Chapitre 58: Mon sang

POV Philémon

Je n'arrivais à rien devant ce parchemin. Cela faisait plusieurs minutes que je relisais encore et encore la première ligne sans la saisir complètement. C'était frustrant et rageant. Je le mis de côté et pris ma tête entre mes deux mains. 'Qu'est-ce que j'ai par Merlin?' me morfondai-je sur mon incapacité à me concentrer. Je me levai de mon siège et m'acquitta de trouver une distraction bienvenue pour mon esprit embrouillé. Je marchai dans le couloir en jetant des regards distraits à travers les nombreuses fenêtres montrant la nature du domaine en pleine effervescence. Un bruit difforme attira mon attention. Interrogée, je me rapprochai de la source. Celle-ci mena à la grande cuisine. A peine eu-je le temps d'atteindre la poignée de porte que celle s'abattit tout droit sur mon nez. J'ai sûrement couiné le cri le moins glorieux de ma vie et je m'empressai de serrer mon nez sanglant.

'Oh, mon dieu!' s'éleva la voix inquiété et coupable de la sorcière cachée derrière la porte. 'Monsieur Parkinson?! Je suis vraiment navrée de vous avoir fermé la porte dessus. Laissez-moi regarder…' J'éloignai instinctivement mon épaule de son touché.

'J'aurais dû le savoir, peste.' maugréai-je contre la fille Granger.

'Papa?' vint alors la voix de ma fille.

'Pans?' contenai-je une nouvelle vague de sang dans ma main. Elle nous observa pendant quelques secondes avant qu'un froncement de sourcils n'apparaisse sur son visage.

'Tu devrai la laisser faire. Granger est comme la meilleure sorcière que je connaisse. Elle était la major de mon année, héroïne de guerre, employée au Ministère et est surement la plus qualifier pour devenir la prochaine première ministre de la magie.'

Hermione rougit au compliment.

'Je ne suis pas certaine d'être…' tenta-t-elle de la réfuter.

'Tout cela pour dire qu'elle est parfaitement capable de réparer un simple nez cassé, père.' la coupa-t-elle, suivit d'un regard sévère typique Parkinsonien.

Un sourire de fierté menaça de se répandre sur mon visage en même temps que je ressentis un peu de pitié pour la fille Granger. Les femmes Parkinsons s'avaient y faire taire tous arguments à leur comparse, particulièrement leur partenaire. Je me souvins de la première fois que j'ai eu le malheur d'y gouter et Merlin qu'un léger tremblement me parcourt encore au simple souvenir car il en fallait avoir de l'audace couplée à une autorité naturelle pour faire tarir les mots du jeune Parkinson têtue que j'étais à l'époque.

Je libérai mon nez, faisant confiance à ma fille et par extension à la fille Granger. Elle sortit sa baguette de sa poche et l'agita de haut en bas dans un geste précis. Mon nez émit un petit bruit de craquement avant que la douleur et le saignement ne disparaissent. J'avisai alors mon visage dans le reflet d'une vitre. Constatant qu'il fut parfaitement remis, je remercie alors la sorcière Granger.

'Merci à vous, Miss Granger!' la remerciai-je comme mon décorum distant habituel.

Elle hocha la tête, acceptant mon remerciement. Puis une petite sensation de malaise surplomba nos deux têtes en ne sachant comment procéder à partir de là. Il y avait toujours ce degré de ressentiment gardé sous silence.

'Je suis heureux de vous revoir dans un meilleur état, Miss Granger. Pansy!' la saluai-je affectueusement ma fille avant de me retourner pour partir.

'M. Parkinson!' m'interrompit-elle mon départ.

'Miss Granger?!' Elle alla parler mais se ravisa. 'Je suis heureuse également de vous revoir dans de meilleures conditions, M. Parkinson. J'espère que nous pourrons faire plus ample connaissance à l'avenir.'

'Très certainement, Miss Granger!' acceptai-je avant de retourner à mon bureau attitré.

'Ton préféré!' s'annonça brusquement ma femme en déposant une petite assiette contenant un morceau de tarte au citron.

'Merlin, Perséphone!' tins-je mon cœur battant. 'Merci.'

Elle hocha la tête puis sortit un 'Bien ' approbateur. Elle glissa sa main le long du rebord de mon bureau puis la laissa tomber à ses côtés avant de se retirer.

Je me poussai au fond de mon siège et pris la première bouchée de cette douceur acide en essayant d'oublier la lettre gardée au fond de mon tiroir.


Note de l'auteur: Je n'avais aucune idée que j'allais casser le nez de notre très cher M. Parkinson avant de commencer à l'écrire. Pour ma défense, j'ai les doigts qui ont glissé sur mon clavier. Mes plus plates excuses, M. Parkinson mais je dois dire que c'est sacrément satisfaisant de vous casser le nez par inadvertance même si c'est un peu ma faute si vous êtes un tel imbécile.