"I amar prestar aen,
Han mathon ne nen,
Han mathon ne chae,
A han noston ned 'wilith" *
La nuit enveloppait les plaines et les collines de l'ancien royaume de Cardolan d'un manteau d'obscurité, percée çà et là par les éclats argentés de la lune. Le vent, porteur de murmures anciens, s'enroulait autour des arbres, faisant frémir leurs feuilles et craquer leurs branches. Une étrange lourdeur emplissait l'air, comme si quelque chose de mauvais avançait dans les ombres.
C'est dans cette atmosphère chargée qu'Amarië avançait, cherchant l'endroit propice pour établir son campement pour la nuit. Si les ruines d'Amon Sûl, au loin, l'avaient intéressée, quelque chose, un étrange sentiment de malaise, l'empêchait de s'en approcher. Elle était pourtant passée dans cette région de nombreuses fois et était déjà allée au sommet du Mont Venteux sans aucun problème.
Réprimant un frisson, elle jeta un regard en direction de l'ancienne tour de garde, cherchant à se rassurer, quand elle y remarqua une faible lueur qui disparut brusquement. Amarië s'arrêta en fronçant les sourcils, incertaine d'avoir réellement vu quelque chose. Elle se trouvait à quelques miles du Mont et bien qu'elle essayât, elle n'arrivait pas à discerner quoi que ce soit. Haussant les épaules, elle reprit son chemin, lançant tout de même quelques regards à la tour de temps à autres.
L'air frais lui fit rabattre sa cape en fourrure autour de son corps alors qu'elle arrivait près d'un regroupement d'arbres épais. Elle déposa sa besace contre l'un des troncs et se mit à la recherche de petit bois pour faire un feu afin de se réchauffer, de manger chaud et d'essayer de dissiper cette atmosphère étrange qui lui serrait le coeur. Elle trouva quelques branches sèches, mais estimant que cela ne suffirait pas, elle retourna vers son sac, y cherchant sa hachette pour couper des rondins plus épais qu'elle avait remarqué plus profondément dans le petit bois.
C'est alors que des cris stridents brisèrent le silence pesant, suivis par un froid mordant qui ne ressemblait en rien à ce que le monde naturel pouvait engendrer. Amarië posa vivement sa main sur la garde de son épée, prête à réagir à la moindre menace. Ses voyages l'avaient menée dans différentes régions, certaines plus dangereuses que d'autres et avaient affuté son instinct. Et celui-ci lui disait qu'un danger était proche.
La jeune femme tendit l'oreille, observant les alentours, à la recherche du moindre indice sur l'origine de ces hurlements. Mais le silence était retombé, presque trop rapidement, et l'air était plus épais, presque tangible.
Elle ne sut pourquoi elle regarda en direction d'Amon Sûl, mais quelque chose la poussa à le faire. Et bien qu'elle ne vît rien, elle attrapa sa besace et se mit en route en replaçant sa capuche pour couvrir son visage. Son cœur battait à tout rompre et son corps était parcouru de frissons, annonciateurs de danger. Plus elle s'approchait du Mont Venteux, plus son coeur lui hurlait de fuir, de continuer son chemin vers les Monts Brumeux, de s'éloigner le plus possible et le plus vite possible de cet endroit. Elle avançait prudemment, son regard balayant l'horizon, quand un nouveau cri déchira le voile de la nuit. Un cri qui semblait plus humain.
Un cri de douleur.
Amarië se précipita vers le sommet du Mont, escalant par endroit les roches brisées de la tour, jusqu'à atteindre les piliers centraux de la ruine. Se cachant derrière l'un d'eux, elle se pencha pour observer ce qui fut jadis la pièce principale de la tour.
Allongé contre une statue effondrée, il y avait un enfant à moitié inconscient, très certainement celui qui avait crié un peu plus tôt. À ses côtés se tenait un autre enfant, qui avait l'air de lui parler, bien que la jeune femme ne put rien entendre de ses paroles. Amarië commença à avancer en direction des garçons mais s'arrêta rapidement en en remarquant deux autres, épées à la main, qui faisaient face à cinq silhouettes encapuchonnées et vêtues de noir.
Un sentiment d'effroi empli la jeune femme, qui observait, figée et tremblante, la scène. Il émanait de ces cinq personnes une aura de malveillance pure, comme s'ils étaient une incarnation du mal en personne.
Son corps était glacé et elle eut du mal à sortir son épée de son fourreau sans faire de bruit tant elle tremblait. Même ses jambes avaient du mal à se mouvoir. Poser un pied devant l'autre lui demandait beaucoup de force, comme si un poids appuyait sur son corps pour l'empêcher de bouger. À l'instant même où elle quitta sa cachette, elle vit une sixième silhouette se décrocher des ténèbres derrière les cinq premières et se jeter sur elles, torche et épée à la main.
Les deux enfants qui essayaient tant bien que mal de se défendre furent repoussés et tombèrent aux côtés de leurs amis, indemnes mais secoués.
Les cinq se tournèrent vers le nouvel arrivant qui les combattait avec fureur. Mais à cinq contre un, ses chances étaient faibles et bien qu'il se défendît royalement, le combat s'annonçait mal.
Amarië se précipita alors dans la bataille, prenant par surprise deux des cinq silhouettes. Elle donna un coup d'épaule dans le dos de l'une d'entre elles, la faisait vaciller, puis amorça un coup d'épée sur la deuxième., mais celle-ci para avec une rapidité déconcertante. Surprise, Amarië recula de quelques pas, se plaçant entre ses deux adversaires et les quatre enfants prostrés contre la roche. Son répit fut de courte durée, une des silhouettes l'attaqua, envoyant son épée vers son flanc. La jeune femme dévia la lame de justesse et pivota sur elle-même, essayant de toucher son ennemi avec un coup de pied au niveau des genoux.
Pendant de longues secondes le combat ne se résuma qu'à des coups parés ou esquivés par les trois adversaires, chacun tentant de toucher l'autre sans succès, bien qu'Amarië manqua plusieurs fois d'être blessée. Elle parvint finalement à planter son épée dans le bas ventre d'une des silhouettes, la faisant reculer en hurlant. Un hurlement strident qui perça les oreilles de la jeune femme.
Bien que blessée, la silhouette revint à la charge et le combat entre les trois ennemis reprit de plus belle. Les coups fusaient, le bruit du métal s'entrechoquant résonnait dans les ruines d'Amon Sûl. Du coup de l'œil Amarië pouvait voir que l'homme qui combattait les trois autres silhouettes n'était pas plus avancé qu'elle. Malheureusement cette distraction permit à l'un des adversaires de la jeune femme, de lui taillader le bras qui tenait son épée. Un cri de douleur lui échappa alors qu'elle reculait. La blessure saignait et le sang rendait son emprise sur le pommeau de son arme difficile.
C'est à cet instant que l'homme prit le dessus dans son combat, faisant fuir ses adversaires. Il se précipita dans la direction d'Amarië et des enfants, lançant sa torche sur une silhouette qui s'approchait des garçons, dague à la main. Le corps entier de leur adversaire s'embrasa et illumina l'endroit. La jeune femme écarquilla les yeux et observa le corps de l'ennemi partir en courant, brûlant toujours, avant de disparaître.
Le calme revint.
Le combat avait laissé les ruines d'Amon Sûl encore plus silencieuses qu'elles ne l'étaient auparavant. Le souffle court, Amarië plongea sa main dans sa besace à la recherche d'un bout de tissu pour couvrir sa plaie.
"Grands-Pas !"
Un des enfants venait d'appeler l'homme qui observait encore les alentours, vérifiant que leurs ennemis avaient bien disparut. Mais la voix de cet enfant parut étrange aux oreilles de la jeune femme, on aurait dit la voix d'un homme adulte.
"Grands-Pas, aidez-moi..." dit-il avec impuissance.
"Il a été poignardé par une lame de Morgul" dit l'homme en ramassant le poignard avant que celui-ci ne tombe en cendres, "C'est au-delà de mes compétences de guérisseur. Il lui faut la médecine elfique."
Amarië se redressa vivement, reconnaissant la voix de l'homme. Une voix qu'elle n'avait plus entendu depuis plusieurs années et qu'elle n'aurait jamais pensé entendre à nouveau.
"Aragorn ?" dit-elle doucement en avançant vers le groupe.
Ce dernier se retourna vers elle, interrogateur.
"Qui êtes-vous ?"
La jeune femme rabattit sa capuche, dévoilant son visage aux cinq compagnons, ses yeux gris fixés dans ceux d'Aragorn. Un sourire étira le visage de ce dernier alors qu'il prenait l'enfant blessé dans ses bras.
"Amarië... Cela bien longtemps. Je suis ravi de vous revoir, bien que les circonstances soient délicates. Je dois mener ces messieurs à Fondcombe le plus rapidement possible et je crains que le danger ne persiste encore longtemps sur notre route. Accepteriez-vous de nous accompagner ? Votre aide ici a été précieuse et si les Nazgûl continuent de nous poursuivre, j'ai peur qu'ils ne s'en prennent à vous également."
"Je... Allons-y, mais vous allez devoir m'expliquer pourquoi des Nazgûl sont aux trousses de quatre enfants et un rôdeur."
Replaçant son épée dans son fourreau et remettant sa capuche en place, Amarië avança à la suite d'Aragorn alors qu'il entamait la descente du Mont Venteux. Ils s'arrêtèrent quelques instants dans une alcôve où les compagnons de l'homme purent récupérer leurs affaires et la jeune femme comprit que la lueur qu'elle avait aperçu plus tôt venait de leur feu de camp. Ainsi donc, ils avaient été surpris par l'arrivée des Nazgûl et n'avaient eu d'autre choix que de monter dans les ruines pour engager le combat.
"Nous ne sommes pas des enfants. Nous sommes des Hobbits, des Hobbits de la Comté", lui dit sèchement l'un d'entre eux.
Il avait les cheveux jusqu'aux épaules, bruns clairs et de grands yeux bleus.
"Je vous présente mes excuses Maître Hobbit, je ne voulais pas vous froisser. J'ai entendu parler de votre peuple, mais n'ai jamais eu l'occasion d'en rencontrer ses représentants."
Le Hobbit se détourna d'elle et avança à la suite d'Aragorn, attrapant au passage le bras de l'un de ses amis, l'éloignant d'elle. La jeune femme les vit chuchoter et celui qui lui avait parlé lança quelques regards dans sa direction.
Les premières lueurs de l'aube apparurent alors qu'Amon Sûl disparaissait lentement derrière eux, baignant le paysage d'une lumière pâle.
Amarië marchait en tête, son coeur battant la chamade à chaque bruissement de feuille, à chaque cri lointain d'un oiseau. À ses côtés, Aragorn avançait, le Hobbit brun dans ses bras, ses sens traquant le moindre signe de danger. Le Hobbit gémissait de douleur et marmonnait parfois quelques mots inintelligibles, très certainement en proie à des hallucinations.
Derrière eux, les trois autres Hobbits avançaient avec résolution, leurs visages témoignant à la fois de la fatigue et de la détermination qui les animait. Ils jetaient des regards inquiets sur leur ami et sur les alentours.
Ils se sentaient pourchassés, entendant parfois au loin les cris stridents des Nazgûl. À chaque tournant du chemin, à chaque clairière traversée, Amarië et ses compagnons sentaient le souffle froid de l'ennemi sur leur nuque, les poussant toujours plus loin dans les limites de leur endurance.
Ils avaient dû choisir des sentiers détournés, des chemins oubliés par le commun des voyageurs, pour échapper aux regards perçants des Nazgûl.
Parfois, ils s'arrêtaient à peine pour reprendre leur souffle, pressés par l'urgence et la menace constante qui pesait sur eux. Mais même dans ces moments de répit précaire, les ombres de leurs poursuivants semblaient toujours les guetter, planant telles de sombres augures. Les Nazgûls semblaient parfois apparaître, se fondant dans les ténèbres comme s'ils étaient une extension même de l'obscurité.
Alors qu'ils couraient dans une forêt, le Hobbit blond qui guidait leur cheval s'exclama : "Nous sommes à six jours de Fondcombe, il n'y arrivera pas !"
L'état du Hobbit brun se dégradait de plus en plus. Son regard blanchissait, sa peau prenait une teinte grisâtre et dans ses hallucinations le nom de "Gandalf" revenait souvent.
Les heures se succédaient, marquées par le bruit de leur course effrénée et par les paroles d'Aragorn qui tentait de communiquer avec le Hobbit blessé. Il lui ordonnait de tenir bon et si ses paroles se voulaient rassurantes, ses yeux n'indiquaient que de la peur. La peur de ne pas arriver à temps chez les Elfes, qu'il leur soit impossible de le sauver.
Malgré la peur qui étreignait le groupe, ils avançaient, poussés par une force intérieure qui les guidait sur les sentiers hasardeux.
Amarië avait fini par apprendre le nom des quatre Hobbit. Le brun, blessé, s'appelait Frodon. Il y avait Sam, celui qui menait le cheval, Merry qui semblait se méfier d'elle et Pippin qui était le seul d'entre eux à avoir réellement adressé la parole à la jeune femme plus de quelques secondes.
Et puis, enfin, après plusieurs jours d'une fuite éperdue à travers petits bois et collines, ils parvinrent à franchir l'orée du Bosquet des Trolls. Là, parmi les statues pétrifiées de ces anciennes créatures, ils trouvèrent un abri temporaire contre les regards maléfiques qui les traquaient sans relâche. Mais même ici, dans ce lieu relativement protégé, ils savaient que leur répit serait de courte durée, que les Nazgûl ne tarderaient pas à retrouver leur piste et à les poursuivre jusqu'au bout du monde.
Ils montèrent un camp sommaire sous les gémissements de Frodon qui semblait glisser de plus en plus dans les ténèbres, alors que la nuit tombait.
"Est-ce qu'il va mourir ?" demanda Pippin, sa voix tremblante.
"Il passe dans le monde des ombres et il sera bientôt un spectre, comme *eux* ".
Alors qu'Amarië était agenouillée près de Frodon, tamponnant sa blessure avec un linge, le cri des Nazgûl retentit. Ils ne l'avaient plus entendu depuis deux jours et avaient vainement espéré qu'ils avaient réussi à les semer. Les gémissements du Hobbit semblait répondre à leur appel et bien que moins puissant, ils résonnaient dans le bosquet.
"Ils approchent..."
Merry était paniqué, sa main qui tenait une torche ne semblait plus avoir assez de force pour la tenir haute. Son état reflétait parfaitement celui du groupe. Amarië regarda Aragorn, désespérée, le suppliant silencieusement de trouver une solution, car elle-même n'en voyait pas.
"Sam !"
Le regard du rôdeur venait de s'illuminer.
"Connaissez-vous l'Athelas ? C'est une plante."
"L'Athelas ?"
"La feuille des Rois"
"Oui... C'est de la mauvaise herbe"
"Elle peut ralentir le poison, allez en chercher !"
Les deux hommes s'éloignèrent alors, torche à la main, dans la forêt.
Amarië se redressa, épée à la main, prête à défendre les Hobbit restés avec elle contre toute menace. Il était hors de question qu'il leur arrive quoi que ce soit, pas alors qu'ils étaient si près d'arriver à Fondcombe et d'être en sécurité.
Les cris des Nazgûl semblaient toujours aussi lointain, mais si proche à la fois et un bruissement fit pivoter vivement Amarië. Elle se prépara à attaquer.
Mais au lieu de se retrouver face à leurs poursuivants, elle rencontra une femme montée sur un cheval blanc. Une grande sérénité se dégageait d'elle et l'air se fit soudain plus léger. Comme si sa simple présence dissipait les ténèbres. Amarië mit un instant à reconnaître la cavalière face à elle, baissant doucement son arme et la saluant d'un signe de tête.
Descendant de son cheval, la femme se précipita sur Frodon, rapidement suivie par Aragorn. Le rôdeur s'empressa de mâcher quelque chose avant d'appliquer la pâte obtenue sur la plaie de Frodon.
"Frodo, im Arwen. Telin le thaed. Lasto beth nîn, tolo dan nan galad." *
"C'est une elfe..."
Sam avait les yeux fixés sur la femme qui prononçait des mots en langue elfique à Frodon.
"Oui Sam. Dame Arwen de Fondcombe. Votre arrivée était inespérée" dit Amarië, un profond respect dans la voix.
"Il disparaît... Il ne va pas tenir longtemps... Il faut le mener à mon père", dit Arwen en se redressant, Aragorn prenant déjà Frodon dans ses bras, "Cela fait deux jours que je vous cherche."
"Où est-ce que vous l'emmenez ?" demanda Merry, visiblement perdu face à la scène qui se déroulait devant lui.
"Il y a cinq spectres à vos trousses, où sont les quatre autres, ça je l'ignore"
Aragorn déposa Frodon sur l'encolure du cheval d'Arwen, se tournant vers elle. Ils eurent une brève discussion qu'Amarië prit soin de traduire aux Hobbits qui ne comprenait pas la langue elfique.
"Elle va mener Frodon à Fondcombe. C'est une excellente cavalière, elle saura distancer les Nazgûl et nous ouvrira un passage sûr. Récupérez vos affaires, nous partons immédiatement !"
Sous les protestations de Sam, l'elfe partit au galop, échappant rapidement à leur regard. Aussitôt le groupe suivit sa route, s'enfonçant plus profondément dans le bosquet, laissant derrière eux les vestiges de leur campement et les statues des Trolls.
La lueur blafarde de la lune filtrait à travers le feuillage dense, jetant des ombres mouvantes sur leur chemin, tandis qu'une brise fraîche susurrait des avertissements dans les branches au-dessus d'eux. Dans leur cœur, l'angoisse pour Frodon était palpable. Les battements des sabots du coursier d'Arwen résonnaient encore dans leurs esprits, tandis que les hurlements des Nazgûl, lancés à la poursuite de Frodon, s'éloignaient peu à peu dans la nuit.
Cependant, même avec cette lueur d'espoir pour Frodon qui approchait rapidement de Fondcombe, le danger était loin d'être écarté pour Amarië et ses compagnons. Ils savaient que si l'elfe mettait les Nazgûl en déroute, ces derniers pourraient rapidement revenir sur leurs traces. Ils avançaient donc avec prudence, leurs sens en alerte constante, guettant toujours le moindre signe de danger.
Mais avec Aragorn à leur tête, ils avançaient avec détermination, se frayant un chemin à travers les bois obscurs, débouchant quelques heures plus tard sur des plaines sèches.
Le jour avait fini par se lever, leur offrant une vision limpide sur les alentours. Il ne leur restait qu'une journée de marche, peut-être un peu moins et ils voyaient devant eux les contreforts des Monts Brumeux se rapprocher petit à petit.
Ils avançaient en silence, à l'écoute de tout signe leur indiquant que les Nazgûl revenaient vers eux.
En milieu d'après-midi ils atteignirent le Gué de la Bruinen, rivière qui marquait le début du territoire des elfes de Fondcombe et deux heures plus tard, ils marchaient enfin dans la gorge montagneuse où se trouvait la Dernière Maison Simple.
À mesure qu'ils avançaient, le groupe pouvait sentir l'atmosphère paisible qui régnait en ces lieux, un contraste plus que bienvenu après les dangers qu'ils avaient affrontés. Le murmure apaisant d'une cascade lointaine se mêlait au chant des oiseaux, créant une ambiance délicate qui leur mit le baume au cœur.
Ils arrivèrent finalement devant les portes de Fondcombe, où ils furent accueillis par des gardes. Ils leur apprirent qu'Arwen et Frodon étaient arrivés quelques heures plus tôt et que le Hobbit était entre les mains d'Elrond, seigneur des lieux.
Les gardes les menèrent jusque dans le grand hall d'accueil, où la chaleur réconfortante d'un feu de cheminée les enveloppa, dissipant le froid de la nuit qui commençait à tomber. Les murmures de conversations animées flottaient dans l'air, mêlés aux arômes alléchants de plats préparés avec soin.
Alors que la nuit enveloppait Fondcombe de son manteau sombre, Amarië et ses compagnons trouvèrent enfin un répit bien mérité après leur long périple depuis Amon Sûl. Ils eurent enfin droit à un véritable repas, qu'ils savourèrent avec plaisir, remplissant leur estomac trop peu rempli. On leur prépara des chambres et quand Amarië pénétra dans la sienne, elle poussa un soupir de soulagement. Elle déposa rapidement ses affaires au sol, enlevant ses vêtements pour s'allonger dans les bras chauds de son lit et ferma les yeux en quête d'un sommeil réparateur.
Et tandis que la nuit avançait, le feu de l'espoir continuait de brûler dans le coeur d'Amarië, illuminant l'obscurité avec sa lumière vacillante mais inébranlable.
Car même dans les moments les plus sombres, l'espoir persistait, une lueur fragile mais puissante qui les guiderait, elle et ses compagnons, à travers les ténèbres jusqu'à l'aube d'un nouveau jour.
1* "Le monde est changé, je peux le sentir dans l'eau, jeu peux le sentir dans la terre, je peux le sentir dans l'air."
2* "Frodon, je suis Arwen, Je suis venue pour t'aider. Entends ma voix... Reviens vers la lumière."
