Bonjour, bonsoir, chapitre un poil à l'avance. Aujourd'hui, on est enfin à Baterilla. Et y'a des trucs qui vont être fait.
Neko chan 124 : Un plaisir de faire un plaisir pour l'anniversaire. Joyeux anniversaire en retard pour le coup.
.
.
Ils avaient fait escale à Tijuana dans la soirée du lendemain. Puisque Marco n'avait rien, outre son portefeuille, fallait qu'il se trouve de quoi se changer, et surtout, de quoi être plus discret. Un homme de main d'un Yonkou, comme ça, en South Blue, cela n'était que le meilleur moyen d'attirer de la mauvaise attention. Il y en avait déjà pas mal. En profitant de l'escale, alors que Carmen et Marco (après que le Phénix ait fait ses achats de vêtements) allaient donner un coup de main à l'hôpital locale, la D. alla prendre la température de l'océan. En déconnant, Javier avait déjà dit à plusieurs reprises que cette île était le thermomètre de South Blue.
Maintenant, avec un peu de bouteille et un regard plus mature, la D. commençait à comprendre pourquoi son oncle avait dit ça de son vivant.
Et ce qu'elle apprit n'était pas très bon. Depuis son intervention à Water Seven, il y avait plus de patrouille de la Marine, principalement du côté de Baterilla. Cela fit que le nekomata déjà mal, se sentit encore plus angoissée.
En revenant au trimaran, il n'y avait que Kali et Marina à bord. La D. contourna Strike pour rejoindre les deux autres femmes qui papotaient à table.
- Marina, faudra que tu restes dans le navire en arrivant à Baterilla, tant que l'on te dit pas de sortir. La Marine met la pression sur Baterilla. Evitons de rajouter de l'huile sur le feu avec ta présence dans les environs.
La fugueuse hocha la tête avec gravité en comprenant le message.
.
.
- DEBOUT !
Marco ouvrit ses yeux en grands quand une voix cria de se lever.
La pénombre du trimaran s'offrit à lui. Et pas un son, sauf la respiration des filles dans leur « nid ». Il s'assit lentement sur la couche dans la cuisine et regarda autour de lui. Qu'est-ce qui l'avait réveillé ? Il regarda Strike qui lui avait servi d'oreiller, comme s'il avait la réponse. Le chien ne l'attendit pas et fila hors de la cuisine pour rejoindre le nid hors de vue. C'est Iro qui lui donna une explication, en dérapant droit dans son champ de vision, clairement en pleine panique. Elle tira Marco par sa manche pour lui faire signe qu'il devait se lever.
- Calmes-toi, je suis un zoan, je peux te comprendre, yoi, lui dit Marco à voix basse avec un geste apaisant de la main.
Le couinement produit par la paramecia fit bondir sur ses pieds le Phénix. Il débarqua à l'entrée de la zone de nuit juste à temps pour voir Ann avançait en vacillant vers la porte, Strike à ses côtés qui appelait de l'aide. Elle avait jeté au hasard son haut de pyjama, et luttait pour se débarrasser du débardeur qu'elle avait encore sur le dos. Son visage était rouge, baignant de larmes et elle tremblait furieusement. Ses griffes avaient déjà fait quelques marques sanglantes sur la chaire de ses bras. Avant qu'elle ne trébuche, Marco fut sur elle pour la rattraper.
- Appuis-toi sur moi… ça va aller, lui dit dans un murmure calme le blond.
- …brûle… haleta la yôkai. Besoin… froid…
Avec fluidité, le médecin la hissa dans ses bras et avança à grand pas vers la salle de bain, dont il alluma la lumière avec son coude. Strike et Iro étaient sur ses talons, restant hors du passage. Il la posa sur la cuvette des toilettes le temps d'ouvrir l'eau, pour revenir immédiatement vers elle quand elle recommença à essayer de s'arracher la peau.
- Faire ça ne changera rien. Respire, calles-toi sur moi, lui recommanda Marco.
Il l'aida à se débarrasser de son pantalon un peu trop moulant, s'arrêtant régulièrement pour l'empêcher de s'arracher la peau, avant d'aller s'asseoir avec elle sous le jet d'eau. Il ne lâcha pas. Il la garda contre lui, fermement dans ses bras, essayant de la rassurer et de l'apaiser. Un miaulement bas et douloureux fini par sortir de la gorge de la D. en crise. Un miaulement qui tordit les entrailles du pirate.
- Je suis là. Je reste avec toi, je ne te lâche pas.
Il ne savait pas quoi faire. Clairement, Ann ne subissait pas une douleur suite à une blessure ou à une maladie. Mais s'il savait soigner le corps, s'occuper de l'esprit, c'était tout autre chose. Il resserra sa prise sur le corps tremblant et bien trop chaud de la jeune femme entre ses bras. Sa température était si haute que l'eau glacial n'était même pas une gêne. Elle s'accrocha à lui, comme s'il était son seul lien avec la normalité. Elle le chevauchait presque alors qu'elle s'accrochait à lui. Elle tremblait, elle pleurait et mordit son épaule pour étouffer ses cris de détresse et de douleur.
- Je ne bouge pas… je reste avec toi… calmes-toi, Ace. Changes-toi.
Son ton de voix ne bougea pas d'un iota, même quand il sentit des griffes pénétrer dans sa peau. Il avait eu une très bonne idée de dormir torse nue, on dirait.
Une de ses mains caressa doucement le dos de la yôkai en crise contre lui, alors que l'autre s'attachait autour des hanches de celle-ci, appuyant sa tête contre celle de la jeunette qui s'accrochait à son épaule.
Il sentit rapidement le squelette changer contre lui, les muscles ondulèrent, la forme s'élargit et s'aplatit. Les mains fines et féminines accrochées à lui devinrent plus grande et plus large. Et elles se détendirent. Les crocs dans son épaule se détachèrent. Marco leva un bras pour éteindre l'eau et la ramena sur le dos du brun.
- Est-ce que ça ira, Ace ? demanda doucement le médecin.
- … ouais… répondit une voix masculine légèrement éteinte.
- Tu veux qu'on reste comme ça ?
Le D. hocha doucement la tête.
Marco montra une des serviettes de bains à Iro qui observait tout ça depuis le seuil de la salle de bain. Elle comprit la demande, se dressa sur ses pattes arrière, tira doucement la serviette entre ses dents, la faisant tomber sur elle, avant de la rapporter. Tout le trimaran était réveillé à présent et pour une fois, Ace ne repoussa pas le chien qui se colla à lui pour lui faire un câlin. Marco enroula de son mieux son amant avec la serviette alors qu'on commençait à s'agiter sur le trimaran. Même si Ace avait voulu être discret, Strike avait réveillé tout le monde. Il entendait Carmen fouillait dans l'armoire à pharmacie, Kali ouvrir un placard et Marina revenir de sa garde sur le pont.
- Oy. Ça va ? Besoin de quelque chose ? J'ai préparé un truc pour toi, Ace. Ça devrait un peu soulager, annonça Carmen depuis la cuisine.
- Retournez vous coucher, je gère ici, rassura le blond avec son ton toujours aussi calme pour éviter qu'on se rameute dans la salle de bain.
Et il ébouriffa la fourrure humide du chien avec un sourire. Malgré son air calme et son attitude, dedans, c'était la tempête.
- Et toi, tu es un très très bon chien. Et toi, Iro, tu as très bien agi en venant me chercher à l'aide.
Ace bougea juste un peu la tête pour regarder le chien.
- D'accord, je te tolère… juste pour ce soir, mais demain, tu reprends tes distances, marmonna le D. avant de refermer les yeux.
Il était bien là. Il se sentait apaisé.
Kali déposa sur un meuble de la salle de bain des vêtements de nuit masculin et retourna à se coucher.
- Marina, ne ressort pas, appela Marco.
Les petits pas discrets de l'auteur revinrent vers la salle de bain où elle glissa sa tête.
- On va prendre le reste de la garde. Un peu d'air frais lui fera du bien.
- D'accord… je… je peux faire quelque chose ?
Ace leva un bras faible et fit non du doigt.
- C'est passé, t'en fait pas.
- Bien… très bien… eh bien… bonne nuit… je pense ?
- Bonne nuit à toi aussi, yoi.
La demoiselle retourna donc se coucher.
Marco soupira et sans repousser le yôkai qu'il avait dans les bras, il posa une main sur les blessures ouvertes.
- Te faire du mal ne t'aidera pas, tu t'en doutes ?
- Tu ne m'apprends rien… je… je cherche juste le soulagement.
Ace tourna à nouveau la tête pour regarder la main de Marco sur son biceps et observa avec une certaine fascination les flammèches azurées qui apparurent brièvement sur les doigts du blond, avant de disparaître. Il fit glisser sa main, dévoilant les marques de griffues devenues des cicatrices rosées, ce qui tira un petit « oh » de la part du brun. C'était une cicatrice de plus parmi les autres traces de ses griffes sur sa peau.
- Tu fais ça depuis longtemps ? demanda doucement Marco en repoussant un peu la serviette pour dégager la blessure de l'autre bras.
- Onze ans et demi… douze ans. C'était plus violent… plus douloureux, à l'époque.
- La puberté ?
- En partie. Et… et je venais à peine d'avoir mes dons. Je ne les contrôlais pas. Je ne les contrôle toujours pas totalement, c'est pour ça que j'ai des oreilles et de la fourrure.
- Ah ? Moi, je pense plutôt que tu es à la lisière de l'Eveil. Peut-être même à la limite de la fusion avec lui, yoi. Après tout, tu n'as pas l'air d'entendre la voix du nekomata de ton fruit.
Ace se contenta d'hausser des épaules.
- Tu te sens de te lever et de t'habiller ou tu veux de l'aide ?
Le yôkai leva lentement la tête. Deux miroirs d'argents, dans lesquels Marco arrivait à se voir, se fixèrent dans ses yeux.
- Comment tu fais pour rester aussi calme ?
- Déformation professionnelle. Alors ? Tu veux de l'aide pour te mettre quelque chose sur le dos ?
En se tenant au mur et à Marco, Ace se releva en laissant retomber la serviette qui tomba sur le chien. Enjambant Iro qui était sur sa route, le yôkai alla s'habiller.
- Tu me rejoins dehors ? demanda le blond en se levant à son tour.
- Mhmh.
- Tu n'oublies pas ce que Carmen t'a préparé, d'accord, yoi ?
- Oui mon commandant.
Sans relever, Marco quitta la salle de bain pour sortir sur le pont. Il s'assit contre le gouvernail en soupirant. Qu'est-ce qui l'avait réveillé ? Ce n'était pas l'une des filles en tout cas. Il n'y avait qu'Ace et lui en tant qu'homme à bord, et encore, à cet instant, son amant était encore une femme, donc, ce n'était pas lui.
Ses réflexions se coupèrent quand Ace sortit sur le pont à son tour, une couverture dans un bras et une tasse dans l'autre, qui ne pouvait être que la préparation de Carmen.
- Tu me donnes froid, justifia le D. en donnant la couverture à Marco.
Sans discuter, il la passa sur ses épaules et tendit une main pour lui prendre la tasse.
- Je te la tiens pendant que tu t'assois.
Il ouvrit ses genoux en invitation. Le jeune hésita, puis, ses queues s'enroulèrent autour de sa taille pour ne pas déranger, avant qu'il ne s'abaisse avec précaution entre les jambes du blond. Il se laissa aller contre la poitrine de Marco qui lui rendit ensuite sa tasse avant de les enrouler tous les deux dans la couverture.
- Tu te sens mieux ? s'enquit Marco.
- C'est sur le moment voir, un ou deux jours avant que je ne me sens pas bien. C'est ma tête qui me dit que je suis pas dans le bon corps. Une fois transformée, je me sens normale. Jusqu'à quand… ?
Sans compter que la présence du Phénix était extrêmement relaxante. Surtout avec cette main sur sa hanche. Chaude et confortable qu'il sentait très bien en dépit du tissu de son hoodie épais qu'il utilisait pour dormir quand il faisait froid. Il ne valait pas celui en pilou de son pyjama féminin, mais il faisait son travail.
Il but une gorgée de sa boisson et grimaça quand sa langue sensible fut agressée par le liquide brûlant. Avec une moue, il la baissa sur son ventre, sous la couverture, et se mit à fixer l'océan. Puisqu'il était dehors, autant surveiller le large.
- Dis-moi…
Ace détourna la tête pour regarder le plus vieux.
- Une raison particulière pour laquelle tu redoutes que je rencontre ta mère ou tu ne veux juste pas qu'elle sache qu'on a une relation, yoi ? Ou elle ne sait pas pour…
- Mon souci de genre ? Elle appelait en panique Rayleigh et Crocus quand mes crises étaient vraiment… hard. C'est plus que je trouve ça un peu… tôt, ouais. On se connait depuis peu. Notre relation est encore plutôt récente. Et bon… ma mère n'est pas la gentille femme qu'offre les apparences. Si je te dis que mon vieux ricane en se frottant les mains à cette idée, tu peux imaginer le genre de situation qui t'attend. Même si tu es résistant au poison, évite de consommer quoique ce soit qui sent l'hibiscus. Surtout si elle te dit en souriant que c'est du bissap ou du thé d'hibiscus. Et reste loin des poêles, qu'elles soient pour frire ou pour faire des paëllas géantes.
- Donc, si tu me dis ça, c'est que tu veux que je rencontre ta mère, yoi, nota avec amusement le blond.
Ace se mit à rougir très légèrement.
- Y'a pas d'autre choix, tu vas loger à la hacienda.
- Je pourrais aller dans un hôtel.
- Tijuana a le plus proche. Avec Bliss.
- Je peux voler, faire des allers et retour. Vous attendre. Alors, dis-moi honnêtement. Tu veux qu'on se rencontre ou pas ? Parce que si tu le veux, je peux t'assurer que je saurai rassurer au maximum ta mère, yoi. Je n'ai pas l'intention de faire n'importe quoi avec toi… enfin, disons plutôt que faire n'importe quoi avec toi, c'est plus dans un lit que je pense le faire, pas avec tes sentiments.
La rougeur d'Ace s'intensifia alors que le blond l'embrasser délicatement juste à l'endroit où le yôkai aurait dû avoir son oreille humaine gauche.
- Alors ? Vais-je rencontrer la señora Gol ?
- Tu as un accent déplorable.
Cela lui valut un baiser sur la tempe.
- Eh bien… si… si tu veux vraiment la rencontrer… vas-y.
Marco posa une main sur la joue de son jeune amant, lui faisant comprendre de se retourner. La tasse presque intouchée fut posée sur le pont alors que le yôkai se retournait, se retrouvant à chevaucher le bassin du blond. S'ils n'étaient pas sur le pont du Calypso et que Marco n'avait pas autant de respect pour son défunt ami Aarch et pour sa nièce/filleule/fille, il n'aurait pas hésité à renverser le brun sur le dos pour le posséder et le ravager. Mais ce n'était pas l'endroit ni le moment. Ils se contentèrent de s'enlacer et de s'embrasser.
Plus Marco passait de temps avec ce jeune homme, plus il se disait qu'il avait bien fait de pousser au-delà de la surface de la journaliste timide. Parce qu'il voyait de plus en plus sa présence prendre de la place dans sa vie future. Il espérait que le brun dans ses bras pense la même chose.
.
.
Plus ils se rapprochaient de la zone de Baterilla, dans la matinée, plus on entendait le son d'un combat. Il y avait une odeur de poudre dans l'air et même si on ne voyait rien, on ne pouvait pas louper des bruits de canons ou certains hurlements. Ace usa du silbo pour se renseigner sur ce qu'il se passait et un sifflement lui répondit rapidement.
- Faut faire le tour, la Marine affronte l'équipage de la Araña devant le port. On fonce droit sur le combat. On va se retrouver entre deux feux, leur traduisit Ace.
Marco leva un sourcil en le regardant des pieds à la tête.
Il disait ça alors que ça se voyait qu'il voulait rejoindre le combat.
- C'est un peu tard, on les voit, donc, il doit y avoir une chance qu'ils nous aient vu, pointa Kali qui avait les mains en lisière pour ne pas être aveuglé par le soleil montant.
En effet, on commençait à discerner un bâtiment depuis le pont du trimaran et qui se battait avec une frégate plus petite et agile qui dansait sur les flots pour ne pas se faire avoir par le plus grand et plus dangereux équipage. Et clairement, ils connaissaient ces eaux plus que la Marine.
- Joie, soupira Carmen. Marina, il y a les canons de précision à l'avant du trimaran. Au cas où, mets-y toi pour riposter. Je ne tiens pas à ce que le Calypso soit coulé. J'y tiens.
Ils étaient quatre noryokushas à bord, donc, quatre à ne pas pouvoir s'en sortir si le Calypso sombrait. Certes, Marco, Carmen et Kali pouvaient toujours voler, mais ils deviendraient des cibles parfaites dans les cieux. En attendant, Marina avait pris une paire de jumelles pour se placer au niveau des canons. Ils défendraient le Calypso. Par précaution, Marco remonta la capuche de sa veste sur sa tête pour assurer son anonymat.
- Carmen, appela Kali. Décale-toi de quatre pas sur la gauche. Ace, appelle Iro.
Ace haussa un sourcil et tapota sa cuisse pour faire comprendre à Iro de ne pas rester avec Carmen et de le rejoindre. Quand son Haki se manifesta, Ace hésitait entre se facepalmer et se faire du souci.
Un boulet de canon couleur chair tomba du ciel, s'écrasant sauvagement sur le pont, détruisant la barre. Il jeta un œil à Carmen. D'accord, en revenant à Baterilla, il allait devoir creuser une tombe pour Luffy qui était en train de se redresser en se tenant son chapeau de paille.
Carmen était livide. Le Calypso était son trésor. Et il venait de se faire massacrer.
Luffy se redressa et, reconnaissant son frère, il se dirigea vers lui.
- Lance-moi ! Faut que j'y retourne !
- Luffy… je m'assurerais de t'enterrer à côté de mon vieux, dit d'un ton blasé Ace à son jeune frère.
Carmen était tellement hors d'elle que ses yeux mauves étaient devenus luisant alors que ses cheveux se mettaient à flotter. Ses cheveux étaient même devenus gris tempête.
La main couverte de Haki attrapa l'arrière du crâne du D, et Carmen l'enfonça alors dans le pont violement, l'assommant certainement ou brisant des os en caoutchouc si c'était possible. Avant que Marco ne puisse l'intercepter, il n'y avait plus personne sur le pont. Elle était déjà filant sur la surface de l'océan en direction du navire de la marine. Elle avait à évacuer le surplus de colère avant qu'elle ne tue Luffy et danse sur sa tombe.
L'impact du Logia contre le navire de la marine secoua l'ensemble du bâtiment.
Et en un instant, le navire fut littéralement retourné au-dessus de l'océan.
- Y'avait longtemps que je ne l'ai pas vue faire ça. Quand elle était adolescente, c'étaient des incidents… régulier, dit calmement le Phénix pas plus déstabiliser que ça.
- J'espère que Pedro est pas sur ce navire, marmonna Ace en prenant des mains de Marina la paire de jumelles pour mieux voir.
Luffy se releva en grognant et Kali lui montra de la tête la casse qu'il avait causé.
- Oopsie ?
- Oopsie comme tu dis. Ça te plairait que je déchire ton chapeau ? demanda le yôkai.
- T'en serais pas capable.
Ace lui adressa un regard le mettant au défi, avant de retourner aux jumelles. C'est à cet instant que Carmen revint sur le navire. Certes, elle était plus calme, mais elle était toujours en colère vu la façon dont elle se rapprocha du jeunot.
- Je crois que tu as quelque chose à dire, Monkey D. Luffy. Et réfléchis bien.
Et preuve que son frère avait un instinct de survie dans sa cervelle de macaque, il se laissa tomber en dogeza devant Carmen.
- Je suis extrêmement désolé pour les dégâts ! Je les réparerai ! Tu as ma parole ! Pitié me tue pas !
Carmen dû se dire que cela n'en valait pas la peine.
- Je passerais l'éponge si tu réunis tous les morceaux brisés.
- ¡Sí señorita !
Et il se mit immédiatement au boulot. Marco pointa le jeune homme du doigt en silence en regardant son compagnon.
- Mhmh. C'est mon tout petit-frère qui a dû sécher les cours pour s'être retrouvé en plein combat, n'est-ce pas ?
La façon dont Luffy se raidit confirmer le soupçon de son aîné et il fit bien d'éviter de le regarder en ramassant les morceaux du gouvernail.
- Il a survécu comment à ça ? se renseigna Marina un peu perdu. Parce que, d'accord, s'il est apparenté à l'autre timbré aux crackers, il peut être résistant, mais là… Il aurait pu mourir dans d'autres circonstances.
- Paramecia Caoutchouc, siffla Carmen. Un homme élastique intenable.
- Oohh. Ça explique.
Marco regarda le jeune homme qui arpentait le pont comme une pile électrique. Paramecia ? Etrange… Remarquant un bout de bois avec un morceau de gravure à ses pieds, Marco s'accroupit pour le ramasser avant de le tendre à Luffy quand il passa à proximité de lui.
- Merci !
Avec un sourire pareil, une paire de lunette de soleil était une nécessité. Cependant, il disparut rapidement pour devenir une moue perplexe.
- Z'êtes qui, ossan ?
- Luffy, la politesse, ça te parle ? gronda Ace alors que ses oreilles se couchaient sur son crâne alors qu'Iro reniflait quelque chose dans les débris.
- Je suis Marco, des Shirohige et… commença le blond.
Les yeux de l'adolescent s'arrondirent et il se mit à caqueter machiavéliquement. Ace sentit de la sueur froide dans sa nuque. Son frère avait une mauvaise idée derrière le crâne. Ou il savait quelque chose que son aîné ignorait.
- Tía va pas s'en faire sur le fait que j'ai séché la classe pour traîner avec Pedro ! Elle sera trop occupée à te faire creuser la tombe de ton petit-copain ! Le vieux a appelé, donc, il peut plus fuir, ton mec vogue droit vers la mort !
Et cela fit rire encore plus l'adolescent qui récupéra le bout de bois pour rapporter les morceaux à Carmen comme un bon petit garçon.
- …Luffy, commença la médecin en regardant entre les mains de l'adolescent.
- J'ai oublié un morceau ? demanda avec inquiétude l'adolescent.
- Tu veux que je le noie ? proposa Ace.
Carmen tira alors ce qui avait été le centre de la barre, L'emblème des Rhyddid gravé dessus. Seulement, les morceaux tombèrent autour de la structure de bois, faisant apparaitre un Eternal Log Pose devant les yeux de la plus vieille. Un nom était marqué dessus : L'ile des Tempêtes.
Carmen redressa la tête sur Luffy, encore choquée, le coinçant dans un câlin qui laissait Luffy très perplexe. Elle était choquée, encore un peu en colère, mais surtout, ressentait une certaine joie.
- Ça veut pas dire que je te pardonne de suite. Mais… Marco. Regarde !
Le pirate avait la bouche ouverte, légèrement tremblant. Il attrapa même l'objet avant de rire, frottant juste un instant la poussière de son œil.
- T'aurais dû le dire… Crétin de peluche. « Le Calypso est la clé ». J'aurais dû démonter ce navire.
Ace plaqua ses mains sur ses oreilles pour ne pas devenir sourd avec les cris de colères farouche d'Aarch devant l'idée qu'on démonte son trimaran. Si ce con n'avait pas été rendu amnésique suite à sa mort brutale et traumatique, ils n'en seraient pas là.
- Même pas en rêve, grogna la Carmin. Mais tu te rends comptes ? L'île des tempêtes. L' île des Rhyddid. L'ile… du phare de mes souvenirs.
- C'est une destination, yoi. Faudra prévenir Oyaji qu'on a enfin la localisation.
Carmen regarda les autres dont plusieurs ne comprenaient pas vraiment. Principalement Marina.
- Les Rhyddid avaient un lieu secret introuvable sur la Grand Line. L'ile des tempêtes. Enfin, c'était une légende. Une des hypothèses était que c'était le seul lieu de tempête de la Calm Belt. D'autre, que jamais un log pose pouvait y aller. Juste un lieu introuvable sur la Grand Line.
- Une île mystère ! s'exclama Luffy avec des yeux emplis d'étoile.
Et il se prit une taloche de la part de son frère.
- Toi, t'es à l'école. Alors, retire cette idée de ton crâne.
- Tu t'es barré alors que t'étais encore scolarisé, t'es mal placé pour me faire la morale ! protesta le plus jeune.
- Scolarité obligatoire jusqu'à quinze ans et je continue les cours par correspondance. T'as quelque chose à redire, jeune homme ?
- Gnegnegne.
- On t'attendra ici ou au Cap Jumeau, le temps que tu fasses ton pèlerinage, informa Ace en retournant à Carmen.
Il doutait qu'elle apprécie la présence d'étranger à la famille sur une île avec autant de valeur sentimentale pour elle. Il tourna les talons et alla rejoindre la barre manuelle que la médecin avait réussi à installer à l'arrière. Maintenant que le navire de la Marine était hors-jeu, et donc, le danger écarté, il allait donc pouvoir se charger de manœuvrer pour qu'ils puissent accoster la plage pas loin de la hacienda et surtout, de la grotte/crypte funéraire des Portgas.
- Étrangement, j'ai envie de la montrer à vous aussi, fini par dire Carmen. Tu m'as aidé, Ace, depuis un moment. Et Kali et Marina aussi. Alors, je veux qu'on y aille ensemble.
- …vraiment ? demanda doucement Kali avec une émotion qu'elle cherchait à contenir
Carmen hocha la tête.
- Tu es le bienvenu, Ace, assura l'esprit d'Aarch.
- Merci, murmura le D. alors qu'il entendait Marco assurer son intention de se joindre à la visite.
Il se saisit du gouvernail de fortune et commença à orienter le trimaran vers la terre.
- Oi, la logia et la prêtresse… si vous vouliez bien m'aider avec le vent, juste histoire de faire pas se crasher contre l'île ? demanda le journaliste.
Marco allait proposer de tirer directement le trimaran, puis se rappela que même si le navire de la Marine avait fini renverser, il y avait possiblement des survivants, alors, autant ne pas se montrer avec sa forme animale et attirer de l'attention mal venue.
- Pour le gouvernail, Carmen, tu pourrais demander au charpentier de bord du Demonio. C'est lui qui a fait le navire de maman, il devrait te le remettre à neuf comme si rien ne s'était passé. Sans compter que le Demonio a plusieurs siècles dans les pattes mais qu'il est toujours en très bon état grâce à lui, c'est pour dire.
- Parfait. Tant qu'il y a quelque chose de sauvable de ça, apprécia Carmen.
Et avec douceur, ils arrivèrent à la plage. Outre King qui se dressa en les voyant arriver, il n'y avait encore une fois personne.
Ils débarquèrent le strict minimum (ils étaient là pour récupérer les informations qu'avait Rouge sur le trafic, rien de plus) sur l'île. Bien entendu, King, tout à l'image de Luffy, fit immédiatement ami-ami avec Strike et Marina.
- Un once ? C'est une réserve pour félidés cette île, yoi ? demanda avec amusement Marco quand le léopard des neiges vint à sa rencontre.
Le blond s'accroupit pour gratouiller sous la mâchoire de la bête qui agita sa queue avec appréciation.
- Non. Juste des trafiquants d'animaux rares qui ont cru pouvoir chopper des trucs intéressants en attaquant notre île, raconta Ace. On a réussi à sauver quelques bestioles du tas. Le seul félin emblématique de la région, c'est le lynx pardelle et c'est mon frère Sabo qui en a adopté un.
Luffy eut un grand rire en voyant Strike et King filer dans le sable pour jouer comme s'ils étaient de vieux amis qui se retrouvaient.
- Et depuis cette attaque, tu te balades avec la hache d'incendie de l'école, rappela Luffy.
Son commentaire lui valut de se faire saisir par l'oreille.
- Toi, crois pas que je vais laisser passer ton coup d'école buissonnière.
Iro ignora les deux autres bêtes pour s'en aller en trottinant vers l'escalier de la falaise, avant de s'asseoir sur les premières marches, droite et digne, jetant des regards dédaigneux aux deux autres comme s'ils étaient indignes de sa présence. On entendait presque un « les garçons, vraiment » qu'elle devait penser en regardant Strike et King roulaient dans le sable dans leur jeu. Du coin de l'œil, Ace nota que Marina avait remonté sa capuche sur sa tête. Qu'elle se détende, sa mère était très mal placée pour la juger.
Ils montèrent rapidement les marches pour traverser ensuite l'oliveraie. Cela se voyait que la récolte avait déjà eu lieu, il n'y avait pas la moindre trace d'olive dans les arbres. Comme toujours, Luffy se rapprocha de son frère, qui de toute façon, n'aimait pas non plus l'atmosphère des lieux. Ils traversèrent donc les terres pour rejoindre la hacienda. Et vu le bruit qui venait du patio, l'équipage du Demonio était de retour à leur semblant de QG. Ace hésita presque à faire le tour pour aller directement rejoindre tout le monde, mais la nervosité grandissante de Marina lui dit que la mettre sans préparation en face à face avec l'équipage de son défunt oncle n'était peut-être pas une bonne idée. Alors, il les fit passer par le devant la propriété pour rejoindre la grande porte. Avant que son frère ne pose des questions sur ce choix, le yôkai le bâillonna.
Roger avait un sourire machiavélique en se tenant prêt de la porte, ce qui fit déglutir son fils.
Pile, sa mère tuerait Marco. Face… il avait peut-être une chance d'avoir une histoire d'amour de plus de quelques jours avec un type bien.
Sentant que son frère était en crise interne, Luffy leva le poing et toqua à la porte.
- ¡ Ya voy ! cria Rouge depuis l'intérieur.
Et bientôt, elle vint à leur ouvrir, terminant de se sécher les mains, un flingue encore attaché à la hanche et un chignon grossier sur le crâne.
- Ace ! Depuis quand tu toques pour rentrer chez toi ? s'exclama Rouge. Et bonjour les filles ! Je suis heureuse de vous revoir !
Elle offrit un sourire chaleureux à Carmen et Kali.
- Bore Da, Rouge-san. Un plaisir de vous revoir aussi.
Carmen fit une révérence vers la femme avec un sourire.
Rouge jeta un regard de coin à Luffy qui le fit se raidir, puis revint aux deux demoiselles avec un sourire. Elle jeta le torchon sur son épaule et alla prendre Carmen dans ses bras pour l'embrasser sur les deux joues, pour ensuite se tourner vers Kali et lui prendre le visage dans une main.
- Tu es devenue une ravissante demoiselle, Kali. Et je suis très heureuse de voir les progrès que tu as fait. Bon retour chez toi, à toi aussi.
Et l'elfe se retrouva dans une étreinte maternelle à son tour, avant que Rouge ne se tourne vers les deux derniers. Marco s'était planté sur ses jambes, les mains dans le dos, presque au garde à vous. Marina, elle, elle se mordait les lèvres en jouant avec une de ses tresses teintes qui lui descendaient jusqu'à la taille. Décidant de s'accorder un maximum de sursis, Ace prit la demoiselle par les épaules et l'avança vers sa mère.
- Voici Marina. Une fugueuse qui aurait bien besoin des plans retors de la famille pour échapper à un chien enragé. Et je parle pas de son béhémot poilu qui joue sur la plage avec King.
Rouge jeta un regard à Marco, puis à son fils, montrant qu'elle avait clairement comprit la manœuvre, mais laissa faire. Sous sa capuche, le blond se mordit une lèvre pour ne pas rire. C'était un brin adorable ce comportement.
Un gargouillis incompréhensible jaillit de la gorge de la pauvre fille paralysée de peur.
- Je serai tentée de faire la blague, mais je doute que le première commandant du concerné l'apprécie, rit Rouge. Tu es néanmoins décidé à me ramener tous les cas désespérés à la maison, nene. Encantada, Marina. Je suis Portgas D. Rouge. J'espère que tu as fait bon voyage.
Et avec douceur, elle prit les mains de la demoiselle paralysée par la peur et l'appréhension. Cependant, celle-ci réussit à s'incliner et formuler une phrase complète :
- Bonjour madame. Enchantée de vous rencontrer. Je suis Marina et oui, je ne me suis jamais senti aussi libre qu'à bord du Calypso. Merci de m'accueillir chez vous mais je suis désolée de n'avoir rien à vous offrir pour votre hospitalité.
Alors que Rouge riait, Marco venait de comprendre plusieurs choses. La première et la plus importante, c'était pourquoi Roger l'avait choisi elle. Elle avait ce don, ce charisme, ce charme, cette capacité innée à d'un côté, ressentir le genre de personnes à qui elle s'adressait et de l'autre, à se glisser dans la défense et la réserve de tout le monde. Être méfiant à son sujet semblait être inconcevable. Même avec une arme à la taille et une façon de bouger qui trahissait d'un entrainement au combat… elle respirait juste la tranquillité et l'inoffensivité. Elle était dangereuse à sa propre façon, et ça en faisait une femme extrêmement intéressante. Seconde chose que le blond comprit, c'est qu'Ace avait hérité, volontairement ou non, de ce charme. Même dans sa phase d'adolescent timide, il avait dégagé ce charisme qui l'avait attiré comme une flamme attire un papillon.
Les Portgas étaient une famille dangereuse.
Et vu le sourire de coin que la femme lui adressa, elle savait à quoi il pensait et le lui confirmer en silence.
- Tu n'as pas à t'en faire, Marina-chan, assura Rouge en revenant à la demoiselle. Non seulement les ami.e.s de mon enfant seront toujours les bienvenus chez moi, mais en plus, accueillir une autrice telle que toi est déjà quelque chose de sensationnel. J'adore ce que tu fais.
Et elle adressa un clin d'œil à la demoiselle sous sa capuche.
Oui, elle savait qui elle était, mais si elle voulait rester anonyme, c'était son choix et elle n'irait pas contre.
Portgas D. Rouge était une femme très dangereuse.
- Comment vous… ? Comment vous savez ? souffla Marina totalement surprise.
Encore une fois, Rouge se contenta de rire.
- Cela fait cinq siècles que ma famille fait dans le commerce de l'information. Savoir qui me rend visite avant qu'ils ne soient là, c'est la moindre des choses, surtout quand les personnes en question gravitent autour de mon fils unique.
- Oh … donc… vous savez aussi pour… ? demanda Marina avec les doigts qui présentaient derrière elle comme s'il y avait quelqu'un.
- Certainement, Marina. Et je ne pense pas que tu aies à t'inquiéter pour ça, n'est-ce pas Rouge-san ? Je suis même sûre qu'elle t'aiderait à rendre la vie très compliquée à l'autre fou, confirma Carmen.
Un air froid tomba sur le visage de la femme si amicale.
- Cet homme a tué mon frère. Et on me demande si je veux rendre sa vie misérable ? Est-ce qu'il est vraiment nécessaire de me demander ? Bon, d'accord, c'était Javier qui était doué pour se faire passer pour n'importe qui, mais je suis très douée pour imiter les écritures et, mon frère et moi avons bien gardé de signaler aux autorités la mort de notre oncle Bruno.
Elle regarda son fils avec un sourire complice.
- Tu pensais à ça, aussi, nene ?
- Je suis un Portgas, se contenta de répondre le journaliste avec un bref sourire.
- Ceci étant fait…
Rouge commença à se tourner lentement vers Marco, avant de se faire saisir par le bras par son fils en panique.
- Luffy a séché les cours ! On l'a récupéré alors qu'il était éjecté du combat contre la Marine !
- Je sais. Pedro me l'a rapporté.
Acceptant encore une fois la diversion, Rouge se tourna vers son plus jeune, les poings sur les hanches, les sourcils froncés.
- Luffy, l'équipage du Demonio a passé des années à chasser des passagers clandestins en les personnes de ton frère et Amelia. Tu crois que toi, et ta discrétion d'éléphant, tu pouvais vraiment passer inaperçu ? Tu rattraperas ce week-end les cours que tu as loupé aujourd'hui, et tu peux faire une croix sur ton autorisation de sortie en mer avec la bande pour les vacances d'hiver.
- Sans compter qu'il a causé des destructions sur le Calypso, renchérit Ace en croisant les bras.
- Eh bien, les réparations, elles seront déduites de son argent de poche, poursuivi Rouge. File dans ta chambre.
En trainant les pieds, Luffy retourna dans la hacienda en grommelant dans sa barbe.
- Bien, maintenant qu'il n'y a plus rien pour te servir de diversion, je vais pouvoir gérer avec notre visiteur du Shin Sekai, sourit machiavéliquement Rouge.
Toute couleur disparu du visage du journaliste, taches de rousseur comprises, alors que sa mère se tournait vers Marco qui avait retiré sa capuche pour s'incliner respectueusement vers la femme.
- Señora. Un plaisir de faire votre connaissance.
- La poêle, la poêle, la poêle, la poêle ! encouragea Roger sans s'occuper du regard assassin de son fils.
- J'ai fait du thé à l'hibiscus, vous en prendrez bien avec moi, n'est-ce pas ? sourit innocemment Rouge.
Dans le dos de sa mère, Ace croisa les bras devant son visage pour faire comprendre à son amant que non, ce n'était pas du tout une bonne idée.
- Avec grand plaisir, accepta en souriant Marco.
Avec désespoir, Ace laissa retomber ses bras. Kali vint lui tapoter le dos en retenant son hilarité.
- Ace, cariño, montre une chambre à Marina. Ensuite, présente Leandro à Carmen pour la réparation.
La mère attrapa en souriant un bras de Marco et l'entraîna avec elle à l'intérieur. En passant le Phénix serra brièvement le poignet d'Ace en un geste rassurant, avant de disparaître avec la mère de famille. Carmen vint aussi tapoter le dos du journaliste.
- Je pense que ça va bien se passer. Bon… on pose les affaires ?
- Vous avez toujours vos chambres, les filles. Je vais voir laquelle ma mère a dû préparer pour Marina, après, on peut aller voir Leandro pour la barre du Calypso. S'ils sont ici, ils ont certainement des blessés, alors qui sait, t'auras peut-être du boulot.
Et il lui demanderait combien ça lui coûterait pour qu'il fasse un cercueil.
- Tu me suis ? demanda Ace en se tournant vers Marina. Ou tu veux aller chercher ton truc poilu avant ?
- Je vais le siffler. Et il faudra me dire où il n'a pas le droit d'aller. Comme ça... Je le surveillerais si nécessaire.
- Ma mère n'a jamais rien dit sur les bestioles dans la hacienda, du moment qu'ils ne courraient pas comme des possédés. Vu sa taille, il faudra qu'il fasse attention pour qu'il ne casse pas les vases. Ma mère serait très contrariée s'il arrivait quelque chose à ses fleurs. Après… y'a juste une grotte sur la plage où on veut personne et peut-être les deux premières rangées d'oliviers autour de la hacienda. Surtout celui avec le manteau accroché aux branches. Malgré tout ce que je pense de mon vieux quand il fait le con, j'apprécierai autant que lui qu'un clebs fasse ses besoins sur son lieu de repos.
Il montra le hall et donc, l'escalier à peine plus loin, invitant Marina à le suivre dedans.
- Je retiendrais et je ferais en sorte de. Strike est vraiment intelligent. Une crème. Malgré sa taille de mastodonte, il a une certaine délicatesse. T'as quand même remarqué qu'il reste relativement sage dans le Calypso.
Ace pinça les lèvres. Oui, le chien était très sage, malgré sa taille et donc, son énergie, mais… ça restait un chien et franchement, il n'était pas fan de ces bestioles. Mais vu la façon dont Strike avait voulu le réconforter dans sa crise le soir d'avant, il se promettait de faire un effort.
Il entraina Marina dans l'escalier, hésita un moment, avant de l'embarquer dans le couloir, présentant les pièces alors qu'ils les passaient. Il vit juste Roja apparaître un peu plus loin dans le couloir pour montrer du doigt une porte pour faire savoir que c'était celle-ci qui avait été préparée.
- Ah. La chambre de la abuela.
Il ouvrit la porte sur une chambre douce, couleur crème. La dernière fois qu'il l'avait vu, il y avait des draps blancs partout et des tonnes de poussière. Clairement, sa mère l'avait nettoyée de fond en comble et changé les draps.
- C'est la chambre de ma grand-mère. Personne ne l'utilise depuis sa mort. Ce sera la tienne à chaque fois que tu seras ici.
- D'accord. … Dis ? Ça ne gênera pas de me raconter l'histoire de la demeure ? Enfin, c'est pour des idées de manuscrits.
Ace se gratta la nuque avec une moue.
- Pas grand-chose à dire. On l'a récupéré à la royauté y'a cinq cents ans, quand on a mis à la porte le Gouvernement Mondial. C'était la plus isolée, pour ça que les premiers l'ont choisi. On a eu pas mal de pirates dans la famille et ils l'utilisaient en QG quand ils étaient sur South Blue. Je… je vois pas vraiment ce que tu veux que je te raconte. On a jamais été très nombreux ici. Gros max, c'est quatre Portgas vivant en même temps. Et c'est jamais très longtemps. On a tendance à mourir plutôt jeune dans la famille, alors, pas vraiment le temps de laisser une empreinte dans l'histoire qui mérite qu'on en parle.
Marina eut alors un sourire plutôt chat, ce qui changeait de son côté timide.
- Je pars souvent de rien, pour mes histoires. Et tu viens déjà de me donner une idée. Bien que je fasse toujours attention lorsque je m'inspire de faits réels ou de lieux. Si j'ai l'inspiration, je te ferais lire avant le résultat. Mais je vois déjà un fil rouge avec la demeure ancienne cachant plein de secret. Et en face, un gouverneur avide de pouvoir. Peut-être quelqu'un qui revient d'un long voyage, se retrouve à être le protagoniste principal... Je devrais m'arrêter avant de t'assommer.
- Tu m'assommes pas, rassura Ace.
Il soupira et ouvrit la porte vitrée menant au balcon de bois qui encerclée la propriété. Il s'assit sur la rambarde et regarda l'horizon. De là, on voyait la « ville ».
- Si tu cherches des idées, les habitants seront ravis de partager. Et y'a toujours le monument aux morts pas loin du port. Mais si je peux me permettre une confidence… je… je ne supporte pas cette maison. Ni cette île.
Il garda le silence un instant, avant de soupirer et de pivoter sur la rambarde pour revenir vers la chambre.
- Je te laisse t'installer, je vais poser mes sacs et m'assurer que mon frère n'a pas inventé une nouvelle bêtise. Les filles doivent attendre en bas de l'escalier.
Et sans attendre de réponse, il quitta la chambre. En passant devant celle de Luffy, il l'ouvrit un instant pour s'assurer que son frère était bien dedans et c'était bien le cas parce que l'adolescent était allongé tête en bas sur sa descente de lit, les pieds sur les coussins, tenant à bout de bras un de ses cahiers de cours. Il adressa un regard boudeur à son aîné avant de revenir à sa leçon. Le plus vieux ferma la porte et alla rejoindre sa propre chambre. La porte entr'ouverte disait qu'Iro avait déjà rejoint son coin. Il l'ouvrit totalement et resta en bug.
Oui, c'était sa chambre, mais on avait clairement fait des changements. Son bureau n'était plus là. Ni son vieux lit. A la place, on avait mis un lit double au milieu de la pièce avec une table de chevet des deux côtés.
Iro était déjà sous la couverture, formant une grosse bosse au milieu du lit.
- Oi, Luffy !
Luffy passa la tête hors de sa chambre pour regarder son frère qui s'était penché hors de la sienne.
- On m'a changé de chambre ? se renseigna l'aîné.
- Pourquoi faire, patate ?
- Pourquoi on m'a changé le lit, alors ? Il était très bien celui que j'avais jusqu'à présent.
- Qu'est-ce que j'en sais ? Y'a quelques jours, tía m'a demandé de l'aide à faire le réaménagement. Demande-lui.
- Tu l'as pas fait ?
- Lui poser une question quand elle est prise d'une lubie bizarre ? Ace, j'ai bientôt quinze ans, quasi l'âge de l'orphelinat ! Je suis pas fou ! Elle serait capable de me renvoyer au vieux avant l'heure !
Et il redisparu dans sa chambre.
Ace posa son sac juste à l'entrée de la pièce, avant de sortir. Il descendit à pas rapide vers la cuisine, dépassant les filles à qui il fit juste un signe pour dire qu'il revenait. Suivant son Fluide, il alla jusqu'à la cuisine où il sentait sa mère avec Marco.
C'est avec un certain soulagement qu'il constata que le blond était toujours vivant. Il était adossé à la porte du frigo, une tasse de thé entre les mains (pauvre fou, Ace lui avait dit de ne boire aucune boisson sentant l'hibiscus), pendant que sa mère était accroupie devant la machine à laver où elle enfournait du linge.
- Pauvre fou, marmonna Ace à l'adresse du blond.
- On me le dit souvent. Et pour une fois, le poison a bon goût, yoi, sourit Marco.
Et pour appuyer son point, il leva sa tasse en toast silencieux avant d'en boire une gorgée. Le yôkai le regarda d'un air sceptique, puis il remarqua l'esprit de son père, à quatre pattes dans un coin de la pièce qui pleurait d'un air trahi.
- Tu pensais que j'allais vraiment le tuer ? demanda Rouge en se tournant vers son fils, toujours à genoux devant la machine.
- J'avais le vieux qui était pressé que tu le fasses, justement, justifia Ace.
- Homme de peu de foi.
- Lui ou moi ?
- Lui. Si ça avait été toi, j'aurais dit « chaton ». Et même si je devrais te mettre dans le même sac, je ne le ferai pas, et t'accorde le doute de la désinformation de la part de l'esprit de ton géniteur, qui, je suis certaine, est en train de faire son gros bébé dans un coin.
- ROUGE ! s'indigna Roger en se relevant d'un bond.
- Dans tous les cas, je l'approuve. J'étais… septique, quand Rayleigh m'a averti de la possibilité que je me retrouve avec ton petit-copain sur le pas de la porte. Et je ne te cache pas qu'il y avait de grande chance pour qu'il ne quitte jamais Baterilla vivant, continua la femme.
Elle adressa un sourire à Marco avant de terminer de mettre le linge dans la machine.
- Mais tu as bien choisi. Vous avez ma bénédiction.
Cela retira un poids sur les épaules d'Ace. Marco ouvrit un bras et le brun accepta l'invitation pour lui voler un baiser.
- Tu pourrais t'empoisonner, pointa avec amusement le Phénix.
- Meh. On est immunisé contre celui-ci, t'en fait pas.
- Tu voulais quelque chose ? se renseigna Rouge alors que Marco était assez perplexe par la réponse qu'il venait d'avoir.
- Mi cama. ¿Qué hiciste con él?
Rouge regarda son fils d'un air perplexe.
- J'ai plus de bureau et le lit a doublé de taille, explicita le jeune.
Sa mère resta perplexe. Elle se moquait de lui ou il s'était vraiment trompé de chambre ?
- Réfléchi un instant, Ace. Pourquoi aurais-je décidé de changer ton vieux lit une place contre un lit double ? Sauf si tu préfères que je te fasse un dessin.
Quand la connexion se fit, même Marco eut un air surpris.
- Je vous fais confiance. Je ne veux rien sous mon toit. Vous dormez et c'est tout. Je me suis bien fait comprendre, messieurs ?
Rouge s'était redressée avec les poings sur les hanches, un air sévère sur le visage. Ace alla voir sa mère et l'enlaça avec reconnaissance, ignorant les cris indignés et trahi de son père. Pas question de trahir sa confiance. Il ne pouvait rêver de mieux.
- Je te le rends plus tard, j'ai encore des choses à voir avec monsieur, donc, tu vas prendre les filles et les présenter aux Demonios, jeune homme.
Plus serin qu'à l'allée, Ace embrassa sa mère sur la joue et ressortit de la cuisine pour rejoindre enfin les dames qui l'attendait.
