Hello guys ! Suite à une demande, (shame on me) je ne vous ai pas donné le pseudo de ma magnifique collaboratrice KusoICry ! Voici donc pour réparer ma faute ! N'hésitez pas à l'embêter elle aussi !


2 Novembre

Iwaizumi s'étira. Il venait de sortir de la salle d'eau et la cacophonie ambiante le fit sourire. Leur garde était calme, pour le moment. Sur les presque douze heures écoulées, leur caserne était en départ sur seulement trois interventions, il n'avait été sur aucune d'entres elles. Baillant longuement, Iwaizumi s'avança et observa ses camarades.

Akaashi s'était mis au fourneau, Bokuto sur ses talons. Depuis que l'infirmier était arrivé, il ne le lâchait pas, ou peu. Iwaizumi fronça les sourcils à cette constatation. Bokuto était un coeur d'artichaut en constante évolution autour de personnes, mais qu'il se prenne autant d'affection pour quelqu'un l'interpellait. Cela faisait longtemps que ce n'était pas arrivé.

Un rire détourna son attention, Tanaka venait de perdre contre Sugawara. Nishinoya se moqua, mais ne prit pas sa place. Les clameurs qui s'élevèrent du baby-foot lui apprirent que la partie était terminé. Kuroo et Yaku grands vainqueurs contre deux personnes de l'équipe de jour en douze heures.

Il nota la concentration extrême d'Oikawa malgré le boucan ambiant. L'heure du repas approchait, il voulait sûrement y assister. Tsukishima travaillait ses cours. Iwaizumi ne comprenait pas comment il pouvait être aussi studieux, il en était même admiratif.

Tranquillement, il s'avança jusqu'au canapé où Sugawara choisissait un film. Il pria pour que ce ne soit pas encore un de ces navets à l'eau de rose et s'approcha. Au pire des cas, ils finiraient tous par discuter, comme c'était souvent le cas.

— Alors, un renouveau de Titanic, cette fois ? lança Kuroo en s'approchant.

— Non, un film de Noël ! sourit gaiement Sugawara.

— T'as pas osé... soupira-t-il.

All I want for Christmas retentit, confirmant les peurs de tous.

— Tu sais, on va finir par tous te détester, moi y comprit, lâcha Sawamura.

Le sourire angélique de Sugawara leur affirma que non, aucune personne n'était capable de le détester sur cette planète. Et ils savaient tous qu'il avait raison.

— On aura pas de fête de Noël cette année comme c'est notre tour de garde, alors je peux bien mettre des films de Noël comme je le veux, se justifia Sugawara en se calant entre les coussins.

— En parlant de fête, y'en a une au bar de Mattsun la semaine prochaine, ça vous tente ? lança Kuroo.

Iwaizumi s'installa dans un fauteuil.

— Ça dépend, qui joue ? demanda-t-il.

— J'en sais rien, mais connaissant Mattsun, ce sera sûrement bon, sourit-il : « Tous le monde est chaud ? »

Iwaizumi haussa les épaules. Ils n'étaient pas sortis depuis un moment, ça ne pouvait pas lui faire de mal.

— Pourquoi pas.

Tanaka et Nishinoya répondirent par l'affirmative sans hésiter.

— Faut que je vois avec Michimiya, c'est pas souvent qu'on a notre vendredi soir tous les deux, lâcha Sawamura.

— Ohoh, ce serait parfait pour rencontrer le petit ange de Sugawara, non ? taquina Kuroo.

Sugawara gronda Kuroo, lui intimant le silence.

— J'ai lancé un film ! Et puis, te connaissant, tu vas lui faire peur. Je ne la présente pas à des sauvages.

— Des sauvages ? répondirent-ils en choeur.

Blasé, il ne les regarda même pas.

— Faudrait inviter Akaashi, aussi, non ? demanda Yaku : « Il est nouveau, ça serait bien pour l'intégrer. »

— Pas faux, Iwaizumi haussa les épaules : « Et le Lieutenant ? »

Kuroo se figea et tourna lentement la tête vers son ami.

— J'ai cru mal entendre. Iwaizumi, dis-moi, j'ai mal entendu, n'est-ce pas ?

— Non. T'as un problème ?

— Tu vois Nishinoya, c'est ça, une question rhétorique, lança Sugawara.

Nishinoya s'offusqua, et une chamaillerie commença, que Tanaka commenta. Certainement pour se venger de son humiliation précédente.

Kuroo, lui, ne lâcha pas Iwaizumi.

— Tu me demandes sérieusement si j'ai un problème ? On va pas inviter ce... Il se mordit la lèvre et continua plus bas : « On va pas inviter la Diva il est horrible ! »

— T'es pareil que lui, c'est pour ça que vous vous supportez pas, soupira lâchement Iwaizumi.

— Je suis pas comme... Vous me faîtes chier !

— Pire qu'un gosse, se moqua Yaku.

— On parle de Kuroo ? lança joyeusement Bokuto, qui venait d'arriver.

Kuroo lui fit un élégant doigt d'honneur, mais ne rétorqua pas.

— Tu peux pas nier le fait que vous êtes les mêmes, vous arrêtez pas de vous disputer comme des gosses. Ça finira mal, d'ailleurs, continua Yaku, plein de sagesse.

Bokuto s'assit sur le rebord, curieux.

— Ça part de quoi la dispute cette fois ? demanda Bokuto.

— Y'a pas de dispute, y'a juste qu'ils veulent inviter le lieutenant à notre prochaine soirée en dehors d'ici, bouda Kuroo.

— Ben… J'vois pas l'soucis moi, Bokuto haussa les épaules et sembla réfléchir un instant, : « Au pire, on peut la jouer à pile ou face non ? »

Kuroo posa une main sur son coeur et mima un malaise. Souriant à sa bêtise, Yaku décida de l'achever :

— Tu vois, toi aussi t'es capable de faire ta diva.

Il évita habilement un coussin et explosa de rire. Les garçons tournèrent à nouveau la tête vers eux, curieux.

— On est tous d'accord pour l'inviter, se mêla une nouvelle fois Sugawara.

— Moi j'suis pas d'accord, pesta Kuroo.

Sawamura sortit une pièce. Le calme revint, coupée par la mélodie du film.

— Quand on est pas d'accord, on le fait à pile ou face, Bokuto à raison. Pile, il vient, face, non.

Il lança la pièce sans que personne ne puisse rétorquer. Elle vola de longues secondes, avant qu'il ne la rattrape avec dextérité. La plaquant sur le dos de sa main, il releva lentement la deuxième pour faire monter la pression. Il jeta un regard à Kuroo :

— Pile !

Kuroo papillonna un instant des yeux et serra la mâchoire.

— J'suis maudit c'est certain, marmonna-t-il entre ses dents.

Ses collègues autour de lui étaient hilares. Ils ne cherchaient même pas à cacher leur amusement, surtout Sugawara qui devint soudain espiègle.

— Maintenant, il faut l'inviter, ce lieutenant, sourit-il à pleines dents.

— Comptez pas sur moi vous vous démerdez, pesta Kuroo.

Sugawara haussa les épaules et sembla réfléchir un instant. Un sourire fendait toujours son visage lorsqu'il proposa de faire un vote.

— À trois, on vote tous pour la personne qui ira voir Oikawa. Celui qui a le plus de votes s'y colle.

Sawamura approuva d'un hochement de tête. Iwaizumi haussa un sourcil. Il connaissait Sugawara depuis suffisamment longtemps pour savoir qu'il avait une idée derrière la tête.

Yaku commença le décompte, partant de trois. Lorsqu'il prononça le dernier chiffre, la quasi totalité des doigts se tournèrent vers Kuroo, qui bondit hors du canapé, l'air furibond.

— Bande d'enfoirés !

Il jeta un regard à Yaku et Bokuto, qui avaient mis leurs votes contre lui.

— J'pensais pouvoir vous faire confiance, il tourna son dévolu vers Iwaizumi : « Même toi ? ».

Devant l'évidence, Iwaizumi ne répondit pas.

— C'est Hors. De. Question. il insista sur chacun des mots, : « Déjà que j'accepte de tolérer sa présence, vous allez pas… ».

— C'est le vote, t'as pas le choix, l'interrompit Sawamura, les bras croisés sur le torse, les sourcils froncés.

Il intimait le respect.

Face au ton autoritaire, Kuroo se laissa tomber dans le canapé en marmonnant une vague d'insultes à l'encontre de ses « amis ».

— Bro', c'est dégueulasse, c'que tu m'as fait.

Bokuto adressa un sourire à son ami, s'approcha par derrière et vint poser son menton sur le crâne de Kuroo.

— C'est amusant, avoue.

— Non, bien au contraire ! Ça m'fout la haine !

Iwaizumi écouta d'une oreille distraite la « dispute » qui avait éclatée entre Kuroo et leur bande d'amis. Son regard se perdit un instant sur Oikawa qui n'avait pas bougé depuis tout à l'heure. Visiblement pas perturbé par les différents cris de Kuroo. Il le vit plisser le nez et remonter ses lunettes machinalement.

— Aller bouge Bokuto, tu m'accompagnes ! Lança Kuroo, soudainement décidé.

Bokuto se mit au garde à vous, faisant claquer ses rangers sur le sol. Kuroo leva les yeux au ciel et se dirigea vers Oikawa. Du point de vue du groupe, la démarche ressemblait plus à du « je vais te casser la gueule" qu'à un « on fait une soirée, tu veux venir ? » . Ce qui continua de les faire rire.

Une fois arrivé à la table, Kuroo jeta un regard mauvais au lieutenant et se racla la gorge pour se faire remarquer.

Oikawa termina d'écrire tranquillement avant de relever les yeux.

— Un soucis, Kuroo ? Demanda-t-il, intrigué par la présence du sergent.

Il resta un instant à le regarder en grommelant dans sa barbe.

— Je ne comprends pas la langue des hommes de cromagnon, lâcha Oikawa en les observant à tour de rôle.

Si Kuroo était venu seul le voir, il aurait sûrement prit peur. La présence de Bokuto le rassurait, il l'imaginait mal lui faire une crasse.

— Ouais… Bokuto asséna un discret coup de coude dans les cotes de Kuroo, recevant à son tour un regard noir dont il ne se préoccupa pas : « Enfin, rien à voir. On fait une soirée le douze… »

Oikawa haussa un sourcil. Il comprenait où voulait en venir le sergent. Voyant à quel point les mots lui coûtait, il décida de faire le sot.

— Oui et ?

— T'as très bien compris, pesta Kuroo.

Un sourire lui répondit alors qu'Oikawa posait sa tête nonchalamment sur ses mains jointes. Il jubilait.

— T'es invité à la soirée qu'on fait le douze. Remercie Iwaizumi, c'est lui qu'a eu cette merveilleuse idée. Apparement, éviter la mort lui a laissé plus de séquelles que c'qu'on pensait.

Oikawa resta bête un instant. Bien que la fin de phrase de Kuroo le piqua, il ignora sa remarque et tenta de voir Iwaizumi. Malheureusement, d'où il était, il n'y parvint pas, les deux hommes devant lui bouchaient la vue.

Il lança un regard à Bokuto, cherchant dans le regard du gaillard une réponse à ses questions.

— Il dit vrai, pour une fois c'est pas une crasse, se défendit Bokuto, les mains relevées devant lui.

Oikawa attrapa son téléphone et tapa quelque chose sur son écran. Il le reposa, tout sourire.

— Où et quand ?

Kuroo serra les dents. Même s'il n'avait jamais réellement douté du fait que l'autre viendrait, il avait gardé un mince espoir qui venait de s'envoler.

— La plume dorée, pour vingt heures.

Comme brûlé, Kuroo se tourna juste après. Entre les rires de ses collègues et le sourire d'Oikawa, il allait commettre un meurtre. Ce qui les sauva, ce fut l'arrivée d'Akaashi qui leur annonça le repas. Après tout, il ne pouvait décemment pas liquider quelqu'un le ventre vide.