchan s'acheva sur le baiser que lui déposa Kam au coin de sa moue, adorable de douceur, mais pas assez pour empêcher son amoureux de continuer son ronchonnement :
« Ouais, ben j'apprécie pas que Deku ait pas pensé à moi, voila ! »
« Mais j'y ai pensé ! J'y ai pensé, et à vrai dire, c'était ma première idée, de vous coller ça à vous deux… Je sais qu'il n'y a pas mieux que vous deux pour faire une patrouille spectaculaire, mais... »
« Mais ? »
« Mais les journalistes vont plus s'intéresser à votre relation qu'à votre taff. » compléta Izuku, louvoyant entre vérité et délicatesse dans la manière de le formuler. « Je pense pas que ça intéresse beaucoup de gens de suivre une intervention si les journalistes ne cessent de parler des affaires de cœur des pro-héros impliqués et comme on a besoin que tout ceux avec l'accès aux news suivent… Ben du coup, le but serait manqué... »
« Ça fait sens… Non, t'as raison. Je te laisse faire ça avec Pikachu. Par contre, vous me faites honneur en mon absence, vous me foutez un bordel qui se verra dans toute la ville ! »
« Ça roule, chef. » s'amusa Kam et avec douceur, il ôta les appareils de Kacchan, profitant au passage pour recouvrir ses joues de bisous qui ne devaient pas être plus appuyés qu'un souffle et Izuku sentit son fiancé prendre exemple et musser son nez contre sa tempe. Y déposer un baiser léger avant de descendre le long de sa pommette, se faufiler dans sa nuque jusqu'à le faire soupirer d'aise sous la caresse. Une partie de sa tension s'évapora dans la douceur de son mec — et réapparût aussitôt sous le hurlement d'autant plus fort que Kacchan ne s'entendait désormais plus :
« Hey ! Pas de baise dans le canapé ! J'ai eu une trop grosse journée et nuit pour supporter d'avoir un porno dans mon lit ! Allez, dodo ! » siffla le blond en éteignant la lumière d'un coup de chausson bien placé, une technique qu'il maîtrisait désormais à la perfection. Il fallut cependant qu'il se replace dans son espèce de nid de couette avec mille précautions, que Prince Carnage ruina en sautant à pattes jointes sur le canapé, comme d'ordinaire. Izuku laissa les immanquables tortillements et ajustements le caler entre Kam et Eijirô, profondément heureux de se retrouver là, dans la chaleur un peu trop étouffante à cause du roux qu'il n'aurait échangé pour rien au monde. Ils étaient certes enfouis jusqu'au cou dans un problème aussi monumental que les deux loups-garous réunis, mais ensemble, soudés et prêts à tout affronter. Avec un soupir de soulagement, il se mussa dans sa place, régula sa respiration pour profiter de la nuit et sentit immédiatement le sommeil lui mordre la nuque. Et puis, dans le noir :
« Katsuki ? »
À la décharge du blond, il était très tard selon son planning scrupuleusement élaboré d'heure de coucher et la journée avait été suffisamment longue pour qu'il soit pardonné : Kacchan soupira. Et reprit presque immédiatement de sa voix adorablement douce :
« Oui, chaton ? »
« Est-ce que y'a une bouteille d'eau, de ton côté ? »
Izuku sentit très distinctement Eijirô sourire, contre sa nuque, enfouir son amusement dans ses boucles et il fut extrêmement tenté de faire de même en entendant son meilleur ami soupirer plus profondément encore, de l'autre côté de Kam.
« J'y vais. »
Et il réussit à se lever sans foutre un pli supplémentaire dans son bordel, Prince Carnage sur les talons quand il se glissa dans le couloir en grommelant une suite de juron sans queue ni tête. Le sourire de Kam s'entendait même dans le noir, tant il était large, et Izuku lui fila un coup d'épaule :
« Tu peux pas lui foutre la paix ? »
« Nope. »
« Y'a moyen que tu te lasses de ce petit jeu avant lui ? »
« Nope. »
« Vivement, mais vivement qu'on puisse s'y mettre enfin ! J'ai froid ma race ! J'aurais dû demander à Katsuki de me mordre, finalement. » ronchonna Kam de plus belle, en soufflant sur ses mains, encore plus pâle que d'ordinaire dans l'absence quasi-totale de lumière.
« Pas certain qu'il accepte, si tu veux mon avis. »
« Et on s'emmeeeeeeeeerde... » souffla son meilleur ami, insensible à son intervention, en une affirmation qu'Izuku ne pouvait que confirmer : c'était d'un ennui mortel, que toutes les thermos de thé brûlant que Kacchan leur avait préparé n'arrivaient pas à endiguer et Izuku serrait le sien d'un air malheureux incomparable avec celui de Kam.
« Tu veux que je te dise ? Je me fais encore plus chier que hier. Et pourtant, hier, c'était déjà gratiné... » et sans tenir compte du hochement de tête d'acquiescement d'Izuku, il relança, accablé : « La moindre distraction qui se présente, je te jure, je lui saute dessus comme la misère sur le pauvre monde ! »
« Tu veux parler de quelque chose ? » proposa Izuku en désespoir de cause, lui aussi si ennuyé qu'il sentait le sommeil commencer à le faire piquer du nez, tout simplement. Il en avait ras le cul de ce cabanon, ras le cul du froid, du manque de sommeil, de ces maudits gardes de merde qui paraissaient assez professionnels pour justifier sa méticulosité dans la préparation de leur plan et ladite méticulosité, il la maudissait de toute son âme.
« Mais parler de quoi ? »
« De ce que tu veux. »
Le silence de pure réflexion de Kam dura assez longtemps pour qu'il sente à nouveau ses paupières se faire lourdes, l'entraîner vers l'avant et en se raccrochant une fois de plus au thermos chaud, il se força à se rappeler qu'il était le seul responsable de sa situation. Puisque c'était lui, bien sûr, qui avait insisté pour aller jusqu'au bout de la préparation réglementaire, la dizaine de jours de surveillance enseignée dans le cursus de pro-héros, et réaliser ainsi trois jours de surveillance supplémentaire. Et que son amoureux et ses meilleurs amis aient gentiment accepté l'avait assez rassuré pour qu'il puisse poser les détails de leur tactique, avec un luxe de minutie particulièrement apprécié par leur manque de sommeil.
Ils avaient commencé à préparer ce qu'il leur faudrait pour leur tentative d'infraction, poser les jours de travail d'Izuku et de Kam pour le « jour de la diversion » et pour qu'Eijirô commence à apprendre par cœur le plan des rues où il devrait se montrer assez longtemps pour déclencher une alerte. Après cette étape, tout était censé s'enchaîner et Izuku n'y avait qu'à continuer de compiler les relevés de garde en croisant les doigts pour que rien n'alerte l'agence gouvernementale, ni les pro-héros.
Mais cette deuxième veille était si longue, si ennuyeuse, qu'il regrettait amèrement avoir proposé cette rallonge et avant de s'endormir pour de bon, il grommela :
« Tu veux jouer à quelque chose, alors ? »
« Comme quoi ? »
« Shifumi ? »
« Oh trop simple... Tu prends toujours les ciseaux les trois premiers tours, après c'est le papier et la pierre, toujours ! Comme si j'allais encore tomber dans le panneau ! »
« Hé bien propose un truc au lieu de me houspiller comme ça. » ronchonna Izuku en dégoupillant précautionneusement sa gourde, qui fuma dans la nuit en volutes de vapeur fascinantes pour qui s'emmerdait autant que lui. L'occasion de remarquer qu'il n'y avait que fort peu de vent, ce soir, rien qu'une très infime brise dont le cabanon les protégeait quasiment en totalité. Ce qui n'empêchait pas le froid de s'insinuer jusque dans leurs os.
« Action ou vérité ? »
« Si tu vois une action à faire dans notre situation, vraiment, je suis curieux de voir ça. Tu commences ? »
« Action ou vérité, Midobro ? »
« Action. »
« Choisis Vérité. »
« C'est un ordre ou une action ? »
« Les deux, chef ! » s'amusa Kam, filant un léger coup d'épaule qui manqua le faire verser du thé. Il se dépêcha de répondre avant d'avaler un peu de cette chaleur faite liquide, dans l'espoir d'en voler au passage :
« Vérité, alors. »
« C'est vraiment fun, le sexe avec un loup-garou ? »
Izuku recracha la moitié de sa lampée avec un étouffement des familles en prime, la gorge éraillée d'un début de fou rire tant il ne l'avait pas vu venir, alors qu'il aurait forcément dû s'en douter. Il laissa Kam essuyer d'un revers de manche son menton tandis qu'il refermait tant bien que mal sa gourde, histoire d'éviter un nouveau carnage et il gargouilla :
« Ha pour me réveiller, tu m'as réveillé ! Putain, tu me tues, quand tu t'y mets. » et sans s'arrêter au clin d'œil de son meilleur ami, il prit une mine faussement songeuse : « J'aurais dû m'en douter, avec ta manière de nous dévorer du regard à chaque fois qu'Eij me tape un baiser. Est-ce que c'est fun de coucher avec un loup-garou... Mmmm... Je dirais, sur une échelle de un à dix... un truc comme seize. »
« Seize ?! »
« Ouais. Dix de base, parce que c'est Eij, n'est-ce pas, au lit, c'est forcément un dix, et après : un point pour les morsures, un point pour les griffes, un point pour la passion absolue... Un point pour le nœud, allez, on va se mentir. »
« Et tes deux derniers points ? »
« La langue. Nan, mais, je sais, je sais que pour le moment ça te fait bizarre, ok, mais je te promets, je te jure sur tout ce que j'ai et sur la tête d'Eijirô, c'est le meilleur truc du monde. Vraiment. »
« Pas convaincu. «
« Ba évidemment pas convaincu, t'as pas essayé ! »
« J'ai essayé ! J'ai essayé les baisers ! »
« Je te parle de sa langue longue de six kilomètres dans ton caleçon, pas dans ta bouche ! Mélange pas tout. »
« Mais si ça me plaît pas dans ma bouche, pourquoi ça me plairait dans le caleçon ?! »
« Homme de peu de foi ! » déclama Izuku, dramatique à souhait pour faire rire son meilleur ami et il grossit plus encore le trait en le voyant pouffer de rire au creux de son coude dans une vaine tentative de faire le moindre bruit possible. Tout en sachant pertinemment qu'il allait assez chatouiller l'égo de Kam pour le faire surréagir en trois secondes. « T'es pas encore assez à l'aise avec ton mec en loup pour vraiment essayer pour de vrai les baisers et tu te permets de juger ?! Pfff... Je te pardonne ton péché, mon fils, car tu es encore ignorant ! »
Et bien sûr, ça ne manqua pas :
« Mon fils ? Mon fils ?! C'est toi qui devrais m'appeler « daddy » au lit, j'te signale ! Sans déconner ! Prends pas trop la conf', Midobro ou je te remets à ta place, et charge à toi de faire la démonstration de ton putain de seize ! Et arrête de te marrer comme ça ! »
« T'as pas marché, Kam, t'as couru dans le piège ! Oh, des fois, c'est presque aussi facile avec toi qu'avec Kacchan... »
« Hey ! Déjà le « mon fils », ensuite tu me compares à l'égo de mon mec, non mais moi je t'insulte pas comme ça, alors t'es mignon, tu... »
« Kam ? Deku ? » grésilla leurs oreillettes simultanément et dans le même mouvement, ils y portèrent une main pour autoriser la communication entrante, mais seul Kam répondit, sur un signe de tête d'Izuku :
« On écoute. »
« On a un problème, j'viens de croiser Eij ! »
« Quoi ? »
« Comment ça, « tu as croisé Eij » ? » s'angoissa immédiatement Izuku parce que ce n'était pas du tout une phrase qu'ils étaient censés entendre. Pas avec le soin minutieux avec lequel ils avaient planifié les rondes des deux loups, pour minimiser au maximum les risques d'être aperçus tant leurs masses combinées étaient peu discrètes. Une dizaine de scenarios catastrophe défila immédiatement devant ses yeux, allant d'une attaque ciblée sur Eij à une fuite de ce dernier face à un pro-héro et tous était assez inquiétant pour que son rythme cardiaque s'affole. Il ne voulait pas envisager Eij en danger, certainement pas.
« Heu, vous êtes pas censés vous croiser, normalement ? Midobro, ils sont pas censés... » redemanda Kam en fronçant les sourcils, mais avant qu'il puisse répondre, la voix mélodieuse de l'amour de sa vie, toujours si patient, déchira leurs tympans :
« Et tu crois que j'te dis que y'a un problème pour faire joli ? Il s'est détourné quand je me suis approché, mais je te garantis que c'était lui ! »
« En même temps, c'est pas compliqué de savoir que c'était lui ! Tu connais d'autres loups géants dans la ville, toi ? » siffla Kam, un brin vexé de la réponse de son homme. Lequel prit une inspiration agacée, sonnant vraisemblablement la fin des « Oui, chaton » si doux, mais avant que ça parte en sucette, Izuku intervient :
« T'as tenté l'oreillette ? »
« Quoi ? »
« T'as tenté l'oreillette ? » recommença-t-il plus fort en se maudissant d'avoir oublié qu'en loup, Kacchan ne pouvait emporter ses appareils auditifs et que toute communication devenait très difficile pour lui.
« Non, je vous ai appelé en premier une fois retransformé... »
« Attends, j'essaie de le contacter... »
En deux manipulations sur son oreillette, si efficace et facile de prise en main qu'ils n'auraient pas assez de l'éternité pour remercier Sero, Izuku se brancha sur le canal d'Eijirô, tenta avec tout l'espoir du monde dans sa voix :
« Eij ? Eij, est-ce que tout va bien ? Hey ? Tu m'entends ? Amour ? »
Un silence absolu en retour, le matériel de pointe ne s'abaissant pas à capter une quelconque friture ou grésillement statique. Ce qui n'était guère étonnant, les oreillettes nécessitant d'être manuellement allumée pour fonctionner et si Eij avait vraisemblablement entendu le message, il n'avait pas daigné se métamorphoser en humain pour prendre la communication. Pas daigné ou pas put ? Izuku sentit un truc s'infiltrer quelque part dans ses poumons, d'une froideur à concurrencer toutes les nuits du monde, prêtant à peine attention à Kacchan au creux de son ouïe :
« Je vais le rejoindre pour voir, d'accord ? »
« Sois prudent, amour, s'il te plaît ! »
« Tu nous tiens au courant ? »
« Dans la mesure du possible, ouais... Je laisse l'oreillette allumée. » rassura Kacchan, et aussi rageant ça soit, Izuku ravala l'impatience de sa phrase. Kacchan n'était pas responsable de sa forme loup, incapable d'émettre un son compréhensible pour les humains et sans le visuel, ni lui ni Kam n'était capable de décrypter correctement les loups-garous. S'il allait retenir un truc en plus de cette phase d'observation, c'était bien que le mouvement des oreilles et du corps des loups étaient essentiels à leur bonne compréhension. Ils entendirent dans leur canal crypté les habituels sons de déchirure et couinement de douleur de Kacchan redevant loup, suivit du bruit de ses énormes griffes sur le bitume et autres ronflements de sa respiration rauque. Mentalement, Izuku essaya de deviner le chemin qu'il empruntait, histoire d'évaluer à peu près où se trouvait Eijirô dans le dédale de ruelles alentours, sans se faire la moindre illusion sur le succès de sa tentative. La main de Kam, en se glissant dans la sienne, lui tira une grimace qu'il escomptait pouvoir passer pour un sourire, dans une tentative aussi réussie que son essai de localisation :
« Hey, il va le trouver. Il a un bon flair. »
« J'espère juste que y'a pas de soucis grave... C'est... Ça commence à faire beaucoup, toute cette histoire... »
« Mmm... Même moi, j'en viens presque à regretter le temps où notre principal souci, c'était d'arriver à être à l'heure en cours ! »
C'était un peu maladroit, toutefois si sincère qu'Izuku s'appuya sur lui, profondément touché de sa spontanéité, de sa gentillesse adorable. Il se força à expirer lentement, inspira en six temps selon un exercice de sophrologie qui fonctionnait d'ordinaire sur lui, et qu'il recommença encore et encore jusqu'à avoir la sensation que son rythme cardiaque s'était relativement calmé. En tout cas, assez pour qu'il cesse d'avoir l'impression que son cœur remontait dans sa gorge. Kam avait déjà commencé à rassembler leurs affaires et à effacer, d'un coup de chiffon désinfectant conçu pour le nettoyage des scènes de crime, les éventuelles marques génétiques qu'ils auraient pu laisser, au cas où ils devraient partie en catastrophe. L'arrêt abrupt de tout son dans leurs oreillettes précéda d'une poignée de seconde le chuchotement précipité de Kacchan, à deux doigts de les faire sursauter :
« Alors, j'ai une bonne et une mauvaise nouvelle : je l'ai bien retrouvé et physiquement, il va très bien ! Il va même très, très bien ! Il est dans une ruelle totalement déserte, dans une zone industrielle et j'ai pas vu de caméra en arrivant, donc techniquement, on s'est pas encore fait repérer. »
« C'est déjà ça, je suppose, et la mauvaise ? »
« Heu... il est pas dans son état normal... »
« Mais ça veut dire quoi ça ? »
« Développe ! » supplia Izuku alors que Kam activait machinalement ses bracelets-batteries, qu'il commença immédiatement à charger pour booster ses prochaines attaques. Un geste réflexe certes, mais rassurant au possible et dans lequel Izuku s'ancra en entendant Kacchan rassembler ses mots :
« Je... je sais pas trop comment expliciter ça ... Heu... Tu... tu te rappelles, Deku, quand on s'est rencontré, dans la voiture ? »
« ... C'est-à-dire ? »
« La première fois qu'on s'est revu en tant que loups-garous ? »
« Ha ! Oui, bien sûr que je m'en souviens, comment ne pas me souvenir que d'un simple reniflement, tu as été capable de savoir qu'Eij s'était branlé dans un de mes t-shirts, je me le demande ? Et quel rapport avec Eij actuellement ? » persifla Izuku. Kam lui fit un regard aussi effaré qu'intrigué et l'infime sourire au coin de ses lèvres était la promesse qu'il n'allait pas les laisser tranquilles jusqu'à avoir eu tout le récit complet de cette première rencontre. Et qu'il allait en être insupportable d'insistance. Désabusé ou résigné, il n'aurait su le dire, Izuku lui tendit discrètement son petit doigt pour lui promettre de ne pas se défiler quand il lui reposerait la question plus tard, légèrement amusé de l'entendre glousser en crochetant son doigt du sien.
« Ouais, et bah pour te la faire simple, mon odorat détecte que présentement, Eij est vraiment, mais vraiment excité sa race. »
C'est parti ^^ !
(Et putain de merci pour vos reviews, vraiment !)
Boa marron : Coucou ^^ ! Oh ravie que le « petits chats » soient validé ^^ !
Merci infiniment pour ta review et d'avoir prit la peine d'expliciter ce qui t'avait plu dans le chapitre précédent ! C'est hyper intéressant de savoir que tu l'as trouvé bien construit et que le fil conducteur marchait (et soulageant, j'avoue XD). Je suis heureuse que l'extériorisation de Kam ait été aussi jouissive XD ! Pour moi aussi XD. Mmmm faut pas être tristoune, faut pas être tristoune, j'ai un PLAN pour que Kam s'acclimate au nœud héhéhé XD. Le plan à quatre est promis et il sera là XD ! Je promets, je tiens !
Alors je vois vos reviews (OUF parce qu'il y a eu des soucis aussi de ce côté là sur ffnet, mais ça a l'air réglé) : ce que je ne vois plus, c'est les statistiques. En tant qu'auteur, on peut accéder au nombre de personnes ayant lu nos fanfics, fanfic par fanfic et chapitre par chapitre si on le désire, le tout par mois, année, etc. En raison d'un bug de ffnet, elles n'apparaissent plus. Là, selon mes stats, 0 personnes ont lues les deux derniers chapitres, en dépit des reviews que vous avez la gentillesse de me laisser… Donc les reviews sont les uniques retours que j'ai, vraiment, et c'est adorable d'essayer d'y penser à chaque fois ! Sans ça, je n'aurais aucun moyen de savoir que quelqu'un a lu ce que je poste.
Tout ça pour dire : merci du fond du coeur de prendre le temps à chaque fois ! Ça me fait trop plaisir de pouvoir avoir un retour et de te lire ^^. Comme toujours, j'espère que ce chapitre-ci t'aura tout autant plu ! Au plaisir de te lire ^^ !
Akane29 : COUCOU ! Hahaha, moi aussi je l'ai trouvé fun, cette fin de chapitre XD ! Rah c'est que Kam en avait gros sur la patate, fallait que ça sorte XD. En tout cas j'ai été ravie d'avoir ton retour là-dessus, mille mercis ! J'espère que ce chapitre aura été aussi fun à lire et en espérant te relire ^^.
Omiya : Hey hey, hola ^^ ! Je te rassure, normalement, ffnet est normalement un peu plus réparé, y'a encore des bugs mais plus sur les chapitres… Normalement !
Ouiii il était dense le chapitre précédent (ptdr, la meuf qui dit ça alors qu'elle poste un truc encore plus long XD) mais enfin, ça y est, Kam est dans la place XD ! Je l'aime ce pignouf XD. Bon puisque tu étais contente de les voir tout les quatre, j'espère, je croise les doigts, que ce chapitre-ci t'aura comblé de ce côté XD ! Shhh le fantasme arrivera, (tu m'as tué avec le « c'est cela, c'est cela » XDD) il arrivera, bien entendu XD !
Merci à toi de laisser une review, c'est toujours un plaisir ! J'espère te relire et surtout : que ce chapitre t'aura plu !
Bluestars14 : Mais coucou, quel plaisir de te relire ^^ !
Alors vraiment, pas de soucis, je sais que la vie est compliquée et puis les reviews c'est censé être du fun donc pas de pression ni de soucis ! Ça fait toujours plaisir de vous lire mais je préfère ne pas avoir de review plutôt que ça stress, tkt ^^. Aoutch, pour les tempêtes, j'espère pas trop de dégâts ? Ffnet est normalement moins bugé, on croise les doigts pour que ça continue !
Ha ba le « Midobro » de Kam, il reste XD. Il manque Mina, du Bakusquad, mais j'ai pas prévu de la mettre et j'en suis fort triste, bichette, mais j'ai adoré écrire Sero comme ça, gentil et adorable mais assez discret, en vrai. Ho je connais rien du tout en hacking, je suis sûre que je l'ai sûrement mal écrit/décrit mais bon, si ça passe pour les néophytes.
Aaaaw ça fait plaisir si t'as apprécié leur mini engueulade et le lendemain avec l'odeur d'Izuku et tout XD ! C'est trop bien si ça t'a plu ! Hahaha le moment où Kam passe la porte c'était chaud, j'avoue XD.
Je pense que Midobro peut claquer 45 « je suis désolé » que ça suffirait jamais XD. Mais il s'en est bien sorti quand même, tout compte fait ! Et Kam est doux d'écouter, moi j'aurais pas eu ce self-contrôle XD.
J'a-dore que Kam soit le leader du couple Kam-Kacchan, c'est SI FUN à écrire et d'imaginer le petit gars aux mèches hérissés d'électricité avec son museau retroussé et sa manière de mener son monde à la baguette XD ! Nan il oublie pas mais il comprend et c'est déjà un premier pas vers la résolution de la chose. Ou en tout cas vers une relation apaisée !
Héhéhé oui le nœud intrigue beaucoup (en même temps, on rappelle que c'est lui qui a indiqué à Izuku qu'est-ce que c'était, donc forcément la curiosité est décuplée XD). Ho il accepte de se faire gronder, le Kacchan, juste il arrivait pas à se concentrer XD. Rah j'ai hâte d'écrire la suite aussi, si tu savais XD.
Ffnet ne bug plus, normalement, donc tu devrais recevoir la notif de ce chapitre, en tout cas j'espère ! Un plaisir de t'avoir lu et merci tellement tellement de laisser des reviews aussi fun et mimi à chaque fois que tu peux ! C'est adorable ! J'espère que ce chapitre t'aura plu ^^ ?
Milie : Bonjour bonsoiir ! Ooooh que t'es douce ! Ça fait plaisir que tu ais apprécié le précédent chapitre, en dépit de sa densitude ^^ ! « Le quatuor le plus explosif et fun de toute l'histoire » mais que c'est cuuute comme appellation ! J'espère être à la hauteur n'empêche, c'est un sacré titre à défendre là XD. Alors Katsuki n'a pas trop subi de décharge mais, avouons-le, Kam le lui fait payer autrement (ça se voit que je me suis éclaté sur ce chapitre-là xD?). Eij et Kat en loups, c'est fun comme tout à écrire, j'adore que ça plaise autant ! Un bonheur !
Du coup, merci merci pour ta review ! Je croise les doigts que ce chapitre-ci t'ai tout autan plu (voir plus, allez, je rêve XD) et en espérant avoir l'immense plaisir de te relire ^^ !
ViMiKi : OH MA PAUVRE ! Un immense grand « bon courage » pour tout tes projets, tes profs et tutti quanti ! Et je suis infiniment désolée pour la mauvaise nouvelle perso, quel qu'elle soit, courage et câlins ! J'espère que ça va quand même et tiens le coup jusqu'aux vacances, on y est presque !
Pas de soucis pour la review, ça fait toujours hyper plaisir mais faut vraiment pas te mettre la pression sur ça : c'est si on peut et si on veut ^^ ! Aww nooon, pas la larmichette ! Et une claque ou deux pour Katsuki, je comprends et concède XD.
T'es vraiment adorable ! Merci de lire et d'être toujours là et prends du temps pour souffler surtout hein ? Un plaisir pour le mp, faut encore que j'arrive à t'y répondre (je m'en sors pas hyper bien non plus en organisation en cette fin d'année XD) ! Repose-toi BIEN TOI ! Et au plaisir de te relire une fois que tu te seras reposé (j'espère ce que cette lecture-ci aura pu te distraire un petit peu ^^)
