Celle-ci, je l'avais particulièrement aimé pour les dialogues à l'époque, j'avais mis beaucoup de soins à l'écrire, mais bon, ça reste très niais tout ça. Après, un peu de guimauve teintée de tragique ne peut pas faire de mal, n'est-ce pas ?
Après tant d'années - Lord Voldemort/Tom Jedusor x Male!Reader
(M/n) savait dès l'instant où il avait pénétré dans sa maison qu'il y avait un intrus. Pas que ça l'étonnait, il savait que ça devait arriver. Après tout, on avait annoncé son retour – même s'il l'avait su bien avant les autres qu'il reviendrait. Quatorze ans. C'était le temps qui avait passé depuis. Le temps depuis lequel il ne l'avait plus vu. Et il lui avait manqué… tellement…
Il fallait croire qu'il avait fini par le retrouver, dans sa petite maison de campagne perdue dans un village invisible sur les cartes.
Il posa tranquillement ses affaires dans la cuisine et entra dans le salon. Dos à lui, il était là, très grand dans sa longue cape noire. (M/n) se souvint qu'il avait toujours eu le goût du spectacle.
- Bonjour, Tom. Commença-t-il en déposant son porte-monnaie sur la petite table à côté de la porte de la cuisine.
Il vit la tête de l'interpellé se relever légèrement. Bien sûr, (M/n) savait que Tom avait eu connaissance de sa présence bien avant qu'il n'entre dans la pièce.
- Comment m'as-tu retrouvé ? Demanda (M/n).
- Tu sais bien que nos auras nous amènent toujours à l'autre. Répondit le grand homme.
- Ah oui, c'est vrai ; Son ton avait tout de sarcastique ; Qu'est-ce qui t'amène ?
- NE FAIS PAS L'INNOCENT AVEC MOI ! Tu sais très bien ce qui m'amène ! S'écria Tom en se retournant violemment.
(M/n) ne cilla même pas.
- J'ai juste besoin d'éclaircir un point avec toi. Poursuivit-il d'une voix plus calme. Pourquoi m'as-tu trahi ?
- Trahi, Tom ? Il fut un temps où je te connaissais plus diplomate.
- Ne joue pas avec moi ! Répliqua Tom d'une voix harassée.
- Je pensais pourtant que tu l'avais deviné. N'avais-tu jamais remarqué à quel point j'étais malheureux ? Comme j'ai pu souffrir ? Non, bien sûr que non, trop obnubilé par le pouvoir que tu allais atteindre, il n'y avait plus besoin de faire attention à son amant. Ce que tu faisais, ou faisais faire, était une chose qui me dégoûtait au plus profond de mon être à mesure que le temps passé et que les horreurs s'accumulaient. Tuer des gens innocents, forcer des gens à faire des choses horribles, créer ton espèce de secte remplie de personnes malsaines aux idéaux aussi tordus que les tiens…
- Tu étais pourtant d'accord avec moi ; les Moldus ne sont qu'une sous-race.
- Mais je n'ai jamais voulu les exterminer, ou en faire des esclaves pour sorciers ! Je n'ai jamais voulu ça. Finit-il en murmurant.
- C'était pourtant notre but ; régner sur le monde. Rien que tous les deux ; deux êtres qui ont été exclus du monde parce qu'on était différents.
- La seule chose que je voulais, moi, c'était rester avec toi pour le restant de ma vie, qu'on vive tous les deux heureux pour toujours. Mais il a fallu que tu sois aveuglé par ton désir de grandeur…
Il avait l'air si fatigué soudain. Tom en profita pour se rapprocher de lui doucement, comme s'il répugnait à l'effrayer. Son regard s'était fait plus tendre devant le désespoir de cet être si fragile.
- Nous nous étions pourtant promis pour le meilleur et pour le pire. Fit Tom en montrant son annulaire gauche.
Là où aurait dû reposer une bague en or, il y avait un tatouage qui faisait le tour de son doigt en formant des motifs de roses enchaînées ; une bague de mariage magique. Indélébile et pour l'éternité, enchaînant les mariés ensemble jusqu'à ce que la mort les sépare.
- Alors, pourquoi ? Souffla-t-il.
- Tu devenais fou, Tom ! Tu oubliais mon existence pour te concentrer sur ta tâche – ta manie du sang-pur – et j'étais condamné à voir ta déchéance, enfermé dans ma tour d'or.
- Mais tu m'as trahi !
- Je ne voulais pas ! La peur m'a fait agir ! Pas pour moi, mais peur pour toi, peur de toi. Tu étais comme possédé. Mais ce que j'ai livré à l'Ordre était minime.
- Assez pour déjouer quatre de mes attaques sur des villages moldus.
- Assez pour empêcher de nouvelles victimes de ta terreur. Crois-tu que ce fut une partie de plaisir pour moi ?
Un silence suivit, dur car les émotions se mêlaient, insupportables de révélations.
- Tu sais ce que l'on fait aux traîtres !?
- Alors vas-y, torture-moi puis tue-moi ! Pour ce que j'en ai à faire, il y a des années que je suis mort, par ta faute.
- Je ne peux pas, tu le sais bien...
- Alors qu'est-ce que tu veux à la fin ?
- Viens avec moi !
- POUR REVIVRE LE MEME ENFER ? JAMAIS !
- Mais que veux-tu dans ce cas ?
- Partons loin d'ici, recommençons à zéro, refaisons notre vie là où nous l'avons laissé il y a plusieurs années, vivons comme on l'a toujours souhaité.
- Tu sais bien que c'est impossible !
- Dans ce cas, pars, et laisse-moi vivre encore un peu avec ma peine !
Tom s'approcha encore, jusqu'à être debout face à (M/n), à quelques centimètres de lui seulement. (M/n) ne cilla même pas, trop perdu dans ses souvenirs et remords pour le remarquer. Tom attrapa la main gauche de l'autre homme dans la sienne et la posa sur son cœur, puis de sa main droite, releva le menton de (M/n) pour qu'il le regarde dans les yeux, dans ses beaux yeux rouges que (M/n) avait toujours adoré plus que tout, ses yeux pour lesquels il aurait dominé le monde. Mais un jour, ces yeux qui avait jadis exprimé l'amour et la tendresse dans son état le plus pur n'avaient laisser voir que haine et désir de pouvoir lorsque vint le temps de son règne. Aujourd'hui, il pouvait revoir ces yeux qui lui avaient tant manqué. C'était la seule chose qui restait de lui ; sa renaissance l'avait transformé physiquement plus que ne l'avait fait le morcellement de son âme.
- Tu as tellement changé…
La voix de (M/n) était teintée de tristesse et de nostalgie.
- Ne t'inquiète pas, dès que j'aurais retrouvé suffisamment de pouvoir, je me débarrasserais de cet horrible apparence pour celle que tu as tant honoré de tes mains et de tes lèvres.
- Je ne veux pas retrouver ton corps d'avant si c'est pour retrouver celui qui a fait mon malheur pendant des années.
- Si tu viens avec moi, je te promets que plus rien ne sera comme avant. Tu ne seras plus l'amant adoré que je viens retrouver le soir après une journée éreintante. Non, tu seras le mari puissant qui régnera à mes côtés. Tu te souviens de ça ; à l'époque, c'était de ça dont nous rêvions. Tous les deux, assis sur nos trônes et dominant le monde, tous à genoux devant nous. Tu t'en souviens ? On était tellement heureux à l'époque, pas vrai ? On rêvait de notre avenir ; on ne le vivait pas, on était des gamins, amoureux fou, dingues de vivre notre amour. On s'adorait, on restait des heures durant, enlacés dans notre lit miteux, à chuchoter à mi-voix nos projets, nos craintes, nos espoirs mais toujours des étoiles dans les yeux. Tu t'en souviens, pas vrai ? De tous ces moments qu'on a passés ensemble ? De ces promesses qu'on se faisait sans même se soucier de les concrétiser ? De cet espoir qui luisait dans nos yeux d'adolescents en mal de vivre ? On haïssait le monde, mais on s'adorait, et on voulait tout refaire à notre manière. C'est grâce à toi, à toi seul, que j'ai connu l'Amour, le vrai, le sincère, celui qui ne s'éteint pas, tout juste s'il parvient à s'amoindrir avec les années. Mais le nôtre, jamais, pas vrai ? Le nôtre, il peut faire face aux tempêtes les plus redoutables, faire face aux ennemis les plus puissants, combattre le destin, jamais il ne faiblira. En tout cas pas le mien pour toi. Et toi, ton amour pour moi ?
- Tu es bête ! Comment je pourrais ne plus t'aimer autant qu'avant ?
Un autre silence, cette fois-ci agréable, poursuivit l'échange. Tom regarda de ses yeux rougeoyants celui qu'il aimait tant depuis sa petite enfance avec tendresse et amour. (M/n) enfouit son visage dans le torse du Lord, qui depuis toujours était plus grand que lui de presque deux têtes. Ils se serrèrent dans leurs bras pendant un long moment. Tom recula alors doucement (M/n) de lui et admira son visage étonné.
- Toi, contrairement à moi, tu n'as pas changé. Tu n'as même pas pris une ride. C'est comme si tu avais encore vingt ans. Tu es toujours aussi beau !
(M/n) en rit.
- C'est l'avantage d'avoir un parent immortel ; tu ne vieillis pas physiquement, même si les années s'accumulent.
- Tu as toujours été le plus beau à mes yeux !
- Que tu dis !
- C'est la vérité ! C'est ce que tout le monde a toujours pensé !
- Arrête !
- Crois-moi, c'est ce que chaque personne qui t'a croisé pensait au fond d'eux ! Ta mère t'a transmis les gènes de la beauté des fées. Ta beauté et ta grâce attirent l'œil des plus insensibles !
- Tom…
- Je t'aime !
La pièce devint silencieuse un instant, puis les larmes se mirent à briller sur les joues rouges de (M/n) et des sanglots remontèrent de sa poitrine.
- Je t'aime aussi…
- Viens avec moi. Redevenons les maîtres incontestés que nous étions à l'époque. Le monde sera à nos pieds et cette fois, nous aurons le contrôle, entièrement. Nous serons les maîtres du monde. Viens avec moi, mon amour.
Les larmes n'arrêtaient pas de couler sur le beau visage du (h/c), et le regard désespéré, les yeux mouillés de tristesse, il dit :
- Je ne peux pas…
Tom tomba au sol, attrapant les fines mains de son amant dans les siennes, le visage enfoui contre son ventre.
- Je t'en prie… Murmura-t-il dans un souffle de désespoir.
- Je ne peux pas… Tom… je ne peux pas… C'est trop tard. C'est fini. Il faut que tu oublies nos rêves d'adolescents et que tu passes à une nouvelle vie ou que tu me laisses derrière pour de bon. Je ne t'empêcherai pas de redevenir Lord Voldemort, mais je ne te suivrais pas cette fois.
Il se releva d'un coup et d'un mouvement brusque, le regard en furie, sortit sa baguette qu'il pointa sur son amant.
- JE TE TUERAI SI TU NE VIENS PAS AVEC MOI ! Hurla-t-il, enragé.
- Je te l'ai dit, Tom, ça m'est bien égal de mourir. Tu m'as déjà tué…
- Alors laisse-moi te faire vivre à nouveau… Je mourrai sans toi… Je ne peux… Je ne peux rien faire sans toi… Je ne peux pas vivre sans toi… Je t'en supplie, à genoux devant toi… viens avec moi.
Les genoux de Tom touchèrent à nouveau le sol, à un mètre de (M/n) et il tendait sa main vers lui, priant, priant si fort qu'il la lui prenne.
- Je t'en supplie…
Les jambes de (M/n) cédèrent sous lui et il se laissa attraper dans les bras de son amant, en pleurant et en gémissant de douleur. Pourquoi leur vie n'avait-elle pas pu être simple ? Pourquoi ne pouvaient-ils pas connaître le bonheur ? Pourquoi a-t-il fallu que leur Destin soit si funeste ? Pourquoi…
Pourquoi ne pouvaient-ils pas s'aimer… ?
