Dans ses quartiers, un homme d'une trentaine d'année se tenait dans sa cheminée, prêt à prononcer les mots qui annonceraient son départ ; avant d'être interrompupar deux coups énergiques, portés contre sa porte,suivis d'une voix affreusement mielleuse :

- Severus, mon garçon tu es là ?

C'était Dumbledore. Il restait un mois avant la rentrée,et notre cher maitre des potions trouvait qu'il avait déjà bien trop affaire au vieillard en période scolaire.Pourtant, il se décida à remettre la poudre accumulée dans sa main là où il l'avait prise et franchis le cadran de la cheminée pour pouvoir ouvrir à l'homme qui frappait à sa porte, pour la troisième fois maintenant.

- Que voulez-vous ? Dit l'homme onyx en entrouvrant la porte.

- Juste un tout petit peu de votre temps mon ami. S'amusa le directeur. Puis-je rentrer ? Fit-il avant d'avancer de manière à ce que le maitre des potions ne puisse que se reculer, puis, il se glissa dans la faible ouverture laissée par Snape.

- Je suppose que je n'ai pas le choix. Soupira Severus.

- Vous supposer juste, c'est une qualité que j'apprécie chez vous Severus. Le directeur sourit face à l'air exaspéré de son professeur, puis continua. Comme tu le sais déjà, la plupart des Mangemorts ont ététués ou emprisonnés. Malheureusement certains demeurent ainsi que d'autres fanatiques et fidèles qui préparent probablement, au moment où nous nous parlons, leur vengeance. Bien évidemment, toi et moi savons très bien que leur seul moyen d'atteindre cet objectif est de tuer Harry.

- Et vous voulez que je surveille le garçon... Dit Severus déjà résigné..

- Voilà ce que j'appelle un instinct hors pair ! Tu ne cesseras jamais de me surprendre. L'homme ricana tandis qu'il se faisait mettre à la porte par un Snape agacé.

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C'est ainsi que nous retrouvons Severus Snape, frustré de s'être fait manipuler comme un vulgaire Poufsouffle, dans l'allée des embrumes. Tandis qu'il ruminait en se questionnant sur la véritable maison d'Albus Dumbledore, il sortit de ses pensées, arrivé devant l'objet de son échappée.

Un vieux magasin se dressait là, ou plutôt se terrassait, la devanture tremblante et poussiéreuse. Elle s'affalait sur ses vieilles poutres, semblant pouvoir s'écrouler à tout moment.

Personne là par hasard n'aspirerait à y rentrer, mais l'homme vêtu de noir n'était pas arrivé ici grâce à un coup du sort, non, il était là pour trouver des ingrédients de potions. Il aime les appeler rares mais en réalité ce sont plutôt des ingrédients que les textes de loi du ministère qualifient d'illégaux.

Arpentant les allées encombrées et les objets poussiéreux il finit par trouver ce qu'il cherchait. Mais Severus est un homme curieux, et ce magasin regorge de choses curieuses, alors il continua son excursion pour finalement se retrouver devant deux miroirs rectangles de tailles standard.

Une petite annotationposée devant celui de gauche indiquait « Touche moi et je te montrerais ce que lui vois, mais que tu ne peux pas voir ». Il toucha alors le miroir de gauche, non sans hésitation, et en changeant de position celui de droite, il se rendit compte qu'il lui montrait avec exactitude le reflet de son alter-égo. Il le toucha une nouvelle fois, et se retrouva de nouveau face à son reflet.

Avec un petit sourire vainqueur, il prit les deux miroirs en se disantque cela pourrait être un parfait objet qui lui permettraitsurveiller Potter. Il n'aurait ainsi plus à user de sorts ou d'autres subterfuges, lorsqu'il était hors de sa portée.

Fière de sa trouvaille et ravi de pouvoir passer unenouvelle année scolaire bien plus tranquille il prit les miroirs avec lui, mais lorsque que le miroir, anciennement de droite, fut en contact avec sa peau son reflet changea. Le maitre des potions soupira, alors, il aurait à utiliser au moins un sortilège.

II sortit finalement du magasin fébrile, encore sous le choc, pour rejoindre le réseau de cheminettes. Il venait de se faire dépouiller, il avait pris plus d'argent que nécessaire, comme à son habitude, mais jamais, jamais,il n'avait eu besoin de dépenser l'intégralité de l'or dont il disposait sur lui.

Somme toute, son sourirerevint après la contemplation de ses deux nouvelles acquisitions, « les miroirs faux reflets ». Le gérant lui avait appris le nom de ces artefacts rarissimes, mais aussi leur prix, et sans l'argent reçu pour avoir grandement contribué à la chute de Voldemort ; ce n'est pas avec son salaire de professeur de Poudlard qu'il aurait pu se les offrir.

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Snape se dirigea dans la tour des Gryffondors, encore calme et silencieuse. Il adorerait que ça soit le cas toute l'année mais c'est sans compter l'insupportable habitude des griffons qui l'habitent d'attirer l'attention sur eux.

Il emprunta un escalier situé appart dans la salle commune, et entreprit d'ouvrir la porte qui donnait accès à une des quatre nouvelles extensions de Poudlard; les chambres individuelles des 8èmes années. Elles étaient en réalité plus que ça car toutes étaient dotées d'une salle de bain supplémentaire.

Les professeurs s'étaient accordés sur le fait que les anciennement 7èmes années avaient, pour la quasi-totalité, combattus durant la guerre et avaient bien assez souffert. Ainsi, ils pourraient jouir d'un peu d'intimité et d'un programme scolaire allégé, visant à compléter leur année interrompue.

Le nom de chacun des élèves était inscrit sur les portes en chêne brute qui donnaient accès à leurs chambres respective. Le maître en potion alla trouver celle où l'inscription indiquait « Harry Potter » et rentra nonchalamment.

La chambre était simple mais chaleureuse, bien évidemment elle arborait fièrement les couleurs criardes de la maison à laquelle elle appartenait.

Snape plaça le miroir au-dessus du bureau du survivant, lui permettant alors de voir le lit et une partie de la salle de bain lorsque la porte était ouverte. Il pourra de cette manière s'assurer que le jeune homme est bien entrain de dormir ou, si comme à son insupportable habitude, il est entrain d'arpenter Poudlard le couvre-feu passé. Enfin, il lança un sort qui recouvra d'une fine couche de verre le miroir pour qu'Harry ne puisse pas déclencher l'enchantement.

Severus regagna alors ses quartiers puis commanda son dîner aux elfes. Une fois achevé, le professeur décida de mettre en place son miroir. L'homme onyx avait choisis de l'accrocher également au-dessus de son bureau, probablement à cause de son côté maniaque. Son reflet donnait accès au salon et à une petite partie de sa chambre, mais pas le lit qui y résidait.

Rien de trop privé dans le cas où Potter arriverait à briser le sortilège qu'avait lancé Severus sur son miroir, même si les chances sont minces.

Snape se tenait assis dans la grande salle à la table des professeurs, assistant au placement des nouveaux 1ère années.

Tous les élèves avaient débarqué en ce début d'après-midi. Le professeur de potion regrettait déjà de ne pas s'être battu davantage à son procès, et d'avoir cédé à sa sanction.

Être Mangemort n'avait jamais été un choix mais un passage obligatoire pour pouvoir espionner Voldemort. Harry Potter, ses amis, d'autres élèves et professeurs s'étaient battus pour lui éviter Azkaban mais pour le ministère, Severus représentait toujours une menace. Il était ainsi coincé dans cette école, condamné à nourrir la légende de la chauve-souris des cachots, pendant 5 ans encore.

Le reste de la journée était destinée uniquement à la visite de l'établissement, guidée par les préfets afin de faire découvrir les lieux aux 1ère années et au rappel des règles de l'école.

La fin de journée arriva alors plutôt rapidement pour Severus, impatient de tester les miroirs qui lui avaient couté une fortune.

De retour dans ses quartiers après le repas du soir, il prit un livre, s'installa confortablement devant son bureau et activa le miroir en attendant l'heure du couvre-feu.

Absorbé par sa lecture, il ne vit pas les heures défiler ni Harry rentrant dans sa chambre, qui était à présent dans la salle de bain. Soudain, le maitre des potions sortit de sa lecture et constata que les affaires d'Harry étaient apparues, mais aucune trace du jeune homme dans la pièce. Furieux, Snape était prêt à partir à sa recherche quand la porte de la salle de bain s'ouvrit.

De la vapeur qui s'échappait de la petite pièce carrelée accompagnait un corps que Severus aurait qualifié de divin, s'il avait été honnête avec lui-même.

Harry, encore humide, les cheveux mouillés et uniquement vêtu d'une serviette lui arrivant en bas des reins, sortait de sa douche sous le regard perplexe du maître en potion.

Le miroir finit par s'éteindre brusquement lorsque Snape reprit ses esprits. Il s'empressa d'enfiler une tenue de nuit et alla se coucher dans la foulée, ignorant l'érection qui s'était formée dans son pantalon.