Désolée du postage tardif ! J'avais oublié qu'on était samedi !
Je reprends le travail à la fin du week end, et je suis ultra stressée... J'espère pouvoir écrire un peu chaque jour sur ma pause de midi et peut-etre dans le train si je passe par ggdoc... Ca me demandera une étape de relecture plus importante, au moins pour la mise en page, mais c'est pas plus mal X,)
Bref ! enjoy !
Eiilys : ahaha, Nguyen découvre de nouvelles techniques et on lui sert les cobayes sur un plateau, il s'amuse XD
En passant : Après, tu connais mon Drago : un pas en avant, deux pas en arrière X,D
C'était une habitude chez lui : Toujours prendre les mauvaises décisions, toujours provoquer le destin, toujours gratter les croutes pour faire saigner.
Il savait qu'il allait regretter son comportement. Il s'en fichait.
Il frappa à la porte du numéro 22.
La porte s'ouvrit sur le Surveillant Brigadier Hitchin, et tous deux se figèrent avec la même expression incrédule sur le visage. L'homme portait des vêtements civils, plus proches de la tenue traditionnelle moldue – Pantalon en jean, T-shirt – que d'une robe simple et appropriée à son âge. Comme toujours, la réalisation que ces gens avaient une vie en dehors de leur travail heurta le prisonnier de plein fouet.
Au bout d'un moment, le Surveillant reprit contenance, et salua « Malfoy ? » avec un ton mi inquiet mi suspicieux. Drago se secoua pour lui répondre :
« Désolé de venir vous déranger aussi tard. Je me demandais si vous accepteriez de me vendre une bouteille d'alcool ? »
Il aurait été plus poli de lui demander s'il avait une bouteille d'alcool à vendre, mais tous deux connaissaient la réponse à cette question. Hitchin ne buvait probablement pas souvent, mais il buvait systématiquement trop, et Drago en avait déjà souvent payé le prix. L'homme n'avait jamais été violent, mais il avait été insultant à de nombreuses reprises. Son odeur soulevait le cœur, son halètement rauque, son visage rougi…
Hitchin avança d'un pas, faisant reculer Drago, et jeta un coup d'œil de chaque côté du couloir :
« C'est Potter qui t'envoie ?
– Non. »
Hitchin recula, détailla le prisonnier de bas en haut, s'attarda sur son visage…
« Tu veux acheter de la gnôle ? »
Drago hocha la tête, et sortit quelques Mornilles de sa poche pour les lui montrer.
« T'as le droit ? »
Drago haussa les épaules, détourna les yeux.
« Putain, tu fais chier. Entre, je vais voir ce que j'ai. »
Les logements des Surveillants – à l'exception de ceux des deux Majors – étaient tous bâtis sur le même modèle de petit studio fonctionnel : La pièce principale abritait une kitchenette tout au fond, une petite table à manger qui ressemblait à un bar, et le reste de l'espace servait de salon et d'espace de vie. Ici, un énorme canapé d'angle et un fauteuil inclinable encadraient un appareil moldu qui diffusait sons et images, et dont Drago avait le nom sur le bout de la langue. Hitchin partit fouiller les placards de la cuisine tandis que Drago vérifiait nerveusement que les deux portes sur le côté, la première menant à la chambre à coucher et la seconde à la salle de bain, étaient bien fermées.
« Il me reste du Whisky Pur-Feu, grogna le Surveillant qui fouillait un placard bas derrière le comptoir, mais… »
Il se redressa. La bouteille qu'il tenait état pleine aux trois quarts, mais Drago doutait de pouvoir en profiter si c'était la dernière que l'homme possédait. Celui-ci vérifia les dates sur un calendrier accroché au mur et grimaça, avant de regarder de nouveau sa bouteille, puis Drago.
« J'imagine que tu vas me dénoncer si je refuse de te la filer, hein ? »
Drago haussa de nouveau les épaules, puis réalisant qu'il n'était pas tout à fait en position de force, il précisa : « Je n'ai dénoncé que Sparvus et Northfield. Il a deviné seul, pour les autres qu'il a licenciés. Et ce n'est pas moi qui lui ai demandé de faire ça. Il…
– Tu m'en diras tant ! » s'exclama Hitchin en lui coupant la parole et sans sembler le croire une seconde. Il farfouilla quelques secondes à nouveau, dénicha un bocal vide, et entreprit d'y transvaser une partie de l'alcool. « Je me suis toujours dit : Hector, mon vieux, c'est étonnant que t'aies pas encore été éjecté de l'îlot ! Soit Malfoy va vouloir te faire chanter, soit il va se venger un jour ou l'autre parce qu'il aura passé une mauvaise journée ! J'imagine que si c'est juste de la gnôle, je peux m'estimer heureux, hein ? Si tu veux picoler, ça me va. Je veux bien être ton revendeur si c'est… »
Un tambourinement exigeant à la porte le fit s'interrompre. Il adressa un nouveau regard méfiant à Drago, reposa sa bouteille et son bocal sur le comptoir et traversa encore l'espace pour aller ouvrir.
Sans surprise, la voix de Potter résonna, puis il apparut quand il entra dans la pièce l'air de rien :
« Hitchin, mon vieux, désolé de vous déranger aussi tard ! Je peux entrer un moment ?! j'ai besoin de… Oh, j'interromps quelque chose ? »
Drago haussa un sourcil dédaigneux devant lui, et récolta en échange un regard désabusé. Personne n'était dupe de quoi que ce soit, et Hitchin, réalisant dans quel guêpier il se trouvait, ne savait visiblement pas quoi faire de son corps ou de sa bouche. Finalement, Drago leva de nouveau l'argent entre ses doigts, et annonça franchement :
« Je suis venu acheter du Whisky.
– T'es sérieux ?
– Oui.
– Monsieur le Directeur, intervint le Surveillant, je savais pas que…
– T'as sérieusement décidé de te bourrer la gueule pour me faire chier ? »
Drago haussa une troisième fois les épaules, puis s'éloigna vers la cuisine. Il posa l'équivalent d'un demi Gallion sur le bois, et récupéra le bocal dont il huma le contenu.
« Très bien ! prétendit Potter. Buvons ! Rien de tel pour oublier ! »
Et dans un grand mouvement théâtral, il s'effondra dans le fauteuil du salon, d'où il observa tour à tour Drago et Hitchin comme s'il leur lançait un défi. Ceux-ci se considèrent à leur tour en silence. Aucun d'eux n'avait prévu que cette beuverie se fasse en communauté. Avant qu'ils n'aient pu faire un geste ou prononcé un mot, Potter faisait déjà apparaître trois nouvelles bouteilles sur la minuscule table basse en face de lui :
« Voyons, qu'est-ce que j'ai ? Whisky Pur-Feu… Rhum arrangé… » Il poussa une exclamation rageuse ou amusée, comme si l'idée de boire de boire une boisson festive dans un tel endroit venait juste de lui traverser l'esprit. « Ah ! Et Arak ! Bien sûr. Celle-ci est entamée, s'excusa-t-il en faisant apparaître un verre qu'il se mit à remplir. Une histoire marrante ! Je vous raconte ? Vous devez connaître Tom, le barman du Chaudron Baveur ? »
L'histoire n'avait aucun intérêt, et Drago fut incapable d'y déceler le moindre ressort comique. Hitchin ricana quand elle se termina, mais il s'agissait probablement du rire poli de l'employé qui tient à plaire à son patron. Il finit même par le rejoindre de l'autre côté de la table basse. Il s'empara d'un appareil moldu qui fit taire la grosse machine carrée qui continua de projeter ses images grésillantes, et accepta le verre que Potter lui tendit.
« Comment va Jessica ? Les vacances de Pâques approchent, non ? Elle doit avoir hâte de vous revoir ? »
Potter connaissait bien sûr le prénom de la gamine du Surveillant. Certainement la date de son anniversaire et sa couleur préférée, aussi ! Difficile de savoir s'il était un total hypocrite où s'il s'intéressait réellement à tout ça, mais ses questions finirent par mettre l'homme à l'aise, et l'alcool commença à couler à flot. Les minutes, puis les heures passèrent. Drago comptait les verres en sirotant timidement le contenu de son bocal : Au cinquième verre, Hitchin pleurait. Au sixième, il racontait comment sa femme Née-Moldue avait été raflée, les semaines à la chercher, et son effondrement quand ils l'avaient retrouvée, égorgée. Entre autres. Ce fut le seul moment où il se rappela de la présence de Drago, et où il dirigea vers lui un regard mêlant la haine et la tristesse. Un regard qu'il connaissait bien. Ce fut aussi le seul moment où Drago ouvrit la bouche :
« Fenrir Greyback », supposa-t-il.
L'homme hocha la tête et descendit son septième verre presque d'un seul coup.
Le loup avait tant apprécié la mère qu'il avait voulu gouter à l'enfant.
« Elle lui ressemble tellement, vous savez… Avant… Avant, c'était une bénédiction, qu'elle lui ressemble autant… Mais aujourd'hui… Aujourd'hui, quand je la vois… Putain, aucune des deux. J'ai pu protéger aucune des deux, pleurnicha l'homme, et aujourd'hui… »
Potter en était à son quatrième verre, dont il faisait tournoyer le contenu, l'air absent… Il était toujours attentif, pourtant, puisqu'il finit par marmonner :
« Aujourd'hui, elle étudie à Poudlard. Elle fait de la musique. Elle a des amis. Elle a un père qui l'aime et des grands-parents au top. Elle peut avoir une vie quasi-normale grâce à la potion Tue-Loup, et quand elle sortira de l'école, je peux vous affirmer qu'on aura encore amélioré la formule. Je m'inquiète pas pour elle. »
La gamine était un loup-garou. La gamine était un putain de loup-garou, et son père l'aimait tout de même. Drago aurait souhaité avoir encore la force d'éprouver de la jalousie, mais l'idée ne faisait que lui creusait un vide au niveau des émotions.
La discussion devint de plus en plus lente, tant au niveau des voix qui trainaient que des pauses entre les répliques qui s'allongeaient, et puis, au dixième verre pour l'un, sixième pour l'autre, on entendit un ronflement répondre à l'une des questions de Potter.
Il attendit une minute entière avant de tourner son visage vers Drago qui n'avait toujours pas bougé. Son regard était vide, inexpressif. Le vert semblait éteint, comme une herbe recouverte de glaise. Il resta encore silencieux un moment, sans que Drago ne puisse dire s'il avait l'air complètement absent ou plus attentif qu'il ne l'avait jamais été.
« Je t'aime. »
Drago sentit les larmes lui monter aux yeux d'un coup, sans savoir pourquoi, sans pouvoir les retenir. Il traversa la pièce à une vitesse dont il ne prit pas conscience, et ne s'aperçut qu'il avait quitté le lieu qu'après avoir déjà descendu la moitié des escaliers menant à son sous-sol. Il ne remarqua même pas avoir emporté le bocal de whisky que Hitchin lui avait vendu et auquel il avait à peine touché.
Quand il le réalisa, il but une gorgée qui lui brula la gorge et qu'il vomit aussitôt dans les toilettes.
Ensuite, tremblant, il se réfugia dans son lit en tenant fermement son couteau moldu dans sa main gauche, et sa baguette dans sa main droite.
Au cas où Potter débarquerait, bourré, comme il l'avait déjà fait.
Ce ne serait alors que de la légitime défense.
Il ne dormit pas de la nuit.
Cette déclaration l'avait mis dans un état de panique plus grand que ne l'avait jamais fait le Seigneur des Ténèbres. Pire que la menace d'une mort imminente, pire que les quelques micro-secondes qui séparaient l'invocation d'un sortilège de Doloris de son effet. Cette déclaration ressemblait à de l'huile bouillante qu'on lui aurait versé sur le visage, expérience dont Drago, plus que quiconque, pouvait imaginer les effets.
·
Le lendemain matin, épuisé mais décidé, il attendit un creux dans l'emploi du temps du Directeur pour aller trouver Potter dans son bureau officiel. Sans surprise, un tonitruant « Entrez » répondit à ses coups sur la porte, et il dût ouvrir celle-ci lui-même.
Les yeux de Potter s'arrondirent de surprise à sa vue, mais Drago ne lui laissa pas le temps de prononcer un mot. Il traversa la pièce, s'installa dans le fauteuil face au sien et affirma :
« Il faut qu'on parle. »
L'autre cligna stupidement des yeux derrière ses verres épais puis admit : « je t'écoute.
– Je veux que tu arrêtes de m'espionner.
– Je ne t'espionne pas, je m'inquiète. Tu traînes n'importe où et…
– Je me fiche de tes raisons, Potter. Arrête. »
Drago était déterminé. Cette fois, il ne détourna pas les yeux, même s'ils le piquaient, et Potter finit par fermer les siens en semblant épuisé :
« Très bien. Tant que tu me donnes un signe de vie par jour, je m'en contenterai. »
L'agenda magique ferait ça très bien.
« La façon dont je dépense mon argent, ça ne regarde que moi, poursuivit Drago.
– Mouais, j'imagine… céda Potter en le regardant de nouveau, avec ce petit sourire horripilant.
– Et si je veux m'envoyer chaque putain de mec de cette prison, ça ne te concerne pas ! »
Les yeux de Potter se plissèrent. La crise était peut-être proche, mais Drago refusa de montrer sa peur.
« Si, affirma doucement Potter.
– Peu importe ce qu'il a pu y avoir entre nous par le passé, c'est fini, Potter ! Ça ne te concerne pas !
– Si », répéta-t-il. Il poussa un soupir, se pencha sur son bureau, se suçota les lèvres en cherchant ses mots puis annonça : « Les relations sexuelles entres prisonniers et membres du personnel sont complètement prohibées. Manque de pot pour toi, tu es les deux à la fois. C'est comme ça. C'est le règlement.
– Le règlement, c'est quand ça t'arrange, pas vrai ?!
– Oui. »
Drago réfléchit quelques secondes, puis revêtit un sourire cruel :
« Les marins du ferry ne font pas partie du personnel d'Azkaban.
– Non, en effet. Si tu te tapes l'un d'eux, je dirai rien.
– Parfait ! »
Il se releva, pivota, prit la direction de la sortie.
« Drago ? »
Il s'immobilisa, mais ne tourna que le visage.
« Je t'aime. »
