Bonjour à tous !
Me revoilà, avec une fanfiction Pokémon, cette fois ^^ SoulSilver est probablement mon jeu préféré de toute la franchise, et Silver n'est pas étranger à ce fait ! C'est donc tout naturellement que j'ai eut envie d'écrire sur ce jeu !
Comme je le fais pour toutes mes fanfics longues, cette histoire est entièrement achevée et comporte 44 chapitres que je posterais au rythme de un par jour.
Passons aux avertissements d'usages : cette fanfic contient des thèmes très sombres par certains moment, du genre violence, sang, torture, mort... Oubliez le monde des Pokémon tout mignons pour enfant, ou alors passez votre chemin. Autre petite information, il y aura des mentions de BL (romance entre deux hommes), bien que pour une fois, j'ai fait très léger. Donc, hormis réaction de rejet épidermique (ce qui est entièrement votre droit, je ne vous jette pas la pierre), c'est lisible pour tout le monde. Sinon, la petite croix rouge en haut à droite est à porté de clic ;)
Voilà, je n'ai plus qu'à vous souhaiter une bonne lecture ! N'hésitez pas à me laisser des commentaires ! :)
Chapitre 1 : Un jour je ressusciterais la Team Rocket !
La route reliant les régions de Kanto et de Johto était déserte en cette heure tardive de la nuit. De gros nuages cachaient l'éclat des étoiles et empêchaient la lune de pointer son plus maigre croissant. L'air était vif et parfumé de l'odeur riche des hautes herbes encadrant le chemin de terre battue. Les bruits des Pokémon nocturnes empêchaient le silence angoissant de s'installer, hululements de Hoothoot répondant aux croassements de Cornèbre. Le craillement plus rauque d'un Corboss fit sursauter le jeune garçon courant sur la route interminable. Une brève éclaircie révéla ses vêtements noirs se fondant dans l'obscurité et ses cheveux d'un rouge vif tombant sur ses épaules.
_ Attend !
L'homme marchant devant lui s'arrêta à son cri, haute carrure inquiétante vêtue de noir, de son manteau long à son chapeau dont l'ombre ajoutée à la nuit dissimulait totalement ses traits. Il le regarda approcher avec cette expression bouleversée qui lui donna immédiatement envie de le gifler.
_ Qu'est-ce que tu me veux.
Sa phrase aurait put être une question, mais son ton froid donnait une impression d'indifférence. Le jeune garçon s'arrêta à sa hauteur, essoufflé, son maigre corps tremblant après l'effort qu'il venait de fournir pour le rattraper. Il s'accrocha à son long manteau noir, la voix fêlée.
_ Tu avais dit… Tu avais dit que tu étais le plus fort du monde ! Et maintenant tu abandonnes !? Ne t'en vas pas comme ça ! Ne… Ne me laisse pas !
L'homme le dévisagea depuis les ombres de son chapeau, froid, incapable d'éprouver quoi que ce soit d'autre que du méprit pour le plus jeune. Son dégout se reflétait dans ses petits yeux noirs et méchants.
_ Je pensais t'avoir mieux élevé que ça, mais tu restes un imbécile d'une ignorance crasse. On ne peut pas progresser si l'on refuse d'admettre ses défaites, d'en tirer des leçons… Je dois m'isoler pour bâtir une organisation plus puissante.
_ Admettre sa défaite ? Mais la défaite en elle-même est une preuve de faiblesse ! Tu m'as toujours apprit à ne jamais être faible ! C'était des paroles en l'air ?! Au final tu es encore plus faible que les autres ! Tu as créé cette grosse organisation, et vous vous êtes fait battre par un gamin seul ! Un minable sorti d'un trou paumé ! Et tu te couches sans même chercher à te relever ! Tu ne peux pas partir en nous laissant tous derrière toi !
L'homme claqua la langue contre son palais avec agacement, serrant les poings. Ce gamin était insupportable, et lui flanquer son poing dans la figure devrait lui apprendre le respect. Et cette voix brisée, bien plus suppliante que furieuse… c'était horripilant.
_ Une organisation, cela combine toutes sortes d'énergies pour créer une force irrésistible… Je n'ai pas été capable de libérer toute l'énergie de mes hommes… ! Je jure qu'un jour je ressusciterais la Team Rocket !
_ Je n'y comprends rien ! Je ne comprends rien à ce que tu racontes ! Reste, tu la ressusciteras ici ! Tu ne peux pas… Papa, je t'en prie, ne me laisse pas !
L'homme regarda avec dégout les larmes couler le long des joues de son fils. Il était peut-être de son sang, mais devait-il l'aimer pour autant ? Il n'avait plus besoin de lui.
_ J'ai perdu mon temps avec toi, Silver. Regarde-toi, à te lamenter sans la moindre dignité, prêt à te vautrer à mes pieds en pleurnichant comme un mioche ! Tu es faible, et tu t'imagines que je vais m'encombrer de toi pour mes projets ?! Les faibles n'ont pas leur place à mes côtés, je te l'ai apprit, pourtant.
Le jeune garçon hoqueta, ses yeux d'argent reflétant un désespoir qui aurait attendris les cœurs les plus durs. Pas celui de son père, qui se rempli plus encore de dégout pour ce visage larmoyant au nez coulant. Il le repoussa brutalement, le forçant à lâcher son long manteau noir en l'empoignant par le bras, si fort que la marque de ses doigts se verrait pendant quelques temps sur sa peau claire, malgré l'épaisseur de sa veste. Il le jeta au sol sans ménagement et lui adressa un dernier regard venimeux.
_ Tu ne seras jamais rien, Silver. Ni pour moi, ni pour personne. Tu es faible, lamentable, inutile, alors dis-moi pourquoi je m'encombrerais d'un parasite tel que toi ?
N'attendant pas de réponse, il se détourna, son manteau noir bruissant dans son dos.
Le jeune garçon le regarda s'éloigner, incapable de se relever. Il serra les poings à s'en faire blanchir les phalanges, ses ongles courts s'incrustant profondément dans ses paumes.
_ Tu t'en mordras les doigts ! Je ne serai jamais un de tes avortons, qui se regroupent en troupeaux et qui se croient les rois du monde ! Je serai un homme puissant, fort, encore plus que toi ! Et je le deviendrai seul ! Tu m'entends ?! SEUL !
Et alors que sa voix fêlée par les sanglots se diluait dans l'obscurité comme du sang dans de l'eau, le jeune garçon se jura que ses larmes seraient les dernières qu'il verserait de sa vie.
_oOo_
Le monde était vaste, si vaste… Peter, Maitre de la Ligue Pokémon de Johto, en contemplait la carte avec un léger sourire. Il y avait tant de régions, certaines glaciales, d'autres tropicales, ici n'étant qu'un vaste archipel d'iles, là accolées les une aux autres sur un continent. Dans ce monde si vaste, il devait bien exister un Dresseur Pokémon digne de son intérêt, un Dresseur plus fort que les autres qui pourrait, oui, ça lui plairait bien, le vaincre. Bien sûr, les autres Maitres des autres Ligues étaient des Dresseurs d'exception. Il se souviendrait toujours de son combat contre celle de Sinnoh, une femme prénommée Cynthia et dont les Pokémon lui en avait fait voir de toutes les couleurs, mais il avait finit par arracher la victoire.
Il y avait bien eut un Dresseur terriblement fort, trois ans plus tôt, qui l'avait vaincu alors qu'il n'était qu'un simple membre du Conseil 4. Il avait aussi anéanti la Team Rocket, organisation criminelle notoire, libérant la région de Kanto de l'ombre malsaine de Giovanni, véritable parrain de mafia. En trois ans, c'était comme si le monde avait oublié les crimes de cet homme. Mais le Dresseur avait disparu de la circulation, et Peter se disait que quelqu'un d'encore plus fort ferait son apparition.
Peter se leva, faisant bruisser sa cape noire à doublure d'un rouge profond. La lampe au plafond jeta une lumière crue sur ses courts cheveux hérissés d'un magenta un peu poussiéreux.
Il replia la carte avec précaution et la rangea.
Oui, le monde était vaste, et un jour, ce Dresseur d'exception qu'il attendait se présenterait devant lui. En attendant ce jour, il devait s'entrainer encore plus, pour être prêt à l'affronter. Il quitta la pièce en se demandant un peu ce que pouvait bien faire cet inconnu existant quelque part.
_oOo_
Bourg Geon se trouvait dans un petit coin tranquille de la région de Johto, tout proche de la frontière avec Kanto. C'était un charmant petit village cernée par un bois clairsemé, un bras de mer remontant depuis l'océan situé à plusieurs kilomètre de là, invisible depuis le village. Un vent sentant bon les fleurs printanières soufflait entre les jolies maisons de bois aux toits peints de vert et de bleu.
Kotone se fichait pas mal du paysage bucolique qu'elle connaissait depuis sa naissance, habituée qu'elle était aux petites éoliennes individuelles fixées aux maisons et aux fleurs colorées poussant sous les fenêtres. Elle préférait regarder avec attention les deux silhouettes entre les arbres du bois juste derrière sa maison. La jeune fille était fascinée parce que qu'elle voyait, ses yeux noisette tout écarquillés d'émerveillement. Presque sous ses fenêtres, un Mangriff au poil blanc strié de rouge labourait de ses longues griffes noires un Séviper de presque deux mètres de long, aux écailles noires ornées de motifs jaunes reflétant la lumière du soleil matinal. Le Pokémon Serpacroc siffla et agita sa queue terminée par une lame rouge aiguisée comme celle d'un rasoir. Le Mangriff fit un bon arrière pour éviter l'attaque et feula avant d'attaquer à nouveau. La tête du Séviper se détacha de son corps et retomba sur le sol avec un bruit mou. Le Pokémon Chat furet se redressa avec un cri de triomphe.
Depuis sa fenêtre, Kotone ne les quittait pas des yeux, son stylo courant rapidement à la surface d'un carnet déjà rempli d'annotations.
_ C'est fascinant… Les Pokémon sont vraiment fascinant… Magnifique… Mangriff et Séviper sont vraiment deux espèces ennemies incapables de s'entendre. Ce monde est vraiment incroyable !
La jeune fille regarda le Mangriff s'enfoncer dans le bois en trainant le cadavre du Séviper derrière lui, disparaissant dans les brumes matinales.
Kotone se renversa sur sa chaise et s'étira avec un grognement de bien-être. Beaucoup voyait dans les Pokémon de mignonnes petites créatures bienveillantes, ignorant délibérément le fait que les Piafabec se nourrissaient d'Aspicot, que les Grahyèna dévoraient tous les cadavres abandonnés dans la nature par les autres Pokémon et que, oui, les Mangriff et les Séviper se combattaient à mort. Kotone préférait voir ce monde tel qu'il était, moins gentillet, plus implacable, plus beau aussi. La mise à mort du Séviper l'avait fascinée, magnifique dans sa sauvagerie. Kotone avait toujours préféré voir l'envers du décor, de toute façon, et savait très bien que le filet de Magicarpe qu'elle avait mangé la veille venait d'un Pokémon qui avait été bien vivant. La chaine alimentaire, ni plus ni moins, et si l'humain n'avait pas été au sommet, elle l'aurait accepté avec tout autant de pragmatisme. C'était ça, le monde dans lequel elle vivait, et elle préférait le savoir plutôt que de l'ignorer. L'ignorance était le pire fléau de l'humanité, et elle ne tenait pas à en faire parti. Elle était de ceux déclarant que le savoir était le plus grand de tous les pouvoirs.
La jeune fille rangea son carnet dans le sac jaune posé ouvert sur son bureau et acheva de s'habiller, les cris du Mangriff et du Séviper l'ayant interrompue. Elle passa par-dessus son léger pull rouge à capuche blanche une salopette-short bleu outremer et régla les bretelles tout en cherchant du regard ses chaussettes blanches montant jusqu'à mi-cuisse, une ligne noire sur le haut. Elle les trouva trainant sur le dossier d'une chaise, les enfilant en sautillant tout en se dirigea vers la coiffeuse encombrée de livres placée dans un coin, à côté d'une armoire. Rapidement, parce son apparence était bien le cadet de ses soucis, elle démêla ses souples cheveux châtain foncé tombant sur ses épaules et les attacha en deux couettes basses, deux mèches plus courtes encadrant son visage rond et énergique.
La jeune fille se retourna en entendant un cri joyeux venant de sa porte et sourit en regardant le Pichu d'un jaune plus vif que la plupart de ceux de son espèce. Un ukulélé miniature d'un bleu électrique était passé en travers de son dos et ses grands yeux noirs fixaient Kotone avec intérêt.
_ Je descends tout de suite, tu peux prévenir maman !
Le Pokémon Minisouris agita ses oreilles aux pointes noires et reparti en courant sur ses petites pattes, faisant sourire la jeune fille. Elle arrosa à l'aide d'un Carapuce à O, nom bien long pour désigner son arrosoir en forme de Carapuce, une fleur posée sur l'appui de fenêtre, souriant en voyant un vol de Roucool.
_ Bon, c'est l'heure de manger !
La jeune fille quitta sa chambre, traversa le palier dont les portes donnaient sur la salle de bain, sa chambre, la chambre de sa mère et un bureau servant de buanderie, de chambre d'ami et de débarra. Elle descendit à pied de chaussettes les escaliers de bois menant au rez-de-chaussée, sautant la dernière marche qui grinçait, atterrissant ainsi à grand fracas dans la pièce principale faisant office de salon et de salle à manger. La cuisine ouverte occupait tout un coin, le domaine de la mère de Kotone lorsqu'elle ne travaillait pas. Mère qui s'y trouvait d'ailleurs, un tablier blanc noué autour de sa taille, par-dessus une robe rose toute simple s'arrêtant au-dessus du genou. Ethelle était une femme d'une quarantaine d'année, jolie et alerte, avec des cheveux châtain foncé, comme sa fille, dont les reflets semblaient plus clair lorsque le soleil venait jouer dedans, coupés en carré long et coiffé pour le temps qu'elle cuisinait d'un serre-tête rose assorti à sa robe. Ses yeux marron brillaient d'intelligence. Le Pichu qui était monté chercher Kotone était assit sur le plan de travail, projetant quelques étincelles électriques sur son ukulélé pour en faire sortir des notes joyeuses. La mère de Kotone avait toujours préféré écouter son Pokémon partenaire plutôt que la radio, au moins lui ne lui annonçait pas de mauvaise nouvelle ! L'étrange petit appareil avec un disque emboité dedans qu'elle avait constamment au poignet s'en chargeait très bien !
_ Bonjour maman !
_ Bonjour Kotone ! Tu arrives pile au bon moment, les œufs vont être prêts.
Kotone regarda les coquilles brisées sur le dessus de la poubelle tout en mettant la table pour elles deux. Elles étaient d'un crème moucheté de vert tendre, mais très petites, ce qui devait donc être des œufs d'une petite espèce de Pokémon. Un œuf de Tauros serait beaucoup plus gros ! Kotone trouvait ça fascinant, que tous les Pokémon soient ovipares, et que les humains soient des mammifères. Elle voulait comprendre pourquoi même un M. Mime pondait des œufs alors qu'il ressemblait tant à un humain.
_ Ma puce, tu m'as écoutée ?
_ Non, pas du tout ! Désolée, maman, je réfléchissais.
_ Tu tiens ça de ton père, lui aussi réfléchissait beaucoup. Un peu trop, parfois ! Heureusement qu'il était là, d'ailleurs, parce que moi qui suis une fonceuse, je me serais retrouvée plus d'une fois dans la bouse d'Ecrémeuh sans lui pour réfléchir à ma place !
Ethelle se mit à rire joyeusement à l'évocation de ses souvenirs de jeunesse, amusant Kotone. Elle tourna la tête vers une commode où étaient posés un bouquet de fleurs fraiches et une photographie dans un sobre cadre de bois, de l'encens sentant bon l'air marin se consumant lentement juste à côté. Ethelle suivit le regard de sa fille et sourit. L'homme avait des cheveux d'un brun chaleureux comme du chocolat, et des yeux noisette qu'avait hérités Kotone. Il souriait à pleines dents en arborant une curieuse pose de la victoire.
_ Au fait maman, je vais aller voir le professeur Orme, aujourd'hui. Il a appelé le professeur Chen pour lui demander trois Pokémon, et ils devraient arriver aujourd'hui. Je suis curieuse de voir de quelles espèces il s'agit !
Ethelle hocha la tête, peu surprise. Kotone profitait de chaque journée où elle n'avait pas de cours pour aller passer son temps chez leur voisin professeur Pokémon, en apprenant sans doute bien plus avec lui qu'assise derrière un pupitre scolaire. Sa mère s'étonnait même qu'elle n'est pas encore fait comme la très grande majorité de ses camarades dès qu'elle avait eut quinze ans et fait sa demande de premier Pokémon pour quitter les bancs de l'école et courir à travers la région pour devenir Dresseur Pokémon, comme c'était le rêve de tous les jeunes gens de leur époque. Non, à présent âgée de seize ans, Kotone continuait d'étudier sagement tout en apprenant également avec leur voisin.
Il fallait dire que la jeune fille était avide d'apprendre tout ce qui pouvait être apprit. Ethelle était sûre d'une chose, sa fille ne tenait pas d'elle ce trait de caractère, mais bien de son père. Ils n'avaient jamais empêché leur fille d'étudier, bien sûr, bien au contraire, même lorsqu'elle leur demandait avec un regard suppliant de dévaliser pour la troisième fois en un mois toute la librairie du village voisin.
_ J'y vais ! A plus tard maman !
Kotone enfila une vieille paire de baskets qui avaient été blanche, dans un lointain passé, et sorti en courant de chez elle. Ethelle secoua la tête et regarda la photographie.
_ Mon pauvre Sully, notre fille est vraiment montée sur ressort… Je sais ce que tu dirais si tu étais encore de ce monde, elle tient ça de moi ! Tu aurais sans doute raison, d'ailleurs !
_oOo_
Kotone avait dix ans lorsque son père était décédé, emporté par une maladie cardiaque qu'il avait depuis sa naissance. Qu'il ait choisi un métier aussi extrême que Pokémon Ranger reflétait son envie de croquer la vie à pleines dents, lui qui avait conscience plus que quiconque qu'il finirait par mourir. Le professeur Orme chez qui se rendait Kotone avait emménagé à Bourg Geon quelques mois à peine après sa mort, et Kotone avait trouvé dans la multitude de connaissance qu'il avait de quoi détourner son esprit de cette perte et finalement la surmonter.
La jeune fille avait à peine fait quelques pas dehors qu'un Marill lui bondit dessus en poussant un cri joyeux. Le Dresseur du Pokémon arriva en courant juste derrière, un large sourire éclairant son visage portant encore quelques rondeurs de l'enfance malgré ses seize ans bien sonnés. Ses courts cheveux noirs étaient coiffés d'une casquette noire barrée d'une grosse rayure jaune, une grosse mèche ébouriffée dépassant de la coiffe pour retomber devant ses yeux rieurs qui semblaient hésiter entre l'or et le noir lorsque le soleil s'y reflétait. Il portait son habituelle veste rouge à capuche blanche assortie à ses baskets et un pantacourt noir.
_ Kotone ! Bonjour !
_ Hibiki ! Tu es déjà dehors, c'est rare. D'habitude tu dors jusqu'à midi.
Le jeune homme marmonna quelque chose d'indéterminé, l'air boudeur, ce qui fit rire la jeune fille. Ils se connaissaient depuis toujours, et s'il avait fait sa demande pour obtenir son premier Pokémon, Hibiki n'était jamais parti à l'aventure, espérant depuis plus d'un an de pouvoir prendre la route avec Kotone.
_ Tu vas voir le prof ?
_ Oui, je veux absolument voir les Pokémon qu'il va recevoir.
_ Si tu veux examiner un Pokémon, tu peux regarder Marill !
_ Je le connais, ton Marill, ça n'aurait pas grand intérêt. Ce qu'il y a d'intéressant dans la recherche, c'est la découverte de nouvelles choses pour approfondir ses connaissances !
_ Je ne te comprendrais jamais !
Il fallait dire qu'Hibiki dormait bien plus volontiers en classe plutôt qu'écouter les cours.
_ Tu veux venir avec moi voir le professeur Orme ?
_ Sans façon ! Mon père nous parle déjà bien assez de lui le soir !
Le père du jeune homme était l'assistant du professeur, et lui vouait une véritable admiration qu'il aurait aimé voir son fils partager. Mais Hibiki ne songeait qu'à devenir le meilleur Dresseur et à combattre.
_ Bon, je vais m'entrainer dans les hautes herbes ! A plus tard, Kotone !
La jeune fille laissa son ami partir en courant, Marill sur les talons, poursuivant sa propre route, bien courte, pour gagner la maison voisine de la sienne.
_oOo_
Il se tenait dans l'ombre d'un bâtiment relativement important, dissimulé à l'arrière par un appentis. Il pouvait regarder par la fenêtre, scruter ce qui ressemblait à un laboratoire dernier cri, rempli de machines bizarres et de livres.
Il regarda la porte dans le fond s'ouvrir et une jeune fille entrer d'un pas dynamique. Elle n'était pas spécialement jolie, avec son visage trop joyeux et ses couettes châtaines… et son grand sourire alors qu'elle saluait l'homme brun en blouse blanche rangeant des documents sur une étagère. Oui, elle n'avait vraiment rien de spécial, banale et sans rien de particulier hormis cet horripilant sourire, et s'était incompréhensible pour lui que son attention ait ainsi été captée par elle.
Il se recula vivement dans l'ombre lorsqu'elle tourna brièvement la tête vers lui.
