Jesaispas : Hello !

J'espère vraiment que tu arriveras à apprécier le BokuAka, c'est vrai que Akaashi sort des clous en le faisant comme ça, mais on s'est beaucoup amusé à le faire ! Concernant le OiIwa, tout vient à point à qui sait attendre ;) Ravie que tu apprécies le rapprochement entre eux et la douceur qui s'en dégage, j'espère d'autant plus que apprécieras ce chapitre
Pour ce qui est de : qui fait qui, on écrit réellement ensemble, donc on échange vraiment sur quel personnage fait quoi et dit quoi mais nous avons nos petits chouchou qu'on aime faire parler : Oikawa/Tsukki/Bokuto pour Kuso', tandis que je préfère Iwaizumi/Kuroo/Akaashi

Aller, en cadeau, je te poste deux chapitre !

Bien que celui-ci ne soit pas du OiIwa à proprement parler, j'espère qu'il te plaira quand même ! (Tu préféreras certainement le chapitre suivant :P )

Bonne lecture !


18 novembre

Akaashi mit son masque correctement et scanna sa carte de bus. Il jeta un bref coup d'oeil et constata que, comme chaque matin, il passerait le trajet debout. En général, il s'en moquait, mais actuellement, son corps entier lui pesait. Les courbatures avaient commencé a apparaître la veille, elles l'avaient gêné pour faire ses courses, mais rien de bien exceptionnel. Aujourd'hui par contre, il avait le sentiment d'être lesté de plusieurs kilos, chaque mouvement lui était pénible. Bokuto l'avait prévenu que la douleur atteindrait son paroxysme au bout du deuxième ou troisième jour, il constata qu'il n'avait pas menti.

Son téléphone vibra contre sa cuisse. Il savait sans avoir à y jeter un coup d'oeil que le sergent lui avait envoyé un nouveau message.

Ils s'étaient échangés leurs numéros à la soirée de Kuroo. Puis Bokuto s'était mis à lui envoyer des messages. Des dizaines de messages. Et bien qu'il n'appréciait pas la chose, Akaashi s'était surprit à lui répondre. À chaque fois. Sans trop savoir pourquoi. Enfin si, peut-être un peu. Ses amis se comptaient sur le doigt de la main, et bien qu'il ne connaissait que très peu Bokuto, il l'appréciait vraiment. Amical, sympathique et très bavard, il avait tout pour qu'on l'aime. C'était le genre de personne qui attirait le monde, ou qui gravitait autour de plusieurs pôles.

Après leur séance de sport, Akaashi l'avait invité à manger pour le remercier. Et pour empêcher de Bokuto de cuisiner, il avait commandé. Il sourit en repensant à l'attention débordante de ce dernier. Le combat n'avait pas été trop rude et ils avaient fini par discuter autour d'un café, la télé en fond sonore, avant qu'il ne s'endorme. C'était Bokuto qui l'avait réveillé après une petite heure.

Son téléphone vibra une nouvelle fois. Il tenta de se caler correctement et prit son portable. Bokuto lui avait déjà envoyé six messages depuis ce matin. Akaashi se mordit la lèvre pour s'empêcher de sourire. Il était le genre de personne à oublier la moitié de ce qu'il voulait dire et à envoyer toutes ses pensées à travers plusieurs SMS. Plus que prévisible quand on connaissait Bokuto. Sous le « bonne nuit » touchant d'hier soir, Akaashi découvrit sa salutation matinale, son inquiétude pour sa santé et les conseils pour ses courbatures. Akaashi hésita, ils allaient se voir dans vingt minutes, lui répondre de vive voix serait plus agréable.

Le chauffeur hurla. Akaashi se crispa. Le bus pila, les passagers, sous le choc, s'observèrent, avant qu'une vieille femme à l'avant n'hurle à son tour.

— Vous l'avez écrasé !

Le cri créa un flottement dans l'habitacle. Le sang d'Akaashi ne fit qu'un tour dans ses veines, jouant des coudes et s'excusant, il se dirigea à l'avant du bus.

— Ouvrez la porte, ordonna-t-il au chauffeur qui s'exécuta machinalement.

Akaashi sauta hors du bus. Un attroupement avait commencé à se former autour de la victime, il pesta après les badauds et s'agenouilla. D'un coup d'oeil il jugea la situation et héla un homme qui se trouvait non loin de lui.

— Monsieur ! l'homme se désigna du doigt, : « Oui, vous, écartez les passants s'il vous plait ! »

L'air assuré d'Akaashi eut pour effet de faire obtempérer l'homme. Il commença a disperser la foule tandis qu'Akaashi examinait brièvement l'homme à terre. Il sortit son téléphone et appela les secours.

— Accident bus piéton, demande de toute urgence une ambulance et un VIDP, au croisement du B et du grand boulevard.

L'homme au téléphone demanda quelques précisions à Akaashi qu'il se hâta de transmettre. L'infirmier se contenta de rassurer la victime en lui maintenant les cervicales droites pour éviter tout dommage à sa colonne vertébrale. Il fut vite relayé par des sapeurs qu'il ne connaissait pas. Il resta néanmoins près d'eux à apporter un coup de main lorsqu'il jugeait cela nécessaire.

— Le chauffeur, il faut aussi s'occuper du chauffeur, leur indiqua Akaashi alors qu'il se passait un coup d'eau sur les mains.

Il s'était facilement écoulé une quarantaine de minutes avant que la circulation ne soit rouverte par les forces de l'ordres et les pompiers. Un bus n'avait pas tardé à passer les récupérer et le trajet avait reprit comme si de rien n'était.

Le manteau encore tâché du sang de la victime, Akaashi pénétra dans la caserne avec près d'une heure trente de retard. Il espéra que l'agent de liaison qu'il avait eu au téléphone ait prévenu le lieutenant de la situation, lui-même n'ayant pas pensé à le faire. Il venait à peine de faire deux pas dans le hangar lorsqu'il entendit crier.

— Akaashi ! On s'est demandé où t'étais passé !

L'infirmier tâcha de garder une distance raisonnable entre lui et Bokuto. Il désigna son manteau d'un revers de la main lorsqu'il s'offusqua.

— Mon bus a heurté un piéton, lâcha-t-il alors que Bokuto commençait à le harceler de questions, : « Il faut que j'aille me changer. »

Akaashi passa devant lui et se dirigea vers les vestiaires. Le sergent lui emboita le pas tout en parlant. Lorsqu'Akaashi arriva à son casier, il espéra que Bokuto s'en aille. Mais il n'en fut rien. Prenant sur lui, il quitta son manteau et le mit dans le casier tandis que Bokuto continuait de papoter :

— Idéalement, faudrait que tu fasses deux séances par semaine, faut qu'on s'en recale une un de ces jours.

Akaashi hocha la tête et jeta un regard à Bokuto. Il s'était installé sur le banc et ne semblait pas vouloir en partir. Il poussa un faible soupir et se tourna à nouveau vers son casier, il défit sa ceinture et fit glisser son pull par dessus ses épaules avant d'ôter son t-shirt à son tour.

— Oh ! Akaashi !

Il se retourna, Bokuto venait de se mettre sur ses pieds et s'approcha.

— Un problème ?

Bokuto l'attrapa par les épaules et le retourna :

— Tu savais que t'avais des grains de beauté dans le dos ? Ça ressemble à la grande ourse !

Il fit glisser ses doigts dans son dos et retraça le symbole des étoiles. Akaashi se figea, ses joues le brûlèrent. Il prit son polo et l'enfila prestement.

— Je savais pour les grains de beauté, balbutia-t-il, : « pas pour... Enfin, la grande ourse. »

Il ferma son casier et passa à côté de Bokuto sans le regarder.

— Au fait, tu m'as pas répondu, tu voudras r'faire une séance ? Quand t'auras moins mal, ajouta Bokuto.

— Ouais. Oui. Oui, bien sûr, on peut faire ça tous les deux jours après nos gardes, pour essayer de rester... Régulier. Enfin, si tu n'es pas occupé, et si nos emplois du temps le permettent.

Bokuto approuva, Akaashi quitta le vestiaire et se rendit dans la salle commune. Il fut surpris de voir la quasi totalité de la garde installée dans les canapés ou autour de la table. Voyant son trouble, Bokuto le devança.

— On est jeudi, c'est toujours calme le jeudi, il s'avança vers les canapés suivit d'Akaashi : « Tu devrais te r'poser, le soir par contre, on arrête pas. Les soirées étudiantes, tout ça. » il brassa l'air avec ses mains, : « Y'a quelques bars pas mal fréquentés sur notre secteur, on va pas dormir. »

Et il eut raison. Akaashi resta la journée à la caserne. Chacun s'occupa comme il put, il y eut deux interventions, mais il ne partit sur aucune d'elles. Il avait occupé sa journée en lisant ou en encourageant ses collègues. Oikawa était venu le voir par rapport à son retard, ils avaient discuté quelques minutes. Son lieutenant, bien que jeune, fut prévenant et amicale. Akaashi l'appréciait de plus en plus. Après dix neuf heures, il se posa dans le coin du canapé, devant la télé et regarda à moitié le téléfilm qu'avait lancé Sugawara. Une ambulance et un VIDP étaient de sortie, ils n'étaient plus beaucoup dans la salle de repos et Akaashi apprécia la tranquillité de la pièce. Sugawara commentait certains passages du film, Akaashi se demanda un instant si son collègue ne l'avait pas déjà vu, mais il ne fit pas de remarque.

Le calme de la pièce s'envola quand Bokuto, Kuroo et Iwaizumi pénétrèrent les lieux. Sugawara détourna son attention de l'écran et leur demanda si l'intervention s'était bien déroulée. Bokuto leva les pouces en l'air, jeta sa veste sur une chaise et s'avança vers le coin télé. Sans prendre gare aux fauteuils vides, il s'étala dans le canapé où se trouvait Akaashi et posa sa tête sur ses cuisses.

— Sugawara, c'est toi qu'as choisi, hein ? lança Bokuto.

Il se cala un peu mieux. Commençant à avoir l'habitude des frasques de Bokuto, Akaashi resta calme et se décala même pour qu'il puisse se positionner comme il le voulait.

— Comment tu as deviné ? répondit Sugawara, espiègle.

— Une intuition... il lança un regard à Akaashi : « Faut pas l'laisser faire, c'est pas parce qu'il est là depuis plus longtemps que toi que t'as pas ton mot à dire ! »

Akaashi haussa les épaules. Il n'avait pas envie de regarder quoique ce soit en particulier, alors ça ne lui avait pas posé problème que son collègue choisisse le programme. Bokuto qui était sur le dos se mit sur le flanc et ne tarda pas à s'endormir. Akaashi resta bête un instant, puis les cheveux du sergent attirèrent son attention. Il s'était toujours demandé si leur couleur particulière était une teinture. Faisant fit des potentiels regards, il passa ses doigts dans les épaisses mèches blanches qu'il caressa. Il remarqua sans mal des tâches de dépigmentation sur le cuir chevelu du sergent.

Un vitiligo, songea-t-il. Il lui demanderait à l'occasion.

L'héroïne du téléfilm poussa un cris. Akaashi tourna à nouveau son regard vers l'écran tout en gardant ses doigts dans les cheveux de son collègue, qu'il continua à caresser machinalement.

Kuroo, qui était installé dans un gros fauteuil non loin d'eux, nota la scène. Son regard inquisiteur posé sur eux, il interpella Iwaizumi :

— Tu vois c'que j'vois ? murmura-t-il.

Iwaizumi jeta un bref coup d'oeil au canapé et haussa les épaules.

— Oui.

— Je suis l'seul à voir qu'il y a un sacré rapprochement entre eux ces derniers temps ?

— C'est qu'ils doivent avoir un bon feeling, lâcha platement Iwaizumi avant de retourner son attention vers la télé.

Bien que le téléfilm ne l'intéressait pas spécialement.

— J'te rappelle comment ça se termine pour Bokuto, à chaque fois ? lança Kuroo.

Un collègue en douze heures lui fit un signe de la main auquel il répondit avant de jeter un coup d'oeil à sa montre. Dix neuf moins le quart. Les derniers douze heures de jour n'allaient pas tarder à partir et ceux de nuits prendraient le relais. Il serait alors temps de préparer le repas.

Un nouveau coup d'oeil à Akaashi lui assura que, bien qu'il devait préparer le repas aujourd'hui, il ne pourrait pas le faire. Il était trop occupé à servir de coussin, Kuroo soupira. Pour Bokuto, il pourrait bien échanger son tour avec celui d'Akaashi cette fois. Puis… Akaashi lui devrait un service au pire. Il sourit à cette idée.

— L'seul truc qu'on peut faire, c'est être là pour lui si ça tourne mal, souffla Iwaizumi, ramenant ainsi Kuroo sur terre.

Il entendit Kuroo souffler. En six ans, Iwaizumi avait vu Bokuto dans plusieurs relations qui n'avaient jamais abouties. Il se donnait corps et âme, ce qui était à chaque fois trop pour les personnes. Du moins, c'est ce qu'ils utilisaient comme excuse avant de le jeter.

Son téléphone vibra contre sa cuisse, l'arrachant à une réflexion qu'il ne voulait pas avoir. La vie privée de Bokuto ne concernait que Bokuto.

Il lu rapidement le texto : « Ok pour Samedi. Alien contre-attaque est à 20h. » Iwaizumi lança un regard dans la pièce, à la recherche d'Oikawa. Pitié, il avait accepté le cinéma à cause de ce fichu pari mais ce film là semblait être le pire navet actuel. Malgré ses recherches visuelles, il ne vit Oikawa nulle part. S'adossant à nouveau à son siège, il soupira. Rallumant son téléphone, il tapa « Je suppose que j'ai pas le choix pour le film. » et l'envoya. Passer la soirée avec Oikawa ne le gênait pas, au contraire même si ça, il refusait de l'avouer à voix haute. Par contre, il avait beau apprécier son lieutenant, il pouvait faire un minimum d'efforts sur ses choix de film !

— Tu parles à qui ? demanda Kuroo.

— Ça t'regarde pas.

— Y'a jamais rien qui me regarde quand c'est ta vie perso' et pourtant je finis toujours par savoir, tu le sais…

Iwaizumi grommela une insulte, jeta un coup d'œil à Bokuto qui avait l'air bien trop heureux en dormant et à leur collègue. Akaashi semblait absorbé par le film, les doigts naviguant dans les cheveux de son ami.

— Alors ? demanda une nouvelle fois Kuroo.

— Alors, je parle pas qu'à vous.

— Ça j'ai cru comprendre que c'était pas un pote, t'avais l'air blasé en répondant.

Iwaizumi leva les yeux au ciel puis les posa sur Kuroo.

— T'es un emmerdeur de première et t'es trop observateur pour être aussi chiant. Les gens doués sont pas censé être gentils ?

— J'y peux rien, plus on me cache des choses et plus j'ai envie de savoir, tu le sais bien, justifia Kuroo avec un léger sourire.

— Tsukki est pas dans le coin ? J'suis sûr que tu lui manques.

— C'est vrai que je pourrais aller le voir, je l'ai pas fait en revenant.

Il se leva, passa entre leurs fauteuils et, d'un mouvement souple et rapide, vola le téléphone d'Iwaizumi. Il se leva d'un bond alors que Kuroo partait en courant.

Akaashi leva les yeux au bruit de l'esclandre.

Iwaizumi venait d'attraper Kuroo. Ils tombèrent lourdement tous les deux, Iwaizumi l'immobilisa au sol, à califourchon sur lui. Face à la tête moqueuse de Kuroo, il tenta d'attraper ses mains.

— Rends moi ça ! pesta-t-il.

— T'es vraiment une brute !

— J't'emmerde, t'as qu'à pas me faire chier !

Kuroo explosa de rire, ce qui agaca d'autant plus Iwaizumi. Il tenta de se calmer et chuchota :

— T'es au courant que toute la caserne nous regarde ?

Iwaizumi fronça les sourcils, il décala son genoux pour maintenir l'épaule de Kuroo et attrapa le bas de sa tête.

Son ami arrêta immédiatement de rire, soudainement très sérieux et nerveux, il lâcha :

— Tu vas pas me faire ça…?

— Donne moi une bonne raison de pas l'faire.

Kuroo cogita quelques secondes. Iwaizumi était à un doigt d'appuyer sur le nerf juste en dessous de sa mâchoire, ce qui était extrêmement douloureux, mais d'un autre côté, il n'aurait plus l'occasion de lui voler son téléphone avant les deux prochaines semaines. Enfin, minimum puisqu'Iwaizumi n'allait plus lui laisser l'occasion de le faire. Et donc, il ne pourrait pas savoir avec qui il discutait. Estimant qu'il trouverait un moyen de connaître la vérité, il abdiqua. Sa réflexion dura trois secondes. Il baissa lentement son bras et tendit son précieux à son ami.

Ami qui, après avoir refermé la main sur son portable, appuya quand même sur son nerf et le fit hurler de douleur.

N'ayant cure des lamentations de Kuroo au sol, Iwaizumi se releva tranquillement et s'éloigna. Il ne put faire que quelques pas qu'il bipa et il ne fut pas le seul. Toutes les personnes présentes jetèrent un regard à leur bipeur et coururent aux vestiaires. Akaashi secoua Bokuto sans douceur et fonça à son tour.

Iwaizumi soupira et se dépêcha, il releva Kuroo en passant et l'entraina à sa suite.

La nuit commençait et elle s'apprêtait à être longue.