27 janvier
Oikawa regarda une nouvelle fois l'enseigne du bar, fit un pas en avant et s'arrêta. Il avait bien dormi, s'était bien habillé et s'était trouvé à son avantage aujourd'hui. Iwaizumi à ses côtés, rien de mal ne pouvait arriver. Il inspira, fit un nouveau pas. Il allait réellement rencontrer les amis de son amant ce soir. La fois précédente, il les avait vu en tant que serveurs et n'avait pas eu l'occasion de discuter avec eux, c'était l'occasion.
— Tu comptes faire un pas tous les quarts d'heure ? On s'les caille là, pesta Iwaizumi, il attrapa son bras et le tira : « Aller, on y va. ».
Iwaizumi ouvrit la porte et poussa Oikawa à l'intérieur du bar, privatisé pour et par les patrons pour l'occasion. Il le lâchait dans la fausse aux lions et ne l'avait même pas mis au courant. Il repéra ses deux amis du coin de l'oeil et les désigna :
— Le brun c'est Matsukawa, l'autre Hanamaki.
Oikawa hocha la tête et nota ça dans un coin de son esprit, ainsi que les tenues plus que suggestives de certaines et certains invités.
Hanamaki les remarqua immédiatement, les salua dans un grand geste, avant d'être happé par quelqu'un.
Iwaizumi aperçut Kuroo, derrière le bar ainsi que leur amis proches non loin, tous accoudés ou assis à une table.
— Si c'est Kuroo qui fait le barman, je me contenterai de l'eau du robinet, marmonna Oikawa.
— C'est un bon barman, rétorqua Iwaizumi.
Oikawa fit la moue.
— Peut-être, mais c'est Kuroo. Je ne lui fais pas confiance.
— Il doit juste aider, et il t'f'ra rien, c'est l'anniversaire d'Hanamaki, après tout, il irait pas le gâcher. Puis, il aurait peur que j'le fracasse.
Iwaizumi s'avança, Oikawa le suivit.
— Iwa ! Oikawa ! Part là ! Bokuto leur fit de grands signes.
Akaashi se tourna vers eux également. Il fixa avec attention Oikawa, puis leur sourit. Soit, maintenant, il savait avec qui sortait Iwaizumi. Bokuto posa un bras autour de ses épaules et le rapprocha de lui. Il se laissa faire tandis qu'Iwaizumi et Oikawa arrivaient à leur hauteur.
— Qu'est-ce que j'vous sers ? les héla Kuroo à quelques mètres d'eux.
— Bière.
— Et la Diva, elle veut quoi ? charria Kuroo.
— La diva veut un americano, enfin… Si tu es capable de le faire, lança Oikawa en le toisant.
— Bien que ça fait longtemps, et encore plus pour des cocktails si féminins, ouais, j'sais faire, railla-t-il.
Il récupéra les bouteilles dans la foulée, en moins d'une dizaine de secondes, le verre était servi. Iwaizumi les apporta à la table où s'était installé Oikawa, face à Bokuto et Akaashi.
— Tsukishima ne vient pas ?
— Je ne pense pas qu'il passera, il ne devrait pas tarder à finir sa garde, mais il doit être épuisé, répondit Akaashi.
Oikawa jeta un regard à Kuroo et porta son verre à ses lèvres :
— Mener de front les pompiers, les études de médecines, les gardes à l'hôpital et Kuroo... il souffla : « Probablement le garçon le plus courageux que je connaisse. ».
Akaashi pouffa.
— Je ne peux que confirmer.
— Vous êtes horribles, c'est un gars en or Kuroo, s'offusqua Bokuto.
Iwaizumi préféra se taire. Il comprenait les points de vue de tout le monde. Il était certain que Kuroo n'était pas la personne la plus appréciable de la pièce, mais lorsqu'on avait la chance de faire parti de ses amis, c'était un brave gars. Parfois un sale con, mais un brave gars.
— Il y a beaucoup de gens, vous les connaissez tous ? demanda Oikawa après quelques gorgées.
— Nop', puis j'ai pas tous envie de les connaitre, ajouta Iwaizumi en murmurant.
Akaashi haussa un sourcil.
— Certains sont de leur... club ? C'est pour ça ?
— Non, c'est parce que certains sont fous.
— Comment ça fou ? Et de quel club vous parlez ? demanda Oikawa.
Iwaizuim s'apprêta à répondre quand un cri de Kuroo se fit entendre.
— Même moi j'ferais pas ça, putain ! Yûji, dégage !
— T'inquiète, je gère, j'te dis !
Un jeune homme blond à l'air survolté poussa Kuroo et alluma d'étranges tubes. Il y eu un grésillement, une odeur de brûlé et on y vit comme en plein jour. De grandes gerbes étincelantes montèrent à hauteur de plafond, le léchant presque.
En voyant ça, Kuroo fulmina, Iwaizumi grimaça et Bokuto s'attrapa les cheveux. Oikawa et Akaashi restèrent stoïques, tous deux comprenant pleinement la remarque précédente.
Kuroo attrapa serviettes et casseroles et éteignit le tout en quelques instants. Iwaizumi attrapa sa bière, but une gorgée, puis se leva.
Kuroo sermonnait Terushima, qui n'en avait rien à faire.
— Mais aller, ça craint rien et r'garde, les pompiers sont déjà là ! se moqua-t-il.
Iwaizumi, qui venait d'arriver à sa hauteur, lui asséna un grand coup de poing derrière la tête.
— C'est pas les pompiers qu'il faudrait appeler quand t'es là, mais les flics ou l'hôpital ! gronda-t-il.
— Tu peux pas m'reprocher de pas mettre l'ambiance au moins, rigola Terushima : « Et qu'je sache, c'est pour ça que je suis là. »
Kuroo qui savait leurs deux caractères incompatibles prit parti d'éloigner Iwaizumi pendant que Matsukawa se chargeait de Terushima. Ils l'entendirent pleurnicher quand le patron du bar l'éloigna en le tenant par l'oreille, ce qui les fit sourire.
— Si on crève un jour, ce sera sûrement sa faute, pesta Iwaizumi.
— Fais gaffe, ça pourrait te donner envie de t'le faire... railla Kuroo.
Iwaizumi s'assit et lui jeta un regard noir.
— J'ai envie d'm'le faire, mais certainement pas dans ce sens là.
— Tu veux te faire qui et dans quel sens ? demanda Oikawa, un brin agacé.
— Le sale gosse qu'a faillit foutre le feu, explicita Iwaizumi d'un ton ennuyé : « Il mériterait quelques baffes, mais on refuse que j'lui en mette à chaque fois. »
Bokuto expliqua qu'une fois, il avait eu la grande et fabuleuse idée de vouloir faire la torche humaine.
— Il a un soucis avec le feu non ?
Alors qu'Akaashi posait la question, Terushima s'approcha de leur table avec un plateau de shots. Ignorant la question et le regard noir d'Iwaizumi, il poussa Oikawa et s'assit. Tout heureux, il sourit de toutes ses dents et lança :
— Ok, ok, j'ai compris, c'était pas drôle c'que j'viens de faire... J'ai eu une autre idée, alors qui relève le défi ?
Kuroo leva les yeux au ciel.
— Quel défi ?
Son sourire s'agrandît un peu plus alors qu'il sortait un briquet de sa poche.
— Repose moi ça tout de suite, gronda Iwaizumi.
L'ignorant, Terushima alluma un à un les shots, prouvant les dires d'Akaashi, et les distribua à toute la tablée.
— Et cul sec hein !
— Je peux savoir ce que c'est ? murmura Akaashi.
— Un B-52 ! s'exclama-t-il joyeusement.
— Je refuse de boire ça, rétorqua-t-il dans la foulée.
Iwaizumi regarda mauvaisement le shooter et soupira :
—T'as intérêt à nous foutre la paix après ça et à plus sortir ton briquet de la soirée.
Il prit son verre et le vida d'une traite.
Mitigé, Oikawa jeta un coup d'oeil à Iwaizumi qui avait vidé son verre sans broncher. Il le prit, le regarda et essaya de savoir ce qu'il y avait dedans.
— Et c'est quoi, un B-52 ?
— Café, Bailey's et Cointreau !
Oikawa plissa du nez, pas du tout emballé, il vida néanmoins son verre et tira une grimace de dégoût. C'était mauvais, fort et chaud.
Bokuto et Kuroo vidèrent leurs verres à leurs tours, sans broncher.
— Il en reste plus qu'un, lâcha Terushima, tout sourire en fixant Akaashi.
— Je ne boirai pas, répondit Akaashi, catégorique.
— Et je ne te lâcherai pas.
Terushima poussa un peu plus le verre en direction d'Akaashi et croisa ses mains sous son menton, un grand sourire fixé sur son visage.
— Tu te lasseras avant moi, lâcha platement Akaashi.
Bokuto coupa court à leur duel de regard en vidant lui-même le verre d'Akaashi. Il le reposa, leur adressa un sourire :
— Problème réglé !
— Hé, c'est d'la triche ! râla Terushima.
— Y'avait rien de précisé, contra Kuroo.
Terushima fit la moue, mais se leva et ramassa son plateau. Il avait d'autres personnes à emmerder, sa soirée commençait à peine.
Oikawa claqua la langue contre son palais. Le cocktail lui avait laissé un sale gout en bouche et il ne parvenait pas à s'en débarrasser.
— Je vais me prendre quelque chose et je reviens, lâcha-t-il à l'intention d'Iwaizumi.
Il se dirigea vers le bar et commanda un jus de pomme.
Un bras coula délicatement sur ses épaules, un torse se colla contre son bras et une douce odeur de fraise lui vint au nez.
— Bonsoir, lieutenant, susurra Hanamaki.
Pas tactile, Oikawa se tendit et jeta un regard interdit à l'ami d'Iwaizumi. Il fronça les sourcils, le regarda, ouvrit la bouche et la referma.
Une autre main se glissa en bas de son dos, et un autre torse se colla à lui, à sa gauche, cette fois.
— Un très bel homme. Tu avais raison, Makki.
Oikawa se tendit encore plus.
— Tout à fait notre goût, n'est-ce pas ? s'amusa-t-il.
Il les regarda à tour de rôle. Coincé par le bar, Oikawa espéra qu'ils le lâchent rapidement. D'autant qu'il avait peur de comprendre ce qu'insinuait précédemment les autres par « club ».
— Si vous vouliez des escortes il fallait penser à en inviter.
— Il y en a, sourit Matsukawa : « Tu n'as pas noté les personnes légèrement déshabillées ? »
Il avait remarqué la présence de personnes en tenues légères mais n'avait pas soupçonné qu'elles puissent être des escortes. Qu'ils aient pensé à ça pour un anniversaire l'amusa.
— Alors qu'est ce que je peux faire pour vous, si vous avez déjà de quoi vous amuser ?
— Oh, mais ce n'est pas vraiment pour nous, c'est pour tous nos invités. Puis, des escortes, ce n'est pas marrant, se plaignit Hanamaki : « En revanche, tes réactions… »
Il glissa la main de son épaule à son dos, dessina la courbure de son dos, revint vers ses cheveux et passa ses doigts dedans.
Oikawa retint un frisson et serra les dents. C'était bizarre. Ils étaient étranges.
— Écoutez, vous êtes pas mal mais...
Hanamaki glapit soudainement et s'écarta, Matsukawa le lâcha dans la foulée, et il se retrouva tiré en arrière. Iwaizumi attrapa ses hanches et les pressa contre les siennes.
— Chasse gardée, bande de chiennes en chaleur, fulmina-t-il.
Hanamaki fit mine d'être outré, Matsukawa éclata de rire. Se reprenant bien vite, Hanamaki tira la langue, posa un doigt contre le torse d'Iwaizumi et répondit :
— Tu sais, on est toujours partant pour un plan avec toi… Même si c'est à quatre ou qu'on peut seulement regarder.
Il pianota et remonta jusqu'à son menton, Iwaizumi lui claqua la main.
— C'est toujours non.
— Si piquant et pourtant si fade, se moqua Hanamaki.
— Rappelle moi pourquoi j'suis v'nu à ton anniv' ?
— Parce que tu m'aimes, t'adores les chieurs, il faudra que tu ouvres les yeux sur ça, un jour.
Matsukawa glissa ses mains sur chacune des épaules d'Hanamaki, et murmura quelque chose à son oreille, puis posa les yeux sur Iwaizumi.
— En tout cas, tu as très bon goût.
— Si je vous dérange je vous laisse, y'a pas de soucis, bougonna Oikawa.
Iwaizumi resserra sa prise.
— Tu déranges pas, au contraire, ces deux énergumènes sont juste… Intenables, comme les autres.
Hanamaki tira la langue.
— Quitte à être avec des gens intenables, la chasse gardée aimerait retourner s'asseoir auprès de ceux qu'il connait, répondit-il en croisant les bras.
— On cherche que ça, à te connaitre, rétorqua Hanamaki, joueur.
Iwaizumi foudroya Hanamaki du regard, mais relâcha tout de même Oikawa et croisa les bras.
Vexé, Oikawa s'éloigna et retourna s'asseoir avec les autres. Il maugréa et bu dans son verre.
Iwaizumi le regarda partir, puis tourna son attention vers les deux autres.
— Vous êtes vraiment pas sortables, et pire que chiants, s'agaça-t-il.
— Hé, t'as jamais dis que tu sortais avec.
— J'baise pas n'importe qui, n'importe quand, vous l'savez bien !
Matsukawa haussa les épaules, Hanamaki rit :
— Les gens changent, on peut avoir de l'espoir pour toi.
— Tu veux vraiment que j'finisse par te frapper.
— Allons, allons, on voulait juste s'amuser, coupa Matsukawa : « Y'a pas mort d'homme… Puis, il est plutôt beau gosse. Un poil trop réservé, peut-être. »
— Arrête ça, pitié.
Matsukawa sourit.
— On s'attendait pas à ce que tu sois à nouveau sérieux avec quelqu'un, crois-le ou non, mais on est content pour toi.
— Vous le montrez mal.
— Dis-toi qu'on le testait ? tenta Hanamaki.
Iwaizumi soupira, laissa tomber l'un de ses bras près de son corps et le poing sur sa hanche, il râla une dernière fois.
— Pour ce soir, on arrête là et la prochaine fois, vous vous excusez et vous montrez que même si vous êtes des idiots, vous êtes des gens biens. Entre Kuroo et vous, il va penser que tous mes potes sont des emmerdeurs.
— Ils le sont tous, confirma Hanamaki.
Matsukawa posa une main sur sa bouche.
— Promis, on le fera, le coupa-t-il.
Iwaizumi soupira et jeta un coup d'oeil par dessus son épaule.
— Et pas besoin de le tester, j'lui fais confiance, il enfonça ses poings dans ses poches et tourna le dos à ses amis.
Oikawa avait une réputation de coureur de jupon, c'était quelque chose qu'il n'avait jamais cherché à cacher et qu'il assumait. Néanmoins, depuis qu'il lui courrait après, Iwaizumi ne l'avait jamais vu avec quelqu'un d'autre ou n'avait pas entendu de nouvelles rumeurs au détour d'un couloir. Et il ne pouvait décemment pas vivre dans le passé, ou juger Oikawa par rapport aux erreurs d'un autre.
À minuit, la fête battait son plein. Certains dansaient, d'autres buvaient. Hanamaki et Matsukawa avaient fait le tour des invités, apportant avec eux leur lot d'alcool. Porté par l'élan de la soirée, par la boisson ou par les bras de Bokuto autour de ses épaules, Akaashi se sentait aux anges. Il était entouré de personne qu'il appréciait, ainsi que d'un petit-ami définitivement adorable. Quelques baisers dans son cou le chatouillèrent, il laissa quelques éclats de rire passer sa gorge et poussa doucement Bokuto. Ce dernier lui embrassa la joue et le nez.
— J't'ai d'jà dit que t'étais beau ? sourit Bokuto.
— Tous les jours, se moqua-t-il gentiment.
— J'arriv'rai pas à m'y faire.
Akaashi leva les yeux au ciel, il se détacha légèrement.
— Je crois que tu devrais boire du jus de fruit, plutôt que de la bière.
Bokuto fit la moue, attrapa ses cuisses, le tira par les hanches et l'assit sur lui. Il fourra son nez dans son cou.
— Prenez une chambre ! pesta Kuroo.
— Jaloux ! rétorqua Bokuto.
— J'pourrais vomir des arc-en-ciel rien qu'en vous regardant…
Iwaizumi se moqua, Akaashi n'écouta pas. L'esprit focalisé sur Bokuto. La remarque de Kuroo l'avait fait tilter. Ils n'avaient pas encore couché ensemble, mais entre les caresses de plus en plus prononcées, et le côté tactile de Bokuto, ça ne saurait tarder. Akaashi se mordit la lèvre. Il était vierge, et c'était une information que Bokuto devait savoir.
Enivré, Akaashi se pencha jusqu'à son oreille et demanda :
— Tu as eu beaucoup de partenaires ?
Etonné, Bokuto releva la tête vers lui et l'observa, incrédule.
— Plusieurs. Pourquoi ? soudainement horrifié, il lâcha : « Ça te dérange, c'est ça ? » Prêt à se défendre et à justifier d'absolument tout, il prit une grande inspiration. Akaashi lui couvrit la bouche et chuchota un « non » ferme.
Dubitatif, Bokuto pencha la tête tandis qu'Akaashi cherchait ses mots. Il finit par murmurer.
— Je… C'est juste que moi, j'en ai jamais eu. De partenaire.
Bokuto regarda Akaashi et se demanda comment un aussi joli garçon avait pu ne jamais avoir de partenaire. La pensée fit un tilt dans son esprit. Il écarquilla les yeux.
— Mais… Ça veut dire que t'es vierge ? s'étonna-t-il.
Mal à l'aise, Akaashi se sentait étrangement chaud. La discussion avait au moins le mérite de faire redescendre l'alcool qu'il avait dans le sang. Il se tortilla un peu.
— J'ai... On peut dire que je me suis un peu amusé mais oui, le final est là, je suis vierge, chuchota-t-il.
Bokuto lâcha un « oh » étonné avant d'hausser les épaules.
— Ça change rien, il frotta son nez dans son cou et y déposa un baiser : « J'attendrai que tu sois prêt même si j'risque de dépasser les bornes parfois… » il inspira longuement et chuchota « alors m'en veux pas et arrête moi si ça arrive, c'est juste que t'es trop mignon, j'arrive pas à m'retenir. »
Akaashi éclata de rire. Bokuto le fascinait en même temps qu'il l'amusait. Il lui embrassa la tempe et murmura un « merci ». La poitrine plus légère, mais le visage brûlant, il se leva. Un peu d'air frais l'aiderait à redescendre, il en avait grand besoin. Surtout après autant d'émotion.
Les joues rougies par l'alcool, il repoussa gentiment le bras de Bokuto. Il se pencha vers lui et souffla contre son oreille :
— Je vais prendre un peu l'air.
— Tu as besoin que je t'accompagne ? s'inquiétât-il.
Akaashi lui sourit tendrement, secoua la tête de façon à dire « non » et déposa un baiser chaste sur ses lèvres avant de s'éloigner. Bokuto le regarda partir hébété, un sourire idiot sur le visage. Oikawa s'excusa auprès d'Iwaizumi et emboita le pas à Akaashi.
— Ça a l'air de bien se passer entre vous.
Akaashi se retourna. Oikawa venait de le rejoindre dehors.
— Oui, maintenant que les malentendus sont réglés.
Oikawa s'adossa contre le bâtiment et resta un instant silencieux. Il contempla le ciel dégagé et chercha la grande ours.
— L'homme dont tu m'as parlé le soir de Noël, c'est Iwaizumi, n'est-ce-pas ?
— Effectivement, Oikawa remonta le col de son manteau et souffla sur ses mains : « D'où est-ce que tu sors ça ? »
Akaashi leva le nez vers le ciel et regarda à son tour les étoiles.
— J'ai eu un doute à la soirée chez Bokuto, Akaashi fourra ses mains dans ses poches : « Lorsqu'il a avoué coucher avec un supérieur, je me suis dis que ça ne pouvait être que toi. »
Oikawa serra les dents, au moins, il assumait le fait de coucher avec lui auprès de ses amis, c'était déjà ça.
— Et quand je vous ai vu arriver ce soir, j'ai compris que c'était plus que du sexe.
Pris d'un doute, Oikawa tourna le regard vers Akaashi et demanda :
— Il ne vous a jamais parlé de nous ?
Akaashi secoua la tête à la négative.
Oikawa redirigea son regard vers les étoiles et pinça des lèvres. Il était blessé mais pas surprit. En public, Iwaizumi n'était pas démonstratif, ça, Oikawa l'avait bien remarqué. De là, à ce qu'il ne parle pas d'eux à ses meilleurs amis, c'était différent. Il lui semblait pourtant s'assumer. Oikawa soupira, peut-être se prenait-il la tête pour pas grand-chose, mais il se sentait un peu envieux d'Akaashi, qui montrait au grand jour leur bonheur. Si Oikawa ne faisait rien, Iwaizumi ne le faisait pas non plus. Entre le fait que soit disant il fallait que le sexe soit bon pour rester ensemble, Kuroo qui traduisait leur relation par du sexe et être présenté en tant que « chasse gardée », plus les propos d'Akaashi, les éléments s'accumulaient peu à peu, son égo et son coeur en prenaient un coup.
Oikawa souffla longuement, se distrayant avec la vapeur qu'il produisit. Ce soir était un soir de fête, il décida de pousser cette pensée loin de lui. Il y reviendrait demain.
