Bonjour ! Et voici le chapitre 12 !

Je l'avoue en ce moment, je prends mon temps pour écrire. Au départ, notamment durant le mois de février, c'était frustrant car pour mes deux autres fanfictions, j'avais un très bon rythme de publication et je n'avais aucun blocage. Or là, comme il y a quelques soucis à côté, j'ai dû apprendre à lâcher prise. À laisser faire. D'un côté, faut avouer, ça fait du bien. De l'autre, ça serait cool aussi que l'inspiration revienne plus franchement haha ! Parce que je dois avouer que cela m'embêterait de laisser ce Sanctuaire à l'abandon.

En tout cas, j'espère que la lecture vous plaira et merci encore de suivre cette fanfic !

Country sa : merci beaucoup pour ton adorable commentaire ^^ ça me touche ! contente que le développement de Shura te plaise ainsi que celui de Seiya. Pour Shun et Shura, effectivement c'est le but : montrer comment devenir un héros. Pour la complémentarité entre Shun et Seiya, perso ça m'a sauté aux yeux dans l'arc Poséidon et l'arc Hadès : leur duo fonctionne tellement bien. Pour ce qui est du traitement du chevalier pégase, je suis d'accord avec toi : perso je n'ai pas du tout aimé l'arrivée de Seika en mode random dans l'arc Hadès alors que ça faisait depuis l'arc d'Asgard qu'on n'entendait plus parler d'elle (si ce n'est un soubresaut dans Poséidon). Et je suis d'accord sur l'image négative de la déesse Athéna (qui n'est pas aidé par Saori j'avoue haha). J'espère en tout cas que le chapitre te plaira !


- Quelqu'un pourrait me rappeler comment on s'est retrouvé là ? Demanda Shun.

Il était seul dans un cachot. Le sol était humide et les murs froids. Il y avait une paillasse pour dormir ainsi qu'un bol en terre cuite pour l'eau. Son cachot se situait avec d'autres de ce type dans un long couloir mal éclairé. Et bien évidemment, ils étaient tous occupés par ses compagnons.

- Alors les guerriers divins d'Odin sont intervenus parce qu'à ce qu'il paraît, c'était à eux de faire le travail avec le monstre marin, déclara Saor, situé à la gauche de Shun.

- C'est vache de leur part quand même ! Ils auraient pu nous remercier ! maugréa Eliotis en s'asseyant dans son cachot.

Le faune avait judicieusement gardé une apparence humaine pour n'éveiller aucun soupçon de la part des gardes. Il en allait de même pour Saor qui avait camouflé au maximum ses écailles.

- Ouais mais comme on n'est pas à notre premier coup d'essai à Asgard... dit Shunrei en soupirant.

- Et qu'en plus à chaque fois qu'on agissait, on faisait la fête et on renversait les mœurs mis en place, c'est ça qui les a alerté surtout, conclut Esther.

- En même temps c'était rigolo de voir le maire de la ville ultra rigide s'habiller en femme et dire à tout le monde que c'était "le plus pédé de tous les pédés", ricana Eliotis.

- Ça changeait en effet... Au fait, où est Cilia ? demanda Shura.

- Soit iel est en train de nous préparer un plan d'évasion... nota Eliotis.

- Soit iel est complètement endormi dans un coin et si ça se trouve iel ne s'est même pas rendu compte qu'on n'était plus là, déclara Esther.

- Je pencherai plus pour cette option, répondit Shunrei en riant un peu

- On pourrait partir quand même, soupira le faune. Sérieusement, il n'y a rien pour nous empêcher de sortir techniquement.

- À part 7 guerriers divins prêts à nous tomber dessus si on sort, soupira Shun

- Ah... C'est pas faux...

- Silence ici ! cria la voix forte du gardien.

Shun soupira et s'asseya dans le fond de sa cellule. Là, la tête à peine touchée par la lumière du jour, il repensa à l'intervention de Dionysos. Il eut un rire : si cela se trouve, le dieu avait anticipé cette situation. Voilà pourquoi il s'était montré à lui.

Il posa la tête contre le mur et eut la sensation que la lumière était plus chaude. Comme une main affectueuse sur l'épaule qui démontrait qu'il n'était pas seul. Il ouvrit les yeux et regarda sa cellule : les murs étaient humides, ça sentait l'urine, et la poussière volait dans l'air. Et pourtant, elle lui paraissait davantage éclairée. Il entoura ses genoux avec ses bras et repensa à ces cinq dernières années. Il avait voulu se détruire oui. Se salir. Tout ce qui était mal vu par la morale,il voulait le faire. L'alcool et le sexe étaient à ses yeux des démons dans lesquels il replongeait sans cesse. Des sirènes infernales qui selon lui n'étaient que ce qu'il méritait.

Et puis Dionysos était arrivé. Dionysos avec sa cour et ses mœurs que l'on qualifierait de légères. Shura aussi. Les deux lui avaient montré que le souci allait bien au-delà de se vautrer « dans les bas fonds de l'humanité ». Que le véritable problème, ça avait été de vouloir se conformer davantage aux attentes des autres qu'aux siennes. À force de vouloir se montrer digne de l'armure d'Andromède, digne de son frère... Il s'était oublié. Et la chute avait duré cinq ans. Mais bizarrement, là tout de suite, dans cette cellule miteuse, il pouvait entrapercevoir la lumière au bout du tunnel.

Oui, il valait mieux que ce qu'on avait imaginé de lui. Le fait d'être devenu un oiseau de la nuit ne changeait rien à ce qu'il était au fond de lui, ni ses convictions. S'il avait été réellement pourri... Jamais Shura, Shunrei, Eliotis, Saor, Esther et Cilia ne seraient restés à ses côtés. Les connaissant (un peu mieux maintenant), ils auraient fait en sorte qu'Eliotis le bouffe. Et jamais surtout Dionysos lui aurait accordé une telle confiance. Il devait croire en lui de nouveau.

En parlant du loup, il sentit la lumière s'intensifier autour de lui. Il eut un doux sourire : Dionysos était bien là. À ses côtés.

OoOo

Hilda de Polaris, hôte d'Odin sur Terre et reine du royaume d'Asgard, se tenait droite sur son trône. À ses côtés, Siegfried, lui aussi au garde à vous.

- Je dois t'avouer que j'aurai aimé te revoir dans d'autres circonstances chevalier d'Andromede.

Shun et Shura étaient tous les deux dans la salle du trône, menottés. Même si cela ne servait techniquement à rien et était juste là pour la symbolique, les deux chevaliers n'allaient pas tenter le diable. En effet, d'une part c'étaient les sept guerriers divins face à eux (Alberich n'avait pas été ressuscité). D'autre part, leur urnes avaient été confisquées et mises quelque part dans ce palais, bien gardées par Hilda alors que leur prison se trouvait en bordure de ville. Et puis surtout... Ils sentaient que leur cosmos était drainé par une énergie particulière. Probablement la même utilisée pour les urnes.

Le Capricorne risqua un œil pour observer son camarade et fut étonné de voir son visage stoïque et son air calme. D'ailleurs il ne répondit rien.

Hilda fronça les sourcils.

- Je ne vais pas y aller par quatre chemins : quel est votre but ?

- Défendre l'amour et la paix sur Terre.

Siegfried serra le poing.

- Vous appelez ça défendre l'amour et la paix sur Terre ?

- Siegfried, fit Hilda.

- Ah... Pardon ma reine.

- Nos coutumes sont certes étranges à vos yeux mais soyez convaincue Hilda que ce que nous cherchons c'est avant tout de protéger les hommes, répondit Shun

- Je le crois Shun. Il est vrai que votre groupe a réussi à tuer ce monstre marin qui terrorisait cette ville de mon royaume. Et je vous en remercie chaleureusement. Mais là n'est pas le problème.

- Alors c'est quoi le problème ?

Shura écarquilla les yeux en entendant cela. Siegfried serra encore plus les poings. Seul Hilda ne réagit pas.

- Vos mœurs. Vos coutumes. Il n'y a pas la place pour la débauche et le chaos sur les terres du dieu Odin. Il n'y a pas non plus la place pour un autre dieu.

Elle avait prononcé ces mots d'un ton ferme et dur, démontrant par là ses intentions dans cette séance. Mais cela ne sembla pas déstabiliser Shun qui enchaîna, toujours calmement.

- Qu'il n'y ait pas la place pour un autre dieu, à la limite je peux le comprendre. Notre dieu également. Après tout, nous ne sommes pas là pour imposer un changement de foi. En revanche, là où je ne vous suis pas c'est dans l'idée que nous avons des mœurs et des coutumes différents : vraiment ? Que je sache, nous n'avons pas apporté une autre langue, ni même une autre culture. Nous avons simplement fait la fête et créé de l'euphorie pendant une soirée ou quelques jours dans les villes dans lesquelles nous sommes passés. D'ailleurs, ces villes allaient mieux : elles étaient plus libres.

- Les femmes avaient quitté leur foyer pour se vautrer nue dans les bras d'autres hommes... Les hommes eux-mêmes s'étaient travestis et avaient rejoint des orgies ! cria presque Siegfried.

- Alors déjà, pas tous. Et ensuite en quoi c'est un souci ?

Siegfried, outré par l'insolence de ce chevalier qu'il avait pourtant connu différent, allait lui lancer une autre réplique quand Hilda l'arrêta. Elle avait gardé sa froideur et dévisageait durement les deux anciens chevaliers d'Athéna.

- Ces mœurs n'ont pas leur place à Asgard. La société doit être protégée de ce type d'actes.

- Pourquoi vouloir empêcher les hommes d'être libres ?

- Ce n'est pas d'empêcher les hommes d'être libres Shun d'Andromède mais de faire en sorte que la société soit ordonnée, que les hommes acquièrent la sagesse et la paix intérieure par la résilience et l'ordre. Nous ne pouvons pas nous permettre de laisser les hommes aller vers l'absolue liberté. Car un homme libre peut se croire tout permis. Et cela est d'autant plus dangereux quand les forces du mal se dressent face à eux.

- Alors c'est ça votre but ?

- Plaît-il ? demanda Hilda, surprise et énervée d'avoir été interrompue par ce chevalier.

Shun quant à lui, sentit la colère monter en lui. Mais il décida de la réfréner et posa calmement son discours :

- Un homme libre n'est pas un homme qui se croit tout permis. Ça c'est un homme prisonnier de ses propres désirs et pulsions. Un homme libre est un homme qui connait parfaitement sa part chaotique et qui l'a accepté. De ce fait, il est plus responsable que n'importe quel individu qui se ploie a la résilience et au contrôle par peur de déclencher la colère des dieux. Même s'il se travesti en femme ou qu'il ne soit pas marié. En fait, ce que je veux dire, c'est que vous vous en foutez du bonheur des hommes. Vous vous en foutez de leur liberté, surtout de leur liberté d'introspection. Vous, tout ce qui compte, c'est de bien paraître devant les dieux. Que les dieux voient que les hommes sont bien élevés et sages comme des images. Ainsi, les dieux n'iront pas les détruire.

- Je ne vois pas en quoi c'est un problème d'empêcher les dieux de détruire les hommes.

- Les hommes sont faits pour grandir. Ce ne sont pas des enfants que l'on doit gronder quand ils ont fait une bêtise ou les effrayer pour qu'ils obéissent. Les hommes ont droit de faire des erreurs, ont droit de retourner à leur plus bas instinct et à être débauchés. À être qui ils veulent être au moins juste un temps. Et c'est normal : parce que ce sont des enfants qui ont grandi. Et qui sont devenus adultes.

- La Nature n'est pas faite comme cela.

- Tss, généralement les gens qui utilisent l'argument de la Nature pour justifier l'ordre et la morale sont ceux qui la connaissent le moins. Vous saviez que les poissons clowns changeaient de sexe durant leur vie ? Et que les pingouins mâles pouvaient être en couple et élever des œufs ensemble ?

Hilda ouvrit grand les yeux en entendant cette réponse plus qu'insolente. Shura, quant à lui, dévisagea Shun. Il lui paraissait si adulte d'un coup, si serein dans ses convictions. Inébranlable, tel un roc résistant aux fracas incessants des vagues contre lui. Il fixait Hilda sans courber l'échine. Mais ce qui le troubla plus qu'autre chose, c'était ce qu'il avait dit. Bien qu'il comprenait les motivations de Hilda, il comprenait celles de Shun qui défendait une vision de l'homme tout aussi honorable : le droit à la liberté, le droit à séjourner dans le chaos pour mieux savoir qui nous sommes.

Le droit à être soi-même. Sans honte.

Hilda se redressa lentement de son trône. Il semblait que l'atmosphère était devenue glaciale. Ses yeux de glace fixèrent ceux verts de Shun. Terminé la sympathie qu'elle avait eu pour lui parce qu'il avait été chevalier d'Athéna.

- Vos mœurs n'ont rien à faire ici, c'est tout. Vous avez troublé notre société, martela-t-elle. Siegfried, ramènent les au cachot. Et fait en sorte que tous leurs coéquipiers soient placés à d'autres endroits.

- Entendu ma reine. Vous deux, suivez-moi, ordonna-t-il.

OoOo

De retour dans leur cellule, Shun ne s'attendit pas à recevoir un tonnerre d'applaudissements de la part de ses coéquipiers.

- Eh bravo Shun ! cria Eliotis

- Tu leur as bien tenu tête ! répondit Shunrei.

- Taisez-vous ! cria le gardien.

Cela eut son effet mais ne calma pas leur air enjoué. Shun, tout comme Shura, se demandait comment ils avaient été mis au courant de la séance avec Hilda de Polaris.

- Comment ?... Comment avez-vous su ?... ne pût il que dire alors qu' un des gardiens, une brute épaisse, le poussait sans ménagement vers son cachot.

Shunrei, qui était obligée de changer de cellule sur ordre d'Hilda, lui fit un clin d'œil et la porte du cachot se referma. De nouveau seul, Shun s'asseyait près du mur quand il sentit un courant d'air.

Il leva la tête et vit juste devant Cilia.

Il se retint tout juste de s'exclamer pour ne pas alerter les gardiens.

- Comment tu nous as retrouvé ?... murmura t il le plus doucement possible

- Alors je m'étais endormi dans un arbre lors de la fête à l'auberge. J'ai seulement vu le lendemain que vous n'étiez plus là. J'ai demandé à l'aubergiste où vous étiez et me voilà !

- Mais comment tu as fais pour venir ici ? Assister à la séance ? Alerter les autres ?

- Shun... Je suis une nymphe des airs. Me rendre aussi invisible que cet élément est ma spécialité.

- J'suis con...

Soudain une idée germa en lui. Et c'était de son propre cru cette fois-ci.

- Cilia ?

- Hm ?

- Si je te dis que je compte nous faire évader tu nous suis ?

- Pour sûr !

- Parfait, alors écoute moi le mieux que tu peux... Tu vas déjà commencer par faire un tour du Palais. Je veux que tu me dises où se trouve nos urnes et qu'est ce qui draine notre cosmos. Ensuite je veux que tu fasse un tour de la prison, afin que je puisse la visualiser correctement...

Si j'ai bien un atout dans cette histoire, c'est que ni Hilda ni les chevaliers divins ne savent de quoi sont capables les autres.

OoOo

Le lendemain matin, le soleil peinait à percer de ses lances lumineuses les nuages gris qui l'obstruaient. Tout était calme et rien ne semblait perturber cette matinée.

Le marché avait pris place sur la grande place. Freya, princesse et jeune sœur d'Hilda, se promenait dans les allées avec Hagen. Ce dernier était heureux de passer du temps avec elle. De plus, il avait pu lui offrir un joli bouquet de rose acheté chez la marchande Helena (1). Non vraiment c'était une excellente matinée.

Toutefois, alors qu'ils marchaient tranquillement dans une rue fleurie, ils virent apparaître devant eux un homme habillé avec une robe de femme qui titubait légèrement, le visage tourné vers le sol. Il avait une bouteille de vin à la main et semblait enjoué. Hagen fronça les sourcils en voyant cela : voilà qu'il tombait sur un ivrogne et ce un matin ! Freya quant à elle regardait avec une légère peur cette homme qu'elle jugeait peu fréquentable.

Soudain, ce dernier releva la tête et se mit à sourire. Freya fut troublée de voir que cet homme était en réalité aussi beau que le dieu Baldr (2) lui-même (qu'Odin la pardonne !). Hagen sentit la colère monter en lui alors qu'il voyait cet odieux personnage faire du charme à l'élue de son cœur.

- Monsieur ! Il est interdit de boire dans la rue.

- Aah... C'est déjà le matin ?

- Je vois que Monsieur a bu toute la nuit. Ainsi ne voyez vous pas d'inconvénient à ce que vous dégrisez en cellule ?

- Oh un coin si chaud où je pourrais dormir. Mais j'arrive messire ! Dit l'individu alors qu'il marchait plus énergiquement vers eux.

Pendant qu'il s'avançait, il continuait de leur parler.

- C'est la première fois que je viens à Asgard à vrai dire. Je ne m'attendais à rien mais je ne suis pas trop déçu. Il est vrai que le temps est juste épouvantable ! Comment peut on vivre dans cet endroit pareil.

- Notre dieu Odin nous a offert ce royaume pour protéger les hommes des glaces, répondit Hagen d'un ton sec.

- Bien maigre cadeau. À vrai dire vous me surprenez : vous êtes si droits, si rectiligne dans vos conduites. A croire que vous ne petez jamais !

- Je vous ordonne de nous épargner votre langage ! Menaça Hagen en tendant son épée.

- Oh voyez vous ça... La belle épée que voici... Vous cherchez à compenser quelque chose ?

Cette fois-ci, ce fut la goutte de trop pour Hagen. Il brandit son épée et voulut donner un grand coup de frousse à cet homme mais Freya le retint. Ses grands yeux bleus le regardèrent et Hagen se maudit d'avoir eu un tel coup de sang.

- Il ne mérite pas ta colère, dit-elle d'une voix douce.

D'un geste vif, il remit l'épée dans son fourreau et menotta à la place l'ivrogne.

- Un tour en prison ne te ferra pas de mal pervers, dit-il en empoignant fermement la longue chaîne reliée aux menottes.

En chemin, l'individu se mit à causer :

- C'est une certaine passion chez vous guerriers divins de mettre les gens en prison non ?

- Silence !

- J'ai entendu dire que vous aviez mis en prison un groupe qui avait pourtant accompli de grandes choses ici...

- Ils faisaient pourtant des choses pas très distinguées. Ils avaient entraîné beaucoup de chaos, dit Freya

Aucun des deux ne vit que tous les passants s'arrêtaient et regardaient avec un air stupéfait et amusé le cortège. Certains se pinçaient les joues fortement pour ne pas s'esclaffer.

- Ah pour vous cela doit être quelque chose de voir des hommes et des femmes faire réellement la fête.

- Je n'appelle pas ça faire la fête, répondit d'un ton sec Hagen qui commençait vraiment à en avoir marre de ce type

- C'est sûr que pour toi qui passe ton temps à faire la cour à une princesse, te faire plaisir doit être le cadet de tes soucis

- Mais tu vas te taire oui ?! Finit par dire Hagen en se retournant.

Et c'est là qu'il vit à la place de l'homme... un poulet. Un simple poulet avec les menottes autour du cou. Stupéfaits, Hagen et Freya regardèrent l'animal tandis que les passants se retenaient de rire.

- Qu'est-ce que... Freya... Nous avons bien arrêté un homme ?... Je ne suis pas fou...

OoOo

- Si ça se trouve, il va neiger ! Dit Thor d'une voix forte.

Il arpentait les remparts du palais, respirant le grand air, quand son chemin avait croisé celui de Mime. La matinée touchait à sa fin.

- Tu paries combien ? Demanda le chevalier à la lyre

- Hm... 2 pièces d'or !

- T'es radin ! Et que...

Mais il s'interrompit brusquement quand il vit les nuages se tordrent à l'horizon. Il cligna plusieurs fois des yeux, se demandant ce qu'il se passait . Puis il sentit la peur irradier sa poitrine.

Une tornade... Une gigantesque tornade...

Thor eut exactement le même sentiment et courut ventre à terre avertir leur reine. Cette dernière se précipita aux fenêtres et vit avec horreur la monstrueuse tempête. Et le pire dans cette histoire était qu'elle avançait !

- Comment cela se peut ?...

- Ma reine, il faut qu'on aille voir sur place quel maléfice est en cours, déclara Siegfried

- Et de sauver les villageois ! Surenchérit Bud

Hilda paraissait sonnée. Puis elle se ressaisit et déclarer d'une voix forte :

- Guerriers divins, allez tout de suite porter secours aux villageois et faire en sorte de bloquer cette tornade. Mime restera ici avec moi pour protéger les habitants de la ville. Tout ira bien je vous en fait la promesse. Maintenant, allez tout de suite au pied de cette tornade.

Les guerriers obéirent et partirent à grande vitesse hors du palais.

OoOo

Quand Saor entendit l'agitation dans le couloir où se trouvait son cachot, il eut un sourire en coin. Ainsi Cilia avait prévu une gigantesque tornade. Cela n'étonnait pas la naïade : la sylphe aimait voir les choses en gros.

Le plan d'évasion avait donc commencé. Selon Shun, ils n'avaient que peu de temps devant eux. Cilia maintenait la tempête jusqu'à l'arrivée des guerriers divins et après, pour éviter de se battre avec eux, devait cesser toute action et repartir en vitesse vers la ville.

Il repéra l'immense flaque d'eau qui gisait dans le coin de sa cellule et plongea dedans. Aussitôt, l'eau se mit à bouger et se faufila sans grande peine sous la porte du cachot, devant le nez des gardes trop occupés entre eux pour se soucier d'un peu d'eau qui circulait entre les dalles de pierre. Saor se souvenait parfaitement de ce que Shun avait transmis à la sylphe : descendre au sous-sol pour aller le délivrer lui et Shura qui normalement se trouvait un étage en dessous de lui.

- Un jeu d'enfant... se dit Saor.

Il se faufila parmi les dalles, puis arriva au fameux sous-sol. Deux gardes étaient devant la porte. Tout dans leur être témoignait de la peur ressentie face à cette tornade surprise qui allait s'abattre sur la ville. Tant mieux pour Saor : ils allaient être facile à battre.

Alors, comme pour le chevalier du Sagittaire, il fit tomber un à la renverse, l'assomma et bloqua l'attaque de l'autre par un coup habile sur le bras. Les deux gardes tombèrent raides. Il prit les clés situées dans la poche d'un des soldats et ouvrit la porte. Shun lui fit alors un sourire :

- Je savais que tu n'allais pas mettre longtemps.

- Tu m'étonnera toujours Andromède

Ils refermèrent le cachot et descendirent discrètement l'escalier. Cette fois-ci, un garde bloquait l'accès à la cellule du Capricorne. En deux temps trois mouvements, il se retrouva au sol, inconscient à cause de Shun. Shura fut alors délivré et ils remontèrent les sous-sols sans croiser personnes. Mais alors qu'ils allaient atteindre le rez-de-chaussé, Shun les obligea à se cacher derrière un mur.

Devant eux, cela grouillait de gardes.

- On pourrait aisément les battre à trois ? suggéra Shura. Certes notre cosmos est drainé mais Saor est avec nous ?

- Non. On attend, répondit Shun, qui scrutait le couloir infesté.

- On attend quoi ? demandèrent le Capricorne et la naïade, surpris.

Shun se tourna vers eux et leur sourit :

- Que le chaos débute.

OoOo

La majorité des gardes se trouvaient dans le hall de la prison quand ils entendirent un vacarme épouvantable puis un cri semblable à une trompette. Le sol se mit à trembler et les portes du hall valsaient à cause d'un pachyderme gigantesque. Les gardes restèrent un temps estomaqués alors qu'ils avaient devant eux une créature qu'ils ne connaissaient absolument pas. À savoir un éléphant gris.

Mais ce fut pire quand ils virent l'animal rapetissé pour devenir une créature mi-homme mi-bouc.

- Qu'est ce que ça me faisait chier de poireauter dans ma cellule ! cria Eliotis.

Alors que les soldats se jetaient sur lui, il se métamorphosa en loup garou pour flanquer un grand coup de pattes qui vint faire voler les soldats. Une autre garnison arriva par le couloir, flanquée d'arbalètes quand soudain, un mur de flammes gigantesque vint les empêcher de faire plus de pas !

Esther avait fini par grimper sur le dos d'Eliotis et regardait avec colère les soldats terrifiés par ses attaques. Elle les fixa d'un air terrible et fit gonfler le feu dans ses poings : elle ne supportait pas de rester enfermée quelque part.

- Tu n'es pas le seul Eliotis. Moi aussi j'ai envie de leur flanquer une bonne raclée.

- Yipeaaaah ! cria le faune.

Quand le petit groupe du début entendit les cris de leurs camarades et virent le couloir se dégager, Shura et Saor se retournèrent vers Shun, intrigués :

- C'est moi ou tu as juste misé sur le fait qu'Eliotis et Esther allaient en avoir marre de poireauter dans leur cellule ? Demanda Saor

- C'est tout à fait ça ! Bon, on peut avancer.

- Attends ! Tu as un plan ?

- Alors Shura, ce n'est pas pour te faire paniquer... Mais là je suis en improvisation totale.

- Quoi ?!

- Eliotis et Esther s'occupent des gardes comme je l'avais imaginé. Et techniquement on devrait avoir nos urnes dans... je l'espère moins d'un quart d'heure.

- Mais elles sont au Palais Royal !

Shun regarda Shura puis Saor dans un léger sourire. La naïade finit par comprendre qu'il n'avait pas été le seul mis dans la confidence du plan. Il y avait aussi quelqu'un d'autre dans la machinerie.

Quelqu'un qui en faisait beaucoup qu'à sa tête.

OoOo

Au Palais Royal, Hilda avait tout fait pour maintenir le calme malgré la peur qui gagnait les cœurs. Ainsi, aux portes du palais, les deux gardes tentaient de faire bonne figure malgré la situation. Ils furent surpris de voir une jeune femme arrivée, vêtue d'une longue cape marron. Elle avait une démarche aérienne, cadençant ses hanches dans un joli rythme.

- On peut vous aider Madame ? demanda un des gardes en essayant de garder contenance

- Oui absolument... Je suis là pour venir signaler un crime terrible... répondit la jeune femme d'un ton mielleux.

- Et... quel est ce crime ?

Shunrei finit par lever la tête, un sourire aux lèvres, et enleva brusquement la cape qui tomba au sol, dévoilant son justaucorps à feuille.

- Celui-là.

Et aussitôt, ses bras se transformèrent en liane et elle saisit les deux gardes qui s'envolèrent dans les airs et tombèrent en hurlant dans les douves glacées. Dans un geste théâtral, Shunrei ouvrit les portes du palais et se retrouva dans le hall d'entrée avec deux gardes en face d'elle.

- Salut les garçons !

Ils ne furent pas assez rapides. Une liane s'empara de l'épée d'un et vint l'utiliser pour perforer sa cuisse. Le soldat tomba au sol de douleur tandis que l'autre atterrissait violemment contre le sol. Plusieurs gardes tombèrent alors sur la dryade mais rien n'y fait ! Elle continuait à avancer, démontrant ses compétences en combat largement apprises en observant Dohko et Shiryu ainsi que ses pouvoirs liés à la Terre : coups de pieds élancés combiné à des lianes, bouclier en ronce et coup sur la nuque... Peu importe comment, elle envoyait au tapis plusieurs gardes.

Elle profita alors d'un temps mort pour se concentrer. Elle sentait une énergie bien particulière dans ce palais. Une énergie plutôt végétale. Son intuition finit par la guider vers les cuisines. Là bas, elle regarda le sol: l'énergie se trouvait en dessous d'elle.

Elle sautilla un peu puis sauta plus franchement. Un trou gigantesque se forma et elle tomba dans le tunnel rocheux qu'elle venait de former. Elle atterrit aux pieds d'un immense arbre dont les racines contenaient des sortes de boules violettes. A l'intérieur d'elles, les urnes. Shunrei réprima un frisson de dégoût en voyant ça. D'autant plus qu'elle pouvait voir le cosmos de Shun et de Shura circuler dans la sève de l'arbre.

- Mais quelle horreur, que te font-ils faire ? dit-elle en mettant la main sur l'arbre.

Puis, elle eut une idée. Elle se mit alors à murmurer, alors que son cosmos s'allumait

- Que dirais-tu de retrouver ta liberté mon ami ? De devenir plus vif ?

Aussitôt, la salle se mit à trembler. Puis, les racines de l'arbre sortirent du sol comme animées par un force psychique. Les boules roulèrent et explosèrent tandis que les racines se mirent à danser autour de Shunrei, libérant tout le cosmos stocké.

Au-dessus d'elle, les gardes s'aglutinaient autour du trou gigantesque situé dans les cuisines.

- Elle... Elle a...

- Elle est au niveau de la salle où sont détenues les Cloth des prisonniers ! s'écria leur chef. Vite ! Que... !

Mais il eut à peine le temps de dire quoique ce soit d'autre que le sol explosa et les dalles volèrent en éclat dans les airs, au même titre que les gardes qui hurlèrent sous l'impact. Les racines de l'arbre étaient devenues géantes et rampaient sur le sol à l'image des milles pattes. Sur son "dos", Shunrei, qui était tout simplement debout sur lui, les urnes sur le dos. Prenant appui pour le guider, elle se mit à lui dire :

- Allez mon grand, on fonce à la prison !

En chemin, elle croisa le visage surpris d'Hilda; alertée par ses gardes. La seule chose que fit alors Shunrei c'est de lui faire un signe de la main et un grand sourire alors qu'elle partait. L'arbre défonce un mur et sa vitre et ils se retrouvèrent à l'extérieur en direction de la prison.

- Génial ! On en a plus pour très longtemps ! dit-elle alors que l'arbre fonçait à toute vitesse à travers la ville, effrayant les passants et faisant valdinguer les commerces

Mais alors que la prison était toute proche, Shunrei entendit le bruit d'une note de musique. Par réflexe, elle poussa l'arbre.

- Attention ! cria-t-elle.

L'attaque la heurta de plein fouet et elle atterrit sur sol. Heureusement elle ne subit pas trop de dégâts : sa peau s'était transformée en écorce. Les urnes, quant à elles, tombèrent de son dos. Shunrei se releva et grimaça quand elle vit celui qui l'avait attaqué. À juger de son armure rouge, cela devait être un guerrier divin.

- Je me disais bien que vous aviez l'air trop innocent pour ne pas être doué de pouvoirs, dit le guerrier.

- Vous êtes ?

- Mime de Benetnash, l'étoile Eta, guerrier divin d'Odin.

- Ok... Shunrei... simple ménade.

- Simple ménade ? dit le chevalier d'un sourire narquois. Vous êtes entrée en effraction dans le palais de notre reine. Avez fait tombé je ne sais combien de nos gardes et dérober les urnes. Je dois dire que l'adjectif simple n'est pas ce qui vous caractérise.

- Trop sympa.

- Mais dites-moi... Comment avez-vous fait pour vous évader ?

- Un jeu d'enfant. J'ai tordu les barreaux grâce à mes lianes. Vous êtes du genre à sous-estimer ce que peut faire la Nature non ?

Shunrei se mit en position de combat, voyant que le guerrier allait lui rendre la monnaie de sa pièce. Mime brandit son bras, s'apprêtant à jouer ses maudites notes...

Quand son bras fut arrêté par une chaîne.

Surpris, il se retourna et son sang ne fit qu'un tour en voyant celui qui l'avait empêché.

- Tu ne touchera pas à un cheveux de Shunrei, dit Shun en serrant les dents, le reste de leurs compagnons juste derrière lui.


(1) : ceux qui ont vu Saint Seiya Soul of Gold comprennent la référence ;)

(2) : dieu de la lumière, la beauté, la jeunesse et l'amour dans la mythologie nordique. Il est le fils d'Odin et de Frigg.

Et pif ! Fin du chapitre 12 !

Normalement, le chapitre 13 est en cours d'écriture donc si tout va bien il y aura un nouveau chapitre la semaine prochaine. Sinon, ce sera celle d'après !

Bon week-end à tous !