Bonjour, bonsoir mes petits chats ^^ !
Comment que j'suis en retard, c'est INDÉCENT ! J'en suis navrée, j'ai joué de malchance en enquillant les problèmes : après avoir bossé comme une tarée sur mon projet de fiction perso, mon taff est passé de 40h/semaine à 45h/semaine en raison de l'absence de ma binôme (mon cerveau a frit, littéralement), suivie d'une semaine de crève qui m'a couché de fatigue, un weekend festival burlesque à Strasbourg et enchaîner sur une semaine de formation d'un nouveau binôme au taff (la friture de cerveau, épisode 2). Bon, je posterais samedi, me suis-je dit. PTDR, m'a répondu mon corps, ça te dit, des vertiges toute la journée ?
Et j'ai voulu posté ce dimanche à 12h, uniquement pour me retrouver face ffnet qui m'a dit " Va te faire foutre, tu feras partie de ces gens buggés qui peuvent pas poster ", j'ai farfouillé le net pour trouver une solution, ça fait trois heures, si ça marche pas je m'arrache la peau des mollets avec les dents.
Je suis une Baronne fatiguée, donc XD.
1. Merci infiniment pour tout vos encouragements pour mon roman perso ! Je vous réponds en bas en review, as usual, mais merci du fond du coeur ! Sachez que j'ai achevé mon dernier chapitre 12h avant ma date limite perso du 1er février XD. Et que j'ai écrit, de fait, en deux ans, 250 pages word, l'occasion de réaliser que si je faisais que de la fanfic, y'aurait deux chapitres de Tie the Knot par mois. Voilà, voila, je suis navrée de vous en priver, du coup XD.
2. MES DE L'OMBRE SONT ! Enfin, les statistiques sont revenues, merci ffnet, donc je peux revoir votre présence XD. J'étais mordicus convaincue que dix personnes max lisaient Tie the Knot et ba que nenni, vous êtes genre… nombreux XD. 131 sur janvier. J'suis sur le cul mais merci infiniment de suivre, du coup, j'espère que ça vous plaît toujours autant et j'espère avoir un jour le plaisir de vous lire en review !
SUR CE : je me suis éclaté avec ce chapitre, et j'ai enfin pu dénouer un fil que j'avais prévu dans l'arc narratif de Kam depuis le début, donc y'a presque deux ans, vous imaginez pas le plaisir.
Merci de vos lectures, de vos reviews, ça fait toujours immensément plaisir après autant de temps, merci merci !
Bonne lecture mes petits chats ^^ !
Chapitre 16 : « Couché Don Juan ! »
S'il récapitulait, ils étaient relativement préparés, aussi bien que la situation le permettait. Kam et lui avaient les mêmes horaires de travail le lendemain soir, enfin, vu l'heure actuelle, ce soir, il n'y avait stricto census aucune probabilité pour les rondes des gardes soient changés dans les 18h qui les séparaient de l'heure choisie pour la diversion… Et celle-ci avait été sélectionnée grâce au hasard, donc aucune chance que quiconque puisse la deviner ! Ils avaient juste à attendre 22h48 précisément pour lancer le plan d'attaque, ou plutôt, pour faire en sorte d'attirer plus encore l'attention, si c'était possible, et ils n'auraient qu'à se coordonner subtilement pour…
« Deku ? »
« Mmm ? »
« Ta gueule. »
C'était dit au milieu d'un tortillement et sans agressivité aucune, en tout cas pas plus que l'agressivité naturellement présente dans la voix de Kacchan, mais Izuku se renfrogna sur la couverture avec un froncement de nez qui s'entendit parfaitement, s'il en croyait le léger gloussement d'Eij sur sa droite. À qui il signa un « ta gueule ! » sur sa hanche, pour ne pas s'attirer davantage les foudres du blond.
« Midobro, il est presque six heures du matin, ce que veut dire Katsuki, c'est que ce serait l'idéal si tu dormais, au lieu de marmonner dans ta barbe... » essaya Kam, dans une vaine tentative de lisser l'humeur froissée d'Izuku. Plus agaçant encore, parce qu'il avait raison, bien entendu, et le vert se contenta de grogner un accord en fermant obstinément les yeux.
Ça n'aurait tenu qu'à lui, ils auraient tout simplement fait une nuit blanche et enquillé une sieste dans l'après-midi, histoire de peaufiner le plan à la perfection et d'en avoir refait trois fois le déroulé, mais Kacchan avait refusé tout net. Et exigé au moins cinq heures de sommeil le matin. Ainsi qu'une sieste complémentaire l'après-midi, comme si ça ne suffisait pas. La main d'Eij se faufila contre la sienne, chaude à en être impensable dans la pénombre du salon, pressant fort ses doigts. Malgré son énervement, Izuku tenta de suivre la sensation apaisante de la chaleur de son fiancé contre lui, avec la douceur de l'air, la gravité le collant contre Kam et leurs respirations en contrepoint… Et les gigotements agacés de Kacchan en prime, qui n'avaient rien à envier à ses marmonnements en termes de pénibilité.
« Kat. Arrête. » gronda Eijirô sans bouger un muscle, véritable statue vivante à laquelle Kacchan répliqua d'un jappement de colère, de l'autre côté du canapé :
« Quoi ? J'ai le droit de pas trouver de position confortable, merde ! »
« T'es plus stressé encore qu'Izuku. »
« Et je vois pas le problème ! » grommela le blond en se retournant derechef, faisant trembler tout le canapé et tirant couette et drap par-dessus tout le monde, « On va envoyer nos mecs faire diversion en poursuivant des criminels, tout ça pour couvrir nos culs, j'ai le droit d'en être un touuuut petit peu stressé, genre trois fois rien. »
« Y'a pas de raison, mon cœur. Ça va aller, ce soir, on fait juste notre taff de pro-héro, rien que du très normal. »
« Ouais, ben ça me rassure zéro ! Rien que du très normal… Comme si ça existait, le très normal, dans notre situation... »
« T'es pas aussi angoissé, d'ordinaire, quand je pars travailler. » essaya Kam, sans effet aucun d'apaisement vu le grondement sourd que ça fit faire à Kacchan dans la pénombre :
« J'y peux rien si je suis stressé ! »
« Et ba va t'amuser avec ton mec, ça te détendra. » claqua Eij avec un brin d'agacement, pour une fois, et devant le silence réprobateur d'Izuku et de Kam, il précisa aussitôt : « Nan, alors, avant que vous me voliez dans les plumes, tous les deux, je dis ça parce que je sens son envie de cul à plein nez, pas pour me moquer ! »
« Mais c'est ta putain de faute, aussi ! À sauter sur ton mec comme ça ! J'ai encore ses saloperies de gémissements sur la peau, et je parle même pas de ton odeur ! C'est toi qui pues l'envie de baiser à dix kilomètres, ça se sent PARTOUT ! C'est une putain de plaie et j'ai putain d'horreur d'être un loup-garou de merde qui me fait réagir comme un ado en chaleur, c'est insupportable et – TE MARRE PAS CHATON ! »
Peine perdue : en dépit de ses efforts héroïques pour dissimuler son fou rire en enfouissant son visage dans les boucles vertes, celles-ci ne suffisaient pas à étouffer le hurlement de rire qui secouait Kam. Ni celui d'Izuku, qui riait presque autant, absolument détruit de l'outrage qu'on entendait dans la voix de Kacchan. La tape que ce dernier fila sur la cuisse de Kam n'arrangea pas leur fou rire, bien au contraire et Izuku récolta quelques nouveaux bleus au passage, dans l'entremêlement de leurs jambes.
« Je signale que c'est moi qui devrais être dans ton état. » souligna Eij avec une diplomatie toute relative, donc un résultat pire que mitigé :
« JE SAIS ! Et comment tu fais pour être aussi serein, merde ?! »
« Des exercices de respiration. »
« Mon cul ! T'as baisé ton mec ce soir, c'est ça, ton exercice de respiration à la con ?! »
« Oh, Kacchan c'est… C'est pas tellement un problème… Vous pouvez vous éclipser... » gargouilla Izuku, encore plus ravagé d'entendre les hurlements agacés du blond pour souligner le sarcasme d'Eijirô :
« Ouais, ça nous permettrait de dormir enfin... »
« Si tu crois que ça m'arrangerait pas ! » siffla Kacchan en tapant du poing dans les draps. « J'en ai par-dessus les oreilles d'avoir les hormones en feu à cause de mon… putain de loup-garou qui m'empêche de baiser ! »
« Je suis pas certain qu'il t'empêche de baiser, tu sais ? Surtout vu son enthousiasme envers Kam... »
« Moi, j'peux te garantir que ça t'empêche de rien du tout. » taquina Eij, toujours immobile avec son avant-bras sur les yeux pour tenter de s'endormir plus vite et son ton pince-sans-rire était presque plus drôle que la plaisanterie en elle-même. Kacchan se redressa une nouvelle fois avec assez de violence pour refaire bouger tout le monde – et s'en foutre comme de l'an quarante :
« Ba voyons ! Et c'est pour ça que mon mec me fuit dès que je me transforme en loup, parce que celui-ci n'empêche pas du tout de baiser, ouiiii, bien sûr ! »
« C'était avant ça ! Avant la démonstration de tout ce qu'une langue de loup-garou pouvait faire et de pourquoi ça méritait amplement un seize sur dix au lit ! Pas vrai, Kam ? Kam ? » relança Izuku en se tortillant pour tenter d'apercevoir un bout de l'expression de Kam, toujours soigneusement niché dans son cou. Comme s'il pouvait voir quoi que ce soit dans la pénombre tachetée d'une amorce d'aurore, contrairement aux loups. Dans un silence pesant, le platine sembla réfléchir à la meilleure manière d'articuler la chose, puis lâcha avec un soupir :
« Je suis rassuré, ça, c'est sûr... et clairement plus qu'intrigué pour essayer, c'est juste que… Ben… disons que d'ordinaire, c'est pas moi qui me fais prendre, pour parler crûment. »
« Je vois pas en quoi ça... » entama Izuku, alors qu'Eijirô le coupait avec cette voix toujours dépourvue de la plus petite intonation, dans son espoir toujours vivace d'arriver à s'endormir entre deux phrases : « Vous avez jamais songé à garder votre dynamique actuelle ? Et à dormir, au passage ? C'est ce qui se fait habituellement à cette heure-là, vous savez ? »
Son reproche habillé de moquerie passa si loin au-dessus d'eux qu'à ce stade, c'était pire que ridicule, particulièrement vu l'acidité dans la voix de Kam :
« J'adorerais garder notre dynamique actuelle, mais le loup n'a pas l'air foncièrement d'accord pour que je l'encule ! » ronchonna Kam à l'attention de sa boule de poil personnelle, qui se contenta comme réponse de lever les bras au ciel dans un geste d'impuissance absolue. Avant de se retourner une fois de plus sur le canapé à la recherche d'une position un tant soit peu confortable, sans succès aucun vu qu'il recommença dans la seconde sans tenir compte du juron affectueux de Kam.
« C'est normal. » s'entendit dire Izuku, presque surpris de sa propre affirmation. La lumière chiche des rideaux, désormais suffisante pour discerner ses meilleurs amis se redresser d'un même mouvement pour le dévisager avec un brin de stupéfaction et sous le regard médusé de Kam, il dévida sans tarder sa pelote d'idée, piochant de l'assurance au fur et à mesure que la logique de sa réflexion s'affirmait :
« Ils sont plus… instinctifs que nous, si on peut dire... et techniquement, l'instinct dans la baise, c'est la reproduction, n'est-ce pas ? Je veux dire, c'est tellement ancré chez eux qu'Eij ne s'estime satisfait qu'une fois son nœud en moi et au moins deux litres de sperme déversés, alors que techniquement, j'ai pas grande chance de lui apporter une descendance – oh Kacchan, ça va, j'ai eu ta langue dans la bouche et ta main sur ma gorge pendant que mon mec me faisait une gâterie, tu peux supporter qu'on parle de ça sans faire cette tête-là ! Bon… Heu… oui, axé sur la reproduction, donc, et j'imagine que c'est pareil pour le Kacchan version loup-garou, que son instinct est plus axé sur le « donner plutôt que prendre ». »
« Autrement dit, ils ont envie de nous engrosser et le reste peut aller se faire foutre ? » résuma Kam sans bouger un seul muscle superflu de son visage, d'une expression si neutre pour sortir un truc de la sorte qu'Izuku pouffa malgré lui, malgré la situation, la fatigue et la très nette désapprobation qu'il sentait sourdre d'Eij. Toujours pas endormi et pas prêt de l'être vu le persiflage qui suivit de la part de Kam :
« Hé ba tant qu'on aura pas résolu le schmilblick, se serra ceinture, et tu n'as qu'à prier qu'on résolve rapidement ton souci ou tu vas devoir apprendre à te branler en loup ! »
« Sinon, vous switchez. » intervient le roux sans bouger autre chose que les lèvres et sans réaliser qu'il foutait de l'huile sur le feu, puisqu'il avait la chance d'avoir un rempart, lui.
« Non ! » s'insurgea Kam avec assez de force pour faire grimacer Izuku collé à lui, « Non, on va pas switcher, non. Pourquoi ? Vous le faites, vous ? »
« Totalement. » se fendit Eij en guise de réponse, l'économie de mot à son paroxysme vu cette phrase qui n'en méritait même pas le nom et qu'Izuku voulut étayer un peu, histoire de ne pas perdre Kam ou Kacchan dans un néant de réflexion. Avant de se raviser. S'ils voulaient des renseignements, ils poseraient des questions, voilà tout.
Et puisque ça avait très visiblement eu l'effet escompté par Eijirô, à savoir leur clouer le bec à l'un comme l'autre, il se mussa dans le creux entre Kam et son fiancé, ravi de savourer un silence et une immobilité relatifs pour sans doute une poignée de seconde. Une estimation de temps bien optimiste, presque farfelue, d'ailleurs :
« Ouais, bon, ok, peut-être ! D'accord, on peut switcher, effectivement, mais j'ai aucune envie de me lancer dans l'aventure avec une queue de loup-garou comme première expérience ! Surtout vu ce que j'ai vu dans la douche chez vous ou dans ce putain de cabanon, merci bien ! Il me faudrait je sais pas combien d'étape de préparation avant d'en arriver à ce stade et... »
« Je peux le faire, moi. » lâcha Izuku, créant un silence assourdissant qui lui laissa tout le temps nécessaire pour continuer, sans tenir compte de ce dernier : « De nous trois, je suis le seul à encore avoir une anatomie purement humaine, donc si y'a que ça pour aider... »
Il aurait dû s'en douter, mais le bruit de déchirure le fit quand même sursauter, outre le brusque affaissement du canapé vers Kacchan alors que celui-ci grondait de tout l'agacement qu'un loup-garou de trois mètres pouvait déployer quand quelqu'un proposait de baiser son mec. Logique.
Résigné, Izuku le regarda se pencher pour lui grogner au visage quand un zigzag de lumière crocheta le museau, faufilé entre les doigts de Kam au moment où ils se refermèrent subitement autour de la mâchoire de son mec. La poigne de fer de sa prise fut doublée d'un dévoilement de sa dentition d'humain, ridicule face aux crocs de Kacchan, mais le grondement que le platine émit était, toute proportion gardée, impressionnant. Izuku en demeura bouchée bée, plus encore de voir l'abandon pur et simple de Kacchan face à son petit humain rebiqué d'agacement. Et qu'il se paya le luxe de calmer d'une léchouille sur les doigts, une fois que ceux-ci eurent lâché sa truffe.
Il fait ça à l'instinct, réalisa Izuku encore une lichette sonné. Complètement à l'instinct et débarrassé de la lenteur de ses propres réflexions, Kam était infiniment plus doué que lui pour réagir dans des situations improbables comme celles-ci, même en dépit de son manque d'expérience et de temps passé au côté des loups. Une leçon à garder en mémoire.
« Joli. » commenta Eijirô sans avoir besoin de préciser à qui allait le compliment, vu l'approbation fière de sa voix.
« Merci. Et toi, c'est pas la peine de grogner sur Midobro, tu devrais même le remercier de se proposer comme sextoy géant ! »
« Tout le plaisir est pour moi. » intervient Izuku en essayant de reproduire le ton sarcastique et pincé de son fiancé, sans autre grand succès que d'arriver à faire souffler d'amusement ledit fiancé, puisque Kam ne s'offusqua pas de la remarque le moins du monde :
« T'es sûr que ça te dérangerait pas ? »
« Ce genre de question, fallait la poser avant de proposer un plan à quatre, non ? Ou alors t'étais pas sérieux et j'annule ma proposi... »
« Non, non, non, c'est bon, on annule rien du tout ! » l'interrompit Kam avec le bon mélange de précipitation et de malice pour que ça soit savoureux comme comédie. « On annule que dalle, on s'y met même de suite, parce que quitte à faire, autant battre le fer pendant qu'il est chaud et je vais pas crach... »
L'oreiller, Izuku le vit à peine passé au-dessus de lui tant Eij y mit de la force, mais il entendit et sentit très distinctement Kam se le prendre en pleine poire avec un « mmmrf » étouffé qu'il emporta en tombant à la renverse sur Kacchan. Le loup grogna d'agacement sous les gesticulations de son mec, mais sans oser bouger pied ni patte sous le froncement de sourcil du roux, qui le fit s'aplatir un peu plus en ouvrant la bouche :
« Couché Don Juan ! On s'occupe de ton cul ce soir, mais là, on a dit qu'on dormait ! Faut que je surveille un loup-garou toute la soirée alors que j'ai passé la nuit à crapahuter, donc le prochain qui ouvre sa gueule, je lui mords le cul au sang ! Merde à la fin ! »
Avec le relief de crocs dans son juron, personne n'osa bouger une oreille et il y eut un long silence dans lequel chacun essaya de retrouver une position assez confortable pour tenter de s'endormir, sans faire trop de bruit pour que cela ne puisse pas être interprété comme la moindre parole, par peur de la menace. Izuku se vit repousser un peu par Kam quand ce dernier laissa Kacchan se retourner pour poser sa tête aux niveaux de leurs jambes, écrasant tout le monde dans le mouvement. Il allait crever de chaud d'ici dix minutes, avec l'énorme tête poilue du loup sur lui, mais vu le coup de gueule d'Eij, mieux valait essayer de s'endormir ainsi. À force de bouger délicatement ses pieds, il réussit à les caler à peu près correctement sous l'immense mâchoire de Kacchan, soupira en sentant Kam se caler définitivement contre lui et la main d'Eij se poser sur sa cuisse au moment où le sommeil menaçait enfin de le faire sombrer dans le silence.
Et puis dans ce dernier, la petite voix de Kam où son sourire s'entendait tellement qu'Izuku aurait pu le dessiner aux contours de ses mots :
« Chiche. »
« Arrête de te tortiller, je vais finir par t'en foutre dans les yeux ! »
Le gémissement de chien battu de Kacchan n'arrêta pas une seule seconde Kam, qui replongea la main dans son seau de suie – aucune foutre idée de comment il s'était effectivement procuré ce truc – pour l'appliquer à la volée sur le large front du loup devant lui. La graisse qu'il avait mélangée en plus à la cendre, pour la noircir et permettre qu'elle survive aux mouvements du loup, colla immédiatement aux poils lorsqu'il y enfouit les mains pour l'étaler, ignorant royalement la sourde plainte de Kacchan.
En le regardant se tortiller aux pieds de Kam, aplatit sur le sol comme un pauvre chiot, Izuku se demanda vaguement s'il avait conscience sous cette forme de l'horreur que ça allait être de nettoyer tout ça. Ou s'il n'aimait juste pas la sensation des poils collés.
« On fera de notre mieux pour se faire voir aux alentours de l'heure dites, mais je peux pas te promettre qu'on sera d'une précision folle. » chuchota Eijirô contre lui, probablement pour ne pas perturber le méticuleux travail de peinture de Kam, à moins d'un mètre. Izuku en profita pour rattraper une lichette de sérénité dans l'odeur de son homme, framboise mêlée d'un peu de clope, quelque chose pour se distraire de la foule de pensées noyant son esprit.
« Et ça va aller, en attendant ? »
« Je vais prendre mon mal en patience pour patienter jusqu'à 22h48… »
« Je pensais plutôt à ton problème de cycle... et d'hormones... »
« Ça devrait aller. Le très agréable interlude dans ce cabanon a l'air d'avoir apaisé un peu le truc... Et vu que j'aurais plus ton odeur qui donne envie de mordre ou de baiser sous le nez. Ni celle de Kam. » plaisanta-t-il dans un sourire. « Puis Katsuki est là au cas où, même s'il va dormir les trois quarts du temps il sera capable de percevoir avant moi s'il y a un soucis ou un changement, grâce à son flair. »
« Mais tu te transformes pas toi, hein ? »
« Pas si je peux l'éviter. Je donne le signal à Katsuki et je le suis discrètement, sans devenir loup, si je peux, comme tu me l'as demandé – j'ai retenu le plan, j'étais là quand on l'a répété pour la quatrième fois, tu sais ? »
« Tu feras attention ? »
« Je fais toujours attention mon cœur, tu le sais bien. » répondit doucement Eijirô en glissant deux doigts sous la manche d'Izuku pour l'ajuster correctement en dépit du fait que comme tous les costumes pro-héro, ce dernier était fait sur-mesure. Précisément pour ne jamais nécessiter la moindre retouche. « Arrête de t'en faire comme ça. Ça va bien se passer. »
« Aussi bien que foutre sous le nez de gardes surentraînés un loup-garou recherché nationalement ? »
« À peu près. » s'amusa Eij, les doigts toujours collés à son poignet pour le simple plaisir de le toucher. Lentement, il se pencha sur lui pour poser son front contre le sien et Izuku se laissa couler avec délice dans la chaleur surnaturelle du roux, plus prononcée encore dans la tombée de la nuit. Il avait beau savoir, ou plutôt être convaincu, que ce plan était le plus sûr pour eux quatre, l'idée d'envoyer son amoureux et son meilleur ami dans un rayon de moins d'un kilomètre autour de professionnels entraînés à tuer sur un simple coup d'œil le rendait malade de stress.
« Y'a un seul truc qui risque de nous faire sacrément chier, en revanche. »
« Mmm ? »
« La douche pour retirer la suie. On en viendra jamais à bout. » commenta Eijirô avec un air si résigné qu'Izuku pouffa, bien obligé de reconnaître qu'ils allaient en baver.
Izuku se retint in extremis de sauter à pleine puissance et diminua d'un bon vingt pour cent le revêtement d'alter de ses jambes, juste à temps pour effectuer un saut d'une grâce douteuse. La vérité, c'est qu'il était si peu à l'aise avec cette utilisation d'alter diminuée qu'il faillit se vautrer en beauté en atterrissant sur l'immeuble visé, rétablissant son équilibre à l'aide d'un grand moulinet des bras et d'un sifflement d'agacement pour tenter de se calmer les nerfs. Et juste à temps pour voir sa proie sauter sur le bâtiment suivant, indifférent à ses difficultés.
Putain, il en bavait vraiment.
« Ça lambine Midobro, ça lambine ! »
« Je t'y verrais toi, salo… saleté ! » se rectifia de justesse Izuku, se rappelant à la dernière minute que leur canal audio professionnel avait été ouvert au public, une vingtaine de minutes avant.
Il ignora royalement le ricanement de son meilleur ami dans son oreillette, préférant reporter son attention sur le dosage d'énergie au creux de ses cuisses lorsqu'il se remit à courir, désespéré de ne pas réussir à conserver le fragile équilibre. Toutes les deux minutes, par inadvertance, il relâchait une seconde son attention et piquait un putain de sprint. Incompatible avec leur mascarade et son excuse en carton censée justifier sa force amoindrie.
« Je suis malade, je te signale ! »
Le prétexte était sorti machinalement, tant il avait l'esprit sur une autre problématique. Une dizaine d'autres problématiques, en réalité, assez pour lui faire perdre le contrôle encore une fois et son saut le rapprocha bien trop de son fugitif. Merde.
« Et ça se dit numéro un... » le taquina Kam, bien plus à l'aise dans cet exercice. Il accompagna sa plaisanterie d'un éclair bien voyant à deux pâtés d'immeubles d'Izuku, un truc qui parcourut la foule dans les rues d'une exclamation ravie devant tant d'esbroufe. Dérapant à loisir sur les gravillons du toit, Izuku calcula rapidement la distance qui les séparait de Kam en remerciant mentalement ce dernier pour son signal si visible, sprinta légèrement à droite pour faire ployer le criminel vers la gauche subrepticement. Ravi de voir la trajectoire de son objectif se courber dans la bonne direction, et beaucoup moins ravi de constater qu'une fois de plus, il était putain de bien trop près et il allait encore devoir feindre une quinte de toux pour justifier un brusque ralentissement.
Elle avait bon dos, la grippe.
« Deku, votre taux d'oxygène diminue, veuillez faire attention. » grésilla l'assistante médicale du QG dans l'oreillette, aussitôt coupée par l'amusement de Kam :
« Oui, ça paraît logique quand on tousse ! Sinon, vous avez remarqué que comme il court, il a un rythme cardiaque accéléré ? »
« Chargebolt, le bureau budgétaire de votre agence vous informe que vous avez dépassé votre quota de plainte pour dégradation de matériel quotidienne. » persifla l'assistante, en une attitude d'un non-professionnalisme si absolu qu'Izuku se sentit obligé – vraiment, par déontologie professionnelle, rien de plus et certainement pas par colère – de signaler sur son bipeur un blâme à son attention. Au même moment, le sourire de Kam lui déchira l'oreille d'un de ses sarcasmes dont il avait le secret et qui acheva de faire oublier sa toux très aléatoire :
« C'est autorisé, ça, de lire les mails perso des pro-héros en intervention ? »
L'acidité de la réponse eut sans nul doute raison de la pauvre assistante, qui coupa la communication avec un « tchip » agacé. Izuku l'aurait presque plaint, s'il n'était pas aussi préoccupé par la vitesse à laquelle le criminel avait décidé d'enquiller le pont de fer improvisé, entre deux blocs de hauts bureaux juste devant lui. Ridiculement lent.
Ça n'arrangeait pas du tout ses affaires, ça, et il rechigna de voir l'équilibre précaire de l'andouille sur son ponton de larges tuyaux, si proche de la chute qu'Izuku sentit une sueur froide lui courir entre les omoplates. Si le voleur tombait, il serait obligé de le sauver et ça foutrait tout le plan à terre.
Ce qui le ferait royalement chier : entre la nécessité de maintenir une vitesse assez lente pour ne pas le capturer immédiatement, mais assez rapide pour le faire courir, tout en le dirigeant à distance, et celle de suivre les mouvements de Kam, il y avait de quoi devenir cinglé. Mais en prime, il fallait veiller à maintenir une conversation légère avec Kam pour occuper la galerie, compléter ce cinéma d'actions imprévisibles, mais impressionnantes pour garder l'attention des chaînes de télé, gérer les remarques de son équipe personnelle d'assistants qui ne comprenaient pas pourquoi il mettait tant de temps à capturer un simple braqueur, et bien sûr, le tout de manière assez subtil pour que ça ne sente pas trop la magouille. Et faire attention à garder à l'esprit qu'il était censé être malade, et que son col roulé ne glisse pas en révélant les morsures d'Eij, et ne pas penser à Eij, d'ailleurs, ni à Kacchan, et seulement vingt pour cent de puissance sur la course, mais quinze dans les bras et il crevait de chaud dans son costume d'hiver et ne pas répondre trop vulgairement aux piques de Kam et… et il était littéralement hors d'haleine de tout ce bordel. Alors si l'autre pignouf foutait tout ce travail au sol en même temps que sa tronche, pas sûr qu'il se dévoue pour le sauver avant.
Heureusement, le criminel se rétablit d'une forte élégante pirouette qui lui permit d'atteindre sain et sauf le toit voisin, de reprendre également sa course soi-disant effrénée derechef, Izuku sur les talons. Enfin, Izuku faisant semblant d'être sur ses talons, plus exactement, mais il espérait que la supercherie tienne au moins auprès de celui qu'il était censé poursuivre. D'ailleurs, ils s'orientaient trop à droite, s'il en croyait la dernière position approximation de Kam et il fit un bond dans cette direction en faisant mine de rattraper le criminel.
Et regarda, dépité, le voleur se jeter littéralement plus à droite encore dans l'espoir de lui échapper. Si surprenant qu'il se figea une seconde en le voyant se coincer sur le seul bâtiment plus bas que les autres, parfait piège dans lequel son criminel s'était engouffré tête la première. Bon. Il y avait des limites à la comédie.
Il se laissa tomber à sa suite sur le toit en contrebas, s'immobilisa le temps que l'homme d'une quarantaine d'années réalise qu'il se trouvait coincé et affiche une telle tête paniquée qu'Izuku dût se mordre les lèvres pour ne pas exploser de rire.
« Pas très pro, ça, Midobro. »
« J'ai rien dit. » cracha Izuku entre ses dents, le plus discrètement possible. S'il l'avait osé, il aurait enfoui menton et bouche dans son col roulé, mais il avait trop peur qu'un faux mouvement découvre une parcelle des morsures de son cou.
« Je t'entends, ça me suffit pour savoir que t'es en train de te marrer. »
Il s'efforça de ne surtout pas réagir à la remarque de Kam et rendit bruyant son unique pas en avant en faisant crisser sa chaussure, sur le sol. Le voleur se retourna d'un bond digne des pires comédies, dos au vide, avec un redressage de menton dans les règles de la tragédie pour agrémenter sa rébellion ridicule au possible – et renforcée par l'apparente lenteur d'Izuku :
« Arrière, pro-héro de mes deux ! »
Et grossier en plus.
« Monsieur, » se racla la gorge Izuku, décidé à être pro jusqu'au bout, « compte tenu de vos agissements, vous êtes en état d'arrestation pour vol prémédité d'une propriété de l'État, en l'occurrence une banque nationale. Fait aggravé par l'utilisation d'alter non déclaré, d'arme blanche et... »
« Va te faire foutre, mon gars. »
« Ouuuh, il a dit « mon gars ». » s'amusa Kam dans l'oreillette, la fin de sa phrase emportée par un « Hep, viens ici, toi... » qu'il destinait sans doute au type qu'il pourchassait. Un éclair supplémentaire éclaira brièvement une rue, pas très loin et Izuku l'envia de pouvoir roussir ainsi les poils de son ennemi. Il avait hérité d'un vrai danger, lui, agression sévère avec coup et blessure graves, pas d'un pauvre bougre sans doute trop fauché pour finir ses fins de mois et que la misère avait dû réduire à cette extrémité d'ultime recours. Y'avait vraiment des jours où il détestait son taff.
« Et par une tentative de fuite. En vertu des articles du code pénal sur la criminalité et de la caractérisation des exactions commises, je suis dans l'obligation de vous arrêter et de vous conduire, par tous les moyens que je jugerais nécessaire, au poste de police habilité le plus proche. Vous avez le droit de garder le silence, et tout ce que vous direz pourra être retenu contre vous à partir de cette minute précise. »
Le voleur cracha sur le sol de défi, laissant Izuku détailler d'un coup d'œil son costume – sans une éraflure ou reprise dans les tissus, dont la trame était trop grossière pour être issu d'un réseau de marché noir dédié au banditisme. Pas d'arme apparente, vu qu'il avait lâché son immense poignard sur le sol du hall de la banque en entendant le pro-héro courir vers cette dernière, mais quelques renflements louches, sous ses fringues, tout sauf esthétiques. L'expérience avait appris à Izuku à jauger ce qu'il avait en face de lui en une fraction de seconde : fébrilité, angoisse, maladresse vu le froncement de sourcil déconcerté face à l'annonce légale. Pas même une tentative de fuite en profitant que l'attention du pro-héro était naturellement diminuée. Pour préparé qu'il soit, cet homme était un grand débutant, son braquage de banque, un coup d'essai et qu'il l'ait réussi était déjà miraculeux.
Mais qui disait inexpérience disait aussi, hélas, clichés et malheureusement pour sa patience déjà écorchée – est-ce que Kacchan s'en sortait ? Est-ce que Eij avait pu le suivre sans encombre ? - Izuku le vit prendre son inspiration d'un geste trop décidé pour être autre chose qu'une connerie :
« Tes lois ne s'appliquent pas à moi ! Tu n'as aucune autorité ici et tu ne pourras jamais me foutre en prison ! »
Mon dieu. S'il attrapait un jour le type qui écrivait les scenarios des films policiers soi-disant « réalistes »...
« Tu ne m'attraperas jamais ! Je vais te réduire en… mais t'es sérieux, là ? » s'interrompit brusquement le criminel, si brusque qu'Izuku en fut déconcerté :
« Pardon ? »
« Tu viens de lever les yeux au ciel ? Sérieusement ?! »
«J'ai fait ça ?! » s'écria Izuku, mortifié. C'était si peu professionnel, si incroyablement malpoli qu'il se sentit presque rougir de honte et automatiquement, il se rependit en excuses maladroites, désemparé : « Je suis navré, vraiment ! Je voulais pas être si grossier, c'est parti tout seul et je suis désolé ! Mais comprenez-moi : vous êtes le troisième à me dire ça de la soirée ! Et, et, et j'ai perdu le compte pour la semaine, alors... »
Dans son oreillette, il entendit Kam exploser de rire, littéralement, à le rendre quasiment sourd en se tapant l'un des meilleurs fous rire de sa vie, le genre de son qu'Izuku adorait lui tirer et qui devait faire la joie la plus absolue des chaînes de news. Mort de rire, le platine n'arriva même pas à formuler la moindre petite plaisanterie ou blague bonne enfant, sans réaliser que son hilarité étalait plus encore la gêne sur les joues d'Izuku :
« Je voulais pas dire que vous êtes redondant ou cliché ! Juste, heu… C'est… c'est classique, comme phrase, voila ! » se rattrapa-t-il, alors que le voleur lui lançait un regard incrédule. « De toute façon, qu'on se mette d'accord, je vous ai déjà attrapé, puisque vous êtes sans possibilité de fuite, alors soyez gentils et... »
« Comme si j'allais faire quoi que ce soit sans un plan de secours ! » ricana le braqueur, un brin fanatique dans son hilarité. Avec un mouvement sec du torse, il déplia deux mécanismes en forme de ressort sur ses avants bras, une machinerie impressionnante de précision si Izuku en croyait la facture des soudures et des pliures. Le renflement prononcé de deux réservoirs sur le métal le mit aussitôt en alerte, prêt à éviter la saloperie qu'ils contenaient d'un bond. Il doutait qu'il s'agisse d'un agent pathogène ou viral, vu l'absence de masque chez le criminel, mais de l'acide serait tout aussi dangereux.
Et il avait lourdement surestimé le fugitif en termes d'ingéniosité : le voleur leva un bras vers le ciel et appuya fermement sur un bouton qui envoya un jet de fluide vers le haut du building au-dessus d'eux. Absolument médusé, Izuku contempla, bouche bée, son envol aussi gracieux que celui d'un poulet sans plumes, suivi d'une trajectoire si mal géré que le criminel fini emplafonné dans ledit building. Avant de repartir avec un caquètement victorieux. Il avait trop vu Spiderman, cet homme, certes, mais ça avait le mérite d'être ingénieux. Un brin débile, face à l'alter d'Izuku, mais innovant. Avec une certaine fraîcheur, même.
« Hé ba, celle-là, je l'avais pas vu venir... »
« Un problème, Midobro ? »
« Nope, rien que du fun ! »
« Ha ? Fait partager ? »
« Oh, je te laisse la surprise, ça vaut le coup d'œil ! »
Amusé malgré lui, Izuku s'avança vers le rebord en trois foulées, sur lequel il grimpa machinalement alors que son esprit estimait le temps qu'il faudrait à Kam pour arriver à leur hauteur. Une bonne minute, s'il ne pressait pas le pas et son propre chrono mental s'approchait trop dangereusement de 22h48 pour qu'il se permette de rester sur son toit à regarder l'autre andouille faire du yoyo :
« Hé ba quand faut y aller. » glissa Izuku avec un craquement de la nuque, et puisqu'il fallait se donner en spectacle, n'est-ce pas, il se laissa tomber en arrière dans le vide. Le regard fixé sur le bout de ciel découpé par la silhouette des buildings autour d'eux, là où une poignée d'étoile clignotait déjà, un plaisir d'apesanteur bien trop rare et bien trop court. Presque à regret, il lança un fouet d'alter s'enrouler autour d'un tuyau à peine émergé de la surface d'un bâtiment, l'utilisa comme levier pour se propulser à la suite de son voleur.
Lequel n'avait visiblement pas prévu que le héros Deku puisse le suivre d'aussi près ou avec bien plus d'efficacité que son système D bricolé à la hâte. La panique le fit se tortiller au bout de son filament qui s'épaississait de seconde en seconde – une substance réactive à l'oxygène, du coup, une bêtise absolue puisqu'il suffisait de la laisser à l'air libre trop longtemps pour qu'elle bouche la machinerie du voleur. Izuku lui laissa le temps nécessaire pour qu'il coupe le premier filament et lance son second, le suivant en canalisant son trajet pour qu'il s'éloigne le plus possible de la surface de verre du bâtiment et quand la silhouette du criminel tenta de s'y accrocher, il fonça d'un coup.
Un éclat métallique fila vers lui et s'il l'esquiva d'une torsion brutale, il sentit la lame lui érafler la clavicule, presque à la jointure avec son cou et jura entre ses dents. Manipulation des lames, quelles qu'elles soient, de moins de deux centimètres et demi, très exactement. Un alter redoutable en dépit de la faible surface disponible – deux centimètres et demi, c'était assez pour trancher n'importe quelle veine ou tendon, assez pour se glisser dans un mécanisme et le briser, largement assez pour tenir à distance quiconque ne possédait pas d'alter défensif.
La plaie avait beau être superficielle, un fin filet de sang imbiba son col roulé, désagréable au possible, mais Izuku eut l'intense satisfaction de voir le voleur virer franchement en direction de Kam, sur une trajectoire absolument parfaite. Une goutte de sueur lui piqua l'œil droit alors qu'il sautait plus haut encore, déterminé à pourchasser l'individu jusqu'à ce que celui-ci atteigne la hauteur voulue, un bon cinq mètres supplémentaire par mesure de sûreté, histoire que… et il sourit, à mi-chemin de son objectif.
Kam avec une classe folle.
Les bandes réfléchissantes cousues sur son costume pro dans un savant entrelacs d'éclairs laissaient dans son sillage autant d'images spectacles de ses gestes, rendant son déplacement irréellement intrigant, comme une image décomposée sur une pellicule de film ancien. Ses rollers étaient décidément une invention géniale, tant pour son image que pour le côté canalisant qu'ils avaient sur lui et Izuku le regarda se propulser le long d'un bâtiment avec une rapidité prodigieuse qui n'enlevait rien à la grâce du mouvement. Lorsque sa fine silhouette s'arqua pour sauter dans le vide dans un timing presque parfait, puisque le décompte mental d'Izuku lui indiquait 22h47 et des poussières, un arc d'étincelle accompagna la courbe de son corps. Un avertissement à prendre au sérieux. Il eut à peine le temps de poser ses deux mains à plat sur le verre derrière lui, dans l'espoir que l'électricité passerait à travers ce dernier, que le monde devint blanc, imprimant le bond de son meilleur ami sur ses prunelles brûlés de lumière avec juste l'esquisse des deux criminels comme contrepoint de toute cette blancheur.
Kam illumina l'entièreté du ciel de Tokyo d'un orage prodigieux. Répartissant son alter le long de l'atmosphère, il usa de toute la maestria de sa maîtrise pour zébrer les nuages d'une myriade d'éclairs, plus ou moins prononcés, dont l'épicentre assomma proprement leur duo de vilains. Et la ville entière devait avoir le nez levé au ciel pour contempler le spectacle. Parfait.
Foudroyés nets, les deux criminels s'immobilisèrent un instant dans le vide sur lequel leurs silhouettes crépitèrent de reste d'électricité, d'une manière si incongrue que ça avait un aspect presque cartoonesque, dans le rendu. Puis la gravité reprit ses droits et ils chutèrent de concert, à une vitesse vertigineuse sous les roues de Kam. Lorsque celui-ci heurta le bâtiment où se trouvait Izuku, l'onde de choc fractura les vitres sur un rayon de dix mètres autour du platine, heureusement sans détacher trop de verre de la structure.
« T'as l'intention de bosser un peu, Midobro, ou je dois tout faire ?! » lui hurla Kam en rebondissant jusqu'une autre corniche pour s'éloigner de la zone dangereuse où le verre craquait encore de la force du choc.
« Hein ? »
« Les rattraper ? Avant qu'ils s'écrasent ? » suggéra Kam, amusé de la situation et du « Ha ! Oui ! Pardon ! » qu'Izuku lâcha en se jetant à la suite des deux criminels. En dépit de son temps de réaction aux fraises, il n'eut qu'à les ficeler d'un coup de fouet noir pour sécuriser leurs chutes et il atterrit une seconde avant eux. À 22h51 exactement, montant leur diversion à un mirobolant total de 3 minutes.
Le tourbillon de tâches post-arrestation les engloutis en une fraction de seconde, à l'instant même où les rollers de Kam se posèrent sur le sol à côté d'Izuku : sécuriser rapidement les lieux, les civils, empêcher les curieux de s'approcher, vérifier si les deux vilains étaient proprement assommés – oui, même un peu trop – et s'ils n'avaient pas d'armes dissimulées – oui, même un peu trop. Les fourrer dans un fourgon spécialisé, escorter celui-ci en profitant d'une voiture banalisée de la police jusqu'au QG le plus proche, donner le plus d'information possible aux policiers pour faciliter le transfert. Glisser quelques signatures sur les tablettes connectées et l'unique chose tournant dans l'esprit d'Izuku alors qu'il signait la délégation de responsabilité, c'était ce chiffre absurdement petit de trois putain de minutes.
Était-ce assez ? Est-ce que Kacchan avait réussi à se faire voir et à attirer l'attention sans pour autant se retrouver avec une dizaine de gardes sur ses talons ? En trois minutes, si l'on omettait tout le cirque que lui et Kam avaient fait avant ? Techniquement, pour un loup-garou surnaturellement vif, c'était suffisant, largement, et qu'ils n'aient pas reçu d'alerte sur leurs bipeurs indiquait que ni Kacchan, ni Eijirô ne s'était fait attraper. Ce qui ne l'empêcha pas de vérifier frénétiquement téléphone, bipeur, boite mail perso et pro tout le long du trajet du retour vers le QG central. Et de calculer mentalement : dix minutes d'intervention des gardes, maximum. Un quart d'heure supplémentaire de déploiement des effectifs autour des archives pour ratisser la zone dans le quartier, peut-être, mais au cours de ce quart d'heure, si un loup-garou apparaissait, il y aurait forcément quelqu'un des archives nationales pour rédiger une alerte demandant des renforts en cas de combat. Donc tant qu'il n'avait aucune alerte sur son bipeur, aucun des loups n'avait engagé de combat. Techniquement.
« Pas mal pour un malade. »
La voix de Kam le sorti de ses réflexions d'un sursaut, et il se cogna contre la portière que lui tenait son meilleur ami, visiblement amusé de le voir aussi perdu. Vu son sourire, Izuku n'avait même pas besoin d'expliquer qu'il suivait en auto-pilote, en lui faisant pleinement confiance, mais il profita tout de même du relatif calme pour lui saisir le poignet :
« Désolé, je vérifiais mon portable, dis, tu n'as pas eu de ... »
« Même si c'est moi qui aie fait tout le travail ! » le coupa Kam avec un sourire faussement moqueur, dans une plaisanterie qui fit froncer les sourcils d'Izuku tant elle était éloignée du sujet. Très discrètement, Kam tourna son poignet, entre ses doigts, et signa « oreillette » au niveau de sa hanche à son attention, lui rappelant que leur canal de communication était toujours ouvert. Plus au grand public, depuis que les vilains avaient été remis aux autorités, mais le personnel administratif les entendait toujours et Izuku redirigea immédiatement la conversation :
« Tout le travail ? »
« Au moins ! » renchéri Kam, aussitôt coupé par les pas rapides d'un des secrétaires administratifs du QG en charge de la soirée, qui se précipita vers eux en criant à tue-tête, créant malgré lui des échos agaçant dans le vide relatif du parking :
« Bonsoir, bonsoir, suivez-moi, je vous conduis au niveau des vestiaires ! Pour votre parfaite information, » reprit-il sans rouvrir une seule fois la bouche pour une inspiration, performance qu'Izuku écouta avec un sourcil haussé de surprise en lui emboîtant le pas, « les deux vilains sont à présent en route pour le commissariat sécurisé le plus proche et le transfert vers la prison sera réalisé demain matin à la première heure ! »
« Des victimes ? » s'enquit Izuku en s'effaçant pour le laisser ouvrir l'une des portes sécurisées, amusé de voir le pauvre employé essayer pas moins de trois badges avant d'arriver à dénicher le bon. De l'autre côté, un long couloir étroit menait à un hall interdit d'accès au public, regroupant infirmerie, salle de conférence, vestiaire et deux bureaux de déclaration utilisés pour remettre les comptes-rendus de mission, une étape qu'Izuku allait se faire un plaisir royal « d'oublier » pour ce soir. Et que Kam ne faisait jamais de toute manière.
« Une seule, celle que le vilain poursuivi par Chargebolt a faite. Ses jours ne sont pas en danger, même s'il est probable qu'il y ait quelques séquelles… »
« Tant mieux. »
« L'ouverture de votre canal de communication et la couverture médiatique de votre intervention a attiré énormément d'attention sur les réseaux sociaux et vous êtes dans le top 10 des trends Twitter et TikTok japonais ! Et les journalistes souhaitent vous poser quelques questions, suite à votre double intervention. Je vais tout arranger pour une conférence de presse expresse, ça ne devrait prendre qu'un instant pour... »
« On peut se l'éviter ? » tenta Izuku, une méchante douleur dans le genou le faisant grimacer. Il avait dû mal se réceptionner, quelque part sur un toit, et son organisme refroidissant le rappelait à l'ordre. « Je suis claqué et mon astreinte aurait dû se finir il y a déjà trois quarts d'heure... »
« Dix minutes ? » négocia l'homme, plus obstiné que ce qu'il imaginait, mais Kam lui coupa l'herbe sous le pied :
« Il a dit non et j'approuve, on est claqués. Par contre, s'ils veulent, on peut répondre à quelques questions en sortant, rien de très protocolaire ? »
« Une dizaine de questions chacun, alors ? » proposa l'assistant, avec décidément un truc avec le chiffre dix au moins équivalent à son obstination. Izuku lança une mimique suppliante à son meilleur ami dans l'espoir qu'il réfute cette fois encore la demande, sans succès aucun :
« Dix chacun, ça roule. »
« On partira juste après avoir répondu aux questions, si cela ne pose pas de soucis. Du coup, est-ce que c'est possible d'amener la voiture de Chargebolt devant le QG ? » rajouta Izuku en dissimulant un grognement, s'efforçant de tasser l'agacement que ce retard instillait dans sa voix pour clôturer le sujet avant que ce maudit assistant se décide à pousser sa chance plus encore. Lequel était tout de même fort satisfait de sa victoire, puisqu'il opina avec un grand sourire, qu'il agrandit encore pour demander :
« Pas la vôtre ? »
La question avait beau être logique et énoncée sur un ton purement professionnel, Izuku se tendit par pure réflexe défensif. La fatigue et l'angoisse diluèrent une seconde, une seconde seulement, mais une seconde de trop, le mensonge ficelé qu'ils avaient préparé pour l'occasion et il chercha frénétiquement un moyen de retrouver le fil, conscient que c'était une hésitation bien trop longue pour être crédible. Heureusement sauvé par une brusque inspiration de la part de l'homme, qui se mit aussitôt à chuchoter en se penchant vers lui comme s'il s'agissait d'un sujet top secret – oubliant visiblement que leur ligne professionnelle était toujours active :
« Désolé, j'aurais pas dû demander, c'est votre droit et vie privée d'utiliser une seule voiture… Et l'information ne sortira pas d'ici, c'est promis ! »
Et voilà. Maintenant ce brave homme pensait que lui et Kam sortaient ensemble en trompant leurs copains respectifs et il était plus gêné qu'Izuku lui-même, si l'on en croyait ses grands mouvements embarrassés et la rougeur de son front, si prononcée que Kam explosa de rire :
« Oh, vous pouvez le dire à qui vous voulez, ça nous dérange pas, par contre vous oublierez pas de préciser que le grand Deku a embouti une borne d'eau, en sortant de chez lui avec sa bagnole. Qui dit numéro 1 ne dit pas meilleur conducteur, mm ? C'est moi qui l'ai amené, vu qu'il a été forcé de foutre sa voiture en réparation. Bon, maintenant qu'on a réglé la question, vous pouvez y aller, on vous rejoint tout de suite, le temps d'arranger ça. » précisa-t-il en désignant le col d'Izuku d'un vague geste de la main, avant de rappuyer sur son oreillette professionnelle, changeant de ton : « Ici Chargebolt, nous avons regagné le QG et mettons fin à la mission. Et aux communications ! »
D'un même mouvement, Izuku et Kam éteignirent le canal et ôtèrent les deux appareils, qu'ils tendirent à l'assistant sans oser échanger un seul regard, de peur que leur soulagement se lise un peu trop sur leurs visages.
« Oh, vous avez besoin d'un professionnel pour... »
« On se débrouille, merci. » coupa de manière fort abrupte Kam, refermant la porte au nez de l'assistant sans s'attarder sur la moue pincée de ce dernier. D'un claquement de doigts, il désigna le lit médical à Izuku pour l'enjoindre de s'y asseoir, insensible au chuchotement indigné de ce dernier :
« Pourquoi t'as accepté cette mascarade ? Les dix questions vont en devenir vingt et on va y passer un temps fou alors qu'on aurait pu... »
« Izuku, » et l'utilisation de son prénom seul le figea assez pour qu'il se tienne immobile comme une statue, alors que Kam descendait son col d'un geste brusque pour voir les dégâts, « on est au QG, si la moindre chose arrivait à Katsuki et Eijirô, on le saurait dans la minute. Pareil si on apercevait un loup-garou – ou deux. Si on reste qu'un seul quart d'heure en plus, même devant le bâtiment, on pourra savoir si y'a une alerte et être aussitôt prêts à nous rendre sur place de manière officielle, d'accord ? Mmm. Pas beau ça. » commenta Kam en fronçant le nez face à la plaie, sans attendre de réponse. Il avait de toute façon raison sur toute la ligne, et pour éviter de reparler loup-garou, Izuku lui adressa un bref froncement de nez, grommelant en sentant les doigts de son meilleur ami sonder sa peau :
« J'ai quasi pas mal. »
« Je parle pas de ta peau, c'est une simple égratignure, mais ton col roulé est foutu et les morsures se voient… beaucoup. Une chance que ça saigne, ça camoufle plus ou moins. »
« Et merde… Ça se recoud vite fait, tu crois ? »
« Sûr, laisse-moi trouver une aiguille et du fil. »
« Je peux le faire. » proposa Izuku en tentant de vérifier à son tour la largeur du trou, à deux doigts de jurer quand il se prit une tape agacée sur la main pour le dissuader de toucher à quoi que ce soit.
« Toi ? T'es incapable de coudre, même si ta vie en dépendait ! » se moqua Kam, réévaluant la largeur du trou une seconde, avant de partir farfouiller dans l'un des placards de l'infirmerie pour dénicher la trousse de soin. Enfin, la trousse de soin dédiée aux coutures et points de sutures, pour être précis, qu'Izuku aurait pu reconnaître rien qu'à la forme tant il l'avait tenu sur ses genoux toutes les fois où il se faisait recoudre. Et pour contrer le vague malaise qui s'empara de lui, il récupéra ladite trousse avec un sarcasme :
« Je couds très bien, je te signale ! Ton propre mec a pu en profiter, sur sa jambe ! »
« Oui, tu couds très bien – des humains, pas du tissu. Maintenant bouge pas, ou je m'entraîne sur de l'humain moi aussi en te cousant à ton col ! »
Ravalant son juron, Izuku pencha bien obligeamment la tête pour dégager la zone. Kam se mit à travailler avec cette adresse légère toujours un peu étonnante, chez quelqu'un capable d'oublier sa pâte à gâteau sur le comptoir pour commencer un rangement minutieux de son placard à chaussette, et l'aiguille n'effleura pas une seule fois la peau sous la couture, en dépit de l'étroitesse du col. Le bruit du fil tiré à travers le vêtement avait quelque chose d'étrangement familier, presque rassurant une fois combiné à l'odeur citronnée de Kam contre lui. Subitement, ce dernier glissa une main dans ses boucles encrassées de sueur pour les repousser, afin d'éviter de les prendre dans sa couture, et continua son geste juste assez pour faufiler ses doigts sur la nuque nouée de tension d'Izuku.
« Hey. Ça va aller, ok ? »
Kam resta immobile et silencieux une poignée de seconde, où Izuku garda le regard fixé sur ses doigts perdus dans la fermeture éclairs de la trousse de secours, jusqu'à ce qu'il comprenne que son meilleur ami gardait le silence en attendant une réaction de sa part. Il releva les yeux pour se retrouver face à la mine déterminée de Kam, avec un pli farouche dans son esquisse de sourire :
« Ils vont bien. Je suis sûr qu'ils se sont bien débrouillés et qu'actuellement, ils sont justes en train de gueuler parce que Katsuki veut ôter la suie là tout de suite maintenant, même si c'est pas du tout le moment, ou alors qu'il refuse de poser un pied dans l'appart avec toute cette crasse sur lui. »
L'image était assez réaliste pour qu'Izuku sourie, amusé d'imaginer l'explosion ambulante qu'était son meilleur ami hurler, couvert de suie et de cendre séché jusqu'à l'intérieur de ses oreilles, sur le seuil de la baraque. Il tuerait volontiers pour assister à ça – et avoir ainsi la certitude que tout allait bien. Qu'il détestait être aussi impuissant et aussi ignorant...
« J'espère juste… j'espère qu'ils se sont pas fait prendre. Ou abattre. »
« On l'aurait su. » affirma Kam, piquant un point particulièrement large vu son mouvement. « Et s'il y avait eu le moindre souci, ils s'en seraient occupés tous les deux et je plains la pauvre personne en face de deux… deux enragés comme eux. Si l'un d'entre eux avait ne serait-ce qu'un ongle arraché, l'autre aurait ravagé le monde. Tu sais bien comment on fonctionne, tous les quatre. »
« Mmm… Je reconnais qu'on fait pas preuve d'une grande retenue, dans ces cas-là… Heureusement que tu as vu ma blessure uniquement après avoir assommé mon voleur, d'ailleurs. »
« Heureusement, oui. » s'amusa Kam, faussement innocent et avec le retour de cette étincelle au coin de son regard qui annonçait une connerie. Incapable de résister, Izuku ouvrit la bouche pour poser une question, se vit couper par la voix un peu bafouillant de l'assistant brièvement de retour et fort embarrassé, derrière la porte :
« Heu, Deku, Chargebolt ? Vous risquez d'avoir quelques questions gênantes et… vous éviterez le sujet de l'état de santé du voleur, le pourchassé de Deku, s'il vous plaît ? Il y a quelques… complications médicales, suite à son électrocution. » acheva l'assistant avant de tourner les talons, laissant Izuku dévisager Kam dans un silence si pesant que le dernier point dans la trame du col roulé s'entendit parfaitement, tandis que le platine souriait :
« Oups. »
« T'es… impossible, quand tu t'y mets. »
« Attention Midobro. Je peux toujours te coudre à ton pull, si tu m'embêtes ! » renifla Kam, agrémenta sa menace d'une piqûre légère sur sa jugulaire, plus chatouille que vraie douleur.
« Maintenant, allons affronter les fauves et rentrons. Je rêve d'un bain et de me vautrer au lit. »
« Au canapé, plutôt. »
« Putain qu'il est inconfortable… Si j'avais su, je peux t'assurer que j'aurais investi dans un meilleur modèle en l'achetant ! »
Izuku laissa Kam ronchonner tout son soûl sur le confort discutable de son canapé, le temps qu'il range la trousse de couture et colle soi-même, pour faire bonne mesure, un pansement sur la coupure nette que la lame avait laissée sur lui.
Dehors, l'assistant les attendait avec deux bouteilles d'eau et ce qui semblait être une pile de serviette propre, sans doute pour éviter qu'ils n'apparaissent couverts de sang et de poussière. Cela dit, il ne leur fit pas la gentillesse de leur laisser plus d'une demie-minute pour se débarbouiller en vitesse avant de les évaluer d'un regard, main sur la porte d'entrée pour canaliser son empressement à les foutre dehors. D'une mimique amusée, Kam lui fit un léger signe de tête et la porte s'ouvrit aussitôt sur ce qui sembla être une avalanche de lumière et de son, avec assez de questions hurlées pour qu'une migraine commence à pointer le bout de son nez.
« J'prends à gauche et toi à droite ! » lui souffla Kam en sortant. Izuku raccrocha un sourire fabriqué de toute pièce, celui que tout pro-héros mettait au point dès les premiers mois d'activité professionnelle, et se jeta dans les flashs avec une assurance qu'il était bien loin d'avoir.
Oui, il était malade, mais ce n'était qu'une grippe sévère, elle serait bientôt passée et il remerciait les fans et civils qui lui avaient souhaité un bon rétablissement. Non, travailler en équipe ne le gênait pas le moins du monde, c'était toujours un plaisir de pouvoir collaborer avec un collègue, d'autant plus que Chargebolt était l'un de ses plus proches amis et oui, bien sûr que ça avait été plus efficace ainsi. Oui, il serait toujours de service cette semaine en dépit de sa grippe, même s'il serait davantage affecté au traitement des dossiers en cours pour éviter de mettre en danger la sécurité des civils.
Il dût successivement aborder la stratégie qu'ils avaient appliquée – aucune, s'il était honnête, mais il bidouilla une explication bidon en croisant les doigts que Kam n'ait pas la même question – et les effets d'alter de son criminel – on plaignit beaucoup sa blessure, pourtant ridicule – et s'il estimait nécessaire que le gouvernement augmente le nombre de patrouilles nocturnes – avec quels héros ? Si les journalistes en avaient sous le bras, pourquoi pas, sinon il avait aucune idée de comment. Et strictement aucune envie de rentrer dans ce débat vaseux.
Dans l'ensemble, cela s'était plutôt bien passé, bien plus rapidement que ce qu'il avait craint. Il salua rapidement avec la promesse de passer le bonjour à Red Riot, avant d'aller se planter derrière Kam, en un rappel absolument pas subtil qu'ils étaient censés avoir fini leur taff alors que son meilleur ami finissait ses propres questions. Et il fallut une bonne poignée de minute à l'esprit embrumé d'Izuku pour réaliser qu'ils n'avaient vraiment, mais vraiment pas les mêmes demandes :
« Denki, as-tu la sensation d'avoir été secouru par Deku, lors de cette intervention ? »
« Comme l'a dit mon collègue, c'est toujours un plaisir de travailler ensemble. » sourit Kam, alors qu'Izuku ne pouvait s'empêcher de dévisager le journaliste avec un mélange de surprise et de reproche qui sembla passer loin au-dessus de lui, puisqu'il réitéra :
« En parlant de travailler ensemble, les difficultés avec Dynamight risquent d'interférer dans vos prochaines missions en duo, non ? »
« Ne réponds pas à cette question, Denki, tout le monde sait que Dynamight travaille en solo ! Espèce d'andouille ! » lança une des femmes alignées à l'attention de son collègue, et l'échange peu amène qui s'ensuivit fit suffisamment de bordel pour qu'un journaliste réussisse à tendre son micro vers Kam :
« Le côté spectaculaire de ton intervention, ce soir, c'était pour tenir la comparaison avec les explosions de Dynamight ? »
« Absolument pas, j'ai choisi d'électrocuter légèrement les criminels et de compléter par un aveuglement dû à la lumière de mes éclairs pour assurer la sécurité des civils, rien de plus. »
« Allez-vous réellement vous séparer, avec Dynamight ? »
« C'est pas prévu. » réussit à répondre Kam, avec le sourire, en plus, en apparence indifférent. C'était uniquement en raison de la faible distance entre eux qu'Izuku percevait parfaitement la retenue impeccable qu'il avait de sa colère, imperfectible si l'on ne voyait pas le tremblement sur sa nuque. À moins que ça ne soit sa propre rage qui était en train de sourdre sur la sérénité de Kam, allez savoir, parce que le truc en train de lui poinçonner la colonne vertébrale n'avait rien de serein.
« Ha ? Mais avec votre éloignement du mois passé, il est dit que votre couple ne tient pas tant que ça, surtout vu le... »
La main d'Izuku s'abattit sur le micro tendu dans une gerbe d'étincelles vertes. L'effet larsen fut prodigieux, vrillant l'ouïe de chaque personne présente juste à côté du journaliste et alentour d'un son strident affreux, qui plaqua immédiatement toutes les mains sur les oreilles dans l'espoir d'en atténuer la douleur.
Pour la première fois depuis que toute cette histoire avait commencé, Izuku regretta viscéralement de n'avoir pas été mordu à la place d'Eij, car le son qu'il sentait remonter dans sa gorge aurait été un grondement fabuleux, s'il avait eu des crocs pour l'amplifier. Il n'eut toutefois pas le temps de sortir le moindre sifflement de rage puisque Kam comprit immédiatement l'ampleur du problème :
« Excusez-nous, notre quart a été long, bonne soirée ! »
Kam lui subtilisa le micro complètement écrabouillé pour le rendre d'un geste et de l'autre main, propulsa Izuku vers la voiture garée à leur attention, sans lui laisser l'occasion d'articuler autre chose qu'un « Hey ! » menaçant. La volée de flash qu'ils se prirent suffit à aveugler Izuku un instant, heureusement catapulté sur le siège passager par la poigne de son meilleur ami, lequel referma la portière sur lui en gravant un instant sur l'ombre de la vitre teintée l'image du journaliste vociférant après son micro enregistreur massacré. Il aurait dû le lui réduire en miette, son putain de micro.
« Tu n'aurais pas dû faire ça, ça va nous retomber dessus ! » murmura Kam en se glissant derrière le volant dans un tonnerre de cris et de questions hurlées, démarrant à peine sa ceinture de sécurité bouclée.
« J'en ai rien à foutre, t'as vu comment ce connard t'a parlé ?! »
« Pas de ça, Midobro ! Leurs flashs peuvent traverser les vitres, alors on claque un beau sourire et on fait comme si tout allait bien, on s'engueulera plus tard ! »
Il avait dit cela avec le sourire le plus amusé du monde, comme s'il énonçait une blague, jusqu'à son regard presque pétillant, où pas seul un pli, pas le moindre trouble trahissait son inquiétude. Comment ils avaient réussi à mentir pendant des semaines à un homme aussi bon acteur était une anormalité qu'Izuku ne s'expliquait pas, mais il répondit en faisant mine de s'esclaffer, :
« Fais-nous sortir de là, alors ! Et donne-moi tes rollers, tu peux pas conduire avec ça sur les genoux ! »
Il récupéra les rollers juste à temps, Kam appuya sur l'accélérateur en faisant vrombir son moteur pour dissuader les journalistes de s'approcher davantage. Connaissant son adresse, Izuku n'eut pas le plaisir de voir l'un de ces abrutis de première renversés, ce qui était fort dommage, mais il se contenta de tenir un peu plus fermement la paire de rollers encore chaude de la soirée contre lui. Humant cette odeur de gomme cramée qui signifiait que Kam allait devoir en changer les roues. Il décida magnanimement d'attendre le premier virage les mettant hors de vue du QG pour se tourner vers son meilleur ami et lui demander des comptes, sans avoir le temps de seulement ouvrir la bouche que Kam sifflait :
« Avant que t'ouvres ta grande bouche, deux petites choses : tu sais très bien que c'est la merde entre moi et les journalistes, je t'ai assez pleuré dans les bras suite à des articles calamiteux, alors me joues pas les étonnés maintenant ! Et oui, je sais que ça s'est un peu aggravé, ces temps-ci, avec les problèmes avec Katsuki et non, je ne te l'ai pas dit explicitement, mais tu m'as pas demandé ! Et, » reprit Kam dans une brusque inspiration en le voyant ouvrir la bouche à côté pour réfuter, « si, si tu savais très bien à quel point ils me manquent de respect, c'est pas nouveau. Y'a une raison pour laquelle tu m'appelles « Kam » depuis de nombreuses années, comme toute ma famille et mes amis, et je m'en fous, en vrai. Ils peuvent bien me tutoyer ou hurler mon prénom tant qu'ils veulent, ça veut plus dire grand-chose, désormais. Je vous réserve le Kam et ça me suffit. »
Il tourna sur une des voies les plus rapides du quartier en levant un index, sur le volant, pour maintenir le silence la seconde nécessaire pour inspirer – et ignorer royalement le froncement de sourcils d'Izuku.
« Et non, je ne vais pas arrêter de donner des interviews ou des communiqués de presse, j'en ai besoin pour ma carrière, puisque je n'ai pas l'immense chance d'être le numéro un, moi ! J'ai besoin d'une couverture médiatique pour augmenter ma visibilité, et tu sais qu'entre nous, on ne se mêle pas de la carrière des uns des autres pour éviter les disputes ! Alors shh! En plus, c'était pas si terrible que ça, leurs questions, un peu limites par rapport à d'habitude, mais je pouvais pas attendre autre chose vu les récents événements, j'ai tendu le bâton pour… Midobro, pourquoi tu souris ? »
« Je souris pas. » sourit Izuku, s'efforçant de maintenir le rictus qui lui déformait les joues à une taille relativement raisonnable, sans grand succès. Il se pencha pour récupérer son sac sans cesser de sourire comme un forcené et piocha dans l'une des poches, entre son vieux portefeuille élimé et une chaussette qu'il suspectait appartenant à Eij, sous la relance de Kam :
« Si, et tu souris de manière fort inquiétante, quelle idée de merde tu as eu encore ? »
« Moi ? Aucune ! » répliqua-t-il en dépliant son téléphone, et imitant Kam, un doigt en l'air, il réclama à son tour le silence alors qu'il ouvrait d'une tape sur l'écran la conversation WhatsApp de son agence, sélectionnant directement l'icône de message vocal dans la foulée :
« Bonsoir tout le monde, juste un message général et plus particulièrement pour Miss Seimei : je veux, dès que possible demain, un communiqué de presse adressé à l'ensemble de toutes les agences de presse du pays, stipulant que je ne souhaite plus collaborer avec elles pour l'instant. Vous pouvez leur expliquer, » continua Izuku en haussant la voix pour couvrir l'exclamation de surprise de Kam, ainsi que sa protestation courroucée, « que le pro-héros Deku a été particulièrement choqué et scandalisé de la manière dont le pro-héros Chargebolt a été traité par la presse suite à une intervention particulièrement difficile, qu'il a porté quasiment seul en raison de ma grippe. Je ne souhaite pas m'associer à des pratiques aussi irrespectueuses envers mes collègues et tant qu'elles auront cours, je me verrai dans l'obligation de ne plus accorder aucune interview, ni répondre à aucune question et encouragerai mes collègues à faire de même. Un truc dans le genre, je vous laisse arranger ça, juste… gardez le côté incisif, s'il vous plaît, ça me ferait plaisir ! À demain, bon courage ! »
Le message parti avec un ting satisfaisant au possible, rehaussé encore par la mine ébahie de Kam, délicieuse à souhait pour les trois secondes qu'il eut pour l'enregistrer. Après, le platine pila net au dernier feu rouge avant la maison, avec trop de force pour que ça soit complètement innocent et le portable échappa aux mains d'Izuku alors que ces dernières s'appuyaient vivement sur le tableau de bord pour lui éviter de s'y encastrer. Réveillant au passage toute une volée de douleurs dans les muscles.
« Mais qu'est-ce que tu fous, Midobro ?! »
« Rien, je m'occupe de ma propre carrière, tu sais, celle sur laquelle tu n'as rien à dire, conformément à nos accords amicaux pour éviter les disputes sur nos vies professionnelles. Au fait, ton feu est passé au vert. » ajouta Izuku pour le pur plaisir de voir Kam bafouiller un instant de plus. La couleur illuminait en effet son visage qui dû passer par le vert, sans doute, au milieu de l'enchaînement de stupéfaction, rage, indignation, contestation et protestation qui y défilèrent. Fait exceptionnel pour l'heure et dans le quartier, un klaxon retentit derrière eux, sans que Kam n'y prête la moindre attention, ses prunelles fixées sur Izuku jusqu'à ce qu'enfin, une étincelle les éclaire. Suivi d'un sourire qui ne cessa de s'agrandir jusqu'à lui mordre les joues et un prodigieux fou rire jaillit :
« Celle-là, je l'avais pas vu venir ! Entendu, je m'en occupe pas ! » gargouilla-t-il, glissant un geste de la main aux voitures derrière pour s'excuser avant d'enfin redémarrer et griller le feu orange sans une ombre de remord. « Bien joué Midobro. Et… même si je devrais pas, merci. Je suis sensible au geste. » rajouta-t-il très doucement une fois garé chez eux, presque fragile, en tout cas assez pour qu'Izuku se permette de tendre la main et de serrer son bras un instant :
« Un plaisir. On y va ? »
« Yep. Allons retrouver les boules de poils. »
« Et la suie. »
« Et la suie ! Il va être insupportable tant qu'il aura un seul atome de cendre sur lui ! » ronchonna Kam en récupérant ses rollers pour précéder Izuku dans le garage. Avec un gémissement de douleur – maudit genou, il avait vraiment dû se le fracasser salement dans cette course poursuite – il s'extirpa à son tour de la bagnole, vérifia son portable sans traces aucune et demanda, juste pour être sûr :
« Toujours rien ? Sur ton bipeur ? »
« Nope. Ni mon portable, ni mes mails… Aussi… aussi absurde et trop beau pour être vrai que ça soit, j'ai l'impression qu'ils s'en sont sortis incognito... »
« Pour une fois qu'on aurait de la chance. » souligna Izuku en s'effaçant pour le laisser ouvrir la porte intérieure, ravi de retrouver la chaleur de l'entrée. Et immédiatement, une odeur métallique reconnaissable entre mille lui sauta à la gorge, dans l'inspiration qu'il prit pour saluer un Prince Carnage prostré dans un coin de la cuisine, museau sur les pattes et le cri sorti tout seul :
« Eij ? Kacchan ? »
La voix fatiguée d'Eij répondit immédiatement, alors que Kam claquait la porte pour fermer le garage :
« On est là. On est là tous les deux, mais avant de venir, faut pas vous inquiéter, on va bien. »
C'était précisément la chose à dire pour que l'inquiétude d'Izuku grimpe à plus huit mille, minimum, et vu la précipitation avec laquelle Kam referma à triple tour derrière lui, l'angoisse était partagée. Sans prendre le temps, ni l'un ni l'autre, de déposer leurs sacs ou d'ôter leurs chaussures, ils se précipitèrent vers le salon avec un Prince Carnage paniqué sur les talons et Izuku s'arrêta net devant le spectacle.
« On en a pas l'air, mais promis, on va bien... »
Les rollers de Kam écornèrent le sol du salon d'un sacré impact, quand il les lâcha pour agripper le bras d'Izuku, tant l'affirmation d'Eijirô était contestable vu la quantité de sang sur le canapé et sur leurs amoureux.
« Disons qu'on a rencontré un autre loup-garou. »
Le rictus de Kacchan, étoilé de sang en raison de l'estafilade impressionnante courant sur sa pommette, avait un reflet inquiétant, lorsqu'il cracha son sarcasme sous un filet écarlate :
« Et cette fois, on a pas tellement pu faire le processus de rencontre entre deux chiens en douceur. »
C'est parti ^^ !
(Et putain de merci pour vos reviews !)
Milie : COUCOU ! Je suis heureuse que le chapitre précédent t'ai plu et ravie que la longueur ne te dérange pas, du coup je pense que celui-ci ne t'a pas dérangé non plus XD. Kam est toujours ravageur, il se prête si bien à la chose XD. Bon je suis navrée, ils ont pas été très souvent à quatre dans ce chapitre-ci, mais je trouve que y'a de quoi compenser ^^. On part plus sur une meute qu'un harem mais il faut encore que ça se mette en place, enfin, faut qu'eux trouvent leur place (Eij méritait un peu de chouchoutage dans cette salle de bain XD).
Merci pour mon bouquin^^ et non, je ne l'avais pas spécialement mentionné auparavant, principalement parce que je fais ça en pure amatrice, je n'ai encore rien envoyé à une maison d'édition ou autre, tu n'es passé à côté de rien, je te rassure. Pour te faire un très rapide résumé, c'est l'histoire de Tish, Capitaine pirate, qui se retrouve engagée pour escorter un nouveau-né de l'autre côté de leur monde dans le but d'accomplir une prophétie obscure. La voila donc qui lance équipage et navire dans le périple, en compagnie de son compagnon Mako (qui est obsédé par les perroquets et fort triste que sa capitaine ne lui laisse pas en adopter un comme tout pirate qui se respecte) et du Second, qui est… son second à bord. Je passe sur la brochette de péripéties, créatures et autres rencontres, mais disons qu'ils vont pas faire le voyage le plus tranquille du monde XD. J'en parlerais pendant des heures si l'on me laissait faire, mais je m'arrête là pour éviter de te saouler XD.
Merci pour ta review et tes lectures, c'est toujours un plaisir de revoir ton pseudo dans mes notifications et de te lire ^^ ! À très vite j'espère et MERCII !
Omiya : Holaaa ^^ ! Surkiffage je prends, ça fait partie de mon vocabulaire désormais XD. C'est vrai que sans compte ffnet, tu dois vérifier de temps en temps, ma pauvre T-T. J'imagine que d'ordinaire c'est Tanuki qui a la notif et qui te prévient ?
Aaaaaah je suis si heureuse que la partie chaude du précédent chapitre t'ai plu héhé ! J'ai adoré l'écrire alors ça fait plaisir XD. Prrreeeesque le plan à quatre (je spoil direct, c'est le prochain chapitre et j'ai TOUT en tête, reste plus qu'à écrire et à voir si va falloir en faire deux chapitres ou pas XD). AAAAAAAAAAW c'est le meilleur compliment qu'on puisse faire, me dire que ce que j'écris c'est le pot de glace en cas de déprime ! T'es si douuuce ! Merci infiniment ! (J'ai terminé mon bouquin HEHEHEHE ! Mercii!)
Bon, du coup j'espère que ce chapitre-là aura été une nouvelle saveur dans ton pot de glace XD. A l'immsnse plaisir de te relire, merci infiniment pour ta review, ça fait si plaisir ^^ !
Boa marron : Hey hey hey, quel plaisir de te relire ^^ ! Merci beaucoup, ça fait plaisir tant de compliment pour le chapitre précédent (et j'espère que celui-ci te plaira aussi!) ! Ravie que la démonstration ait été à ton goût, du coup xD.
Bah, moi je dis, ce serait con d'arrêter avec le plan à 4 alors que c'est genre littéralement le prochain chapitre (et tu ne m'as JAMAIS embêté avec, pas une seconde, je te rassure !).
Merci IMMENSÉMENT pour le compliment sur l'histoire, ça fait vraiment chaud au cœur de voir qu'elle plaît aussi, en dehors de leurs relations de couple/amis, vraiment, merci du fond du cœur. J'avais un peu peur, en me lançant dans Tie the Knot, que ça soit pas intéressant de ce point de vue, donc je suis refaite de ton compliment, merci !
Oh merci pour mon roman ! J'ai réussis à le finir, reste plus que les innombrables relectures et réarrangement XD. J'espère ne pas avoir été trop longue pour ce chapitre de Tie the Knot (depuis 2013… DIX ANS, littéralement… je suis impressionnée de ta patience XD ! Effectivement, ça va du coup mon deux mois XD). Merciii ! Haha j'ai vu le salut militaire, il était de toute beauté XD !
Allez, j'espère que ce chapitre-ci t'aura plu et que ça valait le coup d'attendre, du coup ? J'ai hâte de te relire, à la prochaine fois du coup (pour notre fameux plan à quatre, ENFIN, si tu savais comme je l'ai attendu XD) ^^ !
Athena : Hey, coucou ^^ ! Merci beaucoup pour le compliment sur le précédent chapitre ! Je suis particulièrement heureuse que la scène de la salle de bain t'ai plu, je sais qu'elle peut paraître longue mais elle me semble hyper nécessaire, donc ouf ! Oh du coup il a plus que dit oui au plan à quatre, comme tu as pu le lire XD.
Ho ba quand même, Eij a eu son mec, un beau spectacle avec son mec et leur meilleur ami ET Katsuki complètement chauffé en guise de cerise sur le gâteau, ça va quand même, pour un truc rapide dans un cabanon XD.
Merci merci merci pour tes compliments, vu le pavé que Tie the Knot est, ça fait tellement plaisir de voir que ça plaît, ne serait-ce qu'un peu ^^ ! Merciii ! J'espère te relire la prochaine fois (et que ce chapitre t'aura plu, surtout!) !
Bluestars14 : COUCOU ! OUUUIII, c'est vrai, bonne année à toi aussi (ça va, on est encore avant fin février, ça passe XD). Aoutch, je suis bien désolée que ta vie ait été si mouvementée (et j'espère pas trop de dégât physique avec l'accrochage de la voiture, enfin pas de blessure pour toi, surtout!), j'espère que désormais c'est un peu plus serein… Ça me rassure de pas être la seule qui galère autant pour arriver à me concentrer, merci XD. Et toute ma compassion, du coup, parce que je sais comme c'est chiant XD.
On avance dans le plan à 4 , on avance (chapitre prochaaaain, je suis refaite, j'ai trop hâte XD) ! J'adore voir que Kam plaît autant, c'est si une crème XD ! Il mérite ! Absolument ravie de savoir que du coup leur dynamique et les petits surnoms te plaisent, on le sait, je suis une amoureuse du fluff donc j'en fous partout XD.
Je mets aussi Deku en lapin XD ! Tellement que je l'ai dessiné ainsi (c'est quelque part sur mon tumblr baronne-buhdussy, ça doit se trouver), mais un lapin punk XD. Grave, j'imagine fort bien le lapin mangé par un chat sauvage et deux loups XD ! Nan mais ça tient zéro le côté tout mimi adorable de Katsuki, on le savait dès le départ que ça allait repartir en couille, faut pas déconner XD. J'adore aussi leurs nuits tous ensemble, vive les grands canapés !
Y'a rien de mieux que parler de ce que donne le sexe avec un loup-garou, on est bien d'accord XD. Il a compris le 16/10, reste plus qu'à appliquer (MON PROCHAIN CHAPIIITRE – oui ça se voit que je suis très impatiente XD?). Absolument ravie, du coup, que le chapitre t'ai plu ! Et que leur petit moment à quatre annonciateur de la suite t'ai plu aussi XD ! Kam est un gros fouteur de merde mais on l'aime ainsi, à foutre le dawa et à faire office d'étincelle pour tout faire exploser ^^ !
Oh ils iront sans doute pas jusqu'à un quadrouple mais y'a clairement un bon brouillage des définitions sociales contemporaines XD.
Allez, prépare-toi deux seaux de glace pour le prochain chapitre, du coup, et au plaisir de t'y relire ^^ ! J'espère que ce chapitre-ci t'aura plu aussi, merci infiniment de tes reviews ^^ !
