Bonne lecture à tous !
17
Sam écoutait ses élèves déclamer l'un après l'autre leur récitation, dans un calme studieux et bienveillant lorsqu'un bruit lointain attira son attention. On aurait dit un grondement de moteur.
Ce genre de son était plutôt insolite sur Edora. C'est donc avec stupeur et curiosité que ses élèves demandèrent :
– Qu'est-ce que c'est, Sam ?
– D'où ça vient ?
Cela ressemblait à un vaisseau Goa'uld en phase d'atterrissage.
Aussitôt, Sam pensa que leurs amis étaient arrivés plus tôt que prévu et son premier réflexe fut de sortir pour regarder le vaisseau se poser, un sourire joyeux et plein d'espoir aux lèvres.
Les enfants la suivirent hors de la salle de classe et se regroupèrent autour d'elle sur la placette devant le bâtiment, le nez levé vers le ciel, comme Sam.
Le vaisseau pyramidal de couleur noire était bien un Tel'Tak Goa'uld, cela ne faisait aucun doute. Pourtant, Sam trouva étrange qu'il ne cherche pas à se poser près de la Porte des Etoiles. L'emplacement était dégagé et proche du village. Là on aurait dit qu'il tournait au-dessus du village, comme pour un vol de reconnaissance.
Il n'y avait pas d'anneaux sur Edora, donc l'appareil serait, de toute manière, obligé de se poser.
Une sourde angoisse serra brusquement l'estomac de Sam. Son père ne procèderait pas de la sorte. Daniel et Teal'c connaissaient les lieux. Ils savaient qu'il serait plus pratique et plus prudents de se stationner de l'autre côté du village.
Lorsque deux planeurs de la mort doublèrent le Tel'Tak et firent un tour d'observation plus large, le cœur de Sam s'affola carrément.
Ce n'était pas SG1 et son père ! Et qui disait planeurs, disait Ha'tak ! Ils n'avaient vraiment pas besoin d'un vaisseau-mère rempli de Jaffas sur une planète pacifique et désarmée comme Edora !
La confirmation vint au passage de deux autres chasseurs, en formation serrée, qui se mirent tout à coup à tirer sur le village.
Des boules de feu explosèrent au milieu des maisons, créant aussitôt une vague de panique.
Les enfants se regroupèrent comme un seul homme autour de Sam avec des cris effrayés et des regards paniqués. Le Major tendit machinalement ses bras comme si elle voulait les envelopper de sa protection et les attira contre le mur de l'école, là où elle pensait qu'ils seraient le plus à l'abri.
Les plus petits pleuraient et sanglotaient violemment. Les plus grands la fixaient avec un air hagard et effrayé, serrant les plus jeunes contre eux dans une vaine tentative de les protéger de ce qui venait du ciel.
Sam contempla Tommy et ceux de son âge, la lèvre tremblotante, les yeux rougis de larmes.
Elle n'était pas sûre de pouvoir tous les sauver.
– Écoutez-moi bien ! Vous allez courir retrouver vos parents ! Ensuite, vous leur direz qu'il faut aller se cacher dans la forêt, le plus loin possible du village ! Vous avez compris ? Il faut courir ! Vite ! Ne vous arrêtez pas tant que vous ne serez pas dans la forêt ! leur ordonna-t-elle.
Les plus âgés hochèrent vaillamment la tête mais, pour qu'ils se décident à bouger, Sam dut rajouter :
– Allez !
Les grands tirant les petits par la main s'éparpillèrent comme une nuée de moineaux. Mary prit le temps de serrer Sam dans ses bras avant de courir vers sa maison en hurlant le nom de ses parents.
Par bonheur, les planeurs s'étaient éloignés pour faire demi-tour avant un second passage, leur donnant un court répit.
Sam se mit à courir aussi, à travers la poussière et les incendies qui la faisaient tousser et rendaient la visibilité plus réduite.
À chaque fois qu'elle croisait des villageois apeurés, elle leur criait d'aller se mettre à l'abri, désignant la forêt du doigt tandis qu'elle protégeait sa bouche et son nez de l'odeur âcre avec sa manche.
Elle frappa à la porte du plus de demeures qu'elle pouvait, ordonnant aux gens d'évacuer tandis que les chasseurs repassaient et tiraient aveuglément sur les bâtiments et sur les gens. Sam fut surprise de voir que cette fois, les villageois écoutaient et obéissaient sans poser de questions.
Était-ce dû à l'expérience passée ou à la peur panique des engins de mort qui survolaient le village, elle n'aurait pas su le dire…
À bout de souffle, Sam finit par atteindre la maison de Glenda qui faisait partie des plus éloignées de l'école. Elle ouvrit la porte à la volée sans se soucier de frapper :
– Glenda ! Glenda ! Il faut partir !
La guérisseuse sortit de la pièce du fond d'un pas pressé.
– Samantha ! Qu'est-ce qui se passe ? Est-ce encore le ciel qui se déchaîne ?
– D'une certaine manière… C'est une attaque des Goa'ulds ! Vous devez vous cacher, courir vers la forêt !
Glenda prit les mains de Sam dans les siennes.
– Je ne peux pas courir, ma belle. Je suis trop vieille pour ça. Mais, j'ai une cachette dans la maison. Viens…
La femme guida le Major jusqu'à une réserve au fond. Elle poussa une table encombrée de bocaux. Sam se précipita pour l'aider.
S'agenouillant, la guérisseuse écarta un tapis et attrapa la poignée d'une trappe. Sam prit le relai et ouvrit l'accès à un sous-sol sombre et poussiéreux pendant que Glenda saisissait une lampe à huile.
Quelques marches en bois permettaient de descendre en toute sécurité. L'endroit était exigu mais cela devrait faire l'affaire.
– D'accord, descendez vite et ne ressortez que lorsqu'il n'y aura plus de bruit du tout, entendu ? déclara Sam en lui donnant la main pour l'aider dans l'escalier.
Glenda lui saisit fermement le poignet à mi-hauteur :
– Viens avec moi ! Il y a assez de place pour deux !
Sam croisa le regard inquiet de son amie mais secoua doucement la tête :
– Non. Restez à l'abri. Je dois retrouver Jack.
Un bref sourire traversa le visage ridé de Glenda avant qu'elle réponde :
– Soyez prudents tous les deux…
– Vous aussi. À plus tard !
Avec un dernier sourire qu'elle voulait confiant, Sam referma la trappe, remit tout en ordre au-dessus, dissimulant au mieux la cachette puis, quitta la demeure de la guérisseuse.
Elle n'avait désormais qu'un objectif en tête : rentrer à la maison. Retrouver Jack.
Ensemble, ils pourraient essayer d'empêcher les Jaffas de prendre le village et de réduire ses habitants en esclavage.
Ils n'étaient que deux mais, ils avaient vu pire… N'est-ce pas ?
Le sifflement familier et terrifiant des Chasseurs de la mort en vol rasant l'obligea à lever la tête pour voir le ventre noir du premier engin la dépasser. Les tirs du second explosèrent autour d'elle alors qu'elle traversait la rue principale du village. Avec un cri, elle se jeta sur le côté, évitant de justesse une rafale de plasma. Une maison explosa avec fracas. Le souffle la fit tomber mais Sam se releva en titubant, les oreilles bourdonnantes. Elle se plaqua contre le mur d'une autre maison pour reprendre son souffle et calculer la meilleure trajectoire pour sortir de là.
Un bruit trop familier se fit alors entendre derrière elle : le pas régulier des bottes métalliques des Jaffas martelant le sol.
Ils avaient atterri.
– Jaffa ! Kri ! entendit-elle.
Un tir de lance s'écrasa contre la paroi tout près du Major, l'obligeant à se remettre à courir.
Les coups pleuvaient autour d'elle, la contraignant à zigzaguer pour éviter les impacts. Sans gilet tactique, un coup direct au torse la tuerait dans l'instant.
Elle n'avait jamais vraiment eu peur au combat. L'adrénaline faisait partie du jeu et si on voulait rester vivant, il valait mieux ne pas perdre son temps à trop réfléchir. Il fallait se laisser guider par son instinct. La peur venait en général plus tard, lorsqu'on réalisait à côté de quoi on était passé… ou lorsque l'un des siens y restait.
Une douleur fulgurante lui traversa soudain l'épaule alors qu'elle sautait pour se mettre à l'abri derrière un muret. L'impact la projeta en avant, l'envoyant voler en l'air comme un fétu de paille.
Sam étouffa un cri et porta la main à son bras. Elle était touchée. Une large trace noircissait sa manche et un magma sanglant coulait de sa blessure.
Elle n'arrivait plus à bouger son bras à cause de la douleur mais, elle s'en tirerait.
Les Jaffas à pied avaient pris position dans le village et avançaient en ligne, tirant sur tout ce qui tentait de fuir.
Sam se glissa par la porte ouverte d'une demeure laissée à l'abandon par ses habitants. Refermant derrière elle et bloquant le battant avec un meuble pour essayer de gagner un peu de temps, elle se dirigea en chancelant vers les pièces du fond.
La plupart des habitations avaient une porte arrière donnant sur le potager et les enclos des animaux. Par chance, celle-ci ne faisait pas exception. Le passage s'ouvrit sans bruit et Sam sortit par le jardin, rampant aussi loin que possible derrière les palissades et les arbustes pour se cacher.
S'accroupissant derrière un arbre au tronc épais, le Major prit quelques secondes pour reprendre sa respiration et évaluer sa blessure. La décharge ne l'avait apparemment qu'effleurée. La brûlure était large mais semblait peu profonde. Carter déchira son autre manche et fit un bandage de fortune pour arrêter le sang, serrant les dents pour faire le nœud. Elle n'avait pas le temps de faire mieux pour l'instant. Elle devait rester vivante et, si possible, libre, pour espérer retrouver Jack.
Quelques gouttes de pluie s'écrasèrent sur son visage et un éclair déchira l'horizon.
Sam se releva sans attendre et franchit un mur de clôture d'un bond. Elle tomba de l'autre côté dans un buisson assez épais pour amortir sa chute en silence puis, elle se remit à courir, utilisant l'abri des cabanons de jardin et de la végétation pour contourner le village et éviter les patrouilles.
Profitant de la fumée pour se cacher, Sam s'éloigna le village et fonça vers la lisière de la forêt. Elle la longea un moment, remarquant de loin en loin des silhouettes familières qui fuyaient, courbées pour ne pas se faire repérer, et pénétraient dans le sous-bois sombre et protecteur.
Bien… Au moins quelques-uns avaient pu en réchapper…
Lorsqu'elle arriva à la rivière qui se jetait dans le lac où pêchait habituellement Jack, Sam ôta ses chaussures et traversa à gué avant de se remettre à courir une fois sur l'autre rive.
Leur maison était proche à présent. Encore trois cents mètres… peut-être un peu plus et elle serait à l'abri. Elle aurait au moins des armes pour se défendre.
Depuis l'orée du bois, elle aperçut bientôt le toit familier. La pluie tombait drue à présent, éteignant les incendies.
Résistant à la tentation de courir à découvert, Carter s'immobilisa pour reprendre son souffle et appuya son dos contre un arbre. Son bras la lançait affreusement et le sang coulait jusqu'à son poignet. Elle grimaça en resserrant le pansement et essuya ses mains poisseuses sur sa jupe déchirée et trempée.
Les tirs des lances à énergie résonnaient toujours, tristement accompagnés de hurlements.
Une main se plaqua soudain sur sa bouche, lui coupant l'air et la voix.
Sam se tendit, prête à se défendre en assénant un violent coup de coude à son assaillant lorsqu'elle reconnut le parfum qui l'entourait. L'odeur familière était mêlée à la sueur et à l'huile d'arme à feu.
Une voix chaude souffla à son oreille tandis que la main s'amollissait sur sa bouche :
– Tout va bien, Sam, c'est moi…
Le cœur de Sam vibra dans sa poitrine et un soupir de soulagement s'échappa de ses lèvres. Sans réfléchir, elle fit volte-face et se blottit dans l'étreinte trop brève qu'il lui offrit. Elle sentit sa chaleur rayonner contre son corps comme un astre protecteur.
– Est-ce que ça va ? demanda-t-il.
Sam grimaça et désigna son bras :
– J'ai été touchée mais cela n'a pas l'air trop sérieux…
– D'accord, viens, on va se mettre à couvert. Je vais regarder ça.
Il la guida à travers la végétation dense jusqu'à un buisson épais qui ressemblait à un noisetier avec de grosses baies écarlates. Écartant une brassée de branches, Jack fit signe à sa compagne de se faufiler dans le passage qu'il lui ouvrait.
Sam protégea sa blessure de sa main libre et se glissa en se courbant dans l'étroit cheminement à travers le mur d'arbustes. Jack la suivit en refermant les branches avec soin derrière lui.
Sam émergea dans une sorte de petit abri, comme un écrin au cœur de la végétation. Les arbres formaient un écran solide et compact autour d'eux, empêchant quiconque de les repérer. Il n'y avait pas beaucoup d'espace mais c'était suffisant pour se sentir en sécurité pour un bref moment. Le bosquet assez épais les protégeait efficacement de l'orage.
Leurs deux paquetages étaient posés sur la mousse, au pied d'un tronc massif.
Jack prit doucement Sam par son bras valide et l'invita à s'asseoir sur l'herbe. Elle grimaça lorsqu'il desserra le nœud de son garrot. Le visage de Jack ne laissait rien paraître de ses émotions. Le Colonel était revenu, effaçant pour un moment la douceur et la tendresse de Jack.
C'était ce dont ils avaient besoin pour l'instant. Sam le comprenait et ajusta sa posture à celle de son Commandant.
Non. De son mari. Quoi qu'il se passe, il était son mari à présent.
Jack scruta son visage, repérant sans doute les micro-expressions qui bataillaient sur ses traits. Il posa sa paume chaude et rassurante sur sa joue et durant une seconde, son masque se fissura, lui laissant voir tout l'amour qu'il avait pour elle.
Puis, il se tourna et fouilla dans un des sacs. Il en sortit un uniforme propre et plié, des bottes et un gilet tactique.
– J'ai apporté tes affaires. Tu pourras te changer une fois que j'aurai soigné ta brûlure.
Elle hocha la tête, heureuse qu'il ait pu récupérer des vêtements propres et secs. Elle avait déjà repéré qu'il avait son arme. Avoir son équipement avec soi avait un côté rassurant, presque réconfortant dans ce genre de situation de crise.
Il trouva enfin la trousse de premiers secours et chercha des bandages et des tulles gras. Pendant ce temps, Sam retira sa chemise déchirée.
Tandis qu'il s'activait à la soigner, O'Neill demanda :
– Est-ce que tu as pu voir ce qui se passe ?
– Oui. Un peloton de Jaffas a pris d'assaut le village. Il y avait quatre planeurs de la mort qui nous mitraillaient et ensuite, je pense qu'un Tel'Tak a dû se poser au nord, tout près des habitations. Les Jaffas étaient sur nous en quelques minutes. Ça tirait dans tous les coins…
– Les habitants ?
– J'ai dit aux enfants de courir chez eux et d'alerter leurs parents dès que j'ai vu les premiers chasseurs. Au début, j'ai cru que c'était mon père…
– Ouais, moi aussi…
– Mais, quand j'ai compris qu'il y avait un vaisseau-mère, j'ai su qu'il fallait fuir. J'ai ordonné au plus de monde possible d'évacuer et de se cacher dans la forêt. J'en ai vu quelques-uns y arriver pendant que je revenais vers la maison. J'ai demandé à Glenda de s'enfermer dans son sous-sol. Je pense qu'elle ne court pas de danger dans l'immédiat.
– Bien.
Jack termina le pansement d'un air satisfait et demanda :
– Comment te sens-tu ?
Sam hocha vaillamment la tête :
– Je vais bien. J'ai connu pire. Et c'est mon côté gauche… ça me gênera moins pour tirer.
– On n'a plus d'antidouleur. Je suis désolé…
– Je t'assure que ça va, le rassura-t-elle en serrant sa main.
Jack ne résista pas et l'attira dans ses bras, l'embrassant avec fougue et désespoir.
Lorsqu'ils se séparèrent, Jack soupira :
– Tu devrais te changer à présent… Il ne faut pas qu'on reste trop longtemps au même endroit.
Sam obéit et, tandis que le Colonel s'assurait que personne ne rôdait alentours, elle enfila rapidement son uniforme. Elle passa le gilet tactique dont le poids pourtant si familier la surprit un peu. Jack avait rempli ses poches avec tout ce qu'il avait pu rassembler en si peu de temps. Munitions, barres énergétiques, pochettes de compresses… Elle glissa son arme de poing dans son étui sur sa cuisse et saisit le Zat qu'elle avait trouvé dans son sac.
– Je suis prête. Quel est le plan ?
Avec un sourire narquois, il s'accroupit à côté d'elle et demanda :
– Tu veux le plan A ou le plan B ?
Sam leva les yeux au ciel et grimaça :
– Passons directement au C. On sait très bien que le A foire toujours et que le B est généralement stupide…
– Ouais… Une idée du patron de tous ces Jaffas ?
– Malheureusement oui. J'ai vu l'emblème sur leur front en m'enfuyant. Ce sont des troupes fidèles à Apophis.
Jack étouffa un juron. De tous les Seigneurs du Système, il fallait qu'ils tombent encore sur lui…
– Bon sang, je pensais qu'il était mort dans l'explosion de Netu ! pesta Jack.
– Apparemment pas… Ou alors un autre Goa'uld s'est emparé de son armée après sa défaite. C'est aussi une possibilité.
– Qui cela pourrait être selon toi ?
– Aucune idée. Teal'c saurait mieux que nous les forces en présence. Mais Sokar ou Yu auraient la puissance nécessaire pour absorber ses troupes…
– Bon, peu importe ! On doit botter les fesses de ces Jaffas et leur faire quitter cette planète ! Une idée du nombre de combattants en présence ?
– J'en ai vu au moins une vingtaine pendant que je tentai de fuir le village. Mais il y en a peut-être plus…
– Sûrement… J'ai vu un second Tel'Tak se poser lorsque je quittais la maison, grogna Jack. Combien d'hommes ces trucs peuvent-ils transporter à ton avis ?
Sam soupira :
– Trop… Sans compter le Ha'tak en orbite. Nous ne sommes ni assez nombreux ni suffisamment armés pour les vaincre. Et nous ne pourrons pas compter sur l'aide des villageois.
– Hors de question de rester les bras croisés pendant qu'ils capturent et tuent ces gens ! Ce sont nos amis !
– Je sais tout ça, Jack. Je voulais simplement souligner que ça ne va pas être une partie de plaisir…
Sam lui offrit un sourire doux et triste et referma sa main sur la sienne.
Ouais… C'était l'euphémisme du siècle… Il n'avait pas envie de mourir, pas maintenant alors qu'il avait enfin obtenu ce qu'il avait si désespérément désiré… Mais, ils n'avaient pas le choix. C'était dans leur ADN de combattre et de protéger.
– Écoute, on va utiliser l'effet de surprise. Si on parvient à prendre possession d'un des Tel'Tak, on aura un gros avantage tactique. Si nous parvenons à nous en emparer, est-ce que tu penses pouvoir faire décoller cet engin ? demanda-t-il.
– Oui, sans problème. Mais, qui pilotera ?
– Moi. J'ai vu faire Teal'c, ça ne devrait pas être trop compliqué.
– D'accord. On a un plan.
– Très bien. Alors, on y va ! trancha Jack.
Il se releva et lui tendit la main pour la remettre debout. Il l'aida à enfiler son sac à dos sans toucher sa blessure au bras, vérifia son arme et prit la tête de l'expédition.
Se faufiler dans des sous-bois en évitant des patrouilles, c'était un peu la spécialité de SG 1 depuis des années.
Tandis qu'il crapahutait à couvert des arbres, Jack songea qu'il serait plus tranquille s'ils avaient Teal'c et Daniel pour couvrir leurs arrières mais, vu les circonstances, il était quand même content d'être coincé ici avec Sam. Elle était de très loin le meilleur commandant en second qu'il avait jamais eu sous ordres, même si Kawalsky était vraiment un gars génial.
Et elle était aussi un tireur hors pair ce qui risquait de leur être utile.
Ils parvinrent en quinze minutes à peine à contourner le village et à se positionner dans les environs de la zone d'atterrissage des vaisseaux ennemis.
Les deux Tel'Tak étaient posés à quelques mètres de distance l'un de l'autre. Le plus proche avait sa porte arrière béante et on pouvait entendre des voix de Jaffas à l'intérieur. Deux, peut-être trois hommes étaient restés à l'intérieur.
Les chasseurs de la mort avaient disparu. Sans doute étaient-ils retournés au vaisseau-mère une fois le village sécurisé par les légions au sol.
Cela ferait déjà un obstacle de moins…
Jack avisa deux Jaffas qui quittaient le vaisseau et prenaient leur poste de garde, de part et d'autre de la porte. Aucun son ne provenait plus de l'intérieur. Ils tenaient peut-être là leur chance.
Jack fit signe à Sam qui acquiesça d'un mouvement de tête. Se dissimulant derrière un buisson, O'Neill retira la sangle de son arme et le tendit à sa femme. Sam s'installa, saisit le P90 et visa.
À cette distance et avec ce fusil, elle était meilleur sniper que lui.
La première balle fit mouche en plein milieu du front du Jaffa de droite. Son compagnon sursauta en entendant sa lourde armure s'écrouler au sol. D'un air affolé, il arma son bâton et scruta les environs avant qu'une balle ne le percute à son tour.
– Bien joué ! souffla Jack à son Major. Allons-y !
Ils se relevèrent comme un seul homme et Sam rendit aussitôt son arme au Colonel, prenant son Zat en main. Ils émergèrent du fourré et coururent, traversant la zone à découvert jusqu'au Tel'tak.
– Jaffa ! Kri ! hurla soudain une voix grave sur leur gauche, vers le village.
Jack fit volte-face et tira une rafale en direction du groupe de cinq guerriers qui venaient de jaillir d'entre les maisons. Les balles ricochèrent sur les armures avec un cliquetis familier et deux Jaffas s'effondrèrent face contre terre. Des tirs de lance s'écrasèrent près d'eux tandis que Sam et Jack couraient vers le vaisseau dans l'espoir de se mettre à couvert à l'intérieur.
O'Neill entrevit du coin de l'œil un éclair bleu qui entourait sa compagne avant que celle-ci ne s'écroule sur elle-même, sans un cri, terrassée par la douleur de la décharge de Zat.
Pivotant, Jack pointa son arme en direction de l'origine du tir mais il n'eut pas le temps d'appuyer sur la détente.
La salve électrique le percuta par surprise et, tandis qu'une souffrance inouïe s'emparait de chacune de ses terminaisons nerveuses, tétanisant ses muscles et lui coupant le souffle, le noir l'enveloppa.
À suivre…
Merci d'avoir lu, n'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez.
