… Vous y croyez, vous, que j'ai quasi une semaine en avance dans mon postage ?
Moi pas du tout XD.
Bonjour, bonsoir mes petits chats ^^ !
Avant toutes choses, l'important : meilleurs vœux pour cette nouvelle année ! Je vous souhaite surtout des fous rires par milliers avec vos personnes chères, des tas de bonnes choses à manger et que vous découvriez les meilleures lectures du monde pour vous (et petite recommandation au passage : Le Tombeau scellé, avec son 1er livre Gidéon la Neuvième, de Tamsyn Muir. C'est des lesbiennes nécromancienne et guerrière. Dans l'espace. Ennemies to lovers. PARFAIT, vous dis-je XD)
Et pour ce chapitre-ci, hé bien on est reparti sur… un long chapitre, pour changer XD. Comme quoi l'ordi portable, y'a rien de mieux pour moi !
Et la longueur dudit chapitre m'arrange, puisque je ne suis pas certaine d'arriver à poster le suivant avant la mi-février, en raison de mon propre roman perso que je me suis promis-juré-sur-le-petit-doigt de finir en 2 ans. Ma deadline, c'est donc le 31 janvier 2024 et si j'ai honorablement maintenu le rythme (surtout vu que j'écris de la fanfic à côté, et des gros monstres comme Tie the Knot XD), là, faut que je crunch mon dernier chapitre.
Donc je crunch mon truc, et je me rattaque à Tie the Knot après, le prochain chapitre sera sans doute légèrement en retard en février, et je m'en excuse d'avance ^^.
En attendant, j'espère que ce chapitre-ci vous plaira, que cette lecture sera fun et que nos pignoufs vous plairont toujours dans leur dynamique ! Merci pour vos reviews, ça fait toujours immensément plaisir après autant de temps, merci merci !
Bonne lecture mes petits chats ^^ !
Ps : Et milles excuses pour les fautes que vous allez rencontrer, mon site de correcteur-éditeur a subitement décidé de bugger XD. Pour me punir de poster plus tôt ça XD. J'espère que y'en aura pas trop, pardon T-T.
Chapitre 15 : « Tiens Eij. Cadeaux ! »
« Ouais, et bah pour te la faire simple, mon odorat détecte que présentement, Eij est vraiment, mais vraiment excité sa race. »
« Quoi ?! » hurla Kam, si fort qu'Izuku le bâillonna aussitôt dans un réflexe absurde, de peur que quelqu'un ne l'ait entendu dans les rues ou habitations du voisinage. Ce qui n'empêcha pas le platine de lui lécher les doigts pour le faire lâcher et profiter de son « beurk ! » dégoutté pour redemander, plus discret :
« Mais comment ça, « excité sa race », il a... envie de baiser ? Juste comme ça par magie ? »
« Oh non... » souffla Izuku, dont l'esprit venait enfin de consentir à fonctionner pour additionner deux et deux : Eijirô excité au point de ne pas contrôler ses métamorphoses, c'était Eijirô entamant son espèce de période hormonale aux fraises, avec tout ce que ça sous-entendait d'imprévisibilité, de mauvaise humeur et d'agressivité. Sans compter, effectivement, sa libido crevant le plafond que son côté loup décidait de gérer à sa façon.
« Oh si. » répondit Kacchan, dont le dépit s'entendait rien qu'à la manière dont sa voix mourrait, sur la fin de son mot. « Et il a pas l'air du tout d'accord pour redevenir humain, en plus de ça... »
« Le pompon... »
« Je comprends pas ! Pourquoi ça pose soucis, qu'il soit excité ? C'est pas un truc grave, enfin ça arrive à tout le monde, alors pourquoi pas les loups-garou ? »
« En temps ordinaire, non, mais si Deku a raison... »
« Et Midobro a toujours raison. »
« Hey ! »
« Et Deku a toujours raison, » continua Kacchan sans s'offusquer ni de l'interruption de sa moitié, ni de la protestation d'Izuku, « donc il est rentré dans sa période hormonale. »
« La quoi ?! »
« Mais tu sais, l'espèce de crise hormonale pourrie ! Elle a dû être déclenchée par le stress de ces derniers jours, ça aurait pu influer négativement… On en avait parlé tout les deux ! » lui reprécisa Izuku et Kam lui tortilla un regard éloquent de reproche, avant de couper court aux éventuelles questions :
« Midobro, j'ai eu beaucoup d'info à retenir depuis une semaine et je te parle même pas du fait de s'acclimater à deux clebards qui font la taille de la porte du garage et qui s'amusent à péter le ressort du canapé rien qu'en dormant dessus ! Donc accorde-moi un temps de retard par rapport à vous, merde ! C'est le truc mensuel où il subit une activité hormonale à faire pâlir de jalousie un ado, c'est ça ? »
« Exactement. »
« Donc Eij a ses règles. » conclut Kam, avec un aplomb irréfutable que seul le « Mais qu'est-ce qu'il faut pas entendre, je vous jure... » de son mec tempéra. D'une lichette seulement : « Du coup, on peut rien y faire ? Il faut attendre que ça passe ? »
« C'est l'idée, sauf qu'attendre que ça passe, c'est pas aussi simple que ça. Pour rappel, à sa dernière… « crise », il s'est engueulé avec Deku, il a vidé les armoires de toute la bouffe, et il a cassé le canapé tellement ils ont baisé dessus ! Et il m'a mordu ! »
Le résumé de Kacchan avait juste ce qu'il fallait de sel pour qu'Izuku sente, malgré lui, un sourire nerveux lui tordre les lèvres, fort soulagé que Kam ne s'en aperçoive pas, trop occupé à s'attarder sur la dernière information :
« Oh dangereux, ça ! »
« Tant qu'on se met pas à faire des combats pour le plaisir, ça passe tranquille. Et qu'on pique pas dans sa bouffe. D'ailleurs, t'avise pas de recommencer ton cinéma de tenter de lui prendre des trucs dans son assiette, toi ! Y'a que Deku qui peut tenter, et encore. »
« Le problème, » reprit Izuku sans s'attarder sur l'avertissement tout sauf amène de Kacchan, soigneusement noté pour qu'ils soient deux à surveiller Kam dans ces circonstances, « c'est que dans cet état-là, l'excitation physique relevant énormément des hormones, elle devient compliquée à manager. Eij m'a dit la dernière fois qu'il avait l'impression d'être redevenu un ado en pleine puberté. »
« Quelle horreur... »
« Exactement. Et rajoute dans la balance que ledit ado en pleine puberté peut se transformer à tout moment en loup-garou de trois mètres qui fait ce qu'il veut quand il veut, et t'imagines le bordel ! »
Le minuscule « Ah. » de Kam fut une conclusion relativement adéquate pour la situation, que Kacchan ponctua d'un « Hey, restes ici, tu veux ? » vraisemblablement destiné au roux. Lequel fit un tel grondement de protestation que leurs oreillettes sifflèrent, compensant de fait le niveau pour éviter que l'intensité du bruit ne provoque une lésion sur leurs ouïes. Une chance que le seul sur place ait les tympans trop détruits pour que cela prête à conséquence.
« Mais je m'en branle que tu veuilles aller faire joujou avec le chat de l'autre côté de la rue ! Reste-là, il faut pas qu'on te voie ainsi ! »
« Katsuki, il faut le rapatrier ! S'il n'est plus maître de ses mouvements à ce point, et qu'il réagit uniquement à l'instinct, on peut pas le laisser dehors comme ça... »
« Et on fait comment, pour le faire revenir ? À moins de se déplacer sur place et de le contraindre... »
« Sois pas ridicule, Deku, même moi en loup je ne peux pas l'obliger à faire quoi que ce soit ! Nan, va falloir que je le suive à la trace et espérer qu'il fasse pas trop de dégât, ni qu'il se fasse voir. Lâche ce truc, c'est sale Eijirô, enfin merde je sais que tu comprends pas un mot de ce que je dis mais t'es censé avoir un peu plus de standard que ça ! Et tu sais très bien que ça m'agace, j'le sens à ton odeur, espèce d'imbécile ! » s'agaça Kacchan, vraisemblablement occupé à dissuader Eij de fourrer son museau dans une poubelle, si le claquement métallique du couvercle lâché par le loup appartenait bien à ladite poubelle. Sinon, Izuku ne voyait pas dans quoi Eijirô tentait de rentrer la tête et c'était le cadet de ses soucis, tant ils avaient un besoin urgentissime de retrouver un brin de contrôle sur le loup :
« Ou alors on peut l'attirer ici ? Le faire revenir dans le débarras, histoire de le maintenir à peu près sous contrôle ? Il aimera pas et bien sûr, il pourra s'échapper quand il voudra mais si on reste avec lui et qu'on passe la nuit ensemble, il n'aura peut-être pas envie d'aller crapahuter dans les rues ? Ça se tente, tu crois ? »
« Et t'as une sucette magique pour le faire revenir, ou je suis censé lui chuchoter ça au creux de l'oreille en priant pour que ça fonctionne ? »
« Je m'en charge. » annonça Kam, d'un aplomb improbable, éteignant au passage son équipement électrique en laissant l'obscurité reprendre ses droits sur la cabane. Et il ignora royalement le regard médusé d'Izuku, qui fut ravi que le sale caractère de Kacchan le décharge de toute question :
« Putain, ça, je veux savoir comment tu comptes t'y prendre ! »
« Oh très simple : Katsuki, mon cœur, est-ce que son oreillette est allumée ? »
« Je crois pas, j'vois rien clignoter dans la fourrure de son cou. Il a du l'éteindre dans sa course ou alors oublié de l'allumer en partant, ce qui lui ressemble plus... »
« Tu peux t'approcher pour l'allumer ? »
Izuku fronça les sourcils, un brin surpris : Eij entendait parfaitement, à travers l'oreillette de Kacchan, vu la finesse de son ouïe. Il eut juste le temps d'ouvrir la bouche sur cette réflexion, pas plus, avant que le blond siffle au creux de sa propre oreillette un « Sans soucis ! » grognon. Et qui précéda un mouvement d'air dans le canal vocal, le micro étant si pointu qu'il capta aisément le plissement de la fourrure d'Eijirô sous la main de Kacchan, assorti d'une litanie de gentillesse toute Katsukienne censées être apaisantes. Censées, parce que le « allez grosse boule de poil, tu vas être gentil tout plein et me laisser faire, hein ? » relevait plus de l'ordre méprisant que de la douceur, mais comme il n'y eut aucun cri de douleur à la suite, Eij n'avait pas assez prit la mouche pour le mordre. Pour ne pas le gêner dans sa tentative d'approche, vu la non-garantie de réussite de cette dernière, Izuku attira l'attention de Kam d'un tapotement sur son poignet, signa avec un froncement de sourcils :
« T'as un plan ? »
« Le meilleur ! »
Le clin d'œil ponctuant ses gestes n'était pas rassurant pour trois sous, bien au contraire, mais avant qu'il puisse rappeler qu'Eij comprenait sans doute très bien ce qu'ils disaient, un éclat de voix leur éclata l'ouïe au même moment :
« Eij, non ! Couché ! »
« Katsuki ? »
« Tout va bien, tout va bien, il veut juste - arrête ! Arrête ou je te mords ! Il essaie juste de me - Eijirô arrêteee, merde ! Il essaie de me fourrer sa langue dans la bouche et ça, ça ne me va pas du tout - EIJ ! »
Le fou rire de Kam l'emporta avant la fin de la diatribe et Izuku eut toutes les peines du monde à ne pas se plier sur le sol à côté de lui, détruit de l'indignation furieuse de Kacchan à l'idée qu'on ose tenter de l'embrasser. La tension de la situation faufilait une envie presque hystérique d'éclater enfin de rire, mais entre deux hurlements de rire étouffés, il tenta de souffler, de récupérer assez de respiration pour ne pas vendre la mèche immédiatement. Et renifla, fébrile :
« Tu vas t'en sortir ? »
« Vous êtes en train de vous marrer ? »
« Nnnnnoooooon... » couina Kam, désormais en apnée, et le sifflement de Kacchan transformé en « Putain dégage, ou je t'arrache les crocs pour m'en faire un collier ! » le fit couper tout simplement son micro personnel. Inutile au possible : il riait si fort qu'Izuku aurait mit sa main à couper que Kacchan l'entendait rien qu'à travers son micro à lui et en dépit de sa propre surdité :
« Tu y arrives, donc ? »
« PAS DU TOUT ! Môsieur a décider d'aller me récurer les gencives et à chaque fois que je m'approche, il fait une tentative et je - Porc-épic, je te jure, recommence ça, pour voir et ... »
Le couinement amusé d'Eijirô, perceptible à travers le micro de Kacchan, était assez victorieux pour qu'Izuku se morde la lèvre : le loup avait de manière très audible réussi à lécher une partie – ou la totalité – de la bouche du blond. Qui conserva un silence désabusé, long d'une poignée de seconde, avant de soupirer à fendre l'âme et il fallait le connaître aussi bien que Kam et Izuku pour déceler la légère pointe de curiosité dans sa prétendue résignation :
« Tu vas pas me laisser faire tant que je t'aurais pas laissé faire, c'est ça ? »
« Oh, je paierais très, très cher pour voir ça ! Dix fois plus que pour cette vidéo avec l'eau des chiottes ! » s'exclama Kam, appuyé d'un hochement de tête d'Izuku : lui-même aurait donné deux à trois mois de salaire intégral, pour assister à la scène et il se promit de supplier Eij de recommencer à la maison. Quitte à le soudoyer pour qu'il joue la comédie. Et puisque ça ne risquait pas grand chose, il tût résolument le fait qu'Eijirô pouvait déjà entendre à travers l'oreillette de Kacchan, preuve s'il en était que même sous cette forme et en proie à des impératifs dix fois plus puissants que ceux habituels, les loups élaboraient des stratégies d'une finesse remarquable. Avec un humour tout aussi pointu que celui dont ils faisaient preuve sous forme humains, identiques jusqu'au mauvais goût taquin. Izuku aurait pu parier qu'Eij avait fait exprès de faire courir Kacchan-loup pour augmenter le sentiment d'urgence et parvenir à ses fins plus rapidement, mais le juron de son meilleur ami l'arracha à ses réflexions :
« C'est Deku le zoophile, pas moi ! »
« Katsuki ! »
« Ça va, ça va ! Bon, viens ici toi, et je te préviens, je vais te faire payer ça dès que tu récupères une tête d'humain ! »
Kam se mordit la lèvre de rire, en entendant le ronchonnement de son homme emplir l'espace, suivit de quelques froissement de fourrure quand la tête d'Eijirô dût s'écraser contre Kacchan, frottant son museau le long de sa mâchoire. La proximité avec le micro rendit le bruit que fit sa langue appliquée à redessiner la bouche du blond absolument assourdissant, dans le silence où Izuku et Kam retenaient leurs souffles. Un brin excitant, s'il devait être honnête, mais après autant de temps passé à s'emmerder dans leur cabanon, il aurait sans doute été excité par un simple frôlement de doigts pour tromper l'ennui. Et il n'était pas le seul : le sourire narquois sur les lèvres de Kam était celui qu'il arborait lorsqu'il souhaitait dissimuler son intérêt pour une situation. Comme si ce genre de subterfuge marchait encore, entre eux.
Le léger grognement au creux de leurs oreillettes signa l'impatience agacée d'Eij, une seconde avant que Kacchan ouvre la bouche pour lui en laisser l'accès, sans doute suite à une morsure un brin trop appuyée. Izuku entendit parfaitement le léger, si léger mais caractéristique hoquet étranglé signifiant que la langue d'Eijirô était en train de glisser dans la gorge de Kacchan, entravant sa respiration d'un étouffement tout aussi présent que son excitation. Rapide, bien trop rapide dans son geste et bien plus rapide que d'ordinaire, la faute aux hormones et sans doute la nouveauté que Kacchan représentait, dont l'odeur trahissait la plus infime pensée auprès d'Eij. Et Izuku n'avait pas besoin de d'être doué de ce sens sur-développé pour savoir, rien qu'aux sons, que son meilleur ami appréciait la chose bien plus qu'il ne l'aurait jamais avoué.
D'un coup, un second sifflement se rajouta, dans leurs oreillettes, doublant les sons de plissement de poils et l'exclamation victorieuse de Kacchan résonna d'autant plus fort, assourdie par la langue d'Eij. Kam attendit très diplomatiquement d'avoir entendu une inspiration malmenée ponctuer la fin du baiser pour souffler, en maîtrisant au maximum son sourire :
« Merci, mon cœur ! »
« Ouais c'est ça, merci, merci EIJ ! »
Ça s'entendait à sa voix, à l'intonation un tout petit peu trop brusque et rauque, que c'était du pur chiqué. Kam tendit son poing serré à Izuku en une pose victorieuse au possible, mais dans le temps qu'il mit pour y appliquer le sien, une fulgurance traversa le regard de son meilleur ami, illuminant tout son visage de surprise :
« Mais, Midobro, ils étaient pas censés pouvoir tout entendre ou presque ? Enfin Eij ? » se souvint avec un temps de retard Kam, lequel se mordit la langue en voyant l'expression éloquente d'Izuku à côté. Il aurait mieux valut garder ce léger, si léger détail sous silence, mais c'était trop tard et Kam fit une grimace en entendant un grésillement dans leurs oreillettes.
« Je vous déteste. » asséna Kacchan, après une silencieuse et dépitée seconde où Izuku aurait juré entendre ses dents se crisper si fort que l'émail en hurlait. Cette fois, ce fut lui qui s'étouffa en reniflement de fou rire, avec le regret immense de n'avoir pas pu voir l'expression de Kacchan sur ce reproche, qu'il imaginait magistrale.
« Mais mon cœur, grâce à ça, au moins son oreillette est allumée ! »
« Tu sais quoi ? Tais-toi. Tais-toi ou je vais exploser et cramer sa crinière pour voir si ça le fera revenir plus vite que me rouler une pelle ! » et c'était réellement et définitivement la fin des « Oui chaton ? » si flippant, l'univers soit loué.
« On te remercie pour cet héroïque sacrifice, Kacchan ! »
« Écoute-moi bien, toi... » mais Izuku n'écouta pas une seconde le florilège de jurons et d'insulte qui suivit à mi-voix, occupé avec le tapotement pressant de la main de Kam sur la sienne pour attirer son attention :
« Avant que je ne me lance, essaie, toi ? » signa le platine, histoire de ne pas influencer Eijirô en dévoilant leur approche, pourtant si évidente que cela n'aurait pas changé grand-chose qu'Eij les entende. Un doigt sur l'oreillette pour tenter de percevoir le plus petit son, Izuku s'éxécuta avec un espoir relativement proche de zéro – car si Eijirô ne redevenait pas humain à la demande de Kacchan, il ne voyait pas pourquoi ça marcherait avec lui :
« Hey mon amour, je reconnais bien volontiers que c'est super fun d'embrasser Kacchan, mais est-ce que tu préférerais pas le faire en humain, mm ? Tu veux bien revenir ? Amour ? »
« Alors pour que tu le saches, il s'en fout, comme de l'an quarante ! » l'interrompit Kacchan avec un grommellement. « Il en a rien, mais rien à foutre ! T'es pas super coopératif, Boule de poil, j'espère que tu le sais ? »
« Hé ba, c'est mon tour ! »
La résignation de la phrase allait fort mal avec le ton guilleret que prit Kam et instinctivement, Izuku sut que sa stratégie était une de celle qui appuyait là où il ne fallait pas, avec toute son ingéniosité malicieuse. Le platine fit un droite-gauche de la nuque pour la faire craquer, s'étira les doigts en une parodie de préparation physique pour le seul plaisir d'Izuku et réenclencha son micro d'une pichenette experte avec le plus grand sourire qui puisse exister :
« Salut gros loup, dis voir, j'ai une requête pour toi : vu que tu t'amuses à te trimballer dans les rues et à faire ta vie de loup-garou ténébreux avec mon mec à moi, en attendant que tu reviennes, tu me prêterais le tien ? »
Le silence absolu que Kam eut en réponse aurait pu être neutre, n'eut été la froideur épaisse qui en dégoulinait à travers la distance et le « Oh quelle saloperie... » amusé de Kacchan s'entendit à peine au milieu de la réprobation d'Eijirô.
« Ben, tu comprends, » reprit Kam, horriblement petit con avec son ton sucré à souhait et son sourire qui s'entendait parfaitement dans ses mots, « il fait vraiment super froid et nous, on a pas votre fourrure toute douce et épaisse, donc si ça te dérange pas, on va se réchauffer autrement, d'accord ? »
Pas d'accord du tout. Mais alors du tout. Le grognement était léger, bien plus léger que ce à quoi Izuku se serait attendu et il se demanda vaguement si Eijirô avait capté la supercherie, vu la subtilité proche du néant de Kam. Ou alors il faisait semblant devant Kacchan ? Ça n'avait pas de sens, compte-tenu qu'il l'avait embrassé quelques minutes auparavant, sa possessivité ne devait pas être exacerbée au point de grogner pour quelque chose d'aussi simple qu'une plaisanterie ? La seule option qui lui semblait la plus probable, c'était qu'Eij s'amusait comme un fou de la plaisanterieen question, en rentrant dans le jeu de Kam et pour hilarant que c'était, ça n'allait pas tellement faire avancer le schmilblick.
Un simple coup d'œil vers le platine l'avertit, rien qu'au léger plissement de sa bouche et à l'infime crispation de son front, qu'il était parfaitement au courant qu'Eijirô jouait, plus pour lui faire plaisir qu'autre chose. Charitable, il ravala sa propre taquinerie sur le succès discutable de ce soit-disant « meilleur plan du monde », particulièrement vu l'approfondissement tenace de la ride de réflexion au niveau des sourcils de Kam. Et prit dans son observation, il faillit totalement oublier qu'une autre personne dans la conversation n'avait pas sa magnanimité – et encore moins sa retenue :
« T'as encore eu moins de succès que Deku et putain, ça c'est un exploit ! Ha ba heureusement que t'as gardé la surprise, ça aurait été dommage ! T'aurais très bien pu parler dans le vent à ce stade de réu... »
Kam faillit lui péter les dents, en l'embrassant. Il fut si brusque qu'Izuku vacilla, déséquilibré au point de manquer se rétamer et il fut obligé de se raccrocher à sa taille pour éviter ça, ouvrant la bouche sur un cri surpris que son meilleur ami lui rentra dans la gorge en une fraction de seconde. Les micro des oreillettes étaient sensibles, assez pour capter le froissement d'une fourrure à un mètre d'elles, alors il était impensable qu'ils ne retransmettent pas le son obscène à souhait que fit sa langue lorsqu'elle se glissa sur celle de Kam.
L'effet fut immédiat, car quelque part dans le vrai monde, un bref jappement zébra leurs tympans, suivie d'un très furieux « HEY ! ATTENDS-MOI ! » de Kacchan et le sourire de Kam mordit sa lèvre inférieure d'un pincement où toute sa satisfaction se sentait. Affreusement fier de lui, mais pas au point de ne pas se faire pardonner pour cette dernière morsure, dont il lécha le stigmate d'une lichette de chat avant de souffler au creux de leurs lèvres :
« Là. Le meilleur plan du monde, je te dis. Il sera là dans les deux minutes, j'suis prêt à prendre le pari ! »
Et de l'embrasser derechef, glissant presque le dernier mot sur la langue d'Izuku avec une sensualité à tomber. Si intense qu'Izuku mit une bonne poignée de seconde avant que deux neurones se connectent, au milieu d'une caresse à lui voler son souffle, pour réaliser que ce baiser-là était complètement gratuit, puisqu'Eij était déjà en route. Ce qui ne l'empêcha pas d'avoir toutes les peines du monde à murmurer contre les lèvres de Kam, dans une brève inspiration :
« Et ça, c'est pourquoi ? »
« Le faire venir plus vite ? » et le ton faussement interrogatif lui tira un sourire que le platine s'empressa d'enfouir sous le sien, délicieusement chaud dans la nuit et si agréablement possessif qu'il fut incapable de se retenir de poser les mains sur lui. Savourant la manière dont la peau de Kam lui brûlait les paumes quand il les cala sur la ligne de sa mâchoire, il en usa pour le retenir et prolonger le baiser de quelques secondes, rien qu'un souffle teinté d'un goût acidulé. Et d'un sourire mutin, quand Kam rajouta :
« Et m'occuper, aussi. »
« Ha, j'me disais ! »
« Midobro, quand je te dis que je me fais chier dans ces veilles, je me fais putain de chier et franc, t'as cru que j'allais laisser passer une distraction pareille ? Moi ? »
« J'avais l'outrecuidance de me penser autrement que comme une distraction, tu m'excuseras ! » s'amusa Izuku, sa résistance passive commençant à sérieusement s'effilocher dans la remontée lente mais implacable des mains de Kam sur son torse, jusqu'à pouvoir se glisser sur sa nuque, quelque part sous les boucles dont il saisit une pleine poignée pour le forcer à baisser davantage la tête. L'assurance si tranquille, si détendue du geste, comme si Kam en avait tout les droits, remonta en coup de chaud dans les veines d'Izuku - et il balbutia une tentative désespérée de rattraper le contrôle, rien qu'une lichette :
« Kam, on va laisser des traces partout, je... »
« Je te promets que je vais récurer cette boite à chaussure de merde jusqu'au plus petit boulon, si ça peut te rassurer, mais par pitié, ferme ta bouche ! Ou plutôt non, ouvre-la, mais sans un son, merci ! »
Le tout assortit d'une secousse ferme pour le faire reculer, jusqu'à ce que son dos heurte le mur du cabanon et que les lèvres de Kam se reposent sur les siennes une fraction de seconde, avant que sa langue lui ouvre la bouche sur un gémissement qu'il retint in-extremis. Un truc auquel il n'était décidément pas habitué, d'embrasser plus petit que lui, même si Kam n'avait que quelques centimètres de moins qu'il compensait par une férocité excitante au possible et une si sereine confiance en soi qu'Izuku ne songea pas une seconde à lui contester le lead. Bien au contraire. Il lui fallut moins de trois secondes pour admettre, dos plaqué contre le mur glacé pour compenser le feu des mains de Kam sur ses hanches, où elles s'enfonçaient presque à faire mal en un geste de domination absolue, qu'il adorait ça.
Il aurait vraiment du dire oui au plan à quatre plus tôt.
Une pensée dont il aurait volontiers discuté à haute voix, si tout son souffle ne disparaissait pas dans l'habilité redoutable des morsures de Kam sur ses lèvres et sa langue, à mille lieux des crocs du loup mais suffisamment épicée pour qu'il s'y sente mourir à chaque décharge de douleur. Si habilement dosée que l'idée que son meilleur ami usait de son alter le traversa, une seconde, puis la langue de ce dernier envahit sa bouche de ce goût acidulée divin et il oublia de s'indigner. Il aurait pas été crédible pour trois sous, de toute façon.
Izuki sourit subitement, dans le baiser, en entendant le très peu discret son des pattes des loups, au-dehors et dans la foulée, la température devint suffocante pour une raison tout autre que l'habilité de Kam sur sa peau. La truffe d'Eijirô était glacée, quand il enfonça son museau entre leurs bouches liées, qu'il balaya d'un large coup de langue et ils explosèrent de rire :
« Kam, t'es un génie ! »
« Mais ça, je le sais, c'est vous qui ne vous en rendez jamais compte ! Salut, Eij ! »
Le roux se pencha sur Kam, fit courir ses crocs en geste affectueux sur sa nuque et gorge, accrochant le haut de son t-shirt qu'il déchira sans faire exprès et lécha la peau découverte pour faire bonne mesure. Absolument pas dérangé par la situation, visiblement, ce qui confirmait l'hypothèse finale d'Izuku : non seulement il avait joué la comédie, mais la seule chose l'emmerdant vraiment, c'était de ne pas être présent pour participer. Quelle saloperie. Sans gêne aucune, le loup lui fila une lèchouille délicate, juste de quoi récolter le goût de Kam sur ses lèvres et il dévia ensuite vers le platine dont il renifla la moue ravie dans une insistance toute Eijirienne :
« Wow, wow, hey, doucement, j'suis pas prêt pour ça moi ! » s'écria Kam, plus faussement fâché qu'autre chose en saisissant la truffe d'Eij à pleine main, sans crainte aucune. Qu'il ait trouvé le coup de langue amusant et le déchirage de col drôle relevait déjà du miracle, mais ça ? Impressionnant. Izuku se maudit un instant de ne pas avoir penser à utiliser le sexe comme moyen d'acclimatation de Kam pour les loups-garous, si évident vu le caractère du platine que c'était un vrai gâchis de ne pas y avoir songé une seconde. Le côté dominant à outrance de Kam l'aurait sans doute suffisamment assuré pour qu'il tienne tête bien plus vite aux loups - comme le sourire moqueur qu'il dédia à Eij le prouvait :
« Mais tu sais quoi ? Je t'en devais une pour avoir abordé le sujet de Katsuki la gueule dans les chiottes, et en plus, ton mec me doit une démonstration, donc... » s'amusa Kam, ignorant très comiquement le grognement bref et colérique du loup blond derrière lui. Avant de continuer sa phrase, il descendit les mains jusqu'à la ceinture d'Izuku, qu'il fit sauter en un tour de main plus impressionnant que tous les loups-garou du monde et il ouvrit très largement son jean dans la foulée :
« Kam ! »
« Tiens Eij. Cadeaux ! »
« Mais ça va pas oui ?! »
« Midobro, on a un loup-garou chauffé à blanc sur les bras, fais un effort, veux-tu ? »
« MAIS KAM ! »
« Que dalle, t'as la trique, ça se voit d'ici et même dans le noir ! » siffla le platine en s'extirpant d'entre eux deux, avec un regard éloquent pour son entrejambe où effectivement, le noir de son boxer se déformait d'une érection que toutes les nuits du monde n'auraient pas réussies à dissimuler. Pas plus que le rougissement magistral qui envahie ses joues, aggravé encore par le grondement appréciateur d'Eij en face de lui et la manière dont sa truffe s'abaissait déjà vers son entrejambe, qu'il tenta de rebrailler fébrilement. Et de se justifier, comme s'il y avait une explication quelconque :
« C'est... c'est de ta faute, tu m'as embrassé et... »
« Deku qui ment éhontément, hé ba au moins, j'aurais pas perdu ma soirée. » siffla Kacchan en se faufilant par la fenêtre, rajoutant une couche à l'embarras d'Izuku. Il était sûr et certain qu'il aurait pu faire une combustion spontanée, tant il était gêné et plus encore de savoir, dans une totale infamie, que chaque regard de Kam ou Kacchan sur lui augmentait désespérément son excitation. Une réalité dont le blond devait avoir conscience, avec son odorat, confirmée par le rictus purement vicieux qui orna les lèvres de Kacchan quand son mec immobilisa les mains d'Izuku avec une rapidité toute professionnelle, bien entendue.
« Kam, arrête ! »
« Pourquoi ? J'attends toujours mon plan à quatre, en vrai, ça peut faire une bonne introduction. »
« Mais... »
Sa respiration fut coupée nette par le souffle brûlant d'Eijirô sur lui, une chaleur humide qui ne pouvait signifier qu'une chose et le loup le lécha à travers son boxer sans attendre un battement de cœur supplémentaire. Bien assez habile pour que le mouvement,malgré le tissus de toute façon peu épais, envoie un frisson de plaisir remonter le long de son dos pour échouer quelques part dans sa plainte. Affreusement bruyante, dans le silence relatif de l'abri, et d'autant plus bruyante qu'il ne put s'empêcher de recommencer aussitôt quand la langue d'Eijirô appuya plus encore contre son érection. La force que le loup y mit était assez pour que le mur de tôle mal ajusté tremble, dans son dos, dans une discrétion inexistante qui le ramena immédiatement sur terre :
« Stop, on va faire du bruit ! Et on doit... »
« Rester discret, ouiii, on sait Midobro, alors commence par te taire ou je finis par t'électrocuter pour de vrai ! » murmura Kam avec un sourire n'augurant rien de bon. D'un geste et sans jamais lui lâcher les poignets, le platine glissa sa jambe derrière celles d'Izuku, le décolla du mur pour le pousser de quelques dizaines de centimètre, assez pour se faufiler derrière lui. Et d'un habile mouvement de pieds, lui écarta les jambes jusqu'à pouvoir l'asseoir sans risque sur le sol gelé, lui relevant les bras au-dessus de la tête pour s'assurer de sa totale coopération.
Pour humiliante que soit la position, ce n'était visiblement pas assez au goût de Kam. Qui le pencha en arrière dans une tactique de perte d'équilibre pour laquelle Izuku l'aurait injurié, s'il avait le courage d'oser rouvrir la bouche après l'ordre du platine. Il le croyait si capable de lui balancer une châtaigne, rien que pour en évaluer l'effet sur son excitation, qu'il ne bougea pas d'un iota quand Kam lui lâcha une main une seconde, le temps de signer un truc à Kacchan. Même s'il avait pu voir, il n'aurait sans doute pas été capable de comprendre, tant le léger raclement des crocs d'Eijirô sur sa queue claqua dans ses reins, en une bouffée de plaisir à lui nouer la gorge. Une réaction spontanée que le loup lapa d'un ronronnement, à dessein pour en aggraver l'intensité, bien entendu et Izuku tendit ses muscles pour gronder à son tour, dans l'un des meilleurs bluff de sa vie :
« Si tu me déchires mon boxer... »
« Mais que t'es ronchon ! Katsuki, tu voudrais bien... »
Autant en raison de sa propre excitation que parce qu'il connaissait Kam sur le bout des doigts, Kacchan s'était déjà décollé de son poste d'observation. Sa chaleur tomba sur Izuku lorsqu'il s'abaissa à son niveau, avec toujours ce sourire dégoulinant d'une moquerie conçue tout exprès pour dissimuler son désir et qui ne faisait que souligner ce dernier, rajoutant dix degrés supplémentaire à la pièce. Ce qui n'était rien, en comparaison de la fournaise que Kacchan fit courir sur sa peau quand il faufila ses doigts quelques centimètres au-dessus de la truffe d'Eij, sans récolter plus qu'une léchouille sur la main, pour attraper l'élastique du boxer d'Izuku. La position était malaisée et le jean toujours présent compliquait les choses, sans doute, mais en un tour de main, la sensation d'humidité sur sa queue fut remplacée par le froid piquant de la nuit, quand Kacchan descendit assez son sous-vêtement pour offrir un accès plus aisé à Eijirô. Qui en profita aussitôt pour lécher l'érection d'Izuku avec une lenteur délibérée, presque sadique.
Être touché ainsi, sans avoir eut son mot à dire et sans être considéré autrement que comme un vulgaire sextoy, coinça un gémissement dans la gorge d'Izuku et presque par réflexe, il tordit les poignets pour échapper à Kam. Sans autre objectif que de donner le change, ce qui était ridicule puisque pas un seul d'entre eux ne pouvait ignorer à quel point il prenait effectivement son pied.
C'était difficilement dissimulable, ça, surtout avec une trique pareille et l'air défait alors que Kacchan le dévorait des yeux, en se mordant discrètement la lèvre. Une vision sexy à souhait, surtout avec le gémissement du blond quand sa main effleura le bas-ventre d'Izuku, sourdement et avec une intensité déroutante. Izuku faillit ouvrir la bouche sur une question qui ne serait sortie qu'en balbutiement, tant le souffle de son fiancé sur lui était jouissif, et se rappela juste à temps : son meilleur ami pouvait « sentir » chaque étape d'un battement de cœur, avec une acuité surnaturelle. Qu'est-ce qu'il percevait, à même sa peau, alors que la langue d'Eijirô s'amusait à redessiner allégrement son anatomie avec une minutie capable de le faire mourir de plaisir ? La moindre pulsation de plaisir, la manière dont ses muscles se tendaient pour encaisser le choc, l'accélération de son cœur ? Et couplé à son odeur, où l'arôme de son excitation devait être suffocante, comment s'étonner que ça suffise à le faire gémir ?
« Alors, c'est bon, on a fini de faire son chieur ? »
Devant l'absence totale de réponse, l'excitation d'être observé rayant la langue d'Eij sur l'érection d'Izuku d'un plaisir à crever, Kam sourit, amusé et victorieux au possible :
« J'entends rien, Midobro... »
« Ta... Ta gueule... »
Kam éclata de rire, amusé au possible et son fou rire à la légèreté inimitable balaya ses lèvres une seconde, quand il lui ploya la gorge en arrière pour l'embrasser. Son odeur de citron noya Izuku, proprement anéantit par la douceur ravageuse avec laquelle Kam traça son gémissement du bout de la langue, en contrepoint parfait de l'intensité avec laquelle la langue d'Eij s'appropriait sa personne. Il sentit vaguement les griffes du roux s'enfoncer dans ses cuisses, les écarter un peu plus pour s'assurer qu'il ne tenterait pas de les bouger d'un pouce. Terriblement possessif, pour un Eijirô apparemment très ok avec le fait que Kam l'embrassait, si ok, d'ailleurs, qu'Izuku était prêt à jurer qu'il s'amusait à caler les caresses de sa langue sur le rythme du platine. Rien que pour le plaisir de sentir son fiancé bander ses muscles pour se retenir de gémir franchement. Vraiment une belle paire de saloperie, tous les deux !
Comme s'il avait deviné ses pensées, Eij ronronna contre son érection, enfermant celle-ci dans une vibration brûlante à détruire toute retenue. Son geignement mourut contre les lèvres de Kam, dépecé par une morsure propre à faire naître un second gémissement dans la foulée, tant c'était un équilibre de délicatesse et de douleur. La main de Kacchan s'abattit sur son torse quand il y réprima une plainte et presque instantanément, se déchira contre son t-shirt. Obstacle probablement insupportable, pour le loup blond, qui remonta aussitôt sa patte jusqu'à sa gorge pour sentir la peau nue de son meilleur contre lui. Kacchan profita de l'occasion pour aller nicher sa truffe contre sa tempe, et Izuku l'entendit caler sa respiration sur le feu en train de lui dévorer les reins, sans que jamais Eijirô ne lâche sa queue ou Kam ses lèvres. Sauf pour y chuchoter une malice, avec ce sourire insupportable de petit con :
« Et puis avoue, c'est plus fun de finir la nuit comme ça ! »
Plus fun, plus fun… Plus fun son cul, oui ! Déjà c'était inconfortable au possible comme position, tordu ainsi et prit en étaux entre eux trois, et puis c'était froid comme pas deux, le sol sous lui, mais en prime il avait le joues en feu d'une gêne bien compréhensible, et tout ça ne pesait rien face à la manière délicieuse dont la langue d'Eijirô s'enroulait autour de lui. Une sensation presque douloureuse d'intensité dont il ne se lasserait jamais, il le savait, et qui présentement, le rendait cinglé. Assommé d'excitation et de plaisir, accroché aux poignets de Kam comme si sa vie en dépendait et chaque spasme de la langue de son fiancé sur lui remontait jusqu'aux lèvres du platine en gémissements morts-nés. Les mêmes que l'immense carcasse de Kacchan tentait de camoufler, dans ses boucles, puisque sa peau instillait son plaisir à même les veines du loup blond, à travers sa paume. Un concept excitant, sur lequel Eijirô n'avait pas le temps ni l'envie de s'attarder et sa langue s'enroula une fois de plus autour d'Izuku avec gourmandise, grondement satisfait en prime. C'en était bien trop pour les nerfs d'Izuku, devenus incandescents de plaisir, brûlés vifs par l'adresse d'Eij et un léger cri lui échappa malgré lui, rendu obscène par le silence et les sons que le loup créait de la pointe de la langue.
« Shh, Midobro ! »
Il était marrant, lui ! Izuku avait les veines en feu, la gorge craquelée de gémissements qui ne cessaient de s'enfoncer dans ses reins car à chaque fois qu'il en réprimait un, la main de Kacchan sur sa gorge se crispait un peu plus, griffant sa nuque au passage d'une décharge de désir. Et chaque vague de plaisir qu'il enfouissait au creux des lèvres de Kam lui labourait le ventre d'une tension à deux doigts de le faire haleter, alors shh ? Shh, il le lui rentrait dans la gorge ! D'une torsion du poignet, il libéra sa main qu'il referma sur la nuque du platine pour approfondir le baiser, et son empressement à récupérer sa langue fit gémir Kam d'une revanche délicieuse. Qu'il ne se priva pas de savourer :
« Shh toi-même ! » chuchota-t-il dans le souffle de Kam, où il entendit parfaitement le sourire se former sans que cela ait la moindre importance : Eij venait d'imprimer une pression particulièrement bien placée sur sa queue, en un cercle unique qu'il fit remonter le long de l'érection sans cesser d'y faire courir ses crocs. La chaleur de la caresse, suivie de l'infime pointe de douleur arqua le dos d'Izuku, claquant définitivement la tension de reins. Il eut l'impression que l'orgasme le foudroyait, tant il sentit ses veines devenir douloureuses sous son intensité et sa respiration se bloqua une seconde. Pas du tout aidée par Eij et ses lapements, qui engluaient sa peau d'un mélange de sperme et salive, et son corps de tremblements, en prolongeant sa jouissance à la limite de la douleur. La violence du plaisir le fit mordre un peu trop fort la lèvre de Kam, refermer sa main libre sur la fourrure de Kacchan, la tordant pour s'ancrer un peu plus. Et surtout, pour éviter de crier un plaisir présentement occupé à lui laminer corps et esprit.
Ils n'allaient jamais lui foutre la paix avec ça. Sûr et certain.
Le léger, si léger qu'il en devenait irréel, baiser de Kam sur son souffle court le fit inspirer un peu plus, revenir sur terre où le froid le prit à la gorge, entre les doigts griffus de Kacchan. La truffe d'Eijirô s'enfonça dans sa cuisse sans réussir à transmettre sa chaleur à travers le jean, juste un geste doux qui le fit glousser contre Kam et ce dernier frotta délicatement son nez contre le sien, dénouant lentement ses mains pour le laisser reprendre pieds :
« Je suis prêt à prendre le pari que tu vas me dire oui au plan à quatre, maintenant... »
« Quand tu veux ! »
« Et tu protestes même plus, en plus ! »
« J'ai encore de la crédibilité à protester, tu crois, avec le pantalon sur les chevilles ? »
« Comme tu exagères, Midobro ! T'es pas encore cul nu, estime-toi heureux ! »
Le museau d'Eij se plissa de son sourire habituel, mort de rire de la taquinerie qui fit sourire jusqu'à Kacchan. Les deux loups se relevèrent avec délicatesse, histoire d'épargner un peu leurs humains adorés et Izuku laissa Kam l'aider à se remettre debout avec un geignement de douleur - rester sur le sol gelé sans bouger, quelle idée de merde pour les articulations !
« Allez les boules de poils, on rentre à la maison ! On redevient humain de suite, hop hop ! » coacha Kam dans son aplomb joyeux, sans effet aucun. Un brin vexant, considérant la situation et si Izuku pardonnait de bon cœur à Kacchan encore novice, Eijirô n'avait vraiment aucune excuses. À part sa mauvaise volonté.
« Allez Eij, là, vraiment, tu vas commencer à exagérer... » murmura Izuku contre son museau, assez bas pour que le loup penche sa tête d'un côté afin de mieux capter les vibrations de sa voix. Un froissement de truffe plus tard, un frémissement parcouru l'immense échine et tout de mit à rapetisser, à vitesse grand V, jusqu'à redessiner les contours d'un Eijirô souriant et enfin, enfin humain.
« Salut. »
« Re-bonjour amour. »
« Des coups comme ça, vous m'en faites quand vous voulez. »
« Mais de rien. » s'amusa Kam, complètement ébouriffé par leurs activités, ce qui n'était rien en comparaison de l'état de la tignasse de Kacchan. Il avait tout bonnement l'air d'avoir posé la patte dans une prise électrique et il ne s'offusqua même pas du geste d'Eij, qui lissa la fourrure sur sa nuque pour remonter jusqu'à ses oreilles. Kacchan se retourna une seconde, juste le temps de barrer le sourire du roux d'un coup de langue affectueux, avant de retourner son museau vers Kam pour faire la même - et se voir arrêté d'un froncement de sourcils :
« Oui, alors, non, pas bouger. Je suis sérieux quand je dis que je suis pas encore prêt pour me lancer, moi ! Même si… Même si j'avoue mieux comprendre ton seize, après avoir vu ça. Cette agilité de langue ! Putain. » rajouta-t-il à l'attention d'Izuku, qu'il recoiffa délicatement du bout des doigts, réellement impréssionné. Si adorable qu'Eijirô ne résista visiblement pas à l'idée de le taquiner un peu, par pur plaisir :
« T'inquiète, j'te fais tester la prochaine fois ! »
Izuku laissa l'eau, pourtant peu chaude en réalité, brûler sa peau imbibée de froid, dans une tentative absurde de récupérer un peu de chaleur là où il pouvait. Dans son dos, Kacchan ne s'embarrassa pas de la moindre question en rentrant dans la cabine avec lui, commençant à enlever la supposée crasse de son corps avec acharnement. Son gel douche sentait le citron, puisqu'il avait encore confondu sa bouteille avec celle de Kam, sans que ça pose soucis : son odeur naturelle de caramel brûlé recouvrerait tout en deux minutes, une fois sorti de la douche.
« Clairement, il faut s'attendre à quoi, durant cette période hormonale ? »
« Libido en feu, agressivité exacerbée, patience réduite à peau de chagrin... » récita Izuku en prélevant une généreuse portion de shampoing, à un Kam douillettement enveloppé dans une serviette presque aussi épaisse que la couette. Avec un plissement de nez de dégoût en prime, en essayant d'essuyer ses pieds sur le tapis de bain sans succès aucun, puisqu'Eijirô avait assez dégouliner d'eau pour rendre ledit tapis inutilisable.
« Une plus grande possessivité de ce qu'il considère comme à lui. » compléta Kacchan, yeux fermés sous la mousse et pour éviter qu'il se mette à hurler dans l'étroite douche, Izuku lui passa un jet d'eau sur le visage, par précaution. Maudissant son épaisse tignasse dégoulinante de mousse au point d'en refoutre autant sur son front dès que celui-ci fut nettoyé.
« Et qu'est-ce que tu considères comme à toi ? »
« Si je savais. » soupira Eijirô, occupé à soulever Kam avec nonchalance pour l'asseoir sur le rebord de la baignoire – un luxe qu'Izuku leur avait toujours envié, même s'il n'échangerait son appartement occidentalisé pour rien au monde. Sans se départir de son flegme, le roux utilisa sa propre serviette pour sécher les jambes et mollets de Kam, plus préoccupé par la conversation :
« Izuku, pour sûr, mais même ça, ça a des limites que je ne discerne pas réellement, puisque je n'ai pas du tout eu envie de t'arracher la tête en te voyant l'embrasser. Donc je suppose que dans une certaine mesure, je dois vous considérer, toi et Kat, comme m'appartenant aussi. »
« Qu'est-ce qu'on fait dans l'appartement ? » s'étonna le blond en un mélange comique, sourcils froncés de son incompréhension bien normale compte-tenu du bruit de l'eau et de l'absence de ses appareils. Izuku posa les doigts sur son torse pour y signer, de manière maladroite mais assez compréhensible pour son meilleur ami :
« Eij dit que pour son loup, vous devez lui appartenir aussi. »
« Hé ba c'est super. » commenta Kacchan, en reprenant d'autorité le jet d'eau pour se rincer. « Il manquait plus que cela à mon CV, « peluche de compagnie d'un loup de trois mètres » ! »
« Je pense pas que tu puisses te qualifier de peluche de compagnie, vu que tu es toi aussi un loup de trois mètres. » taquina Kam. « Et puis, pour le moment, ce ne sont que des suppositions, on est pas sûr qu'Eijirô en forme de loup pense vraiment ainsi. »
« Vu comment Eijirô-humain est en train de te traiter, je pense que ce ne sont plus des suppositions. »
L'affirmation d'Izuku souligna le geste que fit Eij pour réajuster la serviette autour de Kam, après l'avoir frictionné avec assez de force pour que sa peau rougisse et ses cheveux se mettent à rebiquer de partout. La gentillesse de l'attention n'était pas aussi parlant que l'assurance tranquille du roux, décomplexé, qui n'avait si visiblement pas songé un instant que ça pouvait poser problème qu'il releva le museau, perplexe. Et suivit du regard le haussement de sourcils de son fiancé :
« Hé bien ? »
« Hé bien même si je sais qu'on a fracassé pas mal de limites sociales, en habitant ensemble depuis plus d'une semaine, tu n'es pas aussi proche de Kam, en temps ordinaire. »
« N'importe quoi ! »
« Amour, d'habitude, si tu n'es pas familier à ce point, c'est parce que tu sais que Kacchan est plus pudique et plus prompt à la jalousie que toi – quoi, pas la peine de me bousculer, c'est vrai ! »
« Je suis pas jaloux. »
« Tu es jaloux comme un pou. » enfonça Kam, sans pincettes aucune, sans doute rien que pour le plaisir de voir le visage de son homme s'épicer d'une grimace acide à souhait. Et d'un bougonnement ronchon, à peine audible dans le bruit de la douche :
« Je suis pas jaloux, j'aime juste pas qu'on touche à mes affaires, c'est pas un crime d'avoir un peu de possessivité maladive, et en plus, uniquement quand il s'agit de mon amoureux, alors franc c'est pas vraiment de la jalousie... »
« Attends, de quoi ? Uniquement quand il s'agit de moi ? N'importe quoi ! » s'esclaffa Kam, en tendant ses jambes un peu plus, déjà parfaitement sèches, mais son attitude d'attente impatiente fit plier Eij qui recommença à le frictionner quasi-immédiatement. Avec un regard de reproche inutile au possible. Il n'était pas encore né, celui qui pourrait résister au regard suppliant que Kam avait mit au point dès sa troisième année de lycée.
« Ben ça va, j'en ai quasi pas pour Deku ou Eij, de la jalousie ! » gueula Kacchan en bousillant, pour la troisième fois de la journée peut-être, l'ouïe d'Izuku dans l'étroite cabine de douche.
« Quasi pas ? Mais tu déconnes ou quoi ? Et quand on vous interroge avec Eijirô à la sortie d'une intervention, qui est en train de faire sa tête de constipé derrière dès que y'a un journaliste qui s'approche trop près d'Eij ?! »
« Je défends les intérêts de Deku, c'est tout ! »
« Oh et quand la costumière réajuste le costume de Midobro et que tu piques une crise, c'est pour défendre les intérêts d'Eijirô, je suppose ? »
« Tout à fait ! »
« Kacchan, t'es un peu de mauvaise foi, là... »
« Mais tu vas pas t'y mettre aussi ! Et puis, » reprit Kacchan après lui avoir aboyé au nez, en se tournant derechef vers Kam, à deux doigts d'oublier qu'il était sur un sol glissant tant il mit de la force dans son mouvement, « on était en train de parler de la suite du plan, pas de la gestion de nos amitiés, sinon je refous tout le monde dans des chambres différentes rien que pour avoir la paix ! »
« Dans tes rêves, jamais de la vie je me passe de vous deux en bouillottes personnelles ! » s'insurgea Kam, appuyé un hochement de tête pour le moins surprenant d'Eijirô.
« Génial, après la peluche géante, la bouillotte personnelle, vraiment, on prend du galon dans cette maison ! Bon, comment on fait, pour la diversion ? Dans ces conditions ? » relança Kacchan, yeux désespérément fermés sous le jet d'eau pour rincer ses cheveux et Izuku dut se coller contre le carrelage pour éviter de prendre son coude en plein dans les côtes. Avec un soupir, il signa un « Baisse-toi, je m'en charge ! » sur l'avant-bras de son meilleur-ami, là où la peau se faisait si sensible qu'il le sentit frémir sous ses doigts avant de s'exécuter. Il y avait bien cinq minutes que Kacchan s'y était mis et pourtant, en voyant l'épaisseur de la masse savonneuse sur l'explosion capillaire entre ses doigts, Izuku douta que cela avait eu le moindre effet. Ça allait prendre mille ans.
« Moi, je ne vois qu'une seule option... »
« À savoir ? »
« On repousse. »
« On repousse ? »
Izuku approuva d'un hochement de tête et avant que Kam rouvre la bouche pour en remettre une couche qui risquait de piquer l'humeur d'Eijirô, il enchaîna précipitamment :
« Si Eij se fait chopper par un pro-héro ou un garde de sécurité dans cet état, ça va finir en bain de sang. Je veux pas remuer le couteau dans la plaie, mais il faut garder à l'esprit qu'il a faillit couper la jambe de Kacchan, sur un simple combat d'entraînement durant le cycle précédant ! »
« Je peux me contrôler. »
« Je dis pas que tu peux pas le faire, mon cœur. Juste… moi, ça me rassurerait que tu ne partes pas agiter la truffe sous le nez de garde surentraînés dans ces conditions. »
Le roux lutta visiblement contre l'envie d'argumenter de plus belle, si agacé de ne pouvoir réfuter la demande qu'il mit un peu trop de force dans ses gestes : Kam couina de douleur quand la serviette manqua lui râper la peau, et sur un murmure d'excuse, Eij se releva pour lui glisser un baiser au coin des lèvres. Le platine en profita pour tapoter le rebord à côté, pour inciter le roux à s'asseoir et se caler contre lui, alors qu'Izuku tentait de rassurer son homme :
« Ça va durer une semaine max, on est pas à sept jours près ! »
« Ça va durer plus que ça. » glissa Kam et sa main, négligemment posé sur l'épaule d'Eijirô, se mit à faire des arabesques sur la peau, glissant un peu de calme dans l'agitation visible du roux. Un geste machinal, lent, pour lequel Izuku fut profondément reconnaissant, coincé qu'il était dans la douche à finir de rincer la mousse des mèches de Kacchan. Il commençait d'ailleurs à comprendre la portée symbolique du brushing pour ce dernier, car si une simple tâche comme rincer un shampoing prenait autant de temps, il n'osait imaginer le temps que Kacchan devait consacrer à sécher et brosser sa tignasse pour les grandes occasions. Le prochain, il l'apprécierait à sa juste valeur.
En attendant, il se mit à masser les mèches pour en extraire le savon, s'amusa de sentir sous ses doigts des frémissements suivis d'une paire d'oreilles gigantesques. La sensibilité exacerbée du blond devait rendre la chose divine et il entendit presque Kacchan ronronner quand il les massa délicatement, rajoutant au passage quelques grattouilles sous l'œil amusé d'Eijirô :
« Ba, ça ne dure que quelques jours, on peut considérer que d'ici une semaine, ce sera fini... »
« Pour Eij, oui, mais vu que tu as dit que c'était plus ou moins mensuel et que Katsuki est devenu loup-garou depuis quelques semaines… Hé bien il risque de… commencer son propre cycle moins d'une semaine après la fin de celui d'Eij. Et avoir une fenêtre si courte pour tenter, c'est pas terrible. » compta Kam, dans une méticulosité qu'Izuku admira. D'autant plus qu'il n'y avait pas du tout songé et une sueur froide recouvrit sa nuque en imaginant un Kacchan en proie aux mêmes sautes d'humeur qu'Eijirô. Ça allait être une horreur à gérer. Il allait coller Kam comme une sangsue, aboyer sur tout ceux qui avaient le malheur de mettre plus d'une demie-seconde à se pousser et l'univers pardonne au malheureux qui tenterait de toucher à une seule miette de sa nourriture.
« Mmm… sans compter que le processus étant hormonal, le stress peut dérégler tout ça... »
« Et qu'en prime, les agents de sécurités et les horaires de garde sont changés tous les dix jours. C'est demain, ou on est reparti pour attendre un mois. » conclut Kam, ce qui n'était pas du tout pour plaire à Izuku. L'idée de balancer son homme dans une mission qui aurait été suffisamment dangereuse en temps ordinaire était assez angoissante pour lui filer des maux d'estomac. Alors avec le prodigieux handicape de ne pas avoir le total contrôle d'une bête pleine de griffe et de crocs recherchée nationalement, c'était inenvisageable. Ça ne laissait que la solution de départ.
« Alors, on attend un mois. De toute façon, même si on faisait ça demain soir, il nous faudrait encore nous introduire dans l'agence d'ici deux jours et avec Eijirô dans cet état...»
« Hé ba on a intérêt à ce que leurs périodes s'harmonisent, ou ça va nous faire la même tous les mois ! »
« On va pas attendre un mois à cause de moi, c'est ridicule ! » s'agaça Eij pour de bon, en dépit de la douceur de la salle et de la main de Kam, remontée jusqu'à sa nuque pour y jouer avec les mèches rousses trempées. « C'est con de jeter à la poubelle toutes nos nuits d'observation et tout le travail de préparation pour juste… des bouffées d'hormones ! »
« Le pire, c'est que ça poserait presque pas de soucis, pour s'introduire dans l'agence. Même si Eij est nerveux, on sera tous les quatre, on peut gérer. »
Un silence pensif suivit la déclaration de Kam, si assurée qu'ils prirent tous deux secondes pour en évaluer la portée, ainsi que sa faisabilité. Maîtriser Eijirô dans ces moments-là ? Spontanément, Izuku aurait dit non, bien sûr, particulièrement parce qu'il avait sous les yeux le résultat, dans la cicatrice large comme deux doigts qui enserrait le mollet de Kacchan.
Mais s'il était honnête, ce truc lui rappelait également que cette fois-là, il avait réussi à s'interposer entre le loup enragé et Kacchan avec un simple coup de poing et une voix ferme, combinaison qu'il doutait pouvoir ressortir à l'envie. Et les doigts de Kam emberlificotés dans les cheveux de son mec semblaient d'une efficacité redoutable pour l'ancrer dans le présent. Presque capable de stabiliser son humeur malgré d'une conversation qui ne cessait de l'agacer, puisqu'ils ne cessaient de tourner autour du fait que d'une manière ou d'une autre, dans cet état, Eij les mettait en danger. Un concept que le caractère naturellement sur-protecteur d'Eijirô détestait, amplifié par sa rechute hormonale et le loup territorial en lui. Et si ce simple geste était à ce point efficace, qui sait si leurs efforts combinés ne suffiraient pas à ancrer suffisamment Eij pour que tout se passe en douceur ?
Izuku pesa un instant le pour et le contre en achevant de faire courir ses doigts dans la chevelure blonde, s'assurant que pas une seule bulle de shampoing n'y subsistait. Il raccrocha le pommeau de douche pour essorer sommairement son travail, concédant enfin en se maudissant de le faire :
« Admettons. Admettons qu'on arrive à gérer ça tous les quatre une fois dans l'agence. On reste toujours niqué pour la diversion, et là, je vous préviens, je mets un veto catégorique, je peux pas revenir sur... »
Le grognement phénoménal d'Eij, loup au-delà du possible, l'interrompit net, mais lorsqu'il se tourna vers son mec pour le dévisager à travers la porte de la douche, stupéfait, Izuku réalisa que cet avertissement ne lui était pas destiné. Et que le destinataire n'en avait strictement rien à foutre, vu le plissement de nez de Kacchan, qui cracha :
« Je vais le faire, moi. »
Il fallut une bonne seconde à Izuku pour comprendre ce qu'il voulait dire par là, une seconde qu'Eijirô mit à profit pour rugir :
« Certainement pas ! »
« Je vais le faire. Je vais me faire voir aux alentours de l'agence demain soir. »
« Kacchan, tu maîtrises pas encore... » entama Izuku en le laissant se relever, et, bien évidemment, s'ébrouer en beauté pour parachever son travail de rinçage. « Tu ne maîtrises pas encore à la perfection tes transformations et on a jamais vu comment tu te comportais en loup sous situation de stress, c'est pas foncièrement une excellente idée. »
« Boule de poil peut pas le faire, pour des raisons de sécurités. On peut pas attendre un mois entier ou ça va vraiment craindre sa race. Tu vois une autre solution ? »
Izuku savait très bien qu'il n'avait rien d'autre à proposer, à part attendre et donc prendre le pari que les crises d'hormones s'harmonisent et que rien ni personne ne les découvre d'ici là, mais il plissa le museau d'agacement tout de même :
« On peut peut-être se laisser la nuit pour y réfléchir... «
« Alors que ça doit être fait demain soir ? » souligna Kacchan, en lui retournant un de ces fameux haussement de sourcil désabusé qui avait le don d'agacer Izuku. Particulièrement quand il se savait en tord et il soupira pour donner son accord, l'énoncer lui demandant une bien trop grande concession que son inquiétude ne lui permettait. D'un regard, Kacchan évalua Eijirô, qui grimaça un « Ok... » des plus réticents, décidément d'humeur massacrante. Le dernier, Kam contempla longuement son mec, dans un silence pensif qu'Izuku aurait pu couper au couteau tant il lui semblait possible de percevoir l'échange entre ses deux meilleurs amis, même avec toute la brume et buée de la pièce. Kam finit par hocher la tête, lentement et le retroussement de crocs d'Eij ponctua son accord :
« Et du coup, tout le monde va savoir qu'il y a deux loups... »
« Non. On va trouver de la suie et le faire se rouler dedans. » annonça le roux, se déplaçant juste assez dans la salle de bain pour que Kacchan puisse s'extirper de la douche - une aubaine, au regard de la réaction particulièrement bruyante qui suivit et qui n'aurait pas manqué bousiller l'audition d'Izuku une fois de plus :
« DE LA SUIE ? » hurla le blond, vacillant entre ulcéré et effaré dans une posture qu'Izuku comprenait parfaitement, vu qu'il venait de passer dix minutes à rincer de la mousse tant sa masse capillaire forçait le respect. De la suie ? Là-dedans ? Mieux valait le tondre, d'office.
« DE LA SUIE ? SUR MOI ?! »
« Ça dissimulera ton blond, Boucle d'or, fait pas chier » lui cracha sèchement Eijirô, et vu l'inclinaison du froncement de sourcils de son mec, Izuku était presque prêt à parier qu'il était plus agacé encore que Kacchan, si c'était possible.
« Putain, d'abord la Belle au Bois dormant, ensuite Boucle d'or, vous faites chier ! J'suis à deux doigts de préférer le Husky ! »
Ou pas. Diplomatiquement, Izuku laissa couler les ronchonnements agacés de Kacchan, rendus plus appuyé encore par l'épaisse désapprobation sourdant d'Eijirô. Inconfortable au possible. Il croisa le regard de Kam, au sourire confirmant qu'il gérait la situation et le platine se leva pour accueillir son mec d'un baiser et d'une serviette propre, encore chaude d'être restée sur le porte-serviette. Eijirô sorti de son silence une fois que Kacchan eut à peu près égoutté-essoré-séché son épaisse tignasse, reprenant la conversation comme s'ils ne l'avaient jamais interrompu, une pointe d'angoisse en plus dans la voix :
« Tu fais la diversion, mais je reste en soutient. Je prends pas de bipeur, je prends pas de tel, personne pourra me tracer et je ferais très attention aux caméras publiques, mais je veux être là au cas où il t'arrive un truc. Ok ? »
C'était une pure formalité, cette demande, parce qu'Izuku se voyait mal trouver un moyen de lui interdire, ou plutôt, de l'empêcher de suivre Kacchan s'il le désirait. Mais celui-ci fut visiblement touché qu'Eijirô propose, au lieu d'imposer. Même avec ce ton un peu trop rude pour être réellement une question. Il se pencha sur le roux, posa son front contre le sien avec assez de force pour le faire vaciller, sur son rebord de baignoire, dans un geste bourru au possible qui sentait si fort le loup qu'Izuku fut surprit de ne voir aucune truffe apparaître.
« Ça marche. Maintenant grouillez-vous, j'ai sommeil. »
« Il veut dire qu'il est rassuré que tu sois là en renfort. » traduisit bien gentiment Kam dès que Kacchan fut sorti de la salle de bain, avec un grand sourire, se tortillant pour enfiler son boxer et le bas de pyjama qui traînait là. « Allez, je vais l'aider à faire le lit, ou on en a encore pour trois heures. »
« Moui, c'est ça, allez faire le lit. » taquina Eijirô et il agrémenta sa plaisanterie d'un clin d'œil des plus salaces, réceptionné par une mine faussement outrée de la part de Kam :
« Je suis respectable, moi, Môssieur ! Je ne baise pas avec mon mec en présence d'autrui ! »
« J'baise pas mon mec en présence d'autrui, je te signale. »
« Et c'était quoi ce numéro, ce soir, des claquettes, peut-être ? »
« Ben voyons, comme si t'avais jamais rien fait de similaire ! »
« Moi ? Je suis la chasteté incarnée avec mon homme ! » déclama Kam, si outrageusement provocateur qu'Izuku explosa de rire avant même qu'Eijirô ne s'amuse à le taquiner davantage, rien que pour le plaisir :
« Mon cul, et ta langue dans la bouche de mon fiancé, c'était quoi ? »
« Ba, c'est pas mon mec, déjà, donc ça compte pas ! »
Lorsque Kam se faufila dans le couloir, son culot et son aplomb avaient rendu l'exercice d'enfiler son pyjama particulièrement périlleux pour Izuku, la faute à son fou rire. Ça et le coup d'épaule que lui fila Kam avant de partir, rien que pour l'emmerder et faire sourire un peu plus son fiancé. Un succès mitigé pour cette dernière partie, car Eij se replongea dans des réflexions méditatives sitôt les pas de Kam évanouis dans l'escalier et Izuku préféra éviter de le sortir de là, histoire de le laisser digérer un peu plus la soirée fort riche.
Pour laisser le maximum de temps possible en tête à tête à Kam et Kacchan, ce qui était sans nul doute la denrée la plus rare de la maisonnée, il se pencha sur le lavabo pour entamer une toilette plus méticuleuse de son visage. Piochant allégrement dans les produits de Kacchan, rigoureusement alignés contre le mur dans l'ordre précis d'utilisation et si l'apparence des flacons était un indice du prix, il n'y avait qu'à sentir le parfum raffiné qui envahissait la pièce à chaque ouverture pour savoir que tout coûtait une fortune. Kacchan allait l'étriper de foutre ses pattes là-dedans, mais le plaisir de voir son air furieux en sentant sa crème de nuit hors de prix sur sa peau n'en avait pas, de prix.
Dans le miroir, Eijirô s'était mis à le dévisager, en une observation pas désagréable et qu'Izuku savoura, jusqu'à ce qu'il remarque l'infime ride en plein milieux du front de son amoureux, qu'il n'eut aucun mal à décrypter :
« Ça te fait chier. »
« Oui. Oui, ça me fait chier de pas pouvoir faire ça et d'obliger Katsuki à le faire à ma place. »
« Tu n'obliges personne, au contraire, tu lui rends un grand service en le laissant pouvoir faire quelque chose. Il était à deux doigts de l'apoplexie quand on a discuté du fait qu'il ne pouvait pas intervenir dans les diversions, que ce soit la tienne ou la nôtre. T'inquiète pas, » rajouta-t-il en voyant l'air dubitatif de son mec dans le miroir, guère convaincu, « il va très bien s'en sortir. Et t'auras le plaisir de le recouvrir de suie ! »
« Je laisse ça à Kam, ça lui fera bien trop plaisir. »
Izuku essaya désespérément de ne pas sourire en imaginant Kam frotter de suie son homme, et même s'il devait apprendre à coder et crypter des fichiers auprès de Sero, il se jura de garder une vidéo de cet instant. Aucune idée de où ils allaient devoir aller pour trouver de la suie mais la débrouillardise de Kam, capable de leur faire tester un traiteur sur les toits d'un immeuble abandonné pour remonter le moral, saurait y faire.
« D'ailleurs, en parlant de Kam, c'était quoi ce hochement de tête quand il a refusé tout net qu'on arrête de dormir tous ensemble ? »
« Rien ! »
« Eiiiij ? »
« Tu… tu serais fâché ? »
« De ? »
« Si je considérais aussi Katsuki et Kam comme m'appartenant ? »
« Pas du tout ! » lança Izuku par-dessus son épaule, maudissant le bordel que Kam laissait derrière lui et dans lequel il perdait bien trop souvent sa brosse à dent. Il avait d'ailleurs aucune foutre idée de ce que le platine pouvait bien faire avec sa brosse à dent à lui pour la perdre aussi souvent, mais il avait dans l'idée que son meilleur ami confondait un peu les affaires de toilette. Un peu. Il finit par lui piquer la sienne avec un regard dubitatif pour l'aspect littéralement explosé des poils, vaguement inquiet de l'état des gencives de Kam et le silence d'Eijirô le fit jeter un coup d'œil derrière lui :
« Mmm ? »
« Sérieusement ? Ça te gêne pas ? »
« Tu préférerais ? »
« Non mais… même si t'as jamais été du genre jaloux… Je me dis que ça vaut le coup, de checker deux fois. »
« Eij, je viens de me doucher avec Kacchan alors que tu séchais Kam avec ta serviette – deux fois ! Et ledit Kam m'a embrassé de manière absolument magistrale y'a pas deux heures et a finit par me tenir les mains pour que tu puisses t'occuper de moi, pendant que, je te le rappelle, Kacchan regardait ! Si on peut appeler ça regarder, d'ailleurs... Alors franc, si je devais être jaloux, ça serait d'autre chose que du fait que tu les considères comme de ta meute. »
« Ma meute, n'importe quoi... » ronchonna Eijirô, incapable de dissimuler correctement l'amusement de sa voix, décelable à six kilomètres. Si Izuku s'attardait trente micro-secondes sur la question, c'était en fait d'une logique imparable, comme explication : presque aucune agressivité territoriale, un système de hiérarchie structurée qui, pour obscure qu'il était, avait l'air de fonctionner et une tendance à regrouper constamment tout le monde comme un chien de berger. Ça collait. Il se demanda vaguement quel rôle il pouvait bien avoir lui, dans ladite meute, puis haussa les épaules :
« Je ne vois que ça comme explication, vu que toi, t'as pas bronché une seconde en voyant Kam m'embrasser. Et ça par contre, c'est pas le genre de ton loup. »
Au tour d'Eijirô de hausser les épaules, alors qu'Izuku commençait à se brosser les dents. Ça n'avait pas énormément d'importance, vu l'état de leurs vies actuellement, même si une partie de lui se demandait à quoi elles allaient bien ressembler, leurs vies, après ce bordel. Et comme toujours, il repoussa fermement l'idée que peut-être, ils n'arriveraient pas à trouver de remède, pour éviter qu'elle ne faufile une bouffée d'angoisse dans son odeur corporelle. Eij n'avait pas besoin de ça, après avoir dû avaler de force le fait d'être remplacé par Kacchan. Il cracha sa mousse dans l'évier à l'instant même où le roux relançait, l'obligeant à s'arrêter une seconde pour entendre correctement la remarque :
« En tout cas, toi, tu es plus détendu, depuis qu'on squatte chez eux. »
« C'est agréable, la vie à quatre. Et ça rend toute la situation bien plus légère. Sans doute un truc à voir avec le fait que Kam arrive à faire des blagues avec absolument tout ! »
« Et que Katsuki a arrêté d'être une pelote d'épingle dès qu'on parle de son mec. »
« Aussi ! »
« Mmm. J'aime bien aussi. Finalement, on devrait peut-être bien prendre des vacances tous ensemble ! »
Reposant la brosse à dent de toute façon vouée à disparaître, Izuku se tourna pour faire face à son fiancé, amusé de le voir si sérieux dans sa proposition de vacance. D'une manière ou d'une autre, il avait réussi à manager son ressentiment, au vu de la tension quasiment absente de ses épaules et de l'esquisse de sourire sur ses lèvres, rendu irrésistible par son air débraillé de sortie de douche. Et Izuku se rappela pour la millionième fois, au moins, à quel point il était chanceux de pouvoir l'appeler « son homme ». Et d'avoir un semblant de conversation « normale », au milieu de leurs vies.
« Et tu voudrais partir où ? Dans le sud ? »
« Certainement pas. Je vous emmène en Finlande, et on passe deux semaines à flemmarder dans un chalet entre deux batailles de boule de neige ! »
« Rien que ça ? »
« Et on teste tous les plats régionaux. Trois fois chacun ! »
« Programme intéressant. » s'amusa-t-il, laissant Eij l'attirer contre lui et vérifier son odeur en reniflant les boucles trempées avec une satisfaction visible. Et froncer le nez devant le parfum de crème sur ses joues, lui tirant un sourire amusé avant de dévier jusqu'à sa bouche pour lui voler un baiser où Izuku se sentit fondre dans la douceur avec laquelle son homme effleura ses lèvres, presque trop délicat pour tout l'amour qui en sourdait. Se pressant un peu plus contre lui, il glissa ses bras sur la nuque, en évitant d'y coincer quelques mèches rousses, pour se payer le luxe d'entendre Eijirô soupirer de contentement au creux de ses lèvres. Et grogna de dépit quand ce dernier recula d'un millimètre :
« Un peu, que c'est un programme intéressant, c'est moi qui l'aie fait ! »
« Je vais vraiment finir par te faire un petit badge avec écrit « chef de meute » dessus ! » plaisanta Izuku, prêt à voir son mec le rabrouer en douceur, voir même lui filer un léger coup de front pour souligner la blague. Mais son amoureux préféra frotter son nez contre sa joue, de manière un peu trop appuyée pour être vraiment innocente. Ce qui mit définitivement la puce à l'oreille d'Izuku, toutefois, fut l'infime frisson sur la nuque d'Eijirô sous ses doigts, quelque chose d'une discrétion absolue et pour que sa réaction soit réprimée à ce point, ça ne pouvait dire qu'une seule chose.
« Non ? Sérieux ? »
« Vois pas de quoi tu parles ! » tenta de protester le roux, si mal joué qu'Izuku l'interrompi derechef et sans aucun scrupule :
« T'apprécies ce titre purement par ego, ou il t'excite? C'est pas très clair cette affaire ? »
« Ta gueule. » couina Eij en se cachant dans ses boucles, comme si ça allait le décourager une seule seconde. Et vu qu'il avait sa réponse dans la tentative de fuite de son amoureux, Izuku ponctua sa blague d'un baiser éclair sur le bout du nez, essayant de ne pas trop sourire : « Alors là, tu vas avoir un sacré concurrent ! »
« Katsuki ? » s'étonna Eij. Son ton aurait pu être un brin méprisant, sans la surprise si sincère dégoulinant de son ton, jusqu'à s'étendre sur le reste de sa protestation : « Je suis pas certain que ce soit un concurrent, il en a pas tellement envie et il paraît très… quoi ? Pourquoi tu ris ? »
« Je pensais pas à Kacchan ! » s'étrangla Izuku au milieu de son fou rire, détruit d'avance de la réaction d'Eijirô : « Mais alors pas du tout ! Non, je me disais juste que tu vas avoir une rude compétition pour gagner ce titre face à Kam ! »
« Kam ? Kam, j'ai qu'à lui rouler dessus la nuit pour l'écraser ! »
« Tu m'en diras tant. »
Sa taquinerie lui valut un rude coup de nez sur sa joue, trop loup pour être sérieux et il profita de l'occasion pour pousser un peu plus Eijirô, le rasseoir de force sur le rebord de la baignoire. Le sourire de son amoureux, quand il se glissa à califourchon sur ses cuisses, valait tout l'or du monde, un mélange d'amour fou furieux et d'amusement que sa fausse colère n'arrivait pas à ternir. C'était ça, que d'avoir le sourire le plus lumineux de l'univers. Izuku se pencha pour embrasser le coin de ce sourire ravageur, amusé de sentir Eijirô résister à la myriade de baiser qu'il déposa sur lui pour continuer son numéro d'homme mortellement vexé :
« Tu me crois pas ? Attends de voir demain matin, il va finir plat comme une crêpe et couvert de poils ! »
« Mais si, mais si, je te crois, Monsieur le Grand chef de Meute ! »
Toute esbroufe disparue dans un rougissement adorable, les mains d'Eijirô se perdant dans son dos pour tenter de le distraire de la teinte de ses pommettes. Bien décidé à voir sa moue embarrassée, Izuku tenta de lui saisir le menton pour lui redresser le visage, avantagé par sa position lui permettant de faufiler ses mains sous le menton de son mec. Se raccrochant d'une jambe en faufilant son mollet contre celui d'Eij, il se tortilla pour réussir à lui relever le nez de ses boucles et se vit déjouer magistralement par le son de déchirure habituel sous ses doigts, qui le laissa assis sur les cuisses d'un loup mort de rire. Et très intéressé par l'idée de profiter de la situation pour remonter son museau jusqu'à son menton, renifler la ligne de sa mâchoire avec un intérêt renouvelé pour le goût de la peau d'Izuku sur sa gorge, là où il n'y avait aucune crème pour en ternir la saveur.
« C'est de la triche, ça ! Et si tu te poses la question, non, je vais jamais arrêter de te taquiner avec ça et oui, y'a moyen que je l'utilise au lit ! »
Il ne s'attendait à aucune autre réponse qu'un grondement sur sa gorge et ne fut pas déçu quand les crocs d'Eij pincèrent sa peau une seconde, très délicatement. Juste de quoi rajouter, aux bleus déjà présents, des éclats de douleur qui allaient saupoudrer des traits noirs sur ses ecchymoses, il le sentait déjà au vu de la force, pourtant maîtrisée, avec laquelle les crocs s'étaient refermés sur lui. Le loup renifla le frisson de douleur sur sa gorge sans prêter attention au « Hey ! » de protestation de son humain. Et pour se faire pardonner, il se mit à le lécher avec application et assez de force pour faire basculer Izuku en arrière, uniquement retenu par la patte d'Eijirô sur ses reins, sur un fou rire que chaque coup de langue ne cessait d'aggraver. Indépendamment du besoin de les débarrasser de leur loup, ça lui manquerait, cette version-là d'Eij, plus âpre, plus brute mais plus naturelle dans sa façon de réagir, libérée des angoisses que leur métier et leur passé avaient accroché à sa peau.
L'exclamation énervée très reconnaissable de Kam le fit sursauter et subitement pressé contre la fourrure du loup qui l'avait plaqué là pour mieux le protéger, il entendit des pas se précipiter jusqu'à la salle de bain. Un scenario désormais si habituel désormais qu'il leva les yeux au ciel. Un Kam ébouriffé au possible s'engouffra dans la pièce et s'adossa aussitôt au battant pour refermer la porte au museau de Kacchan, lequel gémissait à la mort de l'autre côté en une plainte d'une discrétion proche du néant. Avant de réaliser que ses deux meilleurs amis étaient toujours dans ladite salle de bain – et son visage se rallongea un peu plus en voyant la gueule d'Eijirô :
« Oh, j'en peux plus des loups-garous. »
« Un problème ? »
« Oui, presque trois mètres de haut, plein de poils et une sacrée envie de baiser, ça te dit quelque chose ?! » persifla Kam, tapotant du bout de la main la porte derrière lui pour signifier à Kacchan qu'il ne lui ouvrirait pas. En dépit de tous les couinements attristés du monde, qui méritaient clairement un Oscar, vu le degré d'investissement de Kacchan pour faire connaître à l'univers entier toute la tristesse de son être.
« Et je peux savoir pourquoi Eij te pose soucis ? »
« Je te parle pas d'Eij, je te parle de mon mec à moi ! Qui a été fort bien inspiré par votre porno fait maison dans ce maudit cabanon ! »
« Mais, Kam, c'est toi qui a insisté pour que vous restiez ! »
« Hé ba la prochaine fois, rappelle-moi de fermer ma grande bouche quand j'ai une idée pareille ! »
Contre Izuku, le loup se marra, gueule ouverte et museau retroussé de son sourire à lui, une expression que Kam savait désormais déchiffrer à la perfection – et qu'il n'apprécia guère, dans les circonstances :
« Toi, la boule de poil, je te dispense de te foutre de ma gueule ! »
Eijirô renifla de surprise, avant de rabattre les oreilles en arrière et de se mettre à grogner. Izuku songea un instant à lui souffler dans les bronches, mais c'était infiniment plus drôle de le voir en rajouter à dessein pour tenter de rabrouer le platine. Comme s'il avait la moindre chance. Avec un ton proprement indigné et visiblement plus aucune peur des trois mètres de haut dans sa salle de bain, qui lui dédiait pourtant un dévoilement de croc des plus impressionnants, Kam hurla à la gueule retroussée d'agacement d'Eijirô :
« Et d'ailleurs, tu voudrais pas te rendre utile trente secondes et utiliser un peu de ton langage de loup pour signifier à mon homme que j'ai pas du tout envie de me le taper avec autant de fourrure, au lieu d'embrasser Midobro ?! »
« Hé ba bon courage pour décrocher ton titre, mon amour ! » s'effondra en rire Izuku, sous le grognement ulcéré d'Eijirô contre lui.
C'est parti ^^ !
(Et putain de merci pour vos reviews, qezfqerg !)
Boa marron : Coucou Ô Serpent Suprême (oui faut bien que je te trouve un titre aussi quand même XD!)
Je suis bien heureuse si le cadeau de Noël t'a plu XD ! Il était effectivement bien plus tranquille, j'ai trouvé ça important de montrer qu'ils se reforgeaient une dynamique et de ne pas rusher leurs réactions et relations (on introduit bien son plan à quatre, règle numéro une XD – et oui, il est encore à venir XD).
Bon, alors, vu la fin du chapitre précédent, tu t'y attendais, à celle-là XD ? J'espère que c'était plaisant et fun à lire ! Alors je prends bien volontiers sur ma responsabilité de faire ressortir les plus bas instincts de mes lecteurices XD (après tout, faut bien un juste retour des choses après le Kinktober qui m'a fait écrire des trucs fun au possible mais FORT ENVAHISSANTS XD. Et faut que je fasse l'édition 2024 , oskour).
Oh je crois que la démonstration a été faite, tu me diras si c'était à la hauteur ^^ ?
Bon courage pour le travail, du coup ! J'espère que cette lecture t'aura plu ^^ ! Merci tellement pour tes reviews et au plaisir de te relire ^^ !
Akane29 : Holaaaa ^^ ! Merci pour ta revieeew ! Ça fait plaisir ^^ !
Hahaha, noté, les longs chapitres ne te dérangent pas XD. Hey, l'attente a été moins longue que prévue, puisque je l'ai posté plus tôt ! Mon cadeau de début d'année perso ça XD. Aaaaaw c'est trop gentil de me dire que tu adores mon écriture et l'histoire, merci beaucoup !
Bon, du coup vu toute cette attente douloureuse où tu as failli mourir, je croise vraiment les doigts pour que ce chapitre t'ai plu ! Et j'ai hâte de te relire pour avoir ton avis, héhé ! Merci encore ^^ !
Omiya : COUCOUUU ! Aaaaaw merciiiiiiiiii ! Oh ça fait un moment que j'ai plus vu Tanuki dans les reviews, ça me fait super plaisir de savoir qu'elle continue de lire aussi \o/ ! Là, j'espère vous avoir surprise, en postant en avance (je sais, trop d'espoir en moi XD).
Des fois je te jure, j'ai super peur de saouler les gens avec mes chapitres à rallonge T-T. Donc TRIPLE ouf si tu les kiffes ! Merci ! Haaa là, ça y est, la plupart des chapitres vont être avec eux quatre, donc j'espère que ça va te plaire ! Héhé j'ai adoré les écrire dans la cuisine et surtout le « Oui chatooon ? » de Katsuki, je me suis marré à le faire, t'as pas idée XD.
Héhhé le Eij tout excité sa race, j'espère qu'il t'a plu aussi XD ! Et toutes les conséquences qui en ont découlé, bien entendu XD.
Merci infiniment pour prendre la peine à chaque fois de me laisser des reviews, c'est un pur plaisir de te lire et j'ai tellement hâte d'avoir ton avis sur ce chapitre ! Merci encore !
ViMiKi : Hey ! J'espère que tu as profité de tes vacances ! Que tu as farnienté à loisir en lisant des trucs cools et avec du thé et une bonne playlist en prime mais surtout : du REPOS !
Oh c'est pas si chiant que ça, la cabane d'observation, suffit de savoir comment la rendre intéressante ;) . On est d'accord, je prends un Katsuki ou Eij DIRECT pour résister au froid (on attend -6 par chez moi cette semaine XD). Kam est terrifiant en vrai et j'adore pouvoir l'écrire ainsi XD. Et le mauvais caractère de Katsuki est revenu au grand galop, donc ça va, il a fait pénitence une lichette et c'est reparti !
Aaaaw merci, ça me fait super plaisir que tu apprécies leur dynamique ! Qui est pas si facile que ça à écrire entre leur dynamique d'amitié perso et de couple au milieu, c'est un putain de bordel et j'espère que pour le moment, tout tient XD. La polygamie ou peut-être juste le concept de meute XD ? Mais le plan à 4, INDUBITABLEMENT ! Allez, on prend les paris ? 100 % humains ou 50-50 humain-loups xD ?
Qui ne serait pas curieux, avec un loup-garou ? (On me dit dans l'oreillette « Des tas de gens », je signe donc que « des tas de gens » sont chiants, voila XD). Héhéhé ravie que l'ascenseur émotionnel ait fonctionné aussi bien XD ! Je me suis dit que ça allait pas passer mais au final, plutôt pas mal XD. Et forcément, fallait bien l'aider, le pauvre loulou, tu avais donc raison sur une de tes propositions, bravooo (tu connais bien mes idées de merde XD) ! Ha ba là, Kam il sait TOUT, il a pu BIEN OBSERVER.
Bon du coup j'espère que ce chapitre aura été assez épicé à ton goût et que la lecture en était fun ^^ ! Oh merci beaucoup ! J'ai juste apprit à faire avec les problèmes de concentration, m'aura fallu 30 ans mais mieux vaut tard que jamais XD.
C'est vraiment adorable et super gentil de prendre autant de soin à laisser une review et tout, je mentirais si je disais que c'est pas la seule chose qui donne de la motiv', tellement c'est précieux ! Et merci infiniment mais quand même, prend le temps de te reposer et de souffler en période de cours, c'est important !
Merci à toi d'être toujours là et de laisser des reviews à chaque fois ! Merci merci merci ! Au plaisir de te relire (et en te souhaitant bon courage pour la rentrée T-T) et je croise les doigts pour ce chapitre t'ai plu ! ET MERCIIII !
Milie : Coucou ^^ ! Hahaha je comprends, la suite était dure à attendre (et j'ose pas imaginer l'attente pour celui-là, du coup XD). Oh ça fait tellement plaisir si la dynamique de leur quatuor te plait ! J'adore le duo Kam-Izuku, ils sont parfaits pour faire chier Katsuki XD. Et puis le « Oui chatooon ? », j'ai tellement rit à l'écrire, meilleur moment du chapitre précédent !
Notre Eij national, comme tu dis, il se fait grave plaisir je pense XD. En tout cas je l'imagine ainsi ! Tu me diras si c'était à la hauteur XD ? Haaaa non, ça choque personne de dormir dans le même canapé, après tout, comment faire pour discuter sans ça ? Bon ok les câlins c'est du bonus XD. (Et du coup non, ça ne choque personne non plus ce qu'ils font dans ce chapitre-ci)
Merci beaucoup pour tes vœux de Noël et de nouvelle année, c'était trop mims ! J'espère que ta lecture t'aura plu et à l'immense plaisir de te relire ^^ !
